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Michel Bouquet

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Michel Bouquet
Michel Bouquet en .
Biographie
Naissance
Décès
(à 96 ans)
Paris
Sépulture
Cimetière d'Étais-la-Sauvin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Michel François Pierre Bouquet
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoints
Ariane Borg (de à )
Juliette Carré (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Religion
méconnue
Taille
1,72 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Labels
Distinctions
Films notables

Michel Bouquet, né le dans le 14e arrondissement de Paris et mort le [2] dans la même ville[réf. nécessaire], est un acteur français.

Très actif au théâtre, il collabore avec le TNP de Jean Vilar et le premier Festival d'Avignon, mais également avec des metteurs en scène aussi divers que Jean Anouilh, Claude Régy, Jean-Louis Barrault ou Michel Fau. Au cinéma, il joue pour plusieurs générations de cinéastes, parmi lesquels Robert Guédiguian, Anne Fontaine, Bertrand Blier, ainsi que Abel Gance, Henri-Georges Clouzot, Jean Grémillon, Henri Verneuil ou encore Claude Chabrol et François Truffaut.

Michel Bouquet est considéré comme l'un des comédiens français les plus importants. Il a obtenu à deux reprises le César du meilleur acteur (2002 et 2006) ainsi que deux fois le Molière du comédien (1998 et 2005) pour 7 nominations. En 2014, Fabrice Luchini lui remet un Molière d'honneur.

Biographie

Enfance, formation et débuts

Fils d'un officier et petit-fils d'un cordonnier, Michel Bouquet est envoyé à sept ans en pension avec ses trois frères, expérience difficile qui marque cet enfant réservé qui doit affronter la cruauté de ses camarades. Après ses études, il enchaîne les petits métiers : apprenti pâtissier, mécanicien-dentiste, manutentionnaire, employé de banque… pour aider sa mère restée seule pour élever ses enfants, son père étant prisonnier de guerre. En 1943, alors que sa mère le croit à la messe, Michel Bouquet se rend chez Maurice Escande, sociétaire de la Comédie-Française, qui lui propose de suivre ses cours. Intégrant le Conservatoire d'art dramatique de Paris en compagnie de Gérard Philipe, il sera un compagnon de la première heure de Jean Anouilh et André Barsacq au théâtre de l'Atelier, puis de Jean Vilar au TNP et au Festival d'Avignon[3]. Il débute sur les planches en 1944 dans La Première Étape, puis obtient son premier rôle principal dans Roméo et Jeannette de Jean Anouilh.

En 1977, il est nommé professeur au Conservatoire national supérieur d'art dramatique[4].

Carrière au théâtre

Michel Bouquet a marqué le théâtre, en participant aux créations de Camus, à l'introduction en France de l'œuvre de Harold Pinter et en reprenant souvent quelques grands rôles : ainsi a-t-il interprété à plusieurs reprises Le Neveu de Rameau de Diderot, L'Avare de Molière ou encore Le roi se meurt d'Eugène Ionesco[5]. Parmi ses plus célèbres prestations sur scène, on note : En attendant Godot en 1978 et Fin de partie en 1995 de Samuel Beckett, Le Neveu de Rameau en 1984, La Danse de mort de Strindberg également en 1984, Le roi se meurt en 1994, Les Côtelettes de Bertrand Blier, Avant la retraite de Thomas Bernhard en 1998 ou encore À torts et à raisons de Ronald Harwood en 2000.

Carrière au cinéma

Michel Bouquet fait sa première apparition au cinéma dans Monsieur Vincent de Maurice Cloche en 1947, aux côtés de Pierre Fresnay et Jean Carmet.

Il alterne théâtre et cinéma tout en affirmant préférer les planches à l'écran. Il s'est notamment fait connaître par ses interprétations de bourgeois typique des années 1970 dans l'œuvre de Claude Chabrol et de François Truffaut, sans hésiter à endosser des rôles antipathiques, à jouer des personnages équivoques, sombres, énigmatiques. Sa silhouette ronde, son visage d’ascète et sa voix grave lui confèrent singularité et profondeur. Il illustre l'étendue de son talent aussi bien dans la comédie que dans le drame. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands acteurs français.

Chez François Truffaut il est Comolli, le détective privé assassiné par Jean-Paul Belmondo dans La Sirène du Mississipi (1969) et l'une des victimes de Jeanne Moreau dans La mariée était en noir. Pour Chabrol il a joué le mari trompé par Stéphane Audran dans La Femme infidèle, suivi par un rôle de beau-père méchant toujours avec Audran dans La Rupture. Dans les années 1970 Bouquet est le flic vengeur qui se perd, confronté à un système policier en pleine déliquescence, dans Un condé (1970) d'Yves Boisset, puis un flic obstiné qui terrorise Alain Delon dans Deux hommes dans la ville (1972), candidat aux élections législatives dans Défense de savoir (1973) de Nadine Trintignant, le patron de presse hospitalisé qui est entouré par Claude Jade dans Les Anneaux de Bicêtre (1976), mais il est aussi dans la même année le redoutable milliardaire dans la comédie Le Jouet de Francis Veber. Dans cette décennie il a joué deux rôles sombres pour André Cayatte, dans Il n'y a pas de fumée sans feu et La Raison d'État. Autre film au sujet politique est L'Attentat d'Yves Boisset. Dans les années 1980, il incarne un notaire pourri et l'ennemi de Stéphane Audran dans Poulet au vinaigre (1986), encore chez Chabrol. Il a endossé en 1982 le rôle de Javert dans Les Misérables, version de Robert Hossein (avec Lino Ventura-Jean Valjean et Jean Carmet-Thénardier), et avec un tel talent que nombre d'hugoliens considèrent cette interprétation comme l'incarnation même de Javert. Il a joué également dans de nombreuses séries et téléfilms, notamment dans Les Cinq Dernières Minutes avec Raymond Souplex, ou dans Maigret avec Bruno Crémer. Dans les années 1990 il est pour Alain Corneau le peintre Lubin Baugin dans Tous les matins du monde, suivi 20 ans après par le peintre Auguste Renoir dans Renoir (2012).

À propos du jeu précis de Michel Bouquet en tant qu'acteur de cinéma, Claude Jade, sa partenaire dans Les Anneaux de Bicêtre, écrit dans son livre Baisers envolés : « Michel Bouquet est d'une précision extrême et ne laisse rien au hasard. Je suis très impressionnée par sa concentration et sa capacité de travail; il se prépare parfaitement à ce rôle de magnat de la presse subitement frappé d'hémiplégie et d'aphasie après une attaque cérébrale. Il ne dira son texte qu'en voix off. Quand arrive le tournage, rien ou presque n'est semblable à ce que nous avions imaginé ; les bruits extérieurs sont déroutants, l'agencement de la chambre d'hôpital, reconstituée dans une maison, est différent. Pourtant, grâce à tout ce travail préalable, Michel Bouquet s'adapte, faisant parfois même le contraire de ce qu'il avait prévu, et il est superbe. Et il est un homme d'une parfaite courtoisie[6] ».

Depuis les années 2000

Il devait tourner le film Le Goût des myrtilles avec Marie Otal, qui devait jouer son amante, mais celle-ci meurt le à Bruxelles, peu de temps avant le tournage.

Le , il annonce qu'il renonce à se produire sur scène[7]. Il continue néanmoins à participer à des productions de films pour le cinéma ou la télévision. Toutefois, en 2013 et en 2014, on le retrouve sur scène dans Le roi se meurt, la pièce d'Eugène Ionesco, et en 2015 et 2016 dans la pièce À torts et à raisons, à l'âge de 90 ans[8],[9].

Récompenses

Michel Bouquet est deux fois lauréat du Molière du meilleur comédien : en 1998 pour Les Côtelettes, écrit et mis en scène par Bertrand Blier, et en 2005 pour Le roi se meurt d'Eugène Ionesco. Il reçoit le César du meilleur acteur en 2002 pour son rôle de père qui revient, bouleversant la vie de son fils dans Comment j'ai tué mon père d'Anne Fontaine. Il gagne à nouveau cette récompense quatre ans plus tard pour son interprétation de François Mitterrand dans Le Promeneur du Champ-de-Mars de Robert Guédiguian. Il reçoit le Molière d'honneur en 2014 et le Globe de cristal du meilleur comédien en 2018 pour Tartuffe, mis en scène par Michel Fau au théâtre de la Porte Saint-Martin.

Vie privée

Michel Bouquet a été marié à Ariane Borg (1915-2007), elle-même comédienne. Ils se sont séparés en 1967, puis ont divorcé. Il a épousé en 1970 Juliette Carré, qui a été sa partenaire sur scène de multiples fois[10]. Il n'a pas de lien de parenté avec la comédienne Carole Bouquet.

Au cours d'une interview, il déclare : « Je suis un anarchiste calme », voulant ainsi éclairer malicieusement l'image que les médias donnent de lui, celle d'une personne calme, voire austère, autant par son physique que par son langage, destiné le plus souvent à représenter la loi et l'autorité.

En , à la suite de la démission de Nicolas Hulot, il signe la tribune contre le réchauffement climatique intitulée Le Plus Grand Défi de l'histoire de l'humanité, qui paraît en « une » du journal Le Monde avec pour sous-titre « L'appel de 200 personnalités pour sauver la planète »[11].

Il meurt le , dans un hôpital parisien[12],[13].

Théâtre

Michel Bouquet en 1943 (photo studio Harcourt)

1944-1949

1950-1959

1960-1969

1970-1979

1980-1989

1990-1999

Au théâtre de l'Atelier :

2000-2009

Le Malade imaginaire en 2009 au théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Depuis 2010

Captations

Les trois pièces avec Michel Bouquet filmées intégralement pour la télévision sont :

Filmographie

Cinéma

Michel Bouquet au déjeuner des nommés des César du cinéma 2014.

Documentaires

Voix off

Télévision

Sonographie

Michel Bouquet a prêté sa voix au ton grave comme voix off de films :

Discographie

Michel Bouquet a donné des cours et des lectures qui ont été enregistrés et ultérieurement rendus disponibles sur disque :

Publications

Distinctions

Récompenses

Nominations

Décorations

  • Grand-croix de la Légion d'honneur Grand-croix de la Légion d'honneur le [20] ; chevalier le , officier le [21], commandeur le [22], grand officier le [23], avant d'être élevé à la dignité de grand-croix le [24].
  • Médaille d'or de la Renaissance française ()[25].

Sur Michel Bouquet

Bibliographie

Autre

Notes et références

  1. https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/le-comedien-michel-bouquet-est-mort-a-l-age-de-96-ans-1649848497
  2. https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/le-comedien-michel-bouquet-est-mort-a-lage-de-96-ans-13-04-2022-BOYYBYK3HJCWHB5UXUKZ7FDXL4.php
  3. « Avignon : il y aura bien un festival, au Palais ! », sur LaProvence.com, (consulté le )
  4. Ses cours au conservatoire sont disponibles en CD.
  5. Il reprend ce rôle en septembre 2010 à la Comédie des Champs-Élysées dans une mise en scène de Georges Werler.
  6. « Michel Bouquet « Le plus important est le personnage. Je ne dois pas m’en servir mais le servir. » », sur Léléphant - La revue de culture générale, (consulté le )
  7. Le Figaro, « À 93 ans, Michel Bouquet annonce qu’il ne remontera pas sur scène », Le Figaro.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Arts et scènes : l'actu du théâtre, des critiques d'expositions et de spectacles », sur Télérama (consulté le ).
  9. « "Je garde le parfum du travail et ça suffit à mon bonheur" : Michel Bouquet sur le temps qui passe », sur Franceinfo, (consulté le )
  10. Michael Markus Mvondo, « Michel Bouquet ("Les Misérables") : à 94 ans, il peut compter sur sa femme et sa famille », sur amomama.fr, (consulté le ).
  11. « « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « bfmtv.com/culture/mort-du-comedien-michel-bouquet-a-l-age-de-96-ans »
  13. « lemonde.fr/disparitions/2022/04/13/l-acteur-michel-bouquet-est-mort »
  14. Élisabeth Perrin, « Michel Bouquet amoureux de l'Italie », sur lefigaro.fr, TVMag, (consulté le ).
  15. Voyage d'hiver - Michel Bouquet
  16. Michel Bouquet : « J'entre en scène et j'ai peur... » sur Télérama.fr
  17. « Ma vie dessinée - Télé-Loisirs » (consulté le )
  18. a et b Jean-Jacques Vincensini sur CNRS.fr
  19. « Coup de coeur Parole Enregistrée et Documents Sonores 2019 », sur Académie Charles-Cros (consulté le )
  20. https://www.legiondhonneur.fr/sites/default/files/promotion/lh20180714.pdf
  21. ORDRE DE LA LEGION D'HONNEUR Décret du 3 avril 1996 portant promotion et nomination
  22. Décret du 13 juillet 2007 portant promotion
  23. Décret du 12 juillet 2013 portant élévation aux dignités de grand-croix et de grand officier
  24. Décret du 13 juillet 2018 portant élévation à titre exceptionnel à la dignité de grand-croix.
  25. « Distinctions accordées par La Renaissance Française - Promotion du 15 mai 2019 », sur La Renaissance française, (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes