1. |
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Une maison de pierre
De lierre couverte
Beaucoup y sont entrés
Sans autorisation
Y ont foulé le sol
Y ont blessé les murs
Et comme écartelée
La maison se fissure
L'humidité, la maison suinte
L'humanité, détruite, feinte
Du sang repeint les murs
Du foutre plein les draps
Ma maison mon armure
Qu'ont-ils pu faire de toi
Plus aucun visiteur
La solitude l'effroi
Mon temple de douleur
Lourd et cruel et froid
L'humidité, la maison suinte
L'humanité, détruite, feinte
Toi qui entres ici
Sois mon foyer
Sois ma demeure
Et gravats par gravats
Ma maison reconstruite
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2. |
Vestige
07:26
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Il faudrait tout recommencer
Radicalement la pluie le sang la chair
Et que ce jour soit le dernier
Si la pierre a coulé tout au fond de l'étang
Si le temps abolit tout semblant d'espérance
Il faudra bien être à son tour vestige
Statue sans âme à l'immortelle absence
Fresque d'antan dépouillée de prestige
J'ai irrigué le béton gris
D'une coupure au poignet gauche
Le sang n'est qu'une anomalie
Qu'on fait couler comme le blé qu'on fauche
Vestige de sang qui coule encore, souffrance entre ses lèvres
Vestige vie trop immolée, sacrifice du corps
Vestige des amours gâchées, la colère et la fièvre
Vestige masculinité, coupable en soi qui dort
Vestige masque à faire semblant, à s'imbiber de larmes
Vestige à pleurer ce conflit quand l'amoureux s'endort
Vestige sur champ de bataille avec tant d'autres armes
Vestige à lutter jusqu'au bout, cacher jusqu'à sa mort
Vestige sois ce qui demeure, souvenir d'outre-tombe
Vestige à la fosse commune, oublié par les dieux
Vestige d'hommes, erreur des sœurs en forme d'hécatombe
Vestige de femmes enfin, regardant vers les cieux
Crève un bon coup qu'on en finisse
Que ton cadavre retourne au néant
Sois mort ou morte mais ni fille ni fils
Humain raté, corps partout malséant
Le cœur en sang
Regard absent
À faire semblant
Délire en tête
En âme prête
Mais en corps traître
Réparée peut-être
Prison d'enfer
Prison de chair
Prison douleur
Suis-je une erreur ?
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3. |
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Il n'est ni oubli ni pardon, ce monde est fou, ce monde est fou
Comme le cri d'un gamin qu'on saigne, qu'on met à genoux, dont on tord le cou
Rien jamais personne n'existe
Ni celui qu'on blesse ou qu'on blâme, ni celui qui sourit
Survivants de votre histoire
Faites-vous couler le sang
Coupure entre deux trous noirs
Pour que l'esprit soit absent
Le liquide est la mémoire
Au bras des morts innocents
Le couteau pour exutoire
Pénétrant
Qui doit crever ce soir au clair de lune
L'agresseur, l'agressée
Qu'on vive ou crève coupable ou martyr
Rien ne sert d'y penser
Plaisir qu'on insère
Douleur qu'on insère
Cicatrice austère
Et le néant pour seul ami
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4. |
Interlude
01:18
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5. |
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Tu as vidé Je t'aime de son sens
Puisqu'après toi la mélancolie tord
L'amour lui-même et les mots les plus purs
Ont moins d'éclat passent déjà pour morts
C'est un couteau profond dans le plexus
Penser Je t'aime avec au cœur ta voix
C'est le canon d'une arme sur la tempe
Aussi mourir de n'être rien sans toi
Aussi mourir de n'être rien
Mais si faut-il le dire à pleins poumons
Pour que ta voix n'y trouve plus sa place
Je m'en irai Je t'aime au baluchon
J'irai renaître où tout de toi s'efface
Les murs sont blancs les barreaux aux fenêtres
Laissent filtrer un soleil doucereux
Un arc-en-ciel de pilules en main
Me dit Je t'aime est pour les amoureux
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6. |
Novembre
04:47
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Tu as disparu sais-tu pourquoi
Il faisait morne il faisait froid
La neige était hostile et belliqueuse
Il faisait gris couleur silence
Le ciel était comme un mur de prison
Et j'espérais l'averse et les torrents
Lavant l'obscur l'ombre des monstres
Comme en pensée les voix immondes
Seulement jouir du retour de la pluie
Il avait plu pour notre premier soir
Des flots de mots de rire et de musique
Il avait plu je crois dans notre lit
Il avait plu notre mélancolie
Tant que je t'écrirai tu seras dans ma peau
Dans les livres d'amour on t'aurait mise au cœur
C'est une cathédrale immense et ténébreuse
Immense comme un abattoir vide
Tant que je t'écrirai tu seras ce massacre
Tu seras toi ces rivières de sang
Ces incendies sur un champ de bataille
Ces cœurs brûlés a vif agonisants
Je ne veux plus de cette cathédrale
Je ne veux plus des cris je ne veux plus des larmes
Je ne veux plus l'été je ne veux plus l'hiver
Je ne veux plus le temps où je m'oublie de toi
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7. |
Anamnèse
06:58
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8. |
Tout brûler
06:19
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Oui l'époque est malsaine
On l'avait pourtant vu venir
Le feu le sang les cris la haine
On se disait ça va finir
En sang ou bien en cendres
Aux cris de la bêtise humaine
Qui nous tuerait pour un je t'aime
Entre saphiques un peu trop tendres
Du plus doux parfum à la cadavérine
Nos sœurs chaque jour sont réduites au silence
Un cran d'arrêt comme un pinceau dessine
En volutes sa violence
Quelle faute à payer si la mort est promise
Nous retisserons nos baisers sur la prairie des asphodèles
Faut-il qu'en ce chaos, ces meurtres soient de mise
Pour voir notre amour au grand jour immortelles insoumises
Adelphes aux armes !
Adelphes aux armes !
Le sang incite à la révolution
Adelphes aux armes !
Irriguons nos prés de sang et de larmes
Qu'ils en deviennent à nouveau fertiles
Soyons la pluie par-dessus nos flammes
Tendres face au monde à rebâtir
Brûlons ensemble la vermine infâme
Sachons en commun nos maisons reconstruire
Prenons soin des corps prenons soin des âmes
Avant que le temps ne vienne tout détruire
Oui l'époque est malsaine
On l'avait pourtant vu venir
Le feu le sang les cris la haine
On se disait ça va finir
En sang ou bien en cendres
Aux cris de la bêtise humaine
Qui nous tuerait pour un je t'aime
Entre saphiques un peu trop tendres
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