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Pentobarbital

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Pentobarbital
Image illustrative de l’article Pentobarbital
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Identification
No CAS 76-74-4
No ECHA 100.000.895
No CE 200-983-8
Code ATC N05CA01
Propriétés chimiques
Formule C11H18N2O3
Masse molaire[1] 226,272 2 ± 0,011 4 g/mol
C 58,39 %, H 8,02 %, N 12,38 %, O 21,21 %,
Données pharmacocinétiques
Excrétion

urines/selles

Considérations thérapeutiques
Voie d’administration Orale, rectal

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le pentobarbital (également: pentobarbitone - nom commercial : Nembutal) est un barbiturique qui a été utilisé en anesthésie et comme somnifère (pour ses propriétés hypnotiques). Il est réputé pour entraîner une certaine dépendance.

Le pentobarbital de sodium est utilisé à fortes doses pour pratiquer des euthanasies, principalement vétérinaires, mais aussi dans l'aide au suicide dans les pays où cette pratique est légale et provoque une mort sans douleur[2].

Pharmacologie et durée d'action

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Contrairement à sa demi-vie d'élimination de plus de 20h[3],[4],[5], le pentobarbital n'agit de façon discernable que durant 4-6 heures[4], même si ces deux paramètres dépendent largement des doses consommées. En effet le facteur limitant de sa durée d'action est davantage sa propension à être dispersé à travers le corps, hors du système nerveux central. Son délai d'action est rapide avec un Tmax d'une heure[4],[6].

Son canal d'action primaire est la modulation positive des récepteurs au GABA de type A. Ces récepteurs, lorsqu'ils sont activés, ont un effet inhibiteur sur la transmission nerveuse. Le pentobarbital potentialise l'action du GABA endogène[7]. Plus spécifiquement, l'utilisation d'un barbiturique ouvre davantage le canal ionique Cl lorsque le GABA ou un autre agoniste (tel que l'alcool) se fixe à ces récepteurs. Cela permet au neurone cible de se polariser négativement encore davantage et réduit son potentiel de stimulation par courant électrique, lorsque des ions positifs tenteront de le charger positivement. Un effet agoniste direct des récepteurs GABA-A est aussi remarqué[8] pour des concentrations allant de ∼100 μM à 1 mM, mais dépend donc de la quantité de produit consommé.

Le barbiturique agit également sur d'autres canaux de manière mineure : on note une action inhibitrice de la recapture de l'adénosine, ainsi qu'un antagonisme des récepteurs AMPA et une inhibition de la sécrétion de glutamate[9],[10].

Contrairement aux benzodiazépines qui les ont largement supplantés, les barbituriques augmentent l'amplitude de l'ouverture du canal ionique Cl, au lieu d'en augmenter le nombre d'ouvertures[11]. Ce sont ces diverses différences qui expliquent le caractère plus toxique du pentobarbital comparé à un composé plus moderne.

Le produit semble être un inducteur d'enzymes CYP[12],[13].

Utilisation médico-légale

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Le , pour la première fois aux États-Unis, un détenu condamné à mort, John David Duty, a été exécuté en Oklahoma avec ce produit, à cause d'une rupture de stock de thiopental fabriqué par la firme Hospira, le seul anesthésiant autorisé dans tout le pays comme premier des trois produits[14] administrés à un condamné à mort[15].

Aux États-Unis, face à une raréfaction de leurs réserves de pentobarbital, de nombreux États font appel à de nouvelles substances, comme l'hydrochlorure de midazolam, créant un débat de société ainsi qu'une augmentation des recours en justice de prisonniers craignant de finir dans d'atroces souffrances[16],[17].

Usage détourné et trafic

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Le produit est encore aujourd'hui parfois vendu sur internet (et le darkweb notamment) pour des utilisations à des fins récréatives ou pour des suicides prémédités[18]. Il est cependant rare car la plupart de ses anciens fabricants (Abbott, Eli Lilly...) en ont abandonné la commercialisation. Il est toujours fabriqué en Chine par de nombreux laboratoires[19], qui sont souvent la source de ses fournisseurs du marché noir[20].

Le pentobarbital ayant été l'un des produits de sa classe les plus répandus, il fut largement consommé à des fins détournées au fil du temps[21]. Jusqu'aux années 1950, ces médicaments étaient souvent disponibles en vente libre. On estime par exemple qu'en Angleterre, 130 000 citoyens étaient dépendants aux barbituriques en 1965[21]. Les produits étaient aussi consommés en mélanges avec des amphétamines, de manière à modérer les effets indésirables de ces dernières[22],[23].

Morts dues à l'utilisation de pentobarbital

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Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. « A 104 ans, un scientifique australien part mourir en Suisse », 20 minutes.fr, 7 mai 2018.
  3. (en) Wermeling Dp et Blouin Ra, « Pentobarbital Pharmacokinetics in Patients With Severe Head Injury », sur Drug intelligence & clinical pharmacy, 1987 may (PMID 3582175, consulté le )
  4. a b et c (en) PubChem, « Pentobarbital », sur pubchem.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
  5. Steven Jason Crellin et Kenneth D. Katz, « Pentobarbital Toxicity after Self-Administration of Euthasol Veterinary Euthanasia Medication », Case Reports in Emergency Medicine, vol. 2016,‎ (ISSN 2090-648X, PMID 26881149, PMCID 4735920, DOI 10.1155/2016/6270491, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Elisabeth F. Howell, « Equivalency chart »
  7. Rho, J. M. ; Donevan, S. D. ; Rogawski, M. A. (1996). "Direct activation of GABAA receptors by barbiturates in cultured rat hippocampal neurons". The Journal of physiology 497 (Pt 2): 509–522. PMC 1161000. PMID 8961191.
  8. Yukiko Muroi, Cassandra M. Theusch, Cynthia Czajkowski et Meyer B. Jackson, « Distinct Structural Changes in the GABAA Receptor Elicited by Pentobarbital and GABA », Biophysical Journal, vol. 96, no 2,‎ , p. 499–509 (ISSN 0006-3495, PMID 19167300, PMCID 2716461, DOI 10.1016/j.bpj.2008.09.037, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Wolfgang Löscher et Michael A. Rogawski, « How theories evolved concerning the mechanism of action of barbiturates », Epilepsia, vol. 53, no s8,‎ , p. 12–25 (ISSN 1528-1167, DOI 10.1111/epi.12025, lire en ligne, consulté le )
  10. Eichi Narimatsu, Tomohisa Niiya, Mikito Kawamata et Akiyoshi Namiki, « [The mechanisms of depression by benzodiazepines, barbiturates and propofol of excitatory synaptic transmissions mediated by adenosine neuromodulation] », Masui. The Japanese Journal of Anesthesiology, vol. 55, no 6,‎ , p. 684–691 (ISSN 0021-4892, PMID 16780077, lire en ligne, consulté le )
  11. Matt T. Bianchi, Emmanuel J. Botzolakis, Andre H. Lagrange et Robert L. Macdonald, « Benzodiazepine modulation of GABA(A) receptor opening frequency depends on activation context: a patch clamp and simulation study », Epilepsy Research, vol. 85, nos 2-3,‎ , p. 212–220 (ISSN 1872-6844, PMID 19447010, PMCID 2834588, DOI 10.1016/j.eplepsyres.2009.03.007, lire en ligne, consulté le )
  12. « Cytochrome P-450 CYP3A4 Inducers (strong) - DrugBank », sur www.drugbank.ca (consulté le )
  13. (en) Kawalek Jc et Howard Kd, « Effect of Oral Administration of Low Doses of Pentobarbital on the Induction of Cytochrome P450 Isoforms and Cytochrome P450-mediated Reactions in Immature Beagles », sur American journal of veterinary research, 2003 sep (PMID 13677397, consulté le )
  14. Dans l'ordre : thiopental, pancuronium, et chlorure de potassium.
  15. Première exécution avec un anesthésiant pour animaux sur le site de radio-canada.ca, 17 décembre 2010.
  16. Un détenu avoue son crime sur la table d'exécution sur le site de 24heures.ch, 16 octobre 2013.
  17. « Ohio : exécuté avec un nouveau cocktail, un condamné agonise une demi-heure », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  18. « Un trafic de barbituriques démantelé en France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Pentobarbital sodium suppliers & manufacturers in China », sur www.chemicalbook.com (consulté le )
  20. (en-GB) Sarah Marsh et Lily Kuo, « Fentanyl for sale to UK users through Chinese websites », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  21. a et b Francisco López-Muñoz, Ronaldo Ucha-Udabe et Cecilio Alamo, « The history of barbiturates a century after their clinical introduction », Neuropsychiatric Disease and Treatment, vol. 1, no 4,‎ , p. 329–343 (ISSN 1176-6328, PMID 18568113, PMCID 2424120, lire en ligne, consulté le )
  22. (en-US) CATHY BRESLIN, « WHY WE’RE FINALLY OUTLAWING “GOOFBALLS” | Maclean's | July 15, 1961 », sur Maclean's | The Complete Archive (consulté le )
  23. (en-GB) Andrew M. Brown, « Winston Churchill's drinking was one thing, but what about his drug-taking? », telegraph.co.uk,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
  24. « Chantal Sébire a bien absorbé un barbiturique », Le Figaro, 27 mars 2008.

Articles connexes

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Liens externes

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