... parce que l’on souhaite que cela ne nous arrive plus jamais;
... parce qu’on nous a appris que son premier mot était vulgaire.
Aussi est-il possible de l’appeler
salade de taupe, laitue des chiens, couronne de moine, dent-de-chien, tête de moine, florion d’or, liondent, chopine, pichaulit, cochet, tête de moineau, dent de coq, florin d’or, grain de porc, chicorée, laitron.
Son nom scientifique est taraxacum (du grec taraxis=troubles des yeux, akeomai=guérir) officinale.
Tout (presque tout) est mangeable chez le pissenlit ou la dent-de-lion : les fleurs, les feuilles et les racines! Ses vertus curatives sont étendues : traitement des affections du foie, de la bile, de l’estomac et de la rate, du rhumatisme, de l’arthritisme, des troubles du métabolisme.
Dépurative, diurétique et stomachique, la dent-de-lion est la plante printanière par excellence pour nous aider à quitter notre habit d’hiver et à nous débarrasser de nos déchets métaboliques.
Chaque année, je suis surprise par la robustesse et la prolifération du pissenlit. Non seulement il garnit généreusement notre jardin (au grand désarroi de nos voisins qui préfèrent le gazon sans fleur), disputant les mètres carrés aux primevères, mais encore il a le don de s’infiltrer partout. Le voilà qui grandit entre les dalles de la cour ou au pied des façades de la maison.
La tradition familiale veut que nous nous plions chaque printemps à la préparation de la salade de la dent-de-lion avant sa floraison. Ce qui fut fait.
Cette année, pour la première fois, devant l’ampleur du tapis jaune sous nos fenêtres, je me suis attelée à la récolte des corolles. Je ne sais si la recette du miel de pissenlit (appelée aussi cramaillotte) recèle autant de vertus que l’apport des tisanes ou des décoctions. L’enjeu était de taille car il fallait étêter les dents-de-lion sur le terrain, et en grande quantité (250g ou 360 têtes !), les laver “délicatement”. Au bout de deux heures de cuisson, après avoir ajouté citron, orange et sucre (bien évidemment), le résultat de l’opération a donné ceci :
Comme d’habitude, les “testeurs” de la famille furent engagés pour la dégustation.
Leur évaluation :
1. «Ben, euh, c’est sucré !!»
2. «Y a pas un goût particulier de pissenlit.»
3. «Le miel de ma grand-mère était vraiment jaune !»
Alors que j’avais suivi une recette sérieuse, offerte par une cuisinière experte, je me suis tout de même demandé s’il n’existait pas d’autres procédures. Toutes respectaient la base : le système de cuisson en deux temps, l’ajout d’un citron et d’une orange, la quantité de sucre à raison du triple (!) du poids du jus de cuisson des fleurs.
Les avis divergent concernant surtout la préparation des fleurs. Certaines recettes préconisent de n’utiliser que les fleurs jaunes et d’ôter toutes les parties vertes. Par ailleurs, il est conseillé soit de sécher les fleurs soit de les faire macérer durant une nuit.
Vu que les pissenlits ont disparu du jardin par la faute d’une tondeuse, je me suis promis de renouveler l’expérience l’an prochain avec les conseils de l’Atelier-Pectinarium qui propose des recettes avec infiniment moins de sucre.
Une photo, ça trompe, ça trompe...
Non, ce n'est pas le jardin...
mais un pré à l'abandon derrière le mur de l'autoroute!
Pour qui cherche des informations complémentaires sur le pissenlit, je recommande l'ouvrage suivant:
Le Pissenlit, L'Or du Pré!
Bernard Bertrand, Editions de Terran, collection Le Compagnon Végétal, volume 3
ISBN: 2-913288-06-5