L'AUTEL ET LES CHAPITEAUX ROMANS
DU CLOCHER
DE SAINT-PIERRE DE RESSUÉJOULS
(AVEYRON)
La petite église de Saint-Pierre de Bessuéjouls, située dans l'étroite vallée encaissée de l'Astruges, affluent du Lot, se trouvait à proximité de l'une des quatre grandes routes de pèlerinages vers Compostelle, que décrit le Guide des pèlerins de Saint-Jacques, rédigé vers 1139. Cette route, qui partait du Puy, gagnait les plateaux déserts et monotones de la Margeride, franchissait la Truyère, puis atteignait, à plus de 1,400 mètres d'alti¬ tude les monts d'Aubrac.
Fatigués par leur longue route à travers les hautes soli¬ tudes qui, pendant plusieurs mois, sont couvertes de neige, les routiers de Saint-Jacques trouvaient un refuge à l'Hospice d'Aubrac. La nuit, ils entendaient dans la tourmente du vent la cloche d'Aubrac qui les guidait vers l'auberge. La cloche, renouvelée en 1772, porte une inscription qui évoque l'angoisse du pèlerin perdu dans la rafale : «Errantes revoca ! «Appelle les voyageurs éga¬ rés ! Les pèlerins descendaient ensuite l'autre versant de la montagne vers Espalion et passaient par Estaing et Entraygues, en suivant une corniche surplombant le cours du Lot.
Bessuéjouls est sur ce chemin, à quatre kilomètres d'Espalion. D'Entraygues, à la jonction de la Truyère et