D’ici 2025, le montant des factures d’électricité risque d’exploser, à cause de la fin du bouclier tarifaire. C’est pourquoi des travaux de rénovation énergétique sont à envisager, en particulier dans les passoires thermiques. Mais par quoi commencer ? Quels matériaux choisir ? Voici quelques pistes.
Après un été aux températures record, la fraîcheur fait son retour. D’ici quelques jours, les bikinis remisés au placard laisseront place aux vestes, gilets et autres écharpes. Les températures se feront plus fraîches, et pourront amener avec elles des courants d’air des plus désagréables. Le mercure baissant, le froid s’invitera également dans les foyers, en particulier les moins isolés. En hiver, dans les 5,2 millions de logements français, désignés comme étant des passoires thermiques, la déperdition de chaleur est importante. À l’inverse, en été, la température y est souvent étouffante.
Afin d’endiguer ces phénomènes, et réaliser des économies d’énergie, des travaux de rénovation énergétique sont envisageables. Plusieurs entreprises spécialisées dans ce type d’ouvrages, à l’instar de Airko.fr, aident les particuliers en quête d’une meilleure performance énergétique pour leur foyer. En plus de gagner en confort, procéder à des aménagements de ce type permet de réaliser des économies notoires sur les factures d’énergie.
Rénovation énergétique contre fin du bouclier tarifaire
L’intérêt d’une meilleure isolation renforcé dans les logements chauffés à l’aide de convecteurs électriques. En effet, depuis le 1er août, les tarifs de l’électricité ont augmenté de 10%. Cette hausse se serait élevée à 74,5%, conformément aux recommandations de la Commission de régulation de l’énergie, sans les tarifs réglementés de vente. Et le répit ne sera que de courte durée.
Avant de prendre la tête du ministère de l’Éducation nationale, le 13 juillet dernier, Gabriel Attal, alors ministre délégué aux Comptes publics a déclaré le 13 juillet dernier au micro de RTL : « Dès lors qu’on doit faire des économies, il faut notamment sortir des dispositifs spécifiques qu’on a mis en place pendant la crise de l’inflation. Ça veut dire qu’on va devoir sortir progressivement du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie ». Puis il a ajouté : « d’ici à la fin de l’année 2024, notamment sur le bouclier tarifaire sur l’électricité, on va en sortir progressivement ».
Avec cette déclaration, Gabriel Attal revient sur une précédente annonce du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Ce dernier assurait que le bouclier tarifaire sur l’électricité serait maintenu en 2025. L’idée n’est donc plus à l’ordre du jour.
Les matériaux biosourcés, champions de la rénovation énergétique
L’amélioration de la performance énergétique des bâtiments permet à la fois de faire des économies sur les factures et d’éviter la surconsommation d’énergie. Dans le cadre d’une rénovation énergétique, certaines actions sont à mener en priorité. « Pour améliorer la performance d’un bâtiment, il faut en premier lieu isoler les combles, les murs et changer les fenêtres », indique Nurra Barry, fondatrice de Carbon Saver, start-up spécialisée dans l’éco-conception de bâtiments.
Le choix des matériaux est également important. Pour l’isolation, Nurra Barry préconise d’opter pour « des matériaux biosourcés, comme la laine de bois ». Ce matériau possède plusieurs avantages. En plus d’être un bon isolant thermique, la laine de bois, qu’Engie considère être « le meilleur isolant contre la chaleur », permet une bonne isolation phonique et favorise la régulation de l’humidité dans les logements. Nurra Barry ajoute que « les matériaux biosourcés ont une meilleure inertie et améliorent particulièrement le confort d’été ».
De plus, la fabrication d’isolants biosourcés émet moins de gaz à effet de serre que celle des isolants traditionnels. Toutefois, comme d’autres isolants biosourcés – tels que la laine de coton, le liège ou la paille – la laine de bois est 10 à 15% plus chère que les matériaux plus répandus comme le polyuréthane ou la ouate de cellulose.
Les fenêtres, aussi importantes dans la rénovation énergétique
Les fenêtres jouent également un rôle important dans la performance thermique d’un logement. « Le double vitrage est incontournable. On peut même aller jusqu’au triple vitrage pour additionnellement agir sur l’isolation phonique », explique Nurra Barry. La menuiserie n’est pas non plus à choisir au hasard. Encore une fois, le bois se distingue par ses atouts et le confort qu’il procure. Toutefois, « il faut noter qu’il peut coûter beaucoup plus cher, surtout en cas de demandes particulières », nuance l’experte de l’éco-conception.
Selon cette dernière, « l’aluminium offre aussi de bonnes performances, et se distingue par sa stabilité. Celui-ci est intéressant pour les bâtiments qui ont tendance à bouger », développe Nurra Barry. Puis elle ajoute que « le PVC reste la solution la plus abordable financièrement ».
Volets roulants et « porter un pull »
Les stores et volets contribuent aussi à l’amélioration de la performance énergétique des logements. « L’été, il peut y avoir un différentiel de température allant jusqu’à 10 degrés entre une pièce aux volets fermés et une exposée en plein soleil », affirme Nurra Barry. Pour favoriser l’isolation thermique, le volet roulant se distingue par son efficacité. Selon le Syndicat National de la Fermeture, de la Protection Solaire et des professions Associées (SNFPSA), en hiver « l’apport du volet roulant peut aller jusqu’à 55 % pour une fenêtre peu isolante et jusqu’à 31 % pour une fenêtre isolante ».
Dans son rapport d’étude daté de mai 2010, le SNFPSA ajoute qu’en été, « le volet roulant réduit la transmission de la chaleur par la fenêtre, améliorant de 70 % la capacité de la fenêtre à stopper l’entrée de la chaleur du soleil et réduisant la température intérieure de plus de 5°C, quel que soit le type de vitrage ou la zone géographique ». Ainsi, « le volet roulant limite l’usage de la climatisation ».
L’ensemble de ces travaux peuvent être réalisés aussi bien dans des maisons individuelles que dans des habitats collectifs. Cependant, dans les immeubles d’habitation, il est davantage pertinent de réaliser les travaux à tous les étages. Le ravalement de façade peut être l’occasion de procéder à des rénovation, telles que l’isolation par l’extérieur. Celle-ci est même obligatoire lorsque le ravalement concerne plus de 50% de la façade. Et avant de réaliser ces travaux, Nurra Barry rappelle que la première étape de l’isolation se fait à l’échelle individuelle. Non sans malice, elle assure qu’en hiver « la meilleure façon de s’isoler du froid reste de porter un pull ».