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Purée de pois - 10/10 -

Publié le 05/06/2014 à 18:22 par drkaroloth Tags : moi monde société fond femme cadeau revenu roman vie
Purée de pois - 10/10 -

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Purée de pois / 10

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Il ne répondit pas tout de suite. D’abord, il douta qu’il s’agisse réellement de Jacquelin, il crut à un canular ou à un abus de ses sens et puis, répondre quoi ? Qu’il ne s’était jamais senti aussi bien, que c’était comme au Quatorze Juillet ? Il hésita entre hurler une bordée d’injures et couper la communication, mais il ne fit rien de cela. Il se contenta de garder l’appareil collé contre son oreille.

« — Martin, ça va ? répéta la voix lointaine.

— Ça va oui, ça va ! Comme tu peux l’imaginer.

— Martin, beaucoup de temps est passé. Je sais qu’il est un peu tard pour exprimer des regrets, mais… Ce n’est pas facile de te parler… Je…

— Comment va Nadège ?

— Nadège va bien, très bien même.

— Elle sait que tu m’appelles ?

— Oui, elle sait.

— Je peux lui parler ?

— Heu, non Martin. Elle préfère ne pas te parler.

— Qu’est-ce que tu veux, Jacquelin ? Que signifie cet appel ? Cela fait une éternité que je n’entends plus parler de toi et voilà qu’au bout de quatre ans tu te réveilles. Que veux-tu savoir ? Si j’ai touché le fond ? Eh bien, oui, Jacquelin, j’ai touché le fond et je peux même ajouter que je me suis salement enlisé. Voilà ! Tu es content ? Tu sais ce que tu voulais savoir ?

— Mais non Martin ! Je ne me réjouis pas des problèmes qui se sont abattus sur toi. À aucun moment, je ne m’en suis réjoui. La vie est une salope, tu le sais mieux que quiconque, elle ne donne souvent que pour mieux reprendre. Tu sais, entre Nadège et moi, ce n’est pas ce que tu crois…

— Il y a longtemps que je ne crois plus rien, Jacquelin, dans ce domaine comme dans tous les autres.

— Ah bon ? Alors, c’est peut-être mieux.

— Si tu le dis. Mais qu’est-ce que tu attends de moi à la fin ? Tu m’as dit un jour de partir sans faire de vagues, je l’ai fait. Ma femme a ensuite demandé le divorce, on a divorcé. Alors que veux-tu encore de moi ? Tu n’en as pas eu assez ?

— Martin… Je n’attends rien de toi. Je n’ai jamais rien exigé de toi. Les choses sont arrivées, voilà tout. On en parlera un jour, si tu le veux. Pour l’instant, la raison de mon appel est celle-ci… Voilà… Je connais quelqu’un qui dirige une petite entreprise. Il est à la recherche d’un commercial. Bon, ce n’est pas un contrat mirobolant qui te serait proposé, le salaire est loin de valoir ce que tu gagnais à Grand-Marché, mais bon… Je pense que ça vaut le coup pour toi de tenter ta chance. Un nouvel emploi te permettrait de repartir sur de nouvelles bases, de reprendre contact avec le monde et de commencer à résoudre sérieusement tes problèmes d’argent.

— Comment sais-tu pour mes problèmes d’argent ?

— Martin, Nadège et toi avez un fils. Tu n’imagines tout de même pas que celui-ci se fiche des ennuis qui gâchent la vie de son père ! »

Kévin, bien sûr, il ne pouvait s’agir que de lui. Lui qui faisait régulièrement son rapport après chacune de ses visites sur les activités autodestructrices de son père, lui qui avait fourni son nouveau numéro de portable.

« — Alors, tu iras ? » avait conclu Jacquelin après lui avoir donné l’adresse de l’entreprise en question, le nom de la personne à contacter et son numéro de téléphone. « — Appelle de ma part ! » avait insisté Jacquelin. Puis le silence était revenu. Martin s’était dit alors qu’il n’en avait rien à faire de ce cadeau de Jacquelin, qu’il pouvait bien se le carrer là où il pensait son cadeau, mais le lendemain matin, il avait appelé. Rendez-vous était pris et c’était aujourd’hui, à huit heures trente, au terme de cette petite marche au milieu de cette purée de pois qu’il devait se dérouler.

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Il regarda sa montre : huit heures vingt-cinq. Le jour se levait à peine sans pour autant augmenter le champ de vision. La vapeur dense du brouillard refusait de se dissiper. Un instant, Martin redouta de s’être égaré, c’est alors qu’il distinguât le halo d’une lumière bleue au loin au-dessus de la nappe trouble formée par les gouttelettes d’eau en suspension. Au même instant, en contre bas de la bordure de trottoir, il vit se dessiner les formes d’une succession de pavés. Non, il n’était pas perdu. Il était enfin arrivé place du Retournement et le néon qui brillait par-delà était celle qui indiquait l’entrée principale de la société où l’attendait peut-être un nouvel avenir. Il ne devait pas se présenter avec du retard même si les circonstances météorologiques exceptionnelles pouvaient le justifier. Il hâta le pas, le regard rivé sur l’aura lumineuse, un sentiment de bonheur confus accélérant les pulsations de son cœur.

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Tout à coup, le sol se déroba sous lui. Il ne réalisa pas immédiatement qu’il tombait. Il lui sembla un instant être en train de flotter dans l’air. Ce n’est qu’au moment où une eau glacée l’accueillit dans un bruit étouffé qu’il comprit. Ce n’était pas les pavés de la grande place qu’il foulait le moment précédent, mais ceux du quai qui longeait le canal. Comment avait-il pu s’égarer à ce point ? Deux kilomètres au moins séparaient les lieux dans des directions opposées !

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Il se débattit et refit surface. La tête hors de l’eau, il chercha le quai ou toute autre chose ancrée à quoi se raccrocher. Il ne distingua rien. Autour de lui, le coton de l’air semblait s’être refermé. Il cria à plusieurs reprises, mais ses appels restèrent confinés à l’espace qu’il occupait et seul lui les entendit. La froidure de l’eau pénétra ses membres. Son manteau gorgé devint aussi pesant qu’un sac de plomb.

Une main le tira vers le fond. Il se dit des choses intérieurement, vit des images, comme des diapositives de sa vie, belles, colorées. Il sourit à son fils, fit un ultime signe à Nadège, ressentit la peur une dernière fois puis, un liquide glacé envahit ses poumons. Il perdit connaissance et disparut sans faire naître de remous.

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FIN

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