->4 < ^w V^V -< r> "x--^ \*A nv v , .< *->' ^ vv ¥\." ^"V" ■!»*^*^. -S < if O 7 V -<*> ^1^/V X». • RJU83 Per. h Vol. 10 1900 DUPLICATA DE LA BB3LIOTHÊQUE DU CONSEEVATCIEE BOTANIQUE LE GENEVE Vr^Dï) EN 1922 ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES -, • ' : . • \ \. \ i > DU CONSERVA [QUE LE GENEVE VENDU EN 1922 Genève. — Impr. Ch. Eggimann & C ie , 18, Pélisserie. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT CINQUIÈME ANNÉE QUATRIÈME PÉRIODE TOME DIXIÈME <.»*•*«■ *€\% VU» i MTA*4C/> GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18. LAUSANNE PARIS G. BRIDEL ET C ie G. MASSON Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & C ie . a Bale 1900 DUPLICATA DE LA BIBLIOTHEQUE ^^ T , „ m^-rn»-* rotaNF' E E GENEVE DU CONSERVATCiivii. bOiAuu. VENDU EN 1922 ,4 V^ ./û SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE PAR A. BACH IKJTaf^CA/.. Qai. a„ Solution Durée del'mrvdation de permanganate Température Pression " employée Oxygène dégagé par centimètre cube de permanga- nate (moyenne des expériences n os 1 à 4) 1.19 c. c. Théorie : aKMnO 4 . 5H 2 2 1.14 » Dans une autre série d'expériences, on a fait passer le courant d'air pendant une heure dans chaque cas. Des résultats beaucoup plus réguliers ont été obtenus. Titre de la solution de permanganate : 1 c. c. = 0,000821 gr. Durée Solution de l'oxydation ^ e P e^man S anat * , Température Pression Oxygène dégagé y employée heures centim. cubes degrés C millimètres centim. cubes 8 » » >■• 722 » 1 2 3 4 5 6 7 8 Moyenne ... 0.67 Oxygène dégagé par centimètre cube de perman- ganate Théorie : .KMnO 4 : 5 2 H0 2 0.9 0.9 0.8 1.0 1.0 0.9 0.9 0..8 0.90 1.22 c. c. 1. 14 > Différence 4- 0.08 ce. SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS I)'hYDROGÈNE. 15 On arriverait peut-être à des résultats plus satisfai- sants en employant des quantités considérables de palladium. IV. — Peroxyde d'hydrogène résultant de la décomposi- tion du tétroxyde de potassium par l'acide sulfurique Si le tétroxyde d'hydrogène peut exister, il devrait se former dans la décomposition du tétroxyde de potassium par l'acide sulfurique : K 2 Q 4 _[_ H 2 SQ 4 _ K 2 S0 * _|_ H 2 4 Pour préparer le tétroxyde de potassium , on a chauffé, dans une nacelle d'argent placée dans un tube à combustion, du potassium fraîchement coupé et on y a fait passer d'abord un courant d'air soc et exempt d'anhydride carbonique , ensuite , pour compléter l'oxydation, un courant d'oxygène pur. La masse jaune orangé et cristalline obtenue a été conservée dans un flacon sec et bien bouché. 3 grammes de tétroxyde de potassium ainsi préparé ont été dissous dans 50 centimètres cubes d'une solu- tion normale d'acide sulfurique fortement refroidie au mélange réfrigérant. Le tétroxyde a été ajouté par très petites quantités à la fois, de façon à ce que la tempé- rature de la solution ne dépassât à aucun moment 0°C. 5 centimètres cubes de la solution ainsi obtenue ont été pris pour chaque analyse. 16 SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE. Titre de la solution de permanganate : 1 c. c. = 0,000821 gr, Solution de perman- Tempéra t ur e Pression Oxygène dégagé gauate employée r ° ° centiin. cubes degrés C millimètres centim. cubes 1 7.0 8 720 10.8 2 7.2 » » 11.4 3 7.1 » » 11.3 4 7.0 » » 11.0 5 7.0 » » 11.2 6 7.1 » » 10.9 7 7.0 » » 11.0 8 7.0 » » 10.6 Moyenne 7.05 11.02 Oxygène dégagé par centimètre cube de perman- ganate 1.43 ce. Théorie : 2 KMn0 4 : 5H 2 2 1 .14 > Différence -f 0.29 c. c. Une autre série d'expériences effectuée dans les mêmes conditions a donné en moyenne 1,47 ce. d'oxygène par centimètre cube de permanganate, au lieu de 1,14 ce. exigé par le rapport 2KMn0 4 : 5H 2 0\ Malgré les précautions dont je m'étais entouré pour éviter la décomposition du tétroxyde d'hydrogène formé, les quantités d'oxygène dégagées lors du titrage par le permanganate de potasse étaient beaucoup moins grandes que je ne l'avais espéré. Ce résultat s'explique suffisamment par les faits suivants : \ ° le tétroxyde de potassium renferme toujours des quantités plus ou moins notables de protoxyde K'O ou même de potassium métallique qui détruisent énergiquement le tétroxyde d'hydrogène formé par l'action de l'acide sulfnnque étendu sur le tétroxyde de potassium ; 2° des particules d'argent métallique se détachent de la nacelle et adhè- rent an tétroxyde de potassium. Lors de la dissolution de celui-ci dans l'acide sulfurique, ces particules d'ar- SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE. 17 gent décomposent catalytiquement le tétroxyde d'hydro- gène formé; 3° lorsqu'on prélève pour l'analyse une portion de la solution renfermant le tétroxyde d'hydro- gène, on remarque dans la pipette un vif dégagement d'oxygène dû à la décomposition du tétroxyde. Les deux premiers inconvénients n'ont pu être évités. J'ai pu par contre parer au dernier en effectuant la décomposition du tétroxyde de potassium dans le flacon même où se faisait le titrage. A cet effet, j'introduisais dans le flacon une petite quantité d'acide sulfurique normal et, après l'avoir refroidi au mélange réfrigérant, j'y ajoutais du tétroxyde de potassium par très petites portions à la fois. Cette série d'expériences a donné des résultats un peu meilleurs : Titre de la solution de permanganate : 1 c. c. = 0,000821 gr- Solution de permanga- Températnre Pression Oxygène dégagé nate employée oentim. cubes degrés C millimètres eentim. cubes 8.1 7 728 14.3 3.2 » » 5.2 5.4 » » 8.6 7.2 » » 10.8 10.5 » » 16.8 Moy. 6.68 11.14 Oxygène dégagé par centimètre cube de perman- ganate 1.53 c. c Théorie : ^KMnO 4 : 5H 2 2 1 . 14 c. c. Différence + 0.39 c. c. V. — Peroxyde d'hydrogène résultant de la décompo- sition DU RI0XYDE DE SODIUM PAR L'ACIDE SULFURIQUE Étant donné l'analogie entre le potassium et le so- dium, il semblait possible que des peroxydes supérieurs Archives, t. X. — Juillet 1900. 2 18 SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE. de sodium se formassent lors de la fabrication du pe- roxyde de sodium en partant du sodium métallique et fussent contenus dans le bioxyde de sodium du com- merce. Sous l'action de l'acide sulfurique étendu, le peroxyde supérieur de sodium devrait fournir un pe- roxyde supérieur d'hydrogène. Pour élucider ce point, j'ai fait quatre séries d'expériences avec du bioxyde de sodium bien conservé, sinon fraîchement préparé. Les quantités d'oxygène obtenues dans toutes ces expé- riences étaient invariablement supérieures à celles qui correspondaient au rapport 2KMnO s : 5H a O\ A titre d'exemple, je donne ici les résultats de la série suivante : 5 grammes de bioxyde de sodium du commerce ont été dissous par petites portions dans 100 centimètres cubes d'acide sulfurique normal fortement refroidi au mélange réfrigérant, et, de la solution obtenue, 1 ,5 ce. ont été pris pour chaque analyse. Titre de la solution de permanganate : 1 c. c. = 0,0007326 gr. Solution de perman- m ■ . r» • n ■ j • ganate employée Température Pression Oxygène dégage eentim. cubes degrés C millimètres centim. cubes 1 6.5 6 724 9.1 2 6.7 » » 8.9 3 6.6 > » 9.0 4 6.6 » » 8.6 5 6.5 > > 8.3 6 6.6 » » 8.4 Moyenne 6.58 8.71 Oxygène dégagé par centimètre cube de perman- ganate 1.20 ce. Théorie : 2 KMn0 4 : 5H 2 2 1.02 » Différence -(- 0.18 c. c. Des trois autres séries, deux ont donné des résultats SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE. 19 légèrement plus faibles, et une a fourni un nombre un peu plus fort. VI. — « Acide Caro » Il y a deux ans, M. Caro 1 annonçait la découverte d'un nouvel agent oxydant qui se formait par l'action de l'acide sulfurique concentré sur certaines sortes de persulfate d'ammoniaque ou de potasse. Le nouveau produit se distinguait des autres oxydants connus par la propriété qu'il avait d'oxyder à froid et presque quan- titativement l'aniline en nitrosobenzine. Dernièrement, M. Ad Baeyer' a montré que le même produit se formait lorsqu'on faisait agir de l'acide sul- furique pur et concentré sur le peroxyde d'hydrogène. Ce produit, que M. Baeyer considère comme une com- binaison d'acide sulfurique et de peroxyde d'hydrogène et qu'il désigne provisoirement sous le nom d' « acide Caro » , donne à froid avec l'acétone un précipité cris- tallin de peroxyde d'acétone. La réaction est tellement caractéristique qu'elle peut être employée avec avan- tage pour déceler la présence de l'acétone. Étant donné que le nouvel agent oxydant se com- porte, même en solution étendue, autrement que le peroxyde d'hydrogène en solution sulfurique étendue, il était possible que l' « acide Caro » fût une combinaison d'acide sulfurique et de tétroxyde d'hydrogène, ce qui expliquerait les propriétés particulières de cet oxydant. Le tétroxyde d'hydrogène pourrait résulter de la déshy- 1 Zeitschr. f. angew. Ch., 1898, p. Si". 2 Berichte, 1900, p. 124. 20 SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE. dration du bioxyde d'hydrogène sous l'action de l'acide sulfurique concentré : 3H 2 2 = 2H 2 + H-O 4 S'il en était ainsi, un produit analogue à I' « acide Caro » devrait se former par l'action d'autres agents déshydratants sur le bioxyde d'hydrogène. Et, en effet, en faisant passer du gaz chlorhydrique sec dans du bioxyde d'hydrogène fortement refroidi, j'ai obtenu un liquide qui a donné avec l'acétone un précipité de pe- roxyde d'acétone identique à celui fourni par 1' « acide Caro. ». Le même oxydant se forme encore par l'action de l'acide chlorhydrique concentré sur le peroxyde d'hydrogène. Mais, dans ce cas, l'action est beaucoup plus lente. Il semblait donc tout indiqué de soumettre 1' « acide Caro » à l'analyse dans l'appareil décrit plus haut. J'ai fait plusieurs séries d'expériences avec des produits diversement préparés. Pour ne pas allonger sans néces- sité ce mémoire, je ne relaterai ici que les expériences qui m'ont donné les meilleurs résultats. L' « acide Caro » employé dans ces expériences a été préparé en ajoutant goutte à goutte 30 centimètres cubes d'acide sulfurique pur et concentré (d = 1,84) à 15 centimètres cubes d'une solution à 2,69 °/ de peroxyde d'hydrogène placés dans un mélange réfrigé- rant. L'addition d'acide sulfurique à la solution a eu lieu de façon à ce que la température du liquide ne s'élevât à aucun moment au-dessus de 0° C. 2 centi- mètres cubes de la solution obtenue ont été employés pour chaque analyse. SUR LES PEROXYDES SUPERIEURS D HYDROGENE. 21 Titre jje la solution de permanganate : 1 c. c. = 0,0007326 gr. S gatreem P p^ a e n - Température Pression Oxygène dégagé centirn. cubes degrés C millimètres centim. cubes 1 3.2 6 725 6,8 2 3.2 » » 6.6 3 3.4 » » 6.4 4 3.3 » » 6.1 5 3.3 » » 5.9 6 3.3 » » 5.7 7 3.4 » » 6.0 8 3.4 » » 6.0 9 3.4 » » 6.0 10 3.3 » » 5.9 Moyenne 3.32 6.14 Oxygène dégagé par centimètre cube de perman- ganate de potasse 1.69 c. c. Théorie : 2 KMn0 4 : 5H 2 2 1.02 » Différence 0.67 c. c. Un autre échantillon d' « acide Caro » préparé de la même manière et titré par une solution de permanga- nate différente, a donné des résultats analogues : Titre de la solution de permanganate : 1 c. c. = 0,000821 gr. Solution de permau- „, . . „ n , , . ganate employée Température Pression Oxygène dégage centim. cubes degrés C millimètres centim cubes 1 3.1 6 726 6.3 2 3.1 » i 6.:J 3 3.1 » » 6.1 4 3.2 » » 6.3 5 3.1 » » 6.1 6 3.2 » » 6.4 Moyenne 3.16 6.25 Oxygène dégagé par centimètre cube de perman- ganate 1.84 ce. Théorie : 2 KMn0 4 : 5H 2 2 1 . 14 » Différence -f- 0.70 c. c. 22 SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE. VII. — Discussion des résultats Les expériences décrites plus haut montrent qu'il existe des solutions de peroxyde d'hydrogène qui, ti- trées par le permanganate de potasse, dégagent plus d'oxygène que ne comporte le rapport2KMn(V : 5H 5 2 . En mettant le volume d'oxygène dégagé par le bioxyde d'hydrogène égal à \ , les autres produits que j'ai exa- minés ont fourni les proportions suivantes d'oxygène : Bioijde Produits d'oijdalion Peroijde d'hvdrogéne Peroxyde d'hydrogène ... . d hydrogène de l'hydrogène naissant préparé aiec Na 2 » 1 préparé arec R 2 4 1 1.07 1.17 1.28 1.65 Ces résultats ne peuvent s'expliquer que si l'on admet que les solutions de peroxyde d'hydrogène exa- minées renfermaient des peroxydes supérieurs d'hydro- gène. Ces peroxydes supérieurs ne pouvaient être que le trioxyde d'hydrogène de M. Berthelot et le tétroxyde d'hydrogène dont j'ai entrevu le premier l'existence. Il est facile de voir que dans la plupart des cas que j'ai examinés, l'excédent d'oxygène observé avait été fourni, non pas par le trioxyde d'hydrogène H 2 0\ mais par le tétroxyde H 2 0\ Seule la solution préparée avec le bioxyde de sodium pouvait renfermer du trioxyde d'hydrogène provenant de la décomposition d'un trioxyde de sodium Na 2 3 éventuellement formé en même temps que le bioxyde. Quant à la solution pré- parée avec le tétroxyde de potassium, il était a priori très improbable que la décomposition de K 2 0* par l'acide sulfurique fournît H 2 0\ et non H'0\ Dans 1' « acide Caro » le principe oxydant ne pouvait être que le tétroxyde d'hydrogène, parce que le trioxyde d'hydro- SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE. 23 gène doit être dépourvu de tout pouvoir oxydant. Le trioxyde renferme deux atomes d'oxygène de plus que Feau, et, étant déjà liés entre eux, ces deux atomes ne peuvent se dégager que sous forme de molécule '. Or, P « acide Garo » est un oxydant modéré, mais plus accentué que le bioxyde d'hydrogène : il oxyde notam- ment l'aniline en nitrosobenzine et la benzine iodée C e H 5 I en iodobenzine C'H''lO\ 2 L'existence du tétroxyde d'hydrogène peut donc être considérée comme démontrée. La série des composés 1 Une remarquable analogie avec le trioxyde d'hydrogène est donnée par un composé qui joue un rôle extrêmement important dans la vie animale : l'oxyhémoglobine. Ainsi que l'on sait, l'oxyhé- moglobine renferme de l'oxygène, non pas à l'état simplement absorbé, mais à l'état « faiblement combiné ». Quelque faible que soit cette combinaison, elle est toujours une combinaison chimique, etcomme l'hémoglobine engendre l'oxyhémoglobine dans un pro- cessus d'oxydation lente, l'oxyhémoglobine devrait, d'après les théo- ries modernes, être un peroxyde ou rendre actif, en se formant, l'oxygène moléculaire. Mais ce n'est pas le cas. Comme l'a déjà démontré Hoppe-Seyler, l'oxyhémoglobine ne renferme pas d'oxygène actif et sou pouvoir oxydant ne dépasse pas celui de l'oxygène moléculaire. Cette contradiction disparaît cepen- dant, si l'on admet que l'oxyhémoglobine est un peroxyde R'-O-O-O-R ou R" <" > analogue au trioxyde d'hydrogène H-O-O-O-H. Comme tel, elle doit dégager facilement des molécules d'oxygène et n'exercer aucune action oxydante dans le sang. Il est facile de voir que cette propriété particulière de l'oxyhé- moglobine répond parfaitement à la fonction physiologique de ce composé : celle de véhicule d'oxygène. En effet, si l'oxyhémoglo- bine était un peroxyde renfermant de l'oxygène actif, elle se détruirait trop facilement pour pouvoir amener dans la profondeur des tissus, qui sont le siège principal des processus d'oxydation, les quantités nécessaires d'oxygène. 2 Eug. Bamberger. Berichte, 1900, p. 533. 24 SUR LES PEROXYDES SUPÉRIEURS D'HYDROGÈNE. oxygénés de l'hydrogène renferme par conséquent les termes suivants : H 2 ; H 2 2 , H 2 3 5 H*0 4 Il faudrait encore y ajouter le sous-oxyde HO ana- logue aux sous-oxydes de potassium, sodium, etc. Si la théorie de la tétravalence de l'oxygène, avancée par M. Brùhl, est juste, l'eau devrait pouvoir fixer deux atomes d'hydrogène. J'ai pensé que l'hydrure de palla- dium pourrait peut-être effectuer celte fixation et trans- former l'eau en sous-oxyde d'hydrogène. Mais jusqu'à présent, je n'ai pas encore réussi à démontrer l'exis- tence de ce sous-oxyde. Une seule fois, j'ai obtenu un résultat qui pouvait être considéré comme positif. En abandonnant pendant longtemps de l'hydrure de palla- dium dans de l'eau pure et bouillie, à l'abri de l'air, et traitant le liquide décanté par une solution d'oxyde d'argent ammoniacal, j'ai vu se former une coloration rouge carmin. Cette coloration dénotait la formation de sous-oxyde d'argent ou d'argent colloïdal. Mais en répétant plusieurs fois cette expérience, je n'ai plus pu obtenir le même résultat. Il y a probablement une con- dition qui m'a échappé 1 . En opérant sur de grandes quantités d'hydrure de palladium, on pourrait arriver peut-être à des résultats satisfaisants. Genève, le 4 mai 1900. 1 L'eau saturée d'hydrogène à la température ordinaire n'agit pas sur l'oxyde d'argent ammoniacal. RECHERCHES SUR LA THERMO-ÉLECTRICITÉ DE QUELQUES ALLIAGES 1 PAR Emile S IFI5IMAW (NOTE ADDITIONNELLE) La grande f. é. m. thermo-électrique de l'acier à 28 °/ de nickel ayant suscité quelques doutes, M. Ch.- Ed. Guillaume a bien voulu m'envoyer un échantillon authentique d'acier à 28 °/ . Une expérience sur ce dernier corps m'a donné comme f. é. m. par rapport au plomb 385 à 386 microvolts entre -f- 20° et -f 260°. L'analyse de l'acier faussement étiqueté 28 % a donné 36,1 °/o de nickel ; c'est à ce pourcentage qu'il faut appliquer tous les résultats indiqués sous 28 % dans le texte de l'article précité. Les résultats généraux de mes recherches ne sont en rien modifiés par cette rectification. 1 Voir Archives, t. IX, mai 1900, p. 413. LES V me RAPPORT, 1899. "édigé au nom de la Commission internationale des glaciers PAR E. RICHTER Professeur h l'Université de Graz, Président de la Commission. A. LES ALPES DE L'EUROPE CENTRALE I. — Glaciers des alpes suisses (Rapport de M. F. -A. Fore], à Morges.) A mesure que nous approchons de la fin du siècle, la crue qui a été observée à partir de 1875 chez un certain nombre de glaciers de nos Alpes suisses s'éteint de plus en plus. Nous n'avons plus, dans le rapport que nons publions dans l'Annuaire du Club alpin suisse 1 , d'après les documents mis à notre disposition par l'Ins- pectorat fédéral des forêts, à citer, pour l'année 1899, qu'un seul glacier en crue certaine et neuf en crue probable ou douteuse. On en jugera par le tableau 1 Jahrbuch des Schweizcr Alpen-Club, vol. XXXV, Bern 1900. LES VARIATIONS PÉRIODIQUES DES GLACIERS. 27 suivant qui donne dans ses trois premières lignes les mêmes chiffres d'ensemble rapportés aux trois der- nières années, et dans les lignes suivantes les chiffres de 1899 rapportés aux divers bassins hydrographiques. Dans une dernière colonne nous donnons le nombre des glaciers inscrits sur nos listes qui pour une cause ou pour une autre n'ont pas été observés dans l'année du rapport. Nombre de glaciers En crue En ente Station- En décrue En décrue Non in- certaine probable naire probable certaine serves Le seul glacier en crue certaine est celui de Boveyre dans le bassin du Rhône (vallée d'Entremont). Les glaciers en crue probable ou douteuse sont : Dans le bassin du Rhône, la Dala, le Valsorey, le Trient, les Grands, le Scex rouge, le Dard ; dans le bassin de l'Aar, le Gelten ; dans le bassin de la Reuss, le Gras- sen ; dans le bassin de l'Inn, le Morteratsch. Tous les autres sont en décrue certaine ou probable. 28 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES II. — Alpes orientales (Rapport de M. S. Finsterwalder, à Munich). L'année écoulée a vu la publication d'un ouvrage dont il a souvent déjà été fait mention ici, à savoir : les Untersuehungen am Hintereisfemer , de MM. les D rs Bliimcke et Hess. La base en est formée par une excellente carte au I : 10000, dressée en majeure partie d'après la méthode photogrammétrique et don- nant le névé et la langue du glacier avec des courbes équidistantes de 10 mètres. Les recherches embrassent la période de 1894-99 et comprennent des observa- tions concernant l'ablation et la vitesse d'écoulement sur toute la langue du glacier et jusque bien avant dans le névé, ainsi que des forages et des mesures de tem- pérature à l'intérieur du glacier jusqu'à une profondeur de 86 m., et enfin des recherches sur la perte en vo- lume depuis le dernier maximum. A cela viennent s'ajouter : des essais intéressants sur les allures d'un petit glacier-modèle en paraffine et des considérations théoriques sur les profils de la langue et la répartition de la vitesse d'écoulement à l'intérieur du glacier. Des tableaux très intéressants et des planches très claires complètent et ornent cet ouvrage dont la publication fait grand honneur au D. u. Oe. Alpenverein . Parmi les grands travaux analogues, il faut encore mentionner l'achèvement à peu près complet du levé du glacier de Zemmgrund, par M. le D r Forster et ses collaborateurs. Les nouveaux mesurages entrepris sur le Vernagtferner , par MM. les D rs Bliimcke et Hess, ont une importance toute spéciale : ils ont été prématuré- DES GLACIERS. 29 ment interrompus par un accident, la chute mortelle d'un porteur. La vitesse d'écoulement de ce glacier s'est élevée l'année dernière de 178 m. à 280 m. par an. Durant la période d'observation de 1889-1899, cette vitesse s'est donc accrue de plus de 1 5 fois sa valeur primitive. La langue est aussi énormément plus crevassée que l'année dernière et le gonflement général a poussé en avant l'extrémité du glacier qui recouvre maintenant des dépôts de glace morte, vestiges de pé- riodes antérieures, maintenant cachés sous les débris. Deux planches, dans les Mittheilungen des D. u. Oc. Alpenvereines 1900, n° 4, nous montrent les change- ments considérables survenus dans ces dernières an- nées. Le service organisé parle D. u. Oe. Alpenverein pour l'observation des glaciers repérés, a bien fonctionné l'année dernière, mais les fortes neige tombées dans la seconde moitié de septembre et qui n'ont générale- ment pas fondu depuis lors, ont rendu les observations difficiles dans les parties septentrionales et orientales du territoire. Pour les groupes de l'Adamello et de l'Ortler, nous avons des renseignements détaillés provenant de M. le D r M. Fritzsch, de Leipzig. Dans le premier, la crue con- statée par le rapporteur, en 1895, s'est arrêtée de nouveau. Le glacier de Mandron est en forte décrue , le recul est, pour le Lobbiagletscher, de 15 m. depuis 1895; le Laresgletscher paraît être aussi en décrue. Dans le Val La Mare (groupe de l'Orter méridio- nal), la Vedretta Careser qui avait reculé l'année der- nière de 22 m., présente cette année une crue de 8m.; la décrue de 40 m. de l'année dernière pour la Ve- 30 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES dretta La Mare, n'esl plus que de 2 m. cette année ; pour la Vedrelta rossa, elle est aussi descendue de 17 m. à 2 m. Des trois glaciers du Martellthal, prove- nant tous du même névé, le Langenferner est toujours en décrue rapide (5 m.-150m.), le Zufallferner est presque stationnaire (recul de 2 m, en 2 ans), tandis que le FûrJélefemer qui avait eu une crue importante vers 1890, a reculé maintenant de 14 m. depuis deux ans et s'affaisse considérablement. Dans le Suldenthal, le Suldenferner a avancé de 45 m. en 1897-99, le Schontaufferner de 21 m.; la crue du Rosimfemer s'est arrêtée et le glacier a re- culé de 6 m., tandis que le Zayferner auparavant en décrue, est maintenant stationnaire. Le Angélus ou Laaserferner présente de nouveau un recul de 2 m. pour la première fois depuis 1893. Le Madatsrhferner est depuis 1 5 ans à peu près station- naire (recul de 3 m. en 2 ans). Dans le groupe de l'Ortler, nous avons donc sur les 12 glaciers en observation : 3 glaciers en phase de crue, 2 en décrue bien accentuée et 6 à peu près sta- tionnâmes ou en faible décrue. Nous avons des renseignements très complets sur le groupe de l'Œtzthal ; ils ont été recueillis par les soins de la section de Breslau du D. u. Oe. Alpenverein, par MM. les D rs Fritzsch, Blùmcke et Hess. Dans le Pitzthal, le Mittelbergferner en décrue depuis 1895, recule en- core de 56 m. Le Taschachferner a eu en revanche une phase de crue durant cette période, mais il est de nou- veau en décrue. Le Gepatschferner est dans une phase de décrue bien caractérisée et ininterrompue : il a re- culé de 100 m. de 1896-1899. La crue du glacier DES GLACIERS. 31 voisin, le Weissee ferner , dure en revanche depuis 1891 et a atteint 21 m. pour 1896-1899. Le Langtanferer Ferner est en faible recul :5 m. en 3 ans. Dans le Rofenthal, le Vernagtferner est comme nous l'avons déjà dit en commençant, dans une phase de crue caractérisée (200 m de 1898-99). Son plus proche voisin, le Guslarferner est en revanche de nouveau en faible décrue. Le Hintereisferner est encore en décrue, malgré une accélération de 6 °/ de la vitesse d'écou- lement; la langue N. du Hochjochferner est aussi en forte décrue. Parmi les petits glaciers du Rofenthal qui sont dans une phase de crue bien marquée, citons le Kreuzferner et le Vernagtwandferner, de même que le Mitterkar ferner (5 m. en deux ans) et cela malgré l'af- faissement de son extrémité dès 1895; en outre, la langue droite du Rofenkar ferner (8 m. en deux ans) cette langue s'est du reste visiblement épaissie ; au con- traire la langue gauche du même glacier s'est retirée de 14 m. durant le même laps de temps. Les glaciers du Niederthal sont en décrue : le Niederjochgletscher de 42 m. et le Marzcllgletscher de 13 m. en deux ans; il en est de même pour ceux du Venterthal : le Spiegel- ferner a reculé de 4 m. et le Tau f kar ferner de 7 m. en deux ans. Pour les glaciers du Guglerthal le recul de ces deux dernières années a été au total pour le Gugler ferner de 12 m., pour le Langthaler ferner de 3 m.- 25 m., pour le Rotmosferner de 20 m. Le Gaisber g ferner, l'année dernière encore en crue, est maintenant en décrue. En résumé, il y a, parmi les 21 glaciers en observa- tion dans le groupe de l'Œtzthal, 5 glaciers en crue, 4 à peu près stationnaires et 1 2 en décrue. 32 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Du groupe du Stubaï, nous n'avons que deux obser- vations provenant de M. le D r Hess. Le Freigerferner a avancé l'année dernière de 10 m. ; la langue du Sulzenauferner recouverte par les débris est restée sta- tionnaire depuis 1 895, tandis que la langue à décou- vert a reculé l'année dernière de 20 m. Les renseignements du groupe du Zillerthal sont plus nombreux ; nous les devons à M. le D r Domsch de Chemnitz et le D r Forster de Vienne. Pour l'année der- nière, nous avons à mentionner les crues suivantes : Le Gliederferner, de 18 m. avec une accélération de vi- tesse de 1 °/ , le Floitenkees, de 12 m. avec une ac- célération de vitesse de 12 ° ; le Schlegeiskees , de 12 m.; le Waxeggkees de 8 m. ; le Hornkees, de 3 m. Le Furstchagelkees est presque stationnaire : I m. de décrue. Le Schwarzensteinkees est encore en décrue de 6 m. mais on peut observer distinctement un gonfle- ment dans le haut. Parmi les 7 glaciers en observation dans le Ziller- thal, nous en avons 5 en crue, 1 stationnaire et 1 en décrue. Sur le versant N. du groupe des Tauern, le Obersulz- bachkees est, suivant le D r Kerschensteiner, toujours en décrue; le recul pour deux ans est de 4 m. du côté droit et de 19 m. du côté gauche : une haute moraine frontale, atteignant jusqu'à 2 m 50 s'est néanmoins for- mée. Le Untersulzbachkess est stationnaire ; teKrimm- lerkees, le plus rapproché du groupe du Zillerthal est en crue, de 5 m. Sur le versants., le Umbalkees est presque station- naire (décrue 1-2 m.) tandis que, suivant M. le Con- seiller supérieur aux mines F. Seeland, le Pasterze se- DES GLACIERS. 33 rait encore en forte décrue, malgré une augmentation locale d'épaisseur de 10 m. et une accélération de vitesse de 25 ° . Dans le groupe du Goldberg, la lan- gue du Goldberkees se retire toujours, malgré une aug- mentation d'épaisseur ; il en est de même du Gossnitz- kees, tandis que le Schoberkees a avancé de 3 m. Des 8 glaciers en observation dans les Tauern, nous en avons donc 2 en crue. 2 stationnaires et 4 en décrue. Dans le territoire des Alpes calcaires septentrionales, nous avons le Hôllenthalferner qui est stationnaire, tandis que les glaciers du Wettersteinstock ont diminué à vue d'œil. III. — Alpes italiennes. (Rapport de M. Olinto Marinelli à Ancône *). Les glaciers du Mont Disgrazia. — Ventura. — M. le prof. Marson a constaté un avancement horizontal du front du glacier de 4 m 85, sur le flanc gauche une dé- crue de l m 85, sur le flanc droit une crue de m 47. Sissone-Disgrazia. — M. Marson a constaté que la partie terminale était en décrue en 1899, après avoir été en crue en 1898. Sur la rive gauche du torrent, le glacier a avancé de m 40 ; sur le point de la plus grande décrue il s'est retiré de 2 m \ 0. Cassandra — Le guide 0. Gaggi, chargé des obser- vations par le Prof. Marson a constaté au front du glacier une décrue de 25 m 50. 1 M. Olinto Marinelli a bien voulu, après la mort déplorable de son père M. le Prof. Giovanni Marinelli, membre de la Commis- sion internationale des Glaciers, m'envoyer des notices sur les observations faites en Italie l'année passée. (Réd.). Archives, t. X. — Juillet 1900. 3 34 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Scersen. — M. le Prof. Marson a constaté une re- traite horizontale aux deux extrémités de la ligne fron- tale de 29 m 50. Au milieu de cette ligne, il y a aussi, pour les deux années de 1897-99, une retraite hori- zontale de 43 m 56. Fellaria. — M. le Prof. Marson a constaté une crue horizontale à l'extrémité occidentale de la ligne fron- tale de 5 m 35. Au milieu de cette ligne probablement décrue horizontale indiquée par un effleurement plus étendu de la roche de dessous. Scalino. — Etablissement de repères par le Prof. Marson le 23 juillet 1899. — Depuis 1885 jusqu'en 1899 (période de 19 ans), ce glacier, selon l'avis de Marson, s'est retiré d'au moins 200 m. ; cette valeur a été déduite de la comparaison des observations di- rectes avec le dessin de la carte au 1 : 50000 de l'Is- tituto Geogr. militare It. relevée en 1885. Les glaciers des Alpes Cadoriennes. — Glaciers oriental et occidental de VAntelao. — Repères de 1897 introuvables ; on en a fixé plusieurs nouveaux. D'après les conditions du front, M. Marinelli juge que tous les deux glaciers se sont retirés depuis 1897. Glacier occidental du Sorapiss. — Pas trouvé les re- pères de 1897. Probablement décrue. Glacier central du Sorapiss. — Trouvé une diminu- tion depuis 1 897, qui s'est manifestée avec une retraite du front de 1 ra 10-2 m 50, d'accord avec les deux repères. J'estime l'abaissement de la surface à m 30. Glacier du Cristallo. — Depuis 1897, diminution prouvée par une retraite évidente de 1 m 40 et 4 m 05 sui- vant les deux repères fixés en 1897. J'estime l'abais- sement de la surface à m 50-1 m. (Marinelli). DES GLACIERS. 35 IV. — Alpes françaises. Bibliographie. — La Société des Touristes du Dauphiné vient de publier un précieux ouvrage, dédié à la Commission Interna- tionale des Glaciers : Observations sur les Variations des Glaciers et l'enneigement dans les Alpes dauphinoises organisées par la So- ciété des Touristes du Dauphiné sous la direction de W. Kilian prof, à la faculté des Sciences de Grenoble avec la collaboration de G. Fliisin préparateur à la faculté des Sciences de Grenoble. 231 pages 4° avec 9 planches en phototypie. C'est avec le plus grand intérêt que nous avons reçu cet inté- ressant ouvrage, qui nous fournit des renseignements exacts sur une des parties les plus importantes des glaciers français et nous en remercions vivement l'auteur et les éditeurs. Voici les conclusions auxquelles arrive l'auteur : Sur les 26 glaciers étudiés, un certain nombre de ceux sur les- quels existent des observations antérieures à 1892 ont subi, clans leur grande phase de décrue, datant, suivant les cas, d'une épo- que comprise entre 1858 et 1870, un arrêt de leur mouvement de recul (glaciers du Lac et du Vallon dans le massif de la Meije, versant nord) et même une période de crue passagère (crue de fin du XIX siècle de M. Forel) glaciers du Râteau, de la Meije, de Monetier, du Casset, du Sélé) pendant une période comprise, sui- vant le cas, de 1889 à 1893. Ces derniers sont situés sur les ver- sants nord et nord-est des massifs de la Meije et de Séguret- Foran, sauf le glacier du Sélé, qui regarde l'Est. A l'exception du glacier Blanc (versant sud-est du Pelvoux) et du glacier du Casset (versant nord-est du massif de Séguret- Foran) qui semblent encore stationnaires,tous les glaciers en obser- vation (24) sont aujourd'hui en décrue manifeste. Les glaciers de la région méridionale du Pelvoux (glacier du Valsenestre et du Valjouffrey) en particulier accusent une réduction telle que leur disparition complète est à craindre pour un avenir peu éloigné ; il en est de même du glacier Lombard au nord de la Romanche, dont le bassin d'alimentation est peu étendu. Les glaciers des Grandes Rousses se signalent également, mais à un moindre de- gré, par leur décrue constante. Cependant un gonflement, précur- curseur d'une crue prochaine se produit actuellement pour trois glaciers (Chardon, Bonne-Pierre, Pilatte) appartenant tous au cir- que du Vénéon. 36 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Le glacier Blanc (versant sud-est du Pelvoux) l'un des plus grands de la région, s'est toujours singularisé par le défaut de concordance de ses phases avec celles des autres glaciers du Pel- voux. En crue jusqu'en 1865, il a décru de 1865 à 1886, est entré en crue depuis cette dernière date et a continué jusqu'en 1899 une croissance qui n'a été que passagère pour cinq de ses voisins et ne s'est pas manifestée pour les autres. Il serait curieux de recher- cher les causes de ce régime spécial, si différent de celui du gla- cier Noir pourtant si près du glacier Blanc. Dans les Alpes dauphinoises ainsi que dans les Alpes suisses, il est beaucoup de glaciers qui n'ont pas subi la crue de la fin du XIX e siècle et, chez ceux qui l'ont manifestée, la durée de cette phase a été très variable. S'il y a encore chez nous, comme dans toutes les Alpes quelques retardataires de cette crue de fin du XIX e siècle, la grande majorité de nos glaciers est, ici comme ail- leurs, en phase manifeste de décrue. Cependant le gonflement observé chez trois glaciers du bassin du Vénéon peut être interprété comme l'indice précurseur d'un prochain changement de régime qui pourra s'étendre plus tard à d'autres-glaciers. B. — ALPES SCANDINAVES I. — Suède (Rapport de M. F. Svenonius, Stockholm.) M. Axel Hamberg, membre correspondant de la G. I. G. rapporte qu'en 1899 il a continué ses études des glaciers de la montagne an nord de Kvickjock. Les observations ont été empêchées par le mauvais temps, de sorte qu'on a seulement pu constater que la fin du glacier Mika n'a pas changé de position de 1 897 à I 899. Bibliographie. — J. Westman, Beobachtungen iiber die Glet- scher von Sulitelma und Almajalos (In deutscher Sprache). Bull. of the Geol. Instit. of Upsala IV 1898. (Vide IV Rapport.) Axel Hamberg, Om Kvickjocksfjàllens glacierer. N° 2. Geoi. Fôren. i Stockholm Forhandl. 19 Bd. 1897. X° 3, 21. Bd. 1899. Om glacierenas parallelstruktur, 19 Bd. 1899. DES GLACIERS. 37 Le premier rapport donne des observations très in- téressantes sur l'ablation et la vitesse de ces glaciers. Sur le glacier Lulleavagge, à 1100 m., en juillet, l'ablation était de 7,2 à 1 3,9 cm en 24 heures ; au gla- cier Mika, à 930 m., elle était de 225 cm. en 51 jours, du 28 juillet au 17 septembre, ce qui fait par jour seulement 4,4 cm. ; à 1000 m. de distance, sur un point supérieur, seulement 144 cm., c'est-à-dire par jour 2,8 cm. Sur le glacier Mika on a mesuré le mouvement, et l'on a trouvé qu'en été la vitesse moyenne était de 18,3 cm en 24 heures, tandis que pour l'année entière la moyenne n'était que de 7,6 cm. en 24 h. Le deuxième rapport contient des mesures de l'é- coulement d'eau provenant des glaciers ; le troisième contient des observations très importantes sur la struc- ture glaciaire. (Voir IV Rapport « Spitzberg ».) II. — Norvège (Rapport de M. P. -A. Oyen, Kristiania,) Pour les glaciers de Folgefon il y a seulement un rapport sur le Bondhusbrœ et le Pytbrœ. Tous les deux ont subi une petite décrue continuelle de 1897 à 1899 (Gausvick). Hardangerjôkcl, Bembesdahskaak. En 1897 on a fixé cinq repères. Jusqu'en 1899 la longueur du gla- cier n'a pas changé. Plusieurs repères ont indiqué une décrue très insignifiante de l'épaisseur (Holmsen). Jostedalsbrœ. Les glaciers de Boyum, Petit Suphelle, Bcrgset, Nigar, Faabergstôl, Lodal ont subi une dé- crue pendant l'été de 1899 (Rekstad). 38 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Grand Suphelle. D'après Meindal il a été en re- traite en été 1899. Un autre observateur croit qu'il est en crue. Briksdalsbrœ. Décrue de 10 m. depuis l'été de 1897. Aabrœkkebrœ, Melkevoldsbrœ et Aamotbrœ ont tous décru pendant les dernières années. Jotunheim. D'après Aufin-Vetti les glaciers ouest ont avancé pendant l'été de 1898, mais non en 1899. Un autre rapport confirme cette date. Knud Vole rap- porte que dans cette région il y avait peu de neige pendant ces dernières années, que la chaleur y était forte et que les glaciers sont encore en décrue. C. — LES TERRES POLAIRES I. — Le Spitzrerg (Rapport de M. A. -G. Nathorst à Stockholm.) Il n'y a pas d'observations de 1899. Mais il y a des publications sur des études antérieures et on attend des rapports sur l'importante expédition de M. le ba- ron de Geer, qui, en 1899, a de nouveau visité le Spitzberg et a étudié le grand glacier du côté ouest du Storfjord. Bibliographie. — A. -G. Nathorst. Om 1898 ârs svenska polar expédition. Ymer 1898. Kong Karls Land. Ymer 1899. The swedish arctic expédition of 1898. Geograph. Journal, July and August 1899. E.-J. Garwood. Additional notes on the Glacial Phenomena of Spitzbergen. Quarterly Journal Geol. Society London. Vol. 55, p. 681. DES GLACIERS. 39 II. — Groenland (Rapport de M. K.-J.-V. Steenstrup à Copenhague.) En 1899 M. Steenstrup a visité le petit glacier de Kiagtut, au district de Julianehaab 61° 12' 1. n. Des photographies de 1876 prouvent qu'il a fort diminué depuis, de quelques centaines de mètres. M. le lieutenant Carstens ajoute aux rapports précé- dents qu'une langue, sortant dans la vallée de Tuapars- suit, de la glace de l'intérieur de l'île de Disko et qui n'est pas marquée sur la carte de Rink de 1846, a reculé de 46 m. depuis 1890 à 1891. E. —AMÉRIQUE I. — Montagnes Rocheuses du Canada • (Rapport de MM. G. et W.-S. Vaux.) Pendant l'hiver de 1898-99 il est tombé beaucoup plus de neige dans la chaîne de Selkirk des Rocky Mountains que depuis longtemps. Au Glacier House, la neige était d'environ 13 m., ce qui excédait de 3 m. la moyenne des années précédentes. L'été de 1 899 était froid, il pleuvait beaucoup, la fonte était relati- vement petite. Victoria Glacier, Lake Louise, Alberta. Evidemment ce glacier est en retraite et en rétrécissement, quoi- qu'il ne soit pas possible d'en déterminer la mesure. Asulkan Glacier, Glacier House, British-Columbia. La comparaison de photographies prises des mêmes points de vue en 1898 et 1899 ne montre pas de 40 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES variations dans la masse du glacier. Sa largeur a un peu augmenté, parce que la langue est moins couverte de moraines que l'année dernière. Petit Glacier du côté sud de Mount Sir Donald, Glacier House, British Columbia. Ce glacier a décru beaucoup depuis 1 887. lllicilliwaet Glaceir, Glacier House, British Columbia. Ce glacier a été observé depuis 1887 avec plus ou moins de régularité ; pendant cette période, il semble avoir reculé de 15,8 m. par an. Il y a des symptômes qu'avant 1887 la langue était ou en crue ou station- nais. Du mois d'août 1898 au même mois 1 8 9 9 , la langue s'est retirée de 4,9 m. La largeur du glacier reste à peu près la même que l'année passée, mais la glace des parties supérieures paraît plus épaisse. Le recul moyen de la langue en août 1898 était de 20,5 cm. par jour, tandis que dans le même mois de 1899, il n'était que de 5,8 cm. En août 1899, la ' itesse moyenne du mouvement à la fin de la langue était de 13,7 cm. par jour. Sur un point supérieur, à une distance de 460 m., le mouvement journalier du milieu était de 17,2 cm., plus près du côté droit 6,5 cm., plus près du côté gauche 1 5,2 centimètres. II. — Etats-Unis. (Rapport de M. Harry Fielding Reid.) Le Sperry glacier, petit glacier récemment décou- vert dans le Montana, est en décrue. (L.-B. Sperry). Il y a sur le mont Adams (Washington), huit glaciers, dont un était, en 1890, en phase de décrue bien ca- ractérisée. (C.-E. Rusk.) DES GLACIERS. 41 Le glacier sur le versant N. du mont St-Helen's, avançait en ravageant une forêt, en 1 895. (C.-E. Rusk. ) Le Nisqually glacier sur le mont Ramier, a reculé d'au moins 100 m. depuis 1894. (E.-T. Allen). L'été dernier, M. E.-H. Harrington a invité un cer- tain nombre de savants à l'accompagner dans un voyage le long des côtes de l'Alaska. Plusieurs observations relatives aux glaciers ont été faites et seront publiées in-extenso ultérieurement. L'expédition a visité 22 glaciers s'avançant jusqu'au niveau de la mer, et on a placé des repères à proximité de plusieurs d'entre eux pour évaluer leurs variations futures. Tous étaient alors en décrue. Le Grillon glacier sur le versant W. du mont Grillon, ne descend pas jusqu'à la mer ; il est actuellement en phase de crue et déracine les arbres situés sur son chemin. On a levé la carte du passage du Prince-William et on a trouvé que les glaciers de Harvard, et Yale ont reculé de 1 5 km durant les cent dernières années. (H. Gannett.) Dans la même région , le Columbia glacier est maintenant en décrue, mais le terrain labouré par le front du glacier, montre qu'il avançait encore récem- ment. L'âge des jeunes arbres croissant sur ce sol per- met de fixer à 8 ou 9 ans auparavant la date de cette phase de crue. A peu près à la même époque, le Muir glacier a eu une crue de faible importance. (G.-K. Gilbert.) Tous les glaciers de la Glacier hay semblent être en décrue. En 1879, les 3 glaciers du fond de la baie se 42 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES rejoignaient et se trouvaient à 5-7 km en avant de leur position actuelle. Les glaciers de Charpentier et de Hugh Miller formaient aussi un seul glacier à cette époque et s'étendaient 3-4 km plus loin qu'ils ne le font aujourd'hui. (John Muir.) En comparant des photographies prises en 1892 et en 1899, on voit que le Grand Pacifie glacier a reculé de 500-600 mètres, le Hugh Miller de 300-400 m. et le Charpentier de 1,0-1,5 km durant cette période. Nous avons davantage de renseignements en ce qui concerne le Muir glacier ; grâce à des descriptions et à des photographies, nous connaissons approximative- ment les dimensions en 1880, 1886 et 1894; pour 1890, 92 et 99 nous avons des observations exactes. A part une légère avance en 1890 et 1892, ce glacier a été presque régulièrement en décrue. Son extrémité au milieu de la langue n'est aujourd'hui pas de beau- coup en arrière de sa position il y a 8 ou 1 ans, mais les flancs se sont retirés d'un km environ, Un de ses tributaires à l'ouest, le Morse glacier, s'est séparé complètement du Muir glacier entre 1892 et 1 894 et il continue à décroître. M. Otto J. Klotz estime que le Brady glacier, à l'ouest de la Glacier Bay, a avancé de 8 km depuis la visite de Vancouver, en 1794 ; il se base sur les des- criptions données du glacier par Vancouver. Il arrive de même à la conclusion que tous les autres glaciers du S. de cette région, ont diminué durant la même pé- riode, quoique quelques glaciers aient peut-être fait des avances temporaires. Le glacier Patterson (d'après le Coast Pilot de 1 891), a été en crue et a détruit des ar- bres immédiatement avant. DES PLACIERS. 43 Bibliographie. — Henry Gannett. The Harriman Expédition. Bull. Amer. Geogr. Soc. XXXI, 345-355 et Nat. Geo. Mag. 1899, 507- ol2. — O.-J. Klotz. Notes on the Glaciers of Southeastern Alaska. London, Geogr. Journ., 1899, XIV, 523-534. — Geo. et W.-S. Vaux J r . Additional Observations of Glaciers in British Columbia. Proc Acad. Nat. Scien. of Philadelphia. 1899, 501-511. F. — ASIE I. — Provinces russes (Rapport de M. Mouschkétoff, St-Pétersbourg.) L'année 1899 ne nous a apporté que fort peu de renseignements sur. l'état des glaciers en Russie. Pres- que tous les voyages qui avaient eu pour but les gla- ciers de l'Elbrouz et du Caucase central, n'ont pas pu être effectués. Seul. M. Lipsky a continué ses recherches dans les centres glaciaires de l'Asie centrale dont les résultats détaillés ne nous sont pas encore parvenus, mais seulement un court aperçu des régions explorées, à savoir : 1 . Dans la chaîne du Ghissar, les glaciers de Moura et de Somme, ce dernier contigu au premier du côté 0. 2. Dans la chaîne de Darvas : les glaciers de Visk- harvi et ceux de Sagrintcha n°l et n° 2. Dans le bassin de la rivière Goubda, qui s'écoule des susdits glaciers, les glaciers suivants qui nourrissent les affluents de cette rivière : Khorak n° I et n° 2, Cholay-Koungy et Zodkine. Ensuite les glaciers Ourfat, Poussoda et Loour. 3. Aux sources de la rivière Mazar (Rangoba), affluent de l'Ârzinga : le grand glacier Tikharvi, qui 44 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES a plus de 4 5 km. de long, et d'où s'écoule le Mazar. Celui d'Arnaval, un grand torrent glaciaire, très compliqué, ayant une grotte ; le cours d'eau qui s'en échappe est un affluent du Mazar. De nombreux glaciers se trouvent également aux sources d'autres affluents de la rivière Mazar-Darkhar- va, tels que : Vocho, Virzga, Krougovat, Pichkharvi et Bounay. 4. Dans la chaîne de Mazar ont été visités les gla- ciers Boursit et Vinok, situés sur le versant sud, au nord d'Arnavat. Sur le versant nord de l'E. à l'O ; ceux de Gorska». glacier appartenant au groupe des quatre glaciers de Nassai, de Badrout, Sikogatch, Abdoul- Hassan, Sa- ry-Aouz, Chirgovat et Sytarg. Ce dernier est de gran- des dimensions, de système compliqué et n'appartient qu'en partie seulement à la chaîne de montagnes de Mazar. La pente est orientée à l'E. A côté de ce glacier se trouve celui de Bours dont la pente est orientée au S.-E. •3. Dans la chaîne de Pierre-le-Grand. Sur le ver- sant sud de cette chaîne se trouvent plusieurs groupes de glaciers disposés en amphithéâtre, dont les divers torrents ont la tendance de se séparer des autres gla- ciers et de former des glaciers indépendants. Tels sont les glaciers de Safidax, les 4 glaciers Vangout, les 6 gla- ciers Djjguili, les 6 glaciers Gousola-Khana, le gla- cier Bourny, les 4 glaciers Vcrechkay, le petit glacier Bougout, le glacier Minado, le glacier Youzmane (très compliqué), et un groupe peu considérable de glaciers de Liangara, qui ne sont que les restes de glaciers autrefois beaucoup plus étendus, DES GLACIERS. 45 Sur le versant nord se trouvent les glaciers Sourk- bovat, Kouliako-Sanguinc et le système compliqué du glacier de Zéri-Zamine. Le long de la rivière Mouk, les glaciers Chagazy, Kachmouk, Irget et le système des glaciers Sougran. Ont été vus de loin, les glaciers Irgay et Khidircha. Quoique des mesures exactes nous fassent encore défaut, nous sommes en mesure d'affirmer que pour tous les glaciers sus-indiqués, M. Lipsky a pu consta- ter les signes indubitables d'une décroissance générale. (Les noms des glaciers portent les noms des rivières qui s'en écoulent.) Bibliographie. — M. Lipsky. Les régions glaciaires de l'Arzin- gua, du Mazar et de la Mouka. (Annales de la Soc. Imp. russe de Géographie, T. XXXV, VI e livraison, pages 649-693.) IL — Himalaya M. W.-D. Freshfield a fait un vovaçe dans les Indes. Il a amené les autorités à faire observer désormais d'une façon régulière l'état des glaciers. Dans son pro- pre voyage autour du Kindjinjanga, il a observé que les glaciers de cette région avancent un peu, après une retraite insignifiante. En général rien ne prouve que les glaciers aient subi récemment des variations impor- tantes ; mais c'est surtout au nord qu'on aperçoit des symptômes d'une glaciation de quelque importance, qui date d'une époque géologique pas très éloignée. COMBIEN Y ATIL DE FOURMIS DANS UNE FOURMILIÈRE? (Formica rufaj PAR M. Emile YCJïCi Professeur à l'Université de Genève. La question transcrite en tête de cette note m'ayant été fortuitement posée, il y a quelques années, et n'ayant su alors trouver dans la littérature relative aux fourmis aucun document pour y répondre, je me décidai à compter directement les habitants d'un nid de la fourmi fauve [Formica rufa). Pour cela, il fallait commencer par les prendre ; je ne tardai pas à m 'apercevoir que ce n'est point aussi facile qu'il peut le paraître au premier abord. Après quelques tentatives infructueuses, je résolus de tuer aussi rapidement que possible tous les habitants d'un de ces srandsnidsen forme de dôme construits sous bois par l'espèce indiquée, puis de transporter le tout à la maison, afin de trier les fourmis en les comptant une à une. J'employai à cet effet une dose suffisante de sulfure de carbone dont les vapeurs ont un grand pou- voir de diffusion et je la versai au moyen d'un large tube de verre planté dans l'axe du nid. Ce dernier mesurait 1 m lo de diamètre à sa base et m 60 de hauteur, il repo- sait au sommet d'une côte de la vallée de Joux, à une altitude d'environ 1050 mètres et paraissait fort peuplé. L'effet du sulfure de carbone fut très énergique; après une demi-heure aucune des fourmis restées dans le nid n'avait survécu, mais il faut dire que quelques-unes COMBIEN Y A-T-IL DE FOURMIS, ETC. 47 avaient réussi à fuir au début de l'opération. Aidé de quelques amis complaisants, nous chargeâmes le nid et le sol sous-jacent creusé de galeries, dans un grand sac qui fut porté dans une grange voisine. Il y avait là 80 kilog. de matériaux. Alors commença un triage beaucoup plus pénible que nous ne l'avions prévu et qui nous occupa pendant toute une semaine tant il était difficile de distinguer les fourmis des parcelles de terre et des bûchilles auxquelles elles se trouvaient mêlées. Après les avoir isolées, nous en formions des tas d'une centaine. Le résultat de ce long travail que je me promis de ne jamais recommencer, car le jeu ici ne vaut pas la chandelle, fut la récolte de 22.680 fourmis et de 13.600 larves de différents âges. Ces chiffres ne présentent en somme qu'un minime intérêt, ils n'indiquent en effet que le nombre des habi- tants du nid au moment de la catastrophe préméditée qui me les avait livrés; ils ne concernent en réalité qu'une fraction de la population totale. Outre que le triage des fourmis parmi des matériaux humides et à peu près de même couleur qu'elles, est, comme je viens de le dire, si malaisé que, malgré nos soins, plusieurs durent nécessairement nous échapper, nous ne pouvions tenir compte par le procédé employé des ouvrières assurément nombreuses qui se trouvaient absentes, en train de battre la campagne environnante ou de recueillir leur pâture auprès des pucerons sur les sapins du voisinage. Je ne mentionne donc ce premier dénombrement que pour montrer combien il était nécessaire de suivre une autre voie. L'année suivante, j'arrivai mieux âmes fins en captu- rant les fourmis vivantes. J'utilisai à cet effet l'aptitude 48 COMBIEN Y A-T-IL DK FOURMIS qu'ont les fourmis-fauves de se jeter sur les objets qu'on leur présente. Chacun sait que si l'on pose un bâton sur un nid il se couvre bientôt de fourmis. Voici donc comment j'ai opéré, depuis lors, pour tous les recensements ultérieurs : à l'heure propice, c'est-à-dire quand le soleil réchauffe le nid et que les ouvrières sortent en foule des galeries pour venir se promener à la surface, j'applique contre cette dernière une pelle de bois d'un décimètre carré, laquelle au bout d'un instant est noire de fourmis. Alors, rapidement, je balaye celles-ci au moyen d'une fine brosse et les fais tom- ber dans une large cuvette contenant de l'esprit de vin ; puis je repose la pelle sur le nid et recommence le balayage. Je continue ainsi pendant une heure ou deux jusqu'à ce que la fourmilière étant appauvrie, il ne se prend plus qu'un petit nombre, d'individus à chaque coup de pelle. Cette première récolte jetée sur le filtre puis séchée au soleil, ne comprend — cela va sans dire — que les ouvrières, les larves et les femelles ne pouvant être prises de la sorte. Le dénombrement en est relati- vement rapide, puisqu'elles se trouvent séparées des matériaux divers de leur construction. Le triage qui nous avait tant embarrassés précédemment, est ainsi évité. Le lendemain, je retourne au nid procéder à une seconde récolte, et ainsi de suite durant plusieurs jours, de manière à laisser aux ouvrières qui se trouvent dehors, le temps de revenir à leur demeure pour se faire prendre à leur tour. Généralement, le nid est dépeuplé au bout d'une semaine. Dans quelques cas, cependant, il faut répéter les captures pendant près d'un mois. Fina- lement, quand le nid, vidé ainsi peu à peu, est devenu à peu près désert, je le démolis pour ramasser les rares habitants réfugiés dans les galeries souterraines. DANS UNE FOURMILIÈRE? 49 D'autre part, tout en procédant comme je viens de l'indiquer, et afin d'accélérer la prise du plus grand nombre possible de fourmis, je détermine le trajet des chemins suivis par les ouvrières pour prendre leur nour- riture et les matériaux de construction f j'arrive de la sorte aux arbres à pucerons sur les troncs desquels je peux à toute heure du jour capturer un certain nom- bre des laborieux insectes. Parfois la récolte sur les arbres est aussi abondante que sur le nid, c'est le cas lorsqu'il s'agit de jeunes chênes dont il est facile d'at- teindre les branches supérieures: le plus souvent l'arbre à pucerons est un grand sapin, force est alors de se bor- ner à faire tomber au passage les fourmis qui vont et viennent sur son tronc et l'on n'en prend ainsi qu'une beaucoup moindre quantité. Les chiffres cités plus bas ne concernent que la popu- lation de nids solitaires. Les fourmilières de la fourmi- fauve se distribuent fréquemment dans plusieurs nids plus ou moins proches les uns des autres et dont les habitants se traitent en concitoyens. Il est donc indispen- sable avant de procéder au recensement d'un nid sur lequel on a jeté son dévolu, de le mettre en observation afin de s'assurer qu'il ne fait pas partie d'une colonie, car si c'était le cas, on courrait le risque de travailler pendant plusieurs semaines sans parvenir à l'épuiser, repeuplé qu'il pourrait être au fur et à mesure par les habitants des autres nids de la colonie. Je connais de ces colonies comprenant plus de douze nids. Et encore faut-il après qu'on est certain que le nid considéré e>t bien isolé, s'enquérir avec beaucoup de soins des cachettes creusées dans le sol à proximité des chemins usuels et dans lesquelles les fourmis se reposent Archives, t. X. — Juillet 1900. 4 50 COMBIEN Y A-T-IL DE FOURMIS au cours de leurs pérégrinations ou cherchent un abri momentané en cas de forte pluie. Il arrive en effet par- fois que les ouvrières qui se sont aperçues de la capture de leurs semblables pendant la durée du recensement, s'abstiennent dès lors d'y revenir et s'établissent à demeure dans ces stations intermédiaires d'où, alors, il s'agit de les déloger. Autrement elles pourraient parfai- tement échapper au dénombrement. Enfin, je dois rappeler que les fourmis trop souvent dérangées, se décident quelquefois subitement à aban- donner leur nid et déménagent dans un autre qu'elles construisent avec une grande activité. Il faut donc être attentif à cette possibilité, afin de ne pas attribuer a un dépeuplement dû à l'opérateur ce qui n'est que le résultat d'un simple déménagement. J'ai observé l'exode en question une fois au cours de mes recherches ; les fourmis fauves profitèrent de quelques jours d'arrêt dans les récoltes pour émigrer en masse, de telle sorte que lorsque je revins au nid, je le trouvai désert; j'eus beau le remuer de fond en comble, je n'y rencontrai plus un seul habitant, ils avaient tous été s'établir dans un nou- veau nid qu'ils construisaient à une vingtaine de mètres du précédent et dans lequel ils avaient transporté leurs larves. On se demandera pourquoi suspendre les opérations une fois qu'elles ont commencé et s'exposer à un départ général de la population? La raison en est dans le temps qu'il fait. Tant que le soleil brille et que l'atmosphère est calme, tout va bien ; on peut procéder régulièrement, se rendre au nid chaque jour à la même heure ou même, selon les circonstances, plusieurs fois par jour. A chaque tournée, on capture quelques centaines ou quelques mil- DANS UNE FOURMILIÈRE? 51 liers de fourmis. Mais si la température baisse, si la bise souffle ou que la pluie vienne à tomber, les fourmis demeurent cachées, et le petit nombre de celles qui se promènent à la surface est insuffisant pour qu'on se dérange, et cela d'autant plus que ces individus refroi- dis ne se laissent plus prendre à la pelle. Voici quelques données démonstratives à cet égard, elles sont emprun- tées aux notes prises pendant le recensement d'un grand nid situé non loin de la Vièze au fond du val d'Illiez ; j'y descendais ordinairement le matin entre 11 heures et midi, moment pendant lequel toute la surface du nid se trouvait en pleine lumière et couverte de fourmis. Le pre- mier jour, par un très beau temps, je donnai pendant 1 heure environ, 75 coups de pelle qui me fournirent un total de 9203 fourmis, soit en moyenne 122 fourmis par coup : le lendemain, le ciel étant couvert, 75 coups de pelle ne me donnèrent plus que 4159 fourmis soit 55 fourmis par coup ; le surlendemain, le temps étant redevenu très clair et chaud, j'en recueillis 9647, soit 128 par coups et ainsi de suite avec quelques variantes selon les jours, jusqu'à ce que le cinquième jour, la pluie étant venue à tomber, je n'en récoltai pendant une heure de travail que 420 soit une moyenne de 5 par coup. On conviendra que dans ces conditions, il vaut mieux attendre le retour du beau temps. Cette année même une forte bise froide ayant soufflé pendant que je dénombrais, un nid situé près de Montricher, je me vis obligé d'interrompre le travail parce que les fourmis au lieu de se jeter sur la pelle, la fuyaient ou se montraient absolument indifférentes. Ces observations ne font d'ail- leurs que corroborer le fait bien connu de la sensibilité des fourmis pour le froid et expliquent pourquoi il est 52 COMBIEN Y A-T-1L DE FOURMIS avantageux de choisir des nids exposés au soleil au moins pendant une partie de la journée, quand on veut les vider de leurs habitants par le moyen de la pelle. Voici maintenant les résultats obtenus dans le dénom- brement de cinq nids, pratiqué pendant les mois d'août et de septembre 1897 et 1899; ils ne concernent que l'espèce F. rufa, la seule dont il soit question dans ce mémoire. A nid situé près de Val d'Illiez, diam. de la base: l m 60: haut. m 70. Total 53.018 B » près de Champéry » l m 28; » m 55. » 67 .470 C » près de Montricher, » D » près de Montricher, » E » près de La Coudre, » Ces chiffres sont assurément tous au-dessous de la vérité, puisque malgré nos soins, nous n'avons pu prendre toutes les fourmis associées dans la fourmilière. Un certain nombre échappaient à la récolte, mais ce nombre indéterminé n'a pu, à mon sens, être très consi- dérable dans aucun des cinq cas cités ; j'estime qu'en majorant par exemple de 10,000, chacun de nos chiffres 1 Le nid C se trouvait sous d'épais feuillages qui le' couvraient de leur ombre et entretenaient beaucoup d'humidité autour de lui pendant presque toute la journée. Entre 10 et 11 heures du matin seulement, quelques rayons de soleil filtraient jusqu'à lui et chauffaient certaines portions de sa surface ; à aucun moment il n'était entièrement éclairé. De plus, deux chemins seulement conduisaient les fourmis à leur lieux d'approvisionnement. Ces circonstances défavorables sont sans doute en relation avec sa faible population. 2 Le nid D était construit au sommet d'un talus pierreux et s'abaissait du côté S. jusqu'au fond d'un ravin, en sorte que sa forme était fort irrégulière et que la hauteur m 65 n'indique que son élévation au-dessus de la surface du talus. Du sommet au fond du ravin la distance linéaire était de l m 50. J'ai reconnu au- tour du nid l'existence de sept chemins tous très fréquentés. DANS UNE FOURMILIÈRE? 53 on se trouverait au-dessus du total réel. Du reste, je ne les donne qu'à titre de documents provisoires, dans l'es- poir qu'ils seront contrôlés par d'autres observateurs. Tels qu'ils sont, ils peuvent, me semble-t-il, servir de base pour répondre à la question posée. Ils montrent que la quantité de fourmis habitant un même nid est très variable pour une même espèce, puisqu'elle peut varier dans la proportion de 1 à 5, ou à peu près. Ils montrent aussi qu'il n'existe pas de proportionnalité régulière entre les dimensions d'un nid et le nombre de ses habitants; le nid A, par exemple sensiblement plus volumineux que le nid D s'est trouvé cependant beau- coup moins peuplé, et le petit nid E, renfermait plus du double de fourmis que le grand nid G. Le fait était connu de tous ceux qui ont observé les fourmis en remuant leurs nids, mais il ressort avec plus de certitude de nos statistiques que des vagues évaluations auxquelles on s'était borné jusqu'à présent. Enfin, les chiffres ci-dessus me paraissent établir que les cités de fourmis-fauves les plus peuplées ne doivent pas dépasser de beaucoup '100,000 individus et que la plupart d'entre elles n'en contiennent qu'un nombre inférieur. J'ai dit en commençant que mes recherches avaient été entreprises afin de combler ce que je croyais être une lacune dans nos connaissances sur les intéres- sants insectes qui nous occupent. Je me suis aperçu, depuis lors, que le grand observateur des fourmis de notre pays, M. Auguste Forel, avait cependant déjà porté son attention sur ce point. On trouve en effet dans son célèbre ouvrage les Fourmis de la Suisse (p. 366) le dénombrement approximatif d'un nid de Formica pra- tensis, espèce que M. Forel considère comme une simple 54 COMBIEN Y A-T-IL DE FOURMIS race de la F. rufa. La fourmilière, de dimension moyenne, opéra sons ses yeux, son déménagement d'un ancien nid dans un nouveau. A mi-chemin entre ceux-ci se trouvait un troisième nid servant d'étape. M. Forel se donna la peine de compter entre l'étape et l'ancien nid combien d'ouvrières passaient dans les deux sens pendant une minute, à une place fixe. Il répéta ce compte à des heures différentes pendant plusieurs jours de beau temps, puis calcula, d'après plusieurs observations, que le recrutement durant en moyenne 7 heures par jour, huit jours auraient suffi pour déménager toute la fourmi- lière (en réalité cela dura plus longtemps, à cause de quelques jours froids qui ralentirent le travail). Voici les chiffres qu'il obtint : 1° Recruteuses retournant à vide de l'étape à l'ancien nid. . 38 à 50 par minute. 2° Recruteuses, se dirigeant en sens contraire, de l'ancien nid à l'étape, chargées cha- cune d'une autre ouvrière. 32 à 40 par minute. 3° Fourmis allant à vide de l'an- cien nid à l'étape 5 à 7 par minute. 4° Fourmis allant de l'étape à l'ancien nid chargées d'une autre ouvrière « Les nombres de la rubrique 2°, dit M. Forel, doi- vent être doublés puisque chaque ouvrière en porte une autre. Si nous prenons les moyennes, nous avons 78 ouvrières allant de l'ancien au nouveau nid et 44 allant du nouveau à l'ancien par minute. Il s'ensuit que la population du nouveau nid s'accroît par minute de 34 ouvrières. D'après les données admises plus haut, il DANS UNE FOURMILIÈRE? 55 est facile de calculer qu'on arrive à une fourmilière d'en- viron 1 14,000 ouvrières (disons de 90,000 à 150,000 vu les nombreuses sources d'erreurs). Si l'on met la fourmilière en question qui était moyenne, en regard des petites et des grandes, on peut penser que les fourmi- lières de F. pratensis, varient de 5,000 ou 10,000 ou- vrières à 400,000 ou 500,000 lorsqu'elles ne forment pas de colonies. La population des grandes colonies doit s'élever beaucoup plus haut, surtout chez les F. exsecta L. fuliginosus, etc. » D'autre part, John Lubbock, se basant sans doute sur les estimations de M. Forel, car il ne cite nulle part d'observations personnelles, dit dans son ouvrage popu- laire: Fourmis, Abeilles, Guêpes (tome I, p. 400) que dans les grandes fourmilières de F. pratensis, il est probable qu'il y a plus de 4 à 500,000 fourmis, et que ce nom- bre considérable est encore dépassé dans beaucoup d'autres cas. Or (et c'est la seule conclusion que je veuille tirer actuellement de mes dénombrements) les chiffres admis par John Lubbock ne peuvent en tous cas pas être appliqués à la F. rufa; je les tiens même pour exagérés, ou tout au moins comme absolument exceptionnels, chez les fourmilières non coloniales de F. pratensis. Il est à remarquer, en effet, que le calcul auquel s'est livré M. Forel, le conduit, comme nous venons de le voir, à un total de 1 14,000, lequel n'est pas énormément supé- rieur à celui obtenu en comptant, une à une, les fourmis de notre nid D. Les chiffres de 4 à 500,000, admis par notre éminent myrmécologue, ne le sont qu'à titre de conjectures pour les grandes fourmilières de la fourmi des prés. N'ayant pas recensé de nids de cette race, je ne puis naturellement pas les contredire absolument, mais 56 COMBIEN Y A-T-IL DE FOURMIS, ETC. procédant par analogie et rappelant ce fait dûment cons- taté chez la fourmi fauve que les grands nids ne sont pas toujours plus peuplés que les nids de dimension moyenne, je pense, contrairement à l'opinion de M. Forel qu'une population de 500,000 fourmis réunies dans un même nid n'est jamais dans nos contrées le fait de la fourmi-fauve et que si elle se rencontre, ce n'est que très rarement chez la fourmi des prés. Ce nombre est en effet « considérable » pour employer l'expression de John Lubbock; c'est donc, selon moi, une erreur que de croire ainsi que le fait encore le savant anglais, « qu'il est dépassé dans beaucoup de cas ». Des dénombrements semblables à ceux dont il vient d'être question, faisant passer sous les yeux de l'observa- teur des milliers et des milliers de fourmis lui fournis- sent l'occasion de constater l'immense diversité de for- mes, de colorations et de dimensions des individus d'une même espèce. Il y a parmi eux des géants et des nains, des monstres et une quantité de formes de passage entre les ouvrières et les femelles. J'ai conservé mes récoltes et j'aurais voulu déterminer la proportion des individus appartenant à ces diverses catégories, mais le triage en est si long et l'existence même de nombreuses formes in- termédiaires le rend parfois si délicat, que je me vois malheureusement obligé de remettre cette étude à plus tard \ 1 Que M. Frey Gessner, conservateur des insectes au Musée d'histoire naturelle de Genève, lequel a bien voulu déterminer l'espèce des fourmis recensées et M. le professeur Emeri, de l'Université de Bologne, qui m'a fourni de précieuses indications bibliographiques, veuillent bien agréer mes remerciements pour l'aide qu'ils m'ont gracieusement prêtée. SUR UN CRANE DE CRÉTIN DU VALAIS PAR le I> r Engfine PITARI) Il y a quelques mois, nous avons reçu, du Canton du Valais, un crâne de crétin dont la description va suivre : • * Lorsqu'on examine ce crâne de profil, on est tout d'abord frappé de son allongement antéro-postérieur, lequel allongement, par rapport au diamètre transver- sal, n'est qu'apparent puisque ce crâne n'est pas do- lichocéphale; son indice céphalique == 80.32. Cette impression de longueur provient du fait que le crâne est surbaissé. Le front n'est pas fuyant. Au contraire, il est plutôt bombé, surtout un peu au dessus de sa partie métopique. En norma verticalis les pariétaux sont larges, parti- culièrement dans leur partie postérieure. Il y a asymé- trie entre la région gauche et la région droite. Cette asymétrie s'accentue encore en ce qui concerne l'oc- cipital; et le pariétal droit et la portion droite de l'occipital sont repoussés obliquement vers l'avant. Vue de face, la région frontale toute entière et parti- culièrement la zone métopique sont bombées, sail- lantes, l'espace interorbitaire est très large. Les orbites ne présentent rien de particulier. L'ouverture nasale est courte et large. La face est très courte comme on 58 SUR UN CRANE DE CRÉTIN DU VALAIS. pourra s'en convaincre par les chiffres que nous four- nirons ci-dessous. Le maxillaire supérieur avance pas- sablement et s'écarte obliquement à gauche et à droite. Ce crâne est atteint de platybasie 1 , la voûte semble avoir été comprimée de haut en bas. On s'en rendra compte facilement en examinant les figures que nous publions (fig. 1 et 2). Un fait important est l'enfoncement 1* Fig. 1. — Crâne de crétin, vu de face. 1* Fig. 2. — Le même, vu de profil. que devait avoir la région condylo-basilaire, qui mal- 1 Regnault. Myxœdème. Bull. Soc. anthr op. P aris, 1896, p. 385' SUR UN CRANE DE CRÉTIN DU VALAIS. 59 heureusement, manque en partie. Il est pourtant facile de se rendre compte de cet enfoncement par le relève- ment postérieur de la suture sphéno-occipitale. Cette particularité s'expliquerait par la faible résistance pré- sentée par la base du crâne, laquelle aurait fait saillie en dedans, refoulée par la colonne vertébrale '. Au niveau de lasuturelambdoïde, l'occipital fait sail- lie sur les bords postérieurs des pariétaux, et, dans cet endroit, il existe un certain nombre d'os wormiens. Ces os qui sont de petite taille sont faiblement dentelés. Au voisinage immédiat du lambda il y en a une huitaine; le long des bords de la suture lambdoïde on en trouve encore quelques-uns à gauche et à droite ; ces derniers sont plus finement dentelés. Au toucher et à la vue, la croix de la protubérance occipitale interne ne présente pas la saillie ordinaire du bras vertical. Étal des sutures. La suture médio-frontale n'est pas oblitérée ; elle est peu dentelée comme d'habitude. La suture coronale est également peu dentelée, surtout la branche de gauche qui présente des zigzags assez ré- guliers. Au bregma, ces deux branches n'arrivent pas à se rencontrer exactement ; la branche de gauche fait un coude assez fort pour se rejoindre avec la méto- pique. La suture sagittale est peu dentelée également et toutes ces dentelures présentent quelque chose de maladif si on peut s'expliquer ainsi. Nous avons déjà parlé des os wormiens de la région lambdoïde et nous n'y revenons pas. Le temporal est très saillant, repoussé du dedans au 1 Bail. Crétin des Batignolles. Bull. Soc. anthrop. Paris, 1883, p. 9. 60 SUR UN CRANE DE CRÉTIN DU VALAIS. dehors. Les bords de l'écaillé, notamment, sont bom- bés. Cet os est très petit ; sa plus grande longueur ho- rizontale = 54 ram et son plus grand développement vertical — 39 mm . Son caractère est tout à fait infantile. Entre le sommet antérieur de l'écaillé et la crête temporale du frontal (qui est très abaissée) il existe un enfoncement caractéristique, un peu plus prononcé du côté gauche que du côté droit. Les arcades zygomati- ques sont minces; les apophyses mastoïdes petites, et la partie du temporal qui s'y réunit est mal soudée. La voûte palatine est très peu profonde. La partie an- térieure de cette voûte semble diverger à gauche et à droite. Les incisives sont allongées, minces, un peu cariées. Relativement à leur position, les molaires ne présentent aucun caractère spécial à signaler. La bran- che gauche du maxillaire porte une dent supplémen- taire qui a plutôt l'allure d'une canine que d'une prémolaire. Une anomalie de cette dentition réside encore dans ce fait qu'à partir de la première prémo- laire les dents se dirigent obliquement en avant et un peu à la façon d'un éventail. Le maxillaire inférieur manque. Ce crâne est plagiocéphale. C'est la partie droite qui est oblique. Nous avons déjà indiqué les défauts de sou- dure des diverses sutures. Ajoutons que la fontanelle médiane antérieure a dû s'ossifier tardivement. En re- gardant par transparence dans l'endocràne, on distin- gue facilement combien, dans cette partie, l'os est resté mince ; on aperçoit très bien la forme losangique pri- mitive. Nous avons déjà dit combien la face était courte. Elle est, en plus, atteinte de prognathisme. Le maxil- SUR UN CRANE DE CRÉTIN DU VALAIS. 61 laire supérieur avance passablement et obliquement. Vu par dessous, toute la partie naso-palatine est refou- lée vers l'avant. Le prognathisme est maxillaire et den- taire. Voici les principaux diamètres de la face et du crâne et quelques indices :' Diamètre antéro-postérieur max. . . 183 mm. » » métopique. 184 » » transversal 147 » » frontal minimum 107 » » » maximum 1 24 » » ophryo-alvéolaire 65 » » naso -alvéolaire 50 » » naso-spinal 39.5» » largeur du nez 27 » » longueur du palatin 54.5 » » largeur du palatin 42 . 5 » » hauteur de l'orbite 37 » » largeur de l'orbite 32 » » bizygomatique 1 26 (?) » ?tous avons pu extraire de ces chiffres les indices suivants. Malheureusement la base du crâne est en trop mauvais état pour que nous puissions obtenir les dia- mètres verticaux et ceux au moyen desquels on peut obtenir l'indice du prognathisme selon le procédé de Flower. Indice céphalique 80.32 » frontal 86.29 » nasal 68.35 » palatin 77.98 » orbitaire 86.49 C2 SUR UN CRANE DE CRÉTIN DU VALAIS. Nous laissons de côté ce qui concerne l'indice cépha- lique. Ce caractère n'a pas à être discuté à propos d'un crâne anormal comme celui-là. Rappelons simplement que la population qui habite les lieux d'où ce crâne provient est en très grande majorité fortement bra- chycéphale. ♦ L'indice nasal montre une platyrrhinie considéra- ble due à l'affaissement de la face, et à l'écartement latéral de la voûte naso - palatine . L'indice frontal, élevé, indique le peu de divergence des crêtes de cet os. L'espace inter-orbitaire très élargi mesure 31 ram d'un dacryon à l'autre. Nous avons pu obtenir quelques courbes sur ce crâne. Il est dommage que la région cérébelleuse soit en mauvais état, cette partie présentant un certain in- térêt dans le cas qui nous occupe. Courbe sous cérébrale 17 mm. » frontale 110 » » pariétale 133 » » occipitale cérébrale . 70 » La courbe cérébrale vraie serait de 313 mm . Le rap- port de la partie frontale à cette courbe cérébrale — 35.1 4 ; le rapport de la partie pariétale à la même courbe = 42.49; celui du segment occipital cérébral = 22.37. Courbe horizontale totale = 530 mm. Courbe bi-auricuiaire — 309 » Les parois du crâne sont minces, cassantes. Nous avons essayé d'obtenir la capacité crânienne par le pro- cédé direct. Cette capacité serait d'environ 1435 ce, mais ce chiffre est sujet à caution puisque la base du SUR UN CRANE DE CRÉTIN DU VALAIS. 63 crâne est incomplète. Quant au poids, avec les réserves ci-dessus, il est de 534 grammes. Il nous reste encore quelques caractères anatomiques dont les modifications sur le présent crâne sont à si- gnaler. Mais, nous aurions aimé pouvoir chercher la valeur des angles auriculaires et des divers rayons auri- culaires. Il n'y a pas moyen à cause de l'enfoncement du rocher. Immédiatement en dessous de l'apophyse zygomatique, toute la région du temporal qui com- prend la cavité glénoïde, les parois du conduit auditif externe, l'apophyse vaginale, est refoulée vers le de- dans du crâne, ce qui démontre encore le caractère platybasique de celui-ci. La cavité glénoïde est peu prononcée surtout dans sa partie interne. Le bord pos- térieur de la cloison des fosses nasales est bifurqué et élargi. Les deux ailes de l'apophyse ptérygoïde ne sont pas séparées par la fosse qu'on rencontre ordinairement en cet endroit. D'ailleurs les deux ailes sont déjetées vers l'extérieur. L'aile externe, à peu près de même largeur sur toute son étendue, n'a pas la divergence inférieure latérale qu'on remarque habituellement. L'endocrâne ne mérite pas de nous retenir. Les sillons de la feuille de figuier sont bien accusés. A propos de ce crâne de crétin, ajoutons que le cré- tinisme a beaucoup diminué dans le canton du Valais. Certaines gens, qui ne connaissent pas le pays mais qui en parlent d'autant plus, considèrent cet état patholo- gique comme étant encore endémique. Sans doute, il reste encore des crétins dans le Valais, mais, nous le répétons, leur nombre diminue ; nous le prouverons prochainement par des chiffres de statistique. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. F. Fighter, J. Enzenauer et E. Uellenrerg. Sur le 1-phé- nyle-4-méthyle-pyrazolon (Berichte, t. XXXIII, p. 494; Bâle). Lorsqu'on fait réagir la phénylhydrazine avec l'acide ci- tradibromopyruvique, on obtient un composé bien cristallisé correspondant à la formule C 10 H 10 N 2 0; c'est ce composé que les auteurs ont étudié et caractérisé. Il se forme dans cette réaction deux produits, l'un qui possède la formule ci-dessus et fond à 210°; il cristallise en aiguilles incolores et possède les caractères d'un dérivé du pyrazolon, l'autre qui est en aiguilles rouges, fusibles à 155-156°, a été trouvé identi- que au l-phényl-3-méthyl-pyrazolon-4-azobenzène de Knorr; cette substance se forme en petite quantité. Pour expliquer sa présence dans le produit de la réaction, il faut admettre qu'il s'est formé comme produit intermédiaire de l'acide (3 bromo-crotonique. Le produit principal de la réac- tion, le pyrazolon incolore, fusible à 210% prendrait nais- sance en vertu de l'équation : C 5 H 6 Br*0* + C 6 H 5 . N 2 H 3 = C 10 H ,o N*O + 2HBr + C0 2 +H 2 0. Les auteurs prouvent par synthèse que le composé en question est bien le l-phényl-4 méthylpyrazolon de la for- mule N.C 6 H 5 y\ CO NH I I H 3 CC=CH Ils l'ont en effet obtenu en faisant réagir l'éther de l'acide CHIMIE. 65 bromométhacrylique sur la phénylhydrazine, il se forme en outre en même temps clans ce cas l'isomère 1.4.3. N.C 6 H 5 CH NH Il I GH 3 C GO A la suite de cette étude, les auteurs décrivent quelques dérivés des deux nouveaux pyrazolons. H. Pauly el H. Lieck. Sur l'oxyde de mésityle (Berichle, t. XXXIil, p. 500; Bâle). Les auteurs ont étudié l'oxyde de bromomésityle; ce pro- duit peut être considéré comme l'éther bromhydrique d'un oxyde d'oxymésilyle CH 3 .CO.C(OH) : C(CH 3 ) 2 qui, relative- ment à l'acétylisobutyryle de Otte et Pechmann CH 3 .GO.CO. GH(GH 3 ) 2 est dans le rapport de la forme énol-cétonique à la forme cétonique. Son étude pouvait par conséquent ap- porter un document à la question de la tautomérie des 1.2 dicétones dans lesquelles l'apparition de la modification éno- lique n'a pas encore* été observée d'une manière certaine. Dans les recherches entreprises par les auteurs pour rem- placer dans l'oxyde de bromomésityle Br par OH, ils n'ont jamais pu saisir cette modification, mais ils ont toujours ob- tenu l'acétylisobutyryle, c'est-à-dire la véritable a-dicétone. Ce résultat confirme l'opinion admise que les 1-2 dicétones n'existent que sous la forme de véritables dicétones. La transformation ci-dessus s'opère le mieux en prépa- rant d'abord, par l'action de l'acétate de potassium sur l'oxyde de bromomésityle, l'oxyde d'acétoxymésityle qui, par saponi- fication et tautomérisation de la modification énolique inter- médiaire, fournit quantitativement l'acétylisobutyryle. Les auteurs ont préparé d'une manière analogue l'oxyde de méthoxymésityle CH 3 ,CO.C(OCH 3 ) : C(CH 3 ) 2 . Ils ont en outre étudié l'action des combinaisons de sodium des éthers acétacétique et malonique sur l'oxyde de bromo- Archives. t. X. — Juillet 1900. 5 66 BULLETIN SCIENTIFIQUE. mésityle, et ils ont obtenu deux composés qui, d'après leur formation et leur analyse, peuvent vraisemblablement cor- respondre aux formules : Ils ont enfin, par l'action de NH 3 sur l'oxyde de bromomé- sityle, préparé deux bases particulières, dépourvues d'oxy- gène, qui se présentent, l'une sous la forme d'un liquide bouillant à 54° sous 16 mm de pression, l'autre sous la forme solide, fusible à 84°, bouillant à 121° sous 16 mm de pression. 0. Kym. Dérivés a-PHÉNYLBENZTHiAzoLiQUES amidés (Berichle, t. XXXII, p. 3532; Zurich). L'auteur a obtenu en faisant réagir le chlordinitrobenzène 1.2.4 sur une solution alcoolique de tbiobenzoate de potas- sium, Yéther dinitrophénylique de l'acide thiobenzoïqne S\- S.CO.C'H 5 N0 2 l JnO 2 qui se présente sous la forme de longues aiguilles brillantes, jaune pâle, F 111-112°. Ce composé fournit par réduction ménagée, en employant la métbode de Nietzki l'a phényl-m- amidobenzthiazol ~~ S ^C 6 I — NX avec un rendement peu satisfaisant; son dérivé acétylé fond à 192-193°. En cherchant à obtenir d'une manière analogue un benzthiazoi amidé dans le noyau phénylique, l'auteur a dû préparer d'abord l'acide p-nitrothiobenzoïque; il a dans ce but fait réagir à froid une solution alcoolique de sulfhy- drate de potassium sur le chlorure de nitrobenzoyle; l'acide ainsi obtenu fond de 90-95°; il a été transformé pour le pu- rifier en disulfure, par l'action du perchlorure de fer sur sa CHIMIE. 67 solution alcoolique additionnée d'acide chlorhydrique. Ce disulfure fond à 182-183°; traité par la potasse alcoolique à 50°, il donne d'une manière nette l'acide nilrolhiobenzoïque. Le sel de potassium donne par l'action d'une solution alcoo- lique de chlordinitrobenzène Yéther dinitrophéuijlique de l'acide piutrothiobeuzoiqueqiïi fournit par réduction ménagée le p-amido-o.-phènyl-m-amidobenztlriazol F = 237-238° dont le dérivé acétylé fond à 272-273°. 0. Kym. Action du chlordinitrobenzène sur le benzoate de potassium et sur l'acétamide (Berichte, t. XXXII, p. 3o39, Zurich). Le chlordinitrobenzène ne réagit en solution alcoolique ni à froid, ni à chaud sur le benzoate de potassium, mais si, en revanche, on fait un mélange de ces deux produits secs et qu'on le chauffe au bain d'huile à 180° pendant 2 à 3 heu- res, il y a réaction, il se forme Yéther dinilrophénylique de r acide benzoïque. Cet et lier fond à 132°, il est identique à celui qu'on obtient en chauffant ensemble le dinitrophénol et le chlorure de benzoyle. Le chlordinitrobenzène et l'acé- tamide ne réagissent pas non plus l'un sur l'autre en solu- tion alcoolique, fondus ensemble et chauffés pendant 10 heures à 200-210°, ils donnent en abondance la dinilraniline avec un rendement de 93 % de la quantité employée de chlordinitrobenzène. Il se forme dans la réaction de i'acét- dinilraniline qui est saponifiée par H 01 naissant; si, pour éviter cette saponification, on ajoute de l'acétate de sodium, il se forme alors du dinitrophénol par suite de l'action sub- séquente de l'acétate décomposé sur la dinitraniline qui s'est formée. F. R. Hjalmar Wikander. Sur quelques nouveaux dérivés de l'o- p-ana- trime ihylquinoline (Berichte, XXXIII, p, 64(i; Bâle). L'o-p-ana-triméthylquinoline a été préparée par l'auteur en mélangeant 55 gr. de pseudocumidine, 25 gr. de nitro- 08 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. benzène et 120 gr. de glycérine, puis ajoutant lentement à ce mélange, en agitant, ISO gr. H 2 S0 4 conc. On a ensuite chauffé au réfrigérant ascendant jusqu'à ce que la réaction commence, puis une fois qu'elle s'est ralentie, on a continué à chauffer 8 heures; on a coulé dans l'eau, éliminé le nitro- henzène et distillé à la vapeur d'eau. L'auteur décrit Yiodo- mêthylate, le bichromomêthylate et le chlorométliylate de la base en question. En faisant réagir le brome en solution acétique, il a obtenu un dibromure qui réagit avec Kl en mettant I en liberté et qui, traité par les alcalis, régénère la trimélhylquinoline. Il décrit encore le dérivé tétrahydrogéné de ta triméthylquinoline G 9 H 8 (CH 3 ) 3 N obtenu par réduction au moyen de l'étain et de HG1, ainsi que son chlorhydrate fusi- ble à 238-239° en se décomposant. St. von Kostanecki et J. Tamboh. Reconstitution de la fla- VONE AU MOYEN DE SES PRODUITS DE DÉDOUBLEMENT (Berichte, t. XXXIII, p. 330; Berne). La flavone se dédouble sous l'influence des alcalis en o-oxybenzoylacélophénone et le résidu benzoxlacétique peut, comme l'ont montré Feuerstein et von Kostanecki, subir une scission acide ou cétonique en donnant lieu, dans lèpre inier cas, à la formation d'o-oxyacétopbénone et d'acide ben- zoïque, et dans le second cas à celle de l'acide salicylique el d'acélophénone. En parcourant l'étude de ces réactions, les auteurs sont parvenus à reconstituer la flavone au moyen de ses produits de dédoublement, c'est-à-dire qu'ils ont pré- paré l'o-éthoxybenz >ylacétophénone, soit au moyen de l'éther éthylique de l'acide éthylsalicylique et de l'acétophé- none, soit au moyen de la 2-é!hoxyacétophénone et de l'éther éthylique de l'acide benzoïque. La 2-élhoxybenzoyl- acétophénone a élé ensuite transformée en flavone par la méthode employée dans la synthèse de la chrysine par Emile- wicz, Kostanecki et Tambor (Archives, t. VIII (1899), p. 514). COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISK DES SCIENCES NATURELLES Séance du 21 mars 1900. D 1 Pelet. Appareil à acétylène. — G. Biihrer et H. Dufour. — Obser- vations actinométriques en 1899. — P. Jaccard. Études géo-bota- niques sur la flore alpine et son immigration post-glaciaire. M. le D r L. Pelet présente à la Société un nouveau gé- nérateur très simple pour l'éclairage à l'acétylène. MM. C. Buhker et Henri Dufouh communiquent les ré- sultats des observations actinométriques faites par eux en 1899 à Clarens et à Lausanne. Le nombre des heures de soleil s'est élevé à Lausanne à 2012. dépassant de 81 le nombre moyen résultant de 10 ans d'observations. Les mois les plus clairs ont été février, juin, août et novembre, les mois sombres janvier, avril et septembre. Les mesures faites comme les années précédentes avec l'actinomètre de Crova ont donné pour l'intensité du rayonnement solaire en calorie-gramme-degré par minute et par centimètre carré les chiffres suivants : 70 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Ces chiffres expriment les moyennes des observations faites entre 14 h. 30 et 1 h. 30. Les valeurs extrêmes observées dans l'année ont été Janvier 0.87; février 0.93; mars 1.01 ; avril 0.93; mai 0.90: juin 0.86; juillet 0.88: août 0.87; septembre 0.85: octobre 1.1 ; novembre 0.85. Aux Rochers de Naye, 2000 mètres, on a mesuré le 6 mai 1 cal. 12. M. Paul Jaccard. Études géo-botaniques sur la flore alpine et son immigration post-glaciaire. L'auteur compare la flore alpine des trois régions sui- vantes : 1° Haut bassin de la Sallanche et du Trient (T); 2° Haute vallée de Bagnes avec l'alpe de Chanrion^C); 3° le massif du Wildhorn (W). Ces trois régions, bien qu'elles soient très voisines l'une de l'antre, puisqu'elles •occupent les trois sommets d'un triangle à peu près équi- latéral de 50 km. de côté, se rattachent à trois et même à quatre zones botaniques distinctes : 1° Alpes lémaniennes et massif du Mont-Blanc; 2° Alpes pennines; 3° Alpes ber- noises. Leur superficie florale oscille entre 40 et 60 km 3 , par contre, la nature de leur substratum est des plus va- riée : calcaire jurassique, crétacique et nummulitique, gneiss, moraines cristallines, serpentine, etc. D'autre part, ces trois régions appartiennent (complète- ment pour T et C, en partie pour W) au bassin du Rhône. L'ensemble des espèces rencontrées sur les trois terri- toires dépasse 600. En relevant 1° les espèces spéciales à chaque territoire; 2° les espèces communes à deux d'entre eux (T et W, W et C, C et T); 3° les espèces communes aux trois terri- toires, l'auteur montre : 1° Que le nombre de ces espèces communes ne dépasse guère le tiers des espèces totales. 2° Que la richesse florale de chacun de ces territoires est proportionnée à la diversité de ses conditions biologiques. 3° Que le nombre des espèces communes à deux terri- toires est sensiblement égal à la moitié du nombre total îles espèces rencontrées sur les deux territoires réunis. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 7 I 4° Que le nombre des espèces que l'on peut considérer comme spéciales à chacun des trois territoires est faible (5 pour T, 5 pour W, et 28 pour C). L'auteur établit une série de comparaisons entre des portions limitées d'un même territoire et distantes d'un ou deux kilomètres, et remarque entre autre que le nom- bre des espèces communes est. parfois aussi faible que s'il s'agissait de régions beaucoup plus éloignées, alors même que le substratum des portions comparées ne présente pas de différences profondes et que ces régions appartiennent au même bassin hydrographique. La conclusion la plus générale à laquelle l'auteur arrive, c'est que le facteur prépondérant dans le repeuplement post-glaciaire de nos Alpes, autant que dans le peuple- ment actuel, a consisté dans un ensemble de conditions biologiques résultant du substratum, de l'exposition, de la déclivité, et indirectement comme conséquence de ceux- ci, de la concurrence vitale, plus encore que de la voie d'immigration. Ceci sans toutefois contester l'influence évidente de la voie d'immigration dans plusieurs cas dé- terminés. Séance du ; i avril. J. Amann. Détermination des indices de rétraction au moyen du microscope. — F. -A. Porel. La Lotte dans le Léman. M. Jules Amann communique le résultat de ses recher- ches sur la détermination des indices de réfraction au moyen du microscope. M. F. -A. Fokel. La Lotte dans le Léman. Quand la lotte a-t-elle été introduite dans le Léman? Il est de tradition que ce poisson a été introduit dans le lac (volontairement ou accidentellement, les opinions divergent) dans le cours du moyen-âge. Voici les éléments de la question. Le voyageur anglais Gilbert Burnet, en 1685, dit que la Lotte qu'il appelle Mouteil) a apparu dans le Léman six ans auparavant, soit en 1679; elle y serait arrivée par des 72 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. canaux souterrains venant du lac de Neuchâtel. Disons plutôt par la bifurcation de Nozen à Pompaples ou par le bief d'alimentation du canal d'Entreroches qui se séparait de la Venoge à Bay. Deux listes de poissons antérieures à cette époque ne parlent pas de la Lotte : la taxe des poissons de Villeneuve du 20 avril 1376 et la feuille des poissons du syndic Jean du Villard de Genève en 1 581 . La citation de la Lotte en 1150 à propos d'un tribut à payer par le prieuré de S l -Jean de Genève, repose sur une erreur. Le mot palatœ ne signifie pas Lotte, comme le croyait Galiffe, mais Palée ou Gavranche, Borégone voisin de la Fera. Dans son Histoire des poissons d'eau douce. Guillaume Bondelet de Montpellier parle de la Lotte en ces termes : « Le poisson que les Lyonnais appellent Lotte est nommé par les Genevois Motelle ou MusteUe. » S'il y avait en 1 555 un nom populaire à Genève, le poisson devait exister dans le lac. Cet argument serait décisif s'il n'était réfuté par un argument en sens contraire déduit de la description de Conrad Gesner en 1568 dans son Histoire des Animaux, t. IV, p. 709 à 714. Gesner avait été professeur à l'Acadé- mie de Lausanne, de 1537 à 1540; il connaissait donc le Léman et les poissons. Or, après avoir copié l'article de Bondelet, il ne parle nulle part, dans ses notes person- nelles, de la Lotte appartenant au Léman ; il la cite dans tous les autres lacs de la Suisse et de la Savoie, mais il ne mentionne pas la Lotte du Léman. Bien plus, il indique clairement que le nom de Moteile est donné à un petit poisson gros comme le cbabot (probablement la loche franche, lotîtes barbatule). M. Forel estime que les documents actuellement connus sont en faveur d'une introduction de la Lotte dans le Lé- man dans le cours du XVII e siècle. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 73 Séance du /S avril. C. Dusserre. Influence des fertilisants sur le rendement et la flore des prairies. — G. Martinet. Nouvelle méthode pour l'analyse botanique des prairies. — Galli-Valério et S. Narbel. Observations sur quel- ques formes de gale des animaux. — H. Blanc. Mélanges zoologi- ques. M. Dusserre fait une communication sur V Influence des. fertilisants sur le rendement et la flore des prairies natu- relles. Les stations suisses d'essais et d'analyses agricoles ont inscrit à leur programme l'étude des besoins de nos sols en matières fertilisantes principales : azote, acide phospho- rique, potasse et chaux. Pour effectuer ces recherches, un certain nombre de parcelles d'un are chacune sont tracées dans une prairie présentant les conditions nécessaires d'uniformité dans la nature du sol, la végétation, l'exposi- tion, etc. Les matières indiquées sont répandues sous une forme appropriées et toutes ensemble : puis on supprime, pour les autres parcelles, l'un ou l'autre des fertilisants, alternativement; cela pour pouvoir juger par comparaison de l'action de chacun d'eux dans telle ou telle nature de sol. Les essais ont été commencés au printemps de 1898 et devront se poursuivre pendant quelques années ; des résul- tats obtenus en 1898 et 1899 il est cependant possible de tirer déjà quelques conclusions intéressantes : Quant à l'influence des divers fertilisants sur les rende- ments, les expériences font voir l'action prépondérante de l'acide phosphorique, qui produit dans tous les sols expé- rimentés de notables surplus de récolte. L'action de la po- tasse est très marquée dans la prairie d'alluvions calcai- res à la colonie de l'Orbe, très faible dans la terre formée par l'argile glaciaire à la Discipline des Croisettes. ou par la Tourbe, au Tronchet sur Grandvaux; nulle en sol mo- lassique au Chalet de la Ville; ce dernier est particulière- ment riche en potasse à l'analyse. L'engrais calcaire 74 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. (^chaux éteinte) a produit un effet marqué en terre molas- sique faible en terre tourbeuse . nul sur l'argile glaciaire, quoique ces deux dernières soient relativement pauvres en cette substance et que le calcaire y soit absent. L'action de l'engrais azoté a été nulle sur la prairie en terre tour- beuse, qui contient du reste plus de 1 °/° d'azote à l'état d'humus; l'effet est très notable dans les autres sols. Les fertilisants exercent en outre une influence marquée sur la composition botanique de la prairie ; la fumure miné- rale, phosphatée, potassique et calcaire augmente notable- ment la proportion des légumineuses, en diminuant celle des graminées et des plantes d'autres familles: l'addition d'un engrais azoté, qui favorise surtout la végétation des graminées, augmente leur proportion aux dépens des légu- mineuses. Au Chalet de la Ville, où cette influence a été la plus spécialement étudiée, les taux sont les suivants : Pu m lire 1. Sans engrais 2. Phosphate, potasse 3. Phosphate, potasse, azote. 4. Phosphate, potasse, azote, chaux. La fumure 2 augmente notablement le taux des légumi- neuses, aux dépens des graminées et autres plantes; l'ad- dition d'azote, en favorisant surtout les graminées, ramène la proportion des légumineuses à l'ancien taux, tandis que l'apport de chaux l'augmente très sensiblement. La proportion des plantes d'autres familles diminue à mesure que la fumure est plus complète, au profit des graminées et des légumineuses, qui sont les plantes fourragères les plus précieuses. Cette influence se traduit naturellement aussi sur la composition chimique des fourrages : on observe en parti- culier, surtout au Chalet de la Ville, un certain parallé- lisme entre la proportion de l'acide phosphorique absorbé et celle la matière azotée ^protéine brute), qui est une matière alimentaire précieuse. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 75 Dans nos expériences, la quantité de matière minérale (couches) est plus forte dans ceux des fourrages qui. par la pratique, sont reconnus les meilleures pour la nourriture du bétail; cette proportion varie aussi quelque peu d'une année à l'autre. La proportion de potasse contenue dans le fourrage va- rie d'une prairie à l'autre; elle est abondante dans le four- rage des croisettes. du Tronchet, du Chalet de la Ville, terres plutôt riches en potasse, la terre calcaire de la Co- lonie d'Orbe, qui est pauvre en potasse, donne un fourrage qui en est aussi peu fourni. Ces résultats devront être confirmés par ceux des pro- chaines années, de façon à pouvoir tirer des conclusions de moyennes certaines. Les résultats des deux premières années permettent néanmoins déjuger de l'influence con- sidérable des fertilisants, non seulement sur le poids de la récolte, mais encore sur la composition botanique et chi- mique des fourrages. M. G. Martinet expose une nouvelle méthode d'analyse botanique des prairies. MM. Bruno. Galli-Valério et P. Narbel font une com- munication sur quelques formes de gale des animaux obser- vées au laboratoire d'hygiène et de Poronitologie de l'Uni- versité de Lausanne. Ils citent des cas et des expériences faites avec la gale des pattes des poules, la gale déplu- mante des poules, la gale séroptique du lapin, la gale pso- roptique du lapin, la gale sarcoptique du furet, la gale sarcoptique du chat, une gale à psorergate du mulet et une gale myocoptique de la souris. M. Henri Blanc, prof., présente quelques préparations biologiques d'insectes et de larves qui rongent le bois de nos arbres fruitiers et forestiers et à ce propos relate les dégâts causés dans la charpente et les plafonds en répara- tion à l'infirmerie de Rolle par les larves et insectes par- faits de deux espèces d'hjménoptères; le Sina gigas et le 76 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Sina juveneus qui tous deux s'attaquent au bois de sapin. Comme les bois endommagés élaient posés depuis onze mois dans les salles où l'éclosion eut lieu, la ponte a dû se faire alors que ces bois reposaient cbez le charpentier. puisque le développement dure deux ans. Des observa- tions faites lors de la sortie du Sina. il semblerait, comme Fabre l'a du reste déjà observé, que ces animaux ne sont guidés que par la lumière pour arriver au plus tôt à l'air libre. Continuant son enquête sur la présence de l'Atellus aquaticus dans les eaux de la Suisse 1 . M. Blanc mentionne d'après M. Fischer-Siegwart, le crustacé connu vivant dans certaines mares du canton de Lucerne: en outre. M. le professeur Forel en a trouvé quelques dizaines dans le lac. devant Morges. en secouant des tourtes de brato- pbyllum. Séance du 5 mai. F. -A. Forel. Mélanges ichthyologiques. — H. Ftes. Myriapodes du pays. — P. Dutoit. Réactions dans les solvants organiques — Kug. Delessert . Ossements burgondes et objets lacustres de Culh . M. F. -A. Forel présente quelques exemplaires de la Perche-soleil Eupomutis gibbosus, poisson introduit dans le Léman par 4900 alevins versés à Genève en janvier 181)8. Il demande que l'on signale les captures qui seront faites de ce poisson dans les diverses stations du littoral, de manière à en tirer quelques notions sur la vitesse de dissémination de l'espèce, loin de son lieu d'importation. Genève. M. Forel étudie l'action destructive du cygne sur les poissons au point de vue de l'économie publique et de la pisciculture. La pêche du poisson vivant par le cygne est pour ainsi dire nulle. En revanche le palmipède détruit les œufs qui sont déposés sur la grève inondée ou sur la ' Archives des sciences phy s. et mit., octobre-novembre 1.S99. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 77 beine, à une profondeur moindre d'un mètre. Les pois- sons qui peuvent souffrir de ce fait sont entre autres le Chabot, mais il dépose sous des pierres ses œufs, qui sont à l'abri du bec de l'oiseau; la Gravenche» qui fraie à l'em- bouchure des rivières et sur les caps ; l'espèce semble avoir beaucoup diminué dans les dernières années, peut- être le cygne en est-il en partie la cause ; le brochet, qui fraie en beine. tout près du bord de l'eau. M. Forel estime que cette destruction des œufs de brochet, et par consé- quent la réduction qui en est la conséquence, du nombre de ces poisons essentiellement carnassiers, est un avan- pour la pisciculture. En effet, le brochet consomme une quantité énorme de poisson : il est essentiellement pisci- vore et il s'accroit très rapidement. Tout en faisant des réserves sur les dires des pêcheurs qui prétendent « que le brochet mange deux fois son poids de poisson en une semaine », ou encore mieux, « qu'il mange son poids de poisson par jour », si l'on admet qu'un brochet de cinq ans pèse six kilogrammes, et que pour un kilogr. de son poids il a mangé 10 kilogr. de poisson, ce brochet de cinq ans aurait détruit 180 kilogrammes d'autres poissons. Chaque œuf de brochet mangé par un cygne représente quelques quintaux de feras et autres poissons, qui auraient été dévorés par ce requin du lac. Dans l'intérêt de la pis- ciculture et de la pêche, M. Forel recommande donc la multiplication des cygnes. M. Forel conseille l'introduction dans le lac de Joux de diverses espèces de poissons blancs pour servir à l'alimen- tation des carnassiers qui y ont été importés au moyen-âge : Brochet, Truite, Lotte et Perchesont tous des piscivores; seuls le Vangeron du lac de Joux et la Tanche du lac Ter sont herbivores ou omnivores. M. Forel montre deux œufs de cygne de la même cou- vée (Creux du Plan, Vevey) dont l'un est verdâtre, l'autre presque blanchcàtre. Il se demande si cette dernière teinte ne serait pas celle d'un œuf de la variété faux-albinos, fort répandue sur le lac. Il réclame sur ce sujet des observa- tions de personnes à portée de surveiller les nichées des cygnes. 78 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. H. F.es, licencié ès-sciences, présente un mémoire .sur les Myriapodes du pays. Les travaux entrepris jusqu'à ce jour en Suisse sur les Myriapodes étarft très peu nombreux, j'ai pensé que ce groupe d'Invertébrés ne manquerait pas de présenter des observations nouvelles et intéressantes: c'est ce qui m'a engagé ci les étudier. J'ai dirigé mes chasses dans la Suisse occidentale, et spécialement, autour de Lausanne. Les My- riapodes recueillis représentent 35 espèces et variétés, dont 9 non encore décrites pour la Suisse. En tenant compte des espèces déjà reconnues en Suisse par les au- teurs qui s'en sont occupés, le nombre de nos Myriapodes indigènes s'élèverait à environ 80; il est fort probable qu'il y en a davantage. Comme espèces intéressantes ré- coltées, je puis citer entre autres Seutigera coleoptrata. Glomeris cingulata, et un nouveau Geophilus : Geophilus Studeri. L'étude des Myriapodes suisses est donc fort inté- ressante; je compte la continuer en m'altacbant quelque peu à la biologie et non plus à la systématique pure, et j'espère pouvoir bientôt présenter à la Société le résultat de mes observations. M. Paul Dutoit. professeur, fait une communication sur les Réactions dans les solvants organiques. M. Eug. Delessert présente à la Société deux crânes malheureusement incomplets et divers ossements prove- nant de fouilles entreprises à l'occident de Cully, dans une vigne située au bord de la route de Lutry, en vue de la construction d'un petit bâtiment. Les terrassiers occupés pendant la semaine de Pâques à déchausser la partie supé- rieure de cette vigne, ont mis au jour une série de cinq squelettes placés sur une même ligne et à une profondeur de 1 m. 50. la tête tournée vers le couchant. Ces, ossements étaient déposés dans le sable de l'an- cienne grève, à 60 ou 80 cm. en dessous du niveau infé- rieur de la terre végétale; cela se remarquait encore par- faitement bien sur la limite de la propriété, à la simple SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 79 vue de la coupe de terrain. Deux de ces sépultures étaient recouvertes de grandes dalles de grès, qui ont été brisées par les ouvriers, mais dont M. Delessert a pu recueillir cependant quelques fragments. On en avait découvert une jadis dans la propriété voisine. Il est regrettable de constater que ces tombes ne ren- fermaient aucun mobilier, car la présence d'objets trouvés dans cette partie du sol aurait permis de fixer une date plus ou moins approximative à ces anciennes sépultures. Il est hors de doute en effet qu'elles sont fort anciennes ; aussi M. le prof. Schenk, consulté sur cette question, dé- clare-t-il qu'elles remontent en tout cas à une époque assez reculée et que ces ossements peuvent être détermi- nés comme ayant appartenu à la race germanique (époque burgonde). M. Delessert ajoute qu'il a assisté à la découverte d'un des squelettes, celui dont il a pu recueillir une partie des fragments: mais qu'il n'a pu en sauver deux autres trou- vés à la fin d'avril au bas de la même propriété. Du reste, on n'ignore pas que toute cette localité en renferme, ainsi qu'on l'avait déjà constaté lors de la pose de la voie ferrée et de la construction de la gare située au- dessus. Il paraîtrait aussi que la colline placée en-dessous de Grandvaux possédait une station romaine, de même qu'une léproserie qui a laissé son nom (« Maladairaz ») à une propriété adjacente. M. Delessert fait passer ensuite une pierre ovalaire et plate, d'environ 20 centimètres de diamètre et 5 d'épais- seur, en grès roulé, et percée d'un trou à la partie supé- rieure. Cet engin de pêche, trouvé à environ deux mètres de profondeur dans une vigne située au bord de la route de Vevey, à l'autre extrémité de Cully, remonterait à l'épo- que lacustre, car c'est non loin de là que M. Troyon a constaté l'existence d'une bourgade, par la présence de nombreux pilotis qu'il découvrit avec M. Henri Mercanton. qui l'aidait alors dans ses recherches. COMPTE RENDU DES SEANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 7 juin 1900 Haltenhoff. Loupes binoculaires et stéréoscopiques du D r Km. Ber- ger. — A. Bach Sur les peroxydes supérieurs d'hydrogène. — Prévost et Battelli. Effets physiologiques des courants alternatifs à périodes variables. — Kehrmann et Fliirschein. Relation entre la longueur d"onde de la lumière fluorescente d'un colorant et le pouvoir réfringent moléculaire des dissolvants. — Ed. Claparède. et M lle Markova. Nouveau procédé pour étudier la perception des formes par le toucher. — Pidoux. Eclipse de soleil du 28 mai. M. Haltenhoff présente, au nom de l'inventeur M. le D r Em. Berger, médecin oculiste autrichien, établi à Pa- ris, ses nouvelles loupes binoculaires et stéréoscopiques. Elles sont de trois numéros différents.. 8 et 10 Dioptries, montées en lunettes, et 13 Dioptries, montées en jumelles. On sait que la vision sléréoscopique consiste dans la fusion psychique des deux images rétiniennes disparates du même objet, fusion qui nous donne directement l'impres- sion de la troisième dimension, c'est-à-dire la perception des creux et des reliefs. Ce principe est réalisé par notre appareil visuel, grâce à l'écartement des deux yeux, mais cet écartement est si faible que les deux images ne di Itè- rent sensiblement que pour de faibles distances, limitées à un petit nombre de mètres. On a cherché à appliquer le principe stéréoscopique aux instruments d'optique grossis- sants, soit 1° pour des objets rapprochés : microscopes SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 81 binoculaires à court foyer, loupe composée binoculaire de Zehender et Westien(à RostoclO, appareil simplifié par Adler (à Vienne) et dont M. Haltenboiï montre un exem- plaire qu'il emploie dans sa clinique; soit 2° pour la vision de loin : téléstéréoscope de Helmholtz, construit en divers modèles par la fabrique Zeiss. M. Haltenboiï a eu l'occa- sion d'essayer l'été dernier, dans les Alpes bernoises, avec M. le D r Czapski (d'Iéna), le premier exemplaire du télestéréoscope perfectionné, grand modèle, dont les objectifs ont 1 mètre 59 d'écartement et qui donne des impressions merveilleuses de profondeurs et de reliefs jusqu'à plusieurs kilomètres de distance. La transformation stéréoscopique des loupes ordinaires, d'un usage si constant dans la science et l'industrie a paru depuis longtemps désirable. Les essais tentés clans ce sens à l'aide de lentilles convexes décentrées échouèrent par suite 1° de l'incidence trop oblique des rayons émanés de l'objet situé dans le plan médian qui se perdaient en grande partie par réflexion totale sur les bords des len- tilles, et '2° de la réfraction trop faible de ceux traversant les parties centrales, ce qui obligeait à des efforts exa- gérés de convergence des axes visuels. M. Berger a eu l'idée aussi simple qu'ingénieuse de donner à ses loupes, taillées dans la partie externe de lentilles biconvexes, une inclinaison sur l'horizontale qui empêche toute ré- flexion totale et permet d'utiliser le fort effet prismatique des parties latérales des verres. Dès que l'objet est placé au foyer principal, les deux images différentes se fusionnent en une seuie, de façon à donner une impression très nette de vision corporelle, et cela sans aucun effort d'accom- modation et avec un effort minimum des muscles de la convergence. D'autre part, la petitesse des verres permet de regarder tout autour les objets plus éloignés (ustensiles, modèles, personnes, etc.) que l'on ne peut voir distincte- ment à travers. Grâce à ces dispositions, on peut, avec ce nouveau genre de lunettes, observer et travailler très longtemps sans fatigue, et sans avoir à exclure l'un des yeux de l'acte visuel, fait qui constitue le grand désavan- Archives. t. X. — Juillet 1900. G 82 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE tage de la loupe monoculaire et qui parfois est nuisible à l'organe visuel. Aussi M. Berger pense-t-il que son instru- ment rendra des services à une foule de personnes, méde- cins, naturalistes, miniaturistes, graveurs, joailliers, mé- caniciens en fin (horlogers par exemple), etc. sans compter les personnes affectées de faiblesse visuelle, surtout quand elle est compliquée de presbytie. M. Haltenhoff a pu s'as- surer de la commodité et de l'utilité de ces loupes, dont il se sert journellement soit pour des opérations délicates (par exemple extraction de très petits corps étrangers fixés â l'œil, sondage des points lacrymaux) soit pour le diagnostic et la localisation précise de certaines lésions de l'hémisphère antérieur de l'œil (cornée, iris, etc.). Avec un peu d'exercice, plus ou moins long suivant les per- sonnes, on arrive, avec cet appareil fort simple, et malgré son faible grossissement, à apprécier des différences de relief très minimes, que M. Guillaume, directeur du Bureau International des Poids et Mesures, estime même pouvoir atteindre jusqu'à 0,01 de millimètre. M. Haltenhoff a déjà signalé celte utile invention à la Classe d'Industrie de la Société des Arts et espère que l'on pourra bientôt se procurer les loupes stéréoscopiques du D 1 ' Berger chez nos opticiens. M. le D r A Bach communique ses recherches sur les Oxydes supérieurs d'hydrogène, desquelles il ressort l'exis- tence du tétroxyde *. MM. Prévost et Battelu rendent compte de nouvelles expériences qu'ils ont faites sur des chiens soumis à des courants alternatifs à périodes variables de 300 à 1720 pé- riodes par seconde, grâce à un appareil mis obligeam- ment à leur disposition par M. le D 1 ' Ch. Guye. Ils ont pu comparer ainsi les effets produits par ces courants avec ceux que leur avaient donnés le courant directement i Voir ci-dessus, p. 5. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 83 fourni par la ville, offrant 47 périodes à la seconde, qu'ils employèrent dans leurs précédentes expériences. Il résulte de ces expériences faites sur des chiens, les électrodes placés dans la bouche et le rectum, que l'aug- mentation du nombre des périodes n'offre pas d'influence sensible sur les symptômes qui se passent du côté du sys- tème nerveux, tandis qu'elle a une grande importance re- lativement à l'action que le courant a sur le cœur. En effet, 1°. Quel que soit le nombre des périodes les courants de o à 10 volts n'ont produit aucun eflet notable du côté du système nerveux, tandis que dès que l'on at- teint 15 volts apparaissent des convulsions toniques, puis toniques, de plus en plus énergiques à mesure que l'on augmente le voltage; comme cela fut le cas dans leurs pré- cédentes expériences. 2° Les résultats ont été tout différents relativement à l'action du courant sur le cœur qui dans leurs précédentes expériences (faites avec 47 périodes) fut paralysé par les courants de 10 à 20 volts. L'augmentation du nombre des périodes a diminué l'ac- tion nocive du courant sur le cœur, en sorte qu'il a fallu augmenter progressivement le voltage à mesure que l'on augmentait les périodes pour obtenir la mort qui est occa- sionnée par la paralysie du cœur en trémulations fi bril- lai res. Avec 1720 périod. par sec. la mort eut lieu à 400 volts » 860 » » » 150 à liSO » » 500 » » » 150 » 420 » » » 120 » » 330 » » » 51 » Les chiens qui ont succombé avec 500 — 420 — 330 périodes ont offert une paralysie simultanée du cœur et de la respiration, rappelant les accidents présentés par les chiens soumis aux courants alternatifs qu'ils nommèrent murants moyens, dans les expériences faites avec 47 pé- riodes: savoir des courants de 240 à 600 volts. 84 SOCIETE DE PHYSlOUE M. Kehhmann, en collaboration avec M. Flùrscheim, a observé que les deux colorants suivants (formules I et II) iv - C a H, NH, donnent des solutions fluorescentes, et que la longueur d'onde de la lumière fluorescente dépend du pouvoir réfrin- n s I gent moléculaire m. ■— - n 2 + 2 d du dissolvant, de manière qu'elle diminue au fur et à mesure que ce dernier aug- mente, ainsi qu'il ressort du tableau ci-dessous : Dissolvant Eau. Alcool. Acétone. Éther. Benzène. Alcool. Ether acétique. Éther. Benzène. Substance [. Réfraction moléculaire 3,69 12,71 16,03 22.31 Substance IL 12,71 22,14 22,31 25.93 Couleur de la lumière fluorescente Vert. Vert bleuâtre. Bleu. Bleu violacé. Violet. Bouge feu. Orange. Orange jaunâtre. Jaune verdàtre. L'auteur se propose de poursuivre ses recherches en vue d'établir la nature de ce phénomène. Il a déjà constaté qu'un grand nombre de corps fluorescents se comportent d'une manière analogue. M. Ed. Clapahède communique au nom de M" e K. Mar- kova, et au sien, quelques expériences faites au labora- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 85 toire de Psychologie sur un nouveau procédé pour étudier la perception des formes par le toucher. Diverses observations cliniques, publiées ces derniers temps, concernant des malades incapables de reconnaître par le toucher les objets qu'on place dans leur main, ont donné un certain intérêt à la question de savoir quelle part revient k chacune des modalités de la sensibilité lors de la perception des corps par la palpation. Les uns attri- buent le premier rôle au sens musculaire, tandis que d'au- tres le réservent à la sensibilité cutanée, il est difficile d'isoler, chez des sujets normaux, l'un de ces deux modes de sensibilité pour les besoins de l'expérience. L'affaiblis- sement artificiel de la sensibilité des mains au moyen de gants, chlorure d'éthyle, etc. est toujours très défectueuse. Il s'agissait donc de choisir quelques formes très sim- ples qui ne missent en jeu que le sens musculaire ; des angles plus ou moins obtus, des courbes de divers rayons, découpés dans du gros carton répondent a ce desideratum : le sujet, les yeux fermés, passera la pulpe du doigt sur ces découpures, qui lui seront présentées successivement, et devra indiquer ce qu'il perçoit; on pourra déterminer ainsi le seuil pour la perception de la forme, en tenant compte à la fois du degré d'ouverture ou de courbure et de la longueur de la ligne à parcourir. Ce procédé est des plus simples, et peut être utilisé facilement au lit du ma- lade pour apprécier l'état du sens musculaire, et voir si celui-ci progresse ou s'affaiblit. Mais la sensibilité cutanée est-elle entièrement éliminée ? Loin de là : pour les angles, l'impression de piqûre qu'ils provoquent informe beaucoup plus vite de leur présence que le changement de direction de leurs branches; pour les courbes, la sensibilité cutanée semble jouer aussi un certain rôle. Jl faut donc munir d'un dé ou d'un manchon de carton l'extrémité du doigt que l'on passe sur les figures à reconnaître. Le sens muscu- laire est alors seul enjeu. Diverses séries comparatives ont montré, en effet, que certains sujets perçoivent moins bien la courbure des ligu- res lorsque leur doigt est muni d'un manchon ; il faut donc 86 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE admettre que la sensibilité superficielle intervient dans L'appréciation même de courbes très faibles (comme celles décrites par des rayons de 80 centimètres à \ mètre). \\ est probable que la sensibilité cutanée enregistre, dans ce cas, des différences de pression qui peuvent renseigner sur la présence d'un ventre, dans le cas des convexités ou d'une vallée, pour les concavités ; peut-être aussi le sujet est-il plus capable d'attention lorsque son doigt touche di- rectement la figure que lorsqu'il est muni d'un manchon. Quoiqu'il en soit, la sensibilité cutanée joue un rôle, plus important qu'on ne le croit à première vue, dans la recon- naissance des formes simples, c'est-à-dire des change- ments de direction. Des résultats plus détaillés de ces expériences seront publiés prochainement par M" e Markova, dans sa thèse. M. J. Pmoux donne quelques détails sur V éclipse totale de soleil du 28 mai dernier, visible à Genève comme éclipse partielle de 9 doigts. La ligne suivie par l'éclipsé totale partait du Mexique, traversait le sud des Etats-Unis, l'Atlantique, puis arrivait en Europe à travers la pénin- sule ibérique, passait sur Alger pour se terminer en Egypte. La plupart des Observatoires astronomiques et des institutions scientifiques étaient représentées par des mis- sions ou des expéditions disséminées dans les Etats du sud des Etats-Unis, puis au Portugal, en Espagne et en Algé- rie. Quelques-unes de ces missions s'étaient dédoublées et observaient en Amérique et en Europe. Ainsi la British astronomical Association avait des représentants en Amé- rique, au Portugal, en Espagne et en Algérie. Quelques observateurs américains étaient de leur côté venus en Al- gérie. Une mission suisse s'était également rendue «à Al- ger; elle se composait de MM. les directeurs d'observa- toire : A. Wolfer, à Zurich, A. Riggenbach. de liàle et R. Gautier, de Genève. Le programme de ces diverses expéditions était en gé- néral le même, savoir la vérification et l'étude des phéno- mènes déjà connus par les éclipses antérieures ; cepen- ET D HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE. 87 dant, il faut citer parmi les innovations, la cinématogra- phie du phénomène par la mission anglaise en Amérique, et surtout la recherche par la photographie de cette pla- nète inlra-mercurielle non encore vue, mais que l'on croit exister entre Mercure et le Soleil et qui a déjà recule nom de Vulcain. M. W. H. Pickering, du Harward Collège, s'est surtout occupé de celte question et s'est rendu dans ce but à Greenville (AlabamaV. Les nouvelles reçues jusqu'à maintenant sur les résul- tats de ces diverses expéditions, sont relatives surtout à l'état du ciel et la plupart annoncent une entière réussite des observations. En Amérique, le ciel était sans nuages, aussi bien à Greenville qu'à Wadesboro (North Virginia") où se trouvait la mission anglaise' 2 . A Ovar, en Portugal, le ciel était lé- gèrement voilé avec quelques cirrus, qui ont gêné un peu les opérations photographiques. En Espagne et en Algérie, ciel entièrement clair. En Europe, l'éclipsé partielle a été vue dans des conditions atmosphériques de plus en plus mauvaises à mesure qu'on s'avance vers le nord. A Paris, ciel variable à couvert, en Allemagne également, et dans le nord, à Kiel et Hambourg, le ciel était entièrement cou- vert \ A Genève, la première moitié de l'eclipse a été parfaite- ment visible; peu à peu elle a été cachée par un rideau de nuages ne permettant que des observations intermittentes, puis le ciel est redevenu clair pour la fin du phénomène. Deux groupes de taches étaient visibles sur le disque du soleil; le premier groupe avait une tache assez grande et facilement observable. Voici les contacts observés d'une façon tout à fait indépendante par mon collègue M. Schâr et par moi : 1 Harward Collège Observatory, Circulai", n° 48. The astrophysi* cal Journal, May 1900. - The Obsercator;/, June, 1900. ; Astronomische Nachrichten, n°-3642. S 5 h. 32 m. 32 s. En outre, pendant la durée de l'éclipsé, plusieurs pho- tographies ont été prises, et quelques clichés sont suffisam- ment nets pour être reproduits. OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE JUIN 1 900 Le I er , pluie depuis 6 h. 50 m. du soir. 2, pluie dans la nuit et à 7 h. du soir , fort vent à 7 h. du soir, 3, rosée le matin. 4, couronne lunaire à 8 h. 30 m. du soir. 5, pluie à 7 h. du soir; orageux dans la soirée. 6, orage à l'W. et au S. depuis 2 h. à 2 h. 40 rn. du soir; forte bise à. 4 h. du soir. 7, faible rosée le matin; forte bise depuis 1 h. du soir. 8, forte bise à 4 h. du soir. 9, faible rosée le matin. 10, couronne lunaire à 10 h. du soir. 1 I , orage au S. depuis 1 h. 45 m., ensuite à l'W. et le long du Jura jusqu'à 5 h. du soir; pluie; fort vent à 7 h. du soir. 12, forte rosée le matin. 13, quelques gouttes de pluie après 7 h du matin; forte averse à 9 h. 35 m. du du soir et tonnerres au S. à 9 h. 45 m.; fort vent à 1 h. et pluie à 9 h. du soir. 17, forte rosée le matin. 18, pluie la nuit jusqu'à 10 h. du matin ; orage à 3 h. du matin; fort vent à 7 h. du matin et forte bise à 4 h. du soir. 19, halo solaire à 4 h. du soir. 20, pluie par intermittence depuis 8 h. 30 m. du matin. 21, fort vent à 1 h., à 4 h. et à 10 h. du soir. 22, pluie dans la nuit jusqu'à 10 h. du matin; fort vent à 10 h. du matin. 23, très forte rosée le matin; halo solaire de 11 h. 30 ni. à 1 h.; fort vent de de 10 h. du matin à 4 h. du soir. 24, pluie par intermittence depuis 5 h. 30 m. du soir ; tonnerre à 6 h. 25 m. à l'Ë. 2o, pluie dans la nuit et à 10 h. 50 m. du matin; rosée le matin. 26, pluie à 9 h. 50 m. du matin, à I h. et à 9 h. du soir; fort vent jusqu'à 10 h. du matin. 27, brouillard intense sur le lac, de grand matin ; halo solaire de midi à 2 h 29, forte bise à 4 h. du soir. 30, légère pluie à 9 h. du soir; fort vent à 4 h. du soir. Archives, t. X.— Juillet 1900. 7 90 Valeurs extrêmes de la pression ahnosplih j. /ne observées au barographe. MAXIMUM. Le 1 er à il h. soir 726,29 4 à 11 h. soir 719,10 9à 8 h. matin 729,39 11 à 7 h. soir 727,76 14 à 7 li. matin 733,70 21 à minuit 726,66 23 à 10 l«. soir 731,05 29 à H h. soir 725,67 m m 717,38 MINIMUM. Le 4 à 5 li . soir 9 à 7 li. soir 727,46 12 à 4 h. soir 725,39 14 à 4 h. soir 732,34 21 à 9 h. soir 723,73 23 à midi 728,78 28 à 6 h. soir 724,35 30 à minuit 725 89 Hésidlals des observations pluvioinèlriques faites dans le canton de Genève. Sblions CKI.IfiNÏ Ouserr. Mil I Cli. l'i'sson IhitiltMir d'eau en mm. 37.5 G0L1.ÏX .1. Gotlram 53 8 CIUJ1I)KS\ ] SUIfiNY ! JTIIRNIZ ' COBl'ESIIÎlIgS I,. l'errot I p. l'ellelier J.-J. Dt'ror I Pellejrin 45- 5 30.5 30.5 38 * Pluviomètre en réparation. Errata, La pluie du mois de mai à Satigny était 63 ram ,0, au lieu de 53,0 o o 05 g 5 •a Lirmiimétre àllh. oqoîoœjoqraxos-iiqwxîo^oooa^offiomjiioœooo 5t^^M^^©erô^t>JoJeq^eOeOOi©S<î©iod^K5!OCÔ^o3aÔOâôGr^O U g) ^ S «s *-• © ^3. r ■. : 1 •* »s# r-; ©31 îfj • «d< © -*- S-l r^ ara •t>0'<.'5'"''0 e-ï 3-ï © -h -f< © ". -«* -sh 3-ï s-i 3-ï 3-i ; ■*« >* od «* -d* «ri ++ :+.u + | | + I I ■ «3< os t~- -H 3-1 r^ : ad <* •=£ ad là © r^ r-i oô oc oô oô -s* 3-1 cd 3-î 3-î aO -H —■< ^t -■?* ■■?* -Tl Dur. en heures. I - oo ara oo oo ara © © ara oo oo oo © © 3-1 -o> © 3-i ara os ; os 3-1 3-1 o s-i 3^i oo ara NEBULOSITE HOÏBSSB O»OM!(5'NS'lO9»*X'MOQ0»«5O'ïtN3»MfflMrNiN«t>.Ci5>l M^cît^r.tx#woo^c > îO-* - oc , :;(3'OWO-a i civo!OXcr.î'va^io ©©©O ©©©©©©©: i©©©©©©-^©©©©©©©©©© Chemin parcouru par le vent. Kil. par heure. o6eô^oô^t^^i^o»«oot^^5f5^^œ^^^ot^i>^i>^aoodanjocd Sis '3-1 3-1 ■ 5 §2 Sa « es 2 « « 2 5 ^ es ^ es ^ g • s ^ 3 es w 05 = r. 5 r. q " . Z . Z s k > >; >; z z *; ' Sombre d'b| "^^ : ; ; **' ; ; ; ; ** (5-1 ' 3*51 3-T • 50 3-1 a S ■«• S -a s» _farai>- ë;ôd coco ;©■*« co-ho- • «o oo ! os •VO ■ -ri ;© '.cî o o ooooooooooooooooooooogcooggoog .^aO>^^araaj.ra«i<«iSrf , co-a<©co©oo©oooocoaraooara-=s , co Or^teo0t^-©OOCO-?«CO*=I<00— h-^— <©-^'t-^-r*S13-lCTieO>OS3-lt^00 3-1000O owîi^ © -?« oo oo co ©»c»s<(!0»-i!5'!qoq7!qr>q "-^^cd©i^l>-3-ÎO^arai^OÔ©^^l>'i^^i^34:^3'Ï3-ï^3-i:x5 — ©*^r-- -H 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-« — 3-1 3-1 31 3-1 ++++++-+++++ + + -' T T ++- T ++-f-++ .qc;OXJ'X3-.^oqqxcî'^q- '■(OO-h 3-i 3-i ao -# cd oo o oo 3-î — < od os 3-i 3-î «© s-ï oo © o 06 00 cd 4-4-4- -t--r- -H- O O (M -!N --H -rH +++ a, S CD ro O r- G ^ u o S a5-OCT3000^l>.aOOOOO-H3-100C350i0 3-lîOOO-^C2t^OO i>OT?iGiicxoq-^7!q!Oi-;q^q-^i^xqq-«qr:i-; 3-1 O "H 3-i od OO 3-1 O O 3-1 3-î 3-1 ^ -rt c5 od 3-î O 3-1 -^- ad «H -sh o ci I+++I I I I 1 + I I OSîOO 3-1 O 3-1 + :ooL>omxcs'N*^ooai2C ao 3-1 oo 'O o? i^ — < 3-1 -h ao ■*< ■« O oc çi»cô»3îoài»i©!oaôeào3»!à!odo5t;d»>!Diot —, ^<^<-H— <»«-H^-!H^^<^-"-« -rH3-I-!^-^^'J'«-^3-l-!-l-r'- O — • "-3 OS -?« -s? ao -s< i^ ro '-" " oc X'OO -d'OO-JD OS Oi l^ i :d r-^ O l-r^-r-3-l + + ++++" T i T-r T « O -3 5 s-i 3-ï ^ -^ 3-i 3-i '0'£nr>i^3i'Oi^-?^^ i ^«i> JOÇ"!;r:<*^:xqq - 3-1 3-1 3-1 —i 3 1 ! 31 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 OO r^ OO rO CO 0^ 3-1 3-1 3-1 :T 07 OO 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 - i-- 1-^ r^ i^- 1-~ i-- r- i>- 1~- !>■ i - i~- ' - t^ r - >~^ f-< »• r- 1 ~~ '^ t^- l ^ '"^ '""" '■"'"■ '^ l> " l "" l ^ s r. 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Ii. mm m, l» déc. 4-11,48 4-23,36 15,05 56 75,3 7,01 7,8 100 91 2« » 4-12,40 4- 2482 16,33 0,60 76,0 5,62 14,4 119,13 3« » 4-10,84 4- 23,42 15,20 0,58 81,5 8,99 13,4 127,98 Mois 4-1157 4-23,87 1555 58 232,8 7,21 35,6 116,01 Dans ce mois l'air a été calme 26,7 lois sui 100- Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 1,00 à 1,00- La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 54°,0 W. et .ou i;.te ieilil:iill I.K MOIS l»E JUIN 1900. Le 1", brouillard à 7 h. du matin et a 7 h. du soir. 2, fort vent de 10 h. du matin à 4 h. du soir; brouillard a 10 h. du soir; pluie. 3, pluie à 7 h. et à 10 h. du matin et à 10 h. du soir; brouillard a 1 h. et k 4 li. du soir. 4, pluie k 4 h. etk 7 h. du soir; brouillard à 10 h. du soir. 5, pluie depuis 7 h. du soir. 6, brouillard k 10 h. du matin ; pluie depuis 7 h. du soir. 7, brouillard jusqu'à 10 h. du matin. 8, brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 10, biouillard k 7 h. du matin. 11, brouillard jusqu'k 10 h. du matin. 12, fort vent à 10 h. du soir. 13, pluie depuis 7 h. du soir. 16, brouillard k 10 h. du soir. 18 pluie le matin jusqu'k 1 h. du soir et à 10 h. du soir; brouillard à 7 h. du soir 20, pluie de 1 h. k 7 h du soir. 22, pluie de 10 h. du matin à 4 h. du soir; brouillard depuis 7 b. du soir; fort vent k 7 h. du matin et à I h. du soir. 23, brouillard k 10 h. du soir. 24, pluie k 10 h. du soir. 25, fort vent k 10 h. du matin ; pluie à I li. du soir. 26, forte bise depuis I h. du soir; brouillard k 4 b. et k 7 b. du soir et neige à 10 h. du soir. 27, brouillard à 7 h. du matin. 28, brouillard depuis 7 h. du soir. 29, brouillard à 7 h. du matin. y* Valeur» extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM MINIMUM. nm m ui 1-e 2 à 7 h. matin 565,04 Le 1" à 1 h. malin 56290 4 à 10 li. soir 563,23 4 à 7 li. malin 561,46 10 à 10 h. soir 569 75 11 à 10 h. matm 569,26 17 à 10 h. soir 571,98 16 à 7 h. matin 570,67 26 à 10 h. soir 564.96 21 à 7 li matin 567 76 30 à 10 II soir 569,13 26 à 7 h matin 563,16 95 Nébulosité moyenne. dddcodcodôôdodôdcddoddddoddddd ® S .s > s © -a — HS^- o o en 3P < m (M •omo co" • r-. so co so oo" os • r- • «*soso • «O • «d* ^OÔOOOOOÔodl^sdt^o600ÔOOeÔ05^00ÔOcdsdo6-^ +++++++ ++ _ o œ ^ s* © e»5 s* oo ®aj s* ©■•«« s* ' ^dddcoww^deô^^'îi f?3lt^r^Os00 3'1-w«OCOt-^ l r^osoooo SO ï"î OS t— d«d®ïo-dioo^«>siw SO r— -d< r^OO osoos coosoi OIOO! 0 30 -«O - ! +++++++ I I 1 + 3sioio«o)n!oœNOsooo«i>-0'*0!0!0'Nt , ".!';»qnM-»iîd-di^ddoîid!Ot>" i i =3 &> -^M^rômd:cdddddc»-rt^-«-^^'XXoôxxxx^!0^'-0 3; = so 25 so so so sn so so sn so so so so -o so sn so so so so so «o so so -o *o 3? r- °g £; rr ?2 33 'S =g ?S 12 £ so so so so so so so so so so so so so so so so so so so so w so so .C so -o éO dO so «n o s- «3 ï = ai CT3 -j 03 -§S§ii«M^bxroooM:-*q-.o^©9;qxiqxqiqq<-t-q lsrt00oo^^^'^ -rt 2 I I I I I I I I I -1-+++++++++++++++ I I I I I <- m y; O) - = — • a> i>.^<*^r^.oOrcso^iOsot^os^l^^^^^gsO^Os-HQO->0«^--< = iô o ;o co =o vs so -o co -o -x> co -o t- i— i^ t- r- s -2 .2 "2 ?2 52 -"2 --S -2 -2 sS -2 = so so so so so so so so so so sn so so so so so so so so so so so so so -n -o NH 2 NH: N 4 H2O N-OH NH, N N — OH NH 2 106 COULEUR ET CONSTITUTION DES ISOMÈRES Celles-ci, traitées par l'anhydride acétique à froid, se convertissent en dérivés monoacétylés. Le groupe « amino » contenu dans le noyau de naphtaline, reste intact et peut ensuite être éliminé par diazotation. Il ne reste donc qu'à saponifier les deux produits ainsi obtenus. Les spectres d'absorption de ces deux isomères n'ont pas encore été examinés, mais à juger par l'aspect des solutions dans les deux cas, la présence du groupe « amino » est sans influence considérable sur la nuance de la substance mère. Comme pour cette der- nière, les solutions alcooliques sont jaune-orangé, légè- ment plus brunâtre, peut-être. Par contre la fluores- cence du corps primitif a complètement disparu. Nos observations concordent avec celles faites par un autre expérimentateur sur l'effet de l'introduction d'un aminogène dans le phényle de laphénosafranine 1 . Là également la nuance rouge de ce colorant n'est pas visiblement modifiée. Le même fait se retrouve encore dans quelques cas plus récemment étudiés". La couleur rouge écarlate de la rosinduline et la couleur violette, d'un de ses dérivés aminogénés sont à peine influen- cées par suite de la présence d'un groupe « amino » remplaçant un hydrogène du phényle. Les essais, dont nous venons de donner un résumé rapide, vont être complétés et publiés avec tous les dé- tails de la préparation et les mesures optiques. Aujour- d'hui nous terminons en indiquant dans le tableau synoptique qui suit, les résultats d'une première série d'observations. 1 Berichte, XXVII, 3313. 1 Ibid., XXX, 307(5. DE LA R0SINDUL1NE. 07 Nous avons employé pour ces déterminations des so- lutions alcooliques renfermant par litre en décigram- mes le poids moléculaire respectif des combinaisons étudiées. La source lumineuse a été dans chaque cas la flamme d'un bec Argand et les récipients utilisés ont été des cuvettes de 4 millimètres de diamètre intérieur. Les chiffres comptés sur l'échelle graduée du spectros- cope ont été exprimés en longueurs d'onde. L'instru- ment a été réglé de telle manière que la ligne jaune D du sodium coïncidant avec la division 20, les positions respectives des lignes employées du lithium, du thal- lium, du potassium et du strontium correspondaient aux divisions 16,85, 18,3, 21,7, 25,25 de l'échelle. Les longueurs d'onde respectives sont : Na = 589, K = 768, Li = 670,6, FI. = 535, Sr. = 461 pp.. Les phénomènes d'absorption observés consistaient en une extinction plus ou moins complète de la lumière dans une partie du champ lumineux. Les chiffres indi- qués expriment la position approximative, soit corres- pondant à la limite d'extinction totale, soit aux limites des éclaircissements partiels, quand ces dernières se produisaient. TABLEAU SYNOPTIQUE Limite d'extinction Observations Formules et poids moléculaire sur l'échelle 22,8 en long, d'onde 512,1 Extinction totale du violet, du bleu et d'un peu de vert. Le reste de la lumière n'est pas visiblement absorbé. N0 3 CaHs p. m. = 369 108 COULEUR ET CONSTITUTION DES ISOMERES 23 507 Extinction totale du violet et du bleu. Le reste n'est pas absorbé. 20,85 Cl CeH s p. m. = 357,5 561,75 Extinction totale du violet, du bleu et du vert. Le reste pas absorbé. NH2 Cl CeHs p. m. = 357,5 19,8 598,6 Extinction totale du violet, bleu-vert et du jaune en partie. Eclaircissement sen- sible dans le bleu. NO, CsHs mb 19,6 608,2 Extinction totale du violet, bleu, vert et jaune. Eclair- cissement notable dans le bleu et le violet-bleuâtre. DE LA ROSINDULINE. 109 N0:< CsHs p. m. — 384 p. m. 402 NH-.' 45,6-21,5 19,5 NO* CbHs 21 24 457-540 013 23,4-20,5 499-572 20-19 589-637 438 487 589 691 5-28 187 Violet complètement éteint, éclaircissement très visible dans le bleu et le vert en- tre 25,6 et 21,5. Puis ab- sorption totale d'une par- tie du vert, du jaune et de l'orange. Eclaircissement à 19,5 ; le reste du rouge n'est pas absorbé. Extinction très forte du vio- let, bleu, partie du vert jusqu'à 23,4. éclaircis- sement très sensible dans le vert entre 23,4 et 20,5 qui va en diminuant jus- qu'au minimum 20,5. Se- cond éclaircissement com- mence à 20 et augmente jusqu'à 19. Le reste du rouge n'est pas absorbé. Absorption totale du violet jusqu'à 27. Large éclaircis- sement entre ce chiffre et le jaune à 20 avec maximum à 24. Second éclauement faible dans le rouge ex- trême. Extinction totale du rouge jusqu'à 18. Eclaircisse- ment entre ce chiffre et 24 dans le bleu avec maxi- mum à 22 dans le vert. Le reste du violet est complè- tement absorbé. 357.5 MO COULEUR ET CONSTITUTION DES ISOMERES 23,1-22,5 505-518 p. m. = 402 Extinction totale du violet bleu, d'un peu de vert jus- qu'à 23,1 . Eclaircissement allant en augmentant de- puis ce chiffre à 22,5. Le reste du champ visuel est faiblement obscurci avec maximum dans le jaune. NH Obscurcissement plus ou moins complet dans toute l'étendue du champ visuel total depuis le violet jus- qu'à 25,5. A ce point pas- sage brusque aux zones claires jusqu'au maximum 22 dans le vert. Puis nou- vel obscurcissement jus- qu'à 19 dans le rouge. Extinction totale, du reste du rouge. 19,7 24 603 487 357,5 Absorption presque complète du rouge et de l'orange jusqu'à 19,7. Puis vient une très faible extinction du jaune, du vert et d'une partie du bleu, qui va jus- qu'à 24 et enfin forte extinction du reste du bleu et du violet. DE LA ROSINDULINE. I 1 I NH2 24,5-18,2 4-77-678 Obscurcissement inégal dans 22 528 toute l'étendue du champ visuel. Il est très prononcé dans le violet et le bleu jusqu'à 24,5. A ce point passage lent aux zones claires. L'éclaircissement qui atteint son maximum à 22 dans le vert, diminue ensuite pour disparaître à 18,2 dans le rouge, dont le reste est complètement absorbé. NPL Cl C«H S 18,7 652 p. m. = 357,5. Très forte absorption dans toute l'étendue du champ visuel jusqu'à 1 8.7 dans le rouge, dont le reste n'est pas absorbé. Faible éclair- cissement du bleu et du violet. NH: Br CcIL 25 46G p. m. = 402 Obscurcissement de tout le champ visuel et extinction totale du violet et de l'in- digo jusqu'à 25. Le reste est régulièrement mais faiblement obscurci. RECHERCHES FAITES EN VUE de déterminer l'influence de la position de divers cliromopies dans la molécule SUR LA NUANCE ET LES PROPRIÉTÉS DES MATIÈRES COLORANTES PAR. Frédéric REVERD1K et Pierre CRÉPIEUX Nous nous sommes proposé d'étudier quelle peut être l'influence de la position respective des groupes chromogènes NH 2 (ou N = N), NO 2 et Cl sur la nuance et les propriétés des matières colorantes azoïques dé- rivées des bases nitrées et chlorées ; nous avons com- mencé cette étude par l'examen des colorants dérivés des nitro-o-toluidines qui sont toutes connues et de la plupart des mono-chlorotoluidines théoriquement possi- bles. Les matières colorantes qui nous ont servi pour cette étude comparative sont celles qui se forment en copulant le dérivé diazoïque des bases en question avec l'acide naphtolsulfonique 1,4. Quoique cette étude n'ait pas donné des résultats permettant d'établir une régie quelconque sur l'in- POSITION DES CHROMOGKNES. 113 fluence que peut exercer la position des groupes chro- mogènes dans les composés examinés, nous avons cependant fait certaines observations qui pourront peut être contribuer plus tard à la connaissance de ce sujet, et nous avons aussi introduit diverses modifications dans la préparation de quelques-unes des bases étu- diées, modifications que nous indiquerons au fur et à mesure. Nous dirons donc d'abord quelques mots des bases qui ont servi à notre étude. Les i nifrotoluidines dérivées de l'o-toluidine, c'est- à-dire les bases C 6 H 3 . CH\ NH 2 . NO s 1, 2, 3 ; 4, 2, 4 ; 1 , 2, 5 et \ , 2,6 sont connues; nous nous occupe- rons seulement de la préparation des bases 1 , 2, 3 et 1 , 2, 5, que nous avons modifiée légèrement. D'après Lellman et Wiirthner 1 on obtient ces bases en introduisant 1 p. d'o-acettoluide en poudre dans 3 y, p. d'un mélange renfermant pour 3 p. de HNO' fumant, 1 p. d'acide acétique cristallisable ; ce mélange étant contenu dans un ballon maintenu dans de la glace on introduit peu à peu l'acettoluide de telle ma- nière que la température ne dépasse pas 7 à 8°, on laisse ensuite en réaction pendant 12 h. à la tempéra- ture ambiante, on coule dans une petite quantité d'eau, on filtre et on lave. Au lieu de saponifier au moyen de la potasse alcoolique qui n'attaque que le dérivé acétylé de la base 1 , 2, 5 et de séparer ensuite mécaniquement (Lellmann et Wiirthner) les cristaux de la base 1, 2, 5 de ceux du dérivé acétylé de la base 1 , 2, 3 pour sapo- nifier ensuite ces derniers au moyen de l'acide chlor- ' Ann. t. 228, p. 240 Amchives, t. X. — Août 1900. 9 ] ! i POSITION DES CHROMOliENES hydrique, nous avons opéré comme suit : le produit brut de la nitration a été chauffé pendant deux heures avec 3 parties d'acide chlorhydrique qui saponifie les deux dérivés ; lorsqu'on distille ensuite à la vapeur d'eau ce mélange en solution chlorhydrique, le chlor- hydrate de la nitrotoluidine 1, 2, 3 se dissocie et la base est entraînée avec la vapeur d'eau, tandis que le chlorhydrate delà base 1, 2, 5 reste dans le ballon. On en retire la base en saturant par la soude, filtrant, lavant et cristallisant dans l'alcool. Nous avons obtenu par cette méthode avec 15 gr* d'o-acettoluide, 12gr. de produit nitré qui après saponification et purification nous ont donné : Gr. 5, 3 nitrotoluidine 1 , 2, 3 » 3. 4 « 1, 2, 5 On connaît pour la préparation de la nitrotoluidine 1,2,3 une autre méthode due à Gnehm et Blumer 1 ; elle consiste à nitrer l'o-acettoluide après l'avoir sul- fonée, puis à éliminer le groupe sulfo en chauffant le produit de la réaction et à distiller enfin à la vapeur d'eau la base 1, 2, 3. Le rendement par ce procédé n'est pas supérieur à celui que nous avons obtenu par la méthode modifiée de Lellman et Wiirthner et l'on ne retire en outre pas de base 1,2,5 puisque le but de Gnehin et Blumer était précisément d'en éviter la for- mation. Chlorotoluidines . Dérivés de l'o-toluidine. CE\ CH 3 . NH*. Cl. 1, 2, 3, ; 1, 2, 4; 1, 2, 5 et 1, 2, 6. 1 Ann. 304, p. 105. ET PROPRIÉTÉS DES MATIÈRES COLORANTES. 1 I 5 Nous n'avons pas pu obtenir jusqu'ici la base 1 , 2, 3. Les trois autres sont déjà connues. La base 1, 2, 5 a été préparée par Lellmann et Klotz 1 entre autres, en chlorant l'o-acettoluide en solution acétique par le chlore gazeux ; nous avons trouvé plus avantageux de chlorer au moyen du chlorate de soude et de l'acide chlorhy- drique. Nous dissolvons par exemple 15 gr. d'o-acetto- luide dans 50 ce. d'acide acétique cristallisable auquel nous ajoutons 24 gr. d'acide chlorhydrique; cette solu- tion étant refroidie, nous y introduisons goutte à goutte une solution de 6 gr. 6 de chlorate de soude dans 30 c. d'eau en évitant que la température dépasse 20° ; lorsque tout le chlorate a été introduit on abandonne pendant une heure à la température ambiante, on pré- cipite avec de l'eau, on filtre, puis on fait cristalliser dans l'alcool étendu ; le produit cristallisé une seule fois (F = 135° au lieu de 140°) a été saponifié en le chauffant avec une solution alcoolique concentrée de potasse ou mieux avec de l'acide chlorhydrique, puis distillé à la vapeur d'eau. La base 1, 2, 6 a été préparée en partant de la nitrotoluidine correspondante qui a été transformée par la réaction de Sandmeyer en nitrochlorotoluène lequel a été ensuite réduit. Nous avons remarqué à cette occasion que la diazotation de la base nitrée parait s'effectuer lentement et incomplètement et qu'il se forme lors de la réaction de Sandmeyer outre le nitro- chlorotoluène cherché, un produit qui ne distille pas avec les vapeurs d'eau et se présente sous la forme d'une 1 Ann. 231, p. 317. I I 6 POSITION DES CHROMOGÈNES substance pulvérulente brune, fondant à 1 98° après cristallisation dans le benzène ou dans la ligroïne. 2. Dérivés de la m-toluidine. C G H 3 . CH 3 . NH\ Cl. 1, 3, 2; 1, 3, 4; 1, 3, 5 et 1, 3, 6. Ces bases sont toutes connues. En préparant h base /, 3, 5 au moyen de la nitro- toluidine C 6 H\ CH 3 NH 2 . NO 5 . 1, 2, 3 nous avons aussi remarqué lors de la réaction de Sandmeyer la formation d'une assez grande quantité (50 °/ environ) d'un produit secondaire qui ne distille pas avec la vapeur d'eau et qui cristallise en aiguilles jaunes,. F = 106°. Dans la préparation de la base 4, 3, 4 nous avons observé la formation d'un produit analogue cristallisant en aiguilles jaune-brun, F = 141° et dans celle de la base 1, 3, 6' d'une substance rouge cristallisant diffi- cilement. Ces produits secondaires qui ne nous parais- sent pas encore avoir été décrits seront examinés de plus près. 3. Dérivés de la p-toluidine. C 6 H\ CH 3 . NH\ Cl. 1, 4, 2 et I, 4, 3. Les deux bases sont connues. La base 1, 4, 3 a été préparée soit par chlorura- tion de la p-acettoluide puis saponification, en modi- fiant les méthodes employées par Wroblewsky 2 et par Lellmann et Klotz ', soit par réduction du m-chloro-p- 1 La base 1,3, 6 a aussi été préparée par chloruration de I» m-acettoluide. Voir un mémoire qui paraîtra prochainement ici. 2 Ami. 168, p. 196. ;î Ann. 231, p. 311. ET PROPRIETES DES MATIERES COLORANTES. I I i uitrotoluène dont nous décrivons la préparation dans un autre mémoire. Pour chlorer la p-acettoluide, nous ajoutons 35 gr. d'acide chlorhydrique à une solution de 22 gr. 5 de p-acettoluide dans 75 ce. d'acide acétique cristallisable, puis nous introduisons goutte à goutte dans ce mélange refroidi une solution de 1 gr. de chlorate de soude dans 45 ce. d'eau, on abandonne ensuite le tout à la température ambiante pendant douze heures, on préci- pite avec de l'eau, on filtre, on fait cristalliser dans l'alcool étendu (5 p. d'eau pour I p. d'alcool) puis on saponifie avec de l'acide chlorhydrique. Examen des matières colorantes dérivées des nitrotoluidines et des chlorotoluidines. Pour plus de facilité nous relevons ci-dessous les di- verses bases dont les colorants ont été examinés et nous les désignerons dans le cours de cette description par les numéros qui leur sont attribués : Nitrotoluidines. CH S CH 3 ^"Nnh 2 2 NH 9 NO 2 XO 2 NH 2 NO 2 CH 2 NO* NH 2 18 POSITION DES CHROMOGKNES Chlorotoluidines. CH S CH S 0\H 2 Cl Cl NH 2 CH 3 7 NH NH- Matières colorantes dérivées des bases ci-dessus dia- zotèes etcopulées avec l'acide naphtol-sulfoniqne 1,4. Les matières colorantes en question ont été essayées sur laine, en bain additionné d'acide sulfurique et de sel de Glauber. ISilrotoluidines. Ces bases donnent des nuances rouge-orange à rouge, les bases 1,2 et 4 donnent des nuances très voisines (rouge-orange) tandis que le colorant dérivé de la base 3 est nettement plus rouge. Au point de vue de la solidité à la lumière ces deux colorants présentent des différences caractéristiques ; ET PROPRIÉTÉS DES MATIÈRES COLORANTES. 1 I 9 celui de la base I est très fugace à la lumière, tandis que celui de la base 2 y résiste fort longtemps ; celui de la base 4 vient en second rang au point de vue de la fugacité et celui de la base 3 en troisième rang, On remarquera que c'est le colorant dans lequel le groupe N = fl est dans le voisinage immédiat du groupe NO 8 , qui est le plus fugace à la lumière ; nous avons aussi observé que le dérivé correspondant de la nitrotolui- dine C'H 3 . NH\ NO 2 I, i. 3 dans lequel le groupe N = N se trouve aussi voisin du groupe NO 2 , est, quoi- que un peu plus résistant, également peu solide à la lumière ; dans le dérivé de la base 1 qui nous occupe il faut remarquer que les trois groupes CH\ N = N et NO 2 sont voisins, peut être est-ce à cette circonstance que l'on doit attribuer le peu de solidité à la lumière que présente ce colorant ? Quant aux propriétés de ces matières colorantes nous avons noté que le dérivé de la base 1 est très soluble, tandis que celui de la base 3 l'est fort peu ; ce dernier se distingue des autres par le fait que mis en suspension dans l'eau et additionné d'une solution de carbonate de soude ou de soude caustique il entre en dissolution ( à chaud seulement, dans le cas de Na 2 CO 3 ) en se colorant en violet rouge foncé. Chlorotoluidines. Les dérivés des chlorotoluidines correspondants à ceux des nitrotoluidines de même constitution, sont d'une nuance nettement plus rouge et plus vive ; cette remarque concerne seulement les dérivés nitrés et chlorés de l'o-toluidine, car si l'on compare la matière colorante obtenue en partant de la nitrotoluidine C 6 H 3 . CH 3 . NH 2 . NO s 1 , 4, 3 à celle du I 20 POSITION DES CHROMOGÈNES dérivé chloré correspondant, cette dernière est au con- traire d'une bonne nuance plus jaune. Voici ce que nous avons observé en comparant entre elles les nuances des colorants obtenus avec les chlo- rotoluidines. Tous ces colorants sont de nuance rouge-orangé plus ou moins rouge ; ceux des bases 6 et 5 sont d'une bonne nuance plus rouge que les autres, viennent en- suite ceux des bases 9, 10, 12, 8 et 11 qui sont très semblables entre eux, mais de nuance plus jaune que 6 et 5, enfin 7 qui est le plus jaune de tous. Les dérivés de l'o-toluidine à l'exception de celui dans lequel le chlore est en ortho relativement à CH 3 , donnent une nuance franchement différente et plus rouge; ceux de la m-toluidine et de la p-toluidine sont tous plus jaunes que ceux-ci. Au point de vue de la solidité à la lumière des colorants examinés, nous avons fait des remarques analogues à celles que nous avons signalées à propos des dérivés des nitrotolui: dines. Le dérivé de la base 8 est le plus fugace à la lumière, viennent ensuite ceux des bases 9 et 1 2 qui ne sont pas très solides non plus, puis 7, tandis que ceux des autres bases sont d'une bonne solidité. La fugacité à la lumière paraît donc dépendre du voisinage du chlore et du groupe amido ou spécialement des trois groupes CH 3 . CI. NH\ lorsque Cl etNH s sont voisins. Au point de vue de la solubilité ce sont les colorants des bases o, 10 et 11 qui sont le plus solubles, les autres le sont moins facilement et particulièrement ceux des bases 8 et 9 sont peu solubles à froid. Le dérivé de la base 6 se comporte au point de vue de la solubi- ET PROPRIÉTÉS DES MATIÈRES COLORANTES. 1 2 I lité de la même manière que celui de la base nitrée correspondante. Telles sont les observations que nous avons eu l'oc- casion de faire en étudiant comparativement les colo- rants en question. Nous ne terminerons pas sans remercier M. le O r Keller, qui nous a aidés dans ce travail, ainsi que les Farbwerke Hôchst, qui nous ont libéralement fourni la plupart des produits nécessaires à cette étude et qui ont bien voulu essaver en teinture les divers colorants. FORCE ÉLECTROMOTRICE ET CONSTANTES OPTIQUES DU CHROME PAR F.-Jnles MICHEM. § I. — Le chrome métallique, comme l'a démontré M. Hittorf 1 se présente au point de vue électromoteur sous deux états différents, que M. Hittorf nomme état actif et état inactif et qu'il définit comme suit 2 : « Ces deux états du chrome, dit-il, ont des proprié- tés qui présentent des différences telles qu'on en observe généralement que pour deux métaux diffé- rents : à Vétat inactif, le chrome est un métal noble ; il ne précipite aucun autre métal des solutions de ses sels, et prend place, dans la série électromotrice de Volta du côté électronégatif, près du platine. A Vétat actif au contraire, il vient se placer dans la série élec- motrice immédiatement après le zink, et précipite de leurs sels les métaux qui se trouvent après lui dans la série, du côté électronégatif. A l'état inactif, le chrome forme, comme produits électrolytiques les combinai- sons pour lesquelles sa valence est la plus élevée 1 W. Hittorf. Zeitr. far phys. chem. XXV, p. 729 (1898); XXX, p. 481 (1899). - W. Hittorf l. c. XXV, p. 748. FORCE ÉLECTROMOTRICE, ETC. 1 23 (O 0") ; à l'état actif, celles où elle est la plus petite (O 0). Enfin le chrome peut se présenter sous un état intermédiaire, dans lequel ses produits électroly- liques correspondent à sa valence moyenne (O 2 O 3 ) et dans lequel ses propriétés font le passage entre celles précédemment énoncées. » Une question bien naturelle vient se présenter ici d'elle-même à l'esprit : Quels sont ces deux états du chrome? Sont-ce deux modifications différentes du mé- tal, ou l'état inactif est-il dû à une couche d'oxyde très mince, située à la surface du métal, comme on admet généralement que c'est le cas pour la passivité du fer ? § 2. — Sur le conseil de M. le prof. Warburg, j'ai cherché à répondre à cette question par voie optique. Comme on le sait en effet, une couche étrangère à la surface d'un métal fait varier d'une façon notable les constantes optiques de ce dernier déterminées par ré- flexion. En déterminant par conséquent les constantes optiques du chrome d'abord à l'état actif, puis à l'état inactif, je pouvais espérer, si ce dernier état est vrai- ment dû à une couche d'oxyde superficielle, être à même de la reconnaître par une variation dans la va- leur des constantes optiques, précédemment détermi- nées pour l'état actif. § 3. — Une question cependant se pose ici : la mé- thode optique est-elle assez sensible pour permettre de reconnaître une couche d'oxyde, dont l'épaisseur serait suffisante pour faire varier les propriétés élec- tromotrices du métal ? D'après M. Oberbeck \ la limite 1 A. Oberbeck. Wied. Ami. 31, p. 353 (1887). 124 FORCE ÉLECTROMOTRICE de l'épaisseur de la couche d'un métal étranger qu'il faut déposer sur une plaque de platine pour transfor- mer celui-ci, au point de vue électromoteur, dans le métal dont la couche est formée est de l'ordre de grandeur de 1 millionnième de millimètre. D'autre part d'après M. Drude 1 , la méthode optique permet encore de reconnaître une couche superficielle, située à la surface d'un métal, dont l'épaisseur n'est que de 1 4000 me de la longueur d'onde de la lumière employée. Avec l'appareil dont je me suis servi, je n'ai pas atteint une exactitude aussi grande, et la limite de l'épaisseur d'une couche qu'il m'était possible de reconnaître est de Ysoo -1 iooo me d e I a longueur d'onde de la lumière employée. Si l'on fait l'hypothèse qu'il suffit, pour transfor- mer, au point de vue électromoteur, un métal en oxyde, que l'épaisseur de la couche superficielle d'oxyde soit du même ordre de grandeur (l tttt) que celle qui suffit à transformer un métal en un autre, on voit que la méthode optique est bien assez sensible pour per- mettre de reconnaître une couche de cette épaisseur. En effet l'on a pour la vraie D, (pour laquelle les obser- vations ont été faites) 1 = 589 uy.-, 1 / 40000 ). = 0,1 pu. et 1 )000 1 =: 0,6 pp. Par conséquent, la méthode optique, même avec mon erreur personnelle, me per- mettait de reconnaître une couche superficielle plus mince que la couche limite ('I pp), nécessaire pour la transformation au point de vue électromoteur du métal en oxyde. § i. — Cela posé, et avant d'aborder la question 1 P. Drude. Wied. Ann. 39 p. 490 (1890). ET CONSTANTES OPTIQUES DU CHROME. 125 du chrome, je veux rapporter ici une expérience préli- minaire faite sur un miroir de fer. Ce métal, comme on sait, se présente aussi sous deux états, l'un actif, l'autre passif, pour lesquels les propriétés électromo- trices sont différentes. A l'état actif, le fer prend place dans la série de Volta avant le cuivre ; le fer passif au contraire vient se placer après ce dernier, du côté élec- tro-négatif. La passivité du fer, comme on l'admet gêné- ralement et avec raison \ est due à une couche d'oxyde très mince située à la surface du métal. Il était donc intéressant de rechercher si les constantes optiques du fer varieraient par le passage de celui-ci de l'état actif à l'état passif. Avant de déterminer les constantes, je me suis assuré que mon miroir était vraiment actif en constatant que, plongé dans une solution de chlorure de sodium dans laquelle plongeait aussi un fil de cuivre relié métalliquement au miroir de fer, la déviation d'un galvanomètre intercalé dans le circuit était d'un sens tel que le fer était électropositif par rapport au cuivre, (c'est-à-dire que le courant, dans la solution, avait la direction Fe m-* Cm). J'ai déterminé les constantes optiques par la méthode de réflexion de M. Drude 8 au moyen d'un appareil de polarisation et d'un compensateur de Babinet et les ai calculées au moyen des formules données par cet auteur. Pour l'angle d'incidence principale œ et pour l'azimut principal ty , j'ai trouvé pour le fer actif les valeurs' : ^ == 74°42': — 7G"30'; i|/ = 27°39'. La valeur de q> trouvée par moi, et qui dépend de la I 2Ù FORCE ÉLFCTR0M0TH1CE J'ai ensuite rendu le fer passif de la manière sui- vante 1 : le miroir de fer plongeait dans un vase poreux rempli d'acide nitrique fumant (poids spéc. 1,5); ce vase lui-même plongeait dans un second vase conte- nant de l'acide sulfurique dilué, dans lequel trempait un fil de cuivre. En reliant les deux métaux, et en intercalant un galvanomètre dans le circuit, j'ai cons- taté que le fer était électronégatif par rapport au cui- vre ; mon miroir de fer était donc bien devenu passif. Dans cet état de passivité du fer, j'ai trouvé pour les constantes optiques les valeurs : ^ = G9°20' ^ = 4 28°oi' Or d'après M. Drude 2 la valeur

est com- pris entre 70° et 80°, 4 entre 20° et 40°. ET CONSTANTES OPTIQUES DU CHROME. 131 nitrique concentré, pour voir si par là il deviendrait inactif : Force électromotrice initiale = 1 V ,709 Après que le chrome fut resté l' ds HNO 3 la F. E. de la combinaison était 1 .498 Pendant tout ce temps, la couche d'oxyde resta la même, comme le montra une seconde mesure des constantes optiques, concordant avec celles données à la p. 1 30. Si donc l'inactivité du chrome était due à une mince couche d'oxyde, comme la passivité du fer, et si l'hypothèse est juste que la forte couche d'oxyde survenue après le traitement au ZnCP se trouvait à une petite distance de la surface libre du métal, il faudrait alors admettre que l'inactivité du chrome oxydé serait due à une seconde couche d'oxyde, qui, par suite du traitement à l'acide nitrique, serait venue se loger sous la première, directement sur la surface du métal. Cette seconde couche aurait naturellement échappé à l'ob- servation optique. Cette seconde hypothèse parait cependant assez invraisemblable si l'on se rapporte aux faits énoncés au § 4, et le résultat clair qui découle de ce travail est la différence, au point de vue optique, observée entre la passivité du fer et l'inactivité du chrome, différence qui parle nettement pour le manque d'une couche d'oxyde dans le cas de l'inactivité du chrome. Berlin, Institut de physique de l'Université, juillet 1900. SUR L'HYGROMÈTRE A DÉTENTE ET SON / C Application à la mesure de y f = — - PAR R. COZZA I. M. Robert v. Helmholtz a mesuré la tension d'un certain nombre de solutions aqueuses par une méthode originale qui consiste dans la détermination du point de rosée de l'air humide en contact avec la solution à étudier 1 . Son appareil est un véritable hygromètre à condensation qui se distingue des autres parce que le refroidissement de l'air humide est obtenu par une dé- tente adiabatique et la vapeur condensée est observée sous forme de brouillard dans le sein même de la masse gazeuse. Plus tard M. R. v. Helmholtz en colla- boration avec M. A. Sprung a modifié son appareil en l'appliquant à la mesure directe de l'état hygrométri- que 2 ; mais comme ces auteurs ne donnent ni la des- ' R. v. Helmholtz. Untersuchungen iiber Diimpfe und Nebeln. besonders uber solche von Lôsungen. Wied. Ann., 21 p. 508. :1 R. v. Helmholtz und A. Sprung. Z. S . fur lnstrumentenkunde y 1888, p. 38. sur l'hygromètre a détente. 133 cription de l'appareil, ni les détails de la méthode, j'es- time opportun de décrire ici quelques expériences que j'ai faites avec des hygromètres analogues, appareils que, du reste, j'avais imaginés et expérimentés sans avoir eu connaissance des travaux précédents de MM. Helmholtz et Sprung. Un de ces appareils, celui qui m'a semblé le plus pra- tique, se compose d'un tube A (fig. \ ) en zinc ou en lai- ton d'une longueur de 30 cm. et de 3 cm. de diamètre. Les deux bases de ce cylindre sont fermées par deux plaques B B de verre permettant de regarder dans l'in- térieur du tube dans la direction axiale. Le cylindre A est muni de trois tubulures, dont l'une communique avec l'atmosphère par le robinet C pouvant s'ouvrir brusquement (il suffit d'un bout de tuyau de caoutchouc fermé par une pince élastique), la seconde est reliée à une petite pompe foulante D et la troisième à un mano- mètre à mercure. Si l'appareil doit être transporté, le manomètre à mercure est remplacé avantageusement par un petit baromètre anéroïde E pouvant supporter des pressions supérieures de 30 cm. environ à la pres- sion atmosphérique. Un thermomètre placé à côté du cylindre complète l'appareil. Pour faire une observation hygrométrique on corn- 1 34 sur l'hygromktre a détente. mence par renouveler l'air à l'intérieur du cylindre en y faisant passer un courant d'air atmosphérique à l'aide de la pompe D. On ferme ensuite le robinet C et l'on exerce une compression dont le manomètre ou le baro- mètre E fait connaître la valeur. On attend quelques secondes afin que l'augmentation de température pro- duite par la compression se soit de nouveau égalisée et l'on ouvre brusquement le robinet C. L'air humide qui est à l'intérieur du cylindre se refroidit à cause de la détente, et, si celle-ci a été assez grande, on voit la vapeur d'eau se condenser sous forme d'un brouillard qui disparaît rapidement. On répète l'expérience mais avec des pressions initiales de plus en plus petites, le brouil- lard devient à chaque essai successif moins foncé et n'occupe que la région axiale du cylindre souvent sous la forme d'un petit croissant coloré ayant sa courbure extérieure dirigée en bas. Enfin pour des détentes assez faibles, il ne reparaît plus. On cherche alors à faire varier l'apparition et la disparition du brouillard dans des limites très étroites de pression initiale (deux ou trois millimètres) et finalement on note la moyenne des deux dernières indications du manomètre ou de l'anéroïde. On détermine ainsi la pression initiale p, de l'air humide; la pression finalep 2 est la pression atmosphérique. La température initiale, ou tempéra- ture ambiante est donnée par le thermomètre placé à côté du cylindre. Il s'agit de calculer la température finale, ou température de rosée, à laquelle a eu lieu la dernière condensation de la vapeur. Pour cela j'ai appliqué la formule (I). (D Te = T, (g-) sur l'hygromètre a détente. 135 T, = température (absolue) initiale. p ( = pression initiale, indiquée directement par l'anéroïde avant l'ouverture du robinet C. p i = pression finale, dans notre cas pression atmosphérique. .., C — c , . La quantité — - — a la rigueur est aussi une incon- nue parce que nous sommes en présence d'un mélange d'air et de vapeur en proportions variables et inconnues. Mais comme la quantité de vapeur contenue dans l'air C est toujours très faible et comme le rapport - pour la vapeur ne diffère pas beaucoup de celui pour l'air, C c on peut prendre pour - ; — la valeur 0,291 de l'air sec dont = 1.41. c La formule (1) n'est applicable que dans les limites de validité des lois de Mariotte, Gay Lussac et Laplace. En outre dans notre cas, pour admettre que T 2 est sensiblement le point de rosée, il faut supposer que les poussières qui se trouvent toujours dans l'air atmos- phérique constituent des noyaux de condensation suffi- sants pour empêcher la sursaturation. M. R. v. Helm- holtz, ayant trouvé que ce n'est pas toujours le cas, introduit dans ses calculs une correction relative à la sursaturation, correction bien petite, que j'ai négligée. J'ai comparé l'hygromètre que je viens de décrire avec l'hygromètre à condensation d'Alluard. Voici les résultats de deux séries d'expériences. 136 sur l'hygromètre a détente. Hygromètre à détente P-2 p-2 Jh Rosée Etat hygrométr. H ygr. Alluard 0,888 0,894 0,893 0,863 0,860 0,886 0,880 0,905 Rosée Etat hygrométrique 0,540 0,527 0,515 0.426 0,454 0,534 0,504 0,578 0,392 0,268 0,277 0,290 J'ai fait aussi des essais avec de l'air dont on faisait varier artificiellement l'état hygrométrique. L'appareil de comparaison était un hygromètre semblable à celui du prof. H. Dufour, c'est-à-dire renfermé dans un verre muni de deux tubulures, à l'aide desquelles le même air circulait dans les deux appareils. L'accord entre les deux hygromètres a été très satisfaisant pour l'air plutôt sec, moins bon pour l'air très humide. D'après les expériences que je rapporte plus loin je crois pouvoir attribuer ce fait à l'action perturbatrice du voile humide qui se dépose sur le verre. Pour bien sai- sir le moment de la première formation de la rosée, je marquais sur la plaque polie quelques traits avec un petit pinceau légèrement imbibé d'huile de vaseline. Ces traits à peine visibles au-dessus de la température de rosée, apparaissaient très nettement dès que cette température était atteinte. Ce procédé m'a semblé sur l'hygromètre a détente. 137 pouvoir remplacer avantageusement la plaque de com- paraison. Comme conclusion je crois que l'hygromètre à dé- tente, tel que je viens de le décrire, satisfait comme exactitude aux exigences ordinaires de l'hygrométrie. L'absence de tout liquide, et son faible poids, le re- commandent comme un appareil transportable. En outre on remarquera que les hygromètres à condensa- tion ordinaires refusent toute indication quand l'air est très sec, tandis que la détente adiabatique offre un moyen simple et sûr d'atteindre, bien que pour un ins- tant très court des très basses températures au sein d'une masse gazeuse. Il ne serait pas difficile de réu- nir l'hygromètre à détente avec l'appareil de Aitken à compter les poussières 1 . Pour éviter le calcul logarithmique de T s j'ai mis la formule (l) sous la forme (2) f-2 — t\ = et j'ai construit la courbe qui donne les valeurs du refroidissement en degrés pour l* = 0, en fonction de -^— . Pour -j'ai pris la valeur 0,291 et j'ai fait pi L varier — depuis -*—■ = l jusqu'à -*—- = 0.65 ce pi l fh ' ■ pi qui en pratique suffit toujours. Si t° $; on n'a qu'à multiplier la valeur lue sur la courbe par (1 -\- x O 1 Fortschritte der Phijsik. 1388, III, 254. Aitken. Staubgehjilt der Luft. 138 SUR L HYGROMETRE A DETENTE. que l'on trouve déjà calculé dans les tables, et que l'on peut du reste représenter graphiquement par une droite. Le calcul numérique est ainsi très réduit. J'ai expérimenté aussi une autre forme d'appareil dans laquelle la pression initiale p 1 est toujours la pres- sion atmosphérique et la pression finale p 2 une pres- sion inférieure. Il est un peu plus compliqué, aussi bien dans la construction que dans le calcul, mais il a l'avan- tage de ne faire subir à l'air atmosphérique aucune compression préalable ce qui le met à l'abri de quel- ques causes d'erreur lesquelles en théorie du moins, pourraient affecter l'autre appareil. Il se compose d'un tube métallique A (fig. 2) de 40 cm. de longueur et A u 'Çf\B -1 P B 4 cm. de diamètre, communiquant avec l'atmosphère par le robinet B et avec un gros récipient C parle robi- net D. Le récipient C est pourvu d'une pompe aspi- rante P et d'un manomètre à mercure E. On ferme les deux robinets B et D et on raréfie l'air en C ; puis on ouvre rapidement le robinet D, et l'on continue ainsi jusqu'à la limite de condensation. La hauteur du baro- mètre diminuée de la hauteur du manomètre E (après sur l'hygromètre a détente. 1 39 l'ouverture du robinet D) nous donne p 2 . Seulement pendant le passage de p, kp, la tension x de la vapeur d'eau contenue dans l'air a diminué dans la même pro- portion, elle est devenue x - J — . Il faut donc multiplier par -*— la valeur que l'on trouve dans les tables correspondant à la température T 2 . Cette correction n'est pas applicable dans l'autre appareil, parce que x diminue pendant la détente de la même quantité qu'il avait augmenté pendant la compression. II. Supposons de l'air humide, mais non saturé, dont on connaît exactement la température T,, la pression p 2 et le point de rosée T 2 . Faisons lui subir une série de détentes comme s'il s'agissait de trouver le point de rosée, c'est-à-dire déterminons quelle valeur du rap- port -— est nécessaire et suffisante pour en abaisser la température de T, à T s . Il ne reste alors dans notre formule T, = T, (f-) y d'autre inconnue que 7 qui est donnée par log -^r Le principe de cette méthode, qui parait avoir échappé à M. R. v. Helmholtz, m'a été suggéré juste- ment par l'exactitude très remarquable qu'il atteint dans la mesure des tensions des solutions aqueuses, exactitude dont je n'avais pu me faire une idée en com- parant tout simplement deux hygromètres. Une me- 1 £0 sur l'hygromètre a détente. sure de y à l'aide de la même formule, mais par un procédé tout à fait différent, a été faite par MM. Lum- mer et Pringsheim\ Le changement de température après détente était mesuré par le changement de résis- tance d'une spirale métallique très fine placée au mi- lieu de la masse gazeuse et constituant l'une des bran- ches d'un pont de Wheatstone. Il n'est pas nécessaire d'insister sur les difficultés pratiques de l'emploi de ce thermomètre électrique. Dans notre cas c'est la formation du brouillard qui nous sert de thermomètre ; thermomè- tre sans doute très sensible, mais qui ne donne d'indica- tions que pour une seule température, la température de condensation. C'est donc cette température qu'il s'agit d'atteindre par une valeur convenable de - 1 - Les pi essais que j'ai faits de cette méthode n'ont nullement la prétention de constituer des mesures de y. Ils mon- trent seulement que la méthode est applicable. Pour avoir un état hygrométrique connu et inférieur à l'unité, le mieux est de placer dans l'appareil un mé- lange d'acide sulfurique et d'eau dont on a préalable- ment déterminé la tension aux températures auxquelles on fait les expériences. J'ai (ait cette détermination par la méthode de Gay Lussac, c'est-à-dire qu'ayant plongé dans un bain d'eau un ballon de verre rempli d'air sec et muni d'un manomètre à huile de vaseline et d'un entonnoir à ro- binet, j'ai fait pénétrer dans le ballon une certaine quantité du mélange en question et mesuré l'augmen- 1 Journal de Physique. 1895, p. 2G8. Lummer et Pringsheim. Nouvelle détermination du rapport des deux chaleurs spécifiques Voir aussi p. 341 et 445. Maneuvrier. sur l'hygromètre a détente. I 4 I tation de pression. Seulement comme cette augmenta- tion s'effectuait avec une telle lenteur qu'il était très difficile déjuger quand le manomètre était devenu sta- tionnaire, j'ai voulu contrôler le résultat par un hygro- mètre genre Dufour, dans l'intérieur duquel j'ai placé un peu de mélange, et j'ai ensuite déterminé le point de rosée. Ici aussi l'équilibre ne s'est établi qu'avec une très grande lenteur, sans doute à cause du voile humide qui adhère toujours au verre. En effet, 24 heu- res après l'introduction du mélange, la température de rosée était de 6°, ce qui équivaut à une tension de va- peur de 7 mm au lieu de 4 mm 4 trouvée par la méthode de Gay Lussac à la même température de 22°. Mais, après avoir mouillé la paroi intérieure du verre de l'hy- gromètre avec le mélange en question, la température de rosée a atteint en quelques minutes sa valeur sta- tionnais de 1°, qui correspond à une tension de 4 mm 9. Cette différence d'environ mm 5 entre les deux mé- thodes s'est maintenue constante aux autres tempé- ratures (18°, 20°, 21°, 22°, 5) auxquelles on a répété la détermination. Une certaine quantité de ce mélange a été placé dans le récipient C de la fig. 2. Le cylindre A au lieu de communiquer avec l'atmosphère, communiquait avec la pompe aspirante et foulante P de façon qu'en actionnant celle-ci, on raréfiait l'air du récipient C et on le comprimait en même temps dans le cylindre A. Le manomètre était en communication avec le cylindre A. Pour faciliter l'établissement d'un état hygrométrique uniforme dans tout le système on faisait circuler l'air en actionnant la pompe, le robinet D étant ouvert. Malgré cela l'équilibre ne s'établissait qu'au bout d'au moins 142 SUR L HYGROMETRE A DETENTE. 24 heures et l'introduction même d'une faible quantité d'air atmosphérique le troublait profondément. L'inté- rieur du cylindre A était saupoudré de licopode dans le but de fournir constamment à l'air humide des noyaux de condensation. Malgré cette précaution, si l'appareil restait longtemps en repos, toutes les poussières tom- baient d'elles-mêmes, et l'on obtenait au début des ex- périences des valeurs très irrégulières. Mais peu après une quantité suffisante de noyaux de condensation commençait à voltiger dans l'air et la valeur cherchée no de - J — devenait constante. P Voici le résultat d'une série d'essais : T 2 d'après la 1" méthode d'après la 2°" méthode y pour la 1" valeur deTî pour la 2 m ° valeur de Tî 729 722 726 70 H 706 1.363 1.405 1.467* 1.389 1,426 * On a fait entrer par raégarde un peu d'air atmosphérique. Je ferai remarquer qu'il y avait de l'incertitude non seulement dans la valeur de T s mais aussi de T,. En effet le cylindre A n'étant pas parfaitement étanche, je ne pouvais pas le plonger dans un bain d'eau. En ou- tre ni le baromètre, ni les thermomètres que j'ai employés n'ont été contrôlés. Pour éviter les diffi- cultés de la mesure de la tension du mélange, j'ai es- sayé de mettre à sa place dans le récipient C de l'eau pure à une température connue et inférieure à T,. J'ai mis de la glace et j'ai fait circuler l'air pendant un cer- sur l'hygromètre a détente. 1 43 tain temps. Suivant le principe de la paroi froide, la tension de la vapeur dans le cylindre A aurait dû bais- ser jusqu'à 4 mm 57; mais si l'on faisait le calcul de y en prenant T 2 = 273 on obtenait pour y des valeurs inacceptables. En d'autres termes l'appareil se com- portait comme si ï 2 eût été égale à 280, c'est-à-dire la tension de la vapeur égale à 7 mm ,5. Je n'ai pas essayé de maintenir pendant très longtemps le récipent C à 0°, ce qui aurait amélioré peut-être les résultats : mais j'ai fait une autre expérience qui m'a convaincu que ce trouble était dû surtout au voile humide du verre. En effet j'ai placé des morceaux de glace au fond du verre de l'hygromètre Dufour, et j'ai constaté que, même une demi-heure après, la température de rosée était de 5° (tension 6 mm 5) au lieu de 0°. Les indications des deux appareils n'étaient donc pas bien différentes et les écarts de la loi de la paroi froide étaient dus à la même cause. D'après ce qui précède je crois pouvoir conclure que la méthode proposée présente assez de probabilités de succès pour engager quelques physiciens à répéter avec elle la mesure d'une constante physique aussi impor- tante que y. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DU COBALT ET DU NICKEL D'APRÈS DE RECENTS TRAVAUX PAR i:«lnt. van AUBEL Professeur à l'Université de Gand Il est intéressant de rechercher si le cobalt et le nickel, dont les poids atomiques sont presque identi- ques, ont aussi les mêmes propriétés physiques. Ces métaux sont très difficiles à obtenir à l'état de pureté absolue, mais la découverte du carbonyle de nickel * a fourni un moyen certain de les séparer et d'isoler aussi le nickel d'autres impuretés métalliques. Tout récemment, M. le professeur W.-A. Tilden 2 , dans un important mémoire qui va nous occuper bientôt, a préparé, avec le plus grand soin, du cobalt pur, en utilisant la faible solubilité du « purpureo-cobaltamine hydrochloride » dans les solutions fortement acides, et du nickel pur, par dépôt au moyen du composé tétra- carbonyle, puis dissolution subséquente du métal et 1 Ludwig Mond, procédé d'extraction da nickel : Bévue générale de chimie pure et appliquée, Paris, tome 2, numéro 4, p. 121; 20 février 1900. 2 Proceedings of the Royal Society, London, volume LXVI, p. 244; 1900. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES, ETC. 145 enfin électrolyse. Les métaux ainsi obtenus sont fondus dans la flamme oxhydrique et ensuite façonnés en barres, par exemple. Les grandes difficultés de la pré- paration du nickel et du cobalt font douter de l'exac- titude des résultats qui ont été donnés pour les constantes physiques de ces corps ; mais deux pro- priétés physiques cependant ont été déterminées sur des échantillons d'une pureté irréprochable : ce sont la dilatation thermique et la chaleur spécifique. Bien que les coefficients de dilatation thermique aient été déterminés antérieurement par Fizeau 1 , M. A.-E. Tuttoir a jugé utile, avec raison, de refaire ces mesures sur les précieux échantillons que lui avait remis le professeur W.-A. Tilden. La méthode très exacte de M. A.-E. Tutton lui a donné pour le coeffi- cient moyen de dilatation linéaire entre 0° et 1° : avec le nickel pur, 10" 8 (1248 -f 0,74 t) avec le cobalt pur, 1(H (1208 -f 0.64 t) M. VV.-A. Tilden a étudié 3 les chaleurs spécifiques des mêmes métaux. Il a trouvé pour les produits spécialement purs qu'il a examinés : Températures Chaleurs spécifiques moyennes Nickel Cobalt entre 100° et 15° 0,10842 0,10303 » 15° pt _ 78°, 4 0,0975 0,0939 » /|5° et — 182°,4 0,0838 0,0822 L'écart entre les chaleurs spécifiques des deux 1 Comptes-rendus de l'Académie des Sciences. Paris, tome 68, p. 1125; 18G9. 2 Proceeditiffs ofthe Ro>/al Society, London, volume LXV, p. 306; 1899. 3 Loc. cit. Archives, t. X. — Août 1900. 11 \ 46 SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES métaux augmente donc, à mesure que la température s'élève. Aussi nous croyons intéressant de rappeler ici les valeurs obtenues par Pionchon \ aux hautes tempé- ratures. Le nickel et le cobalt étudiés par Pionchon ont été obtenus sous forme de mousse, en réduisant par l'hy- drogène le résidu de la calci nation des oxalates purs. Cette mousse a été ensuite fortement comprimée et rendue ainsi très conductrice de la chaleur. D'ailleurs W.-A. Tilden 2 a étudié l'influence des impuretés sur la chaleur spécifique de divers métaux, et il a constaté que de petites quantités de carbone ou d'autres éléments non métalliques contribuaient à augmenter notablement la chaleur spécifique, tandis que la présence d'une petite quantité d'un métal étranger paraissait avoir peu d'action. Températures Chaleurs spécifiques, d'après Pionchon à 0° 0,10836 pour le nickel. 0,10584, pour le cobalt, à 57 °, 3 0,11090 » 0,10865 » à 100° 0,11282 » 0,11107 » à 500° 0,13275 » 0,14516 » à 800° 0,153 » 0,18456 » à 1000° 0,1665 » 0.204 » Ainsi, d'après les résultats de Pionchon, la chaleur spécifique du nickel est d'abord un peu plus grande 1 Annales de chimie et de physique, G rae série, tome 11, p. 83 ; 1887. 2 Loc. cit. p. 245. '■ Chaleur spécifique à 57° ou chaleur spécifique moyenne entre 14° et 100". Ces nomhres diffèrent de ceux qui ont été trouvés par W.-A. Tilden et reproduits plus haut. DU COBALT ET DU NICKKL. I 47 que celle du cobalt et devient ensuite beaucoup plus petite aux températures très élevées. Une propriété physique, la résistivité électrique, parait être très différente pour le nickel et le cobalt. En effet, A. Matthiessen et G. Vogt 1 ont déterminé les résistances électriques des fils de ces métaux, qui leur avaient été remis par le professeur Wôhler et avaient été préparés, à l'état pur, par Deville. Les deux physiciens ont conclu de leurs mesures que le nickel et le cobalt n'étaient [tas purs 2 et ils ont attribué 3 aux métaux purs les conductibilités électriques suivantes à 0° C : Argent 100.00 Cobalt 17.22 Nickel 13.11 Il me semble que l'étude faite ici établit nettement l'intérêt d'une recherche des résistivités électriques du nickel et du cobalt absolument purs, car cette propriété physique varie souvent beaucoup par la présence des moindres traces d'impuretés \ Enfin, si l'on compare les deux métaux aussi purs que peuvent les fournir les meilleurs fabricants de pro- duits chimiques, on constatera que le nickel est incom- parablement plus facile à travailler (limer, tourner, etc.) que le cobalt et qu'il est rayé par ce dernier. J'espère pouvoir compléter l'étude critique présen- 1 Poggendorff's Annalen der Physik, tome 118, p. 442-444; 1863. 2 Ce qui est fort vraisemblable, étant donné ce que nous savons actuellement des difficultés de la préparation de ces mé- taux. 3 Loc. cit., p. 444. * Une étude sur la résistivité électrique des métaux purs et spécialement du nickel sera publiée incessamment. I 48 SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES, ETC. tée ici par une recherche expérimentale sur les pro- priétés du nickel et du cobalt. Remarquons que le sodium et le magnésium, l'alu- minium et le silicium, le soufre et le phosphore, qui, pris deux à deux, présentent des différences faibles dans leurs poids atomiques donnent des écarts très grands, notamment entre leurs coefficients de dilatation ther- mique et leurs points de fusion. Le sodium et le magné- sium ont aussi des poids spécifiques très différents. Eléments Coefficients de dilatation thermique linéaire Ces résultats sont empruntés aux tables physico- chimiques de Landolt et Bôrnstein, 2 me édition, pages I, 96, 117 et 121. 1 Philosophical Magazine, 5 me série, tome 42, p. 37; 1896. - Entre celui du fer fondu et celui de l'acier. LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE PENDANT L'ANNÉE 1899 PAU H. SCHARDT et Cb. SARASIX. Nécrologie. — Dans son discours d'ouverture de la session annuelle de la Société helvétique des sciences naturelles, M. deTribolet 1 a relevé le rôle joué à Neu- châtel par Léopoldde Buch, dans le domaine de la géo- logie. Envoyé en mission scientifique dans ce pays, le savant allemand y a provoqué par ses écrits un mouvement scientifique important dont Aug. de Mont- molin (voir Revue géologique pour 1 898) devint le cen- tre en même temps que Merian, Rengger, Hugi, Thur- mann, etc., faisaient leurs recherches dans le Jura septentrional. Un aperçu biographique sur le regretté D r Fr. Lang ■ a paru dans les Actes de la Société helvétique des 1 Actes Soc. helv. se. nat. Discours présidentiel d'ouverture de la 82 e session annuelle. Neuchâtel 1899, 13-15 Eclogœ geol hélv. II, III (extrait). 2 Actes Soc. helv. sc.nat. Neuchâtel 1899, IV- VIII. I 50 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE sciences naturelles (J. E.) montrant la vie si active de cet homme de bien au milieu de la ville et du canton de Soleure, où il a accompli presque toute sa carrière pendant plus de cinquante ans. Nous devons à M. Baltzer 1 une nécrologie du D r C. Mœsch, faisant ressortir surtout l'activité et le caractère de ce chercheur stratigraphe, aussi habile dans l'exploration du Jura que des Alpes. Une liste bibliographique (26 n os ), énumère les principales publi- cations de Mœsch. I tectonique; M. Renevier* a exposé le programme des études géologiques qui se poursuivent pendant les travaux de percement du Tunnel du Simplon sous la direction d'une commission dont il est le président. Ces études porteront : 1° sur la température de l'air, du sol, des sources, etc., soit à la surface, soit pendant l'avance- ment de la perforation ; 2° sur la géologie en général de la région du Simplon conjointement avec les obser- vations géologiques à l'intérieur du tunnel ; 3° études pétrographiques des roches à l'aide d'une collection typique obtenue en prélevant un échantillon tous les dix mètres environ et à chaque changement de terrain. Les résultats de ces recherches seront consignés dans une monographie géologique du tunnel et de la région du Simplon. 1 Actes Soc. helv. se. nat. Neuchâtel 1899, IX-XIX. 2 E. Renevier. Etude géologique du tunnel du Simplon. Eclogœ geol. helv. VI. 1899. 31-34. PENDANT L'ANNÉE 1899. 151 Un certain nombre de collections comprenant 200- 300 échantillons seront réunies pour être mis à la dis- position des musées, instituts, etc. Alpes. Alpes calcaires. Préalpes et klippcs. — La publication de M. Schardt sur les régions exotiques du versant N des Alpes suis- ses (voir Revue géologique pour 1898) a été soumise par M. Haug ' à une série de critiques tendant à réfu- ter la théorie du charriage des Préalpes et des klippes (voir Revue géologique pour 1 893, p. 1 3). La discussion proprement dite de cette théorie est divisée en deux chapitres : les arguments stratigraphi- ques et les arguments tectoniques. M. Haug oppose à l'hypothèse du charriage des Préalpes trois propositions inverses à celles émises par M. Schardt : l° Le contraste des terrains de part et d'autre du contact des Préalpes et des Hautes Alpes est bien moins frappant qu'on ne l'avait prétendu. 2° On constate dans la zone centrale ou méridionale des Alpes l'absence de presque tous les terrains sédi- mentaires des Préalpes, et réciproquement dans les Préalpes l'absence des sédiments les plus caractéris- tiques du versant S des Alpes. 3° Un très grand nombre de sédiments identiques ou semblables à ceux des Préalpes existent, in situ, sur le versant occidental et septentrional des Alpes et même dans le Jura. 1 E. Haug. Les régions dites exotiques du versant N des Alpes suisses. Bull Soc. vaud.sc. nat. XXXV. 1899. 114-161. I 52 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE Nous ne pouvons naturellement pas suivre les détails de la discussion développée par M. Haug. Il nous suffit de dire que tous les terrains depuis le Trias jusqu'au Tertiaire lui fournissent des arguments absolument incontestables à ses yeux pour battre en brèche l'hypo- thèse du charriage lointain des Préalpes, depuis une région centrale ou méridionale des Alpes. Tout le pousse vers la démonstration que les Préalpes sont bien in situ sur le versant N des Alpes, et que les couches qui les composent offrent des passages qui rendent abso- lument inutile la grande dislocation imaginée par M. Schardt. Les arguments tectoniques de M. Schardt ne parais- sent aucunement probants à M. Haug. L'absence de charnière anticlinale sur le bord nord, l'absence du flanc inverse laminé, l'absence de racine connue, sont pour lui autant de faits qui parlent contre le charriage. Aucune preuve de l'existence d'un substratum tertiaire sous la nappe mésozoïque des Préalpes n'a pu être fournie jusqu'ici. Aussi M. Haug croit-il pouvoir expli- quer beaucoup plus facilement la structure tectonique des Préalpes par l'hypothèse d'un éventail composé imbriqué. Il trouve des arguments pour cette explica- tion dans l'analyse qu'il fait de diverses régions des Préalpes, en particulier des deux flancs de la vallée du Rhône, où les plis de la zone extérieure viennent de part et d'autre converger vers ceux de la zone interne (zone des cols), qui sont déversés en sens inverse. Le Chamossaire d'une part et le massif de Treveneusaz d'autre part, offrent des plis à déverse- ment périphériques ; il y aurait donc impossibilité de raccorder les plis de part et d'autre de la vallée du Rhône. pendant l'année 1899. 153 M. Haug parle en dernier lien des arguments tirés des terrains tertiaires, arguments qui lui paraissent aussi peu probants que le reste. La présence dans les poudingues de la mollasse rouge de galets prove- nant des Préalpes lui sert d'argument préremptoire pour soutenir qu'à l'époque aquitanienne les Préalpes occupaient déjà la position actuelle et qu'elles n'ont pas pu être poussées sur la mollasse rouge postérieu- rement à son dépôt, le charriage datant de l'époque du Flysch. La mollasse rouge a dû recouvrir autrefois toutes les Préalpes ou du moins pénétrer dans un golfe étroit sur l'emplacement de la vallée du Rhône. M. Haug conclut que les arguments présentés par M. Schardt à l'appui de l'hypothèse du charriage n'ont aucune valeur démonstrative, que les faits d'ordre stratigraphique sont en opposition formelle avec les assertions de ce dernier, enfin que les faits d'ordre tectonique peuvent aussi bien être interprétés en faveur de l'hypothèse d'un éventail composé imbrigué. M. E. Hugi 1 , qui a entrepris une étude complète sur la région des klippes des environs du Giswylerstock, a fait connaître les premiers résultats de ses recherches. La région étudiée représente le groupe le plus occi- dental de la traînée de Klippes de la Suisse centrale. Elle offre une grande analogie avec la région d'Iberg. On y peut distinguer trois éléments distincts : le Giswylerstock avec ses appendices, le Janzimattberg et la Rothspitz. Tous reposent sur le Tertiaire et leCréta- cique à faciès helvétique. Ces trois klippes ne sont pas 1 E. Hugi. Vorlaufige Notiz ûber TJntersuckungen im Klippen- gebiet des Gisvylerstockes. Mitteil. cl Naturf. Gesellsch. Bern. 1898. 59-65. 154 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE formées par des terrains du même âge. Le Giswylerstock est formé par du Trias, le Jânzimattberg par du Dog- ger, enfin la Rothspitz par du Malm et du Crétacique. A la Rothspitz, où le Malm est accompagné de Néoco- mien (Berrias) et de calcaire crétacique rouge, la série est renversée. L'Iânzimattklippe forme un faible syn- clinal, enfin le Trias du Stock lui-même est essentielle- ment du Hauptdolomit. Mais à côté de cette dernière roche ordinairement stérile, l'auteur est parvenu à distinguer un faciès également dolomitique avec Diplo- pores, ainsi qu'un calcaire moins magnésien avec Retzda trigonella indiquant l'âge du Conchylien. Au point de vue tectonique, l'auteur admet incontestable- ment pour ces klippes la nature de lambeaux sans racines, à faciès préalpin, reposant librement sur le Tertiaire ou le Crétacique à faciès helvétique. Il résulte d'un aperçu préliminaire de M. A. Tobler 1 sur la région des Klippes de la Suisse centrale, que ces lambeaux offrent, comme la région des Préalpes, deux zones de faciès distincts. La zone extérieure des Préalpes avec Dogger à Zoophycos a pour représentants dans la région des klippes le Buochserhorn, le Stanserhorn, U Rothspitz, la Chevenalp, etc. A la zone interne avec couches à Mytilus et brèche de la Horntluh correspondent les klippes des Mythen, d'Iberg et du Giswylerstock. Alpes glaronnaises. — M. Baltzer 2 a opposé à l'ex- plication de la tectonique du Glàrnisch par M. Roth- pletz une série d'objections. Il est d'accord avec ce 1 A. Tobler. Vorlàufige Mitteilung ùber die Géologie der Klippen am Vierwaldstâttersee. Eclogœ geol. helv. VI. 1899. 7-14. 2 A. Baltzer. Zum geologischen Bau des Glàrnisch. Zeitschr. deutsch. geol. GeseUsch. LI. 1899, 327-334. pendant l'année 1899. 155 dernier quant au fait de l'existence de répétitions des mêmes terrains dans le socle comme dans la partie supérieure de cette montagne. Mais contrairement à M. Rothpletz, qui explique les répétitions par des che- vauchements écaillés, M. Baltzer maintient son ancienne explication qui les attribue à des plis couchés et des plisfailles. Le chevauchement du sommet, en particu- lier, n'a aucune raison d'être. M. Baltzer ne croit pas à la superposition de plusieurs lames chevauchées, venues de directions différentes. Le Glârnisch fait partie du grand pli glaronnais et n'offre dans sa tectonique rien qui justifie l'hypothèse de ces écailles de glissement superposées. Les chevauchements, s'il yen a, ne jouent qu'un rôle très subordonné. Alpes grisonnes et Alpes orientales. — Les études que M. Lorenz 1 a entreprises au Flâscherberg (Gri- sons), sur la limite des faciès helvétique et austro-alpin, l'ont amené à reconnaître là deux systèmes de plisse- ments. Le premier, dirigé d'abord O-E, puis NE-SO, enfin de nouveau W-E, décrit un arc de cercle presque fermé, avec renversement du côté concave. Le célèbre double pli glaronnais serait en réalité un pli en arc de cercle de 180° se prolongeant vers l'O en deux axes parallèles, déversés tous deux vers l'intérieur. Quant aux plis du second système, ils ont la direction de l'ali- gnement de la chaîne des Alpes. M. Vaughan Jennings* a étudié en détail la struc- 1 D r Th. Lorenz. Geologische Studien im Grenzgebiet zwischen helvetischer und ostalpiner Faciès. G. B. Soc. lielv. se. nat. 1899. Eclogœ geol. helv. II. 155. Arch. Genève. III. 481. 2 A. Vaughan Jennings. The Geology of the Davos District. Quart. Journal of the Geol. Soc. Lonclon. LV. 1899. 381-412. 2 planches. 1 56 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE ture géologique de la région de Davos et en a donné une esquisse de carte géologique avec plusieurs profils accompagnant une description très complète. La région qui fait l'objet de cette étude se trouve au S-E de la zone des schistes grisons qui s'étendent depuis le pied du Rhœticon jusqu'au Rhin moyen et qui sont attribués par les uns au Flysch par les autres au Lias. L'auteur laisse cette question ouverte. Quoi qu'il en soit, les montagnes qui bordent la vallée de Davos sont de composition tout autre et se trouvent vis-à-vis de cette masse de schites gris dans une situation des plus singulières, que nous voyons pour la première fois représentée par des profils con- formes aux vues actuelles sur les dislocations alpines. L'auteur énumère d'abord les terrains constitutifs qu'il décrit sommairement en les divisant en forma- tions à grande extention et d'âge déterminé et en for- mations à extension limitée d'âge le plus souvent incer- tain. a. Hoches de grande extension. Schistes cristallins anciens. Schistes grisons (Flysch ou Lias ? Bùndner Schiefer). Trias. Rhétien à Calamophyllia et Lithodendron. Dolomie principale (Hauptdolomit). Cornieule supérieure Calcaire de l'Arlberg I Schistes de Partnach f Mittelbindungen Calcaire de Virgloria ( (Theobald). Schistes rubanés 1 Cornieule inférieure / Verrucano. Schistes de Casanna. PENDANT L'ANNÉE 1899. I o7 b. Roches à extension limitée se trouvant en forme de lambeaux. Serpentine. Schistes rouges et verts. Grès ophicalcaires. Silex à radiolaires. Brèches poligéniques. Diabases et variolites. Granité à talc (Talcquartzite, aplite). La tectonique de cette région est des plus étranges. Au sud de la grande ligne de contact des schistes gri- sons, les roches de la première catégorie forment une succession de replis tous franchement déjetés et même déversés vers le N. Us sont d'abord étroits, comme écrasés et laminés, puis prennent plus au sud une enver- gure plus grande. Le centre des anticlinaux paraît être formé par les schistes cristallins (paléozoïque ancien) et les schistes de Casanna, tandis que leur flanquement et les synclinaux sont constitués par le Trias avec le Rhétien comme terme le plus récent. Les abords de la ligne de contact avec la région des schistes grisons sont surtout remarquables par la pré- sence de nombreux lambeaux de roches de la 2 me caté- gorie qui y forment des zones étroites et des lambeaux souvent peu étendus. La serpentine y atteint le plus fort développement. C'est la zone de rupture (Anbruch- zone) de M. Steinmann (voir Bévue géologique pour 1897). Le contact entre la région plissée et la masse de schistes grisons est en effet une zone de recouvre- ment des mieux caractérisées. Les brèches polygé- niques et les brèches cristallines sont considérées par \ 58 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE l'auteur comme étant dues au frottement des roches le long des plans de glissement. Les schistes avec silex à radiolaires paraissent intercalés entre le Verrucano et le Trias. Les schistes rouges et verts s'expliqueraient par l'intrusion d'un magma péridotique le long de cette ligne de rupture. Ces schistes sont formés tantôt d'étroites lamelles de serpentine et de marne rouge, tantôt de bandes calcaires rouges avec serpentine, tantôt des trois éléments confusément associés et injectés de calcite. Le schiste rouge avec silex à radiolaires est altéré de la même manière. Si ce dernier est plus récent que le Trias, il doit en être de même pour la serpentine. Mais si d'autre part la nature du pli (Todt- Alp et Schwarzhorn) est bien telle que le représente le profil de l'auteur, il n'y a aucune raison pour affir- mer l'âge posttriasique de la serpentine ; rien ne prouve cependant que cette intrusion n'est pas posttriasique ou même postcrétacique. M. Tarnuzzer' a décrit la situation tectonique du Rhœticon oriental, notamment de la vallée de Gafien de laPlattenfluh, du Râtschen et du Madrishorn. Les terrains constitutifs de la vallée du Gafien sont les schistes du Flysch avec nombreux fucoïdes, supportant des calcaires crétaciques et jurassiques (Urgonien supé- rieur, et Tithonique inférieur), suivis des couches de Ca- sanna et de schistes amphiboliques avec gneiss. L'ensem- ble de ces terrains est donc en ordre renversé. A la Plat- tenfluh et au Hochstelli se trouvent surtout des couches 1 Tarnutzer. Neue Beitrage zur Géologie u. Pétrographie des oestl. Rhâtikons. Jahresber. der naturf. Gesellsch. Graulnuidens, 1899. pendant l'année 1899. 159 triasiques formées de qnartzites, de schistes bariolés de rouge et de vert, de schistes calcaires (c. de Virgloria); les couches de Casanna, des schistes micacés et amphi- boliques avec des gneiss les recouvrent de môme. Plus haut, au-dessus des Gafîenplatten, les schistes amphi- boliques renferment plusieurs intercalations de calcaire dolomitique (jurassique-crétacique d'après M. Tarnuz- zer), localement à l'état de cornieule. Cette succession de lambeaux calcaires qui ont évidemment été entraînés par la dislocation, se poursuit sur plus de 1500 m. Des dislocations du genre des décrochements (Ouer- verschiebungen), ont sans doute contribué à la sépa- ration de ces lambeaux. L'auteur voit dans le Rhaeticon des ruptures longitudinales et transversales qui déli- mitent un champ d'effondrement, ainsi que l'a déjà exprimé M. de Mojsisovics. Au Râtschen et Madrishorn on trouve également des calcaires et dolomies crétaciques-jurassiques suivies vers l'Est de schistes et divers calcaires triasiques, de Ver- rucano et de lambeaux détachés des premiers calcaires et englobés dans des schistes cristallins (schistes de Casanna pro parle) avec des schistes amphiboliques à zoïsite et des gneiss granatifères. M. Bodmer-Beder qui a fait une analyse chimique et pétrographique microscopique de plusieurs de ces roches, est arrivé aux conclusions suivantes : La dolomie est riche en carbonate de magnésie ; le schiste de Casanna transformé en schiste séricitique syénitique dériverait du schiste amphibolique àzoïsites, qui résulterait lui-même d'une roche syénitique lam- prophyrique (faciès filonien ou marginal) sans quartz. Le gneiss à muscovite granatifère résulterait d'une syé- nite ou d'un granité potassique. 160 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE Nous mentionnerons ici une notice relative à une région située en dehors de nos frontières. Il s'agit de la tectonique des Dolomies du Tyrol des environs du passage de Grôden et du massif de Sella dont M ls Ogilvie ' décrit les accidents nombreux et compliqués. Alpes cristallines. — Nous devons à M. Salomon 2 diverses observations sur le massif du Saint-Gothard. Le gneiss du Gamsboden et celui de la Fibbia lui parais- sent appartenir à un seul massif de roches de profon- deur, qui peuvent avoir été primitivement déjà dis- tinctes, mais qui doivent leur différenciation actuelle surtout à une action différente de la pression tectonique. Cette manière de voir est non seulement appuyée par les caractères macroscopiques, mais aussi par l'examen microscopique. La comparaison du massif du Saint-Gothard avec celui de l'Adamello amène l'auteur à la conviction que pour l'un et pour l'autre la structure en éventail ne résulte pas exclusivement d'un écrasement du massif, mais que primitivement déjà les intrusions granitiques ont rempli des espaces en forme d'entonnoir ou plutôt en forme de coin. La stratification en éventail est réel- lement primaire et représente un clivage par contraction qui s'est produit parallèlement au contact avec la roche encaissante. Certains massifs cristallins présentent dis- tinctement cette structure, d'autres pas. Cela provient 1 Maria M. Ogilvie (Mrs Gordon). The Torsionstructure of the Dolomite. Quart. Journ. of the Geol. Soc. Lonclon, 1S99, LI. 560- G34. 2 D r W. Salomon. Neue Beobaehtungen der Gebieten des Ada- mellound des Sanct-Gothards. Sitzungsber. cl. Akad.d. Wissensch. Berlin. 19 janv. 1899, 27-41. PENDANT L'ANNÉE 1899. ICI de ce que chez les premiers la partie supérieure a déjà été enlevée par l'érosion, tandis que chez les derniers elle est à peine découverte. La plupart des massifs centraux des Alpes suisses diffèrent de celui de l'Adamello parce que, après l'intrusion du magma granitique, ils furent profondé- ment modifiés par le dynamométamorphisme. Ce ne sont donc pas des batholites dans le sens que M. Suess donne à ce mot, mais plutôt des laccolites ou une forme très analogue. Quant à l'âge de la formation des massifs cristallins des Alpes, l'auteur émet une opinion vraiment nou- velle, car il met hardiment en doute la doctrine qui a eu cours jusqu'ici de l'âge au moins triasique ou pré- triasique des massifs granitiques alpins, en admettant la possibilité de leur âge tertiaire. Il se base surtout sur la possibilité d'attribuer à des gneiss primitifs les galets du Verrucano que l'on avait considérés jusqu'ici comme étant de la protogine. Si l'époque des dislocations car- bonifères a été accompagnée d'intrusions de masses batholitiques, pourquoi refuserait-on ce phénomène à la phase des dislocations tertiaires. On peut donc à priori admettre que si certains massifs centraux alpins sont anciens, soit paléozoïques (l'auteur considère comme tels les massifs du Mont-Blanc et du Tessin), d'autres sont par contre tertiaires. Jura et Plateau. Carte géologique du Jura. — Nous signalons le pre- mier numéro des Notices explicatives qui accompa- gneront dorénavant les feuilles de la carte géologique Archives, t. X. — Août 1900. 12 1 <>2 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE de la Suisse en dehors des volumes de texte descriptif. Ce fascicule concerne la feuille XVI et a été rédigé par MM. Renevier et Schardt 1 . Cette carte, nouvellement re visée et publiée en 2 me édition, comprend les deux rives du lac Léman, une partie du Jura, du canton de Vaud et du département de l'Ain, ainsi qu'une importante partie des Alpes du Chablais. Cette dernière région a été coloriée d'après les levés de MM. Renevier et Lugeon, empruntés à la carte géologique de la France (feuilles 1 50 et \ 60) ; le reste a été revisé ou relevé à neuf par M. H. Schardt. La notice explicative donne un court aperçu tecto- nique sur chacune de ces régions et une courte diagnose de la série des terrains constitutifs. Introduction par E. Renevier. Jura et plateau tertiaire par H. Schardt. Préalpes du Chablais par E. Renevier. Comparée avec l'ancienne édition due à A. Jaccard, cette nouvelle carte montre un progrès marqué, en raison du développement de la science en général, sur- tout en ce qui concerne la distinction des terrains qua- ternaires, soit aussi en raison des excellentes cartes topographiques (I : 50000 et 1 : 25000) à courbes de niveau qui ont servi de base aux levés nouveaux. L'impression en couleur est également bien supérieure à celle de l'ancienne édition. Jura vaudois et neuchâtelois. — Les excursions de la Société géologique suisse, sous la conduite de MM. Schardt, Baumrerger et Rittener 2 ont permis de 1 Carte géologique de la Suisse au 1 : 100000. Notice explica- tive de la feuille XVI, 2 e édition. Eclogœ geol. heiv. VI, 82-111. 2 H. Schardt. Compte rendu des excursions géologiques du 30 et 31 juillet et du 2-5 août 1899. Eclogœ geol. helv. VI, 124-156. 3 planches. pendant l'année 1899. 163 constater les faits suivants concernant divers accidents tectoniques du Jura. 1 . Les poches hauteriviennes des bords du lac de Bienne sont bien le résultat de glissements du haut en bas de paquets de marne hauterivienne avec débris d'autres étages du Néocomien. Les glissements de lames importantes de calcaire valangien dans le même sens expliquent à la fois les mouvements de la marne qui a dû glisser en même temps ou préalablement et la fermeture de certaines poches par du calcaire valan- gien, ainsi que l'admettent Baumberger et Schardt. Le phénomène glaciaire paraît n'être pour rien dans la formation de ces enclaves qui s'est produite antérieu- rement. 2. La réalité de l'intercalation par glissement d'une lame de calcaire cénomanien avec un lambeau de cal- caire limoniteux valangien dans la marne hauterivienne à Cressier (Schardt). 3. L'existence d'une poche remplie de marne grise hauterivienne avec blocage de Valangien et de Pierre jaune, dans le Valangien inférieur, aux Fahys sur INeu- châtel. Stries de glissement dans le sens de la pente (Schardt et Béguin). 4. L'existence d'un chevauchement important par pli-faille sur le bord S-E du synclinal de Rochefort, Champ-du-Moulin, Val de Travers, mettant en contact le malm (Kimmeridgien ou Séquanien) avec le Haute- rivien, l'Urgonien ou le Tertiaire. Ce chevauchement atteint son plus grand développement le long du Val de Travers entre la Presta et Buttes. Un petit synclinal accessoire (Combe des Ruil Hères) suit parallèlement en amont de ce chevauchement et s'éteint avec lui ; c'est 164 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE donc un résultat accessoire à ce mouvement horizon- tal (Schardt). 5. Existence de petits décrochements par déjette- ment inégal du Valangien du flanc S-E du synclinal de Noirvaux, et, près de la Vraconne d'un pli-faille avec décrochements latéraux, mettant en contact l'Argovien et le Néocomien (Rittener). 6. Présence de lambeaux de mollasse marine à 1 330 mètres d'altitude au NO de l'arête des Aiguilles de Baulmes (Rittener). 7. Existence d'un lambeau de recouvrement de malm (Portlandien) sur la marne miocène entre Buttes et Fleurier produit par glissement spontané d'une lame de jurassique détachée du flanc de la voûte du Chapeau de Napoléon (Baltzer-Schardt). 8. Lamination par écrasement glaciaire des argiles tertiaires (Aquitanien) dans l'exploitation de la Tuilerie de Alôtiers (Schardt). Jura bàlois. — Il résulte des études de M. Buxtorf 1 qu'une partie du Jura tabulaire bàlois est parcourue par des failles parallèles atteignant le Jurassique, tan- dis que le Tertiaire recouvre les couches ainsi rompues sans être affecté. Donc les failles sont prémiocènes ou miocènes anciennes. Le rejet de ces ruptures se trouve alternativement d'un côté ou de l'autre. Après leur formation, le mio- cène s'est déposé sur la surface abrasée et ce n'est que plus tard que se sont développés les plissements et les plis-faille. La direction et la fréquence de ces ruptures 1 A. Buxtorf. Ueber vor- oder alt-miocàne Verwerfungen im Basler Tafel-Jura. Eclogœ geol. helv., VI, 176-177. PENDANT l'année 1899. 165 est dans une relation très manifeste avec les ruptures qui ont créé la vallée du Rhin. Poches hauteriviennes du Jura rernois. M. G. Steinmann 1 a émis au sujet de la genèse des enclaves ou poches hauteriviennes dans le Valangien inférieur du bord du lac de Bienne une nouvelle hypo- thèse, et considère ces intercalations comme résultant du refoulement glaciaire (Glaciale Stauchungserschei- nungen). L'auteur reconnaît d'emblée les faits énoncés dans la notice de MM. Schardt et Baumberger sur laquelle il s'appuie d'ailleurs, mais il voit des motifs pour inter- préter autrement que ne l'ont fait ces auteurs la signi- fication de ces faits. (Voir Revue géologique pour 1895, p. 99; Eclogœgeol. helv. V, 1898, 159 et Bull. Soc. vaud. se. nat. 1896, 247-288). M. Steinmann conteste que la situation tectonique de la chaîne du lac et du palier de Gaicht-Gottstatt soit assez disloquée pour que l'on puisse s'attendre à y trouver des complications comme les poches hauteri- viennes; il n'y a ni plis-failles, ni effondrement comme dans le Jura septentrional. D'ailleurs la formation des poches devrait tomber dans l'époque du Tertiaire récent alors que les terrains mesozoïques étaient encore recouverts par une nappe continue de terrains ter- tiaires. Le mécanisme du recouvrement des poches par un 1 G. Steinmann. Ueber glaciale Staucliungserscheinungen (sogen. Taschem am Bieler See. N. Jakrb. f. Min. Geol. etc. 1899, I, 215-230. I 66 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE glissement du toit de marbre bâtard paraît à M. Stein- mann assez improbable, bien qu'il n'en nie pas la pos- sibilité. Il conclut que ce ne sont pas des phénomènes tectonicfues, ni des phénomènes de glissement qui ont produit la formation des poches, et base ses explica- tions sur les faits suivants : 1 . Les changements brusques du caractère des dis- locations de cette région, pour autant qu'ils ne se ratta- chent pas aux plissements. Ces dislocations ne se laissent pas expliquer par effondrement ou glissement, mais seulement par une pression ayant agi de l'exté- rieur et d'en haut. 2. La restriction de ce phénomène à une région comprise dans une partie toute spéciale de l'aire de la dernière glaciation. Partant de ces considérations, l'auteur rappelle la faible profondeur à laquelle se rencontrent les acci- dents, la nécessité de les retrouver partout où existent des plis en genou et des couches très inclinées, si cette circonstance était réellement en relation causale avec la formation des poches. Il s'agit d'ailleurs d'accidents d'une faible extension horizontale. Des accidents semblables se retrouvent d'ailleurs dans le phénomène de refoulement glaciaire (Glacialstau- chung). Si l'on tient compte que la région du lac de Bienne était justement au point de convergence des lignes de force des glaciers du Rhône, de la Sari ne et de l'Aar, on comprendra, selon l'auteur, que ce ne peut être que la pression de la glace qui a introduit et pétri ces marnes et autres débris dans les fissures du marbre bâtard; même les remplissages des poches pendant l'année 1899. 167 n'offrant qu'une 'faible ouverture peuvent, selon M. Steinmann, s'expliquer facilement par ce procédé. IT MINÉRALOGIE ET PÉTROGRAPHIE Minéralogie. M. Grubenmann 1 a décrit plusieurs échantillons de cristal de roche, renfermant des aiguilles de rutile. L'auteur rappelle que le cristal de roche que l'on pré- sente comme type de la pureté est loin de mériter tou- jours ce qualificatif, qu'au contraire le cristal en appa- rence le plus limpide est toujours rempli d'impuretés, vésicules remplis de liquides (C0 2 ). Cela est à plus forte raison le cas des cristaux colorés, sans qu'il soit tou- jours possible de se renseigner sur la nature de la matière colorante qui est disséminée à l'état de fine division dans la masse du cristal. Le chatoiement des cristaux (Bronzite, Labrador), l'astérisme de certains micas est dû à des inclusions d'aiguilles microscopiques, de paillettes d'oligiste ou d'aiguilles de rutile. Le quartz, qui peut se former de diverses manières, est le plus souvent rempli d' « impuretés », c'est-à- dire d'autres minéraux qui se sont formés en même temps que lui et ont été englobés dans sa masse quel- 1 D r U. Grubenmann. Ueber die Rutilnadeln einschliessenden Bergkrystalle von Piz Aul im Biïndneroberlande. Nenjahrsblatt der Zùrch. Naturf. Gesellsch. 1899. 1 68 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE quefois en s'orientant régulièrement. Les plus fré- quentes de ces inclusions sont : Chlorite, actinote(Prasen), crocodylite (œil de tigre), épidote, turmaline, antimonite. L'inclusion la plus fré- quente et la plus intéressante est le rutile. Les cristaux étudiés par l'auteur proviennent du Piz Aul (Val Lugnez) dans les Grisons. On en a trouvé plus de 300 qui ont été pour la plupart acquis pour la col- lection de Técole polytechnique. Le gisement se trouve au N de la Furcla de Patnaul (2777 m.), dans une fissure traversant un promontoire du Piz Aul, formé de schistes grisons. La fissure est à peu près transversale à la direction des couches et a un écartement de 40 cm. avec une profondeur de près de 6 m. Les cristaux qui garnissaient la fissure étaient tous remplis d'aiguilles de rutile et gisaient de plus dans un véritable lit de rutile. Le plus grand cristal a 32 cm. de haut et 42 cm. de pourtour. Le rutile donne à ces cristaux un éclat doré merveilleux. M. Grubenmann décrit les caractères cris- tallographiques de plusieurs parmi les plus remar- quables de ces cristaux. Les quartz rutilifères ne sont point rares, mais il y en a peu qui renferment autant de rutile que ceux du Piz Aul. Leur formation peut s'expliquer, si l'on tient compte du fait que les schistes grisons renferment sou- vent une multitude de cristaux aciculaires de rutile. Comme au Piz Aul, les cristaux étaient enveloppés dans un véritable lit d'aiguilles libres de rutile, on comprend sans peine comment l'eau d'infiltration qui a fait naître les deux sortes de cristallisations a pu provoquer la formation de ces intéressants quartz rutilifères. Les pendant l'année 1899. 169 surfaces rhomboè'driques du quartz ont souvent produit une influence orientante sur la formation des aiguilles du rutile. Souvent aussi, celles-ci sont disséminées dans le quartz sans direction déterminée. La galerie parallèle du tunnel du Simplon creusée du côté sud dans le gneiss granitoïde d'Antigorio a ren- contré à 293 m. du portail une fissure presque verticale et transversale à la direction du tunnel. Cette crevasse, large de I à 8 cm., était remplie d'une matière pâteuse blanche de la consistance de l'empois d'amidon ou de la vaseline. M. Spezia 1 , qui a examiné la composition de cette substance, l'a qualifiée de silice gélatineuse. Cette matière contient une très forte proportion d'eau. 8,07 1 gr. ont été réduits après dessèchement à '100° pendant huit heures à 2,721 gr. Une grande par- tie de l'eau s'évapore déjà à la température ordinaire. L'analyse a donné : 57,53 % de silice, 38,02 % d'alumine et 4,45 '/, de calcaire et magnésie. Cela ne parait pas être un hydrosilicate d'alumine ; l'auteur pense plutôt que c'est un mélange mécanique de silice hydratée et d'alumine hydratée à l'état de gélatine. On trouve à l'intérieur de la masse gélatineuse de très petits cristaux de quartz ne dépassant guère I mm. et des rhomboèdres tout aussi petits, rappelant la forme des cristaux de dolomite. Ces derniers se composent de 59,55 °/ de carbonate de calcium, 20,90 °/ cle carbonate de magnésie et 19,55 °/ de carbonate de 1 G. Spezia. Sopra un deposito cli quarzo et cli silice gelatinosa, trofato nel Trafore del Sempione. Acad. B. dél Scienze di Torino. XXXIV. 1899, 14 mai. 170 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE ter. La composition de ce minéral correspond donc à l'ankerite. MM. Duparc etPEARCE 1 ont étudié les conditions dans lesquelles se forment les zones d'accroissement concen- triques de certains feldspaths plagioclases. Bien qu'ayant trait à des roches provenant d'Algérie, nous tenons à mentionner ici au moins les conclusions très abrégées de ce travail, l'ait au laboratoire de l'Université de Genève. 1. Dans les feldspath de première consolidation, il y a une grande variété de composition. Les divers cristaux peuvent offrir des zones d'accroissement variant du labrador à l'andésine, ou même jusqu'à l'anorthite. Cette succession n'est pas la même chez tous ; il y a en somme presque autant de feldspaths différents que d'individus. 2. La succession des zones concentriques chez des individus de même dimension et d'égal développement faisant partie d'une même roche, n'est pas nécessaire- ment partout la même. Parfois, la zone périphérique est plus acide que le noyau, d'autre fois c'est le con- traire. Il en résulte que dans un même magma des feldspaths de basicité différente peuvent se ségréger en même temps. 3. La succession des zones n'offre pas davantage, dans un même cristal, une série uniforme. Elle peut varier suivant les directions. 4. Souvent on observe des alternances de deux feldspaths seulement, 1 Note sur la composition des zones d'accroissement concen- triques de certains plagioclases. Archives Genève. VIII, 1899, 16-30. PENDANT L'ANNÉE 1899. 171 5. Chez des cristaux de grandes dimensions et à nombreuses zones, les termes les plus acides ou les plus basiques ne se trouvent ni au centre ni à la péri- phérie, mais plutôt entre deux, PÉTROGRAPHIE. M. Alr. Brun ' a décrit des roches gabbroïdes du massif du Cervin. Cette cime otïre un double repli très remarquable en forme de faucille indiqué par l'affleurement d'une roche foncée, peut-être un gneiss amphibolique. Les roches nouvellement constatées sont : I . Peridotite à amphibole sans feldspath existantdans l'arête de Zmutt. C'est la roche la plus basique du massif avec la composition chimique suivante : Cette roche est peu métamorphosée. 2. Gabbro à olivine, dont le gisement est dans la paroi de l'arête de Zmutt, dominant le point 2962 m. L'olivine est globuleuse, gris verdàtre, la cristallisation de la roche est moins prononcée que dans la peridotite. Il y a en outre dans la paroi de SO à l'altitude de 3300 m. et dans l'éperon à 2962 m., un gabbro blanc 1 Alb. Brun. Peridotite et Gabbro du Matterhorn. Archives Genève VII. 1899. p. 61 172 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE sans olivine (Euphotide de Giordano). Il est composé de feldspath labrador zoisitisé et de diallage. Au sommet même du Cervin, il existe : Au sommet suisse: 1° Une roche noire à zoïsite, trémolite, talc et diallage brun. 2° Une microgranulite (aplite), avec larges liions d'amphibole verte. 3° Un schiste très talqueux. Au sommet italien : Une roche jaunâtre à zoïsite, trémo- lite et diallage. M. Bodmer-Beder 1 a examiné plusieurs roches du Rhaeticon dont il a été question dans la partie tecto- nique (page 1 59). Le schiste amphibolique à zoïsite de Auf den Bân- dern se compose essentiellement d'amphibole, feld- spath, zoïsite, épidote, peu de quartz, d'ilménite, magnétite, titanite, mica, biotite, chlorite, grenat, zircon, rutile. C'est une roche à structure laminée fibreuse et ondu- leuse. Dans cet état, il est difficile de se faire une idée de sa structure et de sa composition primitive. Elle présente quelque analogie avec le groupe des lampro- phyres de la série des minettes-kersantites et il est très possible que ce schiste amphibolique à zoïsite résulte par dynamometamorphose d'une roche lamprophyrique (voir l'analyse plus bas). Le schiste de Casanna du même endroit offre sous le microscope une pâte composée de quartz opale con- tenant des grains de viridite (?), et de fer oxydé (magnétite ou limonite). Dans cette pâte se trouve du 1 Beitràge zur Géologie u. Pétrographie d. ôstl. Rhàtikon. loc. cit. Jakresber. d. naturf. Gesellsch. Graubùnden. 1899. Voir aussi N. Jahrb. f. Min. Geol. u. Palœontol. 1900. I, 120-128. PENDANT L ANNEE 1899. 173 quartz en grains anguleux ou peu arrondis accompagné de pyrite, graphitoïde, oligiste, magnétite, apatite, muscovite et biotite, titanite, rutile, turmaline, etc. L'analyse chimique (voir plus bas), permet de qua- lifier cette roche comme une phyllade syénitique, résul- tant d'une sédimentation sous-marine. Elle se rappro- che des arkoses, particulièrement du grès de Grôden, qui forment ordinairement le toit des schistes de Casanna dans le Tyrol méridional. La présence de minéraux de contact (turmaline) et la composition chimique qui se rapproche de celle des spilosites et cornéennes résultant par métamorphose de contact de schistes argileux avec du granité, des diabases, etc., permettent également de penser à une action de métamorphose de contact. Cette roche pourrait donc bien résulter de la sédimen- tation des détritus du schiste amphibolique à zoïsite modifiée ensuite par métamorphose du contact. Voici l'analyse chimique de ces deux roches, en pré- sence des analyses des roches de comparaison les pins rapprochés : 174 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE Le gneiss granatifère à muscovite qui recouvre la roche précédente est fortement comprimé et laminé. Il contient du feldspath andésine et des feldspaths potas- siques, ces derniers en prédominance, à côté de quel- ques feldspaths plus basiques que l'andésine. On y a reconnu en outre de la séricite, de la muscovite avec aiguilles de rutile, un mica sodique (paragonite), un mica verdàtre fortement chloritisé, de l'amphibole verte, du quartz, puis épidote, titanite, turmaline, grenats (almandin et grossulaire), apatite , zircon, oxyde de fer. On peut donc ranger cette roche dans la famille des gneiss micacês-fibro-ondulés et dans la série des gneiss granatifères à muscovite. Au point de vue chimique, cette roche dériverait d'une roche éruptive pauvre en quartz et riche en alcalis. Ce serait donc un orthogneiss. On se rappelle la description qu'avait publié M. de Fellenberg sur des fossiles enigmatiques ressemblant à des troncs d'arbres provenant du gneiss de Guttanen (vallée du Hasli), C. R. Soc. helv. se. nal. 1886, Genève; Archives de Genève 1886). Depuis lors, M. Baltzer a figuré cette formation étrange {Mat. carte géol. Suisse XXIV, 1888, p. 161-168) en émettant des doutes sur sa nature organique. M. Bonney(0«a/'f. Journ. 1892), a étudié la roche englobant le tronc ; il la considère comme un grès métamorphique d'âge carbonifère, ce qui cadrerait fort bien avec la présence de troncs de calamité fossile. Cependant, M. Baltzer avait déjà reconnu qu'aucune matière organique pouvant dériver d'un organisme n'entrait dans la composition du soi-disant tronc. Pour arriver à une démonstration plus explicite, PENDANT L'ANNÉE 1899. 175 M. de Fellenberg 1 a fait préparer une série de coupes à travers le bloc et le tronc. Il a en outre fait faire des coupes minces que M. Schmidt a examinées au micros- cope. Il résulterait de cet examen que contrairement à l'avis primitif les troncs ne sont pas formés de la même matière que la roche encaissante. C'est de l'amphibo- lite entourée d'une mince pellicule de biotite. Rien n'autorise à attribuer à cette formation une origine orga- nique ; c'est plutôt une inclusion amphibolique roulée et laminée pendant la dislocation. (A suivre.) 1 E. v. Fellenberg u. C. Schmidt. Neuere Untersuchungen iiber den sogen. Stamm im Gneisse von Guttanen Mitteil. naturf. Gesellsch. Bern. 1898. 81-93. 7 pi. en photogravure. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. Fr. Fichter et Em. Schiess. Sur quelques colorants de la série formazylique (Berichle, XXXIII, p. 747; Bàle). Les auteurs se sont proposé de préparer et d'étudier trois acides sulfoniques isomères du formazylbenzène, ces combinaisons étant peu connues jusqu'ici; ils ont donc fait des recherches avec le II p-sulfonate de sodium de formazyl- benzène 1 .N — NH.C 6 H 4 .S0 3 Na C 6 H 5 Cf \N = N.C 6 H 5 ainsi qu'avec le III p-sulfonate et le / m-sulfonate. Le premier de ces composés devrait se scinder, d'après les recherches deBamberger et Whadwright,sous l'action deH 2 S0 4 en phen- phényllriazine et acide sulfanilique ; on a retrouvé en effet dans le produit de la réaction la triazine, ainsi que de l'ani- line, mais pas d'acide sulfanilique. La scission hydrazonique, au moyen de la poudre de zinc et H 2 SO* donne lieu à la formation d'acide benzoylphénylhydrazine-sulfonique sym : et de phénylhydrazine. Le second colorant a donné les mê- mes résultats, tandis que le troisième est encore à l'étude. Soumis à l'oxydation au moyen de l'acide nilreux, les trois acides sulfoniques isomères ont donné des composés inco- lores, difficilement solubles, fondant à une température éle- 1 Voir pour la nomenclature de ces dérivés : Berichte, XXXI, p. 474. CHIMIE. 177 vée et qui. d'après les analyses, constituent les anhydrides internes des trois acides letrazoliumhydroxyde-sulfoniques correspondants. Les auteurs ont encore étudié le II phènyl, III a naphtfilformazylbenzène, ainsi que le 11 a naphtyl, III phénylformazylbenzène. C. Ris. Combinaisons sulfurées dérivées du p-amidophénol et de l'oxya/obenzene {Berkhte, XXXIII, p. 79G, Bàle). Lorsqu'on chauffe à 180-190° au bain d'huile, en remuant bien, 44 gr. de p-amidophénol, 40 gr. d'oxyazobenzène et 21 gr. de soufre, il y a réaction violente et dégagement d'une grande quantité de vapeurs ammoniacales et d'aniline; il ne se dégage pour ainsi dire pas de H 2 S et la réaction est ter- minée au bout de quelques beures. Le produit de la fusion traité à l'ébullilion par HC1 étendu, puis filtré, fournit envi- ion (50 gr. d'un composé que l'on précipite de la solution par addition d'acétate de soude; le résidu, dont le poids est de 20 gr. environ, est identique quant à ses propriétés à la matière colorante noire que l'on obtient en fondant de nou- veau le composé soluble. La nouvelle combinaison présente des propriétés caractéristiques et paraît être un produit inter- médiaire de la formation d'une matière colorante sulfurée noire. La réaction est générale, on peut remplacer le p-ami- dophénol par le m-amido-o-crésol ou la p-phénylène-diamine et Poxyazobenzène par d'autres composés oxyazoïques. L'auteur a recberché si le p-amidophénol seul, chauffé avec le soufre, ne donnerait pas un produit intermédiaire sem- blable; l'auteur a réussi en effet à en obtenir un dans cer- taines conditions, mais il a trouvé que le composé en ques- tion était différent de celui dont on vient de parler et aussi tout à fait différent du leucothionol (p-dioxythiodiphé- nylamine) dont on aurait dû attendre la formation d'après la théorie présentée par Vidal sur la constitution de sa ma- tière colorante. Le nouveau composé renferme en effet plus ilf soufre et plus d'azote; il est probable d'après ses caractè- res cbimiques qu'une partie du soufre y est liée à l'azote. Archives, t. X. — Août 1900. 13 178 BULLETIN SCIENTIFIQUE. J. Tambor. Sur quelques indogénides de la série dupyrazol (Berichte, XXXIII, p. 864 ; Berne). D'après Kesselkaul et Kostanecki, l'indigo renfermerait un noyau ouvert d'à napliloquinone et comme chromophore le groupement — GÛ.C : C.CO — On retrouve ce même grou- pement dans le bleu de pyrazol découvert par Knorr et l'on a constaté que celte matière colorante présente une grande analogie clans ses propriétés avec l'indigo. Knorr a montré en outre que le 1 phényl-3-méthyl-5-pyrazolon réagit de la même manière avec les aldéhydes et les cétones que le à in- doxyle et que les produits de condensation correspondent d'après l'enchaînement chimique aux indogénides delà série de l'indigo, constituant comme ces composés des substances colorées en rouge ou en jaune, Il a paru intéressant aux au- teurs d'étudier l'action des oxyaldéhydes et de leurs éthers sur le phénylméthylpyrazolon, afin de comparer les indogé- nides de la série du pyrazol aux composés renfermant le chromophore — GO.C : C — préparés par Kostanecki et ses élèves. Elles constituent des substances colorées en orange intense et beaucoup plus foncées que les indogénides et car- bindogénides correspondantes. En étudiant l'action du phénylméthylpyrazolon sur les oxyaldéhydes libres, on a observé que la réaction donne lieu à la formation de composés compliqués qui demandent en- core à être étudiés; elle est nette au contraire si, au lieu des oxyaldéhydes libres, on emploie leurs éthers. L'auteur a préparé en collaboration avec Ernst et Licinski toute une série de nouvelles substances en opérant avec les éthoxy- henzaldéhydes, l'aldéhyde anisique, la vanilline, le furfurol, etc.; on en trouvera la méthode de préparation et la des- cription dans la partie expérimentale du mémoire. B. von Harpe et St. von Kostanecki. Sur la 3-3' dioxyfla- vone (Berichte XXXIII, p. 322, Berne). Les auteurs ont préparé la 3-3' dioxyflavone en conden- sant la m-ethoxybenzaldéhyde avec l'élher monoéthylique CHIMIE. 179 de la résacétophénone, acétylant le produit obtenu, soit la 2 1 -oxy-3.4* diethoxychalkone, transformant le dérivé acé- tylé en dibromure, puis le traitant par la lessive de potasse en solution alcoolique; on obtient ainsi la 3-3 1 diethoxyfla- vone qui, chauffée avec HI conc. dans des conditions détermi- nées, fournit la 3 3 1 dioxyflavone OH co Ce composé, facilement soluble dans l'alcool, cristallise dans l'alcool étendu en jolies aiguilles blanches et brillantes, fusibles à 277-278°. Il se dissout dans la lessive de soude en jaune pâle, l'acide sulfurique conc. le colore en jaune, tandis que sa solution sulfurique paraît incolore et douée d'une fluorescence bleue. Le dérivé acétijlé est en aiguilles blan- ches, fusibles à 152-153° ; les auteurs ont aussi isolé du pro- duit de la réaction de HI sur la diélhoxyflavone la 3-éthoxy- 3 i -oxyflavone,{e\iû\el$ blancs fusibles à 263-264°, dont le dé- rivé acétylé est en aiguilles blanches et brillantes, fusibles à 126-127°. St. von Kostanecki et Th. Schmidt. Sur la 2.3 1 .4 1 trioxy- flavone (Berichte XXXIII. p. 326, Berne). On sait que les oxyflavones et les oxyflavanols renfermés dans les végétaux et se fixant sur mordants métalliques con- tiennent tous un noyau de résorcine ou de phloroglucine; les auteurs ont préparé une oxyflavone qui renferme un noyau d'hydroquinone et qui se fixe également sur mordant d'alumine en jaune pur. Cette observation confirme l'opi- nion émise par fvesselkaul et Kostanecki que les oxyflavones tuant sur mordants fournissent sur alumine des nuances jaunes (non pas oranges). La 2.3 t .4 1 trioxyflavone a été pré- parée en parlant de l'élher éthylique de l'aldéhyde proloca- téchique qui a été condensé en dérivé de la flavanone avec 1> O- i^l «3 • OS 00 ^h O !0 ■«* ! © © © © © -* , co -=* «jî là ià s» ■ o -* oo m zo oo ; îrâ -* ** -a* «s? «* • -*■ o- I I I I I : I s ■ 00 «H ÎO CO -eH 00 ; ;o t-C «j ^S ià :© • t-; 00 ÎO 00 -* O ; ;ô ;d r^ i-^ oô oî ' OS-rH^COOS — « Insolation. I . ç p r Dur. en heures. |~ "5 5 «# OS co O 3-1 «# cô *^ — , I" .— «C ; _ < 15^ g>i cô ci ~é 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 3-1 • «nOO ' OS OS -MO Os » ^ w .'^ ^ *ct w^ ^ >3-^ uu w w ^ *cr *w ^cz <» ju *» ot 30 arv o co 53^^-H 3-1 o OS 3-1 3-1 s-î -sh î 3-1 3-1 3-1 3-1 os là os o 3-î 3-î o t-i ià 3-1 34 ~H ■«< -H -g< -«H -«H ^?H ^H -g< •«•< .-H — — < — < -™ —H —4 «BDuuiuiiB 1 co ^ OS Os O- l^ OS ^ CO CO © ^ SO M 3-1 3-1 ~ © 3-1 ^ ^ SjO ^ 3-1 © 3-1 CO îO 05 -j* i* jiwsnnb ' 000 dôdo'odo'ôdbedddetido'deoddddddd Chemin pa -couru par le lent. kil. par heure. r>tq^o;oo>*«owi>.a5i>05X!OXO«!i | NM3s«i^aoo^-dr:"*^wmio^œo r dd«>iro!ffl!nQÔ5Ô 1 ' Nombre i h | » # ™ s — f 1 ""S^G* ■HOT-H^ICT .«"I «H ^H 3*1 «-, 1 _ — . 1 -H — .— I — — I — ( 1 _, _H fe. 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Mois 838 894 749 598 501 489 584 725 Tberm. min. l'"déc. 4-11,20 P » 4-15,78 V » 4-16,67 ruerai, max. +■ 21,68 4- 29,15 + 29,22 Insolation. Cneinin tëau de I eui|>. Nébulosité Durée parcouru pluie ou du Ruône. moyenne, en heures, p. lèvent, déneige 16,01 20,70 22,47 0,64 0,25 0,41 n. 66,2 116,2 107,1 kn. p. h. 11,27 6,00 6,07 mm 50,3 19,6 (,iiniii- mètre 131,03 130,80 148,31 Mois 4-14,62 4- 26,76 19,87 0,43 289,5 7,73 69,9 137,09 Dans ce mois l'air a été calme 28,0 lois sur 100- Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,32 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 4°,3 W. t on iuteisité est é^ale à 30,6 sur 100. 189 OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD [mmiiI.iii: LE MOIS DE JUILLET 1900. Le 2, brouillard à 10 h. du soir. 3, brouillard à 7 h. du matin; pluie à 10 h. du matm et depuis 4 h. du soir; violent orage et grêle; à 10 h. du matin, la fondre est tombée snr l'hospice; neige ; dégel complet du petit lac. 4, neige à 7 h. du matin et de 1 h. à 7 h. du soir; brouillard à 10 h. du matin. 6, brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir; très forte bise à 10 h. du soir. 7, forte bise et brouillard pendant tout le jour ; neige. 8, neige jusqu'à 10 h. du matin ; brouillard et forte bise depuis 1 h. du soir. 9, forte bise le matin jusqu'à 4 h. du soir et à 10 h. du soir; brouillard à 7 h. du matin. 10, forte bise pendant tout le jour; brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 12, brouillard à 7 h. du matin ; pluie à 4 h. et à 7 h. du soir. 13, pluie à 10 h. du soir. 19, un peu de pluie dans l'après-midi. 20, pluie à 4 h. du soir. 21, pluie à 10 h. du soir. 22, pluie à 4 h. du soir; brouillard à 10 h. du soir. 23, brouillard à 7 h. du matin et à 10 h. du soir 26, brouillard à 10 h. du soir. 27, pluie à 4 h. du soir. 28, pluie à 1 h. et à 7 h. du soir. 29, pluie à 4 h. et à 10 h. du soir; brouillard à 7 h. du soir. 30, brouillard à 4 h du soir; pluie depuis 7 h. du soir ; forte bise à 10 h. du soir. 31, brouillard à 7 h. du matin; forte bise à 10 h. du matin et à 1 h. du soir. 190 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe MAXIMUM Le 1" à 10 II soir 570J1 7 à 10 h. soi. 564,40 17 à 10 h. matin 576,06 24 à 10 h. soir 570,77 27 à 1 h. matin 573,20 31 à 10 h. soir 569,65 MINIMUM. ni in Le 1" à 7 II matin 56885 7 à 10 li. matin 562,80 17 à 10 h. soir 575.62 24 à 7 h. matin 569,74 26 à 4 h. matin 573,00 31 à 4 h. matin 56780 191 Nébulosité moyenne. r0 00M*ia0«M!0105100!fflCOt>(N:0COMOl5<(Q0 OOOOOO^^OÔÔOOÔOOÔOOOOOOOOOOOOOO «# S*» Oi 00 JO ira o 05 c «s s a o i <5* S-\ i5^ <3<1 • H ^MHH'aHyfciajjtitiw^waw^aaati y '5 25- vt es = ^_ S « OO 00 00 Oïl OO CO ÎO 00 so OîCOO o O o 1-à 3 -S 'S OO ojo • -ce s . Sô I^^^O^iO*1I^0^1C^^3'100COl^l^^^l>;I^;^fOI>;C5TOI>;I>;05»>.'^lt> : . co-^ooi^i^^î^^o^^o^^o^oô^i^^^^côooî^côcrStîioô -+- Q — i O 3 — j «s -53 Oh S H'-o!0©^o<0'<"-oooao)nq S»Sq»Sïïn^œScrfq^»OT!(5^rfxq!OXtN' oî-^^o^icôsq-ïi's^s^aîîôt-^oî I++ -++++++- •^ -«-H —H ^fH «^H -*H ^rt "rH ^H ^-4 ^« •— * — > t - X 1> o CO f/t u. s -g* ËSSSSSnSSfflSonKSfflœoxqxqqqi^qCTCTqqxq = c5oo6^oôoô-*ooôoîoîoo6^-^wcô^^^^^^o^c«5M-^-^«g _• = s a «g S'ï? = C se c vo s o — aa :noo^C5QOi>«OO00OOOOO^'-*OOC0-*-'ri-d-îo<^ioT!^os'io^oi^aooo^^c?_.c>s^i^r-;-w '§++ I I l + l I 14-++++++- +- t. <■ s — ■ « 3= a-» -M .i0^o50ioœoo^ooco«f = 05dœ^"^orijit>cî^»i>35^ràw>*jiM^8«op^M*j*gxx ooeoso ao-xffiO^ _~i — . — — . — —h ^h ^h ^* ^^ &l &l permettant l'observation au point de vue optique et au 196 l'éclipsé totale de soleil point de vue spectroscopique. M. Wolfer était aussi muni d'un appareil photographique pour prendre une photographie des environs du soleil pendant toute la durée de la totalité. M. Riggenbaeh comptait faire aussi des observations de météorologie et d'optique. L'instrument de M. Gautier, spécialement construit pour la circonstance par la Société genevoise pour la construction d'instruments de physique, était composé de deux lunettes identiques montées sur le même tré- pied en bois, l'une destinée à l'observation optique, l'autre munie d'un prisme objectif et destinée à l'ob- servation spectroscopique. Les deux objectifs, de 79 mm d'ouverture et de 88 cn, .6 de longueur focale, avaient été polis par M. Schser, astronome-adjoint de l'Obser- vatoire de Genève. Le prisme objectif en flint très lourd de Mantois, avec un angle de 1 3° et un diamètre de I20 mm , avait été également taillé par M. Schser. Les deux lunettes étaient montées parallactiquement sur un même axe, l'une servant de chercheur à l'autre et, au moyen de trois mouvements, elles pouvaient s'o- rienter dans toutes les directions. Les oculaires four- nissaient tous deux un grossissement de 20 fois. M. Riggenbaeh a fait aussi des observations optiques et spectroscopiques au moyen d'une lunette de poche, mise obligeamment à sa disposition par M. Wolfer. Cette lunette a un objectif de 42 mm , une distance focale de oo cm et un grossissement de 29 fois. Pour l'obser- vation spectroscopique, M. Riggenbaeh avait provisoi- rement adapté à l'oculaire un prisme composé apparte- nant à un « Rainband spectroscope » de Browning. M. Wolfer avait fait monter sur un trépied spécial en bois, avec monture parallactique variable pour la lati- du 28 mai 1900. 197 tude, un chercheur de comètes de l'Observatoire de Zurich muni d'un objectif de 76 mm d'ouverture et de 68 cm de longueur focale, et d'un oculaire positif gros- sissant seulement 13 fois. M. Wolfer avait fait placer sur le couvercle de l'oculaire une plaque portant d'une part un verre neutre et d'autre part un petit spectros- cope oculaire mobile, de sorte qu'un simple mouve- ment latéral permettait, à tout instant, d'échanger l'un des appareils contre l'autre. L'instrument était ainsi à deux fins et servait à l'observation optique ou spec- troscopique à volonté. Lorsque parut la note de M. Newcomb insistant sur l'opportunité de la recherche photographique de la planète intramercurielle, M Wolfer se décida à ajouter cette recherche à son programme. Il avait en effet à sa disposition un objectif de Voigtlànder, de 10 cm d'ouver- ture et de 30 cm de longueur focale, qui pouvait être utilisé dans ce but. Comme l'a fait remarquer le pro- fesseur Holden 1 , il vaut peut-être mieux employer à cette recherche des objectifs présentant une valeur plus grande du rapport de la distance focale au diamètre. On obtient ainsi sur le cliché un contraste plus grand entre les images photographiques des étoiles et celle du fond du ciel. L'objectif de l'Observatoire de Zurich pré- sente cependant un double avantage, celui de posséder un grand pouvoir optique et de fournir des images d'une grande netteté, puis celui de pouvoir donner, sur une seule et même plaque, une image photographique des environs du soleil jusqu'à une distance de 10° en tous sens, ce qui représente un champ très supérieur à 1 Astron. Journal. IX, p. 73. 198 l'eclipse totale de soleil celui que donnent les objectifs à grande distance focale. D'après les expériences faites à Zurich, dans une obs- curité correspondant à celle de la fin du crépuscule civil, M. Wolfer avait trouvé que, en employant des plaques suffisamment sensibles, il obtenait, avec une durée de pose d'un peu plus d'une minute, des clichés où les étoiles de sixième grandeur étaient visibles. Il faut noter naturellement qu'en l'absence d'un mouvement d'horlogerie, les images des étoiles étaient des traits de l mm .o de longueur, que l'on pou- vait cependant très bien discerner sur les clichés. L'objectif ainsi que la chambre et la cassette avaient été montés sur le tube du chercheur de comètes au moyen d'un double anneau. Tons les instruments se trouvaient ainsi portés sur le même pied et la lunette servait de pointeur à l'appareil photographique. Observations faites le 28 mai. 1 . Observations diverses. Temps. — Le ciel était d'une pureté admirable. Durant les jours précédents, des alternatives de temps clair et de temps couvert nous avaient inquiétés, mais, le 28, le temps a été remarquablement beau toute la journée. Le ciel était d'un bleu intense, sans aucun hâle autour du soleil, bref un temps à souhait pour toute observation astronomique. Contacts. — Nous avons observé le premier contact à 3 h. 15 m. 20 s., temps moyen de Paris. Pour les autres contacts, nous avons renoncé à les déterminer exactement, pour ne pas perdre un instant des 71 du 28 mai 1900. 199 secondes que devait durer la totalité. En réalité la tota- lité n'a duré que 67 à 68 secondes, par le fait d'une légère erreur dans les calculs, provenant de ce que le diamètre de la lune avait été admis plus grand qu'il n'aurait fallu. Cela a amené des déboires pour les obser- vateurs placés à la limite de la bande de totalité ; pour nous cela n'a eu aucun inconvénient, si ce n'est celui de diminuer encore la durée d'un phénomène déjà bien court. Le deuxième contact, commencement de ia tota- lité, a eu lieu à 4 h 27. m 4, le troisième contact, fin de la totalité, à 4 h 28. m 5. Le quatrième et dernier con- tact a eu lieu à 5 h 32. m 5. Obscurité. — Pendant la première demi-heure qui a suivi le premier contact, il n'y avait pas de diminution sensible dans l'intensité lumineuse du soleil. A partir de 3 h. 45 m., l'atténuation de l'insolation a com- mencé à être sensible. A 4 h., le ciel prenait déjà une teinte plombée, le terrain devenait grisâtre, puis la diminution de la lumière a été de plus en plus rapide jusqu'à la totalité. Pendant la durée de la totalité, les habitants de Ménerville, qui s'étaient rassemblés autour de nous, ont constaté plusieurs planètes ou étoiles visibles à l'œil nu : Mercure très prés du soleil, puis Capella et une ou deux autres étoiles que nous n'avons pu identifier avec certitude. Quant à Vénus, on la voyait facilement dès 4 h. Nous l'avions d'ailleurs vue à l'œil nu sans difficulté à la même heure, le 23 mai, de l'Observatoire d'Alger. L'obscurité croissante a certainement agi sur les oiseaux qui voletaient effarés autour de nous et qui ont disparu quelques minutes avant la totalité. Température. — ■ A la diminution graduelle du 200 l'éclipsé totale de soleil rayonnement lumineux a correspondu naturellement une diminution dans le rayonnement calorifique. Les thermomètres placés par MM. Riggenbach et Gautier, à l'ombre, dans l'abri où étaient installés nos instru- ments, nous ont fourni les indications suivantes : A II h. 30 m. 25°3 A 4 h. 12 m. 22°6 3 h. m, f 2o°0 4 h. ii m. 20°5 3 h. 30 m. _>o°3 Totalité. 4 h. m. 23°4 4 h. 34 m. 20°0 Puis la température s'est légèrement relevée à 21 et a recommencé à baisser, en correspondance avec la diminution de la hauteur du soleil. Ombres mobiles, franges. — M. Riggenbach avait tendu une toile blanche, moitié horizontalement sur le sol, moitié verticalement contre la palissade qui borde la cour de l'école. Dans les minutes qui précédèrent le deuxième contact, il chercha à distinguer les franges, mais ce n'est qu'une minute avant ce contact qu'il a aperçu des traces de franges sur la toile horizontale. Leur orientation, mesurée à la boussole, en prenant pour Ménerville comme déviation occidentale 12°45' 1 , donne un azimut de \ 28° compté du Sud vers l'Est. Ces franges étaient très peu nettes, et M. Riggenbach a préféré observer le deuxième contact au spectroscope plutôt que de s'attacher à l'observation de ce phéno- mène fugitif. Après le troisième contact, il n'a rien aperçu. Nous avons appris, plus tard, à Tunis, d'une personne qui avait observé l'éclipsé à Tripoli que, dans cette ville, le phénomène des franges avait été très nette- 1 Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1900, p. 486. du 28 MAI 1900. 201 ment visible, au moment des contacts, contre les murs des maisons. 2. Observations optiques. Protubérances. — Après le deuxième contact, la chromosphére présentait, du côté Est, près du pôle Sud du soleil, deux jolies protubérances rapprochées l'une de l'autre, mais nous les avons seulement vues au spec- troscope. Avant le troisième contact, il y avait plusieurs protu- bérances du côté Ouest. Ce sont celles qui sont figurées sur la planche ci-jointe, comme nous les avons vues peu après le milieu de la totalité, avant la réapparition de la chromosphère à l'Ouest. Ces protubérances étaient, suivant nos appréciations, variant un peu de l'un à l'autre, rose pâle ou rouge pâle; puis nous avons cons- taté qu'elles étaient frangées d'une lumière blanche très intense. Couronne. — Afin d'obtenir un dessin aussi exact que possible de la couronne, chacun d'entre nous devait dessiner une moitié de ce qu'il voyait autour du disque noir de la lune, et nous nous étions partagé le travail de façon à ce que nos trois croquis empiétassent un peu les uns sur les autres. De cet ensemble est résulté le dessin reproduit par la Planche I. Ce dessin ne peut naturellement pas rivaliser avec des photographies, mais il correspond à l'observation optique qui a aussi sa valeur et il reproduit aussi exactement que possible ce que nous avons vu. La planche donne l'image ren- versée de phénomène telle qu'on la voyait dans une lunette astronomique. 202 l'éclipsé totale de soleil Toute la couronne était d'un blanc parfaitement pur, contrastant assez nettement avec le fond gris-bleu du ciel. La base, tout autour du disque noir de la lune, était d'un blanc intense, éclatant, sur une largeur de 2 à 3 minutes d'arc et surtout vers les régions équato- riales du soleil. La planche ne peut naturellement pas reproduire cette intensité lumineuse. Dans les régions équatoriales s'étalaient deux nappes lumineuses de tex- ture légèrement fibreuse ; l'une assez uniforme à l'Ouest, l'autre ,à l'Est, composée de deux nappes distinctes séparées à peu près vers l'équateur solaire et figurant assez bien le dessin connu de deux pétales de fleurs, l'une plus brillante que l'autre. Vers les pôles du soleil, les émissions lumineuses étaient de simples jets, plumes fines, reproduites aussi exactement que possible dans notre planche, comme nombre, forme et grandeur. Nous avons été d'accord pour estimer que, dans les régions équatoriales, la couronne s'étendait à deux dia- mètres solaires de chaque côté, ce qui fait environ un degré. Les plumes des régions polaires s'élevaient à un faible demi-diamètre, soit à un quart de degré. Cette forme de la couronne correspondait à celle que l'on observe généralement aux époques de minimum de l'activité solaire. Il y avait, au moment de l'éclipsé, une assez belle tache vers le centre du soleil, mais aucune vers le bord, et l'année 1900 est une année de minimum. M. Hansky ' avait d'avance, dès la fin de 1 Die totale Sonnenfinsterniss am S Augnst 1896. Bulletin de V Académie impériale de* Sciences de Saint-Fétersbourg, V me série, tome VI, n° o (mars 1897), p. 270. du 28 mai 1900. 203 1896, dessiné la couronne telle qu'il présumait qu'elle serait le 28 mai de cette année ; et ses prévisions se sont trouvées remarquablement confirmées par l'évé- nement. On en peut donc conclure que la forme de la couronne varie, comme les autres manifestations de l'activité solaire, dans la période moyenne undécen- nale de R. Wolf. 3. Photographie. M. Wolfer n'a pas obtenu une épreuve satisfaisante des environs du soleil. L'obscurité du fond du ciel au moment de la totalité était loin d'être aussi complète qu'il l'avait attendue et qu'elle aurait été nécessaire pour faire reconnaître des étoiles de sixième ou même de cinquième grandeur. En réalité, seules, les étoiles les plus lumineuses et Mercure étaient reconnaissables sur le cliché. Cette portion du programme doit donc être réservée aux éclipses d'une durée de totalité sen- siblement plus longue. 4. Observations spectroscopiques. Elles sont très intéressantes pendant une éclipse, parce que les objets lumineux à étudier se présentent, dès avant et jusqu'après la totalité, sous forme de lignes lumineuses courbes, arcs de cercles plus ou moins com- plets qui fournissent des spectres parfaitement nets et permettent d'utiliser toute la lumière, sans emploi de fente. On peut placer un prisme, ou un système de prismes à vision directe, devant l'oculaire; c'est le pro- cédé employé par MM. Riggenbach et AVolfer. On peut 204 l'éclipsé totale de soleil aussi placer un prisme devant l'objectif, il faut alors, comme l'avait M. Gautier, une lunette spéciale pour l'observation spectroscopique. Ce procédé, préconisé d'abord par le Père Secchi, avait été appliqué pour la première fois par MM. Respighi et Lockver lors de l'éclipsé du 12 décembre 1871. Il a été fréquem- ment employé depuis lors. Il était commode pour nous de pouvoir, dès avant le commencement de la totalité, orienter l'arête de nos prismes sur la ligne joignant les cornes du croissant solaire et ne pas avoir à changer cette orientation entre les deux contacts. C'est en partie pour cela que nous avions choisi la station de Ménerville, située très prés de la ligne de centralité de l'éclipsé. Voici la description des spectres successifs que nous avons observés avant, pendant et après la totalité : a) Spectre ordinaire du soleil. — Depuis 4 h. 20 m. le croissant solaire est suffisamment réduit pour don- ner un spectre continu très net et riche en couleurs. Malgré l'atténuation graduelle de la lumière, l'emploi d'un verre neutre est absolument nécessaire. Comme nous l'avons éprouvé, il est fort agréable de disposer d'un verre gradué. A 4 h. 24 m., les bandes tellu- riques du spectre solaire sont parfaitement visibles, surtout dans le rouge, et les groupes de lignes dans le vert constituent une autre bande. A 4 h. 26 m. le crois- sant est suffisamment linéaire pour donner un spectre à raies courbes bien marquées et de plus en plus nettes. Puis l'intensité totale du spectre solaire diminue, les lignes noires s'atténuent également. Quelques secondes avant le contact, M. Gautier a vu le spectre solaire fractionné en une série de bandes parallèles venant du 28 mai 1900. 205 des derniers vestiges de la photosphère visibles der- rière le contour de la lune et correspondant proba- blement au phénomène connu sous le nom de grains de chapelet de Baily observé pour la première fois par lui lors de l'éclipsé annulaire du 15 mai 1836, puis lors de l'éclipsé totale du 8 juillet 1842. b) Spectre à raies brillantes (Flash spectram). — La photosphère est partout recouverte d'une couche rela- tivement peu épaisse de vapeurs métalliques incandes- centes. Ces vapeurs, ainsi que l'hydrogène qui se trouve en grande quantité sur le soleil, fournissent la plupart des raies noires du spectre solaire ordinaire, spectre d'absorbtion ; les autres raies, appelées raies telluri- ques, sont produites par l'absorbtion de certaines radiations par l'atmosphère terrestre . Cette couche de vapeurs métalliques est donc intermédiaire entre la photosphère et la chromosphére gazeuse, composée d'hydrogène, d'hélium et généralemant aussi de coro- nium ; elle forme, en quelque sorte, la base de cette dernière. Au moment des deuxième et troisième con- tacts d'une éclipse totale, la lune ne recouvre pas encore, ou ne recouvre plus, cette mince enveloppe de vapeurs incandescentes, lesquelles donnent, à ces deux instants, pour une durée de I à 2 secondes, un spectre direct à raies lumineuses, spectre d'émission. Nous avons pu, tous trois, observer cette- belle trans- formation du spectre solaire. C'est un brillant feu d'artifice de courtes raies brillantes en arc de cercle dans toutes les portions du spectre. Le phénomène est trop fugitif pour que l'on puisse identifier les raies spectrales. C'est d'ailleurs le moment d'enlever tout verre obscurcissant. 206 l'éclipsé totale de soleil c) Spectre de la chromosphère à l'Est. — Déjà pen- dant le flash et immédiatement après, la chromosphère apparaît ordinairement dans les raies de l'hydrogène, de l'hélium et du coronium. Dans chacune, elle se pré- sente sous forme d'un grand arc de cercle dépassant un peu la demi-circonférence du soleil et où sont visibles les protubérances. M. Wolfer a été frappé de la hauteur de la couche cbromosphérique vue dans les différentes raies. Il l'estime au double de ce qu'on l'observe en dehors des éclipses. Les arcs chromo- sphériques étaient très intenses dans les raies C (Hydro- gène) D 3 (Hélium) et F (Hydrogène) et ce sont ceux qui ont naturellement attiré le plus notre attention. Ils semblaient de la même hauteur. MM. Wolfer et Gautier croient avoir vu aussi un faible croissant dans le vert, ce qui correspondrait à la ligne 1474 K. du coronium et aussi un dans le bleu-violet, dont l'identification ne nous a pas été possible. Fig. 2. Fig. 1. 3°" Contact. 2™* Coutact. Forme de la Chromosphère dans C, D?., F. Deux protubérances voisines étaient nettement visibles près du pôle sud du soleil. La figure 1 reproduit DU 28 mai 1900. 207 l'apparence de Tare chromosphérique, vu rouge ou jaune sur fond noir, dans les raies C et D 3 , les plus brillantes, immmédiatement après le deuxième contact. La lune, en cheminant, masque peu à peu la chromo- sphère et laisse apercevoir ensuite le d) Spectre de la Couronne. — Il s'agit essentielle- ment du spectre de la partie basse, la plus lumineuse de la couronne. Ce spectre était composé d'une série d'anneaux lumineux, dégradés vers l'extérieur, moins nets que les arcs lumineux de la chromosphère, mais sensiblement plus larges que ces derniers. Quoi- que moins brillants que les arcs ehromosphériques. ils ont été vus distinctement par M. Gautier, qui s'est attardé plus que ses collègues à l'observation spectro- scopique. A cause de la faible dispersion du prisme objectif de son instrument, les anneaux empiétaient les uns sur les autres. Les plus brillants étaient ceux correspondant aux raies de l'hydrogène, C et F, puis venait un autre anneau dans le bleu violet et l'anneau vert correspondant à la raie 1474 K du coronium. Il résultait de cet ensemble une image qui avait quelque chose de chatoyant et de féerique et qu'il serait impos- sible de rendre par le pinceau. On aurait voulu s'attarder à contempler ce spectacle, mais les secondes s'écoulaient, et il fallait songer à regarder et à dessiner la couronne. e) Spectre de la chromosphère à l'Ouest. — Les remarques faites à propos des arcs ehromosphériques à l'Est restent valables pour ceux de l'Ouest. Mais la dis- tribution des protubérances était autre et est figurée dans la figure 2. M. Wolfer a constaté que ces protubé- rances empiétaient sur le bord de la lune, ce qui doit 208 l'éclipsé totale de soleil être un effet d'irradiation. La plus élevée mesurait I' de hauteur. Les protubérances ont naturellement une forme plus nette dans les raies chromosphériques que vues directement. A cause de la brièveté du temps de la totalité, l'observation de la chromosphère à l'Ouest n'a pu durer que quelques secondes car le troisième contact était imminent. f) Spectre à raies brillantes (Flash spectrum). — Il apparaît de nouveau très net pour I à 2 secondes, mais les raies lumineuses en arcs sont plus courtes qu'au deuxième contact. Cela correspond au fait connu et que nous avait annoncé d'avance M. Tacchini, un observateur assidu et expérimenté des éclipses totales, que, au troisième contact, la lumière solaire apparaît brusquement comme une fusée, un jet lumineux rela- tivement étroit. g) Spectre ordinaire du soleil. — Remettant le verre neutre, on voit le spectre à raies noires devenir de plus en plus net, puis les raies s'estompent de nouveau et le spectre se transforme en spectre continu augmen- tant d'intensité lumineuse à mesure que le croissant solaire prend plus d'épaisseur à l'Ouest. L'éclipsé est terminée! Elle nous a semblé bien courte; mais notre impression unanime est que c'est un spectacle merveilleux et qu'il vaut la peine de faire quelques. jours de voyage pour venir le contempler. Cela vaut surtout la peine lorsqu'à cette occasion on peut visiter un pays intéressant, faire connaissance avec des astronomes de diverses nationalités et retrouver d'excellents collègues qui sont d'anciens amis. du 28 mai 1900. 209 Gomme conclusion de nos observations, nous pou- vons dire que nous sommes très heureux d'avoir pro- fité d'une éclipse totale de courte durée pour bien voir le phénomène, sinon sous toutes ses faces, du moins sous un grand nombre d'entre elles. Mais nous avons aussi rapporté ou confirmé la double impression : 1° Que, sauf pour quelques phénomènes spéciaux, pour lesquels l'observation directe est nécessaire ou utile, la méthode photographique doit évidemment lui être pré- férée, comme valeur des résultats scientifiques à obte- nir, qu'il s'agisse de la couronne ou des divers spectres à observer. 2° Que seule une division raisonnée du tra- vail peut donner des résultats vraiment valables, chaque participant au programme ne devant fixer son atten- tion que sur un phénomène, ou sur un petit nombre de phénomènes, faciles à suivre successivement ou parallèlement les uns aux autres. (A suivre.) Archives, t. X. — Septembre 1900. 16 SUR LA Chloruration de la m-acettoluide PAR Frédéric REVERDIN et Pierre CRÉPIEUX. Nous avons obtenu en chlorant la m-acettoluide au moyen du chlorate de soude et de l'acide chlorhydrïque, suivant les proportions employées un dérivé monochloré, dichloré ou trichloré. La monochloro-m-acelloluide qui correspond comme on le verra plus loin à la formule C'H". CH\ Cl. NH. C'H'O 1 , 2. 5 se prépare de la manière sui- vante : on dissout 18 gr. de m-acettoluide dans 60 ce. d'acide acétique cristallisable, on ajoute \ 7 ce. d'acide chlorhydrique puis peu à peu, à ce mélange refroidi une solution de 5 gr. 2 de chlorate de soude dans 20 ce. d'eau, de telle manière que la température ne dépasse pas 20°. On abandonne le tout à la tempéra- ture ambiante pendant I 5 à 20 heures, puis on ajoute de l'eau au produit de la réaction. La monochloracet- toluide se dépose sous la forme d'une huile brune, on décante l'eau qui surnage et l'on reprend l'huile en question avec de l'éther. Après avoir évaporé l'éther on a directement saponifié le résidu en le chauffant au bain-marie avec de l'acide chlorhydrique. Le produit CHLORURATION DE LA M-ACETTOLUIDE. 211 se dissout au bout de peu de temps, puis se dépose en une masse cristalline constituée par le chlorhydrate de la base. La solution de ce chlorhydrate rendue légère- ment alcaline par la lessive de soude donne par distil- lation une base solide, qui, après cristallisation dans la iigroïne fond à 83° et dont le dérivé acétylé fond à 89°. Elle présente tous les caractères de Yo-chloro- m-toluidine décrite par Wroblewsky 1 puis par Golds- chmidt et Hônig 2 et dont la constitution a été bien établie. La dichloro-m-acettoluide a été obtenue en opérant comme ci-dessus mais en employant pour la même quantité de m-acettoluide, 35 ce. d'acide chlorhydrique et 1 2 gr. de chlorate de soude et en maintenant la température pendant l'introduction du chlorate à 10-20°. Le produit de la réaction, après avoir été abandonné 1 5 à 20 heures à la température ambiante, dépose une masse cristalline dont on achève la sépa- ration par addition d'eau. La dichloracettoluide cristal- lisée plusieurs fois dans l'alcool est en jolies aiguilles blanches, fusibles à 156°. Elle a donné à l'analyse les résultats suivants : Calculé pour Trouvé C 9 H 9 NOCl s • Cl. = 32.57 32,65 Ce dérivé a été saponifié en le chauffant, pendant deux heures, au bain-marie avec de l'acide chlorhy- drique, puis le produit saponifié rendu légèrement 1 Ann. d. Ghemie, t. 168, p. 206. 2 D. chem. Ges., t. 19, p. 2443 et t. 20, 200. 212 CHLORURATION DE LA M-ACETTOLUIDE. alcalin a été distillé à la vapeur d'eau ; on a obtenu nne base qui après cristallisation dans la ligroïne fond à 85° et dont le dérivé acétylê préparé de nouveau, comme contrôle de pureté, fond à 1 36° comme ci- dessus. Pour déterminer la constitution de cette nouvelle base nous l'avons transformée par la réaction de Sandrneyer en trichlorotoluène et nous avons obtenu un produit cristallisé en aiguilles blanches, fusibles à 82°, caractères que présente un trichlorotoluène décrit entr'autres par Beilstein et Kuhlberg ' , possédant la constitution : C K H 2 . CH :i . Cl. Cl. Cl. 1. 2. 4. 5. Il en résulte que la nouvelle dichlorotoluidine correspond comme on pouvait s'y attendre à la formule C 6 H*CH 3 . Cl. Cl. NH 2 1. 2. 4. 5; son chlorhydrate est assez dif- ficilement soluble. Enfin, en augmentant encore les quantités de chlorate de soude et d'acide chlorhydrique, c'est-à-dire en employant par exemple 24 gr. du premier et 80 ce. du second, nous avons obtenu une Irichloracettoluide qui après purification par cristallisation dans l'alcool, fondait à 1 8 1 ° et a donné à l'analyse les résultants sui- vants : Calculé pour Trouvé CHWOCl 3 Cl. = 42.18 42.58 En terminant, nous remercions M. le D r Keller, qui nous a aidés dans ce travail. 1 Ann. d. Chemie, t. 146, p. 317. ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE L'immigration post-glaciaire et la distribution actuelle de la flore alpine dans quelques régions des alpes PAR le D r Paul Jaccard Professeur asrréffé a l'Université de Lausanne. I L'étude des conditions qui présidèrent à l'immigra- tion post-glaciaire de la flore alpine ainsi que celle des causes de sa distribution actuelle constitue l'une des questions les plus intéressantes de la géographie bota- nique ; c'est aussi l'une des plus complexes. Tandis que les théories générales concernant la formation de la flore altitudinale et son refoulement durant l'époque glaciaire semblent définitivement établies, on reste embarrassé lorsqu'envisageant des régions limitées des Alpes on essaie de préciser les causes anciennes et actuelles de l'extraordinaire diversité du tapis végétal alpin. Rien n'est plus frappant en effet que cette diversité dans la composition florale de régions très semblables en apparence, très peu distantes même. A côté d'élé- ments ubiquistes auxquels on est tenté d'accorder ili ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. une importance exagérée, tant ils frappent par leur fréquence, s'en ajoutent d'autres dont la liste varie presque à chaque pas et dont quelques-uns sont si parcimonieusement distribués qu'ils échappent même à des investigations répétées. Comment expliquer pareille distribution ? La proxi- mité plus ou moins grande des diverses régions des Alpes avec les grandes vallées du Rhin, du Rhône, du Pô et du Danube qui servirent de refuge k la végétation alpine durant l'époque glaciaire, a-t-elle eu réellement sur la distribution actuelle l'importance prépondérante qu'on lui accorde généralement ? Si ce n'est pas le cas, quelle part revient aux condi- tions actuelles dans cette répartition ? Dans une région limitée des Alpes, la composition du tapis végétal est- elle constante ou subit-elle des variations appréciables? Autant de questions intéressantes auxquelles les lignes suivantes apportent quelques éclaircissements. Le présent travail n'est qu'un résumé succint de deux mémoires plus complets 1 qu'on trouvera dans le Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles. Je me bornerai donc ici à l'exposé de la méthode em- ployée et à la discussion des principaux résultats obtenus. Pour résoudre la première question : Importance relative des voies d'immigration vis-à-vis des conditions biologiques actuelles dans la composition du tapis végétal alpin, j'ai choisi trois régions, présentant au 1 Contribution au problème de l'immigration post-glaciaire de la flore alpine. Vol. XXXVI, p. 87-130, une carte. Le second mémoire en voie de préparation paraîtra à la fin du même volume ou au commencement du suivant. ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 2 I o plus haut degré un mélange de similitudes et de contrastes et permettant de dégager l'influence de cha- cun de ces deux facteurs : Ce sont : 1° Haute vallée de Bagnes, en amont de Mauvoisin, c'est-à-dire de 1800 m. environ à 2700 m., compre- nant les alpages de la Liaz, de Giétroz, de Torrembé, de la Petite et de la Grande Chermontane, des Vingt- Huit, l'alpage de Chanrion, ainsi que les moraines du glacier d'Otem ma, de Breney et du Mont Durand. Exposition prédominante est et ouest. Stations très diverses; substratum très varié, compliqué par l'abon- dance des dépôts morainiques de provenances diverses. Affleurements calcaires, serpentineux, schisteux, chlo- riteux; syénite, gneiss, gabro, etc. Superficie florale :. environ km 2 . Désignation abrégée, C (de Chanrion la station la plus importante). 2° Haut bassin du Trient, rive gauche, comprenant les vallons de Salanfe avec la combe de Suzanfe (Salantin non compris), le vallon d'Emaney et celui de Barberine avec le vallon des Vieux Emossons et le col de Tanne- verge. Altitude de 1800 m. environ à 2700 m. Grande variété de terrains, gneiss, calcaires jurassique, créta- cique et nummulitique, cargnieule, verrucano. Expositions les plus variées. Superficie florale : environ 60 km*. Désignations abrégées : T = territoire total du Haut bassin du Trient. G = Salanfe, portion calcaire, pentes de la Dent du Midi et Gagner ie. 216 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. E= Emanev, portion gneissique. B = Barberine, avec vallon des Vieux Emossons. S = (de Salanfe), ensemble des stations calcaires de T. P = (de Perron), ensemble des stations gneissiques de T. 3° Massif du Wildhom : du Sanelsch au Rawyl. comprenant : 1° Le plateau et le col du Sanetsch, entre le pied du Sublage; cir. 2000 m. jusqu'au pied du Schafhorn c. 2000 m., où commence la descente du sentier sur le versant bernois. 2° Le vallon de Gelten et l'alpe de Kùh-Dungel, entre 1820 m. et 2600 m. 3° Le fond du vallon d'Iftigen et les pentes du Nie- senhorn, de 2000 m. à 2700 m. . 4° Le col du Rawyl, entre 1850 m. et 2500 m. versant valaisan. 5° Les petits vallons des Audannes et des Grandes Gouilles sur les flancs méridionaux du Wildhorn. Terrain essentiellement calcaire de composition peu variée. Prédominance de Turgonien, du néocomien et du nummulitique; calcaire plus ou moins magnésien. Superficie florale : environ 50 km 8 . Désignation abrégée, W (de Wildhorn). Après avoir dressé un catalogue aussi complet que possible de toutes les espèces rencontrées dans ces trois territoires, j'ai cherché tout d'abord à dégager les élé- ments spéciaux de chacun d'eux en établissant la liste des espèces localisées dans T, dans W et dans C. Celte première comparaison m'a donné les résultats suivants : ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 217 Pour C (vallée de Bagues) 52 espèces non signalées clans T ou W. Pour T (Trient) 69 » > C ou W. Pour W 27 (Wildhorn) 27 » » T. ou C. Sur les 52 espèces de la liste C quelques-unes sont subalpines et ont leur limite supérieure à Mauvoisin, d'autres sont des ubiquistes des régions basses qui ne se rencontrent qu'accidentellement dans la région alpine. Une douzaine, bien qu'assez rares dans la zone alpine, se rencontrent cependant dans les régions voi- sines de T et de W dans les districts I et II du Valais 1 et As et Ar. des Alpes vaudoises ' ou enfin dans l'Ober- land bernois O-B). Comme espèces spéciales à la haute vallée de Bagnes (ou plutôt à la chaîne pennine ou aux Alpes cristallines) il n'en reste guère que 28. Ce sont : Adenostyles hybrida, Alsine recurva, Arenaria Marschlinsii, Aroni- cum Clusii, Artemisia glacialis, Astragalus leontinus, Carex lagopina, Cerastium uniilorum, filiforme, et alpi- num. Crépis jubata, Erigeron Schleicheri, Herniaria alpina, Hieracium glaucopsis, Hugueninia tanacetifolia. Hutschinsia brevicaulis , Linnea borealis, Potentilla nivea , Ranunculus trichophyllus var. confervoides , Saxifraga Kudolphiana, Saxifraga Seguieri. Scutellaria alpina. Sur les 69 espèces spéciales de la liste du Trient (T) 1 H. Jaccard dans son Catalogue de la Flore valaisanne par- tage le Valais en 4 districts: 1» Rive gauche du Rhône en aval de Martigny. 2° Rive droite de la Dent de Mordes à la Genimi. 2° Rive gauche de Martigny au Simplon. 4° Haut Valais depuis l'Aletsch et le Simplon. 2 As. et Ar., d'après le Catalogue de la Flore, vaudoise de Durand et Pittier, correspondent au bassin rhodanien (A. r.) et au bassin sarinien (A. s.). 218 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. plus de la moitié sont subalpines et silvatique. Cette forte proportion d'éléments inférieurs est due : 1° Au grand développement de la formation de VAlnus riridis sur les pentes gneissiques fraîches, exposées au levant. 2° A la grande proximité des vallons de Salanfe, Emaney et Barberine, de la chaude vallée du Rhône. Une vingtaine d'espèces franchement alpine tout en ayant une distribution assez dispersée se rencontrent cependant dans tous les districts de la portion des Alpes qui nous occupe. 11 ne reste en somme de la liste T que 5 espèces non signalées jusqu'ici dans C et W; encore ont-elles toutes été rencontrées sur les schistes cristallins de la vallée d'Entremont. Ce sont : Asplenium septentrionale, Allosurus cris- pus, Centaurea alpestris, Eryngium alpinum, Sedum annuum. Quant aux 27 espèces de la liste Wildhorn (W), prés de la moitié également sont subalpines. Comme espèces spéciales à cette portion occidentale de la chaîne bernoise, nous n'en retenons guère que 5. Ce sont : Saxifraga cernua, Juncus, arcticus, Crépis hyoseridi- folia, Chrysanthemum coronopifoliuin, Hieracium bifi- dum. Il reste encore une douzaine d'espèces intéressantes dont la distribution plus ou moins sporadique explique l'isolement dans la région du Wildhorn mais qui ne sont pas spéciales à la chaîne bernoise. Après avoir ainsi établi le caractère floral de chacune des trois régions prise isolément, je les ai comparées ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 219 deux à deux pour déterminer leur parenté- relative. J'obtins ainsi trois listes nouvelles : 1 . Espèces communes cà W et C. 2. Espèces communes à W et T. 3. Espèces communes cà T et C. La première liste comprend 21 espèces seulement communes à W et C, dont une très faible proportion de subalpines. Si l'on fait abstraction des espèces à distri- bution dispersée, susceptibles d'être rencontrées dans les divers districts de notre région alpine, ce nombre se réduit en réalité à 5 ou 6 espèces. Ce sont : Draba Wahlenbergi, Carex ustulata, Hieracium giaucum et Trachselianum, Hieracium caesium, Lloydia serotina. La deuxième liste (W et T) comprend une soixan- taine d'espèces dont près de la moitié sont subalpines et ubiquistes dans la région qui nous occupe, une dizaine seulement paraissent réellement manquer dans la haute vallée de Bagnes ou ne s'y rencontrent qu'ac- cidentellement. Ce sont : Androsace Chamœjasme , Bupleuruin ranunculoïdes, Coronilla vaginalis, Crépis grandiilora et montana, Erinus alpinus, Hieracium aurantiacum, Laserpitium Panax, Orchis globosa, Pedicularis foliosa, Primula auricula, Ranunculus parnassifolius , Veronica fruticulosa. Enfin la troisième liste (T et C), de beaucoup lapins importante comprend 90 espèces qui se répartissent de la façon suivante : La moitié sont fréquentes ou disséminées dans l'Ober- land bernois (portion calcaire occidentale) ; la plu- part sont subalpines et ont leur station supérieure pour la vallée de Bagnes à Mauvoisin. 220 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. Une quinzaine d'espèces sont rares dans la chaîne bernoise, une quinzaine ne se rencontrent dans l'Ober- land qu'à l'est on sur terrain silicieux; enfin une quin- zaine paraissent manquer à toute la chaîne bernoise. La moitié de ces dernières sont silicicoles, absolues ou préférentes. Citons seulement : Achillea nana, Andro- sace carnea et imbricata, Braya pinnatifida. Carex microglochin, Centaurea nervosa, Oxytropis neglecta. Sedum Anacampseros, etc. Comparaison des résultats. Les trois régions que nous comparons au point de vue de leur tlore alpine occupent les trois sommets d'un triangle à peu près équilatéral de 50 km. de côté environ. Malgré leur proximité relative, elles se rattachent à trois et même quatre régions botaniques distinctes : Alpes lémaniennes et massif du Mont-Blanc pour le bassin du Trient; Alpes pennines pour la haute vallée de Bagnes ; Alpes bernoises pour le massif du Wildhorn. Bien qu'elles appartiennent toutes trois (sauf le versant septentrional du Wildhorn) au bassin du Rhône, elles confinent à celui du Pô, par le fond de la vallée de Bagnes et à celui du Rhin par le flanc nord du massif bernois. Donc, au point de vue des voies d'immigration rien de plus complexe. Rien de plus varié également au point de vue de la nature du substratum : une région, celle du Wildhorn, est essentiellement calcaire ; une antre (T), à la fois calcaire et gneissique ; la troisième ETUDE GEO-BOTANIQUE. 221 (C), formée de calcaire, de gabros, de serpentine, de schistes cristallins, etc. Une pareille combinaison d'éléments communs et de conditions aussi différentes, sont rarement réunies sur un aussi petit territoire. Il était donc intéressant de voir comment ces conditions complexes se traduisent dans la llore. Enumérons tout d'abord les résultats statistiques. Voici pour chacune de ces subdivisions le nombre des espèces signalées. Nous reviendrons tout à l'heure sur ces chiffres : 1° Haute vallée de Bagnes C. — 3SO y compris quelques espèces signa- lées seulement à Mauvoisin(26) et aux Alpes de Bagnes (7) il i 2° Haut bassin du Trient . . . T = 470 Salanfe, Gagnerie, Suzante S = 220 Emaney portion gneissique E = 214 Barberine et Vieux Emosson, tant gneiss que calcaire B = 310 Sur les portions calcaires Cale. = 390 Sur les portions gneissiques. . . Gn. -— 310 3° Wildhorn, entre Sanetsch et Rawyl W = 300 y compris les stations du Sanetsch et du Rawyl = 350 Iffigen-Mesenhorn N = 195 Gelten et kùh-Dùnçel K = 200 i a Ces nombres correspondent à l'état actuel de nos connaissances lloristiques sur cette région, ils pourront s'augmenter de quelques unités par la suite, surtout 222 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. lorsque le territoire du Wildhorn, fouillé moins à fond que les deux autres, sera mieux connu. Ajoutons que le nombre total des espèces rencontrées atteint pour les trois régions 645. Afin de mieux préciser les rapports et les différences que manifestent au point de vue floral ces diverses régions, nous avons établi les listes suivantes : a) Espèces rencontrées seulement dans C. b) » » » » T. c) » » » » W. Parmi ces 645 espèces le tiers seulement sont com- munes aux trois territoires. Par contre, si l'on compare deux à deux nos trois territoires, on remarque que la proportion des espèces communes par rapport aux espèces totales des deux territoires considérés, est sensiblement la moitié. Entre Trient et Bagnes nous trouvons 310 espèces communes sur un total de 600 environs, soit un peu plus de la moitié. Entre Trient et Wildhorn : 280 sur 560, soit exactement la moitié. Entre Wildhorn et Bagnes : 240 sur 545, soit un peu moins de la moitié (les Vu environ). Il est étonnant en somme de voir des régions aussi rapprochées, d'altitude et de superficie comparables, appartenant au même bassin hydrographique (à peu de chose près) ne posséder en commun que le tiers des espèces établies sur leur superficie totale, ou la moitié lorsque la comparaison n'intéresse que deux territoires distincts seulement. Ces résultats qui peuvent paraître étranges au pre- mier abord lorsqu'il s'agit de régions aussi voisines, le ÉTUDE GÉO- BOTANIQUE. 223 sont même davantage lorsqu'on envisage des terri- toires plus rapprochés encore et plus restreints. Si l'on se reporte aux listes que nous avons dressées pour les pentes orientales du > T iesenhorn et les bords du lac d'Iffigen d'une part, et l'Alpe de Kiih Dungel d'autre part 1 , on remarque dans la tlore de ces deux régions distantes à peine de 3 km. à ^ol d'oiseau, for- mées toutes deux de roches semblables et qui ne va- rient guère que par leur exposition et 1 00 mètres de différence d'altitude dans leur limite inférieure, qu'il n'y a guère que le tiers des espèces totales communes aux deux territoires. Dans mon mémoire sur la « Flore du Trient* » j'avais fait ressortir déjà des différences du même ordre entre des régions très restreintes et rapprochées de I-i km. Il m'avait été possible de rattacher ces variations soit à l'exposition ou à la déclivité, soit au substratum, soit surtout à la concurrence vitale résultant de la prépon- dérance de telle ou telle association végétale. En ce qui concerne les deux territoires que nous venons de comparer, des facteurs du même genre peu- vent être invoqués. Les divergences observées portent non seulement sur quelques plantes rares pour lesquelles les Alpes occi- dentales, septentrionales ou méridionales, marquent la limite d'extension, mais pour une foule d'autres qu'on pourrait semble-t-il s'attendre à y rencontrer. 1 Loc. cit. Bull. s. v. se. nat., vol. XXV VI, p. 89-94. s Paul Jaccard. Etude géobotanique de la flore du haut bassin de la Salanche et du Trient. Revue générale de Botanique. Tome X, pages 33-72. §124 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. Nous sommes en présence d'un fait bien établi qu'il s'agit d'expliquer. Trois solutions se présentent : I ° Ou bien ces divergences résultent de la position relative de nos trois territoires vis-à-vis des voies de l'immigration post-glaciaire ; 2° On bien elles s'expliquent par les différences dans la nature du substratnm et des conditions biologiques; 3 U Ou bien enfin, elles résultent de la combinaison de ces deux causes que pour simplifier nous appellerons le facteur immigration et le facteur station, entre les- quels il resterait à déterminer le plus iniluent. Dans le cas qui nous occupe, il me paraît difficile d'appuyer la première solution. Essayons néanmoins de préciser pour chaque cas en particulier les conditions probables qui présidèrent au repeuplement post-gla- ciaire : 1° Territoire du Trient. Ainsi que nous l'exposions dans notre étude sur la Flore du Trient l'immi- gration post-glaciaire de la llore alpine de cette région a dû présenter les trois phases suivantes : a) L'installation de la flore des moraines et des hauts rochers par la voie du Rhône ralaisan et les pentes orientales de la région. h) Dégagements des cols occidentaux et passages d'éléments alpins et subalpins de provenance occiden- tale, en même temps pénétration d'éléments subalpins et silvatiques par le versant valaisan. c) Phase actuelle, retrait des forêts, modifications apportées par l'érosion dans le substratum morainique primitif. (Pour les détails, voir loc. cit. , Flore du Trient, p. 29 à 39). ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 225 2° Haute vallée de Bagnes. Pour cette région, les conditions de repeuplement post-glaciaires ont dû être assez différentes. Il est vraisemblable d'admettre que les glaciers de la Dent du Midi, de la Tour Salière, du Pic de Tanneverge, etc., grâce à la proximité de la chaude vallée du Rhône, se sont retirés dans leurs limites actuelles du côté est, bien avant que les hautes vallées de la Drance, du Giffre et de l'Arve aient été dégagées; il n'en est plus de même pour la haute vallée de Bagnes. Dans ce territoire les portions élevées ont dû se dégager bien avant les portions basses. Un coup d'œil jeté sur la carte suffira pour s'en con- vaincre. Les puissants glaciers d'Otemma et du Mont Durand, ceux de Breney et de Giétroz, ont dû, grâce à l'étroi- tesse de la passe de Mauvoisin, séjourner fort longtemps dans ce fond de vallée, alors que le col de Fenêtre protégé contre l'envahissement des glaces par les parois abruptes du Mont Gelé et les pentes du Mont Avril a pu se dégager, partiellement du moins, de façon à permettre une communication facile entre la vallée d'Aoste par le val d'Ollomont. Des pointements rocheux analogues à ceux qui émergent du glacier d'Otemma et qui portent les noms significatifs de « Jardin des Chamois » et de « Tourme de Bouque » ont dû d'ailleurs, pendant toute la période glaciaire, grâce à leur altitude élevée, 3300 m. environ (le glacier étant à 2700 à 2800 m.), servir de refuge à toute une florule nivale. On peut donc admettre avec assez de vraisemblance que le premier repeuplement floral, s'est effectué sur les pelouses, les moraines et les escarpements les plus Archives, t. X. — Septembre 1900. 17 226 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. élevés de la haute vallée de Bagnes, d'une part, grâce aux éléments restés sur place, d'autre part, par les élé- ments refoulés sur le versant méridional et qui insensi- blement se sont réintroduits par la coupure du col de Fenêtre. Quant aux éléments silvatiques et subalpins, il n'ont pu s'introduire que beaucoup plus tard, d'autant plus que la grande masse du glacier de Corbassière a dû longtemps s'arrêter dans le passage resserré qui sépare Lourtier de Fionnay. Le nombre de ces éléments silvatiques et subalpins est d'ailleurs très restreint, ainsi que le montre notre liste. Bien que l'altitude des gorges en amont de Mau- voisin ne soit que de 1700 m. environ, la plupart des espèces subalpines que nous avons relevées à une alti- tude même supérieure, jusqu'à 1850 m. à Barberine et à la Kùh-Dungel par exemple, manquent complète- ment à la haute vallée de Bagnes ; plusieurs atteignent leur station terminus à Mauvoisin. 3° Quant au massif du Wildhorn, il s'est trouvé en relation directe avec la vallée du Rhône par son versant méridional, et c'est par là très vraisemblablement que s'est effectué l'introduction des premiers éléments alpins. A cet égard, cette région s'est trouvée placée dans des conditions analogues à celle du Trient, et l'on peut admettre qu'au début, alors que les moraines calcaires recouvraient tout le territoire T, la flore alpine de ces deux régions devait, être fort semblable. Cette simili- tude est encore très grande, surtout lorsqu'on n'envi- sage que la portion calcaire du Trient. Par contre, entre le fond de Bagues et le massif du Wildhorn la parenté est beaucoup moins marquée, ce qui justifie ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 227 nos considérations précédentes sur l'ouverture tardive de la passe de Mauvoisin et sur l'introduction d'élé- ments par voie occidentale. Reste le versant septentrional. Bien que tributaire du bassin du Rhin au point de vue hydrographique, il ne saurait être complètement séparé du bassin du Rhône avec lequel il communique vers l'occident par le col peu élevé du Pillon en particulier. D'autre part, il s'est trouvé en relation assez directe avec le massif de la Dent du Midi, par la chaîne de Mordes et les Diable- rets, et indirectement avec les portions orientales et cristallines de la chaîne bernoise, dont plusieurs élé- ments, grâce aux moraines, se retrouvent jusque dans la chaîne du Stockhorn et du Ganterisch. La grande proportion d'éléments subalpins signalés à la Kïih- Dungel , sont d'introduction relativement récente et appartiennent aux types ubiquistes répandus sur les pentes boisées des portions montagneuses de toute cette région de l'Oberland. Il semblerait donc à première vue que l'analyse des conditions probables dans lesquelles l'immigration post- glaciaire s'est effectuée, suffise à nous rendre compte des rapports et des différences que présentent entre eux nos trois territoires. Et pourtant, en y regardant de près, nous voyons que la plus grande partie des éléments que nous avons relevés dans un ou dans deux seulement de nos territoires, sont la plupart des types ubiquistes de la flore alpine et que le nombre des for- mes qui paraissent réellement spéciales à une ou à deux régions seulement est, somme toute, assez faible. 228 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. Nous avons relevé 5 espèces qui paraissent spéciales au Trient, 5 au Wildhorn et 28 au fond de Bagnes. Des 5 espèces spéciales au Trient, 3 sont des silici- coles exclusives : Asplenium septentrionale, Allosurus crispus et Sedum annuum. Deux sont des espèces rares dans nos contrées : Centaurea alpestris, dont on ne con- naît pas 1 stations dans tout le Valais, et Eryngium alpinum, également rare et dont la distribution est très sporadique. Les 5 espèces spéciales au massif du Wildhorn sont toutes très rares. Saxifraga cernua, Crépis hyoseridi- folia, Chrysanthemum coronopifolium, Hieracium bifi- dum, sont même exclusives à la chaîne -bernoise — partie calcaire; quant à Juncus arcticus, il existe dans quelques stations autour du Mont-Rose. Nous voyons donc que dans les deux cas (Trient et Wildhorn) nous sommes en présence d'espèces qui sont, soit très rares et sporadiquement distribuées, soit exclusives au point de vue du substratum . La position des deux territoires que nous envisageons vis-à-vis des voies d'immigration les plus faciles ne saurait nous donner aucune expli- cation de la localisation de ces espèces-là. Passons aux espèces spéciales à la haute vallée de Bagnes. Les V l0 au moins des 28 espèces que nous avons relevées sont absolument hautes-alpines. Elles ont pu se maintenir sur les émergences rocheu- ses durant le glaciaire, ou s'introduire à nouveau dans la région qui nous occupe par les cols qui la relient au versant sud ; c'est le cas pour Scutrllaria alpina et Hugueninia lanacetifolia qui sont des plantes caracté- ristiques de la vallée de Bagnes, et qui toutes deux sont plus répandues sur le versant méridional des ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 229 Alpes que sur le flanc septentrional où elle paraissent manquer à l'est de Tourtemagne et à l'ouest des Dranses. Scutellaria alpina se trouve, d'autre part, dans les Alpes Maritimes et dans la Maurienne, où elle a pu pénétrer par le Piémont; elle remonte la vallée d'Aoste jusqu'au Théodule \ Elle se rencontre, en outre, dans tout le bassin mé- diterranéen septentrional. Comme nous le disions en nous appuyant sur des raisons géologiques et topographiques, le repeuplement post-glaciaire de la haute vallée de Bagnes a dû com- mencer tout d'abord dans la portion supérieure. Ceci s'accorde très bien, comme on le voit avec la nature des plantes spéciales à cette région. Si certaines espèces méditerranéennes des régions basses se sont introduites dans nos vallées alpines par la voie rhodanienne comme l'a fort bien établi Briquet pour plusieurs d'entre elles, il est certain qu'une bonne partie des éléments alpins caractéristiques pour la chaîne sud, et qui se rencontrent également dans les Alpes lémaniennes, sur un substratum approprié, ainsi qu'en Maurienne et en Tarentaise, se sont réintroduits post-glaciairement depuis le Piémont ou les Alpes d'Aoste. Mais ces conditions d'immigration, qui nous rendent très bien compte de la présence des espèces dans C, ne sauraient nous expliquer pourquoi ces plantes y sont localisées et ne se sont pas répandues dans les 1 Voir R. Chodat, Remarques de géographie botanique, « Bull, soc bot. de France », 1894, p. CCXCYIII. 230 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. Alpes du Trient, par exemple sur leur portion siliceuse tout au moins. Ceci nous paraît résulter simplement de la différence géologique et pétrographique de ces deux régions. Toutes deux sont siliceuses, mais les conditions physico- chimiques des stations végétales y sont fort diflérentes. Tandis que la portion orientale du haut bassin du Trient est formée de Gneiss compacte parcouru par quelques bandes de porphyre rouge et présente par conséquent une très grande uniformité, la haute vallée de Bagnes possède une complexité rare dont l'analogue se retrouve précisément dans les Alpes d'Aoste. Tandis que le Mont- Colon, dont l'érosion alimente la moraine médiane d'Otemma, est formé de yabros, la Pointe d'Otemma, le Mont Gelé, la Ruinette, le Mont-Blanc de Cheillon, sont en gneiss d'Antigorio, la syénite et la serpentine affleurent à Chanrion, ainsi que les Bundnerschiefer à intercalations calcaires. Mauvoisin possède du calcaire dolomitique. L'Alpe du Vingt-Huit et celle du Lancet repose sur des schistes de Casana, les mêmes qui forment presque toute la masse du Combin, Enfin les schistes et les gneiss à serricite, ainsi que les schistes chloriteux affleurent à Torrembé et sous Giétroz. Cette diversité dans la nature du substratum, et l'analogie de structure pétrographique que présente le fond de Bagnes avec les Alpes d'Aoste, me paraissent être les véritables causes 1° de la parenté que présen- tent dans leur flore alpine ces deux régions, 2° des dif- férences qui existent à cet égard entre Bagnes et Trient et à plus forte raison entre Bagnes et Wildhorn, 3° enfin de la richesse plus grande du fond de Bagnes en espèces alpines. ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 23 l En effet, si l'on fait abstraction des espèces silvaliques et subalpines dont la présence dans T et W et la rareté en C sont liées aux conditions spéciales que nous avons énumérées, on s'aperçoit qu'en fait d'espèces purement alpines le territoire C est le plus riche des trois, et W le plus pauvre. Rien n'est plus instructif à cet égard que de rappro- cher la configuration géologique et pétrographique de nos territoires avec les listes que nous avons établies pour montrer leur communauté florale. Géologiquement on peut distinguer les régions sui- vantes. 1° Région calcaire; chaîne bernoise se prolongeant par les vallons de Salanfe, Emaney et Barberine, jusqu'au massif du Mont-Blanc. 2° Région granitique. Protogyne du massif du Mont- Blanc. 3" Région du gneiss compacte avec intercalations porphyriques formant la base de la Dent du Midi, le Salantin, le Luisin Fontanabran, Bel Oiseau, le Grand- Perron . 4° Région des schistes cristallins primitif formant la plus grande partie du massif du Grand-Combin et du Grand-Paradis. 5° Région des schistes métamorphiques plus ou moins calcaires (Bundnerschiefer.) attribués au trias (voir carte géologique de France) et qui avec le houil- lier et le jurassique forment une première grande bande d'affleurement de Sion, jusqu'en Tarentaise, côtoyant à l'Est le massif du Mont-Blanc, et formant à eux seuls une seconde bande d'Aoste au val des Anniviers en passant par le fond de la vallée de Bagnes. 232 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. Au point de vue géologique, nous avons donc les parentés suivantes : Trient, portion calcaires : avec Wïldflorn. Hautes-Alpes de Bagnes avec les Alpes d'Aoste. Enfin Trient, partie gneissique, au point de vue de la nature physique du substratum, se rapproche dans une certaine mesure de la région granitique du Mont- Blanc et présente au point de vue chimique (prédo- minance de la silice), une certaine parenté avec la région des schistes cristallins. Quant au Wildhorn, sa parenté géologique avec le fond de Bagnes est aussi faible que possible. Les analogies et les différences pétrographiques que nous venons de relever correspondent assez exactement avec les indications floristiques que nous avons don- nées précédemment. L'analogie la plus faible est entre Wildhorn et fond de Bagnes. Elle se réduit à une vingtaine d'espèces. 6 seulement peuvent être considérées comme manquant réellement au Trient et ce sont toutes des espèces rares ou très sporadiques. Et pourtant, si l'on jette un coup d'œil sur la carte, il est facile de se convaincre que les communications, topographiquement parlant, sont aussi favorables, à peu de chose prés, des Alpes Bernoises aux Alpes de Bagnes, entre Haut-de-Cry et la Pierre- à-Voir, par exemple, qu'entre la Dent de Mordes et la Dent du Midi. L'analogie entre le Trient et le Wildhorn est déjà beaucoup plus marquée, grâce surtout à la forte pro- portion d'espèces subalpines et silvatiques plus ou moins ubiquistes engagées dans des associations hygro- philes. Sur les 60 espèces environ, relevées dans notre ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 233 liste, la moitié à peu prés appartiennent à cette caté- gorie. Il ne reste en somme que dix ou douze espèces com- munes à T et W et qui paraissent manquer au fond de Bagnes, et ce sont toutes des espèces assez répandues dans les Alpes calcaires. Enfin la parenté la plus grande en apparence se manifeste entre Trient et fond de Bagnes. La liste compte 90 espèces. Mais la moitié sont des subalpines pJus ou moins ubiquistes, dont une quinzaine ont leur station supérieure à Mauvoisin pour la vallée de Bagnes. Les 45 qui restent se répartissent ainsi : 15 sont rares dans la chaîne bernoise calcaire ; I 5 ne se trouvent que dans la portion orientale et cristalline de cette chaîne et 1 5 paraissent manquer complètement. Comme on peut s'en rendre compte par la liste que nous en donnons, la plupart de ces dernières espèces sont silicicoles, ou réclament des conditions physiques déterminées : Presque toutes sont répandues dans toute la chaîne pennine : plusieurs ne possèdent dans la région du Trient que des stations très restreintes, c'est le cas pour Achillea macrophylla, nana et mos- chata, Androsace carnea, Arabis serpyllifolia, Braya pinnatifida, Carex microgiochin et bicolor, Gentiana punctata, Oxytropis neglecta, Sorbus Hostii. En réalité, parmi les 15 espèces manquant totale- ment à la portion calcaire des Alpes Bernoises et qui semblent au premier coup d'œil établir une parenté florale spéciale entre le fond de Bagnes et le Trient, la plupart ne se rencontrent dans ce dernier territoire que dans des stations tout à fait restreintes sans réussir à s'y implanter nettement. 234 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. La parenté reste donc superficielle et se restreint aux espèces n'ayant pas d'exigences trop spéciales, tant physiques que chimiques. Résumé de la première partie. La méthode statistique que nous avons utilisée nous a permis de mettre en relief les points suivants : 1. Malgré leur proximité, les trois régions envisa- gées ne possèdent en commun que le tiers des espèces totales rencontrées sur l'ensemble de leur territoire. 2. Comparées deux à deux, ces mêmes régions ont une parenté florale qui s'élève à la moitié du total des espèces relevées sur les deux territoires com- parés. 3. Cette parenté dépend soit de conditions physiques analogues permettant l'établissement de certaines associations dominantes, soit d'analogies dans la composition chimique du substratum. 4. La richesse en espèces, et surtout la proportion des espèces spéciales, à un seul des territoires comparés, est sensiblement proportionnée à la variété des conditions biologiques. 5. La parenté florale que présentent les diverses régions considérées avec les contrées voisines dont elles se rapprochent topogiaphiquement, s'ex- plique aussi bien par l'analogie des conditions biologiques (facteur station) que par leur proxi- mité favorable aux migrations (facteur immigra- tion). (A suivre.) LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSK PENDANT I/AMÉE 1899 HA H H. 8CHARDT et Cta. SARASIX. (Suite et fin 1 ). III GÉOLOGIE DYNAMIQUE Actions et agents externes. Sédimentation. Erosion et corrosion. Sources. Cours d'eau. Lacs. Glaciers. Sédimentation. Eboulements. — Des travaux récents ont permis à M. Tarnuzzer' 2 d'étudier plus exactement le gisement de Rothidolomit du Sckweizer Bilhel, dont il a déjà parlé dans une précédente notice et de se convaincre que la roche n'y est pas en place, mais provient d'un éboulement. Le noyau de la colline est formé par de la dolomie compacte mais sillonnée de nombreuses veines ' Voir Archives, t. X, août 1900, p. 149. 2 D r Ch. Tarnuzzer. Geologische Beobachtungen in der Umge- bung von Chur. Jahresbericltt der naturf. Gesellsch. Graubùnden, Neue Folye B XLI 1898-18 ( >9, p. 86. 236 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE de calcite et de quartz. Il est recouvert par une masse bréchiforme de la même roche présentant nettement le caractère d'éboulis. Sur cette masse repose, du côté du Rhin, une couche de galets ; par endroits, les lits de brèche et de galets pénètrent en coin les uns dans les autres et ils semblent quelquefois se mêler. Une formation analogue, composée par une masse éboulée du calcaire tithonique de Calanda a été mise récemment à jour derrière la caserne de Coire. La brèche est formée de petits fragments anguleux de cal- caire joints par un ciment de calcaire et de Lehm. Elle est recouverte par une couche de Lehm contre laquelle s'adosse du côté du Rhin un lit de galets arrondis. Erosion et corrosion. M. Jean Bruhxes 1 s'est livré aune étude fort inté- ressante des marmites qui se sont formées depuis une époque récente dans le canal de décharge du barrage de la Maigrauge près de Fribourg. Le barrage de la Maigrauge a été construit de 1870 à 1872 au sommet d'un des méandres de la Sarine, en amont de Fribourg ; on a ouvert en même temps, à travers le promontoire mollasique qui forme la rive convexe, un canal de décharge relativement étroit, peu incliné et terminé par une chute de 9 m. L'eau y atteint souvent l m. de hauteur, dépasse ce chiffre plusieurs fois par an et est montée une fois en 1898 1 Je;,n Bruhnes. Les mai-mites du barrage de la Maigrauge (avec un plan et six reproductions stéréoscopiques). Bi'lî. de la Soc. fribourg. des se. nat. Vol. VII, fasc. 3, p. 1G9. 1899. PENDANT l'année 1899. 237 jusqu'à i m. La largeur du canal, égale à 55 m. vers l'ouverture, diminue progressivement jusqu'à la partie médiane où elle est réduite à 28 m. Ces conditions diverses provoquent de nombreux tourbillons de l'eau et ceux-ci ont donné naissance à une série de marmites creusées dans la mollasse tendre du lit. Ces marmites ont pu être étudiées en détail pendant la sécheresse exceptionnelle de l'été 1897. Elles se trouvent pour la plupart dans la partie d'aval, au delà du resserrement du canal. Leur bord surplombe en général de quelques centimètres au-dessus des parois. Deux marmites voisines s'étant rejointes en s'appro- fondissant, il ne restait de la cloison séparatrice que la partie supérieure, qui était devenue si fragile qu'elle s'est brisée au premier contact. La persistance de cette langue mince et délicate prouve clairement la faible importance du travail de l'eau quand il ne s'y ajoute aucune action des galets et du sable. Le fond des marmites affecte deux formes princi- pales, déjà reconnues du reste par M. Gibert : 1° une forme en fond de cuvette, 2° une forme en fond de bouteille avec une dépression annulaire entourant une saillie conique. Mais ces deux types semblent corres- pondre en réalité à deux stades différents d'un seul et même phénomène. Les marmites qui présentent au fond un cône saillant peuvent être considérées comme inachevées, le travail de creusement ayant été inter- rompu par une cause quelconque ; les marmites à fond concave sont achevées ou près de l'être, et une mar- mite s'achève parce que, le tourbillon restant constant, le rayon de giration se réduit de plus en plus à mesure que le tourbillon travaille plus profondément, en sorte 238 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE que la force centrifuge tend à devenir nulle à l'extrémité inférieure du tourbillon. Ce moment est du reste sou- vent hâté par l'accumulation progressive des matériaux au fond de la marmite, mais dans ce cas le travail peut reprendre si une partie importante de ceux-ci est enlevée. Les recommencements d'activité dans le creu- sement des marmites sont du reste un phénomène fréquent et c'est ainsi que naissent les marmites à plu- sieurs étages. Le canal de la Maigrauge montre d'anciens chapelets de marmites transformés en des sillons allongés dans le sens du courant et ceux-ci sont une preuve de la part souvent considérable prise par les tourbillons dans le creusement du lit des cours d'eau. La plus grande des marmites étudiées dans le canal de décharge même a une ouverture de m 535 sur m 742, mais à l'extrémité du canal, sur la rive gauche, des conditions particulièrement favorables, dues à la construction sur ce point en 1879-1880 d'une échelle à poissons, ont déterminé sur chaque échelon de l'échelle le creusement d'une grande marmite, attei- gnant presque toujours I m. de diamètre. La plus grande se trouve au bas de l'échelle, elle a la forme d'un sac étroit de 1 m. sur n, 9 d'ouverture avec une profondeur de 3 m 27 jusqu'à la surface de la masse de galets qui remplit le fond. Cours d'eau et In es. Cours d'eau souterrains. — M. F. -A. Forel 1 a 1 F. -A. Forel. Sur l'existence du lac souterrain de l'Orbe. Compte-rendu des séances de la Soc. vaud. des se. nat. Séance du 7 déc. 1898. Archives Genève, VII, p. 188. pendant l'année 1899. 239 développé plusieurs arguments en faveur de l'existence d'un ou de plusieurs lacs souterrains de l'Orbe. Le premier consiste dans le fait que, les vannes de l'en- tonnoir de Bonport au lac Brenet ayant été ouvertes le 28 décembre 1893 et ayant ainsi versé dans l'enton- noir une quantité d'eau évaluée à n,3 8 par seconde, la crue commença à se marquer à 500 m. aval de la source de l'Orbe une heure et demie plus tard ; elle atteignit rapidement la valeur de 5 cm. et continua lentement pour atteindre au bout de sept heures une valeur de 6 cm. La lenteur de développement de cette crue peut difficilement s'expliquer si l'on n'admet la présence d'un lac souterrain. Une expérience faite avec de la tluorescine est plus convaincante encore. En même temps que les vannes de Bonport furent ouvertes, l'on versa dans l'entonnoir 3,2 kg. de matière colorante. Or les premiers indices de coloration n'ont été constatés que 22 heures plus tard à la source de l'Orbe, et l'on peut considérer que les 20 1 s h. qui se sont écoulées entre le début de la crue et l'apparition de la coloration correspondent au temps employé par l'eau colorée pour traverser la lon- gueur du lac souterrain. Le volume de ce lac peut être évalué entre 145 et 220.000 m 3 . M. Forel trouve un troisième argument en faveur de sa manière de voir dans les oscillations rythmiques qui ont été observées à l'aide d'un limnographe près des sources de l'Orbe et qui paraissent devoir être assi- milées à des seiches. Enfin d'autres expériences faites avec de la tluores- cine semblent indiquer que, outre le lac souterrain qui aboutit à la source de l'Orbe, il existe une succès- 240 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE sion d'autres bassins étages tout le long du cours d'eau. Grottes. — MM. Fournier et Magnin' viennent de publier les résultats de leurs études spéléologiques dans la chaîne du Jura. Ils constatent tout d'abord que les plateaux du Jura étaient prédestinés à être énergiqueraent travaillés par les eaux souterraines, grâce aux puissantes assises cal- caires qui y représentent le Bajocien, le Bathonien, le Rauracien, l'Astartien et le Portlandien, assises inter- rompues par les couches marneuses du Lias et de l'Oxfordien. Ils ont étudié successivement un grand nombre de grottes et de puits dans les environs immédiats de Be- sançon et d'autre part dans la région entre le Doubs et la Loue. En outre, MM. Fournier et Magnin ont étendu leurs recherches à certaines grottes en dehors de leur champ d'étude principal et ont exploré en particulier au- dessus de la source de l'Orbe la grotte des Fées et d'autres grottes s'étageant les unes au-dessus des autres et semblant correspondre aux étapes successives d'un cours d'eau souterrain s'enfonçant de plus en plus dans les bancs calcaires. Déplacements de cours d'eau. — M. Vaughan Jen- nings ! a étudié l'évolution hydrologique de la vallée de Davos. Il considère cette vallée comme étant un seg- 1 Fournier et Magnin. Recherches spéléologiques dans la chaîne iln Jura. Première campagne. 1896-1899. Mémoires de la Société de Spéléologie. - M. Vaughan Jennings. The Landwasser and the Landquart Géolog. Magazine, London, VI, 1899, 259-270. pendant l'année 1899. 241 ment réuni au système de la Landquart par suite de l'érosion régressive de cette rivière. La configuration du pays l'a conduit à admettre qu'anciennement le Landwasser de Davos s'écoulait dans la direction du Rhin, ayant sa source à peu près sur l'emplacement actuel de la vallée de la Landquart à Klosters. Par l'érosion régressive de la Landquart et l'approfondissement graduel de la vallée du Pràtigau, la vallée du Landwasser est devenue tributaire de la Landquart. Mais les accumulations morainiques et autres dépôts détritiques ont plus tard de nouveau modifié la situation en créant en particulier la digue qui retient les eaux du lac de Davos. Dés lors, le Landwasser s'écoule de nouveau à partir de ce point dans le Rhin. Les seules eaux tributaires de la Landquart venant de la vallée de Davos y parviennent par le Lareter Bach. Lacs. Des données hydrologiques intéressantes sur le can- ton de Neuchâtel pendant l'année 1 897 ont été ras- semblées par M. Samuel de Perhot '. Il résulte des observations limnimétriques faites sur les trois lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat les faits suivants : Le niveau du lac de Bienne a été dix fois, soit pen- dant 36 jours en tout, plus haut que celui du lac de Neuchâtel, la plus grande différence dans ce sens ayant été de m 572 le 2 février. 1 Samuel de Perrot. Données hydrologiques et météorologiques dans le canton de Neuchâtel en 1897. Bull. Soc neuch. se. nat. XXVI, p. 251, année 1808. Archives, t. X. — Septembre 1900. 18 242 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE Le niveau du lac de Morat a été huit fois, soit 19 jours en tout, plus bas que celui du lac de Bienne, la plus grande différence ayant été de m 3 le 24 août. Il n'a été qu'une fois, le 22 juin, plus bas que celui du lac de Neuchâtel et seulement de m 008. D'autre part, le niveau moyen du lac de Neuchâtel s'est abaissé de 1896 à 1897 de m 173, celui du lac de Bienne de m 114, celui du lac de Morat de m 176, ce qui suppose des diminutions de volume de 37,350,700 m 3 pour le premier, de 4,423,000 m 3 pour le second et de 4,012,000 m 3 pour le troisième. Glaciers. M. Forel 1 a décrit les expériences faites par la com- mission des glaciers de la Société helvétique des sciences naturelles pour déterminer au moyen de la fluorescine la circulation des eaux dans le glacier du Rhône. La matière colorante, versée une première fois à une distance de 1118 m. et à une hauteur verticale de 500 m. au-dessus de la sortie du torrent sous- glaciaire, est apparue au bout de 1 h. 10 m. à l'extrémité du glacier. Versée une seconde fois à 3040 m. de dis- tance et à 754 m. de hauteur au-dessus du même point, elle y est apparue au bout de 4 h. 5 m. L'eau a parcouru ainsi la première fois 16 m., la seconde fois 12 m. en ligne droite par minute. Cette vitesse relativement grande exclut la possibilité d'un arrêt 1 F.-A. Forel. Circulation des eaux dans le glacier du Rhône. Compte rendu des séances de la Soc. vaud. des se. nat. Séance du 16 nov. 1898. Archives Genève. VII, p. 183. pendant l'année 1899. 243 important dans la circulation de l'eau et en particulier d'un lac sous-glaciaire. Nous trouvons dans le rapport concernant les varia- tions des glaciers pendant l'année 1898 et rédigé par les soins du prof. E. Richter \ une partie due à la plume de M. Forel et consacrée aux Alpes suisses. Des mesures directes ont été faites en 1898 sur 70 glaciers de nos Alpes, parmi lesquels 1 2 seulement sont en crue et 55 en décrue certaine. M. E. Richter 5 a fait une étude des relations qui existent entre l'augmentation de la section d'un glacier et l'accélération de sa marche et arrive à la conclusion que la partie supérieure d'un glacier en voie de crois- sance ne peut accélérer sa marche qu'après qu'elle arrive à vaincre par l'accumulation de glace qui s'y produit la résistance du glacier en aval dont la marche doit être moins rapide par suite de sa moindre section. Il cite à l'appui de sa manière de voir, différente en ce point de celle de M. Forel, le fait que la crue des gla- ciers se produit en général très vite après les années froides et humides qui l'ont provoquée et par consé- quent longtemps avant que la région à section ampli- fiée du glacier soit arrivée à la partie frontale. Il s'ap- puie en second lieu sur les observations faites par M. Finsterwalder aux Gliederfernen. Ce glacier a pris en effet en 1897-1898 un mouvement accéléré; il 1 E. Richter. Les variations périodiques des glaciers. 4 e rapport rédigé au nom de la commission internationale des glaciers. Archives Genève, VIII, 1899, p. 31. * E. Richter. Neue Ergebnisse u. Problème der Gletsche- forschung. Abhandl. der K. K. geographischen Geseïïs. in Wien. 1899. 2U LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE présentait un renflement très net de sa partie supé- rieure, et son front reculait encore. Or M. Finsterwalder a montré que la partie renflée gagnait du terrain plus rapidement que ne cheminait la glace. Il est donc certain que l'extrémité antérieure de la partie renflée ne se compose pas de glace ayant marché avec un mou- vement accéléré, mais de glace renflée par la pression qu'elle subit. Cette étude est suivie d'un aperçu de l'état actuel de la glaciologie et des divers problèmes qui restent à résoudre. Tremblements de terre. Les renseignements réunis par le commission des tremblements de terre ont permis à M. Frùh ' de faire sur l'année 1897 un rapport duquel il ressort les prin- cipaux faits suivants : Il y a eu en 1897 29 séismes ressentis en Suisse : 1 ° 2 secousses successives à Nyon le 5 janvier, 2° plu- sieurs petites secousses à Vevey-Chexbres et environs le 12 janvier, 3° 3 secousses successives à Gryon (Vaud) le 3 1 janvier, i° 3 fortes secousses à Eglisau le 22 février, 5° I secousse à Lausanne le 19 mars (res- senti aussi à Le Creux près Vallorbe), 6° 2 secousses très rapprochées à Jenins (Grisons) le H mai, suivies (7°) par une troisième à une demi-heure de distance (ces trois sèïsmes correspondent à un tremblement de terre ressenti le long du Rhin dans le canton de Saint- Gall), 8° 1 secousse à Cully (Vaud), le 31 mai, 9° 1 J. Fkuh. Die Krdbeben der 0!0i.oi^ xo?i«îi , m 5i Linimmcire I g ^ ^ rr ^ ~ -^ ^3 ^ ;o ^ ^ -o ^ ^ i^ ^ oc o c5 ^ r^ o c5 -^ o aô t^ u5 oc i-^ --^ ail 11. l-^^^^r^:^:^^^^^^^-^^-^-^^ara«e« fa ^2 r-;co>=# oo ■ ijo» oses ® I •4- 7* 51 "«H - ^ -Ht< ^h ^^< ^< ' r-C r-^ i>^ r--^ t-^ 00 9-1 1-^ ;~ ~ -sa 1 sa oô oô t-^ ■>■ oc oc • i^ ^ 51 wt> oc oô oô oo oc Insolation I ^ O ^ rr>i oorc o^^t^^;^ t^ ^ x^^X5-ic^~î^ ~ r^t^rî-^- — ;rt — Dur. en heures. H £2 ^ = : --^ ^oÔOOt-'^sj^Ht^oôoçoojeô^i -îicr.^^^c»-; NEBULOSITE MOYBXXB i.hemio parcouru par le lent. (il. par heure. sra i ira -r* to -^ oo ;o rc œ ara to araoooooo cra -^ oooo oo jomo oo cooso 3s«pos«o !O-iHt^-si'i>^s , ô«sîosïrâ-!H<*'î«0ÔO5 oô yà -d* era cô erâ «? co ara ara »>• ara -d» o •«* »•* - .1 _J 33 £ S 51 ■ '-^3* 51 -fh — < 51 51 51 31 îlîl- —h -z r. r. -/: r/5 f. on /". r. k ^±±±cit±ci r. -I* -TH «r- 51 — H . 02OTMr^53M55œœ^Z?5lZZZ >Z> 3 5 2 ïx ^zïz^^ Sombre db j .*.!".. '. M œ fflîiî)^ .-«o -ri 51 . O -^ • • 35 -^< 00 t^ 51 -^ ".O r^ "O «n •ra5~« ' : siôsôeSsrâoo-dïoo 51 ' -H r5 51 — < 5* s "Z3 S88S88888S88888§8§S88§§88§§§§§§ os t^ oo t^osoo«ooos «0 0005 03 oo c»oso3 os o» aso oo ososoioo — .35 s s s in ai o a> o ~ Cd ^ î* s i TTTTT i + i T i i T i ++++++^4++ i ++++++ ^4 ' ^ ^ ^. ^o oo ira i^. o c? t3 S ; ra ira 3 S ira ira t- eo ira i o A o i~ r- oc i- r- oo oc oc 35 35 -o r- oo i- 1- l- i- 35 5i rra 51 ira 00 ara 35 ro o 51 -=* ^ 55 ^ •* -5 oo p ara ira 35 35 — — - - — - « 51 î-i 33 ■>■ 51 — ' -*< ara 5i 5i -e< 3s gpt-ç»ao?3 51 ara o çra era g? 00 ara 1^ o rc 00 00 -h ara -* rra ce 51 1^ eo co 51 ira -* O 00 r- ce o -o 20 1~. o oc : 3. 35 5i t-; 35 rç oo 51 51 51 5? 51 51 5. 5Ï 51 51 S 51 31 51 51 51 51 51 51 51 51 5< 51 -H 51 51 51 51 51 51 51 — — oo ara t^ 5i r- 35 5i -^ rr. O 5i -^ 35 o r: r: «# -^ oo oc o -^ --3 ara 5i o oo 5i 3i r^ 3j : ~ t-" --* ^H 00 -i O 51 00 <* -^ 00 35 51 ^< — i -# 51 t6 ara <* 51 :0. 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I r. 71 1 - 51 1-- 300 MOYKNNKS DU MOIS D'AOUT 1900 Mois 727,44 727,35 727,65 727,66 727,18 726,75 726,89 727,39 Température. 1- déc. + 15,°77 + 14,53 -f 16,41 +■ 20,31 -\- 22,99 -f 23,65 -f 20,02 + 17,54 2 e » + 15,21 + 13,89 -|- 15,02 -f- 18,41 + 20,15 + 21.34 + 19 22 + 17,29 l> » 4- 14,80 4- 13,93 -h 14,76 4" 18,20 -f- 20,45 4- 19,69 -f- 17,35 4- 15,67 Mois 4- 15,25 4- 14.11 4- 15,38 -f- 18,95 4 21,17 4- 21,50 4 18,81 4- 16,80 fraction «lu saturation en millième». Mois 852 900 783 642 539 530 641 726 Dans ce mois l'air a été calme 22,0 fois sur 100- Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 1,24 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 31 u ,8 W.et son intensité est égale à H, 7 sur 100- 301 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE MOIS D'AOUT 1900. Le 2, brouillard à 7 h. du soir. 5, brouillard à 7 h. du matin, à 4 h. et à 7 b. du soir. 7, pluie à 7 li. et brouillard à 10 li. du soir. 8, neige à 7 h. du matin ; brouillard à 7 h. et à 10 h. du soir. 10, neige, brouillard à 10 h. du soir. 11, forte bise à 7 h. et à 10 h. du matin; brouillard à 7 h. du matin, à 7 h. et à 10 h. du soir. 15, brouillard à 10 h. du soir. 16, biouillard à 7 h. et à 10 h. du soir. 17, brouillard à 7 h. du matin, à 1 li., à i h. et il 10 h. du soir; pluie a 10 h. du matin et à 10 h. du soir. 18, brouillard à 10 h. du matin et à 10 h. du soir; pluie à 4 h. et à 7 li. du soir. 19, brouillard à 4 h. et pluie à 7 h. du soir. •20 pluie à 4 b. du soir. 21, pluie à 4 h. et à 7 h. du soir. 22, brouillard à 7 h. et à 10 h. du soir 23, fort vent pendant tout le jour; brouillard le matin jusqu'à 7 b du soir; pluie à 10 h. du soir. 24, fort vent le matin jusqu'à 4 h. du soir; brouillard à 7 b. du matin, à 7 b. et à 10 h. du soir; pluie à 10 h. du matin, à 1 b et à 4 h. du soir. 25, fort vent à 10 h. du soir. 26, très fort vent depuis 10 b. du matin; brouillard à 7 h. et à 10 b. du soir. 27, fort vent et pluie à 7 h. du matin; brouillard à 10 b. du matin et à I b. du soir. 28, pluie à 7 b. du matin et à 7 b. du soir; brouillard à 4 h. et à 10 b. du soir. 29, brouillard pendant tout le jour. 31, brouillard à 7 b. du matin. 302 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au baroyraphe MAXIMUM MINIMUM. il in " " Le 1" à 11 li. soir 570,30 Le 5 à 7 h. matin 562 61 5 à 10 h. son- 563,88 13 à 4 h. matin 571,00 13 à H li. soir 572,30 24 à 6 h. soir 564 60 24 à minuit 566,60 31 à 7 h. soir 570,85 31 à 1 h. matin 571,50 303 Nébulosité moyenne. t^oc S ■-5-I JO ©o <=> e o -a t< '33 3 O a} «3 3 9 ■ o XON^O • o o coc ' r^ Ol -3* l OI : i * i ' ' ' ; ' °„ S -3 s- _ o oi ©i ^ ;o s^ ^ o ^ so ^ oo^ i^ ^ i^ oo ©i co ^ ^ ^ i>; © r^ ^ oi so © oo —< îôîOm* as s>i o -^ aôc5 o cô t-^ es -"* «** o sô~© c5 oî© ■■! c5 r-î«d oôcôoî o os oô *4 73 O aj Si S — VU - S- CO 4) £2g o 5 a rtfl«îit>"oo>îcd-iîiodddNd5'îdd'H6-«^"!'0'œ(0 30^B co co so so so so so so so so so so r^ ;o «O SO SO tu — £ o '— eo oa kSO-t" Soîoô -coco = soso -;* iO O O O CO cô cd sô i< co co co co so so so so ooooo-xnoœooooooo» !?1 -H JO OOeOlvit^t^-COCOCOCOCOCOCCCOCOCDCOCOCC so so so so so so so so so so so so so so sr: so sr: so £« a oo r^ B c»q = oc I OS — CO CO ICOSC5IC JO OOOSîOîOOOOSOrt-^CO-d'I^'^l-^SOI^-l^-Oj CO SO ©» t^- O T1 -d" -* >* Os SO •=• CO O -** — ' T> — s* 00 iôcô-HwdddîiS'iiN^w^odo^îïw^ oi s++l I I I I I I I-H-++I I I++! I I I I OOOlR noccoo NQOÔO CO CO •>> I » so so so so CO O — OS id ~ 1^- 00 d — i oi oi I+-H- -- "> '/! |=I: j CO CO — i CO O0 — ' 00 CO Tl OS SO 00 CO — — < Ol ^l TT SO Tl CO 00 O» 1^ — « r^ — i C2 O - x> os t - oo o. oi co co oc ^< -d< o so oo so co co -^ co — •n os so c^ co — i^ i - t: COOS : Oj oo co cd co :ô i^ co i^ oo o ->- -* o r-- r-- r--. os es oc co so co so co i - ;o i ~> es o — ■ : \o -j CO CD CD CO CO CO CO CD CD I - r^ I ^ CD CD CD CD "O CD CD CD CD CD CD "O "D "D Dl>l> - so sn so so so so so so so so sn so so so so so so so so so 10 10 so so so so so ao so JO so I — so X ce Jours dumois. ■H(MM^!CCOt^«0>0- "Ti co -d< so co t-^ oo es o — i oi co *--* so co r^ en es o -h — 1 — i-M-M~l~'C-|-MTI Ol ITl Ol co co 304 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — AOUT 1900. Baromètre. i re décade . 2° » 3 e » Mois 10 h. s. 1 h. m. 4 h. m. 7 h. m. 10 h. m. 1 h. s. 4 h. s. 7 n. s. mm mm mm mm mm mm mm mm .. 566,97 566,59 566,58 566,74 566,77 566,77 566,88 567,10 • 569,38 569,07 569,06 569,19 569,16 569,16 569,30 569,48 . 567,63 567,25 567,16 567,41 567,42 567,50 567,63 567,90 567,98 567,63 567,59 567,77 567,77 567,80 567,93 568,15 l' e décade. 2 1 ' » . 3" » • 7 h. m. + 5^43 + 5,18 4- ^ 28 t <'iii|><-r)>l nrc. 10 h. m. 1 h. s. o o 4 h. s. + 7,63 + 9,38 + 8,60 + 6,50 + 7, % + 7,43 -f 5,99 + 7,23 + 6,33 7 h. s. + 6"l4 + 5,26 -f 4,99 10 h. s. 4- 4?66 + 4,57 + 4,45 Mois + 5,30 4- 6,68 4- 8,15 + 7,42 -f 5,45 4- 4,55 l' e décade. 2 e » 3 e - . Mois Min. observé. 4- 1*85 4- 2,10 4- 3,15 4- 2,39 Max. observé. + 10° 78 4- 9,28 4- 8,49 + 9,48 Nébulosité. 0,35 0,48 0,65 Bau de pluie ou (le neige. mm 25,0 17,7 75,6 Hauteur de la neige tombée cm 2,0 0,50 118,3 Dans ce mois, l'air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du RW a été celui de 0,73 à 1,00 La direction de la résultante de tous les vents observés est R. 4o° \Y.. »t son intensité est égale à 17,8 sur lfX). Archives des Sciences phjs. et nat, Sept. 1900 t. VU. PLI. SUR LA FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES PAR W. si»Ki \<;. On sait que l'eau trouble ne se clarifie par le repos que si les particules qu'elle tient en suspension sont assez grosses. Quand cette condition n'est pas remplie, le repos seul ne suffit pas, le plus souvent du moins, pour permettre au trouble de se déposer ; celui-ci per- siste, pendant des mois et même, dans certains cas, indéfiniment. La filtration à travers les meilleurs filtres de papier reste également alors sans effet. Le nombre de troubles de cette espèce est très grand ; il suffira de citer l'encre de Chine liquide, la plupart des solutions de couleurs à base d'aniline ou de substances azoïques, pour être renseigné. Mais si l'immobilité ne suffit pas pour provoquer le dépôt des particules suspendues dans ces pseudo-solu- tions, comme on les a appelées aussi, l'addition d'une faible quantité d'un sel, ou d'un acide, ne manque jamais son effet. On voit alors des flocons se former et 1 Résumé d'un travail inséré au n° de juillet 1900 du Bulletin de l'Académie de Belgique. Archives, t. X. — Octobre 1900. 23 306 FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. se grouper, parfois en filaments, le plus souvent en amas irréguliers, et gagner, peu à peu, le fond ou la surface du liquide selon le rapport des densités des matières. Ce phénomène a déjà fait l'objet de plus d'une étude ; on ne peut, néanmoins, le regarder comme expliqué. L'importance qu'il a pour une foule d'appli- cations de la chimie aux arts techniques, ainsi que pour l'étude de la formation de certains sédiments en géologie, a été mentionné souvent. Je me permettrai d'appeler encore l'attention sur une raison qui justi- fierait, elle seule, sans doute, un complément d'examen de cette question. Les bactériologistes ont fait voir que le sérum jouis- sait de la propriété d'agglutiner, de floeuler, certains micro-organismes. Plus particulièrement, le sérum d'un être immunisé contre une maladie déterminée, aurait la propriété de floculer les microbes causant cette maladie, de sorte que la plupart des bactériolo- gistes se trouvent portés à chercher la cause d'une im- munité spéciale dans la propriété spéciale du sérum d'agglutiner des microbes déterminés. Le fait paraît si constant que l'on regarde, aujourd'hui, comme un moyen sûr de découvrir la nature d'un microbe donné, par exemple, d'un bacille typhique, la constatation de sa « sensibilité agglutinative » à un sérum d'un animal fortement immunisé contre le typhus. La floculation des microbes reproduit, dans son faciès physique, en- tièrement celle des milieux troubles. Il est donc pro- bable qu'il y a des points communs entre ces deux phénomènes. Pour les découvrir, l'étude des cas simples, purement physiques, présentera certainement FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. 307 plus de chances de succès que celle des cas compliqués de la bactériologie. Si l'on parvient à saisir la raison de la floculation, ou tout au moins ses facteurs princi- paux, on aura certainement aidé les bactériologistes dans leur travail. C'est cette pensée qui m'a engagé à reprendre l'étude du problème dont il vient d'être fait mention. Je m'empresse de le reconnaître, je ne suis pas par- venu à dégager la raison première de la floculation ; mais j'ai pu observer un certain nombre de faits que je demande la permission de faire connaître, parce qu'ils me semblent pouvoir être utilisés, un jour, dans la solution définitive. Travaux antérieurs. Pour ne pas sortir des limites qu'il convient de donner à cet article, je me bornerai à marquer, en quelques traits seulement, le point où la question a été portée aujourd'hui. La persistance d'un trouble n'est pas en relation simple avec la cohésion ou la viscosité du liquide. En effet, si, d'après C. Barus, l'on diminue la cohésion par l'élévation de la température, on observe qu'il est des troubles qui se clarifient moins vite. La vitesse de la sédimentation parait dépendre de la nature des parti- cules suspendues, ou mieux, de leurs relations chi- miques et physiques avec le liquide dans lequel elles se trouvent. Mais, si le liquide est de l'eau, on observe que tous les troubles, quelle que soit leur nature chimique, se clarifient en quelques instants, à la suite de l'addition 308 FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. d'une certaine quantité d'un acide fort, ou d'un de ses sels (Scheerer). Barus a appelé le premier, je crois, l'attention sur cette circonstance importante, que les substances clarifiantes sont toujours des électrolytes. Il attribue la cause de la sédimentation à ['énergie intérieure que les ions donnent aux liquides. Plus tard, Bodlânder a constaté que les électrolytes ne sont, à leur tour, efficaces qu'à partir d'une cer- taine limite qui peut, à la vérité, être très petite. Par exemple, la limite d'action de l'acide chlorhydrique sur un trouble formé par du kaolin pur, se trouve dans une dilution de l'acide dans 1.500.000 parties d'eau. Ce physicien a constaté aussi l'absence de toute rela- tion simple entre la quantité de sédiment formé et la proportion de sel ou d'acide en solution : la masse de kaolin déposée est souvent dix mille fois celle du corps clarifiant. On a cherché ensuite si le pouvoir clarifiant des électrolytes se trouvait en relation avec l'une ou l'autre de leurs propriétés physiques, soit avec le poids ou le volume moléculaire, la constante capillaire, la solubi- lité, etc. ; mais ces recherches n'ont donné aucun ré- sultat utilisable. (Schulze, Linder et Picton, Spring et De Bock, Winssinger). .Nos connaissances en étaient à ce point déconcertant lorsqu'une observation montra, sous une forme nou- velle, que l'électricité n'est pas sans influence sur la floculation. Si l'on fait passer un faible courant par un milieu trouble on remarque qu'il se fait une clarifica- tion à l'une ou l'autre électrode, selon l'espèce chimique du trouble, tandis qu'une floculation se produit à l'élec- trode opposée. Celte observation a été faite successive- FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. 309 4 ment par Linder et Picton, A. Cœhn, 0. Lehmann et par moi-même. J'ai montré que le courant électrique parvenait à débarrasser l'eau de toute particule, de manière à rendre le liquide optiquement vide 1 . Cette floculation des milieux troubles sous l'influence de l'électricité rappelle une observation que R. Narh- wold a déjà faite et qui a été confirmée par O.-J. Lodge et par R. Irvine, savoir : la floculation presque instantanée des poussières ou des fumées suspendues dans l'air, dans le voisinage d'un conducteur chargé à un potentiel suffisamment élevé. J. Elster et H. Geitel ont attribué, récemment, la formation de la pluie, ou la floculation des nuages, à une action semblable. On verra plus loin que, malgré une ressemblance indé- niable dans la forme, la floculation dans les gaz est tout autre chose que la floculation dans les liquides. Enfin, il y a lieu de dire encore que certains auteurs ont attribué la persistance des troubles au mouvement brownien des particules suspendues (0. Lehmann, Bod- lànder, Maltezos) ; la floculation serait alors la consé- quence de l'arrêt de ce mouvement. Pour trancher la question il faudrait, de toute nécessité, savoir si le mouvement brownien est incompatible avec la conduc- tibilité électrolytique du liquide. Tels sont, en résumé, les résultats principaux aux- quels on est arrivé aujourd'hui. On voit que malgré leur grande valeur, ils laissent la question ouverte. Je vais me permettre de passer à l'exposé, également suc- cinct, des faits que j'ai pu réunir. * • 1 Bulletin de l'Académie de Belgique (classe des Sciences), n" 3, p. 174, 1899, 3 I FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. t Du choix du milieu trouble. Les milieux troubles ne sont pas constitués tous de la même manière. Il im- porte donc de faire un choix, si l'on tient à obtenir des résultats comparables. On remarque que si l'on soumet à l'évaporation spontanée, dans le vide sec, des troubles ou des solutions collo'idales de diverses espèces, les unes laissent un résidu à cassure conchoïde terne, plus ou moins friable, tandis que les autres en donnent à cas- sure brillante, vitreuse et généralement d'une grande solidité. On peut regarder ces derniers troubles comme résultant de la suspension de particules douées en- core d'une certaine adhérence virtuelle, sinon réelle et formant dès lors, avec l'eau, une sorte de gelée extrê- mement fluide qui ne flocule pas par la dessiccation, mais qui se contracte de plus en plus jusqu'à laisser une pellicule ressemblant à du vernis, ou à du verre. La matière des suspensions à résidus grenus, friables, serait, au contraire, composée de particules plus indé- pendantes. Une limite précise entre ces deux cas n'existe naturellement pas ; on peut rencontrer tous les degrés intermédiaires. On conçoit que les milieux troubles se comporteront autrement selon qu'ils appartiendront à l'un ou l'autre type. Les suspensions à résidus grenus se clarifient bien plus rapidement sous l'influence des sels. C'est que chez elles la formation des flocons n'est pas subor- donnée, en quelque sorte, à des déchirures ou des ruptures dans l'adhérence générale des particules. En effet, quand les suspensions de l'autre type ont floculé il n'est plus possible de reproduire exactement l'état primitif du trouble par l'agitation, tandis qu'on réussit très bien avec les premières. FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. 31 I Il est évident, à présent, que des résultats compa- rables ne pourront être obtenus que par l'emploi d'un trouble d'un type déterminé. Les troubles à résidus vitreux se clarifiant moins vite, se trouvent tout indi- qués pour nos recherches ; ils laissent le temps de l'observation. Ils ont encore un autre avantage : ils permettent de saisir plus nettement le moment de la formation des flocons, car, à cet instant, ils deviennent plus opaques, la chute des flocons ne se faisant que plus tard. Il y a lieu aussi de distinguer nettement la floculation, et la sédimentation ou le dépôt des flocons. Le premier phénomène seul se prête à une observation exacte ; le second est influencé par divers facteurs parmi lesquels les gaz dissous dans le liquide ne sont pas l'un des moins gênants. Enfin, comme il fallait faire usage d'une substance sans action chimique sur les acides et les sels à intervenir, le choix s'est porté sur le trouble de résine-mastic. J'ai préparé des suspensions conte- nant gr. 0,4 de résine par litre d'eau, en versant dans un volume d'eau donné, une solution de résine dans l'alcool, préparée à un titre déterminé. Ce trouble laisse, à l'évaporation, une pellicule de vernis et il permet de constater très bien V adhérence des particules, à laquelle il vient d'être fait allusion. Il suffit, à cet effet, de superposer une couche épaisse de ce trouble (4 à 5 cm.) à de l'eau pure. La résine- mastic ayant une densité un peu supérieure à celle de l'eau (1,0665 à 20°) le trouble tend à descendre. Après quelques jours, la surface de séparation des deux liquides, qui était plane, est devenue sphêrique comme si le trouble avait gonflé uniformément. 312 floculation des milieux troubles. De la floculation par l'action des sels et des acides. Il a été rappelé, plus haut, que l'effet des sels ou des acides sur les milieux, troubles variait dans une mesure énorme, en dehors de toute relation simple avec les constantes chimiques ou physiques les plus importantes. On a pu remarquer seulement que les sels les plus actifs sont ceux qui dérivent des métaux à valence élevée, par exemple, du chrome, de l'alumi- nium. En variant les conditions des expériences j'ai pu reconnaître le facteur qui masque les relations de la floculation. Au lieu de mêler directement le milieu trouble avec la solution de sel à essayer, ainsi qu'on l'avait fait, j'ai superposé le liquide trouble à une solution concentrée des sels et j'ai laissé diffuser librement les liquides. La floculation commence bientôt et les flocons descendent jusqu'à la couche qui a la même densité qu'eux. On observe que les hauteurs jusqu'où la floculation a lieu, sont bien différentes d'un sel à un autre. Elles ne sont toutefois pas en rapport simple avec le coefficient de diffusibilité des sels, mais on remarque que les sels des métaux polyvalents clarifient le trouble à une hauteur plus grande. Les sels colorés sont particulièrement utiles à observer et donnent le mot de l'énigme. Par exemple, au-dessus du sulfate de cuivre, le trouble avait lloculé sur une hauteur de 11,5 cm., mais la couleur bleue du sel n'avait gagné que quelques centi- mètres. Il résulte de là que la floculation a eu lieu dans un espace où il n'y avait pas de sulfate de cuivre. L'ana- lyse chimique de cet espace a démontré l'absence de FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. 313 composé de cuivre, mais la présence d'acide sulfu- rique. Les autres sels de métaux polyvalents (Al, Cr, Fe, Zn, Mg) ont permis de faire une constatation sem- blable. La base du sel est restée en chemin, pendant la diffusion au travers du trouble, tandis que l'acide a pris une forte avance. D'autre part, l'analyse chimique des flocons formés dans ces expériences, a révélé qu'ils retenaient une certaine proportion d'hydrates des métaux, provenant des sels employés et qu'un lavage à l'eau pure ne par- venait pas à les en priver. On voit donc que les solutions des sels des métaux polyvalents sont réellement hydrolyses : le trouble du mastic fait le même office qu'une paroi perméable, en ce sens qu'il retient les molécules des hydrates, mais il se précipite avec elles, tandis que les molécules acides continuent leur chemin. La floculation d'un trouble par la solution d'un sel polyvalent est donc le résultat de'deux facteurs; le premier est l'agglutination des particules du trouble par l'hydrate colloïdal dérivant du sel et le second est le résultat de la floculation opérée par l'acide isolé. En somme la floculation totale est proportionnelle au produit de ces deux facteurs. On peut rendre très démonstratif le rôle intense que joue l'hydrolyse d'un sel dans le phénomène de la floculation. J'ai montré, en effet, dans un travail anté- rieur 1 , que l'on peut rendre visibles les particules d'hydrate résultant de l'hydrolyse d'un sel dissous, en faisant passer par le liquide un cône lumineux puis- 1 Bull, de l'Académie de Belgique, Classe des sciences, 1899, p. 174. 3 I i FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. sant, comme Tyndall l'a fait pour montrer les pous- sières de l'air. Eli bien, si l'on éclaire, de cette façon, des solutions de sels, on remarque que le cône lumi- neux qu'elles développent est tout à fait dans l'ordre de l'intensité de la floculation qu'elles exercent. La lloculation se ramène donc, dans une de ses par- ties, au phénomène connu, depuis si longtemps, sous le nom de collage et qui se manifeste de manières bien diverses. Ainsi, on sait que le charbon animal détruit les solutions colloïdales. Le sérum de bœuf, qui donne un fort cône lumineux quand il est éclairé, coagule l'hydrate de fer colloïdal, même en solution étendue; il agit de même vis-à-vis d'autres hydrates colloïdaux. Le mouvement brownien et les électrolytes. J'ai essayé de voir ce qui se produit quand des par- ticules animées du mouvement brownien reçoivent une solution électrolytique. Pour cela, j'ai déposé d'abord, sur le porte-objet d'un microscope, une goutte d'un trouble de gomme-gutte ; cette substance permettant de voir le plus facilement le mouvement brownien. Le spectacle que l'on a sous les yeux donne bien à penser qu'une clarification spontanée n'est vraiment pas pos- sible, tant les gouttelettes de gomme-gutte sont agitées en tous sens. Il est à noter que quand deux gouttelettes se heurtent, elles rebondissent sans s'accoler; il leur reste donc une couche d'eau adhérente qui empêche le contact au moment du choc. Le spectacle dure long- temps; il ne se termine que par l'évaporation du liquide. Pour observer l'effet d'un liquide électrolytique sur FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. 315 le mouvement brownien, il faut prendre une précaution spéciale, sinon l'objet ne se trouverait plus au point au moment intéressant. On laisse tomber un couvre-objet sur la goutte de trouble formé d'eau pure et de gomme gutte, de manière que les coins du couvre-objet ne soient pas mouillés; on fixe alors ces coins sur le porte- objet au moyen de paraffine fondue. On met l'appareil au point et l'on dépose sur l'un des bords du couvre- objet une goutte d'une solution électrolytique. Celle-ci pénètre dans le trouble par diffusion. Au moment où les premières parties de l'électrolyte arrivent dans le champ du microscope, on voit les gouttelettes de gomme-gutte s'animer d'un mouvement de translation, cesser de rebondir à la suite du choc et former des chapelets irréguliers qui fuient devant la diffusion comme empor- tés par un torrent. En un mot, l'électrolyte rend l'agglutination des gouttelettes possible et, dès lors, fait cesser le mouvement brownien. Les milieux troubles dans un champ électrique. La grande ressemblance de la floculation des pous- sières, ou des fumées, dans l'air, sous l'influence de l'électricité, avec celle des liquides troubles, devait déjà engager à vérifier si les deux phénomènes rele- vaient d'une même cause. Il y a plus encore, la loi de Coehn sur le développement de l'électricité' a conduit à regarder les particules solides en suspension dans l'eau comme véritablement chargées d'électricité néga- tive et même à attribuer, à cette charge, un rôle dans 1 Annales de Wiedeniann, t. 64, p. 217. 189S. 316 FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. leur égale répartition dans le milieu. Il est donc dou- blement intéressant de s'assurer s'il est possible d'enle- ver cette charge électrique aux particules et de provo- quer, de la sorte, la floculation. Tous les essais que j'ai faits dans cette voie ont eu un résultat négatif, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas eu pour effet la floculation des troubles. Pour éviter une sur- prise ou un cas particulier, je n'ai pas seulement fait usaoe du trouble mastic, mais encore de diverses solu- lions colloïdales et même des solutions d'or, de platine, d'argent, obtenues en pulvérisant ces métaux sous l'eau, par l'arc voltaïque, selon la méthode du docteur Bredig. Les troubles ont été exposés, pendant des heures, à l'action d'une machine de Holtz, à l'influence d'une aigrette électrique, ou aux rayons Rontgen, sans qu'il fût possible de constater le moindre changement. Ces résultats négatifs ne me paraissent cependant pas sans utilité. Ils prouvent que la floculation au sein d'un diélectrique tel que l'eau, se produit d'une manière tout autre que la floculation au sein d'un gaz. J'ai repris, ensuite, l'examen du cheminement des particules d'un trouble sous l'influence d'un courant électrique, cheminement que j'avais observé déjà, indé- pendamment de A. Coehn. Mon but était de m'assurer, à présent, si les particules en suspension sont généra- lement repoussées par la cathode comme le demande la théorie de Coehn. Vingt-trois troubles chimiquement différents ont été examinés et chacun a floculé sitôt qu'il livra passage à un courant, quelque faible qu'il fui. Dix-sept troubles ont remonté le courant, c'est-à- dire qu'ils se sont trouvés dans les conditions voulues par la théorie de Coehn sur le développement de l'élec- FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. 317 tricité, mais six, ou environ le quart, ont descendu le courant. Les particules ne se chargent donc pas tou- jours négativement par rapport à l'eau. Il convient surtout de retenir de ces expériences que l'électricité ne paraît exercer une action efficace sur la floculation des liquides troubles que si elle se trouve à l'état de courant; à l'état statique son action est si faible qu'elle échappe à l'observation, si elle n'est pas nulle. Les milieux troubles et les électrolytes. Barus et Bodlânder ont déterminé la proportion de matière troublante qui se dépose, dans un temps donné, au sein d'une électrolyte d'une concentration connue. Ils ne sont pas arrivés à un résultat simple. J'ai com- paré directement la vitesse de floculation dans des milieux de même conductibilité électrique ' et dans ces conditions, on peut observer une relation simple. Dans une première série d'essais, j'ai comparé la flo- culation produite par des électrolytes quelconques, mais, bien entendu, de même conductibilité. Ont été mis en usage : Les selsd'Al, de Fe, de Mg, ont produit une flocu- lation presque immédiate ; les acides HC1 et H,S0 4 ont 1 La préparation de ces milieux est loin d'être commode. On trouvera la manière de les obtenir dans le travail inséré dans le numéro de juillet de l'Académie royale de Belgique. 3 I 8 FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. opéré aussi avec rapidité, tandis que les sels de potas- sium n'avaient encore produit aucun effet visible après 24 heures. En un mot, il ne pouvait être question d'une égalité dans la vitesse de floculation. Malgré l'égalité dans la conductibilité électrique, les sels qui s'hydro- lvsent (qui ne donnent pas une solution optiquement vide) opèrent donc avec une vitesse considérablement plus grande que les autres. Ces essais démontrent la nécessité de borner les recherches aux acides et aux sels alcalins, qui peuvent donner une solution optiquement vide; la formation d'hydrates insolubles aux dépens des autres sels absorbant complètement l'effet dû à l'électrolyte lui- même. J'ai donc limité mes essais aux sels alcalins et aux acides. Le résultat des observations est, de la sorte, plus étroit, mais il permet, néanmoins, d'arriver à quelques conclusions utiles. Les électrolytes ont été groupés d'après leurs cations : ainsi, j'ai opéré d'abord avec les composés de potassium suivants : KC1 KCN KG10 3 KBr K 2 SO, KP0 3 Kl KN0 3 HC0 2 K KOH Cette fois, la floculation s'est faite dans le même temps pour toutes les solutions, excepté pour celles de KOH et de KCN. Ces exceptions sont dues à cette circon- stance que la résine-mastic (la matière du trouble) en sa qualité d'acide, réagit avec la potasse et avec le cya- nure de potassium, ainsi que je m'en suis assuré par des essais spéciaux. FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. 319 Si l'on fait donc abstraction de KOH et de KCN, on reconnaîtra que l'action des électrolytes est intimement liée à la nature du cation et qu'elle paraît indépen- dante de la nature des anions ; ceux ci pouvant différer largement sans que la floculation marche plus ou moins vite. Les mêmes essais, répétés à l'aide d'un groupe sem- blable d'électrolytes à base de Na (hormis NaOH et NaCN), et de même conductibilité que dans les précé- dents, ont donné exactement les mêmes résultats quant à la vitesse de floculation dans le groupe lui-même, mais, comparativement au groupe précédent, cette flo- culation a été un peu plus lente. Ce fait prouve, encore une fois, que Vion métal est doué d'un pouvoir spéci- fique sur la floculation. Enfin, les électrolytes acides, savoir : HCl HG10 4 HPO, HBr H 2 S0 4 H 2 C0 2 HN0 3 ont produit aussi la floculation dans le même temps, mais ils opèrent considérablement plus vite que les sels de K ou de Na. Au degré de conductibilité réalisé, qui était, je le répète, le même pour les trois groupes, les acides font en une demi-heure ce que les sels opèrent après des journées. Une mesure précise ne peut évi- demment pas être faite dans ces conditions. Conclusions. Il résulte de ces observations que la conductibilité électrique ou l'ionisation des sels et des acides a'esl 3i0 FLOCULATION DES MILIEUX TROUBLES. pas immédiatement cause de la floculation, car les liquides ayant le même nombre d'ions (les liquides de même conductibilité) ne produisent pas le même effet. Mais on aura remarqué que, dans leur action floculante, les cations se rangent exactement dans l'ordre de leurs vitesses de cheminement dans les électrolytes : l'ion H marche le plus vite, puis vient K et enfin Na. La raison immédiate de la floculation se trouverait donc dans la vitesse des ions plutôt que dans la présence de ceux-ci. Pour vérifier cette conclusion, j'ai opéré encore avec des groupes de solutions de même conduc- tibilité dérivant du rubidium, du lithium, de l'ammo- nium et j'ai observé que la floculation a été effective- ment dans l'ordre de la vitesse des cations, excepté avec les sels de lithium qui sont plus actifs, bien que l'ion Li chemine lentement. Cette exception trouve son explication dans la propriété que possèdent les sels de lithium de réagir facilement avec l'eau pour donner de la lithine et des acides, de sorte que la vitesse plus grande de la floculation doit être attribuée à la forma- tion d'ions H qui ont, effectivement, la plus grande activité. Je ne m'aventurerai pas sur le terrain des hypothèses que l'on peut faire pour concevoir comment la vitesse des ions arrive à être cause première de la floculation; je me bornerai à résumer les résultats positifs princi- paux acquis au cours de ce travail. 1° Les solutions de sels qui ne peuvent être obte- nues à Y état optiquement vide, ont un pouvoir floculant considérablement plus élevé que les solutions des autres sels. La cause de cette énergie plus grande se trouve, d'une part, dans le pouvoir agglutinant particulier des FLOCULATION LES MILIEUX TROUBLES. 321 hydrates métalliques produits dans i'hydrolyse de ces sels, d'autre part, dans la puissante action floculante des acides engendrés en même temps. 2° La floculation ne se fait pas par les actions élec- triques qui produisent la décharge à distance ou qui créent un champ électrique par influence. La floculation dans les liquides ne peut donc être assimilée à la pré- cipitation des poussières ou des fumées dans l'air. 3° Un courant électrique, quel que faible qu'il soit, produit la floculation. Celle-ci est, toutefois, d'autant plus rapide que l'intensité du courant est plus grande. 4° Les électrolytes de même conductibilité pro- duisent la floculation d'un trouble donné, dans le même temps; à condition qu'ils dérivent de cations de même nom. Quand ces cations sont de noms différents, la vitesse de la floculation est complètement dans l'ordre de la vitesse de cheminement des cations. Il paraît donc que la cause première de la floculation réside dans la vitesse des ions. 5° La nature des anions paraît ne jouer qu'un rôle secondaire, ou négligeable, dans le phénomène de la floculation. Liège, Institut de chimie générale, août 1900. Archives, t. X. — Octobre 1900. 24 SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE proposée par M. Gersclran DE DÉTERMINATION DE LA DENSITÉ DE LA TERRE PAR Alfonso SELLA M. A. Gerschun a proposé 1 une nouvelle méthode pour mesurer la densité de la terre, qui est fondée sur le principe suivant : Si l'on approche de la surface libre d'un liquide une masse pesante, comme une sphère de platine, la sur- face liquide se déforme et l'on aura au-dessous de la sphère un soulèvement du liquide, dont la grandeur dépendra, d'une part, de la masse de la sphère et de sa distance au liquide et d'autre part de la masse et du rayon de la terre. La mesure du rayon de courbure p de la surface liquide dans son point ombilic, permet de comparer la masse fx de la sphère perturbatrice à la masse M de la terre suivant la formule : 9 ' ' {xR 3 ^M/î 3 • 1 Comptes rendus, CXXIX, 1013, 1899. SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE,, ETC. 323 où R est le rayon de la terre, h la distance du centre de la sphère au liquide. En négligeant uR 2 en compa- raison avec Mh 9 , on trouve R _ , , d 3 y - ' ^ t a où d est la densité de la masse p, 5 la densité moyenne v de la terre, a = -r-, r étant le rayon de la sphère ^. Cette expression montre qu'à condition que a ait une valeur constante, la valeur de p ne dépend pas du rayon de la sphère, mais seulement de sa densité. L'on voit que cette dernière circonstance paraît être de la plus grande importance au point de vue expérimental. En employant une sphère de platine, on aurait (pour a = o,9, 5 = 5,5) p = 0,26 R, c'est-à-dire près de 4 650 kilomètres. Un rayon de courbure si grand pourra pourtant, selon M. Gerschun, être mesuré à l'aide d'une lunette avec objectif à foyer très long par la méthode connue de Foucault, fondée sur l'astigmatisme d'un faisceau homocentrique réfléchi par la surface convexe. Ce n'est pas mon intention de rechercher ici jusqu'à quel point la méthode de M. Gerschun repose sur une conception nouvelle. Je demande seulement la permis- sion de rappeler un mémoire de M. Dahlander et un appareil de W. Siemens. Dahlander 1 avait observé explicitement qu'à la méthode Newton-Maskelyne d'es- timer la densité de la terre par la déviation de la verticale à la base d'une montagne, pouvait corres- 1 Pogrj. Ann., 117, p. 149, 1862. 324 SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE pondre une méthode fondée sur la variation du niveau de la mer au voisinage de grandes masses monta- gneuses (côtes de l'Océan Indien, près de la chaîne de l'Himalaya). Werner Siemens avait présenté à l'Expo- sition internationale d'instruments scientifiques à Lon- dres, en 1876, un appareil permettant de mesurer des attractions latérales par des variations de niveau d'une surface liquide (Bericht ùber die wissensch. Apparate auf der Londoner intern. Ausstellung im Jahre 1876; Braunschweig 1881 , p. 260). Je me propose plutôt d'examiner ici dans quelles conditions la méthode de M. Gerschun, certainement très intéressante au point de vue théorique, pourra conduire à un résultat pratique. 2. Il y a lieu d'observer avant tout que M. Gerschun ne paraît pas tenir compte d'une circonstance qui a pourtant son importance. La sphère solide et le liquide seront nécessairement à des potentiels électriques diffé- rents à cause de leur hétérogénéité et par conséquent il s'exercera entre eux une attraction d'origine électrique, qui n'a rien de commun avec l'attraction newtonienne. J'ai montré 1 que le rayon de courbure p de la surface d'un liquide primitivement plane et déformée par la présence d'une sphère électrisée a la valeur sui- vante à son point ombilic : 1 _ 3EV V ^ + ~A^ \ ^ B M 1 Rendiconti délia R. Accad. dei Lincei, IX, 2, 80, 1900. I co n 3 ©o » s i \ v Dm , v A» + 1 ( DE DÉTERMINATION DE LA DENSITÉ DE LA TERRE. 325 où l'on a 2 A» = < /," — t») — , n n = A n + i -f A„, C w = A w + x — k n ïl — il — = const. r- r y étant la distance d'un point P de cette surface à la surface plane primitive, y. la masse de la sphère solide, k la constante de la gravitation, r la distance du point P du centre C de la sphère, g la valeur de la gravité. La DE DÉTERMINATION DE LA DENSITÉ DE LA TERRE. 327 surface libre du liquide sera une surface de niveau dont la constante est nulle, puisque à l'infini le soulèvement est nul. L'équation de la surface sera donc // r = Nous supposerons à présent que le soulèvement soit si petit, qu'au lieu de la distance ?• = CP = ]/ x 2 + (h — y)' 2 on puisse mettre la distance CP, = )[& + h 2 . Alors on aura vJt I .'/ = .7 \ f x+h' Dans ce cas la valeur de x qui détermine la distance à laquelle une section méridienne présente le point d'intlexion, sera donnée par // x r* Ce résultat montre que le rayon d'extension de la portion convexe de la surface déformée est sensible- ment plus petit que la valeur de la distance de la sphère à la surface même. 328 SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE, ETC. Si à présent h est nécessairement de l'ordre de quelques centimètres dans les conditions expérimen- tales de M. Gerschun (une sphère de platine de rayon de 10 cm. coûterait près de 250,000 francs!) l'on peut se demander s'il sera possible de mesurer par la mé- thode de Foucault des rayons de courbure de l'ordre d'un millier de kilomètres, lorsque l'aire de la surface convexe réfléchissante est de l'ordre de quelques cen- timètres carrés l L'usage de grandes lunettes avec objectifs à foyer très long n'exige-t-il pas des surfaces réfléchissantes de grande extension ? Il paraît donc que la condition pratique d'application de la méthode de M. Gerschun repose sur la possibilité de se servir de sphères attractives de grandes dimen- sions. Des sphères de plomb pourraient peut-être rem- plir cette condition, mais on viendrait à perdre le grand avantage, que la méthode paraît présenter au premier abord, à savoir précisément la possibilité de se servir de sphères de petites dimensions. Rome. Institut de physique de l'Université. L'ÉCLIPSÉ TOTALE DE SOLEIL DU 28 MAI 1900 (Suite et fin l .) II PROBLÈMES A RÉSOUDRE LORS DES FUTURES ÉCLIPSES DE SOLEIL PAR K. GAUTIER et A. WOLFER Avant de passer en revue les problèmes dont nous espérons que la solution sera fournie dans l'avenir par l'observation des éclipses totales, il ne sera pas inutile d'étudier rapidement le rôle joné par ces phénomènes dans le développement de l'astronomie moderne. Nous y joindrons quelques réflexions sur les méthodes d'ob- servation qui fournissent les meilleurs résultats. Pour les astronomes de l'ancienne école, jusqu'après la moitié du siècle qui va finir, les éclipses totales de soleil n'avaient pas d'autre importance que celle des éclipses partielles et des phénomènes similaires : éclipses de lune, occultations d'étoiles et passages de la planète Mercure sur le soleil. Elles servaient, comme ceux-ci, 1 Voir Archives, t. X, septembre 1900, p. 193. 330 l'éclipsé totale de soleil à la vérification des calculs et constituaient un excel- lent moyen de contrôler la théorie des mouvements du soleil et de la lune. Elles étaient aussi très utiles pour la détermination des longitudes géographiques. Actuellement, cette importance théorique a beaucoup diminué, parce que l'astronomie moderne possède d'au- tres méthodes plus pratiques pour la vérification des théories des mouvements des corps célestes. En re- vanche, les éclipses totales de soleil jouent un rôle essentiel dans la physique solaire, ce chapitre si inté- ressant de la branche toute moderne de l'astronomie, appelée astronomie physique ou astrophijsique. Déjcà les premiers astronomes qui ont travaillé dans ce domaine ont reconnu que les phénomènes qui accompagnent une éclipse totale ne présentent pas seulement un intérêt de simple curiosité, comme pour leurs prédécesseurs, mais qu'ils sont étroitement liés aux questions relatives à la constitution du soleil. Les éclipses totales restent encore les seules occasions où l'on puisse étudier certains de ces phénomènes et se rendre compte de leurs relations avec les autres. Pour d'autres, si l'on a réussi, dans la dernière moitié de ce siècle, à les observer régulièrement en dehors des éclipses, il n'en est pas moins vrai que cette possibilité n'a été reconnue qu'après des observations faites pen- dant celles-ci, et au moyen d'appareils nouveaux et de méthodes nouvelles imaginés et employés à l'occasion d'éclipsés totales. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que, dès 1860, les astronomes aient, beaucoup plus que précédem- ment, attaché une grande importance à l'observation dr* éclipses totales et ;i l'étude de leurs résultats. Les du 28 mai 1900. 331 astronomes physiciens surtout n'ont pas manqué une occasion d'aller observer ces phénomènes rares et courts. On peut dire que, à chaque éclipse, on a constaté quelques faits nouveaux, confirmé quelques résultats encore douteux et répondu à certaines ques- tions en suspens. Et en même temps, l'observation de chaque nouvelle éclipse ouvrait des horizons inattendus, soulevait de nouveaux problèmes ; et cela dans des proportions telles, que le nombre des questions que les éclipses ont encore à résoudre est plus considérable actuellement qu'il ne l'a jamais été. Si l'on fait abstraction de quelques observations de protubérances et de la chromosphère faites au siècle dernier et retrouvées assez récemment, c'est lors de l'éclipsé du 8 juillet 1842, visible dans le midi de la France, le nord de l'Italie et une partie de l'Autriche, que les astronomes ont constaté pour la première fois scientifiquement l'existence des protubérances. Cette constatation a été confirmée lors de l'éclipsé du 28 juillet 1851 , visible en Norvège et en Suède. Mais la nature même des protubérances était alors très discutée. Les uns y voyaient, ce qu'elles sont réelle- ment, des appartenances du soleil, d'autres leur attri- buaient une origine lunaire, d'autres enfin n'y voyaient que des illusions d'optique. En 1 860, le doute subsistait encore, et il est intéressant à cet égard de relire dans les Archives les comptes rendus des observations de l'éclipsé totale du 18 juillet 1860, faites en Espagne par deux astronomes genevois, Emile Plantamour' et ' Archives, 18G0, tome VIII, p. 311. 332 l'éclipsé totale de soleil Emile Gautier 1 , comptes rendus qui reflètent bien les deux opinions contraires entre lesquelles se partageaient alors les astronomes. Au reste les épreuves photogra- phiques prises par le P. Secchi et par De La Rue, durant cette même éclipse, levèrent bientôt les derniers doutes et l'origine solaire des protubérances, qu'Emile Gautier avait très nettement conclue de ses observa- tions, fut définitivement établie. En 1 860, le spectroscope commençait à peine à être utilisé pour les observations astronomiques. Il ne fut employé pour l'étude des éclipses qu'en 1 868 ; et, lors de la grande éclipse du 18 août de cette année, visible aux Indes, il ouvrit un nouveau champ d'études aux astronomes, en révélant, d'une part, la nature gazeuse des protubérances, et d'autre part, la méthode pour les observer en tout temps. Deux savants, l'un français, M. Janssen, l'autre anglais, M. Lockyer, arrivèrent en même temps, le premier par l'observation directe, le second par des spéculations théoriques, à la découverte de la méthode ingénieuse qui permet d'observer la chromosphère et les protubérances toutes les fois que le soleil n'est pas masqué par des nuages et sans avoir à attendre les occasions rares et fugitives des éclipses totales. Cette méthode a été perfectionnée par les travaux de MM. Huggins, Zœllner, etc.. et rien n'est plus facile actuellement que d'observer ces phéno- mènes solaires. Beaucoup plus récemment, MM. Haie à Chicago et Deslandres à Paris, sont parvenus à pho- tographier la chromosphère et les protubérances dans les raies H et K qui appartiennent au Calcium et font ' Archives, 1860, tome IX, p. 236. du 28 mai 1900. 333 partie des raies permanentes du spectre de la chromo- sphère. Mais à mesure qu'augmentait ainsi le champ d'études ouvert aux observateurs des éclipses, les difficultés pratiques pour assurer de bonnes observations crois- saient parallèlement, et même dans une mesure beau- coup plus forte. La majeure partie des problèmes qui se posent actuellement sont si spéciaux et de nature si subtile qu'ils exigent, pour les résoudre, -des instru- ments à plusieurs fins, très compliqués et très puis- sants. Il en résulte des frais considérables et, pour faire face à toutes les exigences, la nécessité d'une organi- sation systématique du programme de travail et la coo- pération de plusieurs observateurs. Chacun sait que dans le domaine de l'astronomie, et plus spécialement dans celui de l'astronomie physique, la photographie joue actuellement un rôle prépondérant et tend de plus en plus à supplanter l'observation directe. Or, la méthode photographique exige précisé- ment que les expéditions scientifiques pour l'observa- tion des éclipses totales soient beaucoup mieux four- nies en instruments ; car il s'agit d'augmenter, dans la mesure du possible, l'intensité lumineuse des phéno- mènes peu brillants qui accompagnent les éclipses. Il en est résulté que, dans ces dernières années, on a construit des instruments d'une dimension telle que l'on peut à peine leur comparer ceux, beaucoup plus modestes et simples, qui avaient servi lors des éclipses de la grande époque de 1 860 à 1871. La supériorité de la méthode photographique sur l'observation directe à la lunette ou à l'œil nu, pour H3i l'eclipse totale de soleil des phénomènes d'aussi courte durée que les éclipses totales de soleil réside dans les faits suivants qu'il ne sera pas superflu de rappeler brièvement ici : Elle fournit d'abord une image absolument fidèle de l'objet photographié ; car cette image est indépendante de la faculté de perception de l'observateur et dp son apti- tude à bien représenter ce qu'il voit, donc indépendante de sa personnalité. Puis elle donne cette image dans un temps très court, ce qui fait que le même appareil peut faire pkis de travail utile qu'un groupe nombreux d'observateurs. Grâce à elle, le même praticien peut gouverner deux ou trois appareils, ou davantage. On pourra aussi, comme le professeur Todd l'a récem- ment expérimenté à Arnherst, perfectionner les appa- reils photographiques de façon à ce qu'ils fonctionnent automatiquement à des intervalles de temps réglés d'avance. Le rôle de l'observateur se bornera alors au contrôle de la marche des organes de l'instrument. Les propriétés de la plaque sensible permettent ensuite d'augmenter beaucoup l'intensité lumineuse de l'image, en faisant croître, à proportion, la durée de l'exposition. On peut ainsi, pour les parties les plus brillantes de l'objet photographié, faire ressortir des détails que l'on n'aurait pas réussi à voir sans cela. Et pour les parties faiblement lumineuses, on peut égale- ment reconnaître leur forme, leur structure et leur extension, en augmentant le temps de pose autant que le permet la durée même du phénomène. Nulle part la supériorité de la méthode photogra- phique ne ressort aussi clairement que lorsqu'il s'agit de fixer l'image des diiïérentes radiations de la lumière émanant des portions du soleil et de ses enve- du 28 mai 1900. 335 loppes visibles pendant les éclipses totales, quand cette lumière est décomposée par le spectroscope. L'intensité lumineuse de certaines parties du phéno- mène est excessivement faible, de sorte que beaucoup de détails de leurs spectres restent invisibles pour l'œil. D'ailleurs l'œil ne perçoit qu'une partie des radiations ; la portion si riche et si intéressante des radiations ultra-violettes lui échappe complètement; et, en somme, l'image spectrale photographique a une extension plus que double de l'image spectrale optique. Les spectres à raies lumineuses produits au moment des contacts ne peuvent être qu'aperçus par l'œil, ainsi que nous l'avons constaté, sans qu'aucune mesure exacte soit possible. La plaque photographique, au contraire, peut, en un instant, reproduire l'image du phénomène. Et toutes ces images restent; elles peuvent être étudiées et mesurées à loisir, bien après que le phénomène a pris fin ; cette étude peut même être reprise ultérieurement à un nouveau point de vue, si cela semble désirable ; tandis que les mensurations di- rectes, faites même pendant toute la durée de la totalité d'une éclipse, ne peuvent fournir que peu de résultats. On peut, croyons-nous, conclure facilement des con- sidérations précédentes, quelles sont les questions principales de physique solaire dont on peut attendre la solution de l'observation des futures éclipses totales de soleil. Il s'agit particulièrement de celles qui sont relatives à la couronne, cette apparence énigmatique, si difficile à expliquer, si intéressante en même temps et que, malgré toutes les tentatives faites, on n'a pas encore réussi à observer en dehors des éclipses. 336 l'éclipsé totale de soleil Nous allons passer en revue les différents problèmes à résoudre, en les classant par ordre de matières. I . Couronne. a) Forme de la couronne. — Des épreuves photogra- phiques prises avec des durées d'exposition différentes révéleront les détails de structure de la couronne, aussi bien pour la partie brillante voisine de la surface du soleil, que pour les parties moins lumineuses, grandes nappes, aigrettes et plumes. Pour ces portions faibles, il s'agira aussi de déterminer leur extension. Il conviendra d'employer des lentilles à grande distance focale pour les parties brillantes et des objectifs à court foyer pour les par- ties peu lumineuses. Lesclichés pourront, il fautl'espérer, jeter la lumière sur les points suivants : relation entre les aigrettes coronales et les protubérances; structure de la couronne dans le voisinage de ces dernières ; enfin, position exacte des grandes émanations lumineuses de la couronne par rapport à l'axe de rotation du soleil. Dans ce domaine, l'observation directe pourra fournir des compléments utiles aux données de la photographie, surtout si l'observateur se borne à l'étude d'une portion limitée de la couronne et si les observateurs qui se partageront cette tâche possèdent l'expérience et l'adresse nécessaires. La simple lunette permettra aussi de constater si la couronne est visible avant et après la totalité et, dans ce cas, combien dure cette visibilité. b) Variabilité des formes et de l'extension de la cou- ronne. — Nous avons déjà constaté que la forme de la couronne varie très probablement avec la période de onze ans de l'activité solaire. Cette concordance demande cependant encore à être confirmée et il faut du 28 mai 1900. 337 aussi chercher la relation qui doit exister entre ces dif- férentes formes et la direction de l'axe de rotation du soleil. C'est donc une variabilité à constater définitive- ment par la comparaison du plus grand nombre pos- sible d'éclipsés totales distribuées sur toutes les phases de la période undécennale de l'activité solaire. Mais il faut aussi rechercher s'il n'y a pas des change- ments beaucoup plus rapides et, pour cela, il faudra, à chaque éclipse, répartir les stations d'observation, et spé- cialement les stations photographiques, sur toute la lon- gueur de la ligne de totalité. On obtiendra ainsi des clichés photographiques donnant des images se succé- dant à quelques minutes ou à quelques heures d'inter- valle les unes des autres. c) Rotation de la couronne. — La couronne parti- cipe-t-elle au mouvement de rotation du soleil et fait- elle corps avec lui? On ne pourra s'en rendre compte qu'en mesurant, au spectroscope, le déplacement des raies spectrales coronales dans les régions correspondant à Péquateur solaire, et en braquant pour cela la fente du spectroscope sur les portions est et ouest de la partie la plus lumineuse. Les expériences faites le 28 mai 1 900 àArgamasilla (Espagne) par M. Deslandres 1 , ont fourni quelques résultats qui semblent confirmer cette rotation, mais la faiblesse de la raie verte, signalée déjà à l'épo- que du minimum des taches, a rendu les mesures incer- taines. Ceci nous amène tout naturellement à parler du d) Spectre de la couronne. — Il faudra définir mieux le caractère général et complexe de ce spectre, déter- miner la nature du spectre continu, les lignes d'absorp- 1 Bulletin de la Société astronomique de France, 1900 (août), p. 346-348. Archives, t. X. — Octobre 1900. io :538 l'éclipsé totale de soleil tion qui proviennent de la lumière solaire réfléchie par les particules coronales, enfin les longueurs d'onde de toutes les raies brillantes. Il y en a peut-être d'autres que la raie verte appelée 1 474 K. et les raies de l'hydrogène. Ces longueurs d'onde devront être fixées avec le plus grand soin, tout spécialement celle de la ligne brillante verte spécifique de la couronne. Cette ligne ne concorde, en effet, selon toutes probabilités, ni avec la ligne d'absorp- tion 1 474 K. du spectre solaire, ni avec aucune autre raie noire de ce spectre. Elle constituerait ainsi une anoma- lie, comme la raie D 3 de l'hélium. Et l'on n'en sait pas plus actuellement sur la nature du gaz qui produit cette raie (Coronium) que l'on n'en savait, il y a peu de temps, sur la raie jaune D 3 de la chromosphère. Mais la belle découverte de M. Ramsay de l'existence de l'hélium dans un échantillon de clévéite de Norvège, permet d'espérer que l'on découvrira un jour ce mystérieux Coronium . Il faudra aussi rechercher si la raie verte du Coro- nium existe dans toutes les régions de la couronne, puis s'assurer si elle se présente avec la même intensité tout autour du soleil et si cette intensité est égale dans toute l'étendue de la ligne elle-même. Comme complément aux études spectroscopiques, il y aura lieu d'étudier plus à fond la couleur de la cou- ronne. e) Mesures photométriques et calorifiques. — MM. Abney, Thorpe, Turner et quelques autres astro- nomes se sont occupés dans ces dernières années de mesurer, sur des épreuves photographiques, l'intensité lumineuse des différentes parties de la couronne. Il s'agissait pour eux de déterminer ainsi la loi de décrois- sance de la lumière coronale avec l'augmentation de la du 28 mai 1900. 339 distance au bord du soleil. Cette question est intéres- sante parce qu'elle est étroitement liée à celle de la constitution de la couronne. On a fait également, pendant les dernières éclipses, des essais pour déterminer s'il y a un rayonnement calorifique de la couronne. M. Deslandres, en particu- lier, a profité de l'éclipsé du 28 mai pour faire des mesures très intéressantes. D'après son rapport', la chaleur rayonnée par la couronne est très sensible et ce savant conclut que « son expérience montre clairement la possibilité d'obtenir la couronne même en dehors des éclipses, avec les rayons calorifiques. » 2. Couche renversante. Le professeur Young 2 a déterminé d'une manière très soignée les raies spectrales de la couche de vapeurs métalliques qui se trouve à la base de la chromosphère et en contact immédiat avec la photosphère. Ce travail demande cependant à être confirmé et étendu, surtout pour la portion ultra-violette du spectre. Il faudra aussi arriver â connaître exactement la durée du «flash », ce qui permettra de conclure à l'épaisseur de la couche renversante. On pourra répondre à ces deux desiderata en pre- nant des épreuves photographiques du bord du soleil, d'une façon continue, pendant environ quinze secondes avant et quinze secondes après la totalité. Ce sera une des tâches les plus importantes des éclipses futures de fournir des épreuves photographiques successives de 1 Bulletin de la Société astronomique de France, 1900 (août), p. 349. - The Sun. p. 205 et ss. 340 l'éclipsé totale de soleil toutes les transformations du spectre ordinaire d'ab- sorbtion du soleil en spectre d'émission, puis l'inverse. Il sera tout indiqué d'employer à ce travail des appa- reils fonctionnant automatiquement ' . On arrivera au même résultat par des observations du « flash » faites à proximité des limites nord et sud de la bande de totalité. C'est ce qu'avait tenté M. Ever- shed, le 28 mai de cette année, en s'établissant à l'ouest d'Alger. Malheureusement, la station qui lui avait été assignée était un peu trop au sud, par suite d'une légère erreur de calcul, et la durée de la totalité n'a été, pour lui, que de une à deux secondes, à ce qu'il nous a rapporté lui-même. 3. Protubérances. Il sera d'un grand intérêt de comparer très exacte- ment les protubérances vues pendant la totalité des éclipses avec celles que l'on peut observer immédiate- ment avant et après par la méthode ordinaire. Certaines différences de forme et de grandeur, constatées dans les éclipses des dix dernières années, sont encore inex- pliquées. La couleur des protubérances visibles pendant la totalité mérite d'être attentivement étudiée. Il faudra que l'attention des astronomes se porte tout spéciale- ment sur les protubérances blanches que M. Tacchini a observées lors de certaines éclipses totales. On ne les a 1 Le regretté James-E. Keeler, directeur de l'Observatoire Lick, du mont Hamilton (Californie), dont la mort, survenue il y a quelques semaines, est une grande perte pour la science, avait déjà proposé cet enregistrement automatique du « flash » dans le courant de l'été 1899. Astrophysical Journal, vol. X, p. 216. du 28 mai 1900. 341 jamais vues en dehors des éclipses, ce qui prouve que leur constitution diffère sensiblement, si ce n'est tota- lement, de celle des protubérances ordinaires, métalli- ques ou hydrogénées. Il y aura lieu enfin de comparer entre elles les appa- rences des mêmes protubérances vues dans les diffé- rentes raies spectrales. Cette comparaison devra se l'aire par les deux méthodes, photographique et optique, et porter aussi bien sur la forme que sur la hauteur de ces phénomènes. 4. Planète intramercurielle. Il ne s'agit point ici d'une question de physique solaire, mais d'un problème de nature toute différente, qui ne peut cependant être résolu que par des obser- vations faites durant les éclipses totales. Toutes les recherches tentées pendant les dernières éclipses sont restées sans résultat, mais la cause peut en être trou- vée dans le faible éclat de cette (ou de ces) planète présumée. Tout ce que l'on peut affirmer actuelle- ment, c'est qu'il n'y a pas de planète intramercurielie brillant d'un éclat égal ou supérieur à celui d'une étoile de troisième grandeur. Mais rien ne prouve encore qu'il n'en existe pas d'un éclat plus faible ; car les investigations que l'on a pu faire dans les environs du soleil jusqu'à une distance de 12 à 1 5 degrés, durant les quelques minutes que dure chaque éclipse, ne pouvaient comporter la revision complète des étoiles jusqu'à la sixième, la septième, et surtout la huitième grandeur. La question de savoir s'il n'existe pas une (ou plusieurs) planète plus faible que la troi- sième grandeur reste donc ouverte et ne peut être résolue par les procédés employés jusqu'ici. :U2 l'éclipsé totale de soleil Le professeur Newcoinb a proposé, dès la fin de l'année 1899, de remplacer ces procédés par une revi- sion photographique de tous les environs du soleil pen- dant les futures éclipses, et cet éminent astronome est si persuadé de l'importance de cette recherche, qu'il n'hésite pas à la mettre au premier rang des programmes à établir pour les prochaines éclipses totales. Cette étude ne demande pas des procédés extraordinaires, mais des appareils bien choisis et bien appropriés, de façon à permettre la représentation complète, pendant la durée de la totalité, de toutes les étoiles de faible éclat situées dans les environs du soleil. Jusqu'ici il semble que peu d'astronomes se soient occupés de cette portion du programme des éclipses et il faudra, par conséquent, lui attribuer d'autant plus d'importance dans l'avenir. Il convient cependant de rappeler que M. William-H. Pic- kering a, de son côté, fait des propositions dans le même sens et qu'elles ont obtenu l'appui de son frère, M. le prof. Edward-C. Pickering, directeur de l'obser- vatoire de Harvard-Collège, à Cambridge (Etats-Unis). De tout ce qui vient d'être dit résulte que la plupart des problèmes qu'auront à résoudre les futures éclipses, exigent des instruments très spéciaux, quelques-uns très compliqués. Il n'est donc pas à la portée de tous les astronomes de les établir et de les faire fonctionner; l'avantage restera évidemment aux grands instituts astronomiques et spécialement à ceux qui sont voués aux études d'astronomie physique et qui ont été récem- ment fondés dans les pays qui nous environnent. Il ne sera peut-être pas sans intérêt de donner, en terminant, quelques indications sur les éclipses totales du 28 mai 1900. 343 du XX me siècle pendant lesquelles tous ces problèmes seront étudiés et, il faut l'espérer, résolus. Nous nous bornerons au plus prochain de ces phénomènes et à ceux d'entre les suivants qui nous intéressent le plus directement, parce qu'ils se produiront dans des régions relativement voisines de l'Europe occidentale. Le 4 8 mai 4 90 4 , une éclipse totale, dont la durée atteint presque au maximum possible, aura lieu dans les régions sud-équatoriales. La bande de totalité com- mence, au lever du soleil, dans l'ouest de l'océan Indien, touche l'angle méridional de l'île de Madagas- car, puis traverse du sud-ouest au nord-est tout l'océan Indien, coupe, peu après midi, les îles de Sumatra, de Bornéo et de Célèbes, puis la région méri- dionale de la Nouvelle-Guinée et se termine à l'est de cette île, au coucher du soleil, dans l'océan Pacifique. La durée de la totalité sera de 6 m. 1 / 2 à Sumatra et de plus de 6 m. encore à l'ouest de Bornéo. Mais ces régions sont un peu lointaines. Heureuse- ment nous aurons plus près de nous une occasion pro- chaine très favorable : Le 30 août 4905 aura lieu une éclipse totale de soleil dans les régions tempérées de notre hémisphère. La bande de totalité commence, au lever du soleil, en Amérique, dans le territoire du Canada, elle traverse l'Atlantique de l'ouest à l'est, coupe l'Espagne septen- trionale au sud des Pyrénées, puis la Méditerranée, la Tunisie, l'Egypte, et s'arrête, au coucher du soleil, à l'extrémité méridionale de l'Arabie. Cette éclipse, qui aura, en Espagne, une durée de totalité de près de quatre minutes, est donc plus favorable que celle de cette année, d'autant plus qu'elle sera visible encore plus près de nous. 344 l'éclipsé totale de soleil du 28 mai 1900. Le 14 janvier 1907 une éclipse totale exclusivement continentale sera visible dans l'Europe orientale et en Asie. Au lever du soleil il y aura éclipse au nord de la mer Noire, puis la bande centrale descend au sud-est jusqu'à l'Himalaya où se produira, à midi, le maximum de durée, de deux minutes et demie. Elle remonte ensuite au nord-est et l'éclipsé prendra fin, au coucher du soleil, en Mandchourie. Le 47 juin 4909, éclipse totale dans les régions polaires : La bande de totalité commence au sud de la Sibérie centrale, puis se dirige au nord, traverse la mer polaire Arctique en passant, à midi, tout près du pôle boréal et se termine, an coucher du soleil, au sud du Groenland. Le 5/ août 49 4 â, éclipse totale moins boréale : La ligne centrale commence dans l'Archipel boréal améri- cain, passe au Groenland, coupe l'Atlantique du nord- ouest au sud-est, puis, peu après midi, elle aborde la Norvège, où la durée de la totalité sera de deux minutes environ, traverse ensuite la Suède, la mer Baltique, la Russie, le Turkestan, la Perse et va finir aux Indes près de l'embouchure de l 'Indus. Enfin, en revenant un peu en arrière, mentionnons, au 47 avril 1942, une éclipse de soleil, ailleurs annu- laire, qui sera totale en France, près de Paris, où elle aura une durée de totalité de sept secondes seulement. Elle n'est donc intéressante que parce qu'elle sera visible dans les environs immédiats de la capitale de la France, de même que l'éclipsé totale du 41 août 1999, trop lointaine d'ailleurs pour qu'il soit utile d'en parler à nos contemporains. RESUME METEOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1899 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR K. GAUTIER Professeur et directeur de l'Observatoire de Genève. Introduction. Ce Résumé météorologique aura la même forme que ceux des années 1897 et 1898. Après quelques indi- cations d'ordre général, les différents éléments météo- rologiques y seront passés successivement en revue, dans l'ordre accoutumé : température, pression atmosphé- rique, humidité de l'air à Genève, vents, pluie et neige, nébulosité et durée d'insolation à Genève. A Y Observatoire de Genève, les observations météo- rologiques directes se font, comme précédemment, de trois en trois heures à partir de 7 h. du matin jusqu'à 10 h. du soir. Les instruments enregistreurs fournissent en outre les valeurs de la plupart des éléments météo- rologiques à I h. et à 4 h. du matin. Les moyennes diurnes de ces éléments reposent donc sur huit obser- vations trihoraires. Une observation directe supplémen- 346 RÉSU.\II : : MÉTÉOROLOGIQUE taire se fait en outre à 9 heures du soir, pour rattacher Genève au réseau météorologique suisse, pour lequel les observations se font trois fois par jour, à 7 h. du matin, à I h. et à 9 h. du soir. Cette observation de 9 h. n'est pas utilisée dans les résumés genevois, mais elle est publiée par les soins du Bureau météorologique central de Zurich. Au Grand Saint-Bernard, les observations sont faites par les religieux, sous la surveillance de M. le prieur Gard. Elles ont lieu six fois par jour, en général aux mêmes heures qu'à Genève; l'observation de 7 h. du matin, pour la température, est cependant faite géné- ralement à une heure plus précoce. Durant toute l'an- née météorologique 1898-1899, elle a été faite à 5 h. et demie du matin. On a obvié à cet avancement de la première obser- vation diurne, en continuant à se servir du mode d'in- terpolation graphique exposé dans le résumé météoro- logique de 1884. Cette méthode fournit en effet une valeur approchée de la température moyenne vraie à 7 h. du matin, de même que des températures de 1 h. et de 4 h. du matin. Pour ces deux dernières heures de nuit, les valeurs de la pression atmosphérique seules sont relevées chaque jour sur les diagrammes d'un appareil enregistreur. L'observation de 9 h. du soir ne se fait pas au Grand Saint-Bern;ird. Les valeurs normales des différents éléments météo- rologiques sont empruntées, pour Genève, aux « Nou- velles études sur le climat de Genève » d'Emile l'Iantamour, qui utilisent toutes les observations faites jusqu'en I87">. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 347 Pour le Grand Saint-Bernard, les valeurs normales sont fournies par les moyennes des 27 années, 1841- 1867, calculées par E. Plantamour. Les résumés mensuels des observations météorolo- giques faites à l'Observatoire de Genève et au Grand Saint-Bernard et publiés dans les Archives sont, comme précédemment, réduits chaque mois à l'Observatoire de Genève par les soins des astronomes et spécialement par M. E. Schaer, astronome-adjoint. Toutes les moyennes ou sommes du résumé annuel se rapportent, comme précédemment, à l'année météo- rologique qui s'étend de décembre 1 898 à novembre 1899 et qui est préférable au point de vue climatolo- gique, parce qu'elle permet le groupement des mois en quatre saisons. Une seule exception a été faite pour le tableau des températures de cinq en cinq jours. Les principales moyennes seront également fournies, dans le texte, pour l'année civile. Les observations météorologiques ont toutes été faites à l'heure locale, seule indiquée. Pour la trans- former en temps de l'Europe centrale, il faut ajouter 35 minutes aux observations de Genève et 30 minutes à celles du Grand Saint-Bernard. I. Température. Genève. — La détermination des températures de nuit à I h. et à 4 h. du matin, a reposé, comme l'année précédente, sur les indications du thermographe Richard grand modèle, qui a fonctionné sans accroc durant toute l'année. Les résultats généraux des observations thermomé- 318 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE triques sont consignés dans douze tableaux de chiffres à propos desquels j'ai quelques remarques à ajouter. I ° Moyennes générales de la température. — Ecarts. Le tableau I fournit, pour Genève, toutes les valeurs moyennes des températures, de trois en trois heures, à partir de 1 h. du matin, puis la température moyenne des mois, des saisons et de l'année, moyennes des huit moyennes trihoraires, enfin les minima et les maxima moyens. Le tableau //fournit, pour le Grand Saint-Bernard, les mêmes moyennes pour les six dates d'observation directe. Les moyennes des mois, des saisons et de l'année sont établies sur la moyenne des huit tempéra- tures trihoraires, en se servant des températures obte- nues par interpolation graphique pour I h. et 4 h. du matin. Le tableau III donne les écarts entre les tempéra- tures moyennes et les valeurs normales de la période 1826-1875 pour Genève et de la période 1844-1867 pour le Grand Saint-Bernard. II résulte de l'examen de ces chiffres que, soit pour Ge- nève, soit surtout pour le Grand Saint-Bernard, l'année météorologique 4898-1899 a été une année chaude, comme les années précédentes et à un degré encore supérieur. L'année civile a été sensiblement moins chaude pour les deux stations, quoique encore bien au-dessus de la moyenne. Cela résulte des chiffres comparatifs sui- vants : Genève Urand St-Bernard Décembre 1898 1°83 — 6°29 » 1899 + 0°'I6 — 8°5o POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 349 D'où résulte pour la température moyenne de l'an- née : Genève Grand St-Bernard Année météorologique 1898-1899 -f- 10°32 — 0°47 Année civile 1899 -j- 10° 17 — 0°66 La plus-value de la température de l'année météoro- logique provient, à Genève, desquatres saisons et prin- cipalement de l'hiver. Au Grand Saint- Bernard, le prin- temps seul est un peu au-dessous de la normale. L'excédent de température provient surtout de l'hiver et de l'automne. A Genève huit mois présentent des écarts de tempé- rature positifs, les quatre premiers et les quatre derniers de l'année. Le plus fort écart positif est celui de jan- vier : -|- 4°. I 1. Les écarts négatifs ne présentent rien de remarquable. Au Grand Saint- Bernard, neuf mois ont des écarts positifs, les quatre premiers et les cinq derniers de l'année. Janvier est de 2°. 2 relativement moins chaud qu'à Genève. Les mois les plus chauds sont février avec un écart de -j- 3°. 82, octobre et novembre avec des écarts de -j- 3°. 12 et -J- 3°. 75. Ces deux mois sont relativement plus chauds qu'à Genève de 2°. 47 et de 2°. 81. Les autres écarts positifs et négatifs ne présen- tent rien d'extraordinaire. Les mois remarquables sont donc tous des mois chauds aux deux stations fournissant, comme tempé- rature moyenne, une année trop chaude de près de 1° à Genève et de l°.3 au Grand St-Bernard. Les températures moyennes mensuelles extrêmes ne tombent pas sur les mois de janvier et juillet à Genève, ni sur le mois de juillet au Grand St-Bernard. Le mois le plus froid est décembre à Genève, janvier 350 RESUME METEOROLOGIQUE il co oo oo r— t-- ut ~* w is •* îi •* œ o « o I -f 91 CS I- lO I - "îl 10" s- O0 _ O 00 00 Mi tr- Mi^+ ■* W "* ' -r"~Tf x*~LO~QC~ ce O 0-«*C— CO — O CO lO lO «* ce œœnocoiaoïoo sj. - * t* -* ce — t-~ os ce H ^ - oMeM-oœ i MO»"-oo (M •* lO l- CS -«j. 00 O — O — Mi IC — CC ce OS LO CO O rt'o"oV — (M -5- o lO -C^OiO-^iOO- cs-«*co Mi — __iO oo m — oo co_»o_ro ce os ' ci in r-~ os" — ' o cTeC ■*" os" ce i -~ -^- — 0-ï 15^» (M • ce ■«- t- co io"©f ©Tco" •ei Si i- CD ce" ce-^x<îiio~*cexcc — oc — ' ■^"lôV^oTui' o"os' o* cî et ci x ■— ©1 ©1 — — Mi «* — ce o »o os o irf©T— -*f T- ©1 "!- Mi O cs- »Tço* X OS I- X W CI -r — Ç! C >M X ffl M •* CO US o ce — "T-ro'x'x-'-^-rf — "oc'ce" oo o <- o I/O lO ~* X •>- ic ce t>~ ©1 U S c o c- io — ©ice-*3c-«*-*ciOs©i© o ce cm ce ce os' co~io~ccT©f ocT-^T s oc x ± •gg-g ■ >-?■— ■ h-s-S'o ; ^ — > "Z '— 'C .~ ~ '— O--*-^ > — >^ fa |S «t! 2 — -t<;c«OZ POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 351 II. Température au GRAND SAINT-BERNARD en 1899. III. EPOQUE. Température. (Jenève. Décembre 1898 . +1.03 Janvier 1899 -+-4.11 Février +-2,40 Mars +1.24 Avril -0,09 Mai -0,67 Juin —0,09 Juillet —0.26 Août +i.:;s Septembre -7-O.8I Octobre +0,:;.'i Novembre +0,94 Hiver T.T7. +2.51 Printemps +' .17 Été +0.12 Automne + () -80 Année +0,97 ECARTS. Température. Saint-Bernard. o +1,30 +1,91 +3.82 +1,38 —0,88 —0,81 -0,39 +0.02 +2,29 +0,04 +3,12 +3.75 Différence entre les deux station: o —0.27 +2,20 -1.42 —0,14 +0.79 +0,14 +0.30 -0,28 —0,71 +0.77 —2.47 -2.81 +2,29 -0,08 +0,66 +2.31 +0.22 +0,23 —0.24 —1,51 +1,29 —0.32 352 , RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE au Grand St-Bernard. Le mois le plus chaud est août avec deux stations : Genève Grand St-Bernard Mois le plus froid, déc. 1898 + 1°83 Janv. 1899 — 7°13 » chaud août 1899 + 19°49 + 8°27 Amplitude annuelle 17°66 15°40 L'amplitude de la température entre les deux mois extrêmes est, à Genève, de plus de un degré inférieure à la différence normale entre janvier et juillet qui est de <18°.89 ; et au Grand Saint-Bernard, un peu supérieure à la différence normale, qui est de 15°. 20. 2° Température de cinq en cinq jours à Génère. Le tableau IV fournit les températures moyennes par pentades et, comme précédemment, pour Vannée civile et non pour l'année météorologique, du 1 er jan- vier au 31 décembre 1899. A côté des températures, figure V écart avec les températures calculées d'après la formule déduite par E. Plantamour de l'étude des cinquante années de 1826 à 1875 \ Lorsque l'écart observé dépasse la limite de l'écart probable calculé et constitue ainsi une anomalie, le chiffre de l'écart est mis entre parenthèses dans le tableau. Sur les 73 pentades, 40 présentent un écart positif, 32 un écart négatif et 1 un écart nul. Il en résulte, comme nous l'avons déjà constaté, que l'année civile est chaude, surtout à son début. Ce caractère de chaleur s'accuse encore davantage par le fait que, sur 40 écarts positifs, 24, soit les trois cinquièmes, dépassent la valeur de l'écart probable, taudis que, sur 32 écarts négatifs, 13 seulement dépassent cette même limite. 1 « Nouvelles Etudes sur le Climat de t'.enève, » p. 53. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-RERNARD. 353 IV. 1899. Température de 5 en 5 jours, a Genève. Archives, t. X. — Octobre 1900. 26 :{.'ii RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Les plus longues périodes de chaleur relative ne comprennent que cinq pentades consécutives en janvier, juillet- août et octobre- novembre. La plus longue période de froid relatif comprend sept pentades con- sécutives et va du 6 avril au 1 mai. Les plus forts écarts positifs, -\- 7°. 53 et -f- 7°. 95 tombent sur les pentades du 1 1-1 5 janvier et du 1 0-1 4 février, donc en hiver. Le plus fort écart négatif, — 5°. 54, correspond à la pentade du 1 2-1 6 décembre. La plus forte hausse de température, + 8°. 89, s'est produite entre la 1 7 me et la 1 8 mp pentade. Le plus fort abaissement de température, — 5°. 66, a eu lieu entre la 50 me et la 51 me pentade. La pentade la plus froide est la 70 rae , du 12 au 16 décembre, avec — 4°. 70. La plus chaude est la 41 me , du 20 au 24 juillet, avec + 21°. 80. 3° Moyennes diurnes. Écarts. Anomalies. Le tableau V fournit la classification des jours de l'année météorologique, à Genève, suivant leurs tem- pératures moyennes et conformément à la terminologie introduite par Plantamour. Il en résulte que 20 jours seulement ont présenté une température moyenne infé- rieure à zéro. C'est le même chiffre, très faible, qu'en 1 897 ; il y en avait eu 24 dans l'année 1 898. Il n'y a eu qu'un jour très froid et pas de jour très chaud. Le tableau VJI fournit une classification analogue pour le Grand Saint-Bernard. La longue série de jours ou la température moyenne descend au-dessous de zéro degré, s'étend du 30 octobre I898 au 8 février 1899 avec une interruption, le 12 décembre 1898, où la température est montée à -j- 0\37. La température POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-RERNÂRD. 355 moyenne n'est pas descendue au-dessous de zéro du 4 juillet au 10 septembre. Les deux tableaux V et VII fournissent également, pour chaque mois et pour l'année, les dates des jours les plus chauds et les plus froids. L'amplitude entre ces jours à températures moyennes extrêmes est de 29°. 50 pour Genève et de 31°. 8 4 pour le Grand Saint-Bernard. Les tableaux VI et VIII fournissent les données habituelles sur les écarts entre les températures obser- vées et les températures normales des deux stations. Pour toutes deux le nombre des écarts positifs dépasse de beaucoup celui des écarts négatifs, ce qui confirme ce que je disais sur la température relativement élevée de l'année. Les mêmes tableaux fournissent ensuite, pour cha- que mois et pour Tannée, les valeurs moyennes des écarts, 1° entre la valeur observée et la normale, 2° entre les températures de 2 jours consécutifs. Ils donnent enfin les dates des écarts extrêmes, pris à ces deux points de vue; les derniers chiffres indiquent le plus fort abaissement de température ou la plus forte augmentation d'un jour à l'autre, pour chaque mois et pour l'année. L'anomalie résultant de ce qu'il fait plus chaud dans la station de montagne que dans la station de plaine ne s'est présentée que tout à la fin de l'année météorologique du 28 au 30 novembre 1899. Le maximum d'écart, 4°, a eu lieu le 29 novembre, où la température moyenne était — 0.74 à Genève et -J- 3°. 29 au Grand Saint-Bernard. Ces trois jours cor- respondent, comme d'ordinaire, à du brouillard à Genève, tandis que le soleil brillait de tout son éclat à la montagne. 356 1! ESUME METEOROLOGIQUE POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 357 — H Su g W (35 Os 00 o 358 RESUME METEOROLOGIQUE lia ce H < CC -a - ri < pi* w I I— I ■< S. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-RERNARD 359 &3 g* H < — s ea E- C5 00 ce 360 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 4° Températures extrêmes. Les tableaux IX et X fournissent les températures extrêmes pour les deux stations. A Genève le minimum absolu n'a pas atteint, loin de là, le minimum absolu moyen des 50 années 1826-1875 traitées par Planta- mour et qui est de — 1 3°. 3. En revanche le maximum absolu dépasse un peu le maximum normal qui est de -j- 32°. 5. L'oscillation extrême de la température, 41°. 5, reste donc de 4° inférieure à l'oscillation extrême moyenne qui est de 4 5°. 8. Ces circonstances sont pres- que identiques, à celles de l'année 1898. Au Grand Saint- Bernard, l'oscillation extrême observée est de 39°.2. Le tableau IX fournit en outre, pour Genève, le nombre de jours de gelée, où le minimum est tombé au-dessous de zéro et celai des jours de non dégel, où le maximum est resté au-dessous de zéro. La dernière gelée blanche à glace du printemps à Genève a eu lieu le 1 3 avril. La première gelée blanche à glace de l'automne a eu lieu le 14 novembre. 5° Température du Rhône. Les tableaux XI et XII fournissent les documents habituels sur la température du Rhône, prise, comme antérieurement, vers midi, à la sortie du lac, sous le pont des Bergues à une profondeur de I mètre au-des- sous de la surface de l'eau. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 361 IX. GENEVE 1899. Indications des Thermométrographes. EPOQUE. Minimum Date, absolu. Maximum absolu. Date. le 8 le 29 le 3 le 19 le 6 le 22 Nombre de jours Minimum Maximum au-dessous au-dessous de 0'. de 0'. Dec. 1898 . . — 8,5 le 24 Janv. 1899.. — 2,1 le 27 Février — 8,7 le 5 Mars — 7.7 le 22 Avril — 2,3 le 13 Mai + 3,8 le 5 Juin + 7,2 le 1 Juillet + 9,2 le 3 Août + 9,0 le 23 Septembre . . +2,9 le 30 Octobre + 1,0 le 21 Novembre... — 5.1 le 29 Année — 8,7 le o févr. f 32,8 le 22 juill. 68 1899. 1899. +13.1 +14,o le 22 +20,1 le 10 +21,1 +23,8 +25,1 +28,7 +32,8 +31,1 les 2 et 14 +32,6 le 6 +22.9 le 5 +22,3 le 4 17 9 16 14 2 10 4 2 X. SAINT-BERNARD 1899. — Températures extrêmes. Epoque. Min. absolu. Dec. 1898... —19,6 Janv. 1899 . . —16,8 Février — 19,3 Mars —20,4 Avril —15,0 Mai -10,2 Juin — 3.7 Juillet — 3,2 Août + 1,7 Septembre . . — 6,7 Octobre — 5,9 Novembre... —10,3 Année —20,4 Date. Maximum absolu. Date. 362 RESUME METEOROLOGIQUE © x M o X 3 Q W -a a H * POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-RERNARD. 363 en Ci w w o a es & - s H -5 x o Oh C o r. «3 O «1 > d es i-a 0) -o o a 03 -. es o -0) t/1 01 O) - o fA suivre.) Nitration du m-chlorotoluène PAR Frédéric REVERDIN et Pierre CRÉPIEUX Nous avons obtenu par nitration du m-chlorotoluène deux dérivés mononitrés et un dérivé dinitré dont nous avons établi la constitution ; ce sont le m-chloro-p-nitro- toluène et le m-chloro-o-nitrotoluène que nous n'avons pas séparé l'un de l'autre en tant que dérivés nitrés tout au moins, puis le m-chloro-o .p-dinitrototuène . Le m-chlorotoluène qui a servi de point de départ, a été préparé par la méthode ordinaire, c'est-à-dire en remplaçant dans la m-toluidine le groupe NH 2 par le Cl. au moyen de la réaction de Sandmeyer. La m-tolui- dine nous a été libéralement fournie par les Farbwerke Hùchst. Dérivés mononitrés. Lorsqu'on introduit peu à peu en refroidissant et en agitant 12 gr. HNO 3 de D=l.52 dans 10 gr. de m-chlorotoluène et qu'on laisse digérer le tout pendant 24 à 30 heures à la température ordinaire, il se forme un mélange de dérivés mononitrés, qui est précipité par l'eau sous la forme d'une huile jaunâtre. Après avoir séparé et lavé cette huile, on la distille à la vapeur d'eau. Le produit nitré ainsi obtenu nous a fourni par NITRÀTION DU M-CHLOROTOLUÈNE. 365 réduction avec de l'étain et de l'acide chlorhydrique une base, qui d'après son point de fusion peu constant et celui de son dérivé acétylé, devait être constituée par un mélange. Nous avons donc, dans le but de séparer ces bases, soumis le produit de la réduction à l'acétvlation ; en faisant cristalliser le dérivé acétylé dans l'alcool ainsi que dans la ligroïne, nous avons pu séparer un produit cristallisé en belles aiguilles blan- ches, fusibles d'une manière constante à II 4-1 15° et un dérivé plus soluble qui, après cristallisation dans l'alcool, puis dans un mélange de benzène et de ligroïne, se dépose en petits cristaux mamelonnés, fusibles à 1 40°. Le premier de ces dérivés correspond à la m-chloro-p-toluidine fusible à 7°, qui a été déjà décrite entr'autres par Wroblesky(Ann : 168, p. 196) et par Lellmann etKlotz (Ann : 231, p. 311) qui l'avaient préparée par chloruration de la p-acettoluide puis sa- ponification . Nous avons aussi obtenu nous-mêmes ce dérivé acétylé dans les conditions suivantes : on dissout 22 gr. 5 de p-acettoluide dans 75 ce. d'acide acétique cristallisable, on ajoute 35 ce. HCI. et dans ce mélange refroidi avec de la glace, on fait tomber goutte à goutte une solution de 10 gr. de chlorate de soude dans 45 ce. d'eau. On abandonne ensuite le tout pendant 12 h. à la température ambiante, on précipite avec de l'eau, on filtre et on fait cristalliser dans de l'alcool étendu (5 parties d'eau pour une d'alcool). Le second dérivé acétylé (F = I 40°) correspond à la m-chloro-o-toluidine fusible à 29-30°, déjà décrite Cl par Lellmann et Klotz (loc. cit.) ainsi que ONH 2 par d'autres auteurs. Il se formée donc dans la nitration du 360 MTRATION DU M-CHLOROTOLUKNE. m-chlorotoluène dans les conditions indiquées ci-dessus les deux dérivés : CH 3 Si l'on introduit de nouveau dans le mélange des dérivés ci-dessus HNO 3 , il ne paraît pas y avoir forma- tion de dérivés plus nitrés, mais si l'on ajoute en outre H 2 S0 4 il se forme un dérivé dinitré. Ce dérivé est iden- tique à celui qu'on obtient en nitrant directement le m-mlorotoluène avec un mélange de HNO 3 et H" 2 SO\ d'où il résulte que le chlorodinilrotoluène dont nous allons parler doit correspondre à la formule de consti- tution : CH 8 NO 2 On le prépare en ajoutant peu à peu en refroidis- sant et en remuant bien, un mélange refroidi de 40 gr. H'SO* conc : et 20 gr. HNO 3 de D = 1 .52 à 13 gr.de m-chlorotoluène. On abandonne ce mélange à la tem- pérature ordinaire pendant 12 à 1 8 h. environ. Il se concrète au bout de quelque temps en une masse cristalline jaunâtre; on y ajoute de l'eau pour achever la précipitation, on lave, on sèche et on fait cristalliser dans l'alcool ou dans la ligroïne. Le chlorodinitrotoluène ainsi obtenu se présente sous la forme de belles aiguilles, légèrement jaunâtres, fusibles à 91°; il dis- tille avec les vapeurs d'eau. Il se forme avec un NITRATION DU M-CHLOROTOLUÈNE. 367 rendement de 95.8% de la théorie et il a donné à l'analyse les résultats suivants : Calculé pour Trouvé C 7 H 5 N 2 4 C1 N = 12.96 °/o 12.93 °/o Ce dérivé nous a fourni par réduction partielle en dirigeant un courant d'acide sulfureux dans sa solution alcoolique additionnée d'ammoniaque, un chloronitro- aminotoluène C 6 H 2 . CH 3 . Cl. NO 2 . NH'qui cristallise dans un mélange de ligroïne et de benzène en paillettes jaunes, fusibles à 1 20°. Calculé pour Trouvé C 7 H 7 C1 N 2 2 N = 15.01 15.50 Son dérivé acétylé se présente, après purification au moyen de l'eau bouillante, sous la forme d'une poudre cristalline blanche, fusible à 262°. En réduisant complètement lechlorodinitrotoluèneau moyen de l'étain et de l'acide chlorhydrique nous avons obtenu la chlorololuylènediamine correspondante C 6 H\ CH 3 . Cl. NH 2 . NH 2 1. 3. 4. 6, laquelle cristallise dans un mélange de benzène et de ligroïne en paillettes blanches, très solubles dans l'eau, fusibles à 123°. Elle donne avec le nitrite de soude la réaction caractéris- tique desm-diamines. Son dérivé monoacêty lé préparé au moyen de l'acide acétique cristallisable est une poudre cristalline blanche, fusible vers 1 70°, tandis que le dérivé diacétylé préparé au moyen de l'anhydride acétique fond au-dessus de 250° ; il se présente aussi sous la forme d'une poudre cristalline blanche. 368 NITRATION DU M-CHLOROTOLUKNE. Comme on pouvait s'y attendre d'après sa constitu- tion, le chlorodinilrololuèveCW.a.m'.m* 1.3.4.6 devait se comporter comme le dinitrobenzène Cl. NO 2 NO ! 1 . 2. 4 et fournir des produits de condensation. Nous avons examiné jusqu'ici les produits de conden- sation avec l'a naphtylamine et avec le p-amido- phénol. En chauffant au réfrigérant ascendant, une solution alcoolique de gr. 2.2 chlorodinitrotoluène avec 1.5 d'à naphtylamine et 2 gr. d'acétate de soude, nous avons obtenu au lieu d'un produit de condensation un produit d'addition, cristallisé en jolies aiguilles oranges, fusibles à 98°; ce produit renfermait du chlore et se décomposait déjà à froid en présence d'acide chlorhy- drique ; il a fourni à l'analyse le résultat suivant, qui correspond bien, ainsi que le point de fusion peu élevé et la facile décomposition, aux caractères d'un produit d'addition : Calculé pour Trouvé C 17 H 14 C1^ 3 4 N = 41.68 11.73 Si au lieu de chauffer au réfrigérant ascendant, on chauffe le mélange ci-dessus en tube scellé, pendant 6 heures à 1 60°, on obtient alors un produit de conden- sation, qui cristallise dans l'acétone légèrement diluée, en aiguilles brunes à reflet métallique, fusibles à 182°5. Ce produit ne renferme pas de chlore et a donné à l'ana- lyse le résultat suivant : Calculé pour Trouvé C 17 H ls N s 4 N = 13% 12.7870 NITRATION DU M-CHLOROTOLUÈNE. 369 Il constitue donc la dinitrotolylnaphty lamine C 6 R\ CH 3 . NO 2 . N0 2 .NHC 10 H 7 . (4) (4) (6) (3) En chauffant le chlorodinitrotoluène au réfrigérant ascendant avec le p-aminophénol dans les conditions ci-dessus, nous avons obtenu d'emblée, le produit de condensation, la dinitrooxytolylphénylamine CH 2 . CH\ NO'. NO 2 . NH. CH*. OH qui cristallise dans l'alcool en beaux cristaux rouges, ressemblant à ceux de l'acide chromique, fusibles à 194-195°. Ce produit chauffé avec du sulfure de sodium et du soufre dans les conditions où l'on opère pour la préparation du noir immédiat fournit également un noir qui nous a paru être de nuance un peu plus bleuâtre que celui-ci. La dinitrooxytolylphénylamine soumise à l'analyse a donné le résultat suivant : Calculé pour Trouvé C«H"N s O s N = 14.53 °/o 14.48% En terminant nous remercions sincèrement M. le D r Relier, qui a bien voulu nous aider dans ce travail. Archives, t. X. — Octobre 1900. 27 ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE L'immigration post-glaciaire et la distrirution actuelle de la flore alpine dans quelques régions des alpes PAR le I> r PanI Jaccard Professeur agrégé a l'Université de Lausanne. (Suite et fin 1 ). II Les conclusions de cette première étude me suggé- rèrent deux questions nouvelles assez énigmatiques au premier abord. 1° Si la richesse florale, ainsi que le fait ressortir la comparaison des régions, Bagnes, Trient et Wildhom, est proportionnée à la variété des conditions biolo- giques, à celle du sous-sol en particulier, comment se fait-il que la région du Grand Saint-Bernard, située presque entièrement sur les schistes de Casana du mas- sif du Combin 2 , soit si riche au point de vue botanique ? D'après le Guide du chanoine Tissière et le Catalogue de la flore valaisanne de Henri Jaccard, le nombre des 1 Voir Archives, t. X, septembre 1900, p. 213. 1 Le Houillier et les Quartzites n'affleurent que sur le versant sud du col seulement . ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE. 371 espèces hybrides et variétés de cette région limitée dépasse 600. 2° D'où vient que les régions T. C. W., pour les- quelles le nombre des espèces spéciales se réduit à une fraction si minime du nombre total : (approximativement 7 100 pour C, 1 / 100 pour T.. et V, n0 pour W.) ne pré- sentent entre elles qu'une parenté du tiers ou de la moitié des espèces totales? Cette proportion est-elle fortuite, ou présente-t-elle quelque généralité? C'est pour résoudre dans la mesure du possible ces questions que j'ai entrepris dans le courant de cet été si favorable aux excursions, une série de relevés lions- tiques dans tout le bassin des Dranses et sur quelques points du flanc septentrional de la vallée d'Aoste. Un coup d'œil jeté sur la carte géologique montre la diversité stratigraphique de celte région. Dans le Val Ferret affleurent le calcaire jurassique, le houillier, les schistes calciféres triasiques, la Protogine. Le val de Bagnes possède des schistes de Casana, des schistes calciféres, du gneiss d'Antigorio, de la syénite, des schistes chloriteux et micacés, de la serpentine, des gabros. Entremont, comme nous l'avons indiqué, est en entier sur schistes de Casana. Le Houiller et les C - XH — C (CH»> CHIMIE. 383 Hans Ripe. Sur l'acide cinéolique (Ber., XXXIII. 1129,40, Bâle). Chauffé avec de l'eau à 160°, l'acide cinéolique fournit un mélange de substances d'où l'on peut retirer deux corps isomériques de la composition CaHieOs, qui sont l'acide cinéniqiie. et un acide à double liaison décolorant la solu- tion de caméléon. Cil: — CH-, ^COOH) iCH 3 )C< >CH v — (CHs>c COOH CHsCh/ CHs :H= - CILk „ch - >CH — COOH CH« — CH^ CH— COOH \Q— -(CH«)fC/ HO(CH 3 ) 2 C Eugène Bambehgeh. Rectification (Ber., XXXIII. 4419. Zurich). Fr. Fichier et Camille Dreyfus. Action de la soude CAUSTIQUE BOUILLANTE SUR LES ACIDES BIBASIQUES (3 HV- droxylés (Ber., XXXIII, 1452, Bâle), Les auteurs ont constaté que les acides bibasiques P hydroxylés se comportent, sous l'influence de la soude caustique à l'ébullition, comme les acides monobasiques analogues, c'est-à-dire qu'ils perdent un mol. H 20 et se convertissent en combinaisons non saturées. En chauffant par exemple 10 gr. d'acide malique avec un excès de XaOH à 20 %• on obtient 6 gr. d'acide fuma- rique libre. L'acide phénylparaconique se transforme d'une manière semblable en acide phénylitaconique : R — CH (OH) — CH — (COOH) CH2COOH = B — CH = C — CH2 COOH + H2O COOH 384 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. Carl Friedheim et C. Castendyck. Sur les silicomolyb- dovanadates (Ba\. XXXIII. 1611. Berne). Les auteurs entendent par silicomolybdovanadates des combinaisons renfermant, à côté de l'hydrogène, de l'am- monium ou du potassium, du silicium, du vanadium, du molybdène et de l'oxygène. Ils étudient en détail dans ce travail les méthodes de préparation, les propriétés et la composition de ces différents sels. Eug. Bamberger. Sur l'oxydation de la benzaldoxime (Ber., XXXIII, 1781, Zurich). En oxydant 20.2 gr. de henzaldoxime à l'aide du réactif de Caro. l'auteur a obtenu : 0,3 gr. de benzaldéhyde, 7.6 gr. d'acide benzoïque. de l'acide azoteux. 0,9 gr. de dibenzénylazoxime. une très petite quantité de benzamide, 2.6 gr. d'acide benzhydroxa- mique et 2,3 gr. d'isophénylnitrométhane. S. Rabow et B. Galli-Valerio. Ichthoforme (Therap. Monatsh,, 14. 202-4. Lausanne). Combinaison de formaldéhyde et d'ichthyol, se présen- tant sous la forme de poudre amorphe brun foncé, à peu près insipide et inodore. Détruit presque intégralement l'odeur des matières fécales et n'a aucune action nuisible sur l'homme et sur les animaux. Jules Amann. Xouvel uréomètre pour le dosage clinique de l'urée (Schweiz. Wchschr. Pharm., 38, Lausanne). Cet appareil se distingue de celui de Southall en ce sens que son échelle est graduée en centimètres cubes. On re- cherche dans une table appropriée le nombre de grammes d'urée par litre qui correspond au volume indiqué. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 5 juillet 1900. Prévost et Battelli. Expériences physiologiques avec courants alter- natifs à périodes variables. — R.Gautier. Observations de l'éclipsé totale de soleil du 28 mai, à Ménerville. — R. Chodat et Grint- zesco. Cultures pures d'algues Protococcacées. — R. Chodat et M" e Crétier. Noyau des algues vertes inférieures. MM. Prévost et Battelli rendent compte de nouvelles expériences faites sur le chien, pour compléter celles qu'ils ont présentées à la dernière séance, sur les courants alter- natifs à périodes variables, qui concernaient des courants de 320 à 1720 périodes. Dans cette nouvelle série, ils ont étudié les courants variant de 9 à 300 périodes. Dans toutes ces expériences les chiens furent placés dans les mêmes conditions (les électrodes étant fixées dans la bouche et le rectum) afin de pouvoir comparer les résultats entre eux. Les symptômes observés sont d'une part la paralysie du cœur par trémulafions fibrillaires, d'autre part l'inhibition du système nerveux avec convulsions et arrêt plus ou moins durable de la respiration. Relativement à l'action sur le cœur: De 13,5 à 110 périodes le voltage nécessaire pour paralyser le cœur et occasionner ainsi la mort a oscillé de 15 à 30 volts. C'est à partir de 150 périodes que la tension doit être Archives, t. X. - Octobre 1900. 28 386 SOCIETE DE PHYSIQUE augmentée pour pouvoir produire les trémulations fibril- laires du cœur. A 200 périodes, il faut atteindre de 37 à 40 volts ; à 300 périodes. 50 volts au minimum. Quant aux effets sur les centres nerveux, ils ont été appréciés au moyen des convulsions et des mouvements respiratoires. Les courants à périodicité faible (9 — 13.5 — 20 périodes) ne produisent les convulsions qu'à un voltage relativement élevé ; ainsi les courants à 9 et 1 3.5 périodes ne produisent pas de convulsions à 20 volts ; ceux à 13,5 périodes ne les produisent pas encore à 15 volts. Les courants à périodicité plus élevée (40 à 300 périodes) produisent déjà des convulsions dès que l'on dépasse 10 volts. Quant à la respiration, suspendue pendant les convul- sions, elle se rétablit toujours au bout de 30 à 45 secondes (durée des convulsions) si le cœur n'est pas paralysé, quel que soit le nombre des périodes. Lorsque le cœur a été paralysé par le voltage minimum nécessaire pour produire cet effet, la respiration est com- plètement paralysée en même temps que le cœur; lorsque le nombre des périodes varie de 150 à 500 environ. Au-dessus et au-dessous de ce chiffre, le chien dont le cœur est paralysé présente une série de mouvements res- piratoires survenant après l'attaque de convulsions. En résumé, ce sont les courants de 150 à 500 périodes qui paraissent, frapper le système nerveux avec le plus d'intensité. M. R. Gautier résume les observations qu'il a faites à Ménerville (Algérie) lors de l'éclipsé totale du soleil du 28 mai ». M. Chodat présente en son nom et à celui de M. Giunt- zesco une série de cultures pures d'algues protococcacées ' Voir Archives, t. X, p 193 et 329. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 387 (Scenedesmus, Chlorella, Oocystis etc.) obtenues par la méthode des triages successifs sur milieux géloses. Ces triages sont longs à exécuter et difliciles à obtenir parfaits à cause du grand nombre de champignons et de microbes qui accompagnent ordinairement les algues unicellulaires dans les milieux naturels ou elles ont été récoltées. Les auteurs ont pu observer en colonies pures les genres : Raphidium, Scenedesmus, KirchnerieUa, Pediastrum (tétras) Oocystis, Chlorella, Polyedrium. Les milieux géloses qui ont servi à ces triages sont dé- pourvus de substances organiques autre que la gélose. Dans certaines cultures on a ajouté une proportion va- riable de glycose pour augmenter la multiplication. Poul- ies premiers triages il n'y a pas d'avantages à se servir de milieux glycosés qui favorisent trop les champignons. Dans ces conditions les auteurs ont obtenu des cultures absolument exemptes de champignons et de bactéries. Les auteurs montrent également à la société des cultures sur plaques de porcelaine poreuse non vernie obtenues par le procédé décrit précédemment par M. Chodat. Cette méthode se prête admirablement à multiplier les algues sur une grande surface et à les maintenir aérées. Les auteurs se sont également occupés de vérifier quel- ques-unes des indications précédentes de M. Chodat, con- cernant la plasticité de certaines Protococcacées. Le poly- morphisme du Scenedesmus acutus tel qu'il a été décrit par M. Chodat et M me Malinesco a été retrouvé par ce pro- cédé des cultures absolument pures. M. Chodat rend compte de recherches entreprises avec M Ile Cretier, sur [e noyaux des algues vertes mférieures. Les auteurs décrivent le noyau et sa position par rapport au pyrénoïde dans les algues suivantes : Scenedesmus falca- tus, S. quadrieauda, Raphidium, Braunii, Raphidium pyrc- nogerum (nov. spec). Botryococcus Braunii, Tetraspora gelatinosa, Actinastrnm Hantzschii et Hydrurus peni- cillatus La multiplicité des pyrénoïdes qui s'observe dans le .388 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE R. pyrenogerum n'entraîne pas celle du noyau qui reste unique jusqu'au moment de la division qui succède pres- qu'immédiatement à la segmentation du noyau. Dans le genre Actinastrum dont les éléments unicellu- laires baculiformes se divisent rapidement en i par seg- mentation cruciale le noyau est primitivement médian; par la division il devient basilaire dans les cellules filles et se divise latéralement dans cette situation ce qui explique que la seconde division se fait longitudinalement. Les auteurs ont constaté également que le noyau de Botryococcus est unique mais que le chromatophore contient un corps plus petit qui rappelle un noyau mais qu'il vaut mieux considérer comme un pyrénoïde sans amylosphère. Il en est de même du genre Hydrurus. Les détails seront publiés autre part. Séance du 2 août. Curie. Substances radioactives. — C. de Candolle. Monstruosité nou- velle chez les feuilles du noyer. — A. Brun. La neige du Caucase observée dans les Alpes. M. Curie rend compte à la Société de l'état actuel des recberclies qu'il poursuit en collaboration avec M rae Cuhie sur les substances radioactives. M. Curie a tout d'abord établi que la propriété d'émettre des rayons de Becquerel est une propriété atomique de certains métaux. Parmi tous les corps connus jusqu'à ce jour, l'uranium et le thorium sont les seuls qui possèdent cette propriété. Cependant certains minéraux sont forte- ment radioactifs et certains d'entre eux (pechblende, chalcalite, autunite) sont plus actifs que l'uranium ou le thorium. Ceci a conduit M. et M me Curie à supposer que ces minéraux contenaient des nouvelles substances radio- actives plus actives que l'uranium et le thorium. Ces pré- visions ont été vérifiées par l'expérience : en traitant la pechblende par les méthodes de l'analyse chimique ordi- naire, on voit l'activité se concentrer en certains points et ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 389 on arrive par séparations successives à retirer des corps très fortement radioactifs. On arrive a séparer ainsi du bismuth fortement radioactif que l'on suppose accompagné d'un nouveau métal, le polonium. On sépare également les sels d'un nouveau métal, le radium, voisin du baryum, et caractérisé par un spectre formé de raies très fortes qui a été étudié par M. Demarcay. M. Debierne est de même parvenu à séparer une nouvelle substance extrêmemeni active et qui contient du thorium que l'on suppose accom- pagné d'un nouveau métal Yactinium. Malheureusement ces nouvelles substances fortement radioactives sont en quantité fort minimes dans les mine- rais d'urane, et il faut traiter des tonnes de matière par un traitement fort coûteux pour retirer des quantités si petites que le poids atomique du radium n'a pu encore être déterminé, on sait seulement qu'il est très supérieur à celui du baryum. Les propriétés radioactives des nouvelles substances sont surprenantes. Les rayons émis agissent sur les plaques photographiques et déchargent les corps electrisés; ils sont susceptibles de traverser plusieurs centimètres de métal; ils provoquent la fluorescence de certains corps (platino-cyanure de baryum, sulfate d'uranyle et de po- tasse, etc.) Il agissent sur le verre en le colorant en violet ou en brun. Enfin les sels de radium sont spontanément lumineux. M. C. de Candolle entretient la société d'une mons- truosité nouvelle qu'il a observée récemment chez les feuilles du noyer (Inglans régia L.) et dont il montre une épreuve photographique. Il s'agit de la présence de foliole surnuméraires insérées sur la face supérieure du rhacbis Pour comprendre l'importance morphologique de cette anomalie il faut se rappeler que les feuilles du noyer, de même d'ailleurs que celles de toutes les autres Juglandées, ont une structure interne compliquée qui comporterait précisément l'existence d'appendices sur la face supérieure et (iui est par conséquent de nature à faire prévoir leur s s. 390 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE production accidentelle. En effet le rhachis de ces feuilles renferme deux système ligneux superposés dont l'inférieur se compose des prologements directs des faisceaux des folioles latérales, tandis que le système supérieur n'émet vers celles-ci que de très courtes ramifications se termi- nant un peu au-dessus de la base des pétiolules. Ce second système, à ce qu'il semble superflu, suggère tout naturelle- ment l'idée d'une formation arrêtée dans son développe- ment et qui devrait être complétée par des appendices cor- respondants, tels que sont les stipelles dont sont pourvues beaucoup d'autres plantes à feuilles composées et auxquelles correspondent toujours des faisceaux ligneux dans la face supérieure du rhachis. Néanmoins la production de pareils appendices de la face supérieure est extrêmement rare chez les noyers puisqu'elle n'avait encore été signalée par personne. Après bien des années d'attente toujours déçue, M. de Candolle a enfin rencontré ce nouveau cas tératolo- giques chez deux feuilles d'un rameau adventif né sur un arbre dont il avait peu auparavant fait rabattre toutes les branches. Une de ces feuilles porte deux folioles surnu- méraires insérées l'une au-dessus de l'autre presqu'au milieu de la face supérieure du rhachis et à peu près au niveau de la seconde paire de folioles latérales. L'autre feuille n'a qu'une seule foliole surnuméraire insérée aussi vers le milieu du rhachis au niveau de la seconde paire. M. de Candolle s'est d'ailleurs assuré, en pratiquant la coupe transversale de leurs pétiolules. que les faisceaux ligneux de ces folioles surnuméraires sont bien des pro- longements directs de ceux du système supérieur du rha- chis. Il est en outre à remarquer que les folioles de la face supérieure sont dentelées sur leurs bords comme les folioles latérales des feuilles qui les portent et qui ont la forme juvénile parce qu'elles sont nées sur un rameau adventif. M. A. Brun. La « neige du Caucase » observée dans les ilpes. — Les explorateurs des hautes régions du Caucase décrivent une neige spéciale. Cette neige est très rare ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 391 dans nos Alpes parce que les conditions climatériques ne se rencontrent pas pour sa formation. Cependant cet été, je rencontrai une pente de neige qui répondait exactement à la description des explorateurs anglais (Dent. Mummery). J'ai pu. malgré certaines difficultés, l'examiner au Mont Malet. Cette neige se trouve sur des "pentes rapides : sa texture est excessivement granuleuse, chaque grain est assez gros et atteint souvent jusqu'à 3 millimètres de diamètre et plus. C'est un cristal de glace transparent et anguleux, ces cristaux ne sont presque pas adhérents à leurs voisins et s'isolent avec la plus grande facilité. Cette neige se trouve être par conséquent excessivement poreuse. Par sa texture, l'eau suinte rapidement jusqu'au pied, et là, rencontrant le rocher froid, s'y gèle en une couche de glace continue, en sorte que ce genre de neige repose toujours sur des pentes de glace. L'épaisseur de la couche de neige granuleuse que j'ai pu observer atteignait 70 à 80 cm. La caractéristique de cette neige est que les cristaux sont assez gros pour em- pêcher tout regel sous la pression du pied. De plus l'adhé- rence des parties de neige entre elles est nulle, en sorte que chaque portion peut faire avalanche pour son propre compte sans entrainer les portions immédiatement voi- sines, comme cela a lieu pour les neiges humides ou fraiches, habituelles de nos Alpes. Il résulte de ce défaut d'adhérence, que sur une pente de glace, on rencontre des ilôts de neige faisant saillie, les portions circonvoisines étant dénudées par l'avalanche locale. Cette apparence a beaucoup frappé les explorateurs du Caucase. En résumé, nous avons à faire à un névé à gros grains très poreux, reposant sur des pentes rapides de glace (raideur de la pente 50 à 60°). Cette apparence ne peut se présenter que sur des pentes très rapides où l'écoulement de l'eau est prompt. Il faut 392 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. attribuer à la pluie et à une chaleur continue de nuit et de jour, la formation' de cette neige. Ces conditions étaient remplies dans la chaîne du Mont- Blanc en juillet 1900. La pluie s'est élevée durant cette période jusqu'à 4000 m. d'altitude, avec temps couvert, chaud et orageux, sans gel appréciable la nuit. Cet état amène, comme corollaire, un nombre inusité d'avalanches très considérables, croulant de toutes les pointes. OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A [/OBSERVATOIRE DE GENÈVE PRNDANT I.R MOI» DR SEPTEMBRE 1900 Le 1 er , très forte rosée le matin. 2, forte rosée le matin. 3, très forte rosée le matin; pluie de 9 h. h 10 h. du matin; forte bise de 1 h. à 9 h. du soir. • 4, forte rosée le soir. 5, très forte rosée le matin et le soir. 6, très forte rosée le matin et le soir. 7, très forte rosée le matin et le soir. 8, pluie la nuit, à 7 h. du matin et de 1 h. à 4 h. du soir. 9, forte rosée le matin. 10, très forte rosée le matin. M, très forte rosée le matin; forte bise de 1 h. à 7 h. du soir. 12, forte rosée le matin; très forte bise depuis 10 h. du matin. 13, îorte bise de 1 h. à 4 h. du soir. 14, très forte rosée le matin et le soir. 15, brouillard intense le matin; rosée le soir. 16, très forte rosée le matin. 17, pluie de 7 h. 45 m. à 10 h. du matin. 18, brouillard à l'horizon; quelques gouttes de pluie depuis 3 h. 35 m. 19, forte pluie de 2 h. à 4 h. du matin; brouillard enveloppant le matin. 21, brouillard le matin. 22, brouillard à 7 h. du matin; forte rosée le soir. 23, fort brouillard jusqu'à 10 h. du matin; rosée le soir. 24, très forte rosée le matin ; légère averse à 4 h. 10 m. et à 9 h. 15 m. du soir. éclairs au S. depuis 8 h. 30 m. du soir. 25, orage dans la nuit; forte pluie la nuit, à 7 h. du matin et de 1 h. à 7 h. du soir. 26, pluie dans la nuit et à 11 h. 25 m. du matin. 27, très forte rosée le matin ; pluie à 7 h. du soir. 28, pluie depuis 7 h. 15 m. du matin ; fort orage à 1 h. 30 m. du soir. 29, pluie dans la nuit, k 10 h. du matin et à 1 h. du soir. 30, brouillard enveloppant le matin; quelques gouttes de pluie et arc-en-ciel à 4 h. du soir. Archives, t. X. — Octobre 1900. 29 394 Valeurs extrêmes de la jrresximi atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. •il m Le 2 à minuit 730,50 4 à 10 h. matin 734,09 8 à 1 h. matin 728,33 14 à 10 h. matin 734,14 19 à 10 h. son 729,22 21 à H h. son 735,03 29 à midi 727,24 MINIMUM. in m .d;i>w3'.q^ooo^!OON © t-» s* oi^o» o Ë^aôoïoi>c^mi^<»osc5o6ccosoîc»^oôo^oôisît>iiôoô®<î>dî '- -«* CO CO CO -=# -■* -=*< -.-* -s* JO --f V!î «sji -sf «rf «J* <* 50 -d< -s" «s? ÎO SO SO SO -!* -îf «j< >sS< «* C-3 •- «9 o -. c o q> c = CO © + • co -a i^ i~- os 00 I O o © o o o ff<5 S4 34 «Jt m |>, O -h -h O o o iOI> 00O.00 X) : oô oooôoôoo IQ iO r-~ l>. 00 '-O • © 00 r— Os !>. © 'Ol>t^X-i OÔ 30 oô oô ob oô ; ci OC 00 r^ r^ 00 °. oc oô oo oô es <*ddi> NF.BIJI.OSITK «OYBXXB 3'.'îi»«oon<* | î'it>XicxxîOiNi<îao55i>oœ)a ©©oo©©©©©© © — ©©©©©©©©©©©©— <©©^h©© Chemin parcouru par le leol. KM. par heure. 94 "M CO -s* 54 ®* 34 *# «si -ë oï îd ■•<£ id ^■noo;c^<*nnr^r-i>.5*'54cOF;00©cos4ce©s4co 34 ad «s? e4 r^ os ad cô -h cô ce -=? ad r--' cô ce •«# t-^ -ë tô «ë ce" © «■à m . .-=Z .... ' in -s* — i -h • Y' Y' ? « "S "3 «3 ïs « ££ ' Nombre d'h ■ S4 -ce -d<. ' SO ■ aO • O S4 ÎO • t-. r-- îo oo ao oo co ; o o o o «ô o o — S a , r _©©©©©©©©© -^ r-- ce ao se <* ao o ae> (34 ce a. ce -^ oo o ao oo o ae gs gs es ©©©©©©0©©©©©©©05©©©3© oxoopoo s s OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOQOO a5ifîœ!oœ«)!ii > *!OiO!Oio!0!0!Ot~!oa'-o M 5iOt^!OWt , -X!n S (h 45 ! -. «9 = • s -.2 a •X03CO«'MO;"rt!0^!00!0«gOl;2«JJ^- . ce r^ oo n-xi ceio-H-d'îC^' xuot^CT ae> © ce os S4 ■«* co co ■ ++ 1 +-H +++ no!Ofocii>îOrficoo-r^œwxçcqfow«o l^iS00r^00F-t^00r^i^r^©<^00r-~.t^0C000000r-0000t--000000O5Os00 MO^^iNœiNO^^«i?iœ^fotvmcftqi>CMi^foi>X'îi!?:n'ï; "-J^ioîan-H'^— - Orë(54-H06t>^0Ô'54cë--<*t^cr.^!qff;^qr : -^qx*;qx^oo , o6'34cè^050soô^cèos0^^o^I>-t^»05ad^ac:d^.**»i»'-"l | »'-0 ! '5*^^O!OM>l>rf|Wf | 5tN(30 ; «i^o^MœrâMa>03d^irên^ooôoô»aîoô^^oo^^ooso^]«o ++++++++ g++++++++++++++++++±+_ ^cecececececece^^^ic = t^ i^- 1-~ i^ t^ i-^ i~~ i>. t-« i^ •H t- su ■S s o — 03 3 o -a 3 O «9 l« »î i r- 1-~ r^. r>- r- r-» r*» •>■ »■ !>■ f" f" »B88Sâ88 _ 8SaissSSi¥S8SîSSS^^S55s2?8| = r^ i^ r- K t^. r- i^ r^ t-- t^ r-- i^ i^- 1^ t^- r^ i^- 1^ i^ i>- r* t^ r- . r^. i^> i>- r** r^ r» O (_ v 3 rtl -» po S 1 j( à j(M^H»cX3JS- >"^t > '3 S!( îOO}^H^ir'î> jSSfflS^MœoowaotooowçcoMtoQonqq* :cè^n^^cê^ooincece;d'diC-!j>c*<î4-^ceot^'£>'î-io OS'.X'N i^osqq iî4c3oc5o o -+++- +I++I I I + 3 i ■ «9 OSI x S •OXrfi-«»rtî1fflO)v**tNM(5t>X*OW<»CO'.100rtîOQXj:;X ;SM^-Od«'£!OX10iOO<|i<*X^t>*X*.«i^î;Oi-!OJ)'î'IX — _^^5^S-ï^^î-H(!Tît--;i-Cos-H— *cëce , 3Î-**-«'esoôo-=J'-ë'ceas--ocrji-sra'X>;o I ^(Nn-fM«ots-»oso^OT«^JO»t>;»o;e'jgiS^JSSlâiSçiS J ce ce o ce f» 2 o 396 MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1900 Mois 730 55 730,38 730 64 730,93 730,25 729,67 729,88 730,34 l'empéralure, 1" .i*c. -f 13°02 + 12,32 -h 12,67 f 17,20 4~ 19,67 -{- 20,60 f 18,20 -f- 15,25 !• » f 13 33 4- 12,72 -f 13,00 f 17,43 + 19,68 -f 20,33 + 17,67 + 15,44 l* » 4- 15,49 4- 14,54 4- 14,92 4- 18,03 4- 20,93 4- 20,45 4" 17.79 4- 16,41 Moi. 4- 13,95 4- 13,19 4- 13,53 4- 17,55 f 20,09 4 20,46 4- 17-89 4- 15,70 I* rai'liKii de Maturation vu luillièuie». Viols 920 939 898 763 645 629 768 860 Mois 4-11,93 4- 21,84 18,54 0,52 176,5 6,24 89,1 147,46 Dans ce mois l'air a été calme 38,9 'ois sur 100 Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,10 à 1,00- La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 7°5, E. et son intensité est égale à 18,7 sur 100- 397 w r OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD l'i-ini.iii. le mois de SEPTEMBRE 1900. ,e 1", brouillard à 7 h. du soir. 3, brouillard jusqu'à 10 h. du matin et de 4 h. a 7 h. du soir; pluie à 1 h. du soir. 9, pluie à 7 h. du matin. 10, brouillard à 7 h. du matin. 11, brouillard depuis 7 h. du soir. 12, brouillard jusqu'à 10 h. du matin. 13, brouillard à 7 h. du matin et fort vent à 10 h. du soir. 14, fort vent depuis 10 h. du matin. 17, pluie depuis 7 li. du soir. 18, brouillard le matin jusqu'à 1 h. du son et i 10 h. du soir; pluie à 7 -h. du soir. 19, brouillard le matin jusqu'à 1 h. du soir. 24, légère pluie dans la journée. 25, brouillard à, 7 h. du matin; pluie à 10 h. du matin et à 4 li. du soir. 27, brouillard à 4 h. et à 7 h. du soir; pluie et très fort vent à 10 li. du soir. 28, brouillard le matin jusqu'i 1 h. du soir et à 10 h. du son ; pluie à i h. du soir; fort vent à 7 h. du matin et à 1 li du soir. 29, brouillard à 7 h. du matin, à 1 h., à 7 h. et à 10 h. du soir; pluie à 10 li. du matin; fort vent de 7 h à 10 b. du matin et de 7 h. à 10 h. du soir. 30, brouillard jusqu'à 10 li du matin et à 4 h. du sur; fort vent jusqu'il 10 h. du matin; pluie dans la journée. 398 Valeurs extrême» de la pression atmosphérique observées au bivrugrapht MAXIMUM MINIMUM Le 4 à il h. soir 572,70 Le 3 à 6 h. matin 569,30 9 à 11 li. soir 568,50 9 à 6 II matin 567,70 15 à 1 h. matin 573,90 14 à 7 h matin 57334 19 à 10 h. soir 570,90 19 à 7 h matin 569,79 23 à minuit 575,20 23 à 10 h. soir 573.65 29 à 10 h. soir 568,44 30 à 7 h. matin 567,54 399 o © en I— H NAhulosilé m'iyciiim. C:9Si22 I ErQ'S , -i2 :ît ' <= ' 0l ^ <:v:, ^ fîv ' t ~- !jt '© ,: ^ a| ooooooc^fooo(?iQO s^©<» ; ost-w©o^«tî.îodso»Qq ©o©ooc5©©©©©©©c5c5©©©©c5©c5©c5©©©©©© e x © S s s o «ai; © ■ ©ao © © © ©^ n I a S 5 I 5' = E • 3 3 s -s xJS 5- ^Nl>»OSNiNN©O5'N00©*S.»é< ^^^©s^^QÔoooô»t^;or^©3Ωo6t^t^Qbs , i®îeôîâ©^îo»?ôi>i«ô o ci < 2 -_ p. 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SEPTEMBRE 1900. KAroiiiClr«. 1 li. in. th. m. m m mm l"' il.'ca lo. 2« » 3" » Th. m. 10 h. m. 1 h. s. 4 h. s. 7 ri. s. 10 h. s. mm mm mm mm mm mm 570,60 570,18 570,12 570,34 570,36 570,27 570,47 570,61 571,73 571,51 571,42 571,61 571,57 571,50 571,74 572,00 571,15 570,90 570,84 571,22 570,92 570,79 570,95 571,01) Mois ... 571.16 570,86 570.79 571,06 570,95 570,85 571,06 571,20 7 h. m. T«inpératnre. 10 h. m. 1 h. s. ih. s. 7 h. 10 h. s. 1" décade... + 5,76 + 7,54 + 9,30 + 8,76 + 6,32 + 5,5S * » ...+ 4,70 + 5,83 + 7,29 -f- 7,25 + 5,65 -f- 5,00 3 « » ...+ 6,35 -f 7,00 + 8,65 + 7,82 -f 6,47 -f- 6,04 Mois + 5,60 + 6,79 + 8,41 + 7,94 +6,15 -f 5,54 Vlni. observe. Max. observe. ^ébulnsité. 1» décade.-.. -f 3,76 +11,52 0,28 2 e » ... + 1,73 + 8,30 0,41 3° - ... + 3,13 + 10,46 0,55 Mois -f 2,87 + 10,09 Kau de pluie on rie neige. m m 1,6 14,4 51,0 0,41 67,0 Hauteur de la neige tombée Dans ce mois, l'air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,80 a 100 La direction de la résultante de tons les vents observés e«t S. 45° W.. »t son intensité est égale à 14,4 sur 100. LECTURE SUR LES VARIATIONS PÉRIODIQUES DES GLACIEES 1 PAR F. -A. FOBEL. Je viens de publier dans Y Annuaire du Club alpin* mon vingtième rapport sur les Variations des glaciers des Alpes suisses. J'espère bien, avec la collaboration de mes jeunes amis MM. Lugeon et Muret, en continuer la série; mais ce numéro d'ordre, déjà élevé, m'autorise à essayer d'une généralisation. • Et d'abord quelques mots d'historique. L'origine de ces rapports a été provoquée par l'énoncé d'une hypothèse de mon ami M. Henri de Saussure de Genève, qui dans sa Question du lac avait supposé que les eaux d'inondation du Léman, pendant les étés de 1876 à 1879, devaient être expliquées par la grande décrue des glaciers que l'on constatait à cette époque 3 . La fonte des glaciers était très active; ils 1 Lecture faite devant la Société helvétique des Sciences natu- relles, session de Thusis, septembre 1900. 2 Jahrbuch des Schweizer Alpen Club, XXXV, p. 203. Berne 1900. 3 H. de Saussure. La question du lac, p. 30. Genève 1880. Archives, t. X. — Novembre 1900. 30 402 LES VARIATIONS PERIODIQUES donnaient beaucoup d'eau, de là la crue excessive des lacs. Nous étions alors en procès intercantonal devant le Tribunal fédéral au sujet des eaux du Léman ; j'essayai d'une réfutation d'avocat 1 , mais je ne me dissimulai pas combien cette réponse était insuffisante : nous n'a- vions ni une théorie des variations des glaciers, ni même une collection de faits qui permît d'en établir une. J'estimai que notre devoir le plus immédiat était de combler cette lacune et j'adressai un appel aux natura- listes et aux membres des Clubs alpins en leur deman- dant de m'envoyer toutes les observations, passées et actuelles, sur la grandeur des glaciers et sur leurs variations. Ce sont ces matériaux, d'origine et de valeur fort différentes, que j'ai rassemblés dans des rapports annuels, publiés d'abord dans YEcho des Alpes de Genève ; puis, quand cette revue m'a trouvé trop encombrant, dans V Annuaire du Club Alpin Suisse où j'ai joui de la plus généreuse hospitalité 2 . Le premier rapport paru en 1^81, renferme la Chronique des gla- ciers de 1880. J'ai pris, moi seul, la responsabilité des quinze premiers rapports. J'ai senti alors le besoin d'assurer la continuation de l'œuvre, pour le jour où je viendrais à manquer et j'ai réclamé la collaboration de Léon du Pasquier de Neuchâtel, avec lequel j'ai publié deux rapports, les XVI e et XVII e . Hélas ! c'est mon jeune collègue qui est parti le premier ! Après sa mort, j'ai 1 F.-A. Forel. Contribution à l'étude de la limnimètrie du Léman, V e série § XXXI. Bull. 8. V. S. N. XVII, 338. Lausanne 1881. 2 Echo des Alpes. Genève 1881-1882. Jahrbuch des schw. Alpen Club- Bern 1883-1900. DES GLACIERS. 403 cherché de nouveaux appuis. Depuis trois ans, M. le prof. D r M. Lugeon, à Lausanne, et M. E. Muret, ins- pecteur forestier à Berne, participent à ces rapports en me promettant la survivance de notre entreprise. Entre temps je m'étais assuré d'une coopération efficace et paissante. A partir du XIII e rapport j'ai obtenu du gouvernement du Valais, qu'il fit faire par les forestiers cantonaux, sous la direction de M. An- toine de Torrenté, inspecteur en chef des forêts du Valais, des observations régulières sur les glaciers de ce magnifique centre des Alpes suisses. A partir du XIV e rapport, appuyé par la Société helvétique des Sciences naturelles, nous avons obtenu la même colla- boration de l'Inspectorat fédéral des forêts, dirigé par M. J. Coaz. Cette administration, qui a la surveillance générale des eaux et forêts de la Confédération, a com- pris l'importance d'observations suivies sur les glaciers, dont les variations représentent l'un des éléments les plus actifs de la climatologie d'une part, des catastro- phes d'autre part, de la région alpine ; elle a demandé aux inspections cantonales des forêts de prendre des mesures sur les principaux glaciers du territoire : 93 glaciers sont actuellement en observation. Grâce à cet excellent matériel, pour lequel nous exprimons notre vive reconnaissance à tous ceux qui y participent, nos études sur les glaciers ont acquis une base parfaitement assurée, et elles pourront à l'avenir rendre toujours plus de grands et précieux services. Nos recherches suisses ont d'abord été isolées. Mais bientôt nous avons obtenu des études analogues en Autriche, en Allemagne, en France, en Italie. Enfin en 1894, au Congrès géologique de Zurich, la fondation 404 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES de la Commission internationale des glaciers a étendu ces recherches sur l'ensemble du globe. Nous avons eu l'honneur, L. du Pasquier et moi-même, d'être chargés d'organiser cette entreprise, et nous sommes arrivés à l'établir sur un pied tel qu'elle donne déjà des résultats importants et utiles '. Qu'avons-nous tiré de ces matériaux ? Je pourrais rappeler dans quelle incertitude on était, il y a trente ans, sur les questions de fait et de théorie concernant les variations des glaciers. Je n'aurais qu'à ouvrir le livre d'A. Mousson sur les glaciers actuels 2 . Nous y lisons : que la variation annuelle est admise théoriquement, mais n'est pas appuyée sur une dé- monstration d'observation ; que des variations irrégu- lières de longue périodicité, celles que nous allons appeler variations cycliques, sont constatées, tantôt simultanées chez les différents glaciers, tantôt opposées chez quelques-uns d'entr'eux. Il y a déjà beaucoup de dates citées. « Mais, dit Mousson, jusqu'à ce que quel- qu'un se donne la tâche ingrate de les réunir, après en avoir fait une critique serrée, tous ces faits resteront absolument sans valeur et sans utilisation possible. » Les conclusions théoriques que j'ai déduites, soit des dates historiques, soit des observations actuelles ras- semblées par nous, je les ai développées successive- ment dans des notes insérées en tête de mes divers rapports. Une première généralisation a été tentée dans 1 Voir les rapports annuels de la Commission internationale des glaciers dans les Archives des sciences phy s. et nat. Genève, 1895 et années suivantes. 1 A. Mousson. Gletscher der Jetztzeit, p. 768. Zurich 1854. DES GLACIERS. 405 mon « Essai sur les variations périodiques des gla- ciers » 1 . Pour aujourd'hui je me bornerai à tracer les grandes lignes du phénomène tel qu'il nous apparaît dans les faits d'observation; pour les détails, je renverrai, soit aux rapports eux-mêmes, soit aux notices explicatives qui les accompagnent. 1° Les variations que les glaciers subissent sont des changements de volume et non pas seulement des changements de forme. Quand le glacier s'allonge il s'élargit et s'épaissit. Ce n'est pas parce que l'une des dimensions diminue que les autres augmentent; il y a modification dans le volume. Tantôt le glacier s'accroît, tantôt il décroît. — Il suffît d'observer une des dimen- sions pour déduire l'ensemble du phénomène. C'est le plus souvent la longueur relative du glacier qui est mesurée. 2° Au milieu de l'irrégularité des variations glaciai- res, on constate parfois une certaine simultanéité. Il y a eu une grande phase de crue de 1816 à 1820 ; il y a eu nn état de maximum reconnu partout en 1855 ; il y a eu décrue générale de 1 856 à la fin du siècle ; une petite crue, partielle celle-ci, de 1875 à 1893. 3° Cela étant nous pouvons décrire les allures générales des glaciers suisses dans le XIX e siècle : 1300-1811 ? 1811-1816 (1822) Crue. 1818-1820 Grand maximum. 1820-1830 Légère décrue, incertitude. ' Archives, VI, p. 5 et 448. Genève, 1881. 406 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 1830-1850 Mouvements contradictoires. 1855 Maximum. 1856-1900 Décrue. 1875-1892 Crue partielle de quelques glaciers suisses. 1890-1900 (Crue partielle de quelques glaciers autrichiens.) 4° De la contemplation générale du phénomène, on conclut à ce que j'ai appelé la loi de longue périodicité. Je l'ai d'abord déduite, dans mon Essai sur les varia- tions des glaciers, des observations du glacier du Rhône de 1856 à 1880. Je puis à présent m'appuyer sur l'ensemble des observations du siècle. Les allures de la variation ne sont pas rapides, irré- gulières, capricieuses; elles sont lentes et majestueu- ses ; les deux phases dont se compose la période, phase de crue, phase de décrue, durent l'une et l'autre des séries d'années, disons des dizaines d'années. U n'y a pas dans le phénomène l'irrégularité impré- vue qui caractérise la climatique des années successives. Soit au point de vue thermique, soit au point de vue hygrométrique , qui sont les deux facteurs du climat intéressants pour les glaciers, deux années qui se sui- vent peuvent différer du tout au tout et cela d'une manière très inattendue ; il a parfois quelque analogie générale dans une série d'années ; mais cette similitude est bientôt interrompue par des divergences souvent considérables. Cette irrégularité fantaisiste, nous ne la retrouvons pas dans les variations des glaciers ; les périodes s'y déroulent en longues séries d'années; dans chaque phase le changement de volume se con- tinue longtemps, très longtemps, dans le même sens ; quand il y a renversement de signe, c'est de nouveau pour une longue série d'années. Cette lenteur d'allures de la périodicité dans les DES GLACIERS. 4-07 variations glaciaires, qui indique la prédominance d'un facteur à modifications longues et d'action lointaine, est la base de notre théorie du phénomène. Nous y reviendrons. 5° Quelle est la durée de cette périodicité ? Tout d'abord constatons l'existence d'une double période : a) Une période annuelle, mise en évidence d'une manière très intéressante par les mesures mensuelles faites au glacier du Rhône, à partir de 1887 1 . Chez un glacier à l'état stationnaire, dans les mois d'hiver la fonte est nulle, et l'écoulement du glacier persistant il y a crue temporaire d'octobre à avril on mai : dans les mois d'été au contraire la fonte prédomine et la dé- crue l'emporte. Chez un glacier en état de grande crue ou de grande décrue, cette période annuelle se traduit alternativement par une accélération on un ralentisse- ment temporaires de la variation générale dominante. b) Une période cyclique, de longue périodicité. Quelle en est la durée? Ce n'est pas une période de 7 ans, comme le voulait la tradition populaire; la météorologie moderne ignore ce chiffre cabalistique et n'en trouve aucunement l'ap- plication dans les faits de l'histoire naturelle, et spé- cialement dans celle des glaciers. Ce n'est pas la période de 11 ans des taches du soleil, comme le croyait H. Fritz, de Zurich \ La pé- 1 Archives de la Bhône-Gletscher Vermessung, O&cillationen der Spitze der Gletscherzunge. (Au Bureau topographique fédéral, à Berne.) 2 Die periodischenLângenanderungender Gletscher. Peter mann's geog Mitth. 1879. 381. — Beitrâge zur Beziehung irdischer Erschei- nungen zur Sonneuthatigkeit IV Jahreschrift der zùrch. yatforscli,- Gesellsch. Zurich 1888. 408 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES riode des glaciers est beaucoup plus lente ou prolongée. En 1889 j'ai fait un résumé des phases glaciaires alors suffisamment connues et j'ai obtenu pour la valeur moyenne ' : Phase de crue 1 . 5 ans Phase de décrue • ■ 97.4 » Période entière 37 . 9 ans Ces chiffres s'allongeraient notablement si j'y faisais entrer les observations des périodes terminées dans les dix dernières années. — Ni les observations isolées, ni les moyennes générales ne permettent de retrouver dans les variations des glaciers la période undécimale de Wolf. 6° Pendant longtemps j'ai été d'accord avec E. Rich- ter 2 qui admet dans les variations des glaciers la période de 35 ans, un tiers de siècle, le cycle de Brùckner 3 . Voici les maximums que mon ami, le professeur de Graz, croît avoir reconnus dans les siècles derniers : Maximums des glaciers 1600 d'après Richter : 1630/40 I680 1715 1740 1770 1820 1840/50 1 IX e rapport, 1889. 2 E. Richter. Geschichte der Schwankungen der Alpengletscher. Zeitschr. des D.u. Oe. Alpen Vereins, 1891. 8 E. Brùckner, dans ses Klima Schwankungen, Wien 1890, a constaté une variation périodique du climat, et spécialement des facteurs température et humidité de l'air, dont la durée est de un tiers de siècle environ. C'est le cycle de Brùckner. DES GLACIERS. 409 La valeur moyenne que j'obtenais pour mes périodes des glaciers du siècle actuel s'élevant à 33 ou 35 ans, j'étais disposé à y retrouver le cycle de Briickner. 7° Mon opinion actuelle est plus compliquée. Je constate que, du commencement à la fin du XIX me siècle, nous avons eu dans les Alpes suisses : Des glaciers à une seule période : glacier de l'Aar, maximum vers 1870. Des glaciers à deux périodes : glacier du Rhône, maximums 1820-1855. Des glaciers à trois périodes ; glacier du Trient, des Bossons, de Zigiorenove, maximums 1820, 1855, 1892. Cette complication dans les allures des variations glaciaires peut s'interpréter de deux manières diffé- rentes : Ou bien la période des glaciers dépasse de beaucoup les 35 ans du cycle de Briickner. La moyenne serait peut-être une période de quelque cinquante ans; un demi-siècle au lieu d'un tiers de siècle. Ou bien la période est d'un tiers de siècle, comme la plupart des périodes climatiques, mais tous les glaciers ne réagissent pas à chaque retour de période ; à quel- ques-uns manquent une ou plusieurs périodes. C'est cette dernière interprétation que je crois la plus pro- bable; c'est celle que j'adopte jusqu'à meilleur avis. Que la période ne se traduise pas toujours par un changement de signe dans l'allongement du glacier, c'est ce qui résulte de certains faits incontestablement observés. Voici par exemple pour le glacier du Rhône les allures de la décrue, dont la valeur a été lentement en diminuant jusqu'en 1 892, époque où nous avons été tout près de voir apparaître une crue, et qui a repris 410 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES son activité à partir de 1893. Les chiffres suivants donnent la superficie de la moraine profonde mise à découvert chaque année par la décrue du glacier : 8° Deux facteurs président aux variations de volume des glaciers. a. Le débit du courant, qui amène incessamment de nouvelles masses de glace tombées sous forme de neige sur les névés, ou acquises sous forme de neige ou de givre dans le cours du voyage du glacier. C'est le fac- teur de l'alimentation qui tend à augmenter le volume du glacier; c'est une action positive. 6. La destruction de la glace par la fusion, qui la transforme en eau, laquelle, cessant de faire corps avec le glacier, s'écoule rapidement. C'est une action néga- tive. Ces deux facteurs, d'action opposée, donnent une résultante qui est le volume actuel du glacier. Laquelle de ces actions est dominante dans les variations des glaciers? Pour la période annuelle, c'est la variation négative, la destruction de la glace par la fusion, qui est seule agissante ; cela est évident. DES GLACIERS. 41 1 Pour la période cyclique, c'est plus compliqué, et nous devons étudier plus attentivement le phénomène. Voyons-nous le glacier arrivé à l'état stable AA' pré- senter une variation négative sous l'action d'une des- truction extraordinaire de la glace par une fusion d'intensité extraordinaire aussi? Le glacier, après s'être raccourci en B reviendrait ultérieurement à ses dimensions primitives. L'état normal serait-il le maxi- mum de longueur? (fig. \ 1 ). Fig. 1. — Variation négative du glacier. Voyons-nous le glacier à l'état stable ou station- naire présenter une variation positive sous la forme d'une poussée en avant C de la glace, amenée en quantité extraordinaire par une crue du fleuve glacé? L'état normal serait-il le minimum? (fig. 2). Fig. 2. — Variation positive du glacier. Voyons-nous le glacier présenter des variations symétriques autour d'une valeur moyenne, qui serait 1 Dans ces trois dessins les variations de longueur du glacier se déroulent, dans le temps, de A en A'. La flèche indique le sens de l'écoulement du glacier, ou, si l'on veut, de son allongement, de la crue. 412 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES l'état normal, et tantôt s'allonger au delà, tantôt se raccourcir en deçà de cet état moyen? (fig. 3). Fig. 3. — Variations symétriques du glacier. Tous les faits d'observation concourent à nous mon- trer que c'est la seconde alternative qui est représentée dans les variations des glaciers : la variation est, dans son ensemble, de signification positive. La période com- mence par une phase de crue et se termine par une phase de décrue ; la phase de crue est courte, la phase de décrue prolongée. Le glacier fait une poussée en avant, puis il fond sur place. Ainsi les fleuves de l'Atlas qui, grossis par les pluies de l'hiver, s'écoulent dans les Oueds desséchés. Partis des dimensions minimes de la saison sèche, ils font une crue qui les pousse en avant; ils s'allongent en roulant leurs flots vers le désert. Mais, dans cet envahissement, ils sont soumis à l'attaque des actions de destruction de la rivière : l'évaporation qui disperse l'eau dans l'at- mosphère, l'imbibition qui la fait absorber par le sol. L'alimentation n'est que temporaire et cesse avec la pluie; l'évaporation et l'absorption agissent constam- ment jusqu'à la destruction de toute la masse d'eau. Ces dernières ne tardent pas à l'emporter sur l'alimen- tation et le fleuve, après avoir fait sa crue en longueur, DES GLACIERS. 413 s'arrête, puis décroit en ne laissant dans son lit que quelques mares qui ne tardent pas à se dessécher. 9. Quant aux allures des périodes et des phases, voici ce que je puis en dire d'après les observations du XIX me siècle. La phase de crue se développe successivement chez les divers glaciers. Elle commence par certains glaciers, s'empare d'un nombre toujours plus grand et finit par se généraliser : C'est ainsi que la petite crue de la fin du XIX me siècle a apparu dans les glaciers 'de Suisse et de Savoie en : 1 875 Glacier des Bossons. 1878 Brenva. 1879 Trient, Zigiorenove. 1860 Fee, Grindelwald supérieur, Rosenlaùi. I884 Argentière, Les Grands. 1889 Les Bois. 1890 Allalin. 1892 Arolla, Ferpècle. Cette succession dans l'apparition de la crue provient de ce qu'un excès de neige, dont la chute peut avoir été simultanée sur les divers névés, n'est apporté par l'écoulement des fleuves de glace, jusqu'au front termi- nal des glaciers, qu'à des époques différentes résultant de la différente longueur du « voyage du glacier ». L'apparition de la crue n'étant pas simultanée, l'opposition de mouvements que présentent parfois certains glaciers s'explique facilement. Les plus hâtifs sont déjà en phase de crue ; les plus tardifs ne s'y met- tront que plus tard. 414 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES La, phase de décrue commence le plus souvent simul- tanément dans l'ensemble des glaciers de la région. Ainsi en 1856 tous les glaciers des Alpes savoyardes, suisses et tyroliennes se sont mis en retraite. Ainsi en 1893, arrêt général de tous les glaciers en crue de fin du XIX e siècle. Cet arrêt simultané de la crue est dû à la prédomi- nance du facteur fusion de la glace sous l'action d'un été très chaud et très sec. Le glacier diminue forte- ment de longueur, ce qui explique l'arrêt de la crue ; il diminue aussi d'épaisseur, d'où la persistance de la décrue dans les étés suivants, alors même que ceux-ci ne sont pas extraordinairement chauds. Ce que je traduis ainsi : Le début de la crue est dû à l'arrivée au front du glacier d'un excès de neige accumulée longtemps auparavant sur les hauts névés; c'est une action positive. Le début de la décrue est causé par la prédominance, dans un été exceptionnel- lement chaud, de la fusion qui agit simultanément sur le front des divers glaciers; c'est une action négative. Il en résulte que, dans l'histoire rétrospective et actuelle des glaciers, la date du maximum est la plus facile à reconnaître et à préciser. Elle a peut-être moins d'importance essentielle pour la compréhension du phénomène lui-même des variations des glaciers, mais elle est très utile en nous aidant à déterminer la date des maximums du cycle de Briickner. Dans les années de grande chaleur estivale, la fonte des glaciers est énorme, et les glaciers qui ne sont pas entraînés par une trop forte poussée en avant se mettent en décrue. 1 0. Cependant le commencement de la décrue n'est pas toujours d'apparition simultanée dans les divers DES GLACIERS. 415 glaciers. C'est le cas quand il n'y a pas d'étés très chauds exagérant notablement le facteur fusion. C'est ainsi <|ue nous devons établir, de 1818 à 1826, l'époque du maximum des glaciers suivants 1 : 1818 Rhône, Giétroz, Bossons, Brenva, Gorner, Schwarzberg, Puntaiglas, Langtaufers, Sulden. 1819 Grindelwald sup., Tour, Argentière, Bies. 1820 Allalin, Breney. 1821 Zessetta. 1822 Vernagt 1824 Hùfi, Fee, Rosenlaiii. 1826 les Bois. Dans le maximum des années 1820, la fin de la crue a eu lieu par extinction de la poussée, et non par prédominance de l'action négative de la fusion de la glace. 1 1 . La crue semble avoir de la tendance à se déve- lopper à peu près simultanément dans les glaciers du même groupe. Ainsi la petite crue de fin du XIX me siècle s'est manifestée dès 1875 pour les plus hâtifs, à 1892 pour les plus tardifs, chez tous les glaciers du Mont- Blanc et chez quelques glaciers isolés du Valais et de Berne ; la même crue se développe successivement de 1890 à 1900 chez les glaciers des Alpes autri- chiennes. 12. Malgré la similitude d'allures qui apparaît par- fois chez les divers glaciers d'un même groupe, le carac- tère individuel de chaque glacier reste manifeste. Chaque 1 L'incertitude des faits du passé donne à ces dates un défaut de précision regrettable. 416 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES glacier est un individu dont l'histoire est spéciale et lui est propre. Je m'arrête ici. Au milieu des très nombreux faits de détail que j'ai rassemblés dans mes rapports, au milieu des nombreuses conclusions partielles que j'en ai tirées, j'ai choisi quelques déductions générales qui me suffiront pour étayer la théorie du phénomène. Cette théorie sera le sujet d'un autre essai. Pour faciliter à mes lecteurs la compréhension de ces déductions déjà assez serrées, je condenserai encore mon résumé daus les formules suivantes : I. Les variations des glaciers sont des changements, non de forme, mais de volume. II. Il y a deux types de variations : a. L'une, de période annuelle, est due à l'action négative de la fusion de la glace pendant l'été. b. L'autre, de période cyclique, de durée probable d'un tiers de siècle (comme le cycle climatique de Brùckner), est due à une poussée en avant, à un débor- dement du fleuve glacé. Cette crue est la conséquence d'un excès d'alimentation ; c'est donc une action posi- tive de surproduction de glace. III. Le début de la crue apparaît successivement chez les divers glaciers par le fait de l'arrivée, au bout de temps différents, à l'extrémité terminale de glaciers de différentes longueurs, des masses de neige tombées en excès, peut-être simultanément, sur les névés ré- servoirs. IV. Quant à la fin de la crue (époque du maximum), elle est due : Dans certains cas, à l'action négative d'un été très DES GLACIERS. 417 chaud qui agit simultanément sur l'extrémité terminale des divers glaciers ; Dans d'autres cas, à l'extinction de la poussée en avant par arrêt de l'excès d'alimentation, qui se mani- feste, comme le début de la crue, successivement chez les divers glaciers. Dans le premier cas, le maximum a lieu la même année chez tous les glaciers (maximums de 1 855 et de 1892) ; dans le second cas, il a lieu successivement à des années différentes (maximum de 1818 à 1 826). V. L'état de minimum représente la grandeur nor- male du glacier. Les poussées en avant sont des acci- dents. Archives, t. X. — Novembre 1900. :u MATÉRIAUX POUR SERVIR A L'HISTOIRE NATURELLE DI L'ILE DE CÉLÈBES PAR Paul et Fritz SAKAS1X Wiesbaden, C. W. Kreidel, vol. 1 et 2 EXTRAIT PAR H. SIMROTH 1 Tome I : Les Mollusques d'eau douce de Célèbes, avec 13 planches, 1898. Ce beau volume arrangé avec goût, est aussi sub- stantiel au point de vue du texte que des planches. Il est pourvu d'une carte indiquant les localités et surtout déterminant la position des lacs explorés dont quel- ques-uns étaient encore inconnus. Pour la détermina- tion des espèces, la coquille, l'opercule et la radule ont été également pris en considération, car pour les Melaniidse il s'est trouvé quelquefois une grande ana- logie dans la coquille malgré une distance relativement assez grande dans la classification. Le rapprochement de ces trois caractères prouve une fois de plus le peu de raison qu'il y aurait de diviser les Melaniidae en 1 Désireux de faire connaître à nos lecteurs l'étude si remar- quable que MM. Paul et Fritz Sarasin, de Baie, ont été faire sur place de la faune de Célèbes, nous avons pensé ne pouvoir mieux faire que de reproduire ici en traduction, avec l'assentiment de leur auteur, les deux articles que le prof. Simroth, de Leipzig, leur a, avec sa grande autorité, consacré dans le Zoologisches Centralblatt. — Béd. MATÉRIAUX POUR SERVIR, ETC. 419 différents genres, ce qui a pourtant été essayé de plu- sieurs côtés. Nos auteurs se contentent de les diviser en deux groupes qu'on suppose se relier entre eux par des espèces d'autres provenances : Les Palaeomelania à opercule multispirale se rattachant directement aux Cerilhes et les Neome-lania dont l'opercule ne montre qu'une spirale excentrique réduite. Il faut encore y ajouter le nouveau genre Tylomelania qui ne se trouve que dans le lac Posso; il se rattache au groupe des Palaeomelania par la forme de son opercule, mais s'en distingue par une radule rappelant celle desCypraeidés. Les Palaeomelania sont divisés en trois sections d'après les différences de plus en plus accentuées des dents de la radule. La première de ces sections est la plus riche en espèces. Par les dents qui sont presque égales dont la centrale et les intermédiaires se distinguent relativement bien, cette section se rapproche le plus du type Pachychilus de Troschel. Dans la seconde sec- tion les cuspides principales des dents sont spécialement développées, ce qui tendrait à la rapprocher du type Sulcospira de Troschel. La troisième section qui n'est représentée avec certitude que par une seule espèce, offre comme particularité l'allongement des dents laté- rales et la diminution de la dent centrale ; les cuspides deviennent presque rudimentaires. Chez les Neome- lania la radule est devenue considérablement plus molle; les dents latérales sont très grandes, les cen- trales sont petites et garnies d'un grand nombre de cuspides. Les observations spéciales sur la systéma- tique, sur les embryons ainsi que sur un spongiaire parasite, Pachydictyum, ne peuvent être que mention- nées ici. Aux 30 espèces et variétés capturées on doit 420 MATÉRIAUX POUR SERVIR A en ajouter encore 13 qui ont été signalées ailleurs, ce qui fait supposer que la faune des Melaniidae de Célèbes est certainement loin d'être épuisée. Plus de la moitié de ces nombreuses espèces est limitée à Célèbes, ce qui est particulièrement étonnant vu qu'il s'agit de mollusques d'eau douce dont les facilités de propaga- tion semblent si grandes. Il est spécialement intéres- sant de voir que les espèces endémiques se rattachent de préférence aux Palreomelania puisqu'une seule espèce représente les Neomelania. Mais le fait est sur- tout remarquable que des 23 espèces endémiques il n'y en a pas moins de 16 limitées à la région des lacs- ainsi qu'aux cours d'eau qui s'y versent ou en sortent, ce qui donne à ces lacs un cachet de haute antiquité. Les Paludinida? , représentées par les Vivipara se divisent en deux groupes selon que l'opercule montre vers le milieu une étendue également granulée, ou que cette étendue granulée laisse, au centre, une petite surface lisse. La première de ces divisions est repré- sentée par la V. javanica qui s'étend au loin dans l'archipel Malais et qui, de là, se retrouve dans la partie méridionale de l'île. Le contraire a lieu pour la V. costata dont l'opercule présente la seconde forme; elle se trouve aussi bien dans le nord de l'île qu'aux Philippines. A ces deux espèces il en faut ajouter 5 endémiques dont i sont nouvelles. L'une, d'elles se rattache à la Y. javanica et se trouve, comme cette dernière, dans les deux presqu'îles méridio- nales. Les 4 autres espèces sont limitées aux bassins des lacs et sont exactement réparties, de sorte que les trois espèces du lac Posso, situé plus au nord se rattachent à la V. costata du nord de Célèbes r l'histoire naturelle de l'île de célèbes. 424 tandis que celle du lac méridional Matanna se rapproche au contraire de la V. javanica. Nos auteurs en dédui- sent une preuve de plus de la haute antiquité de cette répartition. Il ne se trouve que deux espèces d'Ampullaridœ qui sont du reste répandues dans l'archipel Malais ; il est vrai que leur grande variabilité rendrait difficile de le s diviser davantage. Les Neritidae : Neritina et Septaria, manquent dans les lacs et se trouvent plutôt dans les parties du litto- ral. Les espèces sont simplement énumérées. Aucune des 28 espèces trouvées n'est particulière à la faune de l'île. Quant à la remarquable Miratesta celebensis qui habite, en trois variétés le lac Posso, nos auteurs ne voient plus la nécessité de la formation d'une nouvelle famille. Us la rangent dans les Limnaeidae. La poche des tentacules se trouve également en rudiments chez les jeunes Limnaea ; la radule ressemble à celle des Planorbis ; les branchies de la partie gauche de la cavité respiratoire sont formées d'environ 4 lamelles plusieurs fois repliées; la couche musculaire de l'es- tomac est très forte ; l'osphradium de la forme de l'organe de Lacaze et une petite glande pédieuse s'y distinguent aussi. L'épaisseur de la coquille est un des caractères frappants. Sa place daus cette famille se justifie surtout quand on la compare au genre Isidora; de ce genre il s'est trouvé 4 espèces dont '1 nouvelle. En s'appuyant sur le raisonnement de Martens le genre Isidora est identique au genre Bulinus. Cela donne lieu de penser que la Pulmobranchia madécasse de Pelse- neer n'est rien autre qu'une Isidora, donc une Lim- 422 MATÉRIAUX POUR SERVIR A nœide et non une Physide comme l'exigerait la pre- mière dénomination de E. Smith « Physa lamellata ». Si, dans ce cas, la branchie se composant d'une lamelle, se trouve en dehors de la cavité du manteau, il semble que cette exception apparente peut être compensée par la Miratesta dont la branchie se trouve sous le manteau. L'estomac, la radule, etc., viennent con- firmer cette conclusion systématique, de sorte que cette branchie ne doit pas être regardée comme un organe nouveau mais bien comme une cténidie. La vascularisation est considérée comme sans grande importance. — C'est ici que vient se placer le nouveau genre des Protancylus représenté par deux espèces du bassin des lacs. La coquille dont la pointe se dirige vers la droite est donc senestre ; son septum rappelle à différents degrés celui des Gundlachia. La cavité respiratoire renferme une branchie formée d'une lamelle plusieurs fois repliée; les tentacules ont der- rière la verge une poche analogue à celle de Miratesta avec un ganglion en forme de tasse; l'estomac est le gésier musculaire ancien ; la radule ressemble plutôt à celle des Limnœa qu'à celle de notre Ancylus fluvia- tilis, qui semble fortement modifiée. Chez les Protan- cylus adhasrens, qui se fixent sur les coquilles des Melani;e, les jeunes sont couvés en cocons sous la coquille maternelle jusqu'à un degré très avancé de développement. De deux espèces de Planorbis l'une est limitée à Célébes ce qui n'est pas le cas pour l'unique espèce de Limnée. Pour les 12 Limnaeida3 on ne peut compter que Miratesta et Protancylus dans les bassins des grands lacs ; les autres espèces y manquent com- plètement. Neuf de ces espèces sont propres à Célèbes. l'histoire naturelle de l'île de célèbes. 423 La quantité relative des formes pourvues de branchies est extraordinairemeut grande. Les Unionidse font complètement défaut de même qu'aux Moluques, à Timor et aux îles situées à l'est de Java. La raison en est encore inconnue, mais tient sans doute à une question géologique. Il faut égale- ment mentionner une Batissa et deux nouvelles espèces de Gorbicula. En jetant un coup d'œil sur l'ensemble on est sur- pris du fait remarquable que les lacs du centre possè- dent une faune très isolée et d'un caractère antique. Le iac Posso a pour lui seul deux genres : Miratesta etTylomelania, et ne possède aucune des espèces des lacs Matanna et Towuti reliés entre eux par un cours d'eau. Le reste des fleuves et lacs connus de l'île ne renferme que des espèces généralement très répandues. L'altitude de la région des lacs centraux n'est pas suffisante pour justifier une faune aussi isolée. Elle est, sans aucun doute très ancienne. Il va de soi que l'isolement de ces faunes lacustres est un argu- ment à opposer à l'opinion généralement répandue de la facilité d'émigration des faunes potamophiles. En terminant, les auteurs insistent sur la grande quantité de Limnœidés tectibranchiésce qui vient encore confirmer le fait signalé par v. Martens en 1857 et que nos auteurs présentent sous le nom de « Loi de v. Martens sur la distribution géographique des faunes d'eau douce ». Cette loi s'exprime comme suit : « Les analogies de l'ensemble de la l'aune marine et de l'ensemble de la faune d'eau douce vont en se multipliant du Pôle à l'Equateur ». 424 MATÉRIAUX ROUR SERVIR A Tome II : Les mollusques terrestres de Célèbes, 248 p., 31 pi. Le deuxième volume de ce magnifique ouvrage con- tient l'étude systématique, anatomique, ontogénétique etphylogénétique, mais sans en tirer encore des con- clusions générales comprenant l'ensemble de l'île. Les parties les plus remarquables sont les chapitres anato- miques traitant des Vaginula et Atopos, les observa- tions sur le développement des Vaginula et la preuve de chaînes de développement chez les Stylommato- phores à coquilles. Des 5 Helicina qui se retrouvent en partie aux Phi- lippines, aux Moluques et aux îles orientales de l'ar- chipel Malais, 4 semblent, après étude faite, se relier en un certain sens les unes aux autres : H. citrinella celebica possède à l'opercule, une forte apophyse mus- culaire, héritée sans doute d'une forme ancienne. Chez la H. parva cette apophyse a sensiblement diminué et elle a complètement disparu chez les H. lazarus et oxytropis. Une même transformation s'opère dans la coquille qui d'une forme globuleuse passe à une forme turbinée et fortement carénée. Les Tamioglossa (Leptopoma 6 (2n) Lagochilus 8 (2n), Mylicotrochus In — s g In — Cyclophorus 2 Cyclotus 18 (8n) — Opisthoporus 1 (1 n) — Porocallia 2 (2 n ) — Diplommatina 2 (2n) 4 Alycœus (2n) et en outre nombre de variétés nouvelles) en se basant sur la radule ne se divisent qu'en deux familles : Les Cyclophorides et les Alycaeides. Les Pupinina? et les Diplommatinaî quoique semblant plutôt se diffé- l'histoire naturelle de l'île de célères. 425 rentier parleurs coquilles allongées et brillantes, sont simplement ajoutées à la première de ces deux divi- sions comme sous-famille, parce que leurs radules sont tout à fait semblables à celles des véritables Cyclopho- rus. On peut tout au plus séparer des Cyclophorus proprement dits les Leptopoma dont les cuspides des dents sont plus tronquées que chez les autres et dont les animaux ont une production cornée à l'extrémité supérieure du pied. La forme de la radule diffère davan- tage dans les Alycaeides carlacuspide centrale de toutes les dents s'est tellement développée qu'elle a éliminé les autres cuspides. La radule des espèces d'Alycaeus trou- vées à Célèbes est à dire vrai bien différente de celle des autres espèces connues et étudiées qui se rattachent plus directement aux Cyclophoridœ. On pourrait, sur cette différence baser une séparation future. Quant aux Leptopomes c'est L. menadense qui se rapproche le plus des Cyclophorus prouvant ainsi l'enchaînement naturel des genres. Le sous-genre Mylicotrochus est séparé du genre Lagochilus par les caractères de la coquille qui est très fragile et fortement hispide. Si les Cyclotus se distinguent nettement des autres Cyclopho- ridœ par leur opercule calcaire, les deux sous-genres Eucyclotus et Pseudo-Cyclophorus pourtant ne s'en écartent fortement que dans leurs formes les plus extrê- mes ; toute cette suite s'enchaîne donc complètement. Par contre, le sous-genre Opisthoporus s'en sépare distinctement par son tube suturai. Les Pupininae sont constatées la première fois cà Célèbes par deux petites Porocallia qui vivent de préférence dans la mousse humide des troncs d'arbres, en outre les Diplommati- ninse par deux espèces qui sont après l'Arinia mina- 426 MATERIAUX POUR SERVIR A hassae de Robelt les premiers représentants de cette sous-famille. Ces deux sous-familles ressemblent aux Cyclophorines en ce qui concerne la structure de l'oper- cule. C'est dans Alycaeus que les différences de l'opercule deviennent les plus grandes. Tandis qu'en général l'opercule a l'aspect d'un plat profond, dans l'A. Kû- kenthali il s'y ajoute en dehors un cylindre creux à bords épaissis. Il est singulier que le lumen ne tra- verse pas l'opercule ; le cylindre n'a probablement été formé que plus tard par un appendice pédieux quel- conque. Les Stylommatophores sont représentés d'abord par 5 Vaginula parmi lesquelles 3 capturées par nos au- teurs (2n). La Vag. djilolœnsis est identique à celle qui se trouve à Halmahera. Nos auteurs donnent les mesu- res exactes de l'extérieur et indiquent la coloration, ce qu'ils considèrent comme suffisant pour la détermi- nation. La radule montre de légères variations. Les embryons n'ont été recueillis que dans quelques stades, mais ils ont donné lieu à plusieurs découvertes et conclusions importantes. Ils passent rapidement par les premiers stades. Le premier observé possédait une glande coqnillaire et un bourrelet cilié sous la bouche ainsi qu'une saillie en forme de menton qui est le premier rudiment du pied. Il est donc évident que l'animal passe par une métamorphose. Un podocyste n'est pas formé, mais une vessie nucale semble être formée. Dans le premier stade la ressemblance avec le Pla- norbis, d'après Fol, est frappante. l'histoire naturelle de l'île de célèbes. 427 De plus on trouve deux plaques sensorielles qui sont séparées par une crête ciliée médiane. Une invagi- nation des plaques sensorielles fournit les tubes céré- braux qui finissent par se fermer et par former les lobes accessoires des ganglions pharyngiens supérieurs. La partie antérieure de la plaque sensorielle donne l'om- matophore ; celle de l'arriére forme le petit tentacule en même temps que le lobe buccal de sorte que même à l'état adulte ces deux organes paraissent fondus l'un dans l'autre. La glande décrite par moi (Simroth) se rapporte à la glande du lobe buccal découverte par Leydig. Le bourrelet du menton s'est allongé et forme le pied qui au début porte en saillie longitudinale exhaussée une série de cellules ciliées. On en conclut une homologie avec la Trochophora des Annelidés de la manière suivante : les plaques sensorielles réunies par la crête ciliée médiane (dans les espèces supérieures elles sont repoussées de chaque côté par la grande vessie nucale) forment le vélum, donc l'anneau ciliaire préo- ral (le « masque de visage » de nombreux Opistho- branchiens), tandis que le bourrelet du menton repré- sente l'anneau ciliaire postoral et la crête sur la plante du pied encore courte forme la crête ciliaire adorale. Le pied n'est au début qu'une saillie en forme de menton qui porte l'opercule; il s'avance peu à peu en arrière sur la partie ventrale. D'après nos auteurs, la coquille qui se compose d'une membrane cuticulaire mince, non calcaire, recouvre la partie dorsale ; cette petite coquille est recouverte ensuite par le manteau comme chez les Limaces. La coquille est-elle résorbée ? Se détache-t-elle ? Le Perinotum et l'Hyponotum forment finalement le bord 428 MATÉRIAUX POUR SERVIR A du manteau. Les Nephridées et l'Osphradium n'ont pas été trouvés, sans doute que la cause en est pour les premières le manque de stades primitifs. Les glan- des du bord du Perinotum, qui d'après Plate seraient des glandes à venin, sont au début garnies de cellules glandulaires en forme de fioles. C'est, du reste la forme de cellules glandulaires la plus répandue pour les Limaces. Plus tard ces cellules sont remplacées par un épithèle peu élevé, qui sécrète encore. Aussi le receptaculum seminis se forme comme les glandes du bord du manteau au début encore garnies de cellules en forme de fioles. Par conséquent ce n'est donc pas le produit d'une séparation du conduit génital (contrai- rement à l'opinion de Plate). Il en est de même pour le Pénis qui apparaît d'abord par invagination; à côté, mais indépendamment se forme la glande du Pénis et les deux ne se réunissent que plus tard. Ils se trou- vent à l'extrémité antérieure du conduit séminal. Le développement de l'appareil uropneustique a donné des renseignements importants. D'abord l'ori- fice interne du rein est un entonnoir si large que le péri- carde et le rein paraissent confondus. On n'a qu'à se figurer le péricarde plus petit et garni d'un épithélium cilié et on a le commencement d'un canal excréteur muni d'une vésicule terminale comme chez les Anné- lides. Le rein est au début une chose avec l'uretère, c'est-à-dire qu'il n'y a pas encore d'uretère indépen- dant. Le rein, encore peu recourbé aboutit à la fin à une spacieuse cavité respiratoire et à la même place s'embouche le canal intestinal. La cavité respiratoire n'est donc pas une partie élargie de l'uretère (contrai- rement à l'opinion d'Ihering). Plus tard le rein s'al- l'histoire naturelle de l'île de célèbes. 429 longe do telle façon que le conduit reno-péricardique aboutit à son milieu. La cavité respiratoire s'étire en un long canal sur lequel l'embouchure du tube intestinal se recule toujours plus en arrière. Selon le développement le rein et la cavité respiratoire sont des choses tout à fait diffé- rentes. Cependant, plus tard la cavité respiratoire tient lieu d'uretère et la respiration se fait par la peau. Les Sphincters que j'indiquais (Simroth) pour les sinus san- guins du pied se retrouvent également dans les vais- seaux du dos. On trouve dans l'œil (aussi bien que pour la Nanina cincta) une couche à bâtonnets bien développée. Nos auteurs n'osent pas exprimer une opinion directe quant à la position systématique. Les Vaginu- lidae descendent peut être d'une ancienne forme inter- médiaire entre les Basommatophores et les Stylomma- topbores. Les auteurs prétendent qu'ils n'ont aucun rapport avec les Oncidies qu'ils croient plutôt descen- dants des Nudibrancb.es, à cause de leurs larves pour- vues d'un vélum et d'une coquille caduque; leur res- semblance avec les Vaginula peut être justifiée par une convergence. Les Stylommatophores pourraient être renvoyés aux Basommatophores d'eau douce. Les Auriculidae pourraient être dérivés de gastro- podes branchifères operculés. Mais nos auteurs se gar- dent avec raison d'un arrangement systématique positif, car les connaissances actuelles sont trop incomplètes, surtout pour l'embryogénie. Nos auteurs ont trouvé 4 espèces nouvelles d'Atopos. Ils affirment leur proche parenté avec la Rathouisia Heude,de la Chine, à laquelle manque cependant l'arête l'M) MATÉRIAUX POUR SERVIR A dorsale et dont les contours ressemblent à ceux d'une Vagi nu la. Le ffenre Prisma est déclaré Insuffisamment fondé et cela avec raison. Par contre on y rattache l'Apera sud- africaine (Chlamydophorus) ; c'est une forme qui porte sur le dos une coquille encore placée dans une poche; c'est également une espèce carnassière. Toutes ces formes sont réunies sous le nom de Rathouisiidre et elles sont absolument séparées des Vaginulidre à cause de leurs particularités. La question se pose même s'il y a quelque rapport entre elles, ce qui, pour moi, n'est presque pas douteux d'après les renseignements donnés par les Sarasin. Atopos avec une radule de Testacellide possède une trompe invaginable. Les tentacules sont contractiles comme pour les Yaginula ; la calotte sensorielle peut, il est vrai, être abritée par une poche ; les tentacules infé- rieurs sont déjà séparés des lobes buccaux. Ces der- niers sont un peu allongés en arrière. Leur ganglion s'est transformé en une chaîne de ganglions comme les grains d'un chapelet et qui sont réunis directement et d'une manière embryonnaire à l'épithélium du cordon sensoriel. Les glandes de Simroth sont fortement mus- clées ; la musculature est traversée par les longs tubes des cellules glandulaires; la musculature ferait supposer un appareil éjaculateur. La glande de gauche a un orifice particulier, celle de droite s'unit à l'orifice de la poche du Pénis. Le Pénis est perforé jusqu'à la pointe. La Vaginase trouve dans l'ouverture respiratoire et est protégée par un petit plissement de la peau, formant une vulvula. Le tube intestinal aboutit un peu plus près de la tête que l'histoire naturelle de l'île de célèbes. 434 la Vagina, dans le voisinage de l'ouverture respira- toire. Le rein est circulaire, le conduit reno-péricar- dique se trouve au passage dans l'uretère (ce qui prouve suffisamment que l'uretère n'est qu'une partie du rein lui-même). Le large uretère forme un nœud, mais pas tant comme celui de la Vaginula. A sa partie du milieu se trouve une large glande que j'ai décrite précédemment. En bas il aboutit à la cavité branchiale rudimentaire qui sur la partie de derrière possède un cœcum. Le foie est de même que chez les autres Sty- lommatophores. Les Soleolse sont comme chez les Vaç-inulidge. Les Sphincters des vaisseaux sanguins s'y trouvent aussi quoique plus faibles. Ce seraient là des acquisitions secondaires, donc des phénomènes de convergence ; la radule, par contre, prouve plutôt une parenté avec les Testacellidge. Mon opinion serait plutôt le contraire car il est démontré que la radule des carnassiers s'est développée dans les différents groupes des Stylomma- tophores. Les Stenogyrida? forment le commencement du sous- ordre Monotremata, parce que la radule rappelle celle des Basommatophores. 4 Sténogyra, 2 nouvelles (I Opeas et I Prosopeas). Les Zonitidge sont représentées par 10 genres dont il est certainement très difficile de distinguer les petites, soit par leur coquille , soit même par leur radule. Les Helicarionéesont une remarquable richesse de forme de la radule. Ceux de Celèbes se divisent en deux sous-genres : Hélicarion s. str. (4 espèces) qui a la radule parti- culière aux Zonitid.e : dent centrale tricuspidée ; les dents latérales ont de petites cuspides extérieures qui, 432 MATÉRIAUX FOUR SERVIR A plus loin deviennent fourchues et enfin au bord exté- rieur serratiformes. Leptodontarion , nouveau s. g. 2 sp. (2n). Dent centrale unicuspidée, rudimentaire et dents latérales toutes égales, se divisant légèrement en 2 cuspides ; Sous l'appendice en forme de corne de la surface du pied se trouve, non une glande caudale, mais bien une lacune sanguine. Lamprocystis 9, dont 5 nouvelles. — Kaliella 3. — Sitala 3 (In). — Everettia I. — Macrochlamys I. Le genre Nanina avec ses 3 sous-genres est le mieux re- présenté et après examen minutieux on peut le dire le plus intéressant. a) Medyla 5 (4n). b) Xesta 16 (4n.) D'abord celles dont la dent cen- trale est tricuspidée et les latérales intérieures bicus- pidées, puis une à parties incisives tronquées sans sail- lies secondaires, et enfin la plus grande masse à dents parfaitement pointues et aiguës. Quoique bien des espèces de Nanines varient forte- ment selon la localité, on peut cependant réunir quel- ques-unes en une série bien complète depuis la Nanina cincta jusqu'à la Nanina limbifera; la première trouvée dans la Minahassa et la dernière à la pointe ouest de la presqu'île septentrionale. Elles sont dénommées : Forma typica, mongardica, et limbifera. La gran- deur moyenne va en augmentant de l'Est à l'Ouest et les coquilles deviennent plus solides et plus rugueuses. c) Hemiplecta 9 (4n). La forme précédente, N. cincta limbifera serait déjà à placer près de Hemiplecta si sa place dans la série de formes n'était pas prouvée. On a pu observer que l'histoire naturelle de l'île de célèbes. 433 l'un de ces animaux mangeait la sécrétion de son pore muqueux caudal, donc la même habitude de prédilec- tion que chez nos Arions. Dendrotrochus I . — Vitrinoconus 4 (3n). Trocho- morpha par la conformation de sa radule se place parmi les Zonitidse avec deux sous-genres : Videna 3(1n). Nigritella 2 (In). Les Helicidse sont prises dans un sens si large que d'un côté on y place Endodonta et Patula et de l'autre Philomycus. Endodonta et Philomycus sont cités pour la première fois à Célèbes. Endodonta I (In). Patula I. Obba 6, parmi lesquelles deux séries de formes. Ce groupe se maintient parce que les différences entre Obbina et Pseudobba ne sont pas bien fondées. L'une des différentes séries de formes, celle de l'Obba listeri, va d'une forme tout à fait déprimée mais fortement carénée à une forme assez turbinée mais légèrement carénée. A côté de cela, la bande brune sur le premier tour de spire est au début très foncée mais se change peu à peu en une série de taches et en même temps la sculpture de la surface devient de plus en plus réti- culée. La série de formes de l'O. papillata lui est analo- gue, avec un demi-tour de spire de plus et l'ombilic plus étroit. Planispira et Chloritis ne se laissent pas séparer exactement ni d'après les mâchoires ni d'après la radule, ni d'après la manière régulière ou irrégu- lière dont elles sont hérissées de poils ou de creux capillaires. La distinction n'est que provisoire. Les espèces de Planispira forment en partie dans l'ordre géographique des séries qui, partant de petites formes, se transforment nettement au point de vue de la structure, du diamètre de la coquille et de l'état Archives, t. X. — Novembre 1900. 32 434 MATERIAUX POUR SERVIR, ETC. hispide jusqu'à de grandes formes non hispides à péris- tome bordé : les séries de Pi. zodiacus et Pi. bulbulus. Chloritis 4 (1 n). — Ganesella 2. — Eulota 2 ; sous- genre Plectotropis 1 . — Cochlostyla \ . La Cochlostyla leucophtalma trouvée non pas à Célèbes même mais au nord dans la petite île de Sangi, a donné lieu à une curieuse observation quant à la ponte des œufs qui sont enfermés dans une feuille repliée dont les bords sont soudés avec du mucus. En mangeant un morceau de la feuille qu'il remplace par une couche de mucus, l'animal forme une fenêtre respiratoire. Philomycus 2 espèces, l'une nouvelle, l'autre une variété du Phil. striatus javanais. Ils vivent dans les forêts des parties montagneuses. Bulimidae : Amphidromus 6. Buliminidge : 1 Rhachis. — \ Buliminus. Clausiliidse : 7 Clausilia (1n). Testacellidœ : Streptaxis (2n). J>e ces 1 77 espèces il n'y en a pas moins de 1 40 en- émiques. Le dernier chapitre s'occupe des séries ou chaînes de formes prises dans leur ensemble : elles s'expliquent par orthogénésie d'après les lois de l'accroissement organique. Les adaptations au sol (calcaire) ou au cli- mat sont à peine mises en question. Les facteurs darwiniens de l'adaptation entrent peu en considération (particulièrement peu, me semble-t-il, pour les mollusques terrestres [Srth.]). La sélection sexuelle est exclue. Il ne reste donc plus qu'une forma- tion des espèces par des causes constitutionnelles, dont la compréhension nous manque presque entièrement jusqu'à présent. NOTE SUR LA BROOKITE DU BRISTENSTOCK Près d'Amsteg (canton d'Uri) PAR F. PEARCE et A. FORSARO Grâce à l'obligeance de M. Minod, directeur du Comptoir minéralogique et géologique suisse, nous avons eu entre les mains une collection remarquable de Brookites, sur lesquelles nous nous sommes pro- posé de faire quelques recherches. Nous communiquons ici les premiers résultats de nos investigations. Ces brookites ont été découvertes dans le courant de l'année 1899 au Bristenstock, près d'Amsteg, canton d'Uri, où elles avaient été mises à jour à la suite d'avalanches qui se sont produites dans cette région. Les cristaux sont implantés dans une roche schisteuse cristalline et sont accompagnés de nombreux cristaux de quartz, abite et adulaire qui recouvrent la surface de la roche. Les cristaux de brookite sont fort beaux et d'assez grande dimension; ils atteignent 3,5 cm de longueur et 436 NOTE SUR LA BROOKITE DU BRISTENSTOCK. 2,5 cm. de largeur; ils sont rouge-brun, souvent trans- parents, et possèdent un vif éclat adamantin. Les cristaux sont très aplatis selon /i 1 et n'ont qu'une épaisseur de 2 mm. environ ; lis appartiennent au sys- tème rhomboïdal droit et présentent les combinaisons suivantes : /,' = (400); n l = (010); p = (001); m = (110); a 1 = (104); eV* = (021); «*/« = (043); - = O 2 * 2 ^ £ = i* u )'> T = fe". 6 1 gf 1 /» £ = 6 1 /. 6V» gf'A Les faces /i 1 d'aplatissement sont striées parallèle- ment à l'arête lïg* ; les faces du prisme existent tou- jours, mais sont quelquefois très réduites; la face g' fait souvent défaut. Le dôme a h =( 1 04) existe sur tous les échantillons, ainsi que les pyramides e et 7, toujours bien dévelop- pées, mais ces dernières possèdent de fines stries qui nuisent à l'exactitude des mesures. Les dômes e 1 / 3 , e s A sont constants; les faces sont très petites, mais fournissent d'excellentes mesures. NOTE SUR LA BROOKITE DU BRISTENSTOCK. 437 Les cristaux s'accolent selon h'. Des cannelures, qui remplacent souvent la base]? = (00 1 ), pouvant résulter d'un angle rentrant formé par des dômes a'' (104), ainsi que les stries sur les faces s et y nous font suppo- ser l'existence de màcles polysynthétiques h*. Nous avons conservé pour les axes X Y Z la même orientation que celle adoptée généralement et proposée par Kokscharow. Pour le calcul des rapports paramétriques, nous nous sommes servis du prisme m = (1 1 0) et du dôme e 1 /» = (021). Le rapport - est identique à celui de Kokscharow, mais le rapport -y- en diffère de trois unités de la troi- b sième décimale. c Nous avons également calculé le rapport - — à l'aide des faces a" = (104),e"/« (043), qui toutes donnent de bonnes mesures, et nous avons obtenu des résultats constants. ■fL = 0.8416 b r -y- = 0,9444 (^Kokscharow) C — = 0.9409 (calculé par a v ) -|- = 0.9410 (calculé par e' : ) - = 0,9411 (calculé par e'/*) Nous avons donc les rapports paramétriques sui- vants : a ; b : c = 0.84 1 6 : I : 0,9410 438 NOTE SUR LA BROOKITE DU BRISTENSTOCK. mm (110) (110) ëly (021) (001) eVtf/« (021) (043) aW (104) (104) TY (122) (122) 7T (122) (122) se (134) (134) es (134) (Ï34) V n (122) (110) : V n (122) (110) 7 e (122) (1_34) ïe (122) (134) sm (134) (110) ma 4 (110) (104) a 4 Y (104) (122) a 4 T (104) (122) a 4 e (104) (134) aVA (104) (021) a*«V« (104) (043) «V»m (021) (110) e'/w (043) (110) e'A 7 (043) (122) e'Ay (021) (122) e'Ae (043) (134) e'Ae (021) (134) Au microscope polarisant la face /i 1 se montre per- pendiculaire à la bissectrice; on observe une forte dis- persion dans deux plans perpendiculaires. Nous nous proposons d'ailleurs d'étudier d'une façon plus complète les propriétés optiques de ce minéral. QUATRE-VINGT-TROISIÈME SESSION DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES REUNIE A THUSIS les 2, 3 et 4 septembre 1900. La réception qui a été faite cette année à la Société helvétique des sciences naturelles par le charmant petit bourg de Thusis, si pittoresquementposé à l'entrée des célèbres gorges de la Via Mala, a revêtu un caractère exceptionnel de cordialité et d'intimité. Il y a juste dix ans que la Société grisonne recevait la Société hel- vétique au sein de la belle vallée de Davos, sur l'ini- tiative du pasteur Haury, que déjà elle reconvoquait les Sociétés sœurs sur un autre point de ce canton, et cette fois sous la présidence de M. le D r P. Lorenz, de Coire. Il a été puissamment aidé dans sa tâche par M. le Prof. Tarnuzzer, vice-président, MM. Merz, Bener , Zuan , Nussberger et Bernhard. Les autorités com- munales et la population tout entière de Thusis ont tenu à se joindre au Comité annuel pour faire fête à leurs hôtes d'un jour. Les sentiments de la population de Thusis, se sont manifestés de la manière la plus élo- quente dans la fête de nuit, « Bierabend im Rosenbùhl », 440 SOCIÉTÉ HELVETIQUE offerte par la commune le 3 septembre et dans laquelle les Sociétés de chant en costume national, ces chœurs incomparables de la Suisse orientale ont fait retentir dans la nuit, et au milieu des illuminations leurs plus nobles accents patrioques. Les environs de Thusis offraient aux naturalistes des buts d'excursion du plus grand intérêt et en effet, ils se sont transportés en groupes nombreux, les uns à la Via xMala et à la station de force motrice qui s'y trouve, les autres aux remarquables travaux d'endi- guement de la Nolla, d'autres encore à Schyn, à Hohenrhàtien, ou à la fabrique de carbure de calcium. La session a été ouverte en assemblée générale le 3 septembre au matin par un substentiel discours de M. le D r Lorenz, sur l'histoire naturelle des Grisons. On y a entendu ensuite M. Forel, sur les glaciers, le Prof. Zschokke, sur la faune des cours d'eau de mon- tagne et MM. Sarasin, de Bàle, sur la faune de Cétèbes. La matinée du lendemain a été remplie par les séan- ces des Sections auxquellesa succédé la deuxième assem- blée générale, avec des communications de M. le prof. Relier, de Zurich, sur le mouton rhétien, de M. Forel, sur le glacier du Rhône. La prochaine session aura lieu en 1901 à Zofingue, sous la présidence de M. Fischer-Siegwart. Nous allons rendre compte maintenant des travaux présentés dans les séances générales et dans les séan- ces des sections, en les classant suivant les branches des sciences auxquelles ils se rapportent. DES SCIENCES NATURELLES. 44 I Physique et Chimie. Président: M. le Prof. Hagenbach-Bischoff, de Bâle. Secrétaire: M. le D r F. Fichter à Bâle. Ed. Schser. Les Saponines. — Ed. Hagenbach-Bischoff. La rotation électromagnétique et l'induction unipolaire. — A. Kleiner. Nouvel ampèremètre. Rotation continue et action inductrice dans un champ magnétique homogène. Preuve de la polarisation diélec- trique. — Aug. Hagenbach. Conductibilité électrolytique des gaz et des vapeurs. — C. Hess. Rupture des fils télégraphiques et télé- phoniques par la foudre. — F. Fichter. Acide (3 lactonique. — Schumacher-Kopp. Cas de chimie judiciaire. — Ed. Sarasin. Seiches Kussnacht-Stansstad. — Schser. Les réactions révélatrices du cuivre. M. Ed. Sciler, professeur à Strasbourg, rend compte de recherches sur les saponines exécutées dans l'Insti- tut pharmaceutique de cette Université par M. L. Weil. Autrefois on admettait une localisation de savon naturel dans les tissus des végétaux et ce n'est que depuis l'introduction du terme « saponine »(en 181 1 par Buch- holz) que cette substance a été classée parmi les autres matières organiques des plantes. M. Weil a examiné une série de plantes exotiques, provenant surtout des Indes orientales et usitées en partie comme toxiques dans la pêche aux poissons et il en a extrait des sapo- nines à l'état de pureté. Les principales plantes en question sont : Fam. des Camelliaeées; Camellia theifera, dont les tiges et racines contiennent 2,5 à 4 " .. et les semences jusqu'à 10% d'un mélange de saponine acide et neutre, tandis que les feuilles en sont exemptes ; Schima Noronhce dans l'écorce, Stewartia pseudocamellia (du Japon) pareillement ; 442 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE fam. des Sopindacées ; Aesculus Hippocastanum , connu depuis longtemps comme contenant de la saponine, avec 10% de s. pure dans les cotylédons, Sapindus Mukorossi, contenant plus de 10% de saponine neutre dans le niésocarpe; fam. des Mimosées: Acacia concinna, relativement riche en saponine surtout neutre dans les fruits et l'écorce;. fam. des Zy gophyllèes ; Balanites Boxburghii (d'un emploi très ancien comme plante médicinale et économique) contenant 7 % de saponine neutre dans le mésocarpe ; fam. des Sapotacées: lllipe (Bassia) latifolia, riche en saponine neutre (9,5%) dans les cotylédons; fam. des Myrtacées-Lecythidées : Bar- ringtonia insignis (d'un usage important pour l'intoxication des poissons) avec de la saponine dans l'écorce (à peu près 1 %) et surtout dans les semences (8 %)• Fam. des Bhamnacées : Colubrina asiatica et C. reclinata, contenant 1 à 1,5 % de s. neutre dans les écorces, qui très souvent contiennent des substances actives. Il est très probable que des saponines. se trouveront encore dans beaucoup d'autres familles. Quant aux qua- lités physiques et chimiques des saponines citées, il a été constaté une analogie très prononcée avec les matières déjà connues de ce groupe. Les saponines sont peu solubles dans l'alcool absolu, insolubles dans l'éther, le chloroforme, le benzole, le sulfure de carbone et les constituants du pétrole, mais solubles dans l'eau, l'alcool ordinaire et dilué, les alcools méthylique et isobutylique, l'éther acétique, l'acide acétique cristallisable et surtout dans les solutions aqueuses très concentrées d'hydrate de chloral. Les solutions des saponines dans ce liquide montrent d'une manière très distincte une coloration jaune-rougeâtre, puis pourpre et enfin violette-mauve après addition lente d'acide sulfurique concentré (réac- tion de zones). En outre les saponines exercent une action réductrice vis-à-vis des sels d'argent ; leurs solu- tions aqueuses sont troublées par le perchlorure de fer et par l'acétate basique de plomb, tandis que l'acétate neutre ne précipite que les saponines acides. Les sapo- DES SCIENCES NATURELLES. 443 nines nouvellement préparées montrent les mêmes phé- nomènes de décomposition par les acides (formation de sapogénines à côté de matières sucrées) que les sapo- nines anciennement connues. D'après les résultats de l'analyse élémentaire leur composition varie de C, 6 H 24 O 10 à C s0 H 3î O< , ce qui semble confirmer l'hypothèse d'une série homologue de saponines de la formule générale La nature essentiellement colloïdale des saponines se manifeste spécialement par trois caractères phy- siques: l° par le résidu d'évaporation particulièrement visqueux et adhérent comme de la colle forte, 2° par la difficulté de dialysation des solutions aqueuses ou faible- ment alcooliques, 3° par l'action émulsive puissante tant sur des liquides que sur des solides insolubles dans l'eau, tels que les baumes, les huiles grasses et volatiles, le mercure, les résines, les alcaloïdes purs, les sulfures, chlorures et oxydes métalliques insolubles, le charbon etc. etc., ensuite par un pouvoir détersif très prononcé, c'est-à-dire la qualité d'enlever, comme le savon, des particules insolubles de toute espèce adhérentes à des surfaces solides, enfin par la faculté de modifier plus ou moins la nature très cristalline de substances comme l'acide borique, l'acétanilide, l'acide salicylique etautres et leur donner une forme colloïdale. Les actions physio- logiques des saponines mentionnées, sont déjà connues par les travaux de Robert et d'autres auteurs. Plusieurs saponines ont montré d'une manière distincte les actions toxiques des saponines appelées «sapotoxines» c'est-à- dire l'action irritante sur les membranes muqueuses, l'action destructive sur les globules rouges du sang et la faculté d'amener la paralysie du système muscu- \ i i SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE laire, des organes de la respiration et du cœur (en diastole). Cette action a été produite sur des grenouilles et des poissons de grandeur moyenne par des injections de 0,005 à 0,15 grammes des saponines de Camellia, Àesculus, Balanites et surtout Acacia. M. le professeur Hagenbach-Bischoff, de Bâle, parle de l'induction unipolaire et des rotations électroma- gnétiques. M . Lécher avait décrit dans les Annales de Wiedemann quelques expériences dont il croyait pouvoir déduire que l'explication des rotations électromagnétiques ob- servées pour la première fois par Faraday et Ampère ne pouvaient être donnée convenablement par les actions réciproques des courants et des aimants. Ce travail a engagé l'auteur à reprendre ce sujet avec la collaboration du D r H. Veillon, en étudiant soit les rotations électromagnétiques, soit les forces électro- motrices obtenues en faisant tourner les appareils. En utilisant toujours les mêmes instruments et en mesu- rant la valeur du moment de rotation des appareils lorsqu'ils fonctionnent comme moteurs électromagnéti- ques, et la force électromotrice induite lorsqu'ils sont mis en rotation, les auteurs ont pu démontrer que les résultats obtenus coïncident d'une manière tout à fait satisfaisante avec ceux que l'on peut déduire du calcul en partant de la loi de Biot et Savart et du principe de la conservation de l'énergie. L'opinion de M. Lécher paraît donc erronée. Les auteurs ont pu aussi constater qu'en remplaçant les aimants par des solénoïdes, on peut expliquer à l'aide des forces électrodynamiques les résultats obtenus, pourvu que l'on utilise la formule de Grassmann au lieu de celle d'Ampère. DES SCIENCES NATURELLES. 445 M. A. Kleiner, Prof, à l'Université de Zurich, décrit des dispositifs nouveaux pour la démonstration de quelques principes de physique. I . Sur un ampèremètre de forme simple — Dans un ampèremètre décrit en 1896, M. Kleiner a mis en pratique un principe de construction qui permet de réfuter certaines objections répétées par M. Lécher, objections qui sont en contradiction avec les principes fondamentaux de l'électromagnétisme. Sous sa forme actuelle l'instrument se compose de deux cylindres concentriques en laiton, servant d'aller et de retour au courant. Sur le cylindre intérieur on a pratiqué une fente horizontale destinée à laisser passer un équipage magnétique d'un type particulier. C'est un aimant à trois branches dont l'une présente un pôle sud à son extrémité et les deux autres chacune un pôle nord. Cet aimant est suspendu suivant l'axe commun aux deux cylindres par le pôle sud qui se trouve de la sorte à Vintérieur du cylindre, tandis que les deux autres branches traversent horizontalement la fente dont nous venons de parler, et se recourbent ensuite verticalement. De cette façon les deux pôles nord qui occupent les extrémités de ces branches se trouvent extérieurs au cylindre interne. L'équipage magnétique ainsi constitué est suspendu à un fil métallique qui porte un miroir et pour la me- sure des grandes intensités un index, lequel se meut devant une division (une division en ampères par ex.). Un amortissement énergique est obtenu au moyen de deux feuilles de papier fixées verticalement aux bran- ches extérieures de l'aimant. Ces feuilles de papier 446 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE forment ainsi deux ailettes qui se meuvent dans l'espace compris entre les deux cylindres. Les propriétés caractéristiques de l'instrument sont les suivantes, comme on le comprendra facilement; position du zéro et sensibilité indépendantes du champ magnétique environnant et de la position; les dévia- tions du système mobile sont directement proportion- nelles à l'intensité du courant à mesurer, comme cela a été établi par comparaison avec un ampèremètre de Siemens ; la sensibilité dépend essentiellement des dimensions du fil de suspension. Avec un fil de platine de OJ mm. d'épaisseur les mesures peuvent être effec- tuées dans les limites d'environ 0.01 à 4 5 ampères. Enfin on peut signaler comme un avantage de cet appareil, le fait que le courant n'est pas amené à l'ins- trument par l'intermédiaire de ressorts fins et délicats, comme c'est le cas dans nombre d'instruments de me- sure assez récents. L'instrument que nous venons de décrire représente l'application d'un principe fondamental de l'électro- magnétisme, principe qui a été attaqué par M. Lécher. D'après la manière de voir émise jusqu'alors, il ne peut y avoir de déviation de l'aimant que sous l'influence du courant qui traverse le cylindre interne en dehors duquel sont placés les pôles nord. Le courant qui traverse le cylindre externe ne peut exercer aucune action sur le système magnétique, puisque ce dernier se trouve tout entier à son intérieur. Quant au pôle sud aucune action magnétique ne peut agir sur lui puisqu'il est à l'intérieur des deux cylindres. La supposition dp. M. Lécher est que la cause de la rotation de l'aimant doit être recherchée dans la pré- DES SCIENCES NATURELLES. 447 sence du courant de retour, et qu'elle résulterait dans ce cas du fait que la force magnétique n'est pas nulle dans l'espace situé à l'intérieur d'un conducteur creux. La question peut être tranchée ici avec une précision d'autant plus grande qu'il s'agit d'une méthode de zéro. Or des observations de ce genre confirment absolu- ment les déductions que l'on peut faire pour la théorie du potentiel vecteur. Le fait qu'il n'y ait eu aucune rotation dans l'expé- rience exécutée par M. Lécher (Wied. Ann. T. 69, p. 781) s'explique d'après la manière de voir admise jusqu'ici, si on prend en considération l'action sur les 4 pôles dans l'essai de Faraday sur la rotation des aimants les lignes de forces sont coupées, ce qui ne serait pas le cas si le courant était rigoureusement linéaire et non de dimension finie. 2 . — Mouvement de rotation dans un champ ma- #fié^we /lomogèwe. Pour obtenir des rotationstrés rapides sous l'action d'une force électromagnétique constante, M. Kleiner a construit il y a six années, une petite machine d'un type spécial. Elle se compose essentiellement d'une capsule en fer épais, au centre de laquelle se dresse un noyau vertical porteur d'un enroulement. La partie supé- rieure de la capsule est presque complètement fermée. Seul un orifice circulaire laisse passer la partie supé- rieure du noyau, dont elle n'est séparée que par un petit espace (entre fer). Un tambour conducteur, fixé solide- ment à un axe mobile vertical, peut se mouvoir dans cet étroit espace. Son bord inférieur, tout entier à l'intérieur de la 448 SOCIETE HELVETIQUE capsule, plonge dans une rigole remplie de mercure, en contact électrique avec l'une des extrémités de l'en- roulement, tandis que l'autre extrémité vient aboutir à une borne extérieure. D'autre part un ressort en rap- port avec une seconde borne frotte sur l'axe mobile vertical. Si donc on met les deux bornes de l'appareil en communication avec une source d'électricité, le courant traverse d'abord l'enroulement magnétisant et, par l'intermédiaire du mercure, parvient au tambour conducteur pour revenir à la source par l'intermédiaire du contact glissant formé par le ressort. Le tambour se met alors en rotation dans le sens indiqué par la règle de Fleming. Si l'on envoie le courant seulement à travers l'enrou- lement pour exciter le champ magnétique et que l'on fasse tourner par un moyen mécanique le tambour conducteur, il naît un courant d'induction d'intensité constante et dont le sens peut être déterminé par la rèçle de la « main droite ». .->■ 3. Pour la démonstration de la polarisation dié- lectrique. — Afin de montrer que dans un condensateur chargé, la charge ne revêt pas seulement les armatures, mais pénètre le diélectrique, M. Kleiner ' avait séparé en deux, le diélectrique après écartement des arma- tures, pour prouver l'existence de charges sur les par- ties coupées, charges qui étaient d'un ordre comparable à la charge primitive, bien que la partie du diélectrique fraîchement coupée n'ait été en contact avec aucune source d'électricité. Contre la signification des résultats 1 Wiedemann's Annalen. T. 52, p. 248. DES SCIENCES NATURELLES. 449 de ces essais on peut objecter que l'une des surfaces de séparation des parties coupées avait été en contact avec une armature chargée et que la charge de celle-ci pourait avoir passé sur la surface du diélectrique, et que dans ces circonstances il s agit d'un phénomène d'influence. Cette objection peut-être écartée et le point de vue en question peut être illustré dans les cours par l'ex- périence suivante : Sur l'armature d'un condensateur, reliée à la terre, on place un grand nombre de feuilles d'ébonite et sur ces feuilles une plaque métallique en communication avec une machine électrique. Lorsque le système a été ainsi chargé, la plaque métallique est enlevée et déchargée et l'on peut étudier alors chacune des feuilles d'ébonite au point de vue de sa charge. On les met séparément de nouveau en rapport avec les armatures et l'on voit que des étincelles peuvent être obtenues de ces feuilles qui formaient le condensateur primitif, bien que ces feuilles n'aient pas été en contact direct avec la source d'électricité. Si l'on désirait exécuter des mesures sur la valeur de ces charges, il faudrait expérimenter avec de faibles potentiels, car en séparant les feuilles il peut se pro- duire entre les surfaces de séparation voisines des étin- celles qui diminueraient les quantités d'électricité en jeu dans ces charges. M. le D r Aug. Hagenbach, à Bonn, fait une communi- cation sur la conductibilité êlectroly tique dans les gaz et dans les vapeurs. L'auteur a déterminé la conductibilité de solutions de Archives, t. X. — Novembre 1900. 33 450 SOCIETE HELVETIQUE sels (bromure, iodure de potassium, etc.) dans l'anhy- dride sulfureux pur. Les solutions étaient renfermées dans des tubes scellés munis d'électrodes de platine. L'élévation de la température amène une diminution de la conductibilité; en s'élevant vers le point critique la diminution est très rapide. Au point critique la résistance est cependant d'une valeur bien mesurable environ de 10 7 ohms. A partir du point critique la résistance con- tinue à diminuer, mais moins rapidement. Le change- ment rapide de volume en s'approchant du point critique est accompagné d'une variation également rapide de la résistance, mais le changement de volume ne suffit pas à expliquer même approximativement le coefficient né- gatif de température. Au-dessus du point critique et par conséquent pour un corps à l'état purement gazeux on observe encore une conductibilité électrolytique. L'électrolyse est démontrée par la polarisation que l'on peut observer. L'auteur a réussi à démontrer aussi la conductibilité dans la vapeur au-dessus de la solution à quelques degrés de température au-dessous du point critique. En plaçant les électrodes dans la vapeur et en chauffant peu à peu, la conductibilité augmente pour diminuer ensuite à partir du point critique. Comme il n'est pas possible d'admettre qu'avec la diminution de la température dans un mélange gazeux la conductibilité devienne subitement nulle; il en résulte que la vapeur au-dessus d'une solution doit posséder une conductibilité électrolytique. M. le Prof. D r Cl. Hess a observé la rupture simul- tanée en plusieurs morceaux d'un fil tendu. DES SCIENCES NATURELLES. 451 Le 7 juillet de cette année la foudre a frappé pendant un orage accompagné d'une forte pluie, le paratonnerre du château deWittenwyl, près d'Aadorf (Thurgovie). La foudre, quittant le conducteur, fit un saut sur le toit et suivit la conduite servant à l'écoulement de l'eau jusqu'à un point distant de 4 cm. d'un fil téléphonique en bronze, de 1 ,6 mm d'épaisseur. Après le coup de foudre, ce fil disparut sur une longueur de près de 20 mètres; on en retrouva des morceaux d'une longueur de 2-1 47 mm sur le sol et dans une des chambres du château, ou ils avaient pénétré dans le parquet en le brûlant sur une épaisseur égale à la leur. Sur 67 fragments recueillis, 6 avaient de 2-5 mm , 19 de 6-10, 7 de 13-14, 9 de 17-22. 12 de 25-26, 7 de 34-41 et enfin 4 de 49- 147 ram . Chaque morceau offrait l'apparence que l'on aurait obtenue en tendant le fil et en le chauffant jusqu'à rupture, avec cette différence que les fragments trouvés n'étaient pas étirés au bout comme ceux obtenus dans l'expérience ci-dessus. Quelques fragments étaient rayés et écaillés dans le sens de la longueur, d'autres offraient des fentes en travers ; la plupart étaient légèrement courbés, les plus longs l'étaient plusieurs fois et offraient l'apparence d'une ligne ondulée. Comment expliquer la rupture simultanée en plusieurs points de ce fil, rupture obtenue aussi par Riess dans des expériences sur des fils de platine de 0,2 mm de dia- mètre à l'aide de la décharge d'une batterie. L'auteur propose comme probable l'explication suivante. Le fil téléphonique qui étais soumis à une traction de 15 kg. à été chauffé subitement à une haute température, sans atteindre cependant la fusion, la traction dépassant alors la ténacité absolue du métal. Si le fil avait été bien i'52 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE homogène et sec il se serait brisé en mille morceaux et aurait été même pulvérisé. Mais les impuretés du fil et les défauts produits par des bulles gazeuzes internes ont pu amener une rupture faisant explosion aux points faibles, et finalement cassure en petits fragments. Les gouttes d'eau provenant de la pluie ont pu aussi jouer un rôle en maintenant par leur évaporation, certains points à une température plus basse. La rupture a dû se produire plus facilement entre deux gouttes que dans le point occupé par la goutte elle-même. M. le D r F. Fichter, de Bàle, a fait une communi- cation sur V acide $ lactonique de von Baeyer, obtenu à l'aide de l'acide dimelhylsuccinique asymétrique. En 1880, Fittig et Bredt obtenaient le premier échan- tillon de la classe intéressante des lactones en éliminant l'acide bromhydrique des acides y bromes. Tandis que les acides 7 bromes se transforment ainsi en un an- hydride formant une chaîne fermée analogue à un ester, les acides j3 ne donnent par le même traitement que de l'acide bromhydrique, de l'anhydride carbonique et un hydrocarbure non saturé. En 1883 Einhorn réussit bien à obtenir des lactones à l'aide des acides (parti- culièrement dans la série aromatique) mais ces produits se décomposaient facilement par l'élévation de tempé- rature en anhydride carbonique et hydrocarbure. On considérait toujours ces lactones comme des produits de transition facilement transformables. Plus récemment, en 1897, von Baeyer a obtenu un acide /3 lactonique en bromant l'acide diméthylsuccinique et traitant le produit par l'oxyde d'argent humide. DES SCIENCES NATURELLES. 453 La réaction est la suivante : HOOC— CH— O Cette découverte était d'un grand intérêt, d'abord parce qu'elle fournissait le premier exemple d'un |3 lactone de la série grasse, ensuite et surtout par le fait que l'acide semble distiller sans décomposition et en tous cas ne dégage pas d'anhydride carboniqne ce qui est une exception dans la classe des 6 lactones. L'auteur avec la collaboration de M. S. Hirsch a étudié avec soin la distillation dans le vide de cet acide. Ou a pu ainsi constater qu'il n'y a en effet pas de déga- gement d'anhydride carbonique, mais que l'acide |3 lactonique subit une transformation remarquable en son isomère l'anhydride de l'acide diméthylmalique asymé- trique comme l'indiquent les formules : CH\ CH 3 >C CO -CO CH 3 / I I m-> CH /O HOOC— CH- -O HO — CH — CO acide p lactonique. anhydride de l'acide diméthylmalique. Cette transformation a pu être prouvée avec une cer- titude absolue. La règle que les (3 lactones ne peuvent pas distiller sans modification se trouve ainsi confirmée. 454 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. le D r Schumacher-Kopp, de Lucerne, a fait dans la section trois communications. 1° Sur l'emploi d'une pompe à main permettant d'élever facilement l'eau des profondeurs en vue de recherches limnologiques. 2° Sur un cas d'empoisonnement de 14 personnes par une pâtisserie saupoudrée d'arsenic. 3° Sur une tentative de suicide à l'aide de 3 gr. d'arsenic et sur la guérison obtenue par l'emploi de la pompe stomacale et l'usage de la magnésie comme contrepoison. M. Ed. Sarasin montre à l'aide de tracés limnogra- phiques obtenus le 4 juillet dernier simultanément à Kussnacht et à Stansstad, au Lac des IV Cantons, qu'il se produit à ces deux stations des oscillations isochrones, d'une durée de 18 minutes, différentes de toutes celles observées jusqu'ici dans ce lac et de sens contraire. Ces oscillations, ce dernier fait le prouve, sont des uninodales Kussnacht-Stansstad. Le bassin transversal formé par ces deux golfes aurait ainsi un mode oscillatoire à part et on aurait à faire ici à de véritables seiches transversales du lac entier, mode de mouvement qui n'avait pas encore été reconnu dans d'autres lacs d'une manière incontestable et qui se pro- duirait du reste ici grâce à des conditions exception- nellement favorables. M. le Prof. Ed. Schaer, àStrasbourg, fait une seconde communication sur la sensibilité d'une réaction démon- trant la présence du cuivre à l'aide du rouge d'alo'ine, réaction consistant à mélanger une solution aqueuse ou alcoolique très diluée d'alo'ine pure avec de petites quantités de cyanures ou sulfocyanures solubles et le DES SCIENCES NATURELLES. 455 liquide devant contenir le sel de cuivre 1 . Les plus fai- bles traces de ce métal se manifestent alors par une co- loration rouge-framboise. Cette réaction a permis de constater la présence régulière de très petites quantités décomposés de cuivre dans les semences de plusieurs espèces de Strychnos (noix vomiques, fèves de St- Ignace, etc.) en confirmant les observations faites par un pharmacien-chimiste anglais, M. Rutherford Hill. On en trouve aussi dans les cantharides et les tubercu- les d'Aconit, dont les teintures alcooliques permettent de déceler des traces de cuivre, tandis que les extraits d'une douzaine d'autres drogues végétales ne donnent aucune réaction. Géologie et Minéralogie. Président : M. le Professeur C. Viola, de Rome. Secrétaires : MM. M. Lugeon, de Lausanne, et F. Kôttgkn, de Liestal. F. -A. Forel. Les variatious des glaciers. — Fritz et Paul Sarasin. Histoire géologique de l'Archipel Malais. — Forel. Photographies du glacier du Rhône. — A. Heim. Gisements de fer et de manga- nèse d'Avers et Oberhabstein (Grisons). Calcite et Aragonite de Rothenbrunnen. — F. -A. Forel. Structure rubannée des glaciers. — M. Lugeon. Grain du glacier. Gorge interglaciaire de l'Aar à Meiringen; Recherches géologiques dans le massif des Wildstrubel. — C. Viola. Des Symétries nouvelles des cristaux. — F. -A. Pearce et Fornaro. Brookite du Bristenstock près d'Amsteg (Canton d'Uri). M. F. -A. Forel a fait dans la première assemblée générale une conférence sur les variations périodiques des glaciers \ Dans la première assemblée générale, M. Fritz Sarasin expose, tant en son nom qu'au nom de M. Paul Sarasin, 1 Voir les deux publications de l'auteur dans Archiv der Phar- macie, 1900. — Voir ci-dessus, p. 401. 456 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE l'histoire géologique de V archipel Malais basée sur la répartition des animaux. L'archipel malais ou indo-australien est, par sa po- sition, entre les continents asiatiques et australiens, une région classique pour la zoogéographie. Salomon Muller et plus tard A. Wallace divisaient l'archipel, au point de vue de la faune, en deux moitiés asiatique et aus- tralienne. La ligne de démarcation passait entre Célèbes et Bornéo et se continuait vers le sud entre Sumbawa et Flores pour Muller, et d'après le deuxième naturaliste entre Bali et Lombok; vers le nord entre Mindanao et les autres Philippines pour Muller, et pour Wallace entre Célèbes et Mindanao. L'exactitude d'une telle division qui réunissait l'île de Célèbes à la moitié australienne fut presque aussi souvent confirmée que niée. Pour résoudre cette divergence d'idées, MM. Sarasin ont fait une étude aussi approfondie que possible de la faune, avec détermination exacte de la position des trouvailles, en observant également la constitution géologique du pays. Les mollusques terrestres et d'eau douce ont été l'objet d'un examen serré, et les résultats obtenus ont été comparés à ceux que livrait l'étude des amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères. Sur 238 espèces de mollusques, à Célèbes, 172 sont endémiques, spéciales à l'île, et 66 se retrouvent ailleurs. La faune du nord de l'île diffère beaucoup de celle du sud en ce que seulement 23 espèces sont communes aux deux régions. Ces faits nous indiquent déjà que cette faune doit provenir de sources différentes. Célèbes a de commun avec Java 24, avec Sumatra 1 3 et avec Bornéo 10 espèces de mollusques. Cette statis- tique montre déjà une plus grande parenté avec Java. Sur ce nombre, 9 espèces et un genre sont exclusifs DES SCIENCES NATURELLES. 457 à Java et à Célébes ; Célèbes sud a autant d'espèces communes avec Java qu'avec le nord de l'île ; il s'en suit que l'existence d'un ancien territoire reliant Java et Célèbes sud s'impose ; par contre il n'y a aucune espèce qui soit exclusive à Célèbes et à Bornéo ; des I espèces communes qu'on trouve à Bornéo, 9 sont aussi à Java et une dans les Philippines. Ceci prouverait la non existence d'un pont entre Célèbes et Bornéo et l'antiquité du bras de mer qui les sépare. La faune de mollusques de Célèbes sud doit tirer encore son origine d'une autre source ; elle a en effet 16 espèces communes avec Flores, dont plusieurs sont exclusives à ces deux territoires. Il s'ensuit qu'il y avait deux ponts, dont l'un reliait Célèbes sud à Java, l'autre à Flores. Ces deux ponts montrent encore leurs débris sous l'aspect de traînées d'îles. Il est impossible que l'on indique ici les rapports existants entre les trois grandes îles de l'achipel de la Sonde et les îles avoisinantes de Bali à Timor. Le nord de Célèbes a 24 espèces analogues avec la faune des Philippines, desquelles 7 sont exclusives aux territoires considérés, puis plusieurs genres qui man- quent aux trois grandes îles de la Sonde. On doit alors supposer encore l'existence d'un pont entre Célèbes et Mindanao. Un quatrième isthme reliait l'est de Célèbes avec les Moluques. Les auteurs cherchent à prouver que l'échange d'animaux entre Célèbes et les deux groupes des Molu- ques (Halmahera au nord, Buru, Amboina, Ceram au sud) s'est fait par les îles actuelles de Sula. Malgré quelques caractères semblables, les Moluques n'ont ja- mais été reliées directement avec les Philippines, la 458 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE migration d'animaux entre ces deux territoires ayant eu lieu par Célèbes. L'histoire géologique de Célèbes a donc été très com- pliquée, par le fait que cette île a été peuplée par quatre voies. Une analyse de l'ensemble de la faune des mollusques de Célèbes, endémique ou non, d'après leur rapport de parenté, donne, en supprimant les espèces d'une distribution générale, comme part d'apport au pont de Java 21 ° , des Philippines 23 %• des Molu- ques 15% et de Flores 10 %• Ainsi les parentés les plus importantes de la faune des mollusques de Célèbes sont celles de Java et des Philippines (44 °/ )- Pour ' es oiseaux, les chiffres trouvés sont 42 %, 20 % et 10 '/,, donc extrêmement semblables. En plus, on rencontre à Célèbes des formes qui lui sont propres, sans avoir de proches parents dans l'ar- chipel environnant, et qui proviennent, d'après MM. Sa- rasin, de plus anciens peuplements (Miratesla, Testudo, Babirussa). L'histoire géologique s'est, en résumé, écoulée comme suit: Célèbes et avec elle une grande partie de l'archipel indo-australien étaient sous les eaux peodant le com- mencement de l'époque tertiaire; pendant le Miocène commence probablement le soulèvement et le premier peuplement du nouveau territoire par le côté asiatique. La période de l'extension territoriale s'est faite dans la seconde moitié de l'époque tertiaire, disons pendant le Pliocène et les effondrements durant le Pléistocéne. L'archipel indo-australien n'est donc pas le reste morcelé d'un vieux continent australio-asiatique, mais une cons- truction relativement moderne et qui est démontrée par la faune particulièrement mélangée de l'île de Célèbes. Un travail sur ce sujet paraîtra dans le troisième DES SCIENCES NATURELLES. 459 volume que publient les auteurs de leur ouvrage : Materialien zur ISaturgeschichte der Insel Célèbes 1 . Dans la seconde assemblée générale, M. Forel montre des photographies levées par M. l'ingénieur Léon Held et par M. J. Seiler, propriétaire des hôtels de Gletsch, qui représentent les changements impor- tants survenus cet été dans la cataracte du glacier du Rhône : elles figurent entre autres la grande avalanche déglaces, d'une trentaine de mille mètres cubes, qui s'est détachée du milieu de la cataracte, le 25 août, à 8 h. du soir. De ces faits M. Forel tire entre autres les conclusions suivantes : A. La couche de glaces qui forme la cataracte, au lieu d'être très épaisse comme on le supposait, mesure à peine 5 à 10 m., dans les parties, du moins, qui se sont déchirées cette année. B. Le glacier érode peu activement les rochers de granité sur lesquels il glisse en cataracte. Cette paroi rocheuse est depuis l'époque glaciaire le lit d'un cou- rant de glaces qui s'y écoule avec un vitesse d'au moins 150 m. par an, et cependant c'est à peine si le rocher a été échancré; sa paroi est à peine en retraite sur les flancs à découvert des talus latéraux de la vallée. C. Le torrent sous-glaciaire se déplace facilement sous le corps du glacier. A partir du 24 juillet, pendant une quinzaine de jours, le Hhône apparaissait formant une cascade au fond d'un trou, ou fenêtre, ouverte dans la cataracte des glaces. Vers le milieu d'août, le torrent s'est cherché une autre voie sous les parties encore intactes de la cataracte; les rochers mis à nu 1 Pour les vol. 1 et 2, voir ci-dessus, p. 418. 460 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE par l'avalanche des glaces du 25 août étaient, le 29 août, parfaitement à sec. M. le Prof. Heim parle des minerais de fer et de manganèse d'Avers et d' Oberhalbstein dans les Grisons. Il y a deux espèces de minerais de fer. 1° Sidérile. Celle-ci est incluse en lentilles et nids de quelques centimètres à un demi-mètre de puissance dans un schiste porphyroïde. Les gisements sont très nombreux, le fer fut jadis exploité. Malheureusement les gisements sont très faibles en quantité ; ils ne sont point réunis, ils sont isolés (S-Martin, Alp Samada, Alp Sutlbina, etc.). 2° Hématite. L'hématite se rencontre sous la forme d'un schiste lustré ferrifère mélangé de grenats. Elle se trouve en gisements très limités en étendue, sous la forme de lentilles, de nids dans le calcaire triasique marmorisé. Les nombreux affleurements isolés appar- tiennent à différents niveaux du complexe des calcaires triasiques ; ils ne se rencontrent pas les uns sous les autres. La plus grande masse de minerai est située au S-E de l'Alp Sutfoina. A un endroit la lentille a trois mètres de puissance, mais elle est étirée vers les côtés déjà à une centaine de mètres de distance. Le volume de minerai de ce gisement le plus important se monte environ à 30,000 m'. Un petit haut-fourneau absorbe- rait tout cet amas en une seule année. Tous les autres gisements de la région (Piz Starlera, Alp Luttfoina, Alp Moos, Alp Schmorras) pris ensemble ne sont pas plus importants, Les minerais sont donc en partie bons en qualité, mais beaucoup trop faibles en quantité, de telle sorte qu'on ne pourra jamais songer k les exploiter. DES SCIENCES NATURELLES. 461 Le minerai de manganèse se trouve au-dessus de Kofïna dans l'Oberhalbstein, dans le Val d'Err et Ab Conters. Il forme des lentilles aplaties, des affleure- ments en coins et nids dans les schistes rouges des Gri- sons. Le plus riche gisement, à Kofïna, peut, peut- être, livrer 1 000 m 3 de bon minerai. Une fonderie doit en employer annuellement une telle quantité si elle veut subsister. Dans l'Alp Conters la couche de minerai de manganèse a 6 cm. de puissance et peut être suivie sur 60 m. environ. Il en est ainsi de presque tous les minerais des Gri- sons. Dans ces derniers temps on s'est de nouveau bercé de trompeuses espérances. Anciennement , on a fait d'intenses recherches un peu partout dans les Grisons. Aujourd'hui les conditions d'exploitation sont clairement connues. Ces minerais, bons par eux- mêmes, sont répartis si défavorablement et en si petites quantités, que l'on doit abandonner tout espoir d'une exploitation fructueuse. II m'est pénible de briser des espérances, mais dans ces sortes de matières, il n'y a qu'une chose à dire : la vérité seule est bonne. M. Heim présente quelques beaux échantillons de calciie concrétionnée et un superbe exemplaire d'arago- nite bleu-verdàtre qui s'est formé dans une fente ther- male dans les schistes des Grisons, h Rothenbrunnen. M. le Prof. F. -A. Forel étudie la structure rubannéc du glacier et il cherche l'origine des bandes blanches qui sont caractérisées par la présence de grosses bulles d'air irrégulières entre les grains du glacier. Il la trouve : a. Dans l'air contenu dans la neige, que celle-ci soit en couches superposées dans le névé ou en couches verticales dans une crevasse. Cette origine qui, jusqu'à 462 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE présent, a été seule signalée, est probablement d'im- portance minime. b. Dans l'air qui pénètre entre les grains du glacier et même dans l'intérieur du grain cristallin, lors de la désagrégation de celui-ci sous l'action du soleil et de la chaleur atmosphérique sur les parois des crevasses. Quand la crevasse se referme, elle emprisonne ainsi une notable quantité d'air. c. Dans l'air emprisonné dans la brèche formée par regélation aux dépens des débris d'éboulements des aiguilles et pyramides du glacier. Cette dernière origine est probablement la plus efficace pour la formation des bandes blanches, mal délimitées, si fréquentes au pied des cataractes de glaciers. M. le professeur Maurice Lugeon présente une photo- graphie de grains du glacier. On n'avait jusqu'ici trouvé aucun procédé pour reproduire avec fidélité le grain, les estampages ou moulages ne donnant que des résul- tats fort peu satisfaisants. En employant le procédé de MM. Hagenbach-Bischofï et Forel, qui consiste à colorer les fissures capillaires par du violet d'aniline sur une paroi de glace, on peut, dans les grottes artificielles qui se prêtent admirablement à cette étude, obtenir de très belles photographies. Une série de beaux clichés ont été obtenus cette année au glacier du Rhône. M. Lugeon reviendra prochainement sur quelques faits intéressants que ce procédé si simple permet d'aperce- voir, en particulier des bandes blanches qui, au lieu d'être formées par la neige pincée dans les crevasses sont fort probablement dues à l'écrasement du grain suivant des lignes de fractures dans la glace. M. Maurice Lugeon annonce la découverte d'une DES SCIENCES NATURELLES. 463 gorge de l' Aar préglaciaire, parallèle à la célèbre gorge de Meiringen, et traversant comme cette dernière la colline du Kirchet. L'ancien thalweg, comblé par la morraine, est très visible ; il se dessine dans la topogra- phie et forme le point bas où passe la route à voitures. De récentes recherches ont montré qu'il y avait au moins quatre anciennes gorges comblées plus ou moins par la moraine. C'est là un de ces phénomènes de surimposition de cours d'eau (épigémie) bien connus dans les plaines (Du Pasquier), mais qui prend parfois dans les Alpes un aspect imposant. M. Lugeon cite plusieurs autres exemples à peu près analogues qu'il a constaté dans les Alpes suisses et françaises, mais celui des gorges de l'Aar est manifestement un des plus caractéristiques. M. Maurice Lugeon parle de la géologie du massif des Wildstrubel et Wildhorn (Valais -Berne) qu'il explore depuis quelques années en vue d'une étude générale de la région, travail exécuté pour la Commis- sion géologique suisse. Les levés originaux de la carte sont faits au 1 : 25000, ce qui permet de faire des études très détaillées de cette contrée si peu abordable. Les principaux résultats acquis sont les suivants : A. Stratigraphie. La stratigraphie des terrains secondaires diffère très peu de celle si bien étudiée par M. Renevier dans les Alpes vaudoises. On constate le Trias, avec quartzite, gypse et car- gneule et schistes bigarrés (Quartenschiefer) ; le Rhé- tien, découvert à Drône sur Sion; le Lias représenté par les schistes lustrés (brisés de Sion) avec de gros bancs de calcaire ou de brèches qui rappellent beau- coup celle du Chablais; le Dogger, le Divésien, l'Ox- 404 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE fordien ( Schiltkalk ), le Malm ne présentent rien de bien particulier. La série crétacique inférieure est semblable à celle des Alpes vaudoises. Il importe cependant de signaler le passage de l'Urgonien à un faciès marno-calcaire, dans les pentes méridionales des Wildstrubel. Ce faciès rappelle celui du Melchthal. L'Aptien supérieur à Wiynchonella Gibbsi est parti- culièrement fossilifère dans la chaîne de l'Iffigenhorn. La série crétacique supérieure est représentée par l'Albien, presque toujours très fossilifère, sur lequel repose directement le Sénonien (calcaire, puis schistes de Seewer) surmonté par les schistes noirs dits couches de Wang, qui jouent un rôle considérable sur le pour- tour des névés des Wildstrubel. Le Nummnlitique débute dans le cœur du massif par les couches à N. perforata et complanata, particulière- ment développées à l'est du Rawyl. Dans les plis qui bordent les Préalpes, l'Éocène commence directement avec les grès et calcaires à N. striata. Entre les deux niveaux apparaît dans le Niesenhorn les couches à Cerithium diaboli. La série est terminée par les schistes nummulitiques et le Flysch. B. Tectonique. — Les dislocations subies par la région sont de deux sortes : 1° Les plis, nombreux et serrés dans la région des schistes lustrés qui longent la vallée du Rhône, de l'un desquels part une vaste nappe ondulée recouvrant sur une largeur de 10 kilomètres environ des plis couchés ou déjetés plus profonds qui font face aux Préalpes. Cette structure si simple en grand est extrêmement compliquée dans le détail par : 2° Les failles, qui sont de plusieurs genres. On DES SCIENCES NATURELLES. 465 observe plusieurs plis dont le noyau anticlinal est coupé par un plan parallèle ou se confondant avec le plan axial (Niesenhorn, Rothhorn, Ammertenhorn). On voit par exemple la demi-charnière hauterivienne être prolongée par la demi-charnière valangienne. Une autre série de fractures extrêmement multiples hachent les régions urgoniennes à un tel degré que la carte de régions relativement planes comme la Plaine-Morte ou l'ouest du Rawyl prennent l'aspect d'un damier. On dirait que l'Urgonien si puissant n'a pu se mouler sur le Néocomien qui se plissait en boucles relativement simples ; il s'est brisé et épouse le pli par fragments. Enfin une troisième série de failles consiste en frac- tures rectilignes extrêmement prononcées, obliques aux plis. L'une d'elles — sans doute une des cassures les plus belles des Alpes — tranche l'énorme paroi du Mittaghorn, en changeant complètement l'aspect des deux lèvres. M. Lugeon a pu suivre cette brisure de la chaîne sur neuf kilomètres. En général c'est la lèvre abaissée qui se trouve à l'intérieur, comme si les cas- sures avaient été provoquées par des affaissements des parties trop lourdes. Ces derniers accidents sont nette- ment postérieurs au plissement. Mais quel que soit le rôle considérable joué par ces multiples fractures, il n'en est pas moins vrai que le pli joue le rôle dominant dans la région. L'étude de cette vaste région exigera encore plu- sieurs années de recherches. M. le Prof. C. Viola entretient la section de ses recherches sur les symétries nouvelles des cristaux. On admet en général que les cristaux ne peuvent pré- Archives, t. X. — Novembre 1900. 34 466 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES. senter que 32 symétries. Par une série de considéra- tions trop longues à détailler, on peut soutenir que ces symétries ne sont pas suffisantes et qu'il y en a plus de 32 possibles. En partant du système quadratique, on peut prouver facilement que la symétrie montrant le nombre maxi- mum de classes de symétries, soit holoédrie, ne repré- sente pas pour ce système la symétrie maximale. Toutes les faces rationnelles verticales peuvent fonc- tionner comme plan de symétrie. On ne possède alors plus 7 symétries de cristaux dans le système quadra- tique, mais 11 possibles qui sont compatibles avec la loi de la rationalité des indices. On peut faire les mêmes considérations dans le sys- tème hexagonal, mais pas dans les autres systèmes. Nous avons donc ce résultat qu'il y a 1 1 symétries nouvelles, ou en tout 43 symétries des cristaux qui sont possibles, suivant la loi fondamentale de la cristallo- graphie. Ces considérations ont un intérêt pratique. Les miné- raux comme la tourmaline avec ses nombreuses faces parallèles à l'axe vertical cristallisent peut-être dans une des sept nouvelles classes qui viennent d'être trou- vées dans le système hexagonal. Les clivages, en général, sont exclus dans les 1 1 nou- velles classes de cristaux que M. Viola vient de découvrir. MM. F. -A. Pearce, assistant à l'Université de Genève et A. Fornaro, font déposer une note sur la Brookite du Bristenstock près d'Amsteg (Urï)\ (A suivre.) 1 Voir ci-dessus, p. 435.' RÉSUME MÉTEOROLOGiaUE DE L'ANNÉE 1899 POUE GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR K. GAUTIER Professeur et directeur de l'Observatoire de Genève. (Suite 1 .) II. Pression atmosphéeique Genève. — Le baromètre normal de Noblet a servi aux six observations trihoraires diurnes. Sa correction, déterminée en 1892, est de + mm 43. L'altitude absolue de l'extrémité de la pointe d'ivoire, correspon- dant au zéro du baromètre, est de 404 m 9 1 , si l'on admet, comme hauteur absolue du repère de la pierre duNiton, la valeur 373 m 54. indiquée comme la plus probable dans la 9 me livraison du « Nivellement de pré- cision de la Suisse ». Les indications pour les deux observations nocturnes de 1 h. et de 4 h. du matin, ainsi que pour les minima et les maxima diurnes, sont fournies par le barographe horaire de Hippdont les constantes sont soigneusement déterminées chaque mois. Le baromètre à enregistre- 1 Voir Archives, t. X, octobre 1900, p. 345. 468 RÉSUME METEOROLOGIQUE XIII. GENÈVE, 1899. Pression atmosphérique. POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 469 XIV. SAINT-BERNARD, 1899. —Pression atmosphérique. 470 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE ment continu de Redier, donné à l'Observatoire par Philippe Plantamour, complète parfois ces données, et, grâce à sa forte amplification, fournit des courbes intéressantes lors des brusques changements de pres- sion. Grand Saint- Bernard. — Le baromètre de Gourdon, donné cà l'Hospice par Auguste de la Rive en 1 829, sert aux six observations diurnes. Sa correction, déterminée pour la dernière fois en 1891 . est de — mm 20. Les valeurs de la pression atmosphérique à 1 h. et à 4 h. du matin, ainsi que les minima et les maxima diurnes sont relevés sur un barographe horaire de Hot- tinger qui a été décrit dans le « Résumé » de 1884. Dans les deux stations, la moyenne des huit obser- vations trihoraires donne la moyenne diurne de h pres- sion atmosphérique. 1° Moyennes générales. — Variation diurne. — Écarts. Le tableau XIII donne, pour Genève, les valeurs moyennes de la pression atmosphérique pour les douze mois, les saisons et l'année météorologique; il donne en outre, pour ces mêmes périodes, la variation diurne exprimée par les différences entre les moyennes géné- rales et les moyennes des huit observations trihoraires. Le Tableau XI V fournit les indications analogues pour le Grand Saint- Bernard. Ce tableau fournit aussi les différences entre les pres- sions moyennes de Genève et du Grand St-Bernard pour les quatre saisons et pour l'année. Ces différences correspondent au poids de la couche d'air comprise entre les deux stations. En prenant les moyennes an- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-RERNARD. 471 nuelles seules : 728 mm 52 pour Genève et 566 mm 10 pour le Grand St-Bernard ; puis les températures moyennes annuelles : -|- 10°32 et — 0°47 ; enfin les moyennes annuelles de la fraction de saturation : 0.75 et 0.79, on peut calculer la différence d'altitude entre les deux stations. Les tables hypsom étriqués d'E. Plantamour donnent, pour cette différence d'altitude, la valeur 2064 m 7. Le nivellement direct exécuté avec le niveau à lunette, en 1855, par E. Plantamour et le colonel Bur- nier avait donné la valeur 2070 m 3. Le tableau XV donne les résultats de la comparaison entre les moyennes mensuelles et annuelles et les valeurs normales déduites, par E. Plantamour, des années de 1 836 à 1875, pour Genève, et des années de 1841 à 1867, pour le Grand Saint-Bernard. XV Epoque. Genève. mm Décembre 1898 . . . + 5,27 Janvier 1899 — 0,04 Février 4 0,04 Mars -h 2,66 Avril -j- 0,58 Mai 4- 1,40 Juin — 0,67 Juillet -}-- 1,64 Août -f- 1,25 Septembre — 0,75 Octobre 4 3,40 Novembre -j- 7,47 Année 4- 1,88 4 2,22 — 0,34 Il en résulte que, en 1899, la hauteur barométrique 472 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE moyenne est très supérieure à la normale. A Genève, l'excédant de pression est de 1 mm 88 au-dessus de la moyenne de 40 années. Au Grand Saint- Bernard, il est de 2 mm 22 au-dessus de la moyenne de 27 ans. Ce qui est vrai pour Vannée météorologique est vrai aussi pour Vannée civile, mais à un moindre degré, parce que la pression atmosphérique a été beaucoup plus élevée en décembre 1 898 qu'en décembre I899. C'est ce qui résulte des chiffres suivants : GENÈVE. GRAND ST-BERNARD. mm. mm. Décembre 1898 733.23 566.92 » 1899 724.73 559.02 D'où, pour la pression atmosphérique moyenne : GENÈVE. GRAND ST-BERNARD. mm. mm. 728.52 566.10 Anne météorolo- gique 1898-99. Année civile 1899. 727.79 565.43 Les écarts pour les pressions moyennes mensuelles sont en grande majorité positifs, comme on pouvait s'y attendre. A Genève les seuls mois à écarts négatifs sont janvier, juin et septembre. Au Grand Saint-Ber- nard, ces deux derniers seulement. Les écarts ont donc des signes contraires au seul mois de janvier 1 899, mais la discordance maximum a lieu au mois de février, où elle atteint presque 3 mm entre les deux stations. L'écart négatif le plus fort est celui du mois de sep- tembre à Genève comme au Grand Saint-Bernard. Il est d'ailleur faible. L'écart positif le plus accusé est celui du mois de novembre. Il est presque de 7 mm (6 mm 97) au Grand Saint-Bernard et dépasse ce chiffre à Genève (7 mm 47). POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 473 2° Écarts diurnes. — Anomalies. Les tableaux XVI et XVII renferment les données qui permettent d'apprécier la variabilité de la pression atmosphérique dans les deux stations. Ils donnent des indications sur les écarts entre la valeur moyenne du baromètre pour chaque jour et la valeur normale, puis sur les écarts entre deux jours consécutifs. Pour les deux catégories d'écarts, ils fournissent les valeurs moyennes et les valeurs extrêmes. 3° Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. Les tableaux XVIII et XIX donnent les maxima et les minima absolus pour les douze mois et pour l'année météorologique aux deux stations. A Genève, les extrêmes moyens et absolus ont, d'après les publications antérieures, les valeurs suivantes : minimum extrême moyen : 705 mm 05 » » absolu: 700 mm 1 6 (26, XII, 1856). maximum extrême moyen : 741 mm 03 » » absolu: 748 mm 71 (17, I, 1882). Le minimum absolu de l'année 1899 est encore de 3 mm 6 supérieur au minimum moyen de la période 1836-1875. Le maximum absolu dépasse de 2 mm 2 le maximum moyen de cette même période , tout en restant bien au-dessous du maximum absolu du 1 7 jan- vier 1882. Au Grand Saint- Bernard, le baromètre n'est jamais descendu très bas durant l'année 1899. Il est monté haut sans monter très haut. L'amplitude annuelle abso- lue n'est donc pas très forte, moins qu'en 1898 et surtout qu'en 1897 où elle était de 32 mm 85 et de 38 rara 54. 474 RESUME METEOROLOGIQUE & -S Bd a. en o s H G co «« -£ S" '"2 - 3 ■g S S ai _ O -OJ vv . o -ai W o (M C £ S oo O •01 u y. o> ri co •H cS -oi c 00 o o S "3 S se O a, (jj 4, Z -a bc-o M .w s. -u ■w c oo<££ ■g 3 O bC ■Cri '* = CSCOf-T-<0^"-*S'COt^Ot^ — c<»0)-OhSlffit-0(OOl/5 "l»19)(MCO(M(M ' O — (M "TH +1 w lOOOr" lO— CD CD •»- -r- -^« I~- ■*- S-» co ffi — (M (N co — — ®* C0 C0 00 — COCO — r- ÎO t^ «■! 00 CD E — eo " -"" cT o" cT -^ co" ki ?" «*T o" ÎTT77 i t i i i i4- i8XOiN™O»3>"*»©00 E —i t-^ic_ro^oc_o^c -r- IC CO -r- os E t-" ce" -^ co" co" e-f -*~ ei -* co +1 (M«meo«x^xio»ioo i^o(c»œxi^çis)iM'oo «♦ si i2 >iS 3 3 q co «•§ o o CO +1 00 CO OS — 00 OS IC *co Ci 0) OS -= 00 (M > T Ci +1 ta co CO Q & Ci S -U S ^ ^ ^ ce Ô £ co -co G c co O Pi CQ S O es o tn 03 Sh a eu > o 13 m 13 t» 'o a -O) co co i-3 POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 475 Sa © as On O H 5 m - fi = o ai £-ai >>^ fi cS ■H o (M 5 t/1 33 cS O •y w o •W S S» fi S « o ai Z 13 SCT3 M ,f>. S-, «^ S g « , -* oo « ■* - m î- » i' ■* 6 ■^noo-^^f^iiOTot^icims-'î o CM CM 05 i- ~* -* -* oo co CM co CO -Hri (Mt-91 t» — " ^- -"■^t-io^xt-aixrtLoio ©^cm^cd ao ccjn ^-^ oo_co_cp o_ I I I I i I i I i l I i ffiin-co-toinooscoss oïic — si ■* i^ m co ^î. 3,1 *"" — ' ai cm" cm" îc"^^"— T— o"— r «T^-T +1 - CMr-CClO0000 — CS-*CM — co S •— o^ic ce oo_io 'M^— ^co^ "*.■* co" «a^ ira" te" co~ ai ■*" ©f cm*" cm" •*)*" co" +1 •*œm!OOQcnifl>*wioo t- — co — 1101— cciot— csr^o CM CM CM CM *- -r- th CM CM CM CO ->*©>opio-*j , -«s , co , «3 , -*»-«*© ■^ *< •• *»t" CM 00 OS 3* O ... . ooeo « ,; ■* H "^ _5 . - - - ... • • fi ^-^ •« 5-«^ > *'a 3 o o o o * Os co_rfi 00" > 1 es CO os +1 -**" +1 OS 00 10 O s 05 m 'S S CQ o «CD CQ CD 476 RÉSUMÉ METEOROLOGIQUE XVIII. GENEVE, 1899. XIX. GRAND SAINT-BERNARD, 1899. Époque. Minimum Date. Maximum Date. Amplitude absolu. absolu, mm mm mm Dec. 1898.. 552,73 le 30 575,44 le 11 22,71 Janv. 1899. 545,89 le 2 569,63 le 6 23,74 Février... 546,76 le 2 572,50 le 28 25,74 Mars 548,20 le 21 572,50 le 1 24,30 Avril 551,76 le 8 570,84 le 5 19,08 Mai 557,82 le 25 571,89 le 31 14,07 Juin 557,90 le 22 574,17 le 6 16,27 Juillet .... 562,15 le 2 574,74 le 31 12,59 Août 565,30 le 9 574,50 le 15 9,20 Septembre. 559,50 le 17 573,45 le 5 13,95 Octobre * . 562,58 le 13 575,26 le 21 12,68 Novembre. 563,58 le 20 573,43 le 29 9,85 Année.... 545,89 le 2 janv. 575,44 le 11 déc. 29,55 1899. 1898. * Le barographe n'ayant pas fonctionné au mois d'octobre, le minimum et le maximum ont été pris parmi les hauteurs mesu- rées aux observations trihoraires. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-RERNARD. 477 III. Humidité de l'air. Depuis l'année 1884, la tension de la vapeur d'eau n'est plus calculée, à Genève, et l'humidité de l'air n'est représentée que par la fraction de saturation. Pour les six observations diurnes, cet élément est dé- duit de l'observation des deux thermomètres du psychro- mètre. Pour les deux observations de nuit, 1 h. et 4 h. du matin, les valeurs de la fraction de saturation sont relevées sur les diagrammes de l'hygromètre enregis- treur Richard. Le tableau XX fournit, pour les huit observations trihoraires, les données moyennes de la fraction de saturation, pour les douze mois, les saisons et l'année; puis la valeur de la fraction de saturation moyenne pour les mêmes périodes; enfin les minima et les maxima absolus; lorsque le maximum correspond à la saturation complète, le nombre des cas de saturation est indiqué. Afin de rendre l'évaluation des cas de saturation comparable avec celle de l'ancien système des obser- vations bihoraires, usité jusqu'en 1883, on a aussi calculé, comme précédemment, la fréquence relative de la saturation pour les mois, les saisons et l'année. Le tableau XXI donne les écarts de la fraction de saturation et de la fréquence de la saturation avec les valeurs normales des « Nouvelles études sur le Climat de Genève » de E. Plantamour. L'année météorologique 1 899 a été plutôt sèche, car la fraction de saturation est inférieure à la valeur normale 478 HESUME METEOROLOGIQUE «3 bà S 'S z M 15 O H OS L3 H ■< 1/3 M Q S5 O 5 Mai » 26.4 » 17 » > 32.7 » Grand Saint-Bernard. — La direction du vent est observée à la girouetle et la force du vent estimée sui- vant la demi-échelle de Beaufort. Ces observations se font six fois par jour comme à Genève. Vu la situation de l'hospice sur le col, on n'y observe que deux vents : ceux qui correspondent aux grands courants du NE et du SW; mais à cause de l'orientation des vallées au sommet du passage, ces directions, à l'hospice môme, sont plutôt Est et Ouest. Le calme ne s'observe guère. 484 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE, ETC. Le tableau XXV fournit les résultats moyens de ces observations, avec les conclusions que l'on en peut tirer pour la résultante des vents. XXV. Vents observés au Saint- Bernard dans l'année 1899. (A suivre.) BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. R. Nietzki et W. Pétri. Sur la constitution de l'acide isopurpurique (Berichte, XXXIII, p. 1788, Bàle). Hlasiwetz a préparé en 1 859 par l'action du cyanure de potassium sur l'acide picrique, le sel de potassium de l'acide isopurpurique. La constitution de ce composé est restée indéterminée jusqu'ici ce qui a engagé l'un des auteurs à en entreprendre l'étude avec Hagenbach puis à la continuer avec Pétri. La préparation même de l'iso- purpurate a été modifiée et les divers sels analysés cor- respondent bien aux formules brutes indiquées par Hlasiwetz — mais ce qui a conduit les auteurs au but qu'ils se proposaient, c'est l'étude d'un produit de décom- position qui se forme en traitant l'isopurpurate par une petite quantité d'acide cblorhydrique en solution acétique. Ils ont reconnu que ce composé constituait le dérivé dia- zoïque de l'acide isopurpurique, il prend naissance par l'action de l'acide nitreux qui est produit par la décomposi- tion de l'isopurpurate sur la partie non attaquée de ce composé. En étudiant le corps et ses produits de réduc- tion ils sont arrivés à admettre pour l'acide isopurpurique la formule du nitrile de l'acide dinitroamidooxijisophtalique ou de l'acide dicijawpicramique o 2 .\r p T H 2 NcLJcN NO 2 486 BULLETIN SCIENTIFIQUE. l'acide du sel qui se forme par décomposition est le nitrile de l'acide o.rydinitrodiazoisophtalique ou Voxydinitrodicyan- diazobenzène. OH 2 N|/^N = N-OH NCIJCN NO 2 Hermann Rey. Etude sur le nombre d'isomères dans LA SÉRIE DU NAPHTALÈNE (Bevichte, XXXIII, p. 1910, Bâle). L'auteur a calculé le nombre des isomères possibles que l'on peut obtenir dans la série du naphtalène en substi- tuant un ou plusieurs atomes d'hydrogène par le même substituant ou par des substituants différents; les chiffres trouvés sont réunis dans des tabelles qui montrent que si l'on envisage 8 substituants on arrive au chiffre énorme ce 1 0.766.601 de produits de substitution théoriquement possibles; or comme d'autre part les substituants sont à notre disposition en nombre infini, le nombre des produits de substitution possible est encore bien plus considérable. L'auteur a compté que sur ce nombre énorme les tabelles de Reverdin et Fulda 1 qui prennent en considération 28 substituants différents renferment 800 produits de sub- stitution. On voit donc qu'il y a encore de la marge pour les découvertes à faire dans la série du naphtalène et sur le nombre considérable de substances encore inconnues, il s'en présentera sans doute qui auront un intérêt scien- tifique ou technique. F. R. 1 L'auteur a ignoré que M. Fulda ainsi que M. Kauffmann ont fait sur ce même sujet des travaux moins complets il est vrai qui ont été communiqués à la Société de Chimie de Genève et dont des extraits ont paru dans ce journal (Archives 1894, p. 293 et p, 516). Les quelques chiffres indiqués par Fulda sont d'ac- cord avec ceux du présent mémoire. Voir aussi à ce sujet Moni- teur scientifique 1804, p. 178. CHIMIE. 487 Eug. Bamberger. Action de la soude caustique aqueuse sur le nitrosobenzène (Ber., XXXIII, 1939, Zurich). La lessive de soude réagit très rapidement à chaud, plus lentement à la température ordinaire sur le nitrosobenzène en donnant naissance aux produits de décomposition sui- vants : 1. Azoxybenzène. 2. Nitrobenzène. 3. Aniline, i. P. ni- trosophénol. 5. 0. aminophénol. 6. P. aminophénol. 7. Acide C12H10N2O. 8. Acide C12IL0N2O2 (P. F. = 75.5-76°). 9. Acide C12H10N2O2 (P. F. = 156,5°). 10. Acide &2H10N2O2 (P. F. = 108-108.5°). 11. Acide cyanhydrique. 12. Ammo- niaque. Il se forme en outre dans la réaction une série d'autres substances qui n'ont pas été soumises à l'étude. Eug. Bamberger. Belations entre l'azoxy et le diazo- benzène (Ber., XXXIII, 1957. Zurich). Au cours de recherches sur le nitrosobenzène. l'auteur a eu l'occasion d'étudier deux corps non encore préparés, l'ortho et le para monoxyazoxybenzène. La présence d'un groupe hydroxylique dans ces combinaisons diminue nota- blement la résistance à l'oxydation. En les traitant par le permanganate, il les a converties en isodiazobenzène et a pu établir le rapport existant entre l'azoxybenzène et le diazobenzène. Eug. Bamberger. Notice sur le réactif de Caro (Ber., XXXIII, 1959, Zurich). En traitant à une douce chaleur la solution de Caro par l'azotate d'argent, il se produit une despumation très vive due au dégagement d'un gaz présentant les propriétés de l'ozone. Le même phénomène se manifeste à la tempéra- ture ordinaire avec d'autres agents catalysateurs. tels que le bioxyde de manganèse, l'oxyde d'argent, le bioxyde de plomb, l'éponge de platine. 488 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Le réactif de Caro produit donc de l'oxygène ozone dans les mêmes conditions où le peroxyde d'hydrogène dégage de l'oxygène pur. J. Czajkowski, St. von Kostanecki et J. Tambok. Syn- thèse DE LA 1 . 3. 4' TBIOXYFLAVONE (APIGÈNINE) (Berickte, XXXIII, p. 1988, Berne). Lindenborn a obtenu pour la première fois l'apigénine, en faisant bouillir avec l'acide sulfurique étendu l'apiène glucoside du persil. Elle a été étudiée depuis au point de vue de sa formule et de sa constitution par Vengerichten et par Perkin; ce dernier l'a considérée comme une oxy- chrysine, la trioxyflavone 1 . 3. 4'. Les auteurs ont fait la synthèse de cette trioxyflavone et ils ont trouvé qu'elle n'était pas identique par ses propriétés à l'apigénine directe mais que les dérivés de la trioxyflavone et ceux de l'apigénine qui avaient été déjà préparés étaient iden- tiques, il en ont conclu que l'apigénine décrite précédem- ment n'était pas une substance unique et ils ont trouvé que le persil renferme outre le glucoside qui fournit la 1.3. 4' trioxyflavone. un second glucoside contenant le résidu de l'acide protocatéchique. Pour compléter leurs recherches les auteurs ont préparé la 1. 3. 4' trioxyfla- vone en partant de l'apiène de Muck et après purification ils ont obtenu le composé identique à celui qu'ils ont pré- paré par synthèse. M. Bloch et St. von Kostanecki. Sur la (3 méthylchro- mone (Berichte. XXXIII, p. 1998, Berne). Pour faire suite à la synthèse de la 3-oxy-(3-mélhylchro- mone les auteurs ont préparé sa substance mère la (3-mé- thylchromone. Ils ont, à cet effet, condensé l'éther méthy- lique de l'acide méthylsalicylique avec l'acétone en pré- sence de sodium métallique, la dicétone ainsi obtenue CHIMIE. 489 chauffée avec HJ donne par fermeture de la chaîne la / \rrn3 $-méthijlcliromone C 6 H 4 II nu ^ cristallise dans x CO / l'éther de pétrole en aiguilles blanches, F — 70-71°. F. R. E. Bamberger et Jens Mûller. Action du peroxyde d'azote sur le mercure méthyle (Berichte, XXXII. p. 3546. Zurich). L'action est oxydante, il se forme l'acide imidodihydroxa- mique HN (COH = NOH> aiguilles, se dissolvant dans les alcalis avec formation d'une combinaison nitrosée. Les acides minéraux la décomposent. La formoxime donne avec NO2 à — 10° en solution éthérée, une combinaison fusible à 80°. E. Bamberger et Armand Stiegelmann. Action des nitro- soaryles sur les arylhydrazines alkylées asymétri- ques (Berichte, XXXII, p. 3554, Zurich). L'action du nitrosoarylène sur les hydrazines monoary- lées fournit des azohydroxyamides. au lieu des azoamides qui auraient dû se produire. La formation d'un produit intermédiaire ArNOHNHNHAr', qui s'oxyderait facilement en azohydroxyamide. est rendue probable par analogie avec la réaction du nitrosoarylène sur l'a alkylarylhy- drazine; on obtient en effet d'abord une combinaison ArNOHXHXHAr',qui ne forme que partiellement un anhy- dride ArX = XXRAr' et dont la majeure partie s'oxyde en azoamidroxydeArN = OXXRAr'. Ces corps sont analogues aux combinaisons azoxydées et aux isoéthers des nitroso- arylhydroxylamines. 490 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Ed. v. Freudenreich et Orla Jensen. Importance des FERMENTS LACTIQUES POUR LA FORMATION DES PRODUITS DE DECOMPOSITION DE L' ALBUMINE DANS LES FROMAGES d'Em- MENTHAL ET REMARQUES SUR LE PROCESSUS DE MATURATION (Landw. Jahrb. Schweiz. 1 3; Milch. Ztg, 28, 822-25. 30/4 2, 1899). Les auteurs résument ainsi les observations qu'ils ont recueillies : Les bacilles tyrothrix ne jouent aucun rôle élans la maturation du fromage d'Emmenthal. La majeure partie de ce travail chimique est effectuée par les ferments lactiques. Il est également vraisemblable que les euzymes lactiques naturelles de Babcock et Russel facilitent l'action de ces derniers en solubilisant la caséine. La pasteurisa- tion du lait donne de mauvais résultats au point de vue de la qualité du fromage. Les auteurs ont trouvé dans le fro- mage, après maturation, de la lécilhine et des traces d'acide phosphoglycérique. Rositzky. Sur la désinfection des vêtements a l'aide du formol (Schiceiz. Wchschr. Pharm.. 37, 554-555, 30/12, 1899). Karl Friedhem et Ernst. Brùhl. Études critiques sur l'emploi du peroxyde d'hydrogène en analyse quanti- tative (Z. Anal. Ch., 38, 681-710, Berne). La précipitation du Mn comme oxyde supérieur au moyen du H2O2 ammoniacal est une opération incomplète, soit qu'elle s'elfectue en présence d'une grande quantité de sels ammoniacaux, soit qu'elle ait lieu en solutions fortement acides. L'oxydation d'une liqueur chromique par H2O2 ammoniacal est également incomplète. V. Merz et H. Strasser. Sur les phénvlènediamines naphtylées (/. pr. Chenu [2], 60. 345-65, 27/12, 1899, Bàle). Les auteurs ont préparé l'a-naphtyl-m-phénylènedia- CHIMIE. 491 mine, l'a-naphtyl-p-phénylènediamine et l'a-p-dinaphtyl- m-phénylènediamine d'après les méthodes employées pour les dérivés de la benzidine (voir /. pr. Chem. [2], 60. 159; C, 99, IL 664). Hans Kreis et Otto Wolf. Sur la rapidité de saponifica- tion de quelques graisses (Z. Untevs. Nahr. Genussm, 2, 914-15, Bàle). En interrompant la saponification pendant des espaces de temps déterminés, les auteurs ont constaté que le beurre et la margarine ne présentent aucune différence dans la vitesse de saponification. La saponitication de la graisse de bœuf est la plus rapide. L'huile d'olive, com- parée au beurre, se saponifie plus lentement que celui-ci dans la première heure, et plus rapidement lorsqu'on a dépassé ce temps. O.-A. Osterle. Sur l'alo.femodine et la frangulaemodine (Arch. der Pharm., 237, 699-704, Berne). Ces deux émodines sont des combinaisons isomériques de la composition CisHioOs, qui se distinguent par quelques réactions de coloration. Ainsi, si l'on traite l'aloëemodine par H2SO1 chaud et que l'on verse quelques gouttes de la solution obtenue dans H2O + NHs, on obtient une colora- tion violette. Dans les mômes conditions, la nuance ob- servée est rouge cerise avec la frangulaemodine. G. LUNGE. A PROPOS DE LA PRÉPARATION DE U'ANHYDRIDE sulfurique (Z. f. angew. CL, 1900, 80-81, Zurich). En réponse à une appréciation de ses travaux formulée dans le D. R. P., n° 107995, l'auteur déclare que ceux-ci avaient uniquement pour but d'étudier de quelle manière le SOs pouvait prendre naissance par grillage des pyrites dans les fours ordinaires. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 46 mai 4900. Buhrer. Les causes des températures anormales. — P. Dutoit. Les tensions superficielles des mélange*. — Buhrer. Les tremblements de terre dans le canton de Vaud en 1899. M. C. Buhrer fait une communication sur les causes des températures anormales. (Voirie Bulletin 1900.) M. le prof. Paul Dutoit présente les résultats d'une étude, entreprise avec la. collaboration de M. Mortzin, sur les tensions superficielles de dissolutions de liquides normaux dans le benzène. Les tensions superficielles ont été déterminées par la méthode des ascensions capillaires, sans opérer dans le vide; elles suivent, d'une manière approchée, la règle des mélanges et semblent en relation avec d'autres propriétés des mélanges, en particulier avec les variations de volume et les effets thermiques. M. C. Buhrer parle des tremblements de terre dans le canton de Vaud en 4899. Après les nombreuses secousses que nous avons ressen- ties en 1898 (il y a eu 16 tremblements signalés), l'année 1 899 a été très tranquille. Du 1 2 mai 1 898 au 1 3 septembre 1899, aucun mouvement sismique n'a été observé dans le canton. Ce jour-là, à 12 h. 20 du matin, un choc vertical SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VÀUDOISE. 493 assez sensible a été ressenti par plusieurs personnes à Grandson et à Champagne. On a entendu le cliquetis de bouteilles, des craquements de boiserie et un roulement souterrain pareil au tonnerre. Le 7 novembre, à 1 h. 10 après-midi, un tremblement de faible intensité se fait sen- tir dans la vallée du Rhône et celle de la Dranse. Un observateur, à Bex, a entendu un bruit sourd qui n'a pas été signalé plus au sud (Orsières et Sion). Le 26 sep- tembre, on nous a signalé un tremblement de terre à Ley- sin, contesté plus tard par d'autres personnes. M. le pas- teur Favey, à Leysin. a bien voulu faire une enquête à ce sujet et conclut qu'il n'y a pas eu de mouvement sismique ce jour dans sa paroisse. Séance du 6 juin. Renevier. Coupe glaciaire de Bel- Air. Molaire de Mammouth. Incrus- tations calcaires. — G-uébhard. Les prétendues photographies d'effluves humains. — Forel. Aérolithes holosidères. — Guille- min. Nouveaux modèles de bondes hydrauliques. — Delessert. Surfaces glaciaires. M. le prof. Renevier rend la Société attentive a la belle coupe (jlaciaire. mise à jour sous la place Bel-Air, à Lau- sanne, par les fouilles entreprises récemment près de l'entrepôt des douanes. Il en montre une jolie photogra- phie prise par M. le professeur Lugeon. A un mètre envi- ron au-dessus du palier de remblais de la place du Flon, se trouve une surface de mollasse, usée par le glacier et striée dans la direction S.-E. — N.-W. Au-dessus, une marne ou béton glaciaire bien compacte, avec gros blocs erratiques plus ou moins usés (argile à blocaux). C'est la moraine de fond de l'ancien glacier du Rhône, qui s'élève de 483 m 20 en moyenne, jusqu'à l'altitude de la place Bel-Air (496 m. ), soit environ 13 m. d'épaisseur, dont la partie inférieure seule était visible sur 4 à 6 m. M. Reneviek présente une belle molaire de Mammouth (Elephas primiçjenius) trouvée dans les graviers plio- 494 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. cènes, entre Bournens et Daillens. Il l'a achetée en 1899. en plusieurs pièces, d'un ouvrier terrassier. Ces pièces ont pu être rapportées d'une manière sure, et forment maintenant une dent complète, la plus belle qui ait été trouvée jusqu'ici dans notre pays. M. Renevier montre enfin deux incrustations calcaires semi-cylindriques, formées évidemment dans un tuyau, autour de ces touffes de radicules, dites queue de renard. Ce qui est surtout remarquable dans ces incrustations, c'est leur couleur blanche, assez rare, qui indique une eau calcaire d'une grande pureté, et d'autre part des zones concentriques, dont quelques-unes de texture cristalline très accusée, même spathique. Malheureusement la prove- nance est inconnue. M. le D r Guébhard, de Grasse (France), fait une très intéressante conférence sur les prétendîtes photographies d'effluves humains, conférence illustrée par de nombreuses projections de clichés photographiques. M. F. -A. Forel présente trois aérolithes holosidères, venant de Toluca (Mexique). Le plus gros, de 830 grammes, a été scié et montre de superbes figures de Wiedmanstet- ten. Les deux autres, de 53 et de 40 grammes, ont une densité de 6.36 et de 6.49. Ces aérolithes viennent de la famille de M. G. -A. Stein, de Darmstadt, qui, le premier, en 1854, a fait connaître et a importé en Europe les nom- breuses pierres provenant d'une même chute, d'époque inconnue, mais antérieure à 1784, qui a couvert de ses débris les collines d'Ixtla huaca, près Toluca. sur une sur- face de plus de deux lieues de longueur. M. le colonel Guillemin, ingénieur, fait une communi- cation sur les nouveaux modèles de bondes hydrauliques. M. Eug. Delessert ayant remarqué dans le courant de l'été dernier, au pied de la ballastière de Cully, une SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 495 petite surface .striée qui faisait pressentir, sous les couches de cette gravière, l'existence d'une roche polie par l'ancien glacier du Rhône (les stries étant placées dans la direc- tion du Valais). M. Delessert obtint de la Direction des travaux du J.-S. l'autorisation de faire découvrir la majeure partie de cette couche de grès marneux, afin d'en prendre une reproduction photographique. Le 28 août, il en avisa M. le professeur Renevier. ainsi que M. Paul Vionnet qui en tira, le 31. deux épreuves présentées à la Société le 1 er novembre, avec quelques échantillons du dit grès glaciaire qu'il avait apportés à M. Renevier en le priant d'en rendre compte. M. Delessert a constaté également, la semaine der- nière, l'existence du passage des glaciers à l'autre extré- mité du lac, entre Territet et Villeneuve. C'est à Chillon même qu'il a eu l'occasion de l'observer. Par suite des fouilles qui s'effectuent actuellement du côté de la « tour aux oubliettes », les visiteurs (s'ils y sont rendus atten- tifs) peuvent nettement distinguer, dans l'excavation entreprise au pied du mur d'enceinte, de belles surfaces de marbre noir, poli et strié, sur lesquelles reposent les fondations du château. Ces roches polies ne constituent pas, comme à Cully, un seul et même banc d'une certaine étendue; mais, dans une moindre proportion du reste, elles ont plutôt l'aspect de blocs agglomérés plus ou moins arrondis, et, dans leurs assises supérieures, présentent partout des cassures effectuées probablement lors de la construction du mur d'enceinte. Malgré cette apparence, on a bien là une preuve incon- testable d'une roche poli-glaciaire en place, et par consé- quent du passage d'une petite branche de l'ancien glacier du Rhône, puisque celui-ci a laissé ainsi son empreinte sur une portion de l'îlot que recouvre le château de Chilien. M. Delessert engage vivement ses confrères à ne pas tarder de visiter cette partie intéressante des fouilles de notre antique tnnno»r féodal. 496 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Séance du 46 juin. G. Martinet et E. Chuard. Etudes agricoles dans le Jura. — F. -A. Forel. La survivance de la silice. — De Perrot. Observations d'étoiles variables à longue période. — Renevier. Empreintes d'organismes problématiques. — Brunner. Etude sur les persul- fates et l'eau régale. — Rittener. Géologie du Chasseron. M. G. Martinet a fait diverses recherches dans le Jura au point de vue de l'agriculture. Il se borne à donner les résultats de deux études : la première sur les fleurs de foin, la seconde faite en collaboration avec M. Chuard sur les pâturages jurassiens. A l'aide de tableaux, M. Martinet expose le résultat de ses analyses de fleurs de foin. La culture fourragère n'avait pas autrefois l'importance prépondérante qu'elle a aujourd'hui; on en a la preuve par la lenteur avec laquelle la culture du trèfle s'est répandue. On comprend qu'on ait alors recommandé l'emploi de graine de pré pour créer les prairies, surtout si l'on considère que le commerce des graines fourragères n'était pas organisé comme maintenant et ne pouvait ofl'rir que très peu d'espèces. Aujourd'hui, les exigences économiques obligent l'agri- culteur à chercher le plus grand profit possible dans la production fourragère, non seulement par une bonne pré- paration du sol, une fumure bien comprise, mais encore par l'emploi de graines choisies et appropriées aux condi- tions de sol et de climat. Aussi le semis de fleur de foin (graine de foin, graine de pré, prin de foin, ftêsin, clousin. poussier de foin, etc.) a-t-il presque totalement disparu dans la plaine pour être remplacé par le semis de graines pures. La montagne conserve encore l'ancien système de semis avec la graine de pré et même encore celui de l'engazon- nement naturel ; elle pourrait invoquer la plus faible rente du sol qui ne permet pas de faire des dépenses aussi fortes pour l'engazonnement qu'à la plaine et la difficulté de SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 497 trouver clans le commerce pour les régions élevées des espèces résistantes et acclimatées. En attendant de faire des essais comparatifs, nous avons fait l'analyse de deux échantillons de bonne graine de foin de Bullet et telle qu'on l'emploie là-haut pour la création des prairies. Ces échantillons, dont l'un provient des prairies sur terrain cultivé de Bullet, altitude 1100 m., et l'autre des prés maigres du Chasseron, altitude 1450 m., ont été soumis à une analyse très complète, travail minutieux, long et patient, dont on trouvera plus loin les principaux résultats. Chaque échantillon, pour faciliter les recherches, a passé sur des tamis à perforations de 2 mm . 1 mm 5, 1 mm 25, 1 mra et mm 5, de manière à avoir six lots en comptant ce qui est resté sur le premier tamis. Le premier travail con- siste à séparer les graines de tout ce qui est inerte : halle, feuilles, fleurs, débris, terre, pierres, insectes, etc. : les capsules sont ouvertes et les graines mises à nu : les graines vides vont au déchet. La séparation des graines en bonnes et mauvaises et par espèces s'est faite pour chacun des six lots séparément, et un nouveau contrôle a eu lieu sur les résultats des lots groupés par espèces. Dans l'échantillon I, l'avoine, bien que n'étant pas une plante gazonnante. a été comptée au nombre des bonnes graines fourragères. Les deux analyses montrent que la graine de foin est composée en grande partie de matières inutiles : balle, feuilles, débris de tout genre. Echantillon I, terrains cultivés le 75,52 %, soit les s/4. Echanl. IL prés du Chasseron le 58,09 >, soit les 3 / 5 . Ce qui reste, soit les graines, comprend une forte pro- portion de grames nuisibles ou indifférentes. I. Terres cultivées le 49,96 %, soit la 72. IL Prés du Chasseron le 61,07 %, soit les 8 / 5 . Les bonnes graines ne forment qu'une minime partie des fleurs de foin . I. Terres cultivées le 12,26 %, soit le Va- Il. Prés du Chasseron le 16,31 %, soit le 7«. Archives, t. X. — Octobre 1900. 36 498 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. La composition d'après le poids se résume donc comme suit : Mauvaises Bonnes graines. Balles. graines. I. Terres cultivées. . . 12,26 % 75,52 % 12,2-2 %. II. Prés du Chasseron. 16,31 °/o 58,09% 25,60 %>. Ces chiffres indiquent les proportions en poids des élé- ments des graines de foin; nous avons établi aussi les quantités respectives d'après le volume : Mauvaises Bonnes graines. Balles. graines. I. Terres cultivées... 8,41% 81,20 °/o 10,39%. II. Prés du Chasseron. 12,60 °/o 75,88% 11,44 °/o. Comme une petite semence (de faible poids et de petit volume) peut néanmoins donner naissance à une plante assez grande et qu'ainsi ni le poids ni le volume d'une graine ne sont des indices certains et proportionnels de sa valeur gazonnante, nous avons déterminé le rapport de bonnes et de mauvaises graines d'après le nombre de graines; la balle est naturellement exclue d'une comparai- son sur cette base. Mauvaises Bonnes graines. graines. I. Terres cultivées 40,51 °/o 59.49 %. II. Prés du Chasseron 48,02 9 /o 51 ,98 %. Ce qui fixerait le mieux la valeur gazonnante relative d'une graine serait le produit du poids moyen d'une graine par le nombre de graines au gramme. M. Martinet conclut que, dans l'établissement des prairies de la région cultivée de nos montagnes, il est préférable d'avoir recours, comme en plaine, à des mélanges bien combinés de graines fourragères pures. (Voir le Bulletin, septembre 1900). M. E. Chuard. professeur, ajoute à la communication de M. Martinet quelques indications concernant la compo- sition générale des sols de pâturages du Jura. Ainsi qu'il l'a déjà montré, ces sols se caractérisent par l'absence souvent totale de carbonate de chaux dans la couche superficielle, et la proportion très forte de matières SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 499 organiques, en majeure partie non encore humifiées (c'esl-à-dire insolubles dans NHs après traitement avec H Cl). Ainsi le sol des pâturages appauvris de Bullet, où se rencontrent les teumons dont il a été parlé, donne en moyenne : Calcaire au calcimètre zéro Mat. org. totales 1 0,70 » solubles 3.84 Azote total 0,840 Chaux combinée 2,490 Magnésie 0,110 Potasse 0.063 Ac. phosph 0,210 La terre des teumons eux-mêmes renferme 13,34 °/<> de matières organiques, dont 4.99 % de soluble. La proportion assez forte de chaux, en regard de l'ab- sence de calcaire, montre que ces sols renferment encore l'humus à l'état normal, combiné à la chaux et non acide. Par conséquent la nitrification peut s'opérer et s'opère réellement, quoique dans une très faible proportion, dans ces terrains. Néanmoins l'action des engrais azotés solu- bles y est très apparente, ce qu'on s'explique facilement par le fait que l'azote organique, très abondant si l'on compare aux sols arables ordinaires (champs de Bullet : 0,280 °/° N.), y est cependant en faible proportion relati- vement à la masse de matières organiques. Si l'on prépare l'humus de ces sols de pâturages et qu'on y dose l'azote combiné, on trouve une proportion qui n'est pas même la moitié de ce que donne l'humus des terres labourées. Or l'azote ne nitrifiant qu'après oxydation des autres éléments, carbone, hydrogène, on comprend que la nitrification soit peu active et insuffisante aux besoins d'une végétation vigoureuse. Dans de tels sols, il est indiqué d'apporter, plutôt que des engrais coûteux, des amendements que l'on a sur place et que l'on peut appliquer à peu de frais. Ainsi les marnes, assez fréquentes dans cette région. L'auteur a 500 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. analysé entre autres une marne du Chasseron, déjà recher- chée depuis longtemps dans la contrée et dosant : °/o Silice et silicates 37.1 CaO 20,46 MgO 6,62 P 2 Os 0,11 CO2 au calcimètre 24,60 Cette richesse magnésienne, qu'on rencontre rarement dans nos marnes, peut avoii son importance agricole, étant donné que le carbonate de magnésie résiste beau- coup plus que le carbonate de chaux à la dissolution et à l'entraînement par les eaux d'infiltration. Enfin on peut rappeler ici qu'à proximité de Sainte- Croix, à la Vraconne, se trouve un gisement de moules phosphatés, appartenant aux étages albien et vraconien, dans lesquels l'auteur a dosé jusqu'à 16.60 °/° 3 a u maxi- mum, d'acide phosphorique. La gangue de ces moules, un calcaire à glauconie assez friable, dose en moyenne 2,69 % d'acide phosphorique, tandis que la teneur la plus élevée en acide phosphorique trouvée dans d'autres cal- caires du Jura ne dépassait pas 0,15 %• Etant donnés les bas prix actuels des phosphates, ces gisements n'ont pas aujourd'hui d'importance industrielle, mais peut-être leur utilisation locale pourrait-elle être tentée. En tous cas, il n'est pas sans intérêt de les signaler, étant donné l'extrême rareté des gisements de cette nature dans notre pays, où l'horizon à phosphates n'est pour ainsi dire pas représenté. M. F. -A. Forel traite de la survivance de la silice. Par le fait de la plus grande solubilité du carbonate de chaux, les parties calcaires sont dissoutes avant les autres minéraux qui composent les roches, et il ne reste parfois, à l'état de squelette, que la silice et les silicates. M. Forel fait voir comme exemple de roches ainsi décalcifiées une demi-douzaine de galets, récoltés dans la terrasse moyenne du Roiron de Morges, galets dont la densité est inférieure à 1,0. qui flottent pas conséquent sur l'eau: il en cite des dizaines dont la densité, entre 1,0 et 2,0, est notablement SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 501 inférieure à celle de la roche intacte; tout ou partie du carbonate calcaire a été dissous. Dans les sables, des faits analogues sont fréquents; ils se traduisent par la survivance de plus en plus forte des grains siliceux. Il s'ajoute à la décalcification par solu- tion, la destruction plus rapide des minéraux plus tendres qui s'amenuisent les premiers en poussières impalpables. Comme exemples M. Forel montre : en fait de sables de rivières, des échantillons de l'Oder à Swinemiïnde. du Main à Wurzbourg, de la Meurthe à Nancy; en fait de sables des grèves, des échantillons des plages de Schewe- ningen et de Bayonne; en fait de sables du désert, des échantillons des dunes d'Arcachon et de Biskra. Tous ces sables sont formés par du quartz presque pur. Un exemple très démonstratif est donné par deux échantillons de sables collectés l'un à côté de l'autre dans l'anse de Loriol, route de la Corniche de Marseille, en pays essentiellement calcaire. Dans l'un des échantillons, sable grossier provenant de la trituration des roches voi- sines, c'est presque uniquement des grains calcaires; dans l'autre, très fin, transporté à distance par les vagues de la mer, c'est de la silice presque pure. M. de Perrot, pasteur à Sainte-Croix, présente un tra- vail sur ses observations d'étoiles variables à longue période. M. le prof. Renevier présente une empreinte d'orga- nisme problématique, trouvée dans le flysch de la baie de Clarens sous l'AUiaz. C'est un réseau hexagonal assez régulier, à mailles de 7 à 8 mm. de diamètre. Il fait circu- ler en même temps d'autres échantillons analogues, à mailles plus grandes (25 à 30 mm.) et plus petites (I à 2 mm.), et expose les recherches qu'il a faites pour élucider l'origine et la détermination de ces réseaux hexa- gonaux, sans avoir pu arriver encore à une certitude. Il fait appel à la sagacité de ses collègues zoologistes, bota- nistes et géophysistes pour l'aider à résoudre cette ques- tion intéressante. M. le prof. II. Brunner a continué avec ses élèves les 502 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. études de l'action des persulfates alcalins sur les combi- naisons organiques. Avec MM. Duntze et Reiss, il avait obtenu au moyen de l'acide salicylique une substance de la formule C2 8 HisOi8 qui présente certaines analogies avec le tannin; il a repris cette étude avec M. v. Rucker en fai- sant agir le persulfate de potassium sur les acides méta- et para-oxybenzoïques : ces deux acides donnent un pro- duit de la formule C28H14O14 et celui-ci, traité en dissolu- tion alcaline avec du permanganate de potassium (le peroxyde d'hydrogène ne réagit pas), donne un corps C28H18O13 dont la composition diffère de celle du tannin (en admettant pour ce dernier la formule C28H20O18) par deux atomes d'hydrogène en moins. Ces deux nouveaux corps, ainsi que la combinaison obtenue avec l'acide salicylique. sont des masses amorphes, jaunâtres, insolubles dans l'eau (différence avec le tannin) solubles dans l'alcool et partagent avec le tannin les réactions suivantes : avec le perchlorure de fer, il se forme des précipités noirs ou bleu-noir; les alcaloïdes : la quinine, la strychnine, la brucine et d'autres sont précipités; la morphine par contre ne l'est pas, mais bien le glucoside : la digitaline; chauffés avec la quinine, ils donnent la réaction de Grahe (goudron rouge) et réduisent les sels ammoniacaux de cuivre et de nickel. Si la synthèse du tannin n'a pas été réalisée, on s'est pourtant rapproché de ce corps d'une composition si complexe. 2° En collaboration avec M. Francillon. M. Rrunner a étudié l'action des persulfates sur l'ortlw-'phénulèiie-dia- mine et la dimc'lh y l-para-phény lène diamine. Avec la pre- mière base, il se forme déjà à froid au bout de quelque temps une belle matière colorante jaune-orange, dont la base libre cristallise en prismes rouge-foncé et le chlor- hydrate en prismes rouge-brun. La théorie faisait entre- voir la formation de la diamidophénazine. ce que l'analyse n'a pas confirmé. Avec la seconde base il se produit, éga- lement à froid, une magnifique matière colorante bleu-vio- lette. L'étude des deux substances continue. Quant aux déterminations quantitatives au moyen des SÉANCKS DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 503 persulfates. M. Brunner. avec M. Barzanesco, a confirmé que l'on peut souvent remplacer la méthode de Cxirim, ou celles avec de la chaux ou du nitre pour déterminer les halogènes dans les substances organiques par la méthode au persuifate. Dans la série grasse, presque toutes les combinaisons halogénées ont donné des résultats tout à fait exacts. Il suffit de chauffer la substance avec de l'acide azotique et du nitrate d'argent (ce dernier éven- tuellement comme solution décinormale) pour déterminer les halogènes soit par voie gravimétrique, soit volumétri- quement. d'après M. Volkard au moyen du sulfocyanate d'ammonium. Cette méthode se prête aussi admirablement pour le dosage des halogènes dans l'urine en évitant leur évaporation et calcination. 3° En poursuivant avec M. Oektel la détermination quantitative des alcaloïdes. M. Brunner constata que la pyridine et la quinoléine. ainsi que les alcaloïdes qui en dérivent, coniine, nicotine et quinine, dégagent leur azote seulement en partie comme azote élémentaire, une autre partie est transformée en ammoniaque. Par contre : l'iso- quinoléine et les alcaloïdes de son groupe, comme la codéine, la narcotine et la morphine, dégagent la totalité ' de leur azote comme tel. Il en est de même de la strych- nine et de la brucine, d'une constitution moins bien con- nue, et pour lesquelles on admet l'existence d'un noyau benzénique uni avec le noyau pyridique ou le noyau pyrrolique. Si la première hypothèse est juste, ces alca- loïdes auraient dû former de l'ammoniaque avec les per- sulfates, ce qui n'est pas le cas; si. par contre, ces bases renfermaient un noyau pyrrolique, elles ne devaient déga- ger que de l'azote, à condition que le pyrrol réagit égale- ment ainsi. L'expérience l'a constaté : le pyrrol dégage tout son azote à l'état élémentaire par la combustion avec les persulfates. Nous aurons donc — autant que les expé- riences citées permettent de l'admettre — dans les persul- fates un moyen simple pour étudier — en partie — rapi- dement la constitution des alcaloïdes. 504 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 4° Il y a quelques années, M. Bkunner étudia avec MM. Chuit el Kr.^mer l'action de l'eau régale et de l'eau régale bromée sur les combinaisons organiques. Ils ont obtenu avec l'orcine et la résorcine des matières colo- rantes que M. Brunner a appelé les « dichroïnes ». Cette étude a été reprise et elle a constaté que l'on peut, souvent avec une grande facilité, introduire simulta- nément la fonction NO2 ou i\ T 0, ainsi que les halogènes dans certaines combinaisons organiques. Voici en résumé les résultats obtenus jusqu'à ce jour. L'eau régale donne avec l'acide salicylique une combinaison (probablement acide dichloronitrosalicylique) qui cristallise en prismes jaune-citron et dont le sel potassique forme de grands prismes rouge-bordeau. Avec l'eau régale bromhydrique l'acide salicylique forme également de beaux cristaux jaunes (acide dibromonitrosalicylique ?) dont le sel de potassium est d'un rouge écarlate à reflet doré. Les ana- lyses faites par M. Bosshard indiqueraient un nitroso- bromo-phénol. Avec l'anthracène, on obtient — autant que les résultats obtenus jusqu'à ce jour permettent de le croire — la bromo- et chloro-anthraquinone. L'amylène (triméthyléthylène) donne avec l'eau régale bromhydrique un liquide vert qui, distillé dans le vide, donne une fraction verdâtre entre 70° — 80° d'une odeur camphrée et qui irrite fortement les muqueuses; elle ren- ferme du brome, de l'azote et de l'oxygène. Une seconde fraction jaune passe entre 80° — 100°. L'eau régale réagit en sens analogue. La combinaison, probablement un nitroéthane brome, réagit avec les bases et donne des sels jaunes. — Les réactions avec l'eau régale et l'eau régale bromée sont générales : la benzanilide. la phénol- phtaléine, les naphtols, les naphtylamines. l'alizarine, etc.. etc. , réagissent tous facilement. M. T. Rittener, de Sainte-Croix, termine la séance par une communication sur la géologie du Chasseron. OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT I.B MOIS DE O CTOB RE 1 900 Le I er , très forte rosée le matin; halo et couronne lunaire à 7 h. du soir. 2, très forte rosée le matin; pluie de 4 h. à 9 h. du soir. 3, pluie dans la nuit et à 7 h. du matin ; très forte rosée le soir. 4, très forte rosée le matin. 5, pluie de 6 h. 50 m. du matin à 1 h. du soir; coups de foudre a 8 h. 45 m. du matin; brouillard depuis 9 h. du soir. 6, brouillard enveloppant à 7 h. du matin; très forte rosée le soir. 7, brouillard intense à 7 h. du matin ; très forte rosée le soir. 8, brouillard à 7 h. du matin; très forte rosée le soir. 9, brouillard à 7 h. du matin ; très forte rosée le soir. 10, pluie dans la nuit; brouillard à 7 h. du matin; forte rosée le soir. 11, pluie dans la nuit; forte bise à 10 h. du matin et à 4 h. du soir; éclairs à l'est à 7 h. du soir. 12, forte rosée le soir. 13, très forte rosée le matin et le soir. 14, fort vent de 10 h. du matin à 1 h. du soir ; légère pluie depuis 5 h. 30 m. du soir. 15, légère pluie dans la nuit ; nouvelle neige sur les hautes Alpes; rosée le soir. 16, première gelée blanche à glace de la saison; thermomètre, non abrité sur le gazon, — 3°,2 C. ; rosée le soir. 17, gelée hlanche par places; forte rosée le soir. 18, pluie dans la nuit; fort vent à 10 h. du matin. 19, très forte rosée le matin et le soir. 20, brouillard le long du Jura et sur le lac à 7 h. du matin ; brouillard depuis 7 h. du soir. 21, brouillard depuis 7 h. du soir. 22, neige sur le Jura; très forte bise pendant tout le jour; pluie à 4 h. du soir ; brouillard à 9 h. du soir. 23, neige dans la nuit sur le Salève; brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 24, brouillard jusqu'à 10 h. matin; très forte rosée le soir. 25, forte rosée le matin et le soir. 26, très forte rosée et léger brouillard à 7 h. du matin ; légère pluie à 11 h. 15 m du matin et à 8 h. 45 m. du soir. 27, nouvelle neige sur le Jura et le Môle ; elle disparait pendant la journée; fort vent à 10 h. du matin et à 1 h. du soir. 29, pluie de 6 h. 45 m. à 10 h. du matin et depuis 10 h. du soir. 30, pluie dans la nuit; très forte rosée le soir. 31, légère gelée blanche le matin; très forte rosée le soir. Archives, t. X. — Novembre 1900. 37 506 Videurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. Le 2 à minuit 728,40 '-e 3 à minuit . mm 724.55 8 à 10 h. matin 14 à 9 li. soir . . 23 à 11 h. soir.. 29 à 10 h. matin. 738,72 724,70 735,00 730,80 31 à 10 h. matin 732,16 8 à 4 h. soir 736,92 14 à 7 h. soir 723,61 24 h H h. soir 730,75 26 à 7 h. soir 718,09 31 à 4 h. soir 730,39 Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. Durée totale de l'insolation à .Tussy : 38 h 30 m o en — O O c=3 Limnimètie à 11 h. .Jft aei-* srâ «o os aôa> oôoô i< oô os oô i>i «c r-^ eô«o •«?» jo

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Jours du mois. - f€ 2 -3 îo x -- — — x 35 po 5 x ro ;o — — ta ^aj-râftooec-;»© -•wOCîiJ | xb-«om9iddîid'iv'Ti«ocf>.'î'ixt^;QO ;o t-~ o so o t-. o « so an so o o *« eo docddoôôdoddoddôcooooddoooddddo c o -a IfO ^ -5 H ■* H -H -SH — ■ —H —H -jH ■** ^H -* ■ co a; > cw >Z(»a!a3ZZcoa3«)Z/ZZ;z-/./.'/. > Z a> 72 Z Z Z Z Z o o C5 w CC O H O O Q CC CC CC I H >t-^l>-00«0!030t--l-0500"HS!tiOi^t^CT50J5îra-st , ; oîaô—1 ^< 30 T1 -=* r- — i -H (M OS Ci -H 00 O OS 9» o os ara CO ^ O V3 to ro ^^oarâoà«*eô^aô©e£^eô^«âi^©eN-d , -««^® i iff».«3«i> ++ I+++I I+++ — T. - « 1) 7 se «pi ec «»3 oô«? •=* «Scô iàeô^eô ©<ô© ©ifflï ■*# rc sô a© ®* o s» O eo ao o e* m +4++4-4-4-H-+++++ 14-4-1 I I I I 1+4-1 I I' îiïMêU£^MËM£Mmm%&&%n%%%^ o s-, co C0 _■ = S = " S- S 0J c _— wï t- s ^5 = a- £ rï ?ï i^ 3 — are rc -.s os ara ti r- os ac ro e»3 «ar r* ^i ** o oo «a; ï*: 05 30 s» a ^- — — - - • - -~.-T_l -^ _.! ^ _.^ ._.. a» **.* r-^\ -^K -.(*■> "~ - "Vl -** t-^. "^ *~" = td o-: 1- o5 — rc -d -o w ^i 1^ ;d ;d ^1 o rc -^ ^ ^ r; ^ ^ ?g os se = x rt 1- » O Jours du mois. -»«<»«i'ïo*ï-ooo»o = ;«2âî2î25:2S2SSSS3w93«S5ï«5S8?s 512 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — OCTOBRE 1900. Bnromètre. i re décade, 2 e » 3 e » ■ I h. in. 4 ii m. 7 h. m. 10 h. m. 1 h. s. (h. s! 7 n. s. 10 h. s. nrim mm mm mm mm mm mm mm 572.27 572,02 571,96 572,35 572,19 572,00 572,30 572,50 564.28 563,93 563,72 563,90 563,57 563,57 563,67 563,76 565,11 565,12 565,09 565,61 565,36 565,35 565,53 565,77 Mois 567,15 566,96 566,87 567,24 566,99 566,92 567,11 567,29 7 h. m. Température. 10 h. m. 1 b. s. 4 h. s. 7 h. s. 10 h. s. i" décade... + 3,56 + 5,33 -H 6,11 -f 5,98 + 4,78 4- 4,11 2 e » ...- 0,91 + 1,03 + 2,28 -f 0,91 - 0,46 - 1,02 3 e » ...— 1,57 - 0,70 + 0,56 — 0,39 — 1,46 — 1,57 Mois + 0,30 + 1,80 + 2,91 + 2,08 + 0,87 + 0,44 Mois . - 1,97 4- 4,84 0,40 52,3 18,0 Dans ce mois, l'air a été calme 0,0 fois sur 100- Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 1,20 à 1,00 La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E. tt son intensité est égale à 9,7 sur 100. SUR L'ÉTUDE DES OEAGE8 LOINTAINS PAR L'ÉLECTRORADIOPHONE ' PAR Thomas i'OHMASIKA Communiqué à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève dans sa séance du 6 décembre 1900. Une des applications de l'auto-décohérence du char- bon 2 qui prendra peut-être une place de quelque im- portance, est l'étude des orages lointains par Vélectro- radiophone. Je pense pouvoir donner ce nom à un ap- pareil qui a la propriété de signaler en les traduisant en sons les radiations produites par des décharges électriques proches ou lointaines. Plusieurs physiciens ont combiné des dispositifs pour l'enregistrement automatique des décharges de l'atmos- phère, qui sont basés sur la propriété radio-révélatrice des tubes à limailles. On a construit ainsi des appareils, semblables aux baromètres enregistreurs, qu'on pour- rait appeler éleclro-radiographes, lesquels inscrivent d'une façon très régulière les décharges atmosphériques ' C. R. Séance du 26 octobre 1900. - C. /.'. Séance du 2 avril 1900; Pkys. Zeits. 1. Jahrgang n° 31, 5 mai 1900; Archives, t. XI, mai 1900. Archives, t. X. — Décembre 1900. .') I i ÉTUDE DES ORAGES LOINTAINS se produisant sur une étendue dont le rayon dépasse- rait les 100 kii. Le professeur Boggio Lera, de Catane ' a obtenu, au moyen d'une série de relais de diverses sensibilités, agissant en nombre progressif suivant la conductibilité acquise par le cohéreur, de faire tracer à son appareil des petits traits plus ou moins longs, suivant l'intensité des décharges atmosphériques lointaines. Pendant les mois de septembre et d'octobre, à Intra (lac Majeur, Italie), j'ai fait un certain nombre d'obser- vations par auscultation au moyen de Yélectroradiophonc. observations qui m'ont démontré l'utilité de la nouvelle méthode. Cet appareil est constitué par un cohéreur décohé- rent au charbon, inséré dans le circuit de Pélectro- aimant d'un récepteur téléphonique usuel, et avec un élément de pile sèche. Le cohéreur qui est un perfec- tionnement de celui décrit dans ma Note à l'Académie des Sciences de Paris, du 2 avril 1 900, ne contient plus aucun contact métallique. Les électrodes sont deux pe- tits cylindres de charbon de lampe à arc, de quatre mil- limètres de diamètre, ajustés à frottement doux dans un tube en verre, et entre lesquels sont placés des pe- tits grains, obtenus par écrasement avec un morceau du même charbon, débarrassés de leur poussière et parfai- tement séchés en les faisant rougir à la flamme ainsi que les électrodes. Celles-ci portent chacune une atta- che en ii 1 de platine, qui permet, une fois le cohéreur réglé à la sensibilité maximum, de fermer par fusion 1 Atti delï'Acc. Gioenia di Se. Nat. rfi Gatania, vol. XIII. ^erie 4. 20 janvier l!>0O. PAR L ELECTRORADIOPHONE. "> I 5 les bouts du tube en verre, ne laissant dehors que les civile » 144 791.8 563 75 865.0 592.0 Écarts (aimée civile) -j- 22 —24.1 43 —387.0 — La statistique de la pluie a été. comme d'ordinaire, poussée plus loin pour les observations de Genève. Le tableau XXVIJ1 donne, pour chaque mois, la plus longue période de sécheresse ou le nombre maximum de jours consécutifs sans pluie et la plus longue période pluvieuse, ou le nombre maximum de jours consécu- tifs où de la pluie a été récoltée. Les plus longues périodes de sécheresse ont eu lieu, en 1899, en février-mars et en novembre-décembre. La plus lon- gue période pluvieuse tombe au mois d'avril. Le même tableau indique le nombre de jours où la hauteur de pluie mesurée a été inférieure à l mm et à 1 / 4 de millimètre. Ces nombres ressemblent à ceux de l'année précédente. Si l'on ne compte, comme jours de pluie bien caractérisée, que ceux où il tombe au moins l mra d'eau, on en trouve 106 en 1899. Enfin ce tableau donne le maximum de pluie récolté chaque mois et le nombre de jours où la hauteur d'eau tombée a atteint ou dépassé 30 millimètres. Tl n'y a eu que trois jours en 1899 où l'on ait enregistré des chutes d'eau dépassant cette limite. Le tableau donne les totaux et les dates. Le maximum correspond au 7 octobre avec 44 mm I . Comme complément à ces indications, il sera inté- ressant de noter ici, comme précédemment, le relevé I'ul.'H GENEVE ET LE (.RAND SAINT-BERNARD. 543 X I 544 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE des plus violentes averses enregistrées durant un court espace de temps au pluviographe Usteri-Reinacher. Mais ce tableau ne peut pas être complet, le pluvio- graphe n'étant revenu, réparé, à l'Observatoire qu'au mois de mai 1899. Il en résulte que quelques fortes averses du printemps manquent dans les chiffres sui- vants : Date mm. -a 55 63 W Q 55 O 55 53 >-3 CM oc 55 O H* X! XI X a, 2 -s o PS 'S se s ^ s. o es O) o ai 0< O 1ÈS s 0) tn O © -* c-~ 3 œ a o ?i si o œ ■* si® ff' i' î, oî 35 m « « œ « i- « - g -^. |~ — îOt-i003C"*thW — «* 9 x •* c çi » w •* - o ro « œ — © -r" fl5 L^ O OS •* l^ "* »* lO iC — O lO | s-i ce eo o o -g Scco >o x jiOOlOOOOOOlOOOlC o3>rag_o•>•> !a latitude de 46°, nombres que j'ai empruntés au ta- bleau de la p. 41 I du travail de M. Billwiller. La 2 me colonne contient le rapport du nombre des heures de non-insolation au nombre total d'heures d'insolation possible. Si l'on appelle t le nombre d'heures d'inso- lation théorique, i le nombre d'heures d'insolation réel, ce rapport est représenté par la fraction t La 3 me colonne contient les valeurs de la nébulosité moyenne telles que les fournit le tableau XXXII, et la 4 me colonne donne la différence entre les valeurs des deux précédentes. La relation trouvée par M. Billwiller se trouve abso- lument justifiée pour les mois d'hiver et pour quelques autres mois de l'année. Mais pour les mois d'avril, mai, août et septembre en particulier, il n'y a pas concordance. Et très généralement l'écart est de même signe, accusant que la nébulosité est plus forte que le rapport établi comme ci-dessus. J'avais fait la même constatation en 1897 et en 1898. L'enregistreur d'insolation installé par M. Marc Mi- cheli sur le mur de la terrasse du château du Crest, à Jussy, a donné les résultats suivants durant l'année 1899 : ■')'■')() RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE, ETC. L'appareil n'a pas fonctionné durant le mois de juin. Si l'on admet que, pour ce mois-là, la durée d'in- solation a été la même qu'à Genève (247.6 h.), on trouve, pour l'été, une durée d'insolation de 775.7 h., et pour l'année entière : 1870.2 h. Contrairement à ce qui avait été trouvé pour les années 1897 et 1898, la durée d'insolation a été moindre à Jussy qu'à Ge- nève de 1 1 5 heures. Les valeurs sont concordantes pour les mois de janvier, février et, par hypothèse, pour le mois de juin. Il y a plus d'heures d'insolation à Jussy dans le mois de décembre 1898, mais, pour tous les autres mois, cette durée est plus forte à Genève. QUATRE-VINGT-TROISIÈME SESSION DE LA SOCIETE HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES REUNIE A THUSIS les 2, 3 et 4 septembre 1900. (Suite et pu '. ; Zoologie. Président : M. le Prof. Stider, à Berne. Secrétaire: M. H. Thomann, à Landquart. F. Zschokke. Faune des cours d'eau de montagne. — Keller. Origine des moutons des Grisons. — ■ D' E. Fischer. Etude sur un cas d'hérédité. Action delà température sur la couleur de- papillon-. — H. Thomann. Symbiose de fourmis et de chenilles de Lycaena. — D r V. Fatio. Deux petits vertébrés nouveaux pour la Suisse. Poissons du Schweizersbild. — Prof. A. Lang. Communication sur certains escargots. — Prof. H. Blanc. Développement de Fépiphyse et de la paraphyse de la Salamandra atra. — Prof. Yuug. Altéra- tions anatomiques dues à l'inanition. — Prof. Studer. Rapport sur les travaux de la Société zoologique suisse en 1899. Dans la première assemblée générale, M. le Prof. D r F. Zschokke, de Bàle, parle de la faune des cours d'eau de montagne. Les torrents des hautes régions possèdent généralement un courant rapide, des eanx ' Voir Archives, t. X. novembre, p. 439. •')58 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE agitées et un lit pierreux. Leur flore se fait remarquer par sa pauvreté quantitative, leur température est basse, et plusieurs d'entre eux tarissent périodique- ment. A ces conditions qui empêchent le développement d'une flore ou d'une faune, s'en opposent quelques autres plus favorables. C'est par exemple le refroidis- sement de l'eau qui s'opère toujours lentement, la couverture des glaces, qui se produit tardivement, et la grande quantité d'air atmosphérique dissoute dans l'eau. Les cours d'eau de montagne abritent une faune de composition typique, et adaptée d'une manière carac- téristique aux conditions qu'elle doit subir. De nom- breux groupes zoologiques en sont complètement ou presque complètement exclus Par contre, on y ren- contre : Planaria alpina, puis toute une série appar- tenant à la famille des Hydrachnides avec les genres Sperchon, Fellria, Thyas, Partnunia etPanisus. Deux espèces de Lymnées (Limnœa truncatulaetL. peregra) s'y trouvent à côté d'une foule de larves d'insectes. Ces dernières appartiennent surtout aux Ephémérides, aux Perlides et aux Phryganides, de même qu'aux Diptères (genres Simulia, Liponeura et Chironomus). Tous ces animaux forment un tout morphologique et physiologique particulier aux rivières agitées, et dont les représentants fuient les eaux stagnantes. Une telle l'aune se retrouve dans tous les cours d'eau des hautes montagnes et en partie dans ceux des régions de moyenne altitude. Les adaptations de ce monde animal aux condi- tions spéciales sont d'autant plus nombreuses et plus manifestes que les eaux sont plus rapides et plus DÉS SCIENCES NATURELLES. 559 agitées. Les types qu'on y rencontre sont en grande majorité carnivores. Leurs aptitudes natatoires sont sinon complètement perdues, du moins diminuées, et ils ont leur lieu de préférence dans les endroits abrités. Tous les membres de cette faune des eaux courantes semblent exiger, pour leur respiration, de l'eau pure. Les moyens qui permettent à l'animal d'affronter et de remonter les courants rapides sont des plus nombreux et des plus variés. Tels sont, par exemple, la réduction du corps, son aplatissement, et l'existence de tubes spéciaux. Les larves de Phryganes ont leur coque pourvue de freins et d'appareils de soutien; elles chargent leurs tubes de pierres relativement très pesantes. Les organes de fixation se différencient aussi d'une manière très variée. Ce sont des crochets, des grifles, des appareils de reptation ou de succion. A ce point de vue les larves de Liponeura sont des plus caractéristiques. De nombreux animaux des eaux cou- rantes de montagne sont fixés d'une manière définitive sur le fond du lit. Dans les eaux courantes, les métamorphoses des insectes se poursuivent lentement. Les Hydrachnides des rivières produisent de très gros œufs. Quant à Planaria alpina, cette espèce se reproduit par division transversale. La faune iluviatile des montagnes présente certains rapports avec celle des lacs de grande altitude. Les échanges réciproques se manifestant entre ces deux mondes zoologiques différents produisent nécessai- rement des transitions régulières. A l'époque glaciaiiv et surtout au moment du retrait et de la fonte des glaces accumulées, les ruisseaux descendant des mon- .'>60 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE tagoes formaient un passage par lequel la faune aqua- tique des hautes régions est descendue dans les vallées, et par lequel aussi elle est remontée vers les cimes. Aujourd'hui encore, on trouve dans la faune des ruis- seaux de nombreuses particularités dont l'origine doit être cherchée pendant les époques glaciaires ou pré- glaciaires. Telle est, par exemple, la distribution géo- graphique, puis la prédilection pour l'eau glacée. C'est aussi le caractère particulier qu'ont certains animaux des eaux moins froides de la plaine, de relé- guer à la saison d'hiver l'époque de la reproduction. De même, après la période glaciaire, de nombreuses espèces septentrionales pénétrèrent dans ies montagnes en remontant les ruisseaux. Depuis lors, la revivifîcation de la faune fluviale des hautes Alpes s'opère de deux façons. Ces deux voies différentes sont l'une, l'importation passive par les oiseaux, les insectes ou le vent, l'autre les émigrations actives le long des cours d'eau. Le premier mode d'action joue encore aujourd'hui un rôle considérable ; le second a surtout eu son importance aux époques de retrait des glaciers alpins. Dans la deuxième assemblée générale, M. le Prof. I) r Keller, de Zurich, fait une conférence sur l'origine du mouton des Grisons. Il cherche à prouver tout d'abord que les Grisons possèdent encore une race de moutons qui n'apparaît, sans cela, nulle part en Europe. Elle présente des individus petits, ressemblant à des chèvres, et portant deux cornes anguleuses sur la tête allongée. Rutiraeyer est le premier savant qui ait appelé l'attention sur la brebis grisonne. \\ a même DES SCIENCES NATURELLES. 06 I démontré qu'elle descendait du mouton des tourbières (Torfschaf), connu aux époques lacustres. On a réussi depuis lors à trouver les intermédiaires entre ces deux races. Ce sont des moutons contemporains de la domi- nation des Romains sur l'Helvétie. Toutes les recherches tendant à remonter plus haut que le mouton des tourbières ont échoué. 11 n'existe dans l'Europe moyenne et méridionale aucune forme sauvage qu'on puisse considérer comme ancestrale, et qui pourrait avoir donné naissance aux moutons des temps lacustres. Il en est de même à l'époque diluvienne. Le rapporteur attribue donc à ces animaux une origine extra-européenne. Le squelette de la brebis grisonne et du mouton des tourbières, présente de nombreuses ressemblances avec celui de certains types non eu- ropéens. Il faut citer ici surtout les « Halbschafen » (Pseudoves) et en particulier le mouton à crinière d'Afrique (Ammotragus tragelaphus). Malheureusement les fouilles archéologiques n'ont pas permis jusqu'à présent de retrouver entre l'Afrique et l'Europe moyenne des stations intermédiaires. M. G. Keller cherche à atteindre ce résultat par des moyens détournés. Il s'adresse pour cela aux produits de l'art antique, en particulier aux peintures égyptiennes et mycéniques qui représentent les animaux avec beaucoup de fidélité. Il se trouve en effet dans les tableaux des temps mycé- niques un mouton aux cornes spiralées, à côté d'un mouton à cornes de chèvres. Ils sont représentés, par exemple, sur une améthyste à Vaphio, ou bien sur un ivoire sculpté des tombes de Menidi. Au temps de l'an- cien empire égyptien existait aussi une race particulière de moutons qui, beaucoup plus tard, au moyen âge des Archives, t. X. — Décembre 1900. il .'562 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE empires égyptiens, est encore représentée dans quelques œuvres d'art, avec ses cornes de chèvres. Cette forme descend du mouton à crinière ouTragelaphus. Ceci esl prouvé par une plaque d'ardoise datant du temps de Negada, et dont le conférencier présente une photogra- phie. Il en résulte que probablement le mouton des tourbières nous est venu par l'Egypte. De là, il a passé dans l'Europe méridionale par la voie de l'Archipel grec. Peut-être même a-t-il fait un détour, en prenant le chemin de l'Asie occidentale. Au point de vue anato- mique, les relations delà brebis grisonne ou du mouton des tourbières, respectivement avec le mouton à crinière sont des plus voisines. Il manque cependant à ce der- nier une fosse lacrymale. Nous devons donc admettre que le mouton égyptien qui, grâce au commerce grec pénétra en Europe, a été croisé avec les formes asia- tiques. Le conférencier espère que la race grisonne, en train de disparaître aujourd'hui, sera pieusement regardée comme une ancienne relique de l'époque lacustre et perpétuée à ce titre dans une colonie élevée par l'Etat. M. T. Fischer, D r méd. à Zurich, présente une pre- mière communication sur la transmission des carac- tères nouvellement acquis et une seconde ayant pour objet les effets de la température sur les couleurs des papillons. Première communication. Ayant soumis à une tem- pérature très basse ( — 8° C) des chrysalides de Arctia caja L, l'auteur obtint un certain nombre de types aberrants. Il conserva ceux-ci jusqu'à la copulation et les générations qui en dérivèrent conservèrent ces carac- DES SCIENCES NATURELLES. 563 tères aberrants, quoique les nouvelles chrysalides n'eussent aucunement été exposées à des températures anormales. Les caractères nouveaux, acquis sous l'in- fluence d'une basse température s'étaient donc positi- vement transmis. M . Fischer voit dans l'étude de ces formes aberrantes une conclusion importante à tirer sur la manière dont s'effectue la transmission. Comme les ailes de derrière des nouvelles générations étaient en partie plus altérées que celles des premiers parents, il faut admettre que la transmission des nouveaux caractères n'a pas pu s'effec- tuer conformément à la théorie de Lamarck. D'après celle-ci, en effet, la transmission devrait être le résultat d'une réaction produite par les ailes des parents sur les cellules de propagation. L'hypothèse de Weissmann est évidemment la meilleure. Elle suppose que la basse température ( — 8° C) n'a pas seulement agi sur les ailes pour les transformer, mais qu'elle a produit des effets simultanés et semblables sur les cellules reproduc- trices. Ainsi s'explique le fait que les ailes des descen- dants sont souvent plus altérées que celles des premiers parents. Deuxième communication. On sait que les variétés méridionales et septentrionales ou bien les générations à' été et celles d'hiver de quelques papillons du centrede l'Europe se développent dans des directions inverses. On sait de plus que ce phénomène se montre aussi chez des chrysalides de même espèce dont les unes ont été exposées à une température au-dessous de la normale (environ -\- 5° C) et les autres à une température au- dessus de la normale (environ -)- 36° C). Il y a une 564 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE cinquantaine d'années, on en concluait que le froid et le chaud agissent d'une manière opposée et qu'ils exer- cent tous deux une influence spécifique et directe sur la couleur des insectes. D'après cela, jamais une variété due au froid ne pourrait être provoquée par la chaleur, et, vice-versa, une forme causée par une température trop élevée, ne saurait en aucun cas être produite par le froid. Mais depuis longtemps déjà, M. Fischer avait mis en doute la valeur de cette conclusion. En 1893 et 1894 des expériences lui avaient montré que, dans certains cas, une variété de Vanessa antiopa L produite par le froid pouvait être obtenue aussi sous l'influence de la chaleur. Plus tard, il avait causé par hchaleur diverses aberrations et pendant l'été 1 895, il arrivait exactement au même résultat à l'aide d'une température très basse (— 4° jusqu'à— 20° G). Ce dernier fait, à savoir que les aberrations peuvent être provoquées aussi bien par une température très basse que par une grande chaleur, et sont dues par conséquent à des actions non spécifiques ou indirectes de ces deux facteurs, est aujourd'hui dûment constaté et prouvé. Quant aux variétés, on s'est appuyé jusqu'à présent pour les expliquer sur l'ancienne croyance à une influence directe et spécifique qui les engendrerait. M. Fischer poursuivit les expériences isolées faites en 1894; il soumit à ses recherches presque toutes les espèces de Vanesses, et il constata que les variétés pro- duites par le froid pouvaient tout aussi bien être provo- quées au moyen d'une température élevée allant de — |— 38 à — |— 40°. Ces faits sont bien prouvés par les matériaux que présente M. Fischer. L'auteur insiste en DES SCIENCES NATURELLES. ^fio particulier sur ce dernier point qu'il ne peut exister pour la production des variétés aucune influence directe ou spécifique de la température. Comme ses expériences de 1894 le lui avaient déjà laissé voir, on ne peut faire entrer en ligne de compte qu'une action indirecte et non spécifique. L'ancienne doctrine qui enseigne le contraire doit donc être rejetée. M. H. Thomann, professeur d'agriculture à Plantahof- Landquart, décrit un cas de symbiose de fourmis et de chenilles, observé par lui en 1900, sur des plantes d'Oxytropis pilosa et de Hippophaë rhamnoides (che- nilles de Lycœna argus et Formica cinerea). Les four- mis circulent en grand nombre sur le dos des chenilles et les palpent constamment avec leurs mandibules, sans que celles-ci en paraissent le moins du monde incom- modées. Elles les protègent contre leurs ennemis, en particulier contre les attaques des Tachina et des Jch- neumons. Le même fait a été observé par Edwards dans l'Amérique du Nord. Les soins que prennent les fourmis du Lycsena argus vont même si loin qu'il n'est pas rare de rencontrer les chrysalides dans les passages et corridors des fourmi- lières et de voir les jeunes papillons en sortir sans être molestés en rien par les fourmis, en général si intolé- rantes pour les corps étrangers. La récompense que reçoivent les fourmis de tous leurs soins se trouve dans l'excrétion d'une sève siru- peuse dont elles sont très friandes. Le troisième anneau de la chenille porte une petite fente à travers laquelle sort de temps en temps une verrue sur laquelle suinte une gouttelette de sève transparente dont les 366 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE fourmis se nourrissent. Sur l'anneau suivant, on re- marque encore deux petites protubérances charnues dont le rôle n'est pas exactement déterminé. Ce cas de symbiose entre fourmis et chenilles de Lycaena est le premier qui ait été observé en Europe, niais depuis longtemps déjà des constatations analogues ont été faites aux Indes par le prof. Lionel de Nicé- ville à Calcutta, et en Amérique par M. W.-O. Edwards à Coalburgh. Le premier de ces auteurs estime même que, sous les tropiques, ces cas de symbiose sont la règle générale et que ce n'est qu'exceptionnellement que les chenilles du Lycrena se passent des services des fourmis. Le D r V. Fatio, qui a été récemment appelé à exa- miner les vertèbres de poissons recueillies par le D* Nuesch dans les couches à Rongeurs, inférieure et supé- rieure, de la brèche du Schweizersbild, près Schaff- house, indique à la Société le résultat de ses recher- ches à cet égard, et fait d'emblée quelques réserves sur celui-ci, en signalant les difficultés apportées dans semblables déterminations par la disparition à peu prés complète des diverses apophyses et différentes saillies ou arêtes caractéristiques des vertèbres en question, beaucoup trop défigurées pour permettre des distinc- tions spécifiques toujours bien établies, à défaut d'autres pièces du squelette. Les poissons, de dimensions très différentes, dont les restes lui ont été soumis, n'ayant pas dû dépasser une taille de 30 à 35 centimètres, avec un poids de 500 à 550 grammes environ, il est plus que probable que leurs vertèbres ont été apportées dans les graviers DES SCIENCES NATURELLES. 567 du Sehweizersbild avec les pelotes rejetées par divers oiseaux de proie ichthyophages. Ayant étudié séparément les deux couches, inté- rieure et supérieure, séparées par un laps de temps considérable, il fait remarquer qu'elle ne paraissent pas indiquer, quant aux Poissons, des faunes bien dif- férentes, quoique la seconde, la plus récente, plus pauvre en représentants, ne compte que trois seule- ment des sept espèces plus ou moins sûrement consta- tées dans la première. Dans la couche à Rongeurs inférieure, l'auteur a reconnu avec assez de certitude une espèce de Perche, une Lotte, un Brochet et une Truite, Perça fluviatilis Linné, Lota vulgaris Jenyns, Esor lucius Linné et Salmo lacustris (forma Ausonii Cuv. et Val.), proba- blement, puis, avec plus d'hésitation, une espèce de Chevaine, une Ablette et un Goujon, Squalius cephalus Linné. Âlbumus luridus Heckel et Gobio fluviatilis Cuv. et Val., peut-être. Dans la couche inférieure, il n'a pu déterminer un peu sûrement que les Perça fluviatilis, Lola vulgaris et Salmo lacustris, ce dernier toujours sous sa petite forme dite de ruisseaux [Ausonii). De ces données, si pauvres soient-elles, il semble que l'on puisse conclure, jusqu'à un certain point, que la faune ichthyologique du nord-est du pays, dans deux périodes très distinctes de l'époque glaciaire, ne dif- fèrent pas beaucoup, ou du moins pas complètement, de la faune actuelle de la même région, soit de la faune du bassin du Rhin en Europe moyenne. Le IV V. Fatio, auquel ont été soumis, depuis 568 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE quelques mois, de nombreux petits vertébrés (Mammi- fères et Batraciens surtout) de diverses provenances suisses, signale, décrit et discute plus ou moins les espèces et variétés suivantes. Mammifères. — 1° Sora pygmœus Pallas (espèce nouvelle pour la Suisse). Un individu, capturé dans les Grisons le 8 mars 1900, à Unterwatz, à 562 m. s. m., dans la vallée du Rhin et envoyé, pour détermi- nation, par M. Zollikofer, préparateur à Saint-Gall. L'auteur considère cette capture comme établissant définitivement la présence de cette espèce en Suisse, car la description donnée par C. de Baldenstein, en 1862, d'une Zworgspitzmann qui avait dévasté son rucher, à Thusis (Grisons) 1 lui a toujours paru trop insuffisante pour affirmer l'existence de celte petite Musaraigne dans le pays, et quelques autres citations de prétendues trouvailles, tant dans la Basse-Engadine que, plus récemment, dans les cantons d'Argovie, Lucerne et Uri, sont trop peu circonstanciées pour échapper aux doutes sérieux que font planer sur elles les trop fréquentes erreurs suscités par la rencontre de jeunes, petite taille, du Sorex mlgaris, beaucoup plus répandu. On distingue d'emblée la Musaraigne pygmée (Sorex pygmœus) du Carrelet ordinaire (Sorex vulgaris Linné) non seulement à sa taille bien plus petite ou à sa queue, plus longue et plus velue, à peu près égale au corps avec la tête, mais aussi à la forme plus écra- sée de son crâne et aux plus grandes dimensions de sa cinquième dent intermédiaire. 1 Einiger ùber misère Maûsearten; Jahresb. d. Nat. Gesell. GraubUndem. Jahrg. 1861-62. p. 102. DES SCIENCES NATURELLES. 569 2° Sorex vulgaris L., var. nigra Fatio. Dans an envoi de MM. Bàchler et Zollikofer, à Saint-Gall, il se trouve un individu empaillé provenant de Lœtscli, dans les Grisons, de la forme du Carrelet à dos noir velouté et faces inférieures grisâtres ou blanchâtres que l'auteur a décrite et figurée, en 1869, dans le 1 er vol. de sa Faune suisse, sous le nom de S. vulg. var. nigra, sur quelques sujets des environs de Lucerne. La trouvaille, sur ce nouveau point, de cette jolie Musaraigne, semble lui donner une nouvelle importance au point de vue spécifique. 3° Arvicola agrestis L,, var. Quelques Campagnols capturés, dans les Grisons, à 600 mètres environ au- dessus de Coire, doivent être rapprochés de V Arvicola agrestis, par le fait de la présence d'un 5 e espace cimen- taire à la 2 e molaire supérieure, et plus particulière- ment de la forme montagnarde d'un gris brunâtre (Fusca) dont l'auteur a dit, déjà en 1867 (Campagnols du bassin du Léman, p. 71) qu'elle rappelle beau- coup, par sa livrée, la forme alpine de YArvalis décrite par Schinz sous le nom d'Ârv. rufescentr. fuscus. Batraciens. — I ° Rana grœca Boul. (ou LatartiiB.*) espèce nouvelle pour la Suisse. Le D r Fatio a reçu de M. Ghidini, naturaliste à Lugano, sous le nom de R. Latartii Boul., espèce assez répandue en Italie, deux Grenouilles trouvées par celui-ci, ce printemps, à Mendrisio, dans le Tessin. Les Grenouilles en question se distinguent, en effet, d'emblée, de R. manta et R. agilis, et il y a là évi- demment espèce nouvelle pour le pays; mais, aprè> minutieux examen, l'auteur croit devoir les rapporter plutôt à la Rana grœca Boul., qui a été aussi rencon- 570 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE trée en Italie moyenne, à cause des formes larges, courtes et arrondies de leur museau, des dimensions très petites de leur tympan, assez peu distinct, et de la position très reculée de celui-ci, de l'égalité des I er et 2 me doigts, et de l'absence du V renversé, a noirâtre, qui se voit sur la région scapulaire de Lastarlii, ainsi que uVAgilis et dlberica. 2° Rana esculenta L. var. Le même a trouvé aussi dans le Tessin une forme de la Grenouille verte qu'il croit devoir rapporter à R. Lessona Cam. dans laquelle l'auteur ne veut voir qu'une variété plus ou moins accu- sée de la forme type de Linné. M. Ghidini a également envové au I) r Fatio des représentants intéressants des formes de Tritons tessi- nois que ce dernier avait déjà décrites, en 1872, dans le vol. III de sa Faune des Vertébrés de la Suisse, p. 527 et 566. 3° Triton cristalus Laur. (Triton Karelinii Strauch, 1870), T. crist. platycephalus Fatio, 1872, Molge eristatavar. Karelinii, Boulenger, 1882. L'auteur fait observer que, si l'on veut donner à ce ïritton une valeur spécifique ou même subspécifique, le nom de Karelinii pourrait être à juste titre remplacé par celui de Rusconi qui, déjà en 1823, avait admirablement figuré et, par le fait, signalé cette forme méridionale du Triton à crête. i° Triton lobatus Otth. (Triton vulgaris, subsp. meridionalis Bord Cat. Bat. grad. Brit. Mus., 1882), déjà décrit par l'auteur, en 1872, comme forme méri- dionale du T. lobatus égal Vulgaris, Tœniatus, etc. M. le prof. A. Lanc, de Zurich, fait une communica- DES SCIENCES .NATURELLES. ">7 I tion sur certains escargots, qu'il préfère ne pas publier encore. M. le Prof. Henri Blanc fait part de ses observations sur le développement de l'êpiphyse et de la paraphyse chez la Salamandra atra. Comme chez les Batraciens modèles déjà étudiés à ce sujet, l'êpiphyse naît chez la Salamandre noire aux dépens du toit du cerveau intermédiaire sous la forme d'un diverticule creux et aplati, puis apparaît la para- physe comme une évagination tubuleuse sortant entre le cerveau antérieur et le cerveau intermédiaire. Ces deux organes sont, au début, des parois identiques, faites d'un épithélium simple, mais bientôt celles de l'êpiphyse se modifient, cet organe présentant une véri- table période de croissance ; son plancher s'épaissit et montre plusieurs assises de cellules qui n'ont pas toutes le même aspect, tandis que son plafond devient un épi- thélium pavimenteux. En grandissant, l'organe épi- physaire se transforme en une calotte aplatie sur le cerveau intermédiaire, puis son vide se comble peu à peu par des éléments anatomiques disposés en travées. Dès ce moment, l'êpiphyse est un organe ancestral, mais en voie d'atrophie. La paraphyse évolue en s'allongeant pendant que de son extrémité distale évaginée et de sa face postérieure émanent de nombreux bourgeons courts et creux qui se divisent. Pendant que la paraphyse grandit et bour- geonne, le tissu conjonctif qui l'environne, se glisse, avec de nombreux capillaires sanguins, entre ses nom- breux bourgeons, tout en envahissant les deux lèvres antérieures et postérieures de l'orifice de la paraphyse 572 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE qui s'ouvre béant dans le ventricule. Ainsi naissent les ébauches des plexus choroïdes. Celles-ci se dévelop- pent donc comme cela a déjà été décrit chez le Triton, l'Axolotl, aux dépens des deux lèvres antérieure et postérieure de l'orifice paraphysaire, et non point, comme on le figure quelquefois, aux dépens de la lèvre postérieure seulement. Tandis que les cellules du plancher de l'épiphyse gardent une grande ressemblance avec les neuroblates sous-jacents, les cellules de l'épithélium cylindrique simple de la paraphyse et en tous ses bourgeons pré- sentent de bonne heure une structure particulière qui sera décrite ailleurs. Le développement, l'étude histologique comparée de l'épiphyse et de la paraphyse prouvent que cette dernière n'est point un organe des sens atrophié; elle doit être plutôt considérée comme un organe dont le développement est lié à celui des plexus choroïdes qui. de bonne heure, assurent avec lui les échanges gazeux importants qui doivent se passer dans les cavités ven- triculaires. M. le Prof. Emile Yung expose comme suit le résumé des expériences qu'il a faites sur les modifications ana- tomiques consécutives à un jeune prolongé. Il remarque d'abord que les animaux inférieurs (Infusoires, Rhizo- podes) meurent d'inanition après avoir diminué à peu près de la moitié de leur taille et que les Vertébrés à sang froid (Rana, Perça, Esox) succombent après avoir perdu également environ la moitié de leur poids. Para- mecium aurelia isolé dans une goutte d'eau sans nour- riture, meurt en moyenne au bout de 4 à 5 jours, c'est DES SCIENCES NATURELLES. 573 le minimum observé par M. Ynng chez les Protozaires, tandis qu'Arcella, résistant pendant 19 jours à un jeûne absolu, marque le maximum observé dans ce groupe d'animaux. Dans ces conditions, les granules d'excré- tion et de réserve alimentaire disparaissent peu à peu, la transparence du protoplasma augmente considéra- blement ; le jeu des cils vibratiles ou des pseudopodes est sensiblement ralenti ; la chromatine des noyaux est raréfiée, au point qu'il devient difficile de colorer ce dernier. D'ailleurs, l'atrophie du noyau et celle du corps cellulaire ne suivent pas une marche parallèle; le protoplasma est plus atteint que le noyau, ainsi que le prouvent les mesures micrométriques. Des phénomènes du même genre peuvent être obser- vés au cours de la dégénérescence des tissus des Pois- sons et des Amphibiens inahitiés à la suite d'un jeûne de dix mois à une année. Les éléments cellulaires s'éclaircissent progressivement par la disparition des granulations protoplasmiques; leurs dimensions dimi- nuent et la chromatine nucléaire se trouve résorbée. M. Yung n'entend cependant pas se prêter h, une géné- ralisation qui, dans l'état de ses recherches, lui parai- trait prématurée. Du reste, l'intensité de ces phéno- mènes atrophiques varie considérablement selon l'espèce des cellules considérées. Ainsi, elle est beau- coup plus forte pour les cellules épithélialesde l'intestin que pour les globules du sang ou pour les cellules nerveuses. M. Yung a déjà l'an dernier, en collaboration avec M. le D r 0. Fuhrmann, appelé l'attention de la section sur la diminution de l'intestin chez le Brochet inanitié. Après un jeûne de six mois, un Brochet a raccourci son 574 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE intestin de 1 / 6 de sa longueur initiale et les parois se sont amincies en proportion. Chez la Grenouille, c'est pis encore. Une Grenouille normale du poids de 20 gr. possède un intestin de m ,21 ; après dix mois déjeune, et alors que l'animal ne pèse plus que 1 \ gr., son intes- tin s'est raccourci de m ,06, c'est-à-dire plus du quart de sa longueur initiale. Il existe un rapport entre la réduction totale d'un organe et la réduction de chacun de ses éléments constitutifs. Sans formuler une loi rigoureuse, il semble résulter des expériences de M. Yung que la mort de l'animal affamé est le résultat non de la mort d'une partie de ses cellules et de la réduction du nombre de celles-ci au-dessous d'un minimum incompatible avec la vie. mais qu'elle succède à la cessation des fonctions cellu- laires à partir d'un minimum de la taille des cellules, minimum, qu'il s'agit de déterminer pour chacune des espèces de ces dernières. Le rapport de M. le professeur Studer sur les travaux de la Société zoologique suisse sera publié dans la Revue suisse de zoologie. DES SCIENCES NATURELLES. 575 médecine et Anthropologie. Président : M. le D r prof. His, à Leipzig. Secrétaire : M. le D r Fr. Merz, de Coire. J. Kollmanu. Sur des empreintes de doigts dans les poteries lacustres de Corcelettes et la persistance des races. Développement du pla- centa chez les Macaques. — Eugène Pitard. Sur des crânes macro- céphales. Diamètres, indices et courbes d'une série de 51 crânes de criminels. — Jaquet. Nouvelles recherches sur l'action physiolo- gique du climat d'altitude. M. le Prof. J. Kollmann (Bàle). Sur des empreintes de doigts dans les poteries lacustres de Corcelettes et la persistance des races. La station de Corcelettes est située sur la rive gauche du lac de Neuchâtel, à 2 kilomètres environ de Grand- son. Elle date de l'âge du bronze pur et on y a trouvé des richesses considérables, par le nombre et la beauté des objets. La station a été détruite par le feu comme toutes les habitations lacustres. Il y a plus de vingt ans, on découvrit dans cette station au fond d'un vase d'argile des trous faits par des doigts humains a un moment où l'argile était encore molle. M. le Prof. F. -A. Forel fit mouler ces empreintes. La forme de ces extrémités digitales était très jolie sans aucune défigu- ration due au travail. Les ongles ne sont ni courts ni plats, mais visiblement bombés. Ces empreintes provien- nent probablement de la même main ; on y distingue l'index et le médius. A cause de leurs dimensions on a lieu de croire qu'elles proviennent d'une femme ; d'autres ">76 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE blocs d'argile ont fourni d'autres empreintes en particu- lier celles d'un bout de doigt et d'une articulation. Ce sont des documents importants au point de vue de la transmission des caractères morphologiques. Les recherches anthropologiques dans diverses direc- tions ont montré la persistance des caractères spéci- fiques dans les différentes races. La découverte des empreintes de Corcelettes est un nouvel apport à ces importantes constatations. Elle prouve que les parties molles, tout comme le squelette, sont aujourd'hui identiques à ce qu'ils étaient dans les périodes préhistoriques. Les ongles et la forme des extrémités digitales des femmes de Corcelettes sont aussi élégants que ce qu'on peut voir de nos jours. Morpho- logiquement nous restons les mêmes. Aucune nouvelle race ne se forme. La constitution des os, des mus- cles, des articulations, du cerveau, ne varie pas. Pour la période qui va depuis l'âge du bronze jusqu'à nos jours, les extrémités digitales de Corcelettes en sont une preuve nouvelle et précieuse. Le Prof. D r Kollmann fait ensuite la communication suivante sur le développement du Placenta chez- les Macaques. L'étude du développement ontogénique des singes est indispensable pour servir de base à une étude ana- logue concernant l'homme, parce que certainsphéno- mènes se présentent plus nettement chez les Anthro- poïdes ouïes Macaques que soit chez l'homme, soit chez d'autres mammifères dont l'étude a fourni dans d'autres domaines des renseignements précieux. Pendant ces dernières années M. Selenka a fait porter ses recherches DES SCIENCES NATURELLES. 577 sur les Anthropoïdes, en même temps que l'auteur se consacrait à l'étude des Macaques, surtout au point de vue de la forme de leur corps et de la disposition de leur Placenta. M. Kollmann voudrait ajouter aux observations qu'il a déjà publiées (Anatomischer Anzeiger 1892 n° 12) trois préparations nouvelles : d'abord les préparations de deux utérus de Macaques montrant l'état de l'em- bryon à un âge d'environ 1 2 et 15 jours et ensuite le chorion d'un Semnopithecus presbytes renfermant un embryon de 1 0,3 mm . de longueur. Les deux premières préparations ont été fournies par M. Hagen, qui a sé- journé plusieurs années à Dehli (Sumatra), le troisième embryon vient d'une femelle tuée à Ceylan par MM. Paul et Fritz Sarasin. Les observations dont il est question ont rapport plus spécialement à la structure des papilles du chorion au commencement du développement du Placenta et à leurs relations avec la Decidua basalis chez les Macaques. Ce dernier point a été étudié aussi pour l'homme et de ces recherches il résulte ce qui suit : l'on peut voir sur le cône mésodermique des papilles un double manteau épithélial qui est formé de cellules de Langhans (couche inférieure) et d'une couche supérieure. Ces deux cou- ches se forment aux dépens de l'ectoderme primaire de la vésicule germinative et en aucune façon aux dépens de la Décidua basalis ni des glandes utérines. Il n'y a ni chez l'homme, ni chez le Macaque, de membrane endothéliale sur les papilles. Les intervalles entre les villosités font partie de très bonne heure de la cavité de l'utérus, ils ne contiennen pas chez l'homme de sang jusqu'à la sixième semaine. Archives, t. X. — Décembre 1900. 42 578 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Les lacunes des villosités sont extravasculaires comme on l'admettait précédemment. Plus tard le sang de la mère baigne directement les papilles de l'embryon. Ces observations ont été publiées en détail dans le Anatomischer Anzeiger, Yena, 1900, t. XVII, p. 465. M. le Prof. Eugène Pitard, présente deux commu- nications : ! . Sur des crânes macrocéphales . — Deux crânes macrocéphales lui ont été envoyés par S. E. le Ministre de l'Instruction publique de Roumanie, pour être étu- diés. Ils ont été découverts dans un tumulus, près de Kustendjé (Dobrodja). L'un d'entre eux est particulière- ment remarquable au point de vue de sa forme. Il pré- sente en plus une capacité crânienne considérable (1665 ce 3 ) très supérieure à la moyenne des crânes ordinaires. Ces crânes présentent nettement les em- preintes laissées par les instruments constricteurs. La déformation est double : inio-frontale et inio-bregma- tique, la région pariéto-occipitale étant refoulée forte- ment, dirigée en haut. L'étude de ces crânes soulève plusieurs questions, les unes d'ordre anatomo-physiolo- gique, les autres d'ordre ethnographique. M. Pitard en signale quelques-unes. Les résultats de cette étude seront publiés dans le Bulletin de la Société des Sciences de Bucarest. 2. Diamètres, indices et courbes d'une série de 5 4 crânes de criminels. — En 1898, M. Pitard a publié dans le Bulletin de la Société iï Anthropologie de Paris, les premiers résultats d'une étude faite par lui sur cette série de crânes de criminels français. Dernièrement il DES SCIENCES NATURELLES. 579 a repris, à d'autres points de vue, les chiffres qu'il avait obtenus dans les mensurations des différents seg- ments crâniens. Ce dernier travail a été entrepris avec la collaboration d'un de ses élèves, M. G. Kitzinger, de Fùrth, Bavière. Les principaux résultats peuvent en être exprimés de la manière suivante : En général, la capacité crânienne peut être considé- rée comme une fonction du cube des dimensions linéai- res du crâne. Il y a cependant des segments desquels ne dépendent pas la capacité crânienne : le diamètre N. B. par exemple, reste constant. La largeur du trou occipital augmente au fur et à mesure delà décroissance de la capacité crânienne. Le segment sous-cérébral est plus grand dans les crânes de petites capacités que dans les crânes de gran- des capacités. Au contraire, le segment frontal est plus grand dans les crânes de grande capacité, et il croît plus vite que la capacité crânienne, En d'autres termes, un fort développement de la courbe sous-cérébrale et un faible développement cor- rélatif de la courbe frontale vraie, semblent être une caractéristique des crânes de petite capacité. Il semble n'exister aucune relation entre la valeur de l'indice céphalique et la capacité crânienne. L'indice céphalique étant pris comme base des com- paraisons, on constate : Les deux diamètres du frontal sont plus grands chez les brachycéphales que chez les dolichocéphales. La largeur du trou occipital est plus grande dans les crânes dolichocéphales, tandis que sa longueur reste indépendante, à peu près, de la valeur de l'indice cé- phalique. 580 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE La courbe antéro-postérieure diminue assez forte- ment pendant que l'indice céphalique s'accroît (ce qui paraît naturel), mais les divers segments de cette courbe diffèrent dans leurs variations pendant cette dé- croissance : la courbe occipitale cérébrale reste à peu près constante ; la courbe sous-cérébrale et la courbe pariétale augmentent ; la courbe frontale vraie et la courbe occipitale cérébelleuse diminuent. Le détail de cette communication sera publié dans les Archives des sciences physiques et naturelles. M. le Prof. Jaquet (Baie), expose ses Nouvelles re- cherches sur l'action physiologique du climat d'alti- tude. Nous avons cherché à déterminer dans ces études quel est le facteur du climat d'altitude auquel doit être attribué la réaction de l'appareil hématopoiétique dans les hauts climats. A part la diminution de pression, le climat d'altitude se distingue du climat de la plaine par une différence de température, par une plus forte inso- lation et par la sécheresse de l'air. La température est sans effet sur les variations du sang. Des lapins élevés au froid ont donné la même quantité d'hémoglobine par kilogramme que des lapins élevés dans une chambre chaude. La lumière ne joue pas non plus un rôle im- portant, ainsi que l'ont démontré les recherches de C.-F. Meyer et de Schnônenberger. La diminution de pression, par contre, est en état, à elle seule, de pro- voquer une augmentation du nombre des hématies et du taux d'hémoglobine égale à celle que l'on observe à la suite d'un séjour à la montagne. Les expériences ont été faites dans une caisse pneumatique, dont la pression DES SCIENCES NATURELLES. 581 peut se régler à volonté. La sécheresse de l'air ne joue pas de rôle important, l'effet de la diminution de pres- sion s'étant manifesté dans une atmosphère saturée d'humidité. Le résultat de ces recherches est que ta diminution de pression suffit à elle seule pour provoquer les modi- fications observées dans la composition du sang, sans le secours d'un autre facteur. Une néoformation d'hématies et d'hémoglobine exige des matériaux, et nos recherches sur les effets du cli- mat d'altitude sur le sang devaient logiquement nous amener à des recherches sur la nutrition dans les hauts climats. Pendant l'été 1899, j'ai fait sur moi-même une série de recherches, assisté par M. R. Stàhelin, de Bâle. Après une première période de sept jours, à Bâle, pour me mettre en équilibre de nutrition, je me suis transporté sur le Chasserai, à 1600 m., où j'ai passé treize jours, pour redescendre ensuite à Bàle, où une troisième période de six jours a mis fin à l'expérience. Pendant tout ce temps, j'ai consommé exactement la même quantité de nourriture et de liquide. La valeur nutritive de cette ration quotidienne s'élevait à 3121 Cal., soit 38,3 Cal. par kilogramme. Nous avons veillé à régler soigneusement notre genre de vie d'une manière uniforme pendant toute la durée de l'expérience, particulièrement au point de vue du travail musculaire. L'urine et les fèces de chaque jour furent recueillies et mises de côté pour l'analyse. Au bout de la première période, une fois l'équilibre atteint, la quantité d'azote contenue dans l'urine de 24 heures, s'élevait à 19.243 gr. Deux jours après notre arrivée au Chasserai, le taux de l'azote urinaire 582 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE a commencé à baisser, et, au bout de notre séjour, il n'était plus que de 16,251 gr. pour 24 heures. Pen- dant toute la durée de notre séjour à la montagne, nous n'avons éliminé en moyenne que 17,598 gr. d'azote avec l'urine. Après notre retour à Bâle, la sé- crétion de l'azote est immédiatement remontée, de façon à atteindre pour la troisième période, une moyenne de 18,549 gr. La composition des matières fécales étant restée à peu près constante, on peut con- clure de cette expérience que le séjour à la montagne est accompagné d'une rétention d'azote considérable de la part de l'organisme. Cette rétention sert évidem- ment à la néoformation d'éléments protoplasmatiques, parmi lesquels le sang joue vraisemblablement un rôle éminent. Nous avons en outre profité de notre séjour à la montagne pour y étudier la question des échanges gazeux. Nous nous réservons de communiquer ultérieu- rement les résultats de ces expériences. Botanique. Président d'honneur : M. Coaz, inspecteur fédéral des Forêts. Président : M. le prof. R. Chodat, à Genève. Secrétaire : M. le D r E. Kapeder, à Coire. P. Magnus. Sur les Puccinies des Primevères alpines du groupe Auriculastrum. — Prof. Westermaier. Structure anatomo-phy- aiologique d'une Urticacée tropicale. — P. Jaccard. Distribution de la flore alpine dans le bassin des Dranses. — M. Rikli. Végétation de la Corse. — M. Am JWltL :-* Flore interglaciaire de Pianico. — C. Schrôter. Culture des quinquinas à Java. — J. Huber. Démons- tration d'une série de photographies d'arbres et de paysages de l'Amazone. — Chuard. Action des composés cupriques sur les phénomènes de maturation. — R. Chodat. Les méthodes de cul tures pures des algues vertes. — Excursion botanique dans la vallée d'Avers. M. le Prof. P. H. Magnus (Berlin) a présenté un tra- DES SCIENCES NATURELLES. 583 vail sur les Urédinées qui attaquent les Primevères alpines de la section : Auriculastrum . Il se réserve de publier autre part un travail plus complet et illustré de dessins. M. le D r M.Westermaier, professeur à Fribourg (Suisse), rend compte de ses observations sur une Urti- cacée tropicale. Il s'agit d'une disposition de la tige de cette plante qui protège la croissance intercalaire et permet l'érec- tion géotropique 1 . Rappelant l'organisation compliquée du nœud des tiges des graminées où la charnière de flexion et l'ap- pareil d'allongement sont rapprochés, mais cependant séparés en deux régions , l'auteur se demande s'il n'existerait pas de cas où la zone de flexion et d'allon- gement pourraient être réunies. S'il s'agit de tiges résistant à la flexion, il faut nécessairement que la ré- gion d'allongement soit protégée mécaniquement pour ne pas mettre en danger l'organe tout entier. On sait déjà, par les recherches de Schwendener, qu'outre le cas des gaines foliaires protectrices (Gra- minées, etc.) la stabilité est obtenue par l'augmentation du diamètre. L'Urticacée de la forêt toujours humide (Tjibodas à Java) possède des entre-nœuds épaissis au milieu et qui présentent ce moyen de protection dont il a été question plus haut. Ces régions moyennes renflées des entre- nœuds se montrent comme des zones qui conservent 1 Le travail détaillé paraîtra dans le 3 me cahier des Botanische Untersuchungm im Anschluss an eine Tropenreise. (Librairie de l'Université de Fribourg, en Suisse.) 584 SOCIETE HELVETIQUE plus longtemps que les extrémités de l'entre-nœud le caractère de zone d'allongement. Leur structure ana- tomique est tout à fait différente de celle des autres régions de l'entre-nœud. Cette zone médiane capable de s'allonger alors que ce pouvoir a déjà dis- paru des autres régions de la tige, est caractérisée par la structure de ses vaisseaux ; en outre pendant long- temps l'anneau ligneux fait défaut ici; le collenchyme, par contre, y est plus développé que dans les autres régions. Ces entre-nœuds à peu près fusiformes constituent dans leur région renflée, en première ligne, une dispo- sition permettant l'allongement; deuxièmement, cette zone fonctionne, quand cela est nécessaire, aussi comme renflement moteur pour l'érection géotropique. La comparaison de cette disposition avec celle de Galeopsis Tetrahit sera faite dans le travail détaillé. On verra qu'il est, en outre de différences morphologiques externes, d'autres différences, tant au point de vueana- tomique que physiologique. Cette disposition chez Pilea oreophila parait adéquate à l'atmosphère constamment humide de la forêt tropi- cale. La sécheresse de l'air et la perte d'eau (cela se voit très bien en mettant les objets dans l'alcool) pro- voquent un effondrement des régions renflées. Ce dan- ger paraît exclu dans la forêt tropicale humide, mais il serait à prendre en considération dans notre climat. M. Paul Jaccard, de Lausanne, expose le résultat de ses recherches sur la distribution de la flore alpine dans le bassin des Dr anses (Bas- Valais). On trouvera un résumé détaillé de ce travail dans DES SCIENCES NATURELLES. 585 les numéros de septembre et octobre \ 900 des Archives des se. phys. et nat. ; et le mémoire complet dans les Bîdletins de la Soc. vaudoise des se. nat., vol. XXXVI et XXXVII. Un exposé de la méthode statistique employée paraî- tra dans les Actes du Congrès international de botani- que de Paris. M. le D r M. Rikli fait une communication sur la végé- tation de la Corse. Après une courte introduction sur la topographie et la géologie de l'île, l'auteur présente un aperçu général du caractère phyto-géographique de la Corse. Il signale en premier lieu l'apparition en masse d'espèces isolées dans les diverses formations, ainsi les groupes presque purs de Cistus monspeliensis , â'Aspho- delus, les associations du Matthiola tricuspidata, si bel- les avec leurs grappes florales d'un violet magnifique qui constituent un tapis incomparable ; même parmi les espèces strictement endémiques, comme Alyssumcorsi- cum, qu'on ne rencontre que prèsdeBastia, il en est qui apparaissent en formations massives. La végétation de Corse porte ainsi le caractère de différenciation extrême en formations presque monotypes. La succession rapide des flores selon les mois de l'année, ainsi que l'établis- sement de florules locales, déterminent la richesse rela- tivement grande de la végétation corse. Sur le littoral, la végétation est exposée à l'action intense du vent. Au sud de l'île, chaque arbre a pris un faciès déjeté par le vent. Il est intéressant égalemenl d'observer les moyens de protection utilisés dans l'île pour abriter les cultures contre l'action dévastatrice du vent. De nombreuses photographies, prises par le D' 586 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Senn (en particulier des apparences de végétation) ainsi que des cartes et une belle collection, ont servi à illustrer cette communication. On pouvait, voir d'après ce matériel de démonstration, que la flore des régions basses de la Corse présente un caractère xérophile exprimé par les adaptations suivantes : Système radi- culaire très développé, beaucoup de bulbes, de tuber- cules, de rhizomes, beaucoup de formes crassulescentes, des arbrisseaux en coussinets , sclérophyllie , tricho- phyllie, prédominance de plantes résineuses ou aroma- tiques, raccourcissement de la période végétative, enfin moyens d'assurer la germination, plantes à fruits hypo- gés Trifolium subterraneum, Morisia hypogœa (Boni- facio, Porto-Vecchio, Bastia, Cap Corse). L'auteur continue en exposant le système des régions altitudinaires et leurs formations. 4° La région des cultures ou région méditerra- néenne, ainsi nommée d'après la formation principale Maquis, jusqu'à 800 m. On peut y distinguer deux sub- régions, l'une inférieure de l'olivier, l'autre supérieure du châtaignier. 2° La région montagnarde de 800-1800 m. com- prend le magnifique cordon des forêts corses, formé principalement du Pinus Laricio et du Hêtre. 3° La région alpine, 1800-2720 m. (le sommet le plus élevé de la Corse est le M te -Cinto). Le temps pressant, l'auteur se borne à caractériser plus en détail la formation principale de la Corse, le Maquis. Ce sont des brousses toujours vertes d'arbustes xérophiles,sclérophylles, éricoïdes, équisétoïdes, péné- trées de nombreux végétaux épineux, de lianes; son caractère le plus remarquable est à la fois l'odeur DES SCIENCES NATURELLES. 587 intense qui s'en exhale et la prédominance de certaines espèces. On peut distinguer d'après l'importance qu'ils occu- pent dans la formation, les types suivants : 1° Espèces dominantes (3 espèces : Cistus monspe- liensis, Erica arborea, ArbutusUnedo), qui sont répan- dues d'une manière uniforme dans l'île. 2° Espèces caractéristiques (Myrtus, Phyllirgea, Olea, Pistacia, Quercus, Ilex, etc.) Ces espèces sont aussi très répandues, mais elles ne deviennent dominantes que d'une manière locale. 3° Espèces compagnes : tantôt des lianes, tantôt des plantes qu'on pourrait attribuer aux landes pierreuses. Parmi les plantes localisées, il faut citer le Laurier rose, Genisla corsica, Cistus halimifolius ; ces plantes ne sont que très localisées dans le Maquis corse. Quant à l'origine de la flore du Maquis elle est prin- cipalement arcto-tertiaire : Genisla corsica est endé- mique; une proportion notable appartient à l'élément atlantique représenté par les Cistes, les Sarothamnus, les Ilex. L'élément africain (Asparagus, Helichrysum) y est aussi représenté. Les Maquis discontinus, ceux qui sont plus épais produisent du charbon de bois, mais il sont surtout associés étroitement à l'institution du banditisme corse. M. Amsler. traite de la flore inter glaciaire de Pia- nico. Le matériel étudié par l'auteur a été récolté par M. J. Friedlaender fils, de Berlin. Il provient de deux stations de la vallée inférieure de Borlezza (province de Bergame) qui vient du N.-O. dans la vallée de Camo- nico. Dans le voisinage du village de Pianico on voit 588 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE apparaître, couvert par une moraine, un calcaire lacustre, friable, blanc, qui contient les espèces qui sont désignées plus bas par la lettre P. Sans connexion apparente avec cet horizon, on voit à 680 m. de là et 50 in. plus bas que le village, dans la gorge du Bor- lezza, entre une moraine couchée et une moraine sur- plombante, une formation, lacustre également, mais plus argileuse (marneuse?). C'eôl de là que provien- nent les espèces désignées par S. Malheureusement les matériaux rapportés par M. Friedlaender n'ont pas été assez soigneusement séparés d'après leur provenance. La géologie des environs immédiats de Pianico a été étudiée par Stoppani \ Corti \ Talmojragki 3 , et principalement par Baltzer'. Des plantes ont déjà été étudiées par Fischer 5 et Sordelli \ Dans le matériel de Friedlaender se trouvent presque toutes les espèces déjà connues, en outre d'autres, parmi lesquelles quelques-unes nouvelles (désignées par T) 7 . Les chiffres expriment la fréquence : I , trouvé une seule fois, 4 très abondant ; f= feuille, g = bourgeon, écaille du bourgeon, r = rameau, fl = fleur; p = pollen, fr = fruit, s == semence, c == cône, sq, écaille du cône. 1 Corso di Geologia II, 1873. -Ist. Lomb. se. e lett. Rendiconti, ser. 2. XXV. 1892. ■•Ibid, XXX. 1897. 4 Mitth. naturf. Ges. Bern 1892: Neu Jahrb. Univ. 1896 I, 1897 II. 5 Baltzer 1896, 1897. 6 Atti soc. ital. se. nat. XVI, 1.87 J ; Flora fossilia insubrica 1896. 7 Les mousses qui sont bien conservées n'ont pas encore été tra- vaillées. DES SCIENCES NATURELLES. 389 Voici la liste des espèces trouvées jusqu'à présent : S Neckera pumila Hedw 1-2 r, g- *J P, S Taxus baccata 2 f, r, s P, S Pinus aff. excelsa Wall 2-3 f, g, fl, p, s, ? (P, S) f Picea excelsa 1-2 f, s P, S) Abies pectinata 2-3 f, s, sq ? (P, S) - Populus spec If P, S Carpinus Betulus 3 f , fr P, S Corylus Avellana 2 f, fr (Sorteiu). P, S Gastanea cf. vesca 2 f ? (P, S) - Quercus cf. sessiliflora ] f P, S Ulmus cf. campestris 2 f ? (P, S -j- Viscum spec 1 r ? (P, S -f Hellborus niger, subsp. macran- thiis, Freyn If P, S Sorbus Aria 2 f ? (P, S -j" Gratœgus Pyracaniha 1-2 f ? (P, S) j- Cytisus alpinus 1-2 f P. S Buxus sempervirens 4 f, r, fl, p, fr, s P, S Ilex aquifolium 2-3 f, r. P, S Acer obtusatum subsp. euobtusus Pnr 3-4 f < en l ,1 "' ,ieavec „ f r raX 4 1 itintisuj) g, Il P Acer Lobelii subsp. (Mey.J. Pax. 2-3 f, fr ? (P, S) -j- Rhamnus cf. alpinus If S - Vitis irmifera 1 f ("«»»"« *«(') O T r mb lUUJtia l x ceciiloioices iMiophila ) ? (P, S) ] Tilia spec 2 f, fr, s ? (P), S - Hedera Hélix 2 ■ f P, S Rhododendron ponticum .... 2-3 f, g, fr Les espèces qui ont disparu actuellement de la région ou qui n'y existent pas d'une manière certaine à l'état spontané (en caractère italique) ont leur aire principale actuelle dans la région méditerranéenne orientale (Buxus, occidental) ou dans la péninsule balkanique. La description et les figures des espèces, ainsi que la dis- cussion relative à cette intéressante Florule, seront publiées prochainement. Le Prof. Schrùter, de Zurich, parle de la culture des Quinquinas à Java, qu'il a étudiée avec M. Pernod à 390 SOCIÉTÉ HELVETIQUE l'occasion d'un séjour de huit jours à Gamboeng, district de Préanger, Java, en 1899. La plantation de M. Ker- khover, située à 1 400 m. s. m. sur les flancs du vol- can éteint Gunung Tilve, contient les cultures sui- vantes : Cinchona Ledgeriana (203 Ha) C. succirubra et hybrides entre ces deux (10 Ha), Thea sinensis var. assamica (70 Ha) et Coffea arabica (1 7 Ha). Les Quin- quinas sont multipliés exclusivement au moyen de semences ; la récolte dans les forêts qu'on laisse atteindre un âge de 1 5 à 18 ans, commence depuis la 3 rae année et consiste en branches obtenues par élaguage et en troncs et racines du défrichement. L'écorce est séchée au soleil et dans des appareils et pilée, ou bien on vend les morceaux enroulés (écorces pharmaceutiques). Pour les hybrides on opère le greffage sur des semis de C. succirubra, car on a constaté que le contenu en alcaloïde est très peu constant dans les semis hybrides. Le greffage de Ledgeriana sur des semis de succirubra donne des résultats peu satisfaisants, parce que le porte-greffe de succirubra, qui est toujours moins riche en alcaloïdes, a une mauvaise influence sur la greffe. On a aussi presque abandonné la culture par boutures, parce que celles-ci — en contradiction avec les expé- riences faites dans d'autres plantes — se montrent bien peu constantes. L'orateur insiste surtout sur la nécessité de faire des tentatives pour arriver par le moyen de la sélection à une race autogame constante et riche en alcaloïdes, et qu'il faudrait choisir parmi les individus microstylés. Le traitement des cultures (engrais chi- mique, labour du sol , engrais naturel par les mau- vaises herbes) a une influence très forte sur la richesse en alcaloïdes. (Voir pour les détails l'article « Ein Besuch bei einem Chinapilanzer Javas, » C. Schroter, DES SCIENCES NATURELLES. 591 Schweizerische Wochenschrift fur Chemie und Phar- macie, 1900, N°. 364, avec huit clichés d'après les photographies de l'auteur). M. J. Huber, chef de la section botanique du Musée de Para (Brésil), présente une série de photographies d'arbres et de paysages de l'Amazone. Une partie de ces photographies est destinée à servir de base à un ouvrage iconographique avec le titre : Ârboretum amazonicum , dont l'exécution artistique est confiée à l'Institut polygraphique de Zurich. M. Chuard, prof., expose les principaux résultats des recherches entreprises depuis deux ans, concernant l'action qu'exercent les composés cupriques, distribués sur les feuilles comme on le fait depuis plusieurs années dans les vignobles, sur les phénomènes de maturation du fruit. En traitant à plusieurs reprises des arbustes non sujets au mildiou, de façon à exclure des observa- tions l'action anticryptogamique des composés de cuivre, on a observé d'une manière constante, en analysant les fruits aux divers stades de la maturation et à la matu- rité complète : 1° Un excédent de substance sèche dans les fruits provenant d'arbustes traités (comparés avec ceux d'ar- bustes non traités, de même espèce, variété, âge, expo- sition, etc.). Cet excédent a été en moyenne de 1 ,39 pour °/ des fruits. 2° Un excédent de sucre, en moyenne de 0,528 °/o- 3° Une dimension et un poids en général un peu plus forts des fruits traités. 4° Pas de cuivre dans les tissus de la feuille traitée. En éliminant le cuivre adhérent extérieurement, par un lavage acide, il n'a pas été possible de retrouver la 592 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE moindre trace de cuivre dans les cendres des feuilles traitées. 5° Les observations de Franck et Kriiger, relative- ment à une plus grande abondance de chlorophylle dans les feuilles traitées n'ont pas été confirmées, en ce sens que si l'on prépare les extraits chlorophylliens après avoir éliminé les résidus du traitement cuprique, adhé- rant extérieurement à la feuille, les colorations des liquides sont exactement semblables pour les feuilles traitées et pour les feuilles non traitées. L'erreur de Franck et Krùger est due au fait que ces auteurs n'éli- minaient point préalablement le cuivre extérieur, lequel avec la chlorophylle donne un phyllocyanate d'un pou- voir colorant intense. M. le Prof. Chodat (Genève) parle de l'obtention des cultures pures d'algues vertes. Il a réussi à réaliser dans son laboratoire des cultures absolument dépour- vues de microbes ou de champignons, en particulier des espèces suivantes : Oocystis sp., Hœmatococcus lacustris, Chlorella vul- garis, Scenedesmus acutus, Raphidium polymorphum î Kirchneriella lunaris, etc. L'auteur insiste sur l'impor- tance de ces procédés et ajoute que les résultats obte- nus par lui et M. Grintzesco, en ce qui concerne le Polymorphisme du Scenedesmus acwtos, confirmentplei- nement les résultats déjà publiés sur cette algue, en col- laboration avec M me Malinesco. L'auteur critique ensuite un travail récent de M. Senn sur quelques protococcoï- dées. Il reproche à l'auteur de ne pas avoir tenu compte d'une manière complète de la bibliographie antérieure, en particulier, à propos du Cœlaslrum reticulatum ^Dang) dont la structure avait déjà été élucidée par DES SCIENCES NATURELLES. 593 Chodat et Huber. L'invariabilité relative du Scenedes- mus acutus dans les cultures de M. Senn ne peut s'ex- pliquer car il n'y a pas de plante plus polymorphe. M. Chodat annonce qu'il met à la disposition des bota- nistes qui voudront, vérifier ses assertions des cultures pures de cette espèce. Enfin l'auteur fait remarquer le ton peu courtois du mémoire de M. Senn qu'il consi- dère comme très superficiel. (Voir à ce sujet Arch. Se. phys. et nat. Dec. 1900, Soc. phys. et d'hist. naturelle, et Actes du Congrès international de botanique de Paris 1900). A la réunion se joignit une excursion botanique dans la vallée d'Avers, sous la direction du prof. Schrôter d'après le programme suivant : Mercredi le 5 septembre : départ de Thusis à 5 h. par voiture à Andeer, de là à pied à Cresta-Avers, 1949 m., le village le plus élevé de toute la Suisse ; là on fit station au « Curhaus » (chez M. Wieland). Le 6 septembre on fit l'ascension du Kleinhorn (2868 m.), le 7 sept, celle du Weissberg(2968 m.) et le 8 on redescendit à Andeer et Thusis. Lesparticipants étaient les suivants : Prof. Magnus, Berlin ; Prof. Jac- card, Lausanne; Prof. Westermaier , Fribourg ; D r Gei- ger, Bâle; M. Pétri de Hambourg; M. Borle, étud. en médecine, Chaux-de-Fonds ; M. E. Relier, étudiant en sciences nat. auPolyt. de Zurich. Malgré la saison avancée la récolte a été très satisfai- sante. Un rapport détaillé paraîtra dans le Bulletin de la Société des sciences naturelles des Grisons . Archives, t. X. — Décembre 1900. 43 BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Richard Lorenz. Sur l'électrolyse des sels fondis (Z. anorg. Ch., 23, 97-110, Zurich). Georg. W. A. Kahlbaum. Notice sur le point de fusion du lithium (Z. anorg. Ch., 23, 220-21, Bâle). A l'aide d'un échantillon de ce métal préparé par élec- trolyse de KC1 et LiCl en parties égales, l'auteur a trouvé le P. F. 186° au bain de paraffine. Emil Abderhalden. Assimilation du fer (Z. Biolog.. 39, 193-270, Bâle). Des essais effectués sur des rats, des cobayes, des lapins et des chiens, ont démontré que la quantité de fer contenue dans la nourriture normale suffit à l'assimilation de l'hé- moglobine. Le fer inorganique contribue également à l'augmentation pondérale du corps, laquelle marche de front avec la production de l'hémoglobine. V. Merz et H. Strasser, Action de la tétraméthyldia- MINOBENZOPHÉNONE SUR L'a-DINAPHTYLBENZIDINE (/. pr. Chem. [2], 61, 107-9, Bâle). Ces deux corps réagissent de telle manière que, même en employant un excès de la base cétonique, il se forme toujours la combinaison C44H43N1CI, soit &0H-NH-C12HS. NHCl : CtoHe : C [CsLLX (CHs». CHIMIE. 395 V. Mehz et H. Strasser. Sur la préparation de l'éther MONOMÉTHYL1QUE DE LA RÉSORCINE (/. pr. Cliem., [2], 61. 109-13. Bâle). On chauffe 1 mol. de résorcine et 1 mol. KHSÛ4 avec 4 mol. d'alcool méthylique à 165-170°. Il se forme très peu de diméthylrésorcine. Rendement en monométhylrésor- cine : 35 %• Emil Arderhaeden. Relations du fer avec la formation du sang (Z. Biolog., 39, 483-523, Bâle). L'addition de petites quantités de chlorure ferrique à la nourriture fait croître la proportion d'hémoglobine dans le sang. Mais, comme cette influence du fer inorganique est d'autant plus grande que la quantité de ce métal contenue dans les aliments est plus considérable, il n'est pas pos- sible d'admettre qu'il soit assimilé et contribue à la pro- duction de l'hémoglobine. En. de Freudenreich. Sur la galactase ou ferment non organisé du lait (Landw. Jahrb. /'. Schwdz.. 14, 2: Milch. Ztz., 29, 245-47). Il existe, d'après Rabcock et Russel, un ferment inor- ganisé dans le lait. L'auteur a entrepris quelques recher- ches dans le but de se rendre compte du bien fondé de cette assertion, et il a constaté effectivement la présence d'une telle enzyme dans ce liquide. Cette dernière paraît succomber lorsqu'on l'expose à une température de 85°. Il faut admettre que la galactase, en solubilisant la ca- "séine, prépare et facilite la tâche des bactéries produc- trices du goût et de la maturation. G. Lunge. Sur les scories granulées des hauts-four- neaux (Z. f. angew. Ch., 1900, 409-12, Zurich). Les scories granulées de hauts-fourneaux employées dans la fabrication du ciment possèdent des propriétés 596 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. hydrauliques que Ton réalise en plongeant ces produits à l'état incandescent dans de l'eau froide. En comparant ces scories avec celles que l'on obtient par un refroidisse- ment lent, l'auteur a trouvé, comme principale différence, que celles-ci renferment une beaucoup plus grande propor- tion de S1O2 libre que les premières. G. Lunge et J. Akunoff. Action du noir de platine et de PALLADIUM SUR UN MÉLANGE DE BENZÈNE EN VAPEUR ET d'hydrogène (Z. anorg. Ch., 24, 191-202, Zurich). En faisant réagir le benzène et l'hydrogène en présence du noir de platine, les auteurs ont constaté une contrac- tion du volume gazeux et la formation de l'hexahydroben- zène d'après l'équation : CcHc + 3H2 = CGHl2 Le même phénomène de contraction s'est produit en employant l'éponge de palladium. Il s'est additionné dans ce cas quatre atomes d'hydrogène seulement, et la réaction a donné naissance au tétrahydrobenzène : CcHe +2H 2 = C 6 Hio R. Thomas-Mamert et St. Weil. Action de l'acide cyanhy- drique sur l'éther cétipique (Bullet. Paris [3], 23, 430-37, Fribourg). Par l'action de HCN naissant sur l'éther cétipique en solution élhérée, on obtient comme produit principal le corps COOC2H5 — C— C(OH)(COOIO— C— CH2— COOC 2 H 5 Il II COOC2H5— CH2 — C — - CO - - C — COOC2H5 et comme produit accessoire (3 % environ), la combinaison C2H5 0CO-CH2-C(CN)(OH)-C(CN)(OH)-CH 2 -COOC2H5 COMITE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 13 septembre 1900. ■Jacques Hubev. « Zwischen Océan und Guamà. » — J. Huber. Explo- rations dans la vallée de l'Amazone. — Ed. Sarasin. Oscillations du lac des Quatre-Cantons. — Battelli. Nutrition des centres ner- veux. — Chodat et Hofman. Maturation des fromages. M. le Président remet à la Société delà part de M. le D r Huber. le volume II des « Memorias do Museo Paraense deHistoria Natural e Ethnographia », intitulé : «Zwischen Océan und Guamà ». M. Jacques Huber parle des Explorations dans la vallée de l'Amazone faites sous les auspices du Musée d'Histoire naturelle et d'Ethnographie de Para (Brésil"). Cet institut, fondé en 1894 par le gouverneur de l'Etat de Para. Lauro Sodré. et organisé par le D 1 E.-A. Gteldi. de Saint-Gall, directeur du Musée, se divise en quatre sections (zoologie, botanique, géologie et ethnographie) possédant chacune un chef scientifique. Il est soutenu par l'Etat de Para et placé sous la présidence du I) r José Paes. de Carvalho. Le Musée de Para, se trouve situé au milieu d'un jardin botanique et zoologique, destiné à montrer à l'état vivant les principaux types de la faune et de la flore du pays. Deux publications périodiques, le Bulletin et des Mémoi- res, sont destinées à recevoir les travaux du personnel scientifique. 398 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Le musée de Para a pour but de former un centre actif de l'exploration scientifique de la vaste région amazo- nienne. Les points suivants de la vallée de l'Amazone ont été visités et explorés : Ile de Marajô, Guyane brésilienne, Côte de Bragança, Rio Guamâ, Rio Capim. Cours inférieur du Rio Tapajôs, Région d'Obidos et de Monte Alegre, Haut Amazone, Rios Ucayali et Hallaga. C'est d'abord le bas Amazone et la grande Ile de Marajô, qui ontété l'objet des explorations. Au point de vue de la géographie botanique dont je me suis occupé spécialement, cette île présente un grand intérêt, puisqu'elle montre, en dehors des forma- tions littorales, deux zones bien distinctes, celle des savannes (partie orientale de l'ile) et celle des forêts (partie occidentale et une bande plus ou moins large le long de la côte S. et S.-E.). La première de ces zones est un pays d'élevage de bétail, la seconde une région d'ex- ploitation de l'arbre à caoutchouc Hevea brasiliensis, Miill. Arg. (Hevea Sieberi Warburg). La végétation du littoral atlantique, en général si peu variée le long des côtes tropicales, présente ici un antago- nisme remarquable entre l'influence fluviatile de l'Amazone et de ses dépôts vaseux énormes, et l'influence des cou- rants marins dont les sables envahissent cette végétation. En pénétrant dans une des nombreuses petites rivières qui ont leur embouchure sur la côte atlantique de Marajô et qui sont, jusqu'à leur source, sous l'influence des ma- rées, on a d'abord, des deux côtés, une lisière de végéta- tion arborescente ou arbustive composée principalement de Avicennias qui souvent sont complètement couvert d'un tissu de lianes de la famille des Bignoniacées'(Cydistu aequinochialis) ou de Bambusacées (Gnadua) et souvent des haies de Montrichardia arborescens. Plus loin cette lisière devient plus étroite et moins dense et finalement, les rivières aboutissent comme simples fossés dans la savanne ouverte. Les savannes de Marajô. appelées « campos » par les Brésiliens, constituent comme la plupart des Campos du bas Amazone un type bien différent des Campos du ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 599 centre du Brésil si magistralement étudiés par Warming. Ce sont des savannes inondées, campos alagados. Dans la sai- son des pluies les Campos de Majerô constituent un im- mense lac d'eau douce dans lequel émergent seulement des îles, souvent de forme allongée, les tésos. Pendant ce temps, ces solitudes sont peuplées d'une végétation essen- tiellement aquatique. Des Nymphœa, Cabomba, Utricularia divers Eichhornia, des Pistia. Neptunia, Jussiœa, Limnan- themum. etc., couvrent de grands espaces en flottant libre- ment ou se développant entre de grandes monocotylées amphibies. C'est vers la fin de la saison pluvieuse que par- leurs fleurs, la surface de l'eau est transformée en un véri- table jardin. Entre les fleurs ont voit les feuilles filiformes d'un petit. Heleocharis très fréquent qui forme avec ses tiges traçantes des réseaux flottants. Quand les eaux s'écoulent c'est lui qui forme le premier revêtement de la lerre, tandis que les autres plantes aquatiques périssent en ma- jorité, après avoir formé leurs semences. On voit alors apparaître des graminées annuelles, surtout une espèce de Paspalum, haute de quelques décimètres, qui finit par former un gazon continu, laissant peu de place pour quel- ques autres petites plantes annuelles. Ailleurs ce sont des Graminées vivaces des genres Pani- cum, Paspalum et Oriza qui constituent des prairies hau- tes d'un mètre. Ces herbes, capables de végéter aussi bien pendant la saison des pluies, se trouvent souvent aux bords des rivières et des flaques d'eau qui se conservent au mi- lieu des savannes. Au moyen de leurs otoions flottants elles peuvent s'avancer sur l'eau. Dans des parties humides même pendant la saison sèche, on trouve des prairies composées de Cyperacées. Dans les parties plus basses encore, différentes Monocotylées amphibies de très grande taille formant, de véritables forêts de 2 à 4 m. de hauteur : Montrichardia arborescens. Papyrus, Thalia geniculata, Typha domingensis, etc. Toutes ces plantes, à peu d'exceptions près, et selon la force de la sécheresse en été, sont atteintes par des incen- dies. Seulement les Montrichardia et les Gnadna ^Bambous) échappent régulièrement à l'action du feu. (300 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE A côté de grandes étendues de Campos complètement dépourvues d'arbres, on trouve, principalement dans la région du Rio Avary, des « Campos cobertos». c'est-à-dire des savannes parsemées de petits arbres tortueux (Cura- tella, Anacardium, Byrsonima. Genipa, div. Legumineusa). Fréquentes sont ici des îles de forêt plus ou moins arron- dies et. plus vers l'est ; les Tésos également couverts d'ar- bres. Comment se fait-il que ces parties sont boisées au milieu d'un pays de prairies ? Ce phénomène s'explique par une théorie qui me parait naturelle et que j'ai élaborée avec M. Buscadioni; les Campos seraient d'anciens bras de rivière très larges et peu profonds. Dans ces bras les îles de forêt et les Tesos étaient de véritables îles. Sur ces îles une végétation arborescente, pouvait s'établir, grâce aux courants qui amenaient des semences, tandis que. lorsque les bras se séparaient du courant et ne formaient plus que des bassins recevant l'eau de pluie, le transport des semences d'arbres était entravé et en même temps les conditions d'irrigation pendant la saison sèche rendues beaucoup moins favorables à une végétation arborescente. C'est alors que les herbes, d'une reproduction plus rapide et d'une dissémination plus facile, prenaient possession du nouveau terrain. M. Ed. Sarasin communique les derniers résultats de son étude des oscillations du lac des Quatre-Cantoas. Après avoir déterminé aux stations de Lucerne.de Fluelen et des Nases les lois du balancement longitudinal du lac, il a recherché en dernier lieu si la disposition particulièrement favorable du bras transversal du lac entre Kussnacht et Stansstad permettrait d'y constater des seiches transver- sales dont l'existence dans d'autres lacs n'a pas encore été nettement établie. S'étant procuré un second limnogra- phe transportable, identique à celui employé jusqu'ici il lésa placés, l'un à Kussnacht sous la garde de M.Truttmann, secrétaire communal, et l'autre à Stansstad enlreles mains de M. Jenny, mécanicien. Il lient à remercier ces Mes- sieurs pour l'intérêt et le soin qu'ils ont apportés à cette ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 601 étude. Les appareils fonctionnent simultanément depuis le I e ' juillet. Dès le 4 juillet le double tracé révèle des oscil- lations de 18 minutes de durée, opposées aux deux sta- tions et dénotant par ce fait une oscillation uninodale Kussnacht-Stansstad indépendante des autres mouvements du lac. Le 27 août ce mouvement a pris des proportions tout à fait inusitées et M. Sarasin montre les tracés obtenus aux deux stations avec notation très exacte de l'heure par MM. Truttmann et Jenny. Ces oscillations qui ont atteint près de 30 cm. d'amplitude à Kussnacht sont parmi les plus belles qui aient été observées sur les lacs suisses. L'al- ternance entre les deux stations est remarquablement nette. La hausse à Kussnacht est très exactement accom- pagnée d'une baisse à Stansstad et l'inverse. La durée exacte de l'oscillation est de 18,1 minutes. Le 24 août il s'est produit une série très nette aussi de binodales. durée 9,27 minutes, un peu plus longue que la moitié de l'uninodale. M. F. Battelli rend compte d'expériences faites par lui dans le laboratoire de physiologie de l'Université île Genève, relatives à l'influence que les diverses substances constituantes du sang ont sur la nutrition des centres ner- veux. Pour étudier cette influence M. Battelli examine la per- sistance des fonctions des centres nerveux (particulière- ment en examinant le réflexe nasal et les mouvements respiratoires) chez des cochons d'Inde soumis à la circula- tion artificielle faite avec des liquides de composition dif- férente. Une canule, réunie à un vase de Mariotte, était intro- duite dans l'aorte à son origine ; on fendait le cœur droit pour donner issue au liquide. M. Battelli en se basant sur un grand nombre d'expé- riences est arrivé aux résultats préliminaires suivants. Après la ligature de l'aorte à son origine, la durée du réflexe nasal est de 1' 10" en moyenne, celle des mouve- ments respiratoires de 2' 30" en moyenne. 43* 602 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE La circulation artificielle faite avec une solution de Cl Na à 8 7°°: privée de gaz. prolonge la durée du réflexe nasal (qui monte à 2' en moyenne), mais ne prolonge pas la fonction du centre respiratoire. Une solution de Cl Na à 8 %o, renfermant en solution de l'oxygène à saturation (pour une température de 4o°, à la pression atmosphérique ordinaire), donne des résultats variables. En moyenne le réflexe nasal dure 4', et la fonc- tion du centre respiratoire 4' 40". Une solution de Cl Na à 7 °/ 00 et de glucose à 1 °/ 00 ; ren- fermant de l'oxygène à saturation (pour une température de 45°), se comporte comme dans le cas précédent, c'est-à- dire comme si le glucose était absent. Avec une solution de Cl Na à 8%o et de Cl 2 Ca à 2 °%o, renfermant de l'oxygène à saturation, la durée du réflexe nasal et des mouvements respiratoires est de 6' 30" en moyenne. La respiration ne persiste pas après la perte du réflexe nasal. Avec une solution de Cl Na à 8 %o, de glucose à 1 °/oo et CI 2 Ca à I 00 /oo. renfermant de l'oxygène à satura- tion, la durée du réflexe nasal est de 6' 50" en moyenne. La fonction du centre respiratoire persiste pendant 9' en moyenne. il résulte de ces expériences que le chlorure de calcium exerce une action favorable sur la nutrition des centres nerveux. Le glucose agit d'une manière remarquable sur les fonctions des centres respiratoires, mais pour que- cette action puisse se manifester, la présence des sels de calcium est nécessaire. M. Chodat expose le résultat de recherches faites en collaboration avec M. N.-O. Hofman-Bang, sur les Bacté- ries lactiques du fromage. Ces recherches sont la suite d'autres qui ont déjà été publiées en résumé dans le Bul- letin de l'Herbier Boissier sur les Tyrothrix. Les auteurs ont isolé du fromage suisse un certain nombre des micro- bes lactiques dont ils ont étudié le pouvoir acidifiant qui varie d'espèce à espèce. Les bactéries lactiques ont été ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 603 considérées par M. de Freudenreich comme les agents principaux de la maturation du fromage. Selon lui ils au- raient la propriété de produire une solubilisation notable de la caséine. Pour étudier leur action sur la caséine, les auteurs les ont inoculés sur du caseum stérile, dépourvu de sucre de lait (pour empêcher la production d'acide lactique qui entra- verait le développement). Dans aucun cas, il n'a été possible de vérifier l'assertion de M. de Freudenreich. Tous ces microbes s e sont trouvés incapables de dissoudre la caséine. Les flacons témoins ont toujours montré en présence de l'eau une faible proportion d'azote soluble provenant de l'action hydrolisante de l'eau. Mais la quantité d'azote dis- sout dans les flacons inoculés avec des bactéries lactiques isolées du fromage de Gruyère n'a jamais été plus consi- dérable que dans les flacons témoins. Aucun fait ne parle donc en faveur de l'action diastatique ou de solubilisation de cette catégorie de ferments. Ils se contentent de se multiplier aux dépens de la petite quantité d'azote dissout dans l'eau qui baigne le caseum. Les expériences de M. de Freudenreich ayant été faites sur du lait ne sont pas concluantes. Celles dont il est ques- tion ici viennent nettement infirmer ses résultats. L'azote insoluble et soluble ont été déterminés par la méthode de Kjeldahl. Le travail complet sera publié autre part. Séance du 1 er novembre. Kehrmana et Engelke. Sur un représentant d'une nouvelle classe de composés aromatiques. — Prof. Nagaoka. Les tremblements de terre. — Chodat. Recherches relatives aux mycorkises et au para- sitisme intracellulaire. M. Keh-rmann rend compte de la découverte qu'il vient de faire en collaboration avec M. Engelke d'un représen- 604 SOCIETE DE PHYSIQUE tant d'une nouvelle classe de composés aromatiques dont voici la formule de constitution C — CHs S Cette substance présente le caractère général des corps quinoïdiques et des (3-quinones en particulier. Il a été obtenu à partir de l'amino-p-naphtol 1. 7. (F. I) en nitro- sant son dérivé acétylé (F. II et III). Ce dernier, sous l'influence du cblorure stanneux, se convertit en peri-naph- timidazole-2-hydroxylé (F. IV), qui, à son tour, traité par l'oxygène de l'air, perd deux atomes d'hydrogène en four- nissant le corps quinoïdique final. CO — CH S NH OH II CO — CHs I NH NO CX>" ni C — CH 3 W X iNH OH IV = L'auteur se propose de poursuivre l'étude de ce corps intéressant qui semble mériter attention surtout au point de vue de la théorie des chromogènes. M. H. Nagaoka, professeur à l'Université de Tokio (Japon), parle des tremblements de terre. Ils sont dès mouve- ments de la croûte terrestre d'apparence irrégulière et qui ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 605 occasionnent parfois de grands bouleversements. C'est ainsi qu'ils se présentent dans le voisinage du centre d'ébranlement. Observés à distance de ce centre, on remarque des oscillations régulières et lentes du sol d'un caractère assez constant. Elles ne peuvent toutefois être perçues exactement que par des instruments très sensi- bles. Au Japon où les tremblements de terre sont étudiés très attentivement, on emploie surtout le pendule horizon- tal de M. Amori. Au commencement d'un tremblement d'origine lointaine, on observe d'abord une série de très petites oscillations qui après peu de temps subissent une légère interruption, puis continuent jusqu'au moment où il se produit un fort mouvement horizontal. Ce dernier se compose d'oscillations à périodes constantes mais d'une durée beaucoup plus longue que dans le cas où le tremble- ment a son origine dans le voisinage. C'est la lenteur de l'oscillation du sol qui rend ces mouvements impercepti- bles. Ces secousses s'atténuent et disparaissent asympot- tiquement après quelques heures parfois. Des observations faites au Japon sur les tremblements, de terre d'Asie mineure, de Java, de l'Alaska et du Japon par M. Comoin lui ont permis de calculer les vitesses de l'onde. Elles ont été trouvées de 13 km. à la seconde à son début, de 8 km. au moment de l'interruption et de 3 km. seulement au moment du choc principal, pour des centres d'ébranlement voisins ou éloignés. Le fait que la durée du phénomène est proportionnelle à la distance entre l'origine et le point d'observation est remarquable. De ces résultats ne pourrait-on pas tirer quelques conclu- sions sur l'état de l'intérieur du globe ? Différentes hypo- thèses peuvent être faites pour cela, celles relatives à la théorie de l'élasticité m'ont paru les plus aptes à expliquer ces résultats. Le moyen par lequel l'onde sismique est transmise est hétérogène. Ce que l'on connaît de la croûte terrestre superficielle est insuffisant pour expliquer le genre de transmission. Actuellement on ne peut conclure que par extrapolation de ce que nous savons sur la couche terres- tre extérieur^. 606 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Nos connaissances sur l'élasticité des roches sont si fai- bles que pour chercher à combler cette lacune, j'ai entre- pris il y a deux ans des expériences pour déterminer les constantes élastiques de cent roches environ d'âge géolo- gique différent. Les résultats que j'ai obtenus sont en résumé les sui- vants : 1 . Les roches sont ordinairement presque complètement quasi-cristallines et cristallines. 2. En général les constantes élastiques des roches et leurs densités croissent avec leur âge géologique. 3. Les vitesses de transmission des ondes élastiques sont habituellement plus grandes à mesure qu'on s'enferme dans la terre. Vu l'état cristallin des roches, j'entends par vitesse de transmission, celle qui se propage dans la direction d'un petit cylindre selon l'axe de la plus grande élasticité. Dans le granit et le marbre, tous deux presque homogènes, la vitesse de l'onde longitudinale atteint presque 3 km. à la seconde, tandis que celle de la transversale est beaucoup plus faible. La vitesse dans les schistes anciens peut atteindre 7 km., c'est la plus forte que j'ai calculée. Pour un corps isotrope infini, les vitesses longitudinales et transversales sont I / l*L et 1 / _il-, X et <± V p X t étant les constantes de Lamé et p la densité. Il est encore douteux aujourd'hui que la vitesse de l'onde scismique soit donnée par les formules ci-dessus. On pourrait, sans grande erreur, prendre pour la l _ dans laquelle E représente le module d'élongation dans le sens du cylindre. Comme il ressort de mes expériences, E croit avec p. Pour les schistes p = 3 et E = 147 x lu 10 C. G. S., valeurs dépassant celles du laiton ou du cuivre. E On peut faire trois hypothèses sur la valeur de — : ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. (307 1° elle croit en se rapprochant du centre de la terre; 2° elle reste constante; 3° elle atteint un maximum pour diminuer ensuite avec la profondeur. Cette dernière hypo- thèse me parait la plus vraisemhlable. En d'autres termes il existerait dans la croûte terrestre une couche dans laquelle l'onde élastique se déplacerait avec la vitesse maximale. La comparaison des constantes élastiques et des densités des substances qui nous sont connues montre que cette couche ne serait pas bien profonde. L'élévation de température avec la profondeur dans la couche terres- tre nous montre que les roches perdent leur caractère presque cristallin pour devenir isotropes, tout en admet- tant qu'elles restent à l'état solide et non liquide. Le véritable tremblement de terre est toujours local; cela prouve que le centre d'ébranlement n'est pas très profond. Le commencement de l'ébranlement dans un tremblement éloigné est la perturbation qui a suivi le chemin le plus court et par conséquent la couche possé- dant la vitesse maximale de transmission. La vitesse de transmission du choc principal coïncide avec celle des ondes longitudinales dans les roches qui se trouvent près de la surface de la croûte terrestre, et cela si exactement que cette transmission du choc principal peut être admise comme très superficielle. Ceci paraît bien confirmé par le fait que c'est à la surface que l'onde rencontre le moins d'obstacles. A l'aide de ces hypothèses on peut bien expliquer la proportionalité entre la durée de l'ébranlement et la dis- tance de son origine. De plus l'interruption dans l'ébran- lement doit correspondre probablement au commencement de l'onde transversale dans la couche où la vitesse de transmission est maximale. Si l'on calcule le rapport de l'élongalion à la contraction latérale en admettant l'homo- généité de la couche, on trouve le rapport de 0,3 valeur qui est celle de l'acier et du laiton. Lorsqu'on se trouve pi'ès du centre d'ébranlement, on observe toujours que le choc apparaît mêlé à des ondes de courte durée, ce qui n'est jamais le cas lorsqu'on en est éloigné. Ceci s'explique 608 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE par le l'ait que ces ondes courtes sont rapidement amorties et que celles à grande durée se propagent seules à dis- tance. En examinant le diagramme des amplitudes des oscilla . lions du sol après le choc, on y découvre des nœuds et des ventres qui semblent très analogues a ceux qui ont été trouvés en optique, théoriquement par Schmidt et Wiener et expérimentalement par Perot et Macé de Lépinay. Des observations ultérieures permettront, il faut l'espé- rer, de jeter un jour complet sur ces recherches. M. Chodat rend compte d'une série de recherches entre- prises dans son laboratoires par ses élèves ou par lui- même, relatives aux mycorhises et au parasitisme intra- cellulaire. On a souvent expliqué la présence de microorganismes dans la cellule de certaines racines ou des renflement de ces racines comme une symbiose. M. Chodat a abordé la question au point de vue de la cytologie. Comment se comporte le noyau de la cellule envahie. S'il s'agit d'un commensal utile ou simplement peu dangereux, le noyau restera intact ou réagira peu. S'il s'agit au contraire d'un parasite, le noyau présentera une certaine excitabilité et réagira. M. Chodat a tout d'abord comparé la cellule du chou atta- quée par un myxomycète.le Plasmodiophora Brassicœ avec celle des renflements de l'aulne et de l'Hippophaî \ Ici c'est également un Plasmodiophora qui envahit la cellule. Le noyau est déformé, devient lobé et réagit dans les deux cas comme réagit le noyau d'une cellule attaquée par un parasite. A ce point de vue. il y a identité entre YAlnus et le Brassica. Mais tandis que dans le Brassica c'est le parasite qui devient maitre. dans l'Alnus et l'Hippoplne le 1 L'organisme qui est la cause des tubercules botryoïdes des racines de ces plantes a été par erreur, grâce à des confusions d'étiquettes, attribué aux schophytes par M. Cbodat. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 609 parasite finit par être digéré. Rien cependant dans les cellules qui entourent les cellules attaquées ne montre une action digestive. Il semblerait que l'on soit plutôt en pré- sence d'un phénomène d'autophagie. Avec l'âge, l'orga- nisme entouré de cellules vivantes se dissout par sa pro- pre activité digestive. Dans les mycorhises des Orchidées, le champignon produit également une hypertrophie du noyau cellulaire, mais tandis que la pelottemycélienne se dissout du dedans au dehors, le noyau se reconstitue, reprend une forme normale. A la fin, à côté du restant non digéré de la pelotle mycélienne, le noyau dans un plasma renouvelé continue à agir. Ici la dissolution du noyau fait défaut, la pelotte du parasite est dissoute et la cellule redevient normale. Cette mycophagie ne parait non plus résulter de l'activité de cellules voisines ni même de celle du noyau mais d'une espèce d'autophagie procédant des pai lies les plus ancien- nes aux parties les plus jeunes. Dans les Papilionacées, le noyau reste normal. Parasite et noyau vivent dans la même cellule sans se gêner mutuellement. Au point de vue nucléaire, la présence d'organismes étrangers dans les tissus des végétaux doit être considérée comme un parasitisme toutes les fois que le noyau se comporte comme dans la cellule du Brassica. L'hypertrophie du noyau peut être envisagée comme une lutte vis-à-vis du parasite. Dans le premier cas, le noyau succombe, dans les autres, il l'emporte. Le parasite finit par se dissoudre par autophagie. Dans le cas des Papilionacées, il semble que l'on soit en présence d'une symbiose. La réaction du noyau vis-à-vis du parasite n'est que faible et normale. Un résumé plus circonstancié est publié dans les Actes du Congrès international de botanique de Paris. (>I0 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Séance du 15 novembre. » R. Gautier. Installation d'une nouvelle station météorologique a l'Hospice du Grand Saint-Bernard. — Chodat. Recherches nou- velles sur la double fécondation et la loi d'hybridité. — R. Gau- tier. Sur la petite planète Eros. — AVartmann. Nouvelle lampe électrique. M. R. Gautier annonce qu'il a procédé, au commence- ment du mois d'octobre, à l'installation d'une nouvelle station météorologique à l'Hospice du Grand Saint- Bernard. Il y a bien des années que cette installation avait été pro- jetée par MM. Gautier et Kammermann, surtout aux fins de placer à cette altitude un plus grand nombre d'appa- reils enregistreurs. La construction d'un nouveau bâtiment, au N-E de l'ancien, a contribué à retarder cette création, tout en la rendant plus facile et plus nécessaire : plus facile, parce que le nouveau bâtiment se prête mieux à une installation météorologique; plus nécessaire parce que la façade S-0 de ce bâtiment influence défavorablement les thermomètres de l'ancienne station situés en face d'elle. L'édification d'un grand bâtiment à l'altitude du Grand Saint-Bernard n'avance pas rapidement parce qu'on ne peut y travailler que deux à trois mois par année. La con- struction nouvelle n'a donc pu être mise sous toit qu'en septembre 1899, et la galerie de communication avec l'ancien bâtiment n'a été placée que tout récemment, en septembre 1900. Or, en biver, cette galerie est absolu- ment nécessaire pour que l'on puisse passer de l'un de; bâtiments à l'autre, le nouveau n'étant d'ailleurs pas habité dans la mauvaise saison. Après une longue étude de la question avec M. le pré- vôt Bourgeois et M. le prieur Gard, M. Gautier a installé, d'accord avec ces Messieurs, la nouvelle station à une fenêtre de la façade NNE. à l'étage le plus élevé du nouveau bâtiment, en face de la pente rocheuse qui aboutit à la Chenalette. M. Gautier a fait construire à Genève une cage en bois à parois en lamelles, doublée intérieurement d'une toile métallique fine destinée à arrêter la neige. H s'est inspiré pour cela des conseils de M. J. Vallot et du s ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 611 modèle de cages adoplé par le savant directeur de l'Ob- servatoire du Mont-Blanc pour ses stations de Chamonix et du rocher des Bosses. Dans cette cage, installée du 4 au 6 novembre, sont maintenant placés des thermomètres et des hygromètres. Les thermomètres sont : un thermomètre normal de Jerak. celui-là même qui a fonctionné durant de longues années a l'Observatoire de Genève et a été remplacé en juillet 1895 lorsque son jumeau, à boule mouillée, a été hors d'usage; un thermomètre à maximum et à minimum et un thermomètre enregistreur de M. J. Richard, de gran- deur moyenne. Un double de ce dernier a été laissé à M. le Prieur en cas d'avarie de celui qui est en place. Les hygromètres sont : un hygromètre à cheveu sortant des ateliers de M. Usteri-Beinacher à Zurich (un double de cet appareil a été également confié à M. le Prieur, en cas d'accident) et un hygromètre enregistreur de M. J. Richard. Il y avait longtemps que les observations hygrométriques ne se faisaient plus au Grand Saint-Bernard. Un psychro- mètre ne fonctionnerait pas bien à cette altitude à cause des froids prolongés. Les hygromètres qui y ont été ins- tallés ont tous été éprouvés pendant plus d'une année à l'Observatoire de Genève. Les observations à la nouvelle station ont commencé le 6 octobre au matin. Elles se feront aux heures réglemen- taires du réseau météorologique suisse, soit à 7 h. du matin, 1 h. et 9 h. du soir en temps local, soit à 7 h. 72, 1 h. l /i et 9 h. V 2 en temps moyen de l'Europe centrale. Les observations continueront, pour l'année 1900-1901. à l'ancienne station, suivant l'ancien système d'observations trihoraires, mais avec adjonction d'une observation sup- plémentaire à 9 h. du soir, pour permettre une compa- raison directe des deux stations. Il est à prévoir qu'à partir de l'année 1902 les observations cesseront à l'ancienne station pour ne continuer qu'à la nouvelle. M. le Prieur et MM. les Chanoines de l'hospice du Grand Saint-Bernard se sont prêtés avec la plus grande obli- geance à ce surcroît de travail. M. Gautier communique quelques résultats du premier 612 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. mois d'observations hygrométriques. Elles sont relatées tout au long dans le Bulletin mensuel des observations météorologiques faites au Grand Saint-Bernard au mois d'octobre 1900 1 . M. Chodat rend compte de différentes recherches nou- velles sur la double fécondation et la loi d'hybridité*. M. R. Gautier communique quelques détails nouveaux sur la petite planète Eros. Les observations de cet astre ont été interrompues durant une année environ à cause de son éloignement. Elle a été retrouvée le 30 avril 1900 à Aréquipa et n'a pu. jusqu'en automne, être observée que dans de très puissants instruments. Le Congrès astropho- tographique de Paris s'est occupé, en juillet dernier, de préparer un programme pour les observations d'Eros en vue d'une nouvelle détermination de la parallaxe solaire. A Genève. M. Pidoux a commencé, le 16 octobre, une série d'observations d'Eros durant la période où cette pla- nète était à sa déclinaison maximum. Il a pu faire 25 ob- servations jusqu'à la mi-novembre grâce au temps excep- tionnellement beau que nous avons eu cet automne. Eros sera à sa plus petite distance de la terre, 0,315. moins du tiers de la distance moyenne de la terre au soleil, le 26 décembre prochain. M. le D r Aug. Wartmann rend compte d'une nouvelle lampe électrique, d'origine américaine, qu'il a eu l'occasion de voir fonctionner dans l'institut électrothérapique du D r Guyennot, à Aix-les-Bains, et dont les rayons calorifi- ques traversent les tissus du corps humain sans les affecter. C'est ainsi qu'en exposant à ces rayons une main tenant un thermomètre, le thermomètre monte rapidement a 160°. et au-dessus, sans que la main ressente une élé- vation de température bien déterminée. M. Wartmann cherchera à se procurer une de ces lampes pour la pré- senter à la Société. 1 Archives, 1900, t. X, p. 510. '-' V. article prochainement dans les Archives. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT I.R MOIS DE N OV EMBRE 1900 \.c l pr , très forte rosée le matin ; pluie à midi 10 m. et à 9 h. du soir. 2. averse à 4 h. du matin; couronne lunaire à 9 h. du soir. 3, forte bise de 1 h. à 4 h. du soir. rosée le soir. forte gelée blanche le matin; halo et couronne lunaire le soir, brouillard le matin jusqu'à 9 h. du soir; pluie a 4 h. du soir; forte rosée le soir. 7, pluie la nuit jusqu'à 10 li. du matin ; neige sur toutes les montagnes environ- nantes jusqu'à 1 100 m. ; halo et couronne lunaire et forte rosée le soir. 8, brouillard depuis 7 h. du soir. 9, brouillard le matin ; forte rosée le soir. 10, pluie dans la nuit jusqu'à 1 h. du soir. 11, légère gelée blanche le matin ; forte bise à 7 h. du soir. 12, très forte bise le matin jusqu'à 7 h. du soir. 14, faible gelée blanche le matin; brouillard le matin et le soir; pluie à 11 h. du matin et à 4 h. du soir. 15, légère gelée blanche le matin ; brouillard le matiu et le soir. 16, pluie à 7 h. et à 10 h. du matin, à 7 h. et à 9 h. du soir.' 17, pluie dans la nuit, à 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 18, pluie dans la nuit, à 4 h. et à 7 h. du soir; la neige sur les montagnes des- cend jusqu'à 700 m. 19, pluie dans la nuit. 20, forte bise depuis 10 h. du matin; broulliard depuis 9 h. du soir. 21, brouillard le matin jusqu'à 7 h. du soir. 22, neige sur le Jura et sur le Salève. 23, pluie de 7 h. 45 m. à 9 h. 45 m. du matin et à 4 h. du soir , quelques flocons h neige à 9 h. du matm ; brouillard à 10 h. du soir. 24, brouillard à 7 h. du matin et à 7 h. du soir. 25, pluie à 10 h. du matin. 26, pluie à 7 h. et à 10 h. du matin ; rosée le soir. 27, très forte gelée blanche le matin; forte rosée le soir. 28, très forte gelée blanche le matin ; brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 29, brouillard à 7 h. du matin et à 10 h. du soir; quelques gouttes de pluie à 7 h. du soir. 30, légère gelée blanche le matin; brouillard à 10 h. du matin et depuis 7 b. du soir. Akchives. t. X. — Décembre 1900. 44 614 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. Le \°' à 10 h, soir 731,74 6 à minuit 726, 75 8 à 10 h. soir 73i,8g 17 à H h. soir 717,70 22 à 9 11 soir 726,30 29 «à 10 li. matin 711,46 MINIMUM. m m 1" h i h. soir 731,78 H à 6 h. matin 720,70 17 à 4 h. matin 713,80 28 à 6 h. soir 708,20 30 à 1 h. matin 710,10 liésullats des observations pluviométriques faites dans te canton de Genève. Stations CÉI.I6NÏ lllisen. 1111 l.li. l'essou Hauteur d'eau eu mm. Stations lllisen. Mil. Ilauleui d'eau eu mm. 91.7 COLLBS J. Gottraux UUMBI.St !.. l'errot 79-2 i 78.5 SUISN\ | ATIHIXH j COÏI'RSIKIIRS P. Pelletier i.-l. Décor l'elleuriu 80-0 78.8 I 67.0 PUPLIS6K j JUSSY HEIHHNC.E ». Uuuanl ! M. Jlicheli C. Nvauld 72.5 m 83.1 Durée totale de l'insolation à Jussy : 45 h 20 in Limmmètre à 11 h. ; e :e cm o o »o oo an cm o osi e* © ao © ©aoaoco «d<»o JO o O aft p9?tTj ~ tô t^ r-^ •m sô r-» cd œ t-» *d -s* se o ara -j* ce ;d t-- c© 06 *d sra ca sn -^ se ara çSrâ " " o ^^ ^* 7^ fc-^ ce ce ce ce ce ce ce ce ce ce c~ *c* **"* ""^ *^ c^ c* - rececececececececec: o os ae CQ >■ o t=3 CD ™ o — c ■ H » » £: ce©-© -hcdo + co ara -^00000 oddoed ; ooooo-^ - L + OC «O t^ !>• î© 00 000000 ; ^5 o o o o .Si <*;eo : os-^cm ■tNJOOfflWK! ■^00000 • -H 00 00 r— SC ira : o os 3: aï cri oi ' OS os oôoo 06 "insolation T^ osoe^ooooor^ôoooco o lfi> osoo p o o p o «s .«* -^ r>. p o o Dur. en heures. Nei-^dMœo"o'68iOtc<»-*d«C)d8i6oO"«0000»000 nébulosité MllYBXXB t^ooooaooooooooceoi^o;eooooooooocer-.o!rtt>.ooo i»»qjnc«cxo<"05 | i>*>*0!Ooqq©C5qœoooir'. , onqoc dd^dd'^d^d^'ddd^d'HH^d^^dooo 00 -*«^h^< Chemin parcouru par le Tent. Kil. par heure. t- cm ce -h t-- -h -rit> i>mn^noow9 i irt«-q»sq»«qt>-!î»i>qqq cm" «s< c »co s 7} Z y Z o— o yXZZ > o >^ | fX»mbred'h | 9 "" . ce- ir-s.sracM 'cèoo-- • 00 00-^îO Ï-^O-^CM aooaaaaaaoacoososooooooooooooo OoSo5 5JoS33r)OX»Oa-«003ffiO:05XXX3ïO>0>35COiï3 0! , o ai y ■ cMi^»as^œ^^^c»araaraosçMM^as^i>-cooo©«j;^:^9q^oofMara ira ce sra cm os S ce ara © cm cm -.© ce as ->* o ^^i>c>î^!O^MOt> + 1 + 1 4- +! I+++ ooSôokc»SâsooooÔoc^c-.ooa5QOt^ocasooooooi^ooooooooooasa50o iN}(5^oosi^t>ci»9ioo«ooxi>;XM(»j|9;©qinqooo>CQoaç! ridwdddœoô^oîoîos^QÔiNÔosoi^'ot^xwoô^isôtowœ ' -+++++++++- f-+ +++1 I I ! I+++++ . oo^i^^x/oosiix^^M^^qqxqx^œ^QOiNiNqifîîOt; = rir>ir^OTdwMwwN^wdddco« | 58*'di!ffl^OX'^WœtOœ^rt»| xxooo5>iost>'w?it^^it>.cocïi^iocxqr>!n^'>Hqt > ;N'.oqio "d'»mo- < o o o -^ ■ ++++I I I i>.as^ce^ias^oceo^asoo^^o^po^^^çecMpocMço^a3 oô^asas^o^^^^îd"^^^^odoîdîô«?<î0^5ce-js<<*'-^ , cMcficece +44 4 /.g s» "s ^i>c3 0!(50î0ooo^j(!000doooooooffl«qo»o ~^;raoi>;pi^pcMcMasce-©^'x>o^i^poooçcMcepi^p^^p«*i~; € ^1 cm r-- oô as «ô t^ -h —i sra «f sra ira --* «j o t-^ ce ira ^î cm ^* -g; 00 ^« jo - ce ce -m m ^i cm cm ce ce fM cm 'M cm cm cm cm ■«* s^i cm cm cm cm cm c?i cm ç^i cm -^ -h -^t — O -— « 3C - S qi ce c? §s p S 5 ô> o S ce o t^ ^ S ào ^- o ce oc cm 00 1^ p ^ 00 cm cm -h - Ce 3-1 <3-> M CM "M fl CM CM - «S a- . sô & ++l++l 1+41 M M I \ x e :âc§o^oxxioli^x^^os^fox^xw^^Xi';qc^çfi^t> Ce CM cj>i -M ^ -M -î-i 71 • «^ ■>■ «^ '^ «^ f" *~- '^ "^ ^ , "" l ^ **" t ** Jours du mois. '««■*»»^» œ 23ÏÏS2:â22S:22£SS3§33Ï938Sî85ig o ce cm" , CM 1 o lai 61 fi MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1900 1» déc. + 5,93 + 6,02 + 5,95 4- 8,84 + 1038 + 10 03 4 8,37 -\- 6,72 t » + 478 + 4,23 + 3,71 4- 6,52 + 7,99 + 7,15 -f 593 4 5,16 1« » 4- 2,64 + 2,19 + 2,15 + 4,03 + 6,48 4- 5,68 4 4,23 + 3,39 vio.s + i,45 + 4,15 + 3,94 4- 6,46 + 8,28 4 7,62 4- 6,18 + 5,09 Fraction «le Maturation eu luillièuie». Moi*, 906 899 909 832 744 770 852 885 Insolalioii. Qieuiiu tëau de l'ueiui. Iiierm. l'eiuu. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Liuiui- .iiii,. ma\. ,ui Rhône uiojuiDe. eu heures, p. le venu déneige, mètre DOO n. k li . p. h. mm en l» déc. +3,62 4 11,93 4-H-34 0,84 16,1 3,59 30,8 137,22 !• » + 2,30 + 9,14 + 10,41 0,76 30,0 7,36 26,2 135,59 S« » 4- 0,93 4- 7,69 4 9,24 0,84 8,3 3,49 12,2 134,66 Mois + 2,25 4- 9,59 4-10.33 0,81 54,4 4,81 69,2 135 82 Dans ce mois l'air a été calme 48,9 fois sui ilXj. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SS\V. a été celui de 1,28 ■* 1,00 La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 28 c ,6 L. 1 1 son ii:te îsité est égale à 5,1 sur 100- 617 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD peinlaiii LE mois de NOVEMBRE 1900. lu nouveau thermomètre à minimum a été installé à L'ancienue station. Ce sont les indications qu'il a fournies qui figurent aux tableaux suivants. Le I er , neige k 7 h. du soir. 2, brouillard pendant toute la journée; neige à 7 h. du soir. 3, neige à 7 h. du matin; brouillard depuis 7 h. du soir. 4, brouillard le matin jusqu'à l h. du soir; forte bise k 10 h. du matin. Du 4 ou 5, chute rapide de la fraction de saturation. Le 4, à 7 h. du soir, saturation complète ; k 9 h du soir, l'hygromètre marquait 28 %, puis 13 °/ k minuit. Puis l'humidité a graduellement augmenté jusqu'à la saturation survenue le 5, à 10 h. du soir. Le 6, fort vent et brouillard pendant tout le jour. 7, fort vent pendant tout la jour ; biouil!ardk7 h. du matin et depuis 9 h. du soir; neige de 10 h. du matin kl h. du soir. 10, neige de 1 h à 4 h. du soir ; brouillard de, uis 7 h. du soir. 11, brouillard de 4 h à 7 h. du soir; neige depuis 9 h. du soir; forte bise depuis 9 h. du soir. 12, brouillard k 7 h. du matin. Les 13 et 14, fraction de saturation faible, avec minimum le 14 à 7 h. du matin : 34 %. Le 14, brouillard à 4 h. du soir. 16, fort vent pendant tout le jour ; brouillard à 7 h. du matin et depuis 1 h. du soir; neige. 17, fort vent le matiu jusqu'k 7 h. du soir ; brouillard pendant tout le jour; neige. 18, brouillard depuis 7 h. du soir. 19, fort vent depuis 4 h. du soir; neige k 4 h. du soir ; brouillard depuis 7 h. du soir. 20, fort vent pendant tout le jour; brouillard k 7 h. du matin et à 7 h. du soir; neige de 10 h. du matin à 7 h. du soir. 21, très fort vent pendant tout le jour; brouillard k 7 h. du matin, k I h. du soir et depuis 7 h. du soir ; neige k 10 h. du matin et k 4 h. du soir. 22, brouillard à 7 h. du matin et k 7 h. du soir ; neige à 4 h. du soir. 25, brouillard k 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 27, fraction de saturation : 28 °/ k 7 h. du matin ; fort vent depuis 1 h. du soir. 28, très fort vent pendant tout le jour; brouillard k 7 h. du matin et depuis 8 h. du soir ; neige de 10 h. du matin k 4 h. du soir. 29, fort vent pendant tout le jour; brouillard jusqu'à 10 h. du matin; neige depuis 1 h. du soir. 30, neige le matin jusqu'k 4 h. du soir; brouillard depuis 7 h. du soir. 618 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au baroyrapkt MAXIMUM MINIMUM. Le 1" à 10 h. soir 570,52 Le 3 à 4 h. soir 36245 11 à H h. son' 558,10 11 à 7 h. matin 556,30 13 à midi 561,20 17 à 1 h. soir 552 99 30 à 11 h. soir 550,60 30 à 1 h. soir 548,83 619 Nébulosité moyenne. joœ-omosic-sfo^oœoîofflootonwi^noocc © c:^c?oo^oooôooooc:o-^oO"-H-! ; ioc5oooo^'-H-H o e M «3 «3 s> Z * O00 ©VT CM ©ira© ■ ©.©00 > r-~sra ©" >©© ©00 CM ©_©_©. ©©© ©cm© © © © ce m S > O 5S se S ce I se 3 • .2 « oc^Mco»t>ocoi>fooooi^«ot>rt::i^oi>wt^ooi>ot> ©"jo'o «T— ^^©"r "cs'jo'os 30 «©OS©OSOS©00l>>W5Sft:3SOS©OSOSO5©3Sf"-Q0©l>'t>"OSO".'OS S • s s S "3 . cm-^ © i><)i^i(Mi>q»qxi'N orc©©5os^©Qq;q os5c© itj >*oo^}ioo ' ^o © ©■m: s 5©s > ïî , 5c?î«s«:o© cô s-î .^ ira ro ira ira © ^ © ^ -=£ i«oowoooD!(52? 92221SS!5S3S â^ioS^MW«X^***i?iœ^œ*Mœi>^qo5œoiQoop(q = oos^?Ô5râ«îc©©sÔQÔ©^c5c5oô^QÔc5©t^^©^绩gs30-M© £ ;o ^5 ira ira sra ira ira so 5(7 se se 50 5(5 «ra ira sn sra ira ira 50 ira ira sra ira ara ira ira >ra ira so — o — a as o "■ ui t. ©>©5ra©©©©©sra©©©©©©©©©~©©©©ira©©©©©f2 cO^Siracç^H^-oo^socciico©©^]! cso^r^o^sqsoso osra -m -*oq — ^^(M(M^jrâ^roi(50o©oô©050C^^i^oo^(^oôoô©t^o636'?i©o6 ~t>.Offl(0(0'û!OfflfflM8(5î'5îOî'îî(3J(5S(3!(5!010'(5K5if5!(3îSî(îiO'Cj**S ■50«*©©ïcco©jra™H«o^.ç2oo«*«d<(M5ra© £i^5oa5c»c^cra©s(5co©^H(Mi^©so©co(^^r~asoooo©r--.»cMco5(t-^ Jours du mois. -e. mm mm mm mm mm mm min mm 1- décade... 565,47 565,05 564,73 564,91 564,57 564,50 564,63 564,51 2 e » ••• 558,26 558,03 557,98 558,26 557,79 557,85 557,98 558,02 3 e » ... 556,52 556,16 556,10 556,21 555,88 556,00 556,17 556,24 Mois 560,08 559,75 559,60 559,79 559,41 559,45 559,59 559,59 Mois. 6,09 - 5,35 4,11 5,32 - 5,89 - 6,25 l ie décade. 2 e » 3° * - . Mois M in. nbserve. - 3°, 92 - 7,66 - 9,21 6,93 Max. observé. - 0°,29 - 3,74 - 3,69 Nébulosité. - 2,57 0,62 0,56 0,64 0,61 Eau de pluie ou de neige. mm 49,2 69,8 73,8 Hauteur de u neige touille Cil 47,0 79,0 83,0 192,8 209,0 Dans ce mois, l'air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,33 à 1,00 La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W. son intensité est égale à 70,0 sur 100. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME DIXIÈME (4 me PÉRIODE) 1900.— N os 7 à 12. Pages Sur les peroxydes supérieurs d'hydrogène, par A. Bach 5 Recherches sur la thermo-électricité de quelques alliages, par Emile Steinmanri (note addition- nelle) 25 Les variations périodiques des glaciers, 5 me rap- port, 1 899, rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers, par E. Richter, président 26 Combien y a-t-il de fourmis dans une fourmil- lière ? (Formica rufa), par Emile Yung. ... 46 Sur un crâne de crétin du Valais, par Eugène Pitard 57 Sur les relations entre la couleur et la consti- tution des isomères de la rosinduline, par F. Kehrmann 97 Recherches faites en vue de déterminer l'in- fluence de la position de divers chromogènes dans la molécule sur la nuance et les pro- priétés des matières colorantes, par Frédéric lieverdin et Pierre Crépieux 112 Force électromotrice et constantes optiques du Archives, t. X. — Décembre 1900. 45 022 TABLE DES MATIÈRES. Pages chrome, par F. -Jules Micheli 1 22 Sur l'hygromètre à détente et son application à la mesure de y ( = —-], par H. Cozza 1 32 Sur les propriétés physiques du cobalt et du nickel d'après de récents travaux, par Edm. van Aubel 144 Les progrès de la géologie en Suisse pendant l'année 1899, par H. Schardt et Ch. Sarasin (l re partie) 149 Idem (suite et fin) 235 L'éclipsé totale de soleil du 28 mai 1900, par R. Gautier, A. Riggenbaeh et A. Wolfer (avec la planche I) 193 Idem, par R. Gautier et A. Wolfer (suite et fin). 329 Sur la chloruration de la m-acettoluide , par Frédéric Reverdin et Pierre Crépieux 210 Étude géo-botanique : l'immigration post-gla- ciaire et la distribution actuelle de la flore alpine dans quelques régions des Alpes par le D r Paul Jaccard 213 Idem (suite et fin) 370 Sur la floculation des milieux troubles, par W. Spring 305 Sur une nouvelle méthode proposée par M. Ger- schun de détermination de la densité de la terre, par Alfonso Sella 322 Résumé météorologique de l'année 1899 pour Genève et le Grand Saint-Bernard, par R. Gautier 345 Idem (suite) , 467 Idem (suite et fin) • . . 539 TABLE DES MATIÈRES. 623 Pages Nitration du m-chlorotoluène, par Frédéric Rê- ver din et Pierre Crépieux 364 Lecture sur les variations périodiques des gla- ciers, par F.-A. Forel , . . , 401 Matériaux pour servir à l'histoire naturelle de l'île de Célébes, par Paul et Fritz Sarasin, (extrait par H. Simroth) 418 Note sur la brookite du Bristenstock, prèsd'Ams- teg (canton d'Uri) par F. Pearce et A. For- naro 435 Quatre-vingt-troisième session de la Société hel- vétique des Sciences naturelles, réunie àThu- sis, les 2, 3 et 4 septembre 1 900 ......... 439 Physique et Chimie. — Ed. Schser. Les saponines. — Ed. Hagenbach-Bischoff. La rotation électromagnétique et l'induction unipolaire. — A. Kleiner. Nouvel ampèremètre. Rotation continue et action inductrice dans un champ ma- gnétique homogène. Preuve de la polarisation diélectrique. — Aug. Hagenbach. Conductibilité électrolytique des gaz et des vapeurs. — C. Hess. Rupture des fils télégraphiques et téléphoniques par la foudre. — F. Fichter. Acide P lacto- nique. — Schumacher-Kopp. Cas de chimie judiciaire. — Ed. Sarasin. Seiches Kiïssnacht-Stansstad. — Sch;er. Les actions révélatrices du cuivre 441 Oéologie et Minéralogie. — F.-A. Forel. Les variations des glaciers. — F. et P. Sarasin. Histoire géologique de l'Archi pel Malais. — Forel. Photographies du glacier du Rhône. — A. Heim. Gisements de fer etde manganèse d'Avers et Oberhalbstein (Grisons). Calcite et Aragonite de Rothen- brunnen. — F.-A. Forel. Structure rubannée des glaciers. — M. Lugeon. Grain du glacier. Gorge interglaciaire de L'Aarà Meiringen. Recherches géologiques dans le massif des Wildstrubel. — C. Viola. Des symétries nouvelles des cristaux. — F.-A. Pearce et Fornaro. Brookite du Bris- tenstock près d'Amsteg (canton d'Uri) 455 Zoologie. — F. Zschokke. Faune des cours d'eau de monta- gne. — Keller. Origine des moutons des Grisous. — D r É. Fischer. Etude sur un eus d'hérédité. Action de la 624 TABLli DES MATIÈRES. Ppges température sur la couleur des papillons. — G-. Thomann. Symbiose de fourmis et de chenilles de Lycsena. — D r V. Fatio. Deux petits vertébrés nouveaux pour la Suisse, Pois- sons du Schweizersbild. —Prof. A. Lan--. Communication sur certains escargots. — Prof. H. Blanc. Développement de l'épiphyse et de la paraphyse de la Salamaiulra atra. Prof. Yung. Altérations anatomiques dues ;t l'inanition. Prof. Studer. Rapport sur les travaux de la Société Ecologique suisse en 1899, 55 / Médecine et Anthropologie.— J. Kollmann. Sur des empreintes de doigts dans les poteries lacustres de Corce- lettes et la persistance des races. Développement du pla- centa chez les Macaques. —Eugène Pitard. Sur des crânes macrocéphales. Diamètres, indices et courbes d'une série de 51 crânes de criminels. — Jaquet. Nouvelles recher- ches sur l'action physiologique du climat d'altitude 575 Botanique.— P. Magnu's. Sur les Puccinies des Prime- vères alpines du groupe Auriculastrum. — Prof. Wes- termaier. Structure anatomo -physiologique d'une Urticacée tropicale. — P. Jaccard. Distribution de la flore alpine «lans le bassin desJDranses. — M. Rikli. Végétation de la Corse. — M. AmsTaïfc-Flore interglaciaire de Pianico. — C. Schrôter. Culture des quinquinas à Java. — J. Huber. Démonstration d'une série de photographies d'arbres et de paysages de l'Amazone. — Chuard. Action des composés cupriques sur les phénomènes de maturation. — R. Cho- dat. Les méthodes de cultures pures des algues vertes. — Excursion botanique dans la vallée d'Avers 58^ Sur l'étude des orages lointains par l'électrora- diophone, par Thomas Tommasina 51 4 Note sur la région cuprifère de l'extrémité nord- est de la péninsule de Kewenaw (Lac super.), par L. Duparc •> ' s BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE F. Fichter, J. FMzenauer et E. Uellenberg. Sur le 1-phényle-4-méthyle- pyrazolon 64 H. Pauly et H. Lieck. Sur l'oxyde de mésityle 65 TABLE DES MATIÈRES. 625 Page- 0. Kym. Dérivés a-phénylbenzthiazoliques amidés 66 0. Kym. Action du chlordinitrobenzène sur le benzoate de potassium et sur l'acétamide 67 Hjalmar Wikander. Sur quelques nouveaux dérivés de l'o-p-ana-triméthylquinoline 67 St. von Kostanecki et /. Tambor. Reconstitution de la flavone au moyen de ses produits de dédouble- ment 68 Fr. Fichier el Em. Schiess. Sur quelques colorants de la série formazylique \ 76 C. Ris. Combinaisons sulfurées dérivées du p-ami- dophénol et de l'oxyazobenzène 177 ./. Tambor. Sur quelques indogénides de la série du pyrazol 1 78 B. ton Harpe et St. von Kostanecki. Sur la 3-3' dioxyllavone 1 78 St. ron Kostanecki et Th. Schmidt. Sur la 2. 3'. 4' trioxyflavone 179 /. Blumstein et St. ron Kostanecki. Sur la 2.3' dioxyllavone \ 80 St. von Kostanecki. Sur les oximes de quelques fla- vones 1 8 1 Hjalmar Wikander. Sur quelques nouveaux dérivés de l'o-p-anatrimétliylquinoléine 284 E. Bamberger. Contribution a l'étude des sels de diazonium 284 E. Bamberger et .4. Hill. Oxydation directe des iodaryles 284 E. Bamberger et G. Djierjian. Sur l'aldéhyde pyr- rolique ' 284 C. Schall. Sur la densité de vapeur du soufre 285 E. Bamberger et F. Bradg. Action des alcalis sur les arylbydroxylamines 285 E. Bamberger. Action de la formaldéhyde sur les [5-arylbydroxylamines 285 E. Bamberger et Fréd. Tschimer. Action du diazo- méthane sur les (3-arylhydroxyIamines 286 /•;. Bamberger. Oxydation par l'air des solutions aqueuses d'arylliydroxylamines 286 626 TABLE DES MATIÈRES. l'agi s /. Wedel. Action de l'hydrate d'hydrazine sur quel- ques lactones 382 Hermann Pauly et Cari Bœhm. Action des aminés sur la dibromotriacetonamine 382 Hans Rupe. Sur l'acide cinéolique 383 E. Bamberger. Rectification 383 Fr. Fichter et Camille Dreyfus. Action de la soude caustique bouillante sur les acides bibasiques (3 hydroxylés 383 Cari Friedheimet C. Castendyck.Sur les silicomolyb- dovanadates 384 E. Bamberger. Sur l'oxydation de la benzaldoxime. 384 S. Rabote et B. Galli-Valerio. Ichthioforme 384 Jules Amann. Nouvel uréomètre pour les dosages cliniques de l'urée 38t R. Nietzki et W. Pétri. Sur la constitution de l'a- cide isopurpurique 485 Hermann Rey. Etude sur le nombre d'isomères dans la série dunaphtalène 486 Eug. Bamberger. Action de la soude caustique aqueuse sur le nitrosobenzène 487 Eug. Bamberger. Relations entre l'azoxy elle diazo- benzène 487 E. Bamberger. Notice sur le réactif de Caro 487 /. Czajkoivski, St. von Kostanecki et J.Tambor. Syn- thèse de la 4 .3.4' trioxyflavone (apigénine) 488 .1/. BlocheX St- von Kostanecki. Sur la (3 méthylchro- mone 488 E. Bamberger et Jens Millier. Action du peroxyde d'azote sur le mercure méthyle 489 E. Bamberger et Armand Stegelmann. Action des nitrosoaryles sur les arylhydrazines alkylées asymétriques 489 Ed. d. Freudenreieh et Orla Jensen. Importance des ferments lactiques pour la formation des produits de décomposition de l'albumine dans les froma- ges d'Emmenthal et remarques sur le procès- TABLE DES MATIÈRES. 627 Pages sus de maturation 490 Rpsitzki. Sur la désinfection des vêtements à l'aide du formol 490 Karl Friedhem et Ernst Briihl. Etudes critiques sur l'emploi du peroxyde d'hydrogène en analyse quantitative 490 V. lterz et H. Strasser. Sur les phénylènediamines naphtylées 490 Haas Kreiss et Otto Wolf. Sur la rapidité de saponi- fication de quelques graisses 49 1 O.-A. Osterle. Sur Paloœmodine et la frangulœmo- dine 491 G. Lunge. A propos de la préparation de l'anhydride sulfurique 49 1 Richard Lorenz. Sur l'électrolyse des sels fondus.. . . 594 Georg. W.A. Kahlbaum. Notice sur le point de fusion du lithium 594 V. Merz et H. Strasser. Action de la tétraméthyldia- minohenzophénone sur l'a-dinaphtylbenzidine. . . . 594 V. Merz et H. Strasser. Sur la préparation de l'éthei monométhylique de la résorcine 595 Emile ibderhalden. Relation du fer avec la formation du sang 595 Ed. de Freudenreich. Sur la galactase ou ferment non organisé du lait 595 G. Lunge. Sur les scories granulées des hauts-four- neaux 595 G. Lange et./. Akunoff. Action du noir de platine et de palladium sur un mélange de henzène en vapeur et d'hydrogène 596 H. Thomas-Mamer et St. Weil. Action de l'acide cyanhydrique sur l'éther cétipique 596 BOTANIQUE G. Murbeck. Sur la formation végétative de l'em- bryon des Alchimilles et sur l'explication qu'elle paraît fournir de la constance des formes chez les espèces de ce genre 181 628 TABLE DES MATIÈRES. Pages A. -S. Nathorst. La parthénogenèse chez les pha- nérogames 1 83 Compte rendu des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. Séance du 21 mars 1900. — D 1 ' Pelet. Appareil à acéty- lène. — C. Biihrer et H. Dufour. Observations actino- métriques e.n 1899. — P. Jaccard. Études géo-botaniques sur la flore alpine et son immigration post-glaciaire 69 Séance du 4 avril. — J. Amann. Détermination des indices de réfraction au moyen du microscope. — F. -A. Forel. La Lotte dans le Léman 71 Séance du 18 avril. — C. Dussent. Influence des fertilisants sur le rendement et la flore des prairies. — G. Martinet. Nouvelle méthode pour l'analyse botanique des prairies. — Galli-Valério et S. Narbel. Observations sur quelques for- mes de gale des animaux. — H. Blanc. Mélanges zoologi- ques 73 Séance du 2 mai. — F. -A. Forel. Mélanges ichthyologiqu.es. — H. Fses. Myriapodes du pays. — P. Dutoit. Réactions dans les solvants organiques. — Eug. Delessert. Ossements burgondes et objets lacustres de Cully 76 Séance du 16 mai. — Biihrer. Les causes des températures anormales. — P. Dutoit. Les tensions superficielles des mélanges. — Biihrer. Les tremblements de terre dans le canton de Vaud en 1899 492 Séance du 6 juin. — Renevier. Coupe glaciaire de Bel- Air. Molaire de Mammouth . Incrustations calcaires . — Guébhard. Les prétendues photographies d'effluves humains. — Forel. Aérolithes holosidères. — Guillemin. Nouveaux modèles de bondes hydrauliques. — Delessert. Surfaces glaciaires 493 Séance du 16 juin. — G. Martinet et E. Chuard. Etudes agricoles dans le Jura. — F. -A. Forel. La survivance de la silice. — De Perrot. Observations d'étoiles variables a longue période. — Renevier. Empreintes d'organismes problématiques. — Brunner. Etude sur les persultates et l'eau régale. — Rittener. Géologie du Chasseron 496 Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Séance du 7 juin 1900. — Ilaltenhoff. Loupes binoculaires et stéréoscopiques du D'' Ém. Berger. — A. Bach. Sur les TABLE DES MATIÈRES. 629 Paçes peroxydes supérieurs d'hydrogène. — Prévost et Battelli. Effets physiologiques des courants alternatifs à périodes variables. — Kehrmann et Flùrschein. Relation entre la. longueur d'onde de la lumière fluorescente d'un coloranl et le pouvoir réfringent moléculaire des dissolvants. — Ed. Claparède et M" e Markova. Nouveau procédé pour étudier la perception des formes par le toucher. — Pidoux. Eclipse de soleil du 28 mai 80 Séance du 5 juillet. — Prévost et Battelli, Expériences phy- siologiques avec courants alternatifs à périodes variables. — R. Gautier. Observations de l'éclipsé totale de soleil du 25 mai, à Ménerville. — R. Chodat et Grintzesco. Cultures pures d'algues Protococcacées. — R. Chodat et M" e Crétier. Noyau des algues vertes inférieures 385 Séance dit 2 août. — Curie. Substances radioactives. — C. de Candolle. Monstruosité nouvelle chez les feuilles du noyer. — A. Brun. La neige du Caucase observée dans les Alpes 388 Séance du 13 septembre. — Jacques Huber. « Zwischen Océan und Guamà. » — J. Huber. Explorations dans la vallée de l'Amazone. — Ed. Sarasin. Seiches du lac des Quatre-Cantons. — Battelli. Nutrition des centres nerveux. — Chodat et Hoffmann. Maturation des fromages 597 Séance du 1 er novembre. — Kehrmann et Engelke. Sur un représentant d'une nouvelle classe de composés aromati- ques. — Prof. Nagaoka. Les tremblements de terre. — Chodat. Recherches relatives aux mycorrhyses et au para- sitisme intracellulaire 603 Séance du 15 novembre. — R. Gautier. Installation d'une nouvelle station météorologique à l'Hospice du Grand Saint-Bernard. — Chodat. Recherches nouvelles sur la double fécondation et la loi d'hybridité. — R. Gautier. Sur la petite planète Eros. — Wartmann. Nouvelle lampe élec- trique ! 610 Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève. Séance du 10 mai 1900. — A. Bach. Tétroxyde d'hydro- gène. — I. Goldberg. Purification de l'acétylène. — C. Grsebe et 0. Pliiss. Acides 3-oxy et 3-nitrophtaliqiies. . . 287 Séance du 14 juin. — A. Pictet et G. -H. Kramers. Impu- retés de la papavérine du commerce. — F. Ullmann et A. Marie. Dérivés de l'aminoacridinium. — C. Grsebe et 630 TABLE DES MATIÈRF.S. Pages R. Aders. Acide euxanthiuique. — F. Kehrmann et B. Fliïrscheim. Etudes sur la fluorescence 290 Séance du 5 juillet. — P. Crépieux et F. R,everdin. Influence de la position des substituants sur la résistance à la lumière des colorants azoïques nitrés et chlorés. Chloru- ration de la m-acettoluide. Dérivés nitrés du m-chloroto- luène. — A. Pictet et A. Rotschy. Nicotine inactive. — F. Kehrmann, G. Steiner et É. Misslin. Constitution des isorosindulines 8 et 9. — C. Grsebe. Ethérification des acides benzoylphtaliques chlorés. — C. Grfebe et Perntz. Acide acénaphtoylbenzoïque. — P. Haas. Acétyl- et ben- zoylacénaphtènes 292 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. Observations météorologiques pendant le mois de juin 1900 89 Orservations météorologiques pendant le mois de juillet 1900 185 Observations météorologiques pendant le mois d'août 1900 297 Observations météorologiques pendant le mois de septembre 1900 393 Observations météorologiques pendant le mois d'octobre 1900 505 Observations météorologiques pendant le mois de novembre 1 900 613 TABLE DES AUTEURS POUR LES ARCHIVES du SCIENCE S PHYSIQUES ct NATURELLES SUPPLÉMENT A LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ANNÉE 1900, Tomes IX et X (Quatrième période) A Abderhalden, E. Le lait à propos de la nutrition. IX, 392. — As- similation du fer, X, 594. — Relations du fer avec la forma- tion du sang. X, 595. Aders, B. Voir Graebe. Akunoff, J. Voir Lunge. Amann, ./. La biologie des mous- ses, IX, 194. — Rapport entre le poids spécifique de certaines solutions et la teneur en soli- des dissous, IX, 481. — Déter- mination des indices de réfrac- tion au moyen du microscope, X, 71. — Nouvel uréomèlre pour le dosage clinique de l'u- rée, X. 38L Auisler.Vlove interglaciale dePia- nico,X>587. Amstein. Logarithme int. IX, 480. Anselm, F. et F. Zuckmayer. Ouelques dérivés de l'acide naphtalique, IX, 89. Athanasescu. B. Voir Pictet. Aubel, Edm, van. Propriétés phy- siques du cobalt et du nickel, X, 144. Aiibert, S. La flore de la vallée de Jou\, IX, 195. B Bach, A. Les peroxydes supé- rieurs d'hydrogène, X, 5, 82. — Tétroxyde d'hydrogène, X, 287. Baltzer. Actions érosives du gla- cier de Grindelwald, IX, 69. — Notice nécrologique sur C. Moescb. X. 150. - Tecto- nique du Glârnisch, X, 154. — Fossiles du gneiss de Gutta- nen, X, 174. — Drumlins et Aosars, près de Constance, X, 277. Bamberger, E. Sur les soi-disant nitro-azoparaffineSj IX, 285. — L'oxydation des bases aro- matiques, IX, 391. — Action des alcalis sur les sels diazoï- ques dont le noyau renferme un groupe méthyle substitué en position ortho ; contribution à l'étude des indazols, IX. 577. — Action des diazoïques sur les oximes, IX. 578. — Une nouvelle classe de diazoïques, IX. 578. — Anhydrisation des colorants azoïques dérivés du /ff-oaphtol, IX. 579. — Sels de diazonium, X. 284. — Action 632 TABLE DES AUTEURS. de la formaldéhyde sur les ji- arylhydroxylamineSj X, 285. — Oxydation par l'air des so- lutions aqueuses d'arylhydro- xylamines, X, 2*6. — Oxydation de la benzaldoxime, X, 384. — Action de la soude caustique aqueuse sur le nitrobenzène, X. 487. — Relations entre l'a- zoxy et le diazobenzène, X, 487. — Le réactif de Caro, X, 487. Bamberger, E. et F. Brady. Ac- tion des alcalis sur les arylhy- droxy lamines, X, 285. Bamberger. E.. H. Bmdorf et B. Szolaysel. Action de l'acide chlorliydrique et de l'acide brom- bydrique sur les dérivés nitro- sés aromatiques, IX, 286. Bamberger, E. et G. Djierdjian. L'aldéhyde pyrrolique, X, 284. Bamberger. E. et Anton v. Gold- berger. Oxydation particulière des bases aminées cycliques, IX, 286. Bamberger. E. et A. Hill. Oxy- dation directe des iodaryles. X. 284. Bamberger. E. et Jens Millier. Action du peroxyde d'azote sur lemercure-méthyïe, X, 489 Baumberger et Moulin. Néoco- mien des environs de Valangin, IX. 8(1. Baumhauer. H. Le Rutile du Bin- nenthal, IX, 65. — Exposé des 32 systèmes cristallins possi- bles, IX, 187. Berger, Em. Loupes binoculaires et stéréoscopiques, X, 80. Bernard, C. Voir Chodat. Bernthsen, A. Traité élémentaire de chimie organique, IX. V0. Bieler, Théodore. Extension de l'ancien glacier du Rhône, IX. 193. Bistrzycki, A. Oxydation de l'hy drazobenzène en solution al- coolique alcaline par l'oxygène de l'air, IX, 582. Bistrzycki A. et H. Simonis. Con- densation du nitrile de l'alcool benzylique avec les phénols. IX, 285. Bistrzycki A. et D. W. Yssel de Srhepper. Sur la p oxyphényl- [ihtalide et sa transformation en dérivés de l'anthracène. IX. 286. Blanc. H. Mélanges zoologiques, X, 75. — Développement de l'épiphyse et de la paraphyse chez la salamandra atra. X, 571 . Bamberger. E.etA. Stiegelmann. Bloch,C. Voir Werner. Action des ni trosoary les sur les Bloch, M. et St. v. Kostanecki. arylhvdrazinesalkylées asymé-j La /3-méthyle-3-oxyphéno-;'- triques, X. 489 Bamberger E. et F. Tschirner. L'oxyde de diméthylaniline, IX, 478. — L'ortho-aminodi- méthvlaniline, IX, 577. — Ac- pyrone {p méthyle-3-oxy-chro- mone). IX, 581. — La /3-mé- thylchromone X. 488. Blâmer, E. Voir Guehm. Blumstein, J. etStvon Kostanecki. tion du diazométhane sur les! Sur la 2. .1'. dioxytlavone. X, /3-arylhvdroxylamines, X, 286. 180. Battelïi. Fred. Durée de la survie Bodmer Beder. Roches diabasi- du cœur chez le chien, IX., ques des environs de Goire, 294. _ Nouveau procédé pour IX. 66. — Roches du _Rhati- restaurer les fonctions du cœur con oriental, X, 159, 172. — chez le chien, IX, 489. — Xu- Voir Tarnuzzer. trition des centres normaux, X, 601. -- Voir Prévost. Baumberger. Le Valangien et l'Hauterivien dans le Jura suisse. X,266. — Voir Schardt. Boehm, C. Voir Paul y. Bonney. G. Un gisement de pierre ollaire du val d'Aniviers, IX. 66. — Fossiles provenant du gneiss deGultauen. X, 174. pour l'année 1900. 633 Brady, F. Voir Bamberger. Braunlich, F. Voir Werner. Briquet, John. Un nouveau cas de déhissance pysidaire du ca- lice chez les Labiées, IX, 488. Briïhl, Ernest. Voir Friedheim. Bruhnes, Jean. Marmites de la Maigrange, X, 236. Brun, A. Réaction de l'acétylène, IX. 96. — Péridotite et Gabbro du Matterhorn, X. 171. — La neige du Caucase observée dans les Alpes, X, 390. Brunner, IL, Chuit et Kraemer. Action de l'eau régale sur les combinaisons organiques, X, 504. Brunner, H . Duntze. Reiss et v. Rucker . Etude sur les persul- fates, X, 501 . Brunner, H. et Irancillon. Etu- de sur les persulfates, X, 502. Brunner, H. et Oertel. Détermina- tion quantitative des alcaloïdes, X, 503. Buch, L. de. Notice nécrologique sur—, X, 149. Bûcher, K. Voir Werner . Bugnion, E. L'articulation de l'épaule, IX, 192. — Scorpions d'Amérique et d'Algérie, IX, 195. — Présentation de Pro- tées, IX, 482. Biihrer, C. Le tremblement de terre du 22 février 1898, à Neuchàtel, IX, 74. — Les cau- ses des températures anorma- les, X, 492. — Tremblements de terre dans le canton de Vauden 1899, X, 492. Biihrer, C. et H. Dufour. Obser- vations actinométriques, en 1899, X, 69. Busdorf, H. Voir Bamberger. Cailler. Exemple de transforma- tion d'une intégrale multiple. Inversion d'une intégrale, IX, 293. Cajar. H. Sur les acides o-aldé- hydophénoxyliques, IX. 284. Candolle, C. de. Rapport sur le concours du Prix de Candolle, IX, 489. —Monstruosité nouvelle chez les feuilles du noyer, X. 389. Castendyck. C. Voir Friedheim. Choix et Le Roger. Grottes et goutfres du désert de Plate et du Jura, IX, 69. Chodat, R. Etudesur lesfennents, IX, 365. Les lois de la division cellulaire chez les algues d'eau douce. IX, 491. — Obtention des cultures pures d'algues vertes, X, 582. — Les mycor- rhyses et le parasitisme inter- cellulaire, X, 608. — Double fécondation et hybridité, X. 612. Chodat et C.Bernard. L'Embryo- génie de Lalhraea Squamacia, IX, 92. —Coloration des feuil- les de buis. IX, 488. — Struc- ture des stomates du Buxtis setnpervirens, IX, 495. Chodat, R. et d'Hier . Noyaux des algues vertes inférieures, X,387. Chodat, R. et Grintzesco. Cultures pures d'Algues Protococcacées, X. 386. Chodat, R. et Hofrnan-Bang, N. O. Maturation des fromages, X. 602. Chuard, E. Etudes agricoles dans le Jura, X, 496. — Action des composés cupriques sur les plié nomènes de maturation, X, 591. Chuard, E. et F. Porchet. Inllii ence des remèdes cupriques sur la maturation, IX, 479. Chuit. Voir Brunner. Claparède, Ed. Vitesse du mou- vement, lors des illusions de poids, IX, 583. Claparède. Ed. et M a r Lova. Nou- veau procédé pour étudier la perception des formes par le toucher. >\ 82. Conrad, H.-E. Voir Werner-. 634 TABLE DES AUTEURS. Corboz, F. La flore d'Aclens. IX, 4*2. Cozza.R. L'hygromètre à détente, X,132. Cramer, Gustave, y Lactoues des acides dérivant du phénol, IX, 285. Crèpieux, P. Voir Reverdin. Crèpieux, P. et F. Reverdin. Dérivés chlorés de Ta-naphty- lamine, IX, 198. — Influence de la position des substituants sur la résistance à la lumière des colorants azoïques ni très et chlorés. Chloruration de la m- acettoluide. Dérivés nitrés du m-chlorotoluène, X, 292. Crélier. Voir Chodat. Curie. Substances radioactives, X, 388. Czajkowski, J., St. von Kosta- necki et J. Tambor. Synthèse de la 1-3-4' trioxyllavone. X, 488. Ozepinski, V. Changement d'é- nergie des combinaisons halo- génées de quelques métaux lourds lorsqu'ils sont fondus, IX, 475. Degrange, E. Voir Duparc. Delebecque, A. Monographie des lacs français. IX. 72. Delessert. Eug. Ossements bur- gondes et objets lacustres de Cully, X, 78. — Surfaces gla- ciaires, X. 494. Djierdjian, G. Voir Bamberger. Douxami. Monographie du Ter- tiaire du Dauphiné, de la Sa- voie et de la Suisse occidentale, IX, 81. — Parallélisme entre le Miocène du bassin du Rhô- ne, du plateau suisse et du bas- sin de Vienne. IX, 83. Dreyfus, C. Voir Fichier. Dufour, H. Voir Biihrer. Duntze. Voir Brunner. Duparc, L. Voyage géologique aux grands lacs des Etats-Unis, IX. 92. — Schistes cristallins des Alpes, IX, 487. — La chi- mie du Vanadium, IX, 493. — Région cuprifère de l'extrémité N.-°E.de la péninsule de Kewe- naw, X, 518. Duparc, L., E. Degrange et A. Monnier. Traité de chimie analytique qualitative. IX, 92. Duparc, L. et Mrazec. Mono- graphie du massif du Mont- Blanc, IX, 60. Duparc. L. et Pearce. Roches éruptives de Menerville en Al- gérie, IX, 293. — Composition des zones d'accroissement con- centriques de certains plagio- clases, X, 170. Du Pasquier, Léon. Biographie de —, IX, 52. Dutoit, Constant. Nouvel appa- reil à acétylène, IX, 482. Dutoit, Paul. La complexité mo- léculaire des liquides, IX, 479. — Réaction dans les solvants organiques, X, 78. — Tensions superficielles des mélanges, X, 492. Dutoit, P. et L. Friderich. La tension superficielle des liqui- des, IX, 105. Dutoit, P. et Mortzun. Une for- mule de tensions de vapeur, IX, 293. Dusserre, C. Influence des ferti- lisants sur le rendement et la flore des prairies, X, 73. E Elsner et D. Fritz. La pratique, du chimiste pour l'essai des aliments, des comestibles et des ustensiles alimentaires, IX. 284. Enzenauer, J. Voir Fichter. F Fer es, H. Myriapodes du pays, X. 78. Fatio. Victor. Les Vertébrés de la Suisse, IX, 288. — Verte- pour l'année 1900, 635 bres de poissons recueillis au Schweizersbild, X, 566. — Pe- tits Verlebres de provenance Suisse X, 567. Feist Frank et W. Molz. Syn- thèse de quelques dérivés du furfurane, IX. 474. Fellenberg. E. de. Fossiles prove- nant du gneiss de Guttanen. X, 174. Fichter; Fr. Acide /8- lactonique, X. 452. Fichter, F. et C. Dreyfus. Action de la soude caustique bouillante sur les acides bibasiques B-hy- droxylés, X, 383. Fichter, F., J. Enzenauer et E. Uellenberg. La. l-phényl-4- méthyl-pyrazolone, X, 64. Fichter, F." et E. Kntz. L'huile éthérée des bourgeons de peu- plier, IX, 90. Fichter, F. et A. Krafft. L'acide vinylacètique, IX, 577. Fichter F. et Em. Schiess. Quel- ques colorants de la série for- mazylique. X, 176. Fischer, F. Transmission des ca- ractères nouvellement acquis, X, 562. — Effets de la tempé- rature sur les couleurs des pa- pillons, X, 563. Flùrscheim, B. Voir Kehrmann. Forel, F.- A. Les sables des grè- ves, IX, 68. — Classification des moraines, IX, 480. — La main des potiers de Corcelettes, IX, 481. — Unio batavus dans le Léman, IX, 485. — La Lotte dans le Léman, X, 71. — Mélanges ichthyologiques, X, 76. — Lacs souterrains de l'Orbe, X, 238. — Circulation des eaux dans le glacier du Rhône, X. 242. — Variations périodiques des glaciers, X, 243, 401, 455. — Photogra- phies du glacier du Rhône, X, 459. — Structure rubannée des glaciers. X. 461. — Aérolithes holosidères, X.494. — La sur- vivance de la silice, X, 500. Fornaro, A. Voir Pearce. Fournier et Magnin. Etudes spé- iéolo Melzer Archives, t. X. Décembre 1900. 46 638 TABLE DES AUTEURS. pour la picrotoxine, IX, 476. — Réaction de Bishop pour l'huile de sésame, IX, 476. Kreis, Sans et Otto Wolf. Rapi- dité de saponification de quel- ques graisses, X, 491. Kunz-Krause, H. LeFabiana im- bricala et sa composition chi- mique, IX. 392. Kym, Dérivés a-phénylbenz thiazoliques, X. 66. — Action du chlorodinitrobenzène sur le benzoate de potassium et sur l'acétamide, X, 67. Lang, A. Escargots, X, 570. Long, Fr. Notice nécrologique sur —, IX, 50; X, 149. Lendner, A. Quelques levures du vignoble genevois. IX. 372, 488. — Causes qui détermi- nent la coloration des fausses- baies du Juniperus communis, IX, 494. Le Royer. Voir Choix. Letsch, E. Charbons tertiaires de la Suisse orientale, X, 270. Lieck, H. Voir Pauly. Lorenz. Th. Limite des faciès helvétique et austro-alpin, X, 155. — Géologie du Flàscher berg et du Falkniss, X. 252. Lorenz, R. Electrolyse des sels fondus, X, 595. Loriol, P. de. Mollusques et Bra- chiopodes de l'Oxford ien infé- rieur, X, 258. Louguinine, W. Etude des cha- leurs latentes de vaporisation de quelques nitriles et autres subs- tances de la chimie organi- que, IX, 5. Ludwig. La carte au 1 : 100,000, IX, 59. I^ugeon, Maurice. Phénomène de plissement des montagnes. IX, 483. — Grain du glacier, X, 462. — Gorge interglaciaire de l'Aar à Meiringen, X, 462. — Recherches géologiques dans le massif des Wildstrubel, X, 463. Lunge. G. Détermination de l'a- cide sulfurique en présence du fer, IX, 478. — Procédé de Dallwick pour la préparation du gaz à l'eau, IX, 478. — Puri- fication de l'acétylène, IX, 581. Préparation de l'anhydride sul- furique, X, 491. — Les scories granulées des hauts fourneaux, X. 595. Lunge G. et /. Akunoff. Action du noir de platine et de palla- dium sur un mélange de ben- zène en vapeur et d'hvdrogène, X, 596. Lunge G. et U. Wegeli. Fabrica- tion du chlore par le procédé de Wilde et Reycbler, IX, 474. Lunge, G. et E. Weintraub. Ac- tion de l'acide sulfurique et de l'acide azotique sur le peroxyde d'azote, IX, 477. — La nitro- cellulose, IX, 477. M Magnin. Voir Fournier. Magnus, P. Les Puccinies des primevères alpines du groupe Auriculastrum, X, 582. Morch. Le cheval helvéto-iraulois, IX, 85. Marcou, Jules. Notice nécrologi- que sur — , IX, 51. Marie, A. Voir Ullmann. Markova. Voir Claparède. Martinet. G. Nouvelle méthode pour l'analyse botanique des prairies, X, 75. — Etudesagri- coles dans le Jura, X, 496. Megerle, W. Voir Werner. Meisler. Le terrain glaciaire et post-glaciaire de Schaffhouse, IX, 84. — Ossements de Rhi- nocéros dans les Tufs calcaires de Flurlingen, IX, 85. — La brèche ossifère du Schweizers- bild, IX. 85. Mer canton, F. Dimensions du grain du glacier dans une sec pour l'année 1900. 639 tion de la mer de glace au Mou- tan vert, IX, 73. Merz V. et H. Strasser. Les phé- nylène-diamiues naphtylées, X, 490. — Action de la tétraméthyl- diaminobenzophénone sur \'a- dinaphtylbenzidine. X, 594. — Ether monométhylique de la résorcine, X, 595. Micheli, Jules. Influence de cou- ches superficielles sur le phé- nomène de Kerr, IX, 238, 287, 313. — Force électromotrice et constantes optiques du chrome, X. 122. Micheli, Marc. Voyage d'explo- ration botanique de M. Lan- glassé au Mexique et en Co- lombie. IX, 492. Misslin. E. Voir Kehrmann. Moesch, Casimir. Notice nécro- logique sur —, IX, 51 ;X, 150. Molz, W. Voir Feist. Monnier, A. Voir Duparc. Montessus de Ballore, F. de. Le Mexique sismique. IX, 251. Montmollin, A. de. Notice nécro- logique sur — , IX, 50. Morton, W. Voyage à Ceylan et à Bornéo, IX, 482. Mortzun. Voir Dutoit. Moulin. Voir Baumberger. Miazec. Voir Duparc. Miïhlberg, Max. La chaîne du Lâgern, IX, 6't. — Déplace- ment des bancs de gravier dans les cours d'eau, IX. (57, — Les faciès du Dogger. IX. 78. Muller, H. Voir Werner. Millier. Jens. V oir Bamberger. Murbeck, G. Formation végéta- tive de l'embryon des Alchi- milles, X, 181. W Naef. E. Voir Ullmann. Nalband, M. Voir Ullmann. Narbel, S. Voir G-alli Vallerio. Nathorst,A.-S. La parthénogenèse chez les phanérogames, X, 1N3. Nietzki, II. et W. Pétri. Constitu- tion de l'acide isopurpurique,X, 485. Nuesch, J. 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