68 THÉRÈSE MONTECCHI PALAZZI

cette première partie du texte autour des années 1138. À l'intérieur de ce premier catalogue, on a intercalé une autre enumeration regroupant les monastères par diocèse. Elle se distingue bien de la première, car les paragraphes commencent par le nom de l'évêché : In episcopatu Urbinen- si. . . Tudertino. . . Florentino, etc. Pfaff remarque une troisième étape dans la formation du texte, correspondant au moment ou l'on a ajouté une trentaine de notes portant la mention d'un cens, ce qui permet de dater ces adjonctions entre 1153 et 1168, car dans plusieurs cas le montant du cens a été modifié après cette date. Il faut ajouter une dernière étape, puisqu'une fois recopiée dans le Liber censuum, cette liste a été encore complétée avec les noms de sept établissements qualifiés d' « exempt » ou de « libre »74.

L'intérêt de ce document est qu'il nous donne une idée des difficultés que l'on a eues au XIIe siècle pour faire un tableau cohérent et fonctionnel de la situation juridique et financière de ces établissements par rapport à la papauté, d'autant que cette situation ne cessait d'évoluer. D'autre part si ces défauts ont suggéré à Cencius un mode d'organisation plus élaboré pour sa table des cens, cette liste a aussi été jugée suffisamment utile pour être introduite dans le Liber censuum sans faire double emploi avec la table des cens. En effet un grand nombre d'établissements anciens, rattachés depuis longtemps au Saint-Siège, ne payaient pas de cens. La liste compte peu de mentions de cens : une bonne partie des établissements nommés en payaient un qui n'est pas mentionné, mais le travail de documentation de V. Pfaff sur tous les cens connus à la fin du XIIe siècle75 montre bien qu'une autre partie — à peu près la moitié — n'en payait pas du tout. Ils ne pouvaient donc pas figurer dans la table des cens, d'où la nécessité de conserver une liste de ces établissements indépendamment de celle des établissements censiers.

c) Une chronique de papes

Le Liber censuum comprend dans les cahiers douze et treize deux chroniques pontificales : la première (LC, n° 62) a été rédigée par Cencius, ou sous son influence, pour le recueil de 1192 et nous l'examinerons plus tard, la seconde (LC, n° 63) est précédée d'une courte présentation de son auteur, le prêtre Α., au prieur I., mais ces deux initiales ne nous permettent pas d'identifier ces deux clercs. Elle se présente comme une