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GÉRARD MAUGER
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LA LECTURE EN BAISSE
QUATRE HYPOTHÈSES
Une évolution contrastée
La comparaison des résultats des enquêtes Loisirs effectuées par l'INSEE en 1967 et en 1987-19881, comme de ceux des enquêtes sur les pratiques culturelles des Français effectuées par le Ministère de la Culture en 1973, 1981 et 19882, met en évidence deux résultats prévisibles et une conclusion surprenante.
La pratique de la lecture s'est banalisée : un peu moins d'un tiers des Français déclarent qu'ils ne lisent jamais alors qu'ils étaient 40 % à la fin des années 1960 ; la moitié des ménages ont au moins 50 livres chez eux contre moins d'un tiers en 1967 ; 15 % sont inscrits dans une bibliothèque contre 9 % une vingtaine d'années auparavant. Cette divulgation de la lecture concerne principalement les femmes de milieux populaires : la proportion de « lectrices »3 augmente dans les agglomérations
1 . En ce qui concerne l'enquête Loisirs, cf. F. Dumontier, H. Valdelièvre, Les pratiques de loisir vingt ans après, INSEE résultats, 1989 et F. Dumontier, F. de Singly, С. Thélot, «La lecture moins attractive qu'il y a vingt ans», Économie et Statistique, №233, juin 1990, pp. 63-80. 2. En ce qui concerne l'enquête Pratiques culturelles des Français, cf. O. Donnât, D. Cogneau, Les pratiques culturelles des Français (1973-1989), Paris, La Découverte, La Documentation française, 1990 etO. Donnât, D. Girard, Nouvelle enquête sur les pratiques culturelles des Français en 1989, Paris, La Documentation française, 1990. 3. Dans ces enquêtes, sont classes comme «lecteurs» ceux qui déclarent lire au moins un livre par mois, comme «gros lecteurs», ceux qui déclarent lire au moins trois livres par mois.
Sociétés Contemporaines (1992) n" 11 -12 (p. 221-226)
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