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LESMATIERES PREMIERES

Publié le 31/05/2021 à 08:58 par papilacabane Tags : prix sur mer base vie monde fond pouvoir
Comment la reprise fait flamber les prix des matières premières Les métaux, le caoutchouc ou la viande atteignent des prix records, les semi-conducteurs et le bois manquent. C’est un effet de la reprise plus forte qu’attendue et de changements de nos modes de vie qui n’ont pas été anticipés, constate l’édition 2021 de Cyclope, l’atlas des matières premières publié ce mercredi 26 mai.

Analyse

Lecture en 4 min.

Comment la reprise fait flamber les prix des matières premières

 

Dans une usine de l’entreprise de métaux et de minerais Nornickel, à Monchegorsk en Russie, le 25 février 2021. KIRILL KUDRYAVTSEV/AFP

 

Le cuivre en hausse de 28 % depuis le 1er janvier, l’étain de 58 %, le pétrole de 30 %, le café de 19 % … Les matières premières et produits de base voient leur prix augmenter. Certains en viennent même à manquer, comme l’acier, le PVC ou le bois qui se sont faits rares et ralentissent les chantiers de construction. Ou bien les semi-conducteurs qui tardent à être livrés, obligeant des constructeurs automobiles à mettre temporairement leurs chaînes à l’arrêt.

→ COMPRENDRE. Industrie : la bataille mondiale des puces électroniques

C’est l’effet du mouvement mondial de reprise économique. Le rebond a plus d’ampleur que ce qui était attendu. Il arrive plus vite que projeté, créant un déséquilibre sur les marchés. Il est accentué par l’appétit insatiable de l’ogre chinois et par la demande en métaux.

Tout cela fait monter les cours des matières premières, ce qui ne va pas manquer de se répercuter sur l’ensemble des prix. Tel est le constat que fait l’édition 2021 du rapport Cyclope, publication de référence sur les marchés de matières premières.

Comme au lendemain de la guerre

Publié ce 26 mai, il raconte bien, sur 646 pages, à quel point l’année qui vient de s’écouler est exceptionnelle : « Nous sortons d’une crise qui n’a pas eu d’équivalent depuis les années 1930. L’économie mondiale s’est trouvée mise à l’arrêt. Et nous assistons aujourd’hui à la même chose que ce que nous avions connu au lendemain de cette grande crise ou bien de la seconde guerre mondiale, explique Philippe Chalmin, directeur du Cercle Cyclope et professeur à l’université de Paris Dauphine. Avec la réouverture des économies, les gens se ruent pour consommer, d’autant qu’ils ont conservé leur pouvoir d’achat. La demande explose quand l’offre de l’appareil productif est encore insuffisante ».

L’Europe reste encore à la traîne. Mais la Chine a redémarré dès l’automne, tandis qu’aux États-Unis, le rebond a commencé en janvier, grâce aux plans de relance voulus par Donald Trump, puis Joe Biden.

Cela s’est traduit par une explosion du prix de l’acier. Il était tombé en avril 2020, au plus fort de la crise, aux environs de 500 dollars (408 €) la tonne. Il atteint aujourd’hui les 1 500 dollars, soit une augmentation de 300 % !

La Chine consomme la moitié de l’acier mondial. Elle en est aussi le plus gros producteur. Mais elle est réduite à en importer depuis des mois. Car au plus fort de la crise, bon nombre d’industriels ont arrêté leurs hauts-fourneaux, anticipant une baisse durable de la demande. Or il faut plusieurs mois pour les redémarrer. Tout cela explique le déséquilibre du marché.

Les États-Unis achètent massivement du bois

Le phénomène est identique sur le marché du bois, très sensible à la demande américaine. Aux États-Unis, 80 % des maisons individuelles sont construites dans ce matériau. Or le début de l’année 2021 a été marqué par une explosion des mises en chantiers de maisons, alors que les entreprises forestières avaient vidé leurs stocks. Les acheteurs américains se sont reportés sur les marchés européens et russes, entraînant une pénurie.

Contre toute attente, la reprise actuelle ne se traduit pas par une flambée du pétrole, qui retrouve simplement son niveau d’avant crise, aux alentours des 70 dollars (57 €) le baril de brent. Car ce marché est « structurellement excédentaire » depuis que les États-Unis ont mis sur le marché du pétrole de schiste, analyse Philippe Chalmin.

La crise sanitaire a fait plonger les cours, d’autant qu’au même moment, la Russie et l’Arabie saoudite se sont livrés à une guerre commerciale. Durant quelques heures, le pétrole américain est même tombé à un prix négatif. Le producteur payait le client pour qu’il accepte son pétrole. Une situation très ponctuelle et qui ne s’est pas reproduite.

Passé le premier choc, les grands pays producteurs de pétrole se sont entendus pour diminuer leur production, et ils ont piloté une lente remontée des prix. Le retour aux volumes de production de 2019 n’est pas attendu avant 2021.

L’essor des batteries pèse sur les métaux

« Il ne fait aucun doute que la pandémie a accéléré la transition vers des énergies alternatives, observe Philippe Chalmin. Il y a encore 10 ans, on débattait de savoir quand aurait lieu le pic de production du pétrole. Aujourd’hui, on débat du moment ou aura lieu le pic de consommation… Certains croient qu’il a eu lieu en 2019. L’Opep le met en 2050. Les esprits les plus raisonnables parlent plutôt de 2030 ».

Cette transition énergétique est aussi responsable de la hausse des prix de certains métaux : le cobalt, le lithium, le manganèse sont utilisés dans la fabrication de batteries et de circuits électriques. Les technologies ne sont pas encore mûres et il est donc difficile de savoir quel élément de la table de Mendeleïev sera le plus stratégique.

La transition a aussi profité au palladium dont le cours a monté de 400 % depuis 5 ans. C’est un effet indirect du recul du diesel. Les consommateurs reviennent de plus en plus vers les moteurs essence. Or ce type de moteur est couplé à un pot d’échappement qui contient du palladium afin de réduire la pollution.

Le prix du fret a triplé

À ces mouvements de fond, il faut ajouter des crises ponctuelles : l’épizootie de peste porcine en Chine a décimé les élevages, faisant augmenter le cours du porc et du soja utilisé pour les nourrir ; l’embargo chinois sur les achats de laine australienne, en rétorsion de leur demande d’enquête sur les origines du Covid-19, a amené l’industrie textile chinoise a se reporter vers d’autres marchés. Le climat d’incertitude de 2020, enfin, a fait augmenter le cours de l’or, « métal de la peur » et valeur refuge.

La hausse a encore été amplifiée par l’augmentation des coûts de transport, alors que le nombre de navire en mer s’est réduit, et que les ports sont saturés. Le prix du fret a triplé en quatre mois.

Pas de supercycle

À en croire l’équipe qui produit le rapport Cyclope, l’essentiel de ces hausses de prix n’est toutefois que très temporaire, lié à la remise en route de l’économie. La banque Goldman Sachs, elle, a prédit en janvier l’arrivée d’un « supercycle », une période durable de hausse des cours semblable à celle qui avait eu lieu dans les années 1990, sous l’effet du décollage économique de la Chine.

Philippe Chalmin n’y croit guère : « Je pense que l’augmentation de prix actuelle est plus conjoncturelle que structurelle. On devrait voir les marchés redevenir excédentaires, avec une remontée de la production et un tassement des cours. Cette notion de supercycle n’a pas grand sens », juge-t-il.

Seule exception : le cuivre, métal qui va de pair avec le développement de l’électricité, énergie d’un monde décarboné. Le prix de l’or rouge a monté de 120 % depuis 5 ans. Il vient de dépasser les 10 000 dollars ( 8200 €) la tonne. Et il est certainement voué à monter encore.