Les 40 Hadîths-An-Nawawî /Comment

Sa parole : " Il est suffisant à la personne comme mal ", c'est à dire : cela suffit comme mal pour la personne " de mépriser son frère le musulman ". Le fait qu'il méprise son frère est un mal absolu.

Sa parole : " Tout musulman est sacré pour le musulman ". Allah (exalté soit-Il), l'a rendu sacré. La signification de Tout musulman est sacré pour le musulman implique "son sang, ses biens et son honneur " . La dernière partie de la phrase explique la première. Sa parole : " Son sang ". Allah a interdit le meurtre du croyant. Il dit (exalté soit-Il) :

" Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment ".

(Coran 4:93)

Ibn Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Messager d'Allah ﷺ a dit :

" Le sang du musulman est sacré, sauf dans l'un de ces trois cas : celui qui a déjà été marié d'un mariage valide et commet la fornication, une âme pour une âme et celui qui délaisse sa religion, qui sort du groupe ".

(Rapporté par Bukhâri 6878 et Muslim 1676)

Cependant, il est licite de faire couler son sang dans ces trois cas :

1. Le talion,
2. La peine légale pour la fornication,
3. L'exécution pour apostasie.

Mais, s'il n'a commis aucun de ces trois crimes, son sang sera sacré.

Sa parole : " Ses biens ". De même, les biens du musulman sont sacré. Allah (exalté soit-Il) dit :

" Ô les croyants ! Que les uns d'entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement. Mais qu'il y ait du négoce (légal), entre vous, par consentement mutuel ".

(Coran 4:29)

Ainsi, les biens du musulman sont comme son sang : ils sont sacrés. Il n'est pas permis de les prendre, sauf de son plein gré, comme indiqué dans le hadith :

" Il n'est pas licite de prendre les biens de quelqu'un, si ce n'est de son plein gré ".

(Rapporté par Ahmad dans Al-Musnad 5/72, 5/425, Abû Ya'lâ son son Musnad 3/140, Ad-Dâraqutnî dans son SunN 3/26 et Al-Bayhaqî dans Al-Kubrâ 6/100 de Abû Harrah ar-Raqâshî d'après son oncle paternel)

C'est à dire sans qu'il en soit satisfait. Ses biens ne doivent pas être saisis, ni volés. Il ne faut pas le trompé durant les transactions, ni le duper et prendre ses biens injustement. Ses biens sont sacrés, sauf en ce qui concerne des transactions valides, telles que des ventes qui se basent sur le consentement mutuel. De même, il ne doit pas être forcé d'acheter ou vendre, sauf de bon droit. Par exemple, s'il est endetté et refuse de rembourser, le dirigeant prendra de ses biens ou vendra de ses possessions afin de rembourser, et cela est de bon droit. Mais, s'il s'agit d'autre que cela, il n'est pas permis de le forcer à acheter ou vendre, si ce n'est par son consentement et sa satisfaction : " par consentement mutuel ".

Sa parole : " Son honneur ". L'honneur est ce qui est affecté par les éloges et le blâme. Il ne faut pas parler sur l'honneur de vos frères par médisance ou calomnie, ni les insulter ou les injurier, ni les rabaisser, parce qu'ils doivent être respectés. Il faut plutôt les défendre et empêcher les autres de médire à leur sujet, c'est cela qui est obligatoire. Quant au fait de s'en prendre à leur honneur dans les assises et de publier cela, même s'ils se sont trompés et ont commis des péchés, ceci est interdit. Il ne faut donc pas les dévoiler dans les assises, mais les conseiller secrètement : c'est cela leur droit sur vous. Quant à parler d'eux dans les assises en mentionnant ce qu'ils ont fait, ceci est interdit et est de la médisance. Allah (exalté soit-Il) dit :

" Et ne médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? "

(Coran 49:12)

Abû Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Messager d'Allahbackground: white;">ﷺa dit :

" La médisance, c'est que tu dises à propos de ton frère ce qu'il déteste ".

Ils dirent : " Ô Messager Allah que dis-tu s'il se trouve vraiment chez mon frère ce que je dis sur lui ? "

Il répliqua : " S'il se trouve en lui ce que tu dis, alors tu auras médit sur lui et si cela ne se trouve pas en lui, alors tu l'auras calomnié ".

(Rapporté par Bukhâri 2589)

Il ne vous est pas permis de mentionner devant les gens ses défauts et vous ne pouvez échapper à :

• Être un menteur, pour avoir menti sur lui,
• Avoir médit à son sujet, pour avoir mentionné son défaut.

Ceci est interdit, le musulman doit être respecté. Ce qui est obligatoire, c'est de le conseiller secrètement, sans dévoilement, insulte, ni propagation. Allah (exalté soit-Il) dit :

" Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux, ici bas comme dans l'Au-delà. Allah sait, et vous, vous ne savez pas ".

(Coran 24:19)

Le remède du blâmable n'est pas le dévoilement, l'insulte ou les discussions dans les assises. Son remède est le conseil, ordonner le convenable et interdire le blâmable comme cela es légiféré, comme le dit Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya (qu'Allah lui fasse miséricorde) dans Al-Aqîdah al-Wâsitiyyah p.215 et son commentaire.

Source : Commentaire du Live d'An-Nawawî p.356-369 - Cheikh Al-Fawzân