Robequain Charles. Les richesses de la France d'outre-mer. Structure économique et problèmes humains. 219 pages.
Document également essentiel à nos recherches sur les richesses et les populations dans les territoires d'outre-mer que cet ouvrage de Charles Robequain sur « Les richesses de la France d'outre-mer ». Retenons-en deux données. En premier lieu, l'inégalité de la répartition démographique. « Si l'on s'attaque aux hommes, écrit R., on entend déplorer tantôt leur rareté, tantôt leur surabondance. La faible densité de la population est bien souvent un obstacle aux tâches coloniales; d'abord à l'équipement même du pays, à son ouverture par la construction de ports, de routes, de voies ferrées, ensuite à l'exploitation de ses possibilités. C'est le cas dans la plus grande partie de notre Afrique noire et de Madagascar, en Océanie, en Guyane. Ailleurs, c'est la prolifération trop rapide des hommes qui est une cause de perpétuels soucis pour les gouvernements, condamnés à un épuisant travail de Sisyphe. Il leur faut lutter de vitesse avec le croît de la population, hâté par les transformations coloniales, les nouvelles excitations de l'économie, la victoire des vaccins et des sérums. Ce gonflement irrépressible des masses humaines est particulièrement inquiétant en Afrique du Nord et dans les plaines annamites ». En deuxième lieu, l'importance de la recherche scientifique pour la bonne solution des problèmes économiques et sociaux. « On peut être à bon droit stupéfait, écrit R., des lacunes qui persistent dans notre connaissance des lieux et des hommes; bondir à la découverte qu'une bonne carte topographique, cette conquête définitive, base de toute enquête sérieuse, manque encore à la plus grande partie de notre Afrique noire, de Madagascar, de nos terres océaniennes, de la Guyane, de nos Antilles même. La tâche admirable de nos Services géographiques coloniaux, quand on a pu les créer et qu'ils n'ont pas été brutalement supprimés, a été constamment gênée ou interrompue par l'irrégularité des crédits budgétaires. Les efforts de nos Services géologiques et météorologiques doivent être mieux reconnus, et plus vigoureusement appuyés. Il faut applaudir avec enthousiasme à des créations récentes, comme l'Office de la Recherche scientifique coloniale, nos Instituts français d'Afrique noire (l'I.FA.N. de Dakar en est le doyen et le plus connu), de Madagascar, de l'Océanie française. » L С
Richard-Molard J. Afrique occidentale française. Paris, Berger-Levrau.lt, 1949, in-8°, 240 p.
Chef de la section de géographie de l'Institut Français d'Afrique noire, R. M. a su, en un précieux petit livre, faire, sur le plan de l'expérience géographique, la synthèse des nombreux travaux des biologistes des géologues, des économistes, des sociologues, concernant l'A.O.F. et les problèmes infiniment complexes qu'elle pose. Problèmes complexes qui résultent, en premier lieu, de l'immensité du territoire : avec ses 4. 701- 500 km2, l'A.O.F. couvre une superficie presque égale à celle de la moitié de l'Europe; la France y tiendrait huit fois et demi; à elle seule, l'A.O.F. occupe près du sixième du continent africain. Sur cette immensité vivent seulement 16 millions' d'habitants, moins que les populations de la Relgique et des Pays-Ras réunis. Mais les populations d'A.O.F. diffèrent, d'autre part, les unes des autres, par de multiples facteurs naturels et humains et de multiples combinaisons de race, de religion, de langue. Quel champ difficile pour l'exploration démographique, mais aussi quel champ nécessaire. Les travaux de l'Institut