En affirmant que « les forteresses gauloises n’étaient point de simples lieux de refuge […] mais de véritables villes occupées par une population fixe […] L’oppidum était aussi l’emporium, le marché de la cité […] », Joseph Déchelette a durablement conceptualisé la notion d’oppidum. Un siècle plus tard, cette définition est encore, peu ou prou, celle qui a la faveur de la communauté des protohistoriens. Pourtant, l’augmentation exponentielle des données, qu’elle concerne les oppida ou plus largement l’ensemble de la documentation archéologique relative à la période des iie et ier siècle av. J.-C., invite à une reconsidération en profondeur de l’analyse de Déchelette. C’est cette reconsidération que nous évoquons, en nous appuyant plus particulièrement sur les travaux de Vladimir Salač, qui, dans une série d’articles récents, constate que les données archéologiques permettent de proposer une interprétation de l’apparition des oppida opposée à celle de Déchelette, à savoir comme le symptôme d’une « désurbanisation ».
© 2001-2025 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados