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faquin

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Il y a plusieurs hypothèses sur l’étymologie :
  1. En 1534, Rabelais l’utilise au sens de « portefaix », de l’ancien français facque, ou fasque, lui-même du néerlandais fak (« poche »). L’italien moderne facchino a conservé le sens de « portefaix », inusité en français moderne.
  2. Guiraud le fait venir d’un radical fasc-, apparenté au latin fascis (« faix, charge »). — (Le Grand Robert de la Langue Française, 2e éd.)
  3. De l’italien facchino attesté en 1442[1] ou de l’espagnol faquín attesté en 1445[1], eux-mêmes issus de l’arabe فقيه, faqih (« juriste spécialisé dans le fiqh, la jurisprudence islamique »)[2].
Singulier Pluriel
faquin faquins
\fa.kɛ̃\

faquin \fa.kɛ̃\ masculin

  1. (Vieilli) Portefaix.
    • Un tas de faquins, qui attendent sur le port ceux qui viennent par eau pour porter leurs hardes, se jetèrent à la foule dans notre cabane. — (Paul Scarron, Le Roman Comique, Le Club Français du Livre, 1963, page 125)
  2. Mannequin de bois ou de paille contre lequel on courait avec une lance pour s’exercer dans les joutes
    • faquin fieffé.
    • Et quand, dans les carrousels du grand siècle, l'écu du jouteur fit place aux « têtes de turc » ou au « faquin », le cavalier à l'assiette incertaine pouvait s'en prendre à sa « mazette ». — (Comment parlent sportifs dans Vie Lang. 1953, page 175)
  3. (Vieilli) (Littéraire) Homme de peu de valeur, mal élevé et méprisable (pour une femme, on dit : faquine).
    • Silvia.— […] À l’égard de son valet, je ne crains pas ses soupirs ; ils n’oseront m’aborder ; il y aura quelque chose dans ma physionomie qui inspirera plus de respect que d’amour à ce faquin-là.
      Mario.— Allons doucement, ma sœur ; ce faquin-là sera votre égal.
      — (Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard, 1730)
    • Le Vicomte : Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule !
      -Cyrano, ôtant son chapeau et saluant comme si le vicomte venait de se présenter : Ah ? Et moi, Cyrano-Savinien-Hercule de Bergerac.
      — (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897)
    • Vous êtes un stupide faquin, Prendick, un âne bâté, qui se forge des craintes fantastiques. — (H. G. Wells, L’Île du docteur Moreau, 1896 ; traduit de l’anglais par Henry Durand-Davray, 1901, page 171)
    • C’est un faquin.
    • Ce n’est qu’un faquin, un pauvre garçon. Mais tant mieux, s'il est heureux… — (Interview France Inter, Jean-Luc Godard à propos de Quentin Tarantino, 2014)
    • On l’a traité comme un faquin.
  4. (Vieilli) Personnage fier, insolent, hautain ou impertinent.
    • Je trouvai les gens de service en train de laver les cours et de faire reluire les cuivres des sonnettes. Quand je dis à ces faquins que je venais parler à leurs maîtres de la part du curé de Saint-Nizier, ils me rirent au nez en m’envoyant des seaux d’eau dans les jambes… — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 131)
    • Son pied battait des appels, il les provoquait, les menaçait de la voix, du regard, de tout son être tendu comme un ressort. "Eh ! cria Pontraille, le faquin va m’éborgner !" — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)

→ voir salaud (3)

Dérivés dans d’autres langues

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Singulier Pluriel
Masculin faquin
\fa.kɛ̃\
faquins
\fa.kɛ̃\
Féminin faquine
\fa.kin\
faquines
\fa.kin\

faquin \fa.kɛ̃\

  1. (Vieilli) (Rare) Qui est fier, insolent, hautain ou impertinent.
    • la jeunesse faquine y débitait ses mille riens inconvenants dont on se défraie si avidement dans certaines réunions. — (Joanny Ginod, « Histoire tragique », dans La France littéraire, artistique, scientifique, 1861, vol. 6 [texte intégral])

Prononciation

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Références

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  1. a et b « faquin », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. Étymologie de facchino.

Bibliographie

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