6 MISCELLANEA AVENIONENSIA

bulle du 15 février 13304, qui sanctionna le pardon accordé aux Romains, contient des renseignements dus à leurs propres ambassadeurs. D'après ces derniers, Jean Colonna, fils de Soiarra, et Marsile de Padoue induisirent le clergé de la ville éternelle à désigner un certain nombre d'ecclésiastiques {certos clericos Urbis) qui pourvoiraient à son bon gouvernement et qui, de fait, consentirent à élire pape Pietro da Corbara {quos quidem clericos praefati Joannes et Marsilius procurarunt electioni dicti Pétri de Corbario in antipapam et apostaticum consentire).

Une autre bulle, demeurée inédite2, fournit des détails autrement précis, quoique fort brefs. Elle spécifie que le clergé romain constitua, par voie d'élection, un collège de treize3 électeurs qui donnèrent, à leur tour, leurs suffrages au Frère Mineur Pietro da Corbara. L'un d'eux, le prêtre Paul, est en conséquence dépouillé de ses bénéfices qui échoient à un certain Jean4. Il y a donc lieu de modifier quelque peu les récits de l'élection laissés par les chroniqueurs contemporains. L'antipape a été élu suivant un mode d'élection bien connu en droit canonique et fréquemment employé au moyen âge : c'est le scrutin par compromis. Il s'ensuit que la cérémonie du 12 mai 1328 revêt un tout autre caractère : elle n'apparaît plus que comme la ratification solennelle par le peuple et l'empereur du choix du clergé romain et comme l'intronisation de l'élu.