CENCIUS CAMERARIUS ET LA FORMATION DU « LIBER CENSUUM » 67

tie du récit (LC, n° 135-139) correspond précisément au récit des Annales romaines 69 qui commence ainsi : Incipit registrimi Pascalis pape IL Cen- cius a-t-il juxtaposé les deux textes des Annales et de la vie écrite par Boson? ou bien s'est-il reporté directement au registre ? C'est cette seconde hypothèse qui est la plus vraisemblable puisqu'Albinus a lui aussi consulté ce document, pour y emprunter non seulement les trois lettres évoquées plus haut, mais aussi un récit du couronnement d'Henri V70, indépendant de la vie de Boson et différent de celui de Cencius. Le même registre a donné naissance à plusieurs récits voisins mais indépendants : la vie de Pascal II écrite par Boson, le texte des Annales, celui des Digesta et le récit de Cencius, le plus développé de tous.

Ce texte, qui se trouve immédiatement après la table des cens, occupait en 1192 le huitième quaternion à lui tout seul. Il convient d'examiner séparément les deux listes, de longueur et de date différentes.

L. Duchesne s'est prononcé seulement sur le premier de ces textes dans lequel il voit le plus ancien provincial romain que nous connaissions71. Il propose de dater ce texte du pontificat de Callixte II, même si certaines notes ont été ajoutées au temps d'Innocent II. Immédiatement après les noms des sept évêchés suburbicaires de Rome (LC, n° 18), la liste énumère les évêchés de Campanie, Calabre, Italie centrale, des trois îles — Sicile, Sardaigne et Corse — et d'Afrique, Dalmatie, France, Allemagne, Espagne. Évêchés et métropoles sont mis sur le même plan, Aquilée et Milan n'y sont pas nommés72.

La seconde liste est formée de deux enumerations que l'on distingue assez facilement : la première regroupe des monastères par ordre géographique; les paragraphes commencent tous de la même façon : In Italia. . . Calabria. . . Item in Longobardia, en dehors de l'Italie, elle comprend une liste assez précise de provinces françaises et allemandes. V. Pfaff 73 date