lundi 29 septembre 2025
lundi 1 septembre 2025
L'Afrique Réelle n°189 - Septembre 2025
Sommaire
Actualité
- Le désastre sahélien
- La crise du pétrole africain
Histoire : La guerre du Rif
- Le front espagnol
- La France et la guerre du Rif
Génétique
- Le désastre sahélien
- La crise du pétrole africain
Histoire : La guerre du Rif
- Le front espagnol
- La France et la guerre du Rif
Génétique
Les Carthaginois étaient des Berbères
Editorial de Bernard Lugan
Afrique du Sud et Algérie, les dernières buttes témoin de l’idéologie anti-impérialiste des années 1960
Buttes témoin de la période des luttes tiers-mondistes, l’Afrique du Sud et l’Algérie, deux pays sans passé national et créés par la colonisation, ont leurs références historiques et leurs définitions diplomatiques bloquées sur les années 1960. L’anti-impérialisme était alors le moteur central de nombreux mouvements politiques, culturels et intellectuels à travers le monde. Dans le contexte de la décolonisation et de la Guerre froide, le bloc de l’Est utilisait l’anti-impérialisme comme argument idéologique. L’URSS et la Chine se présentaient alors comme alliées des luttes du tiers-monde (Vietnam, Algérie, Cuba, Afrique du Sud).
Depuis, le monde a changé, l’Union soviétique est redevenue la Sainte Russie et les Gardes rouges chinois se sont transformés en capitaines d’industrie…Le train de l’histoire est donc passé, mais l’Algérie et l’Afrique du Sud sont restées sur le quai de la gare… en compagnie de quelques pays dont l’horizon diplomatique est également bloqué sur une horloge arrêtée au siècle dernier, à la décennie 1960.
Dans l’affaire du Sahara occidental, l’alignement de l’Afrique du Sud sur les positions algériennes est parfaitement compréhensible. Il s’inscrit en effet dans la permanence de liens politiques et idéologiques noués à l’époque de la lutte contre l’apartheid, lorsque des militants de l’ANC s’entraînaient militairement à Tindouf aux côtés des membres du Polisario.
Dans sa politique anti-française, la vie politique algérienne semble quant à elle être obstinément bloquée sur le rétroviseur de la guerre d’indépendance des années 1954-1962.
Dans les deux pays, l’histoire n’est pas tant la connaissance du passé, qu’une thérapie nationale à travers l’addition de mythes et d’affirmations péremptoires de nature idéologique destinés à valoriser, ou même à inventer un passé glorieux.
Ecrire l’histoire de l’Algérie et celle de l’Afrique du Sud contraint à un choix. Soit suivre la trame de l’histoire officielle écrite par les plumitifs du FLN ou de l’ANC, ou bien s’en affranchir, mais en acceptant alors par avance les attaques et les procès d’intention. En Algérie comme en Afrique du Sud, l’historien est d’abord un vengeur de l’histoire dont la fonction est de s’affranchir d’un traumatisme existentiel. Et il le fait en s’accrochant à un passé reconstruit et même fantasmagorique, toujours inscrit dans le contexte des définitions idéologiques des années 1960. D’où l’impossibilité de réviser une histoire devenue dogme, toute critique étant vue comme du néo-colonialisme ou comme du racisme.
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