Francis Morand
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Francis Morand, né le 25 mars 1915 à Lodève (Hérault) et mort le 11 avril 1945 à Melk (Autriche), est un militaire, gendarme, résistant, arrêté et déporté.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines familiales
[modifier | modifier le code]Francis Morand est né le à la caserne de gendarmerie de Lodève de Maxime Morand, lieutenant de gendarmerie, et de Yvonne Morand, née Andrieu.
Scolarité
[modifier | modifier le code]Il est scolarisé à Evreux puis au lycée Hoche de Versailles. A la suite du concours de 1935, il est admis à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Maréchal Lyautey-1935-1937)[1].
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]En 1937, il quitte l'école spéciale militaire de Saint Cyr pour rejoindre l’École de cavalerie de Saumur, qu’il terminera en [2].
Il est nommé lieutenant le et est affecté au 2e régiment de chasseurs d'Afrique à Mascara (Algérie), puis à la 4e Légion de la Garde en , période durant laquelle il participe à la Résistance. Promu capitaine le , il est affecté à la Direction Générale de la Garde à Vichy.
Le , il épouse Angèle Gracia à Lodève[3].
Engagement dans la résistance
[modifier | modifier le code]C'est à cette période qu'il s'engage dans la résistance : « Le général Perré a laissé toute latitude à Robelin pour constituer son équipe. Celui-ci s'entoure d'un groupe de gradés de la garde dont il connaît le passé, dont les opinions le rassurent.[...] Francis Morand et Paul Vincent, ces deux derniers devenant ses agents de liaison personnels[4]. »
« Le capitaine Morand noue ses autres contacts avec le délégué militaire occulte de la région 6, Maurice de Courson de La Villeneuve, alias Pyramide[...] [en réalité, Alexandre de Courson de la Villeneuve ][5] ».
Les documents (ordres de missions, avis d'impôts) permettent de retracer ponctuellement ses affectations, mais pas de dater précisément son entrée dans la résistance, ni les motivations qui l'y ont amené :
- novembre 1941 : Francis Morand est Lieutenant à Marseille de la 2e Légion de la Garde.
- 1er janvier 1942 : Francis Morand est résident à l'Hôtel Corona, Rue des Feuillants, à Marseille dans les Bouches du Rhône
- 1er janvier 1943 : Francis Morand est résident à l'Hôtel Savoy, Rue du Théâtre, à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme.
- 1er janvier 1944 : Francis Morand est résident à l'Hôtel Richemond, Avenue Thermale, à Vichy, dans l'Allier.
Arrestation et déportation
[modifier | modifier le code]Francis Morand est arrêté le . (« Morand donne en effet dans la ratière tendue à Clermont, le 6 juillet. Bouclé[6]. »).
Il est transféré à Clermont-Ferrand (« C'est dans cette ville [Clermont-Ferrand] que les officiers de la garde sont transférés le 9 juillet. A la caserne d'Assas, Rue Pélissier, où Francis Morand est déjà incarcéré »[7].).
Il est interrogé au siège de la Gestapo, villa René, avenue de Royat à Chamalières et est torturé pendant plusieurs jours. (« Le lendemain [le 10 juillet 1944], Robelin et Morand, les seuls qui aient été placés en isolement, chacun cloîtré dans un mitard, sont emmenés séparément à Chamalières, villa René, avenue de Royat, siège du SD [ Sicherheitsdienst ][8] »).
« On saura, plus tard, que Morand aura enduré plusieurs volées de tortures [...]. Que Kaltseiss se sera occupé en personne de Robelin. Que les deux victimes n'auront rien reconnu, avoué[8]. »
Le 30 août 1944, il est déporté au camp de concentration de Natzweiler[9]. Devenu le matricule 26648, il reste peu de temps au camp, Natzweiler étant évacué début septembre. Francis Morand est transféré le 4 septembre au camp de concentration de Dachau où il est reçoit le matricule 95171[10].
Il est transféré ensuite le 14 septembre 1944 au camp de concentration de Mauthausen (Autriche)[11]. Il y arrive le 16 septembre 1944 et reçoit le matricule no 98722[12].
Transféré le 21 septembre à Melk[13], il y meurt de maladie le [14],[15]. (« Morand séjourna quelque temps dans cette même annexe [Melk, une "succursale" de Mauthausen] ; lui s'éteindra à l'infirmerie de Mauthausen [16] »).
Il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur), des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance)[17].
Décorations et hommages
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]Par décret du , publié au Journal officiel de la République française le , il obtient la Médaille de la Résistance.
Le 12 janvier 1949, il est cité à titre posthume à l'ordre du corps d'armée. Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil.
Hommages
[modifier | modifier le code]A Lodève, une place lui est dédiée (43° 43′ 56″ N, 3° 19′ 01″ E) : la place du capitaine-Francis-Morand.
Lors de la rénovation de la gendarmerie de Lodève, il est proposé de lui donner son nom[18].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Drames et secrets de la Résistance: Des ombres enfin dissipées de Gilles Lévy - 1984, Éd Presses de la Cité (ISBN 9782258123380).
- À nous, Auvergne ! de Gilles Lévy, Francis Cordet - 1990 Éd Presses de la Cité (ISBN 9782258127166).
- Pierre Accoce, Les gendarmes dans la Résistance, Presses de la Cité, , 348 p. (ISBN 978-2-258-05100-3).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Ecole Spéciale Militaire », dans Journal officiel de la République française, Imprimerie Nationale, (lire en ligne), p. 2416 Il sera autorisé à recevoir un trousseaux gratuit conformément à la loi du 16 avril 1930 et cité dans le Journal officiel du 1er mars 1936
- « Memorial - biographie de Francis MORAND », sur www.aassdn.org (consulté le )
- « 3 E 146/111 - Mariages 3 E 146/111 - 1940-1943 », sur Archives départementales de l'Hérault (consulté le ).
- Pierre Accoce, "Les gendarmes dans la résistance", Presses de la Cité, 2001, p.242.
- Pierre Accoce, "Les gendarmes dans la résistance", Presses de la Cité, 2001, p.243.
- Pierre Accoce, "Les gendarmes dans la résistance", Presses de la Cité, 2001, p.247.
- Pierre Accoce, "Les gendarmes dans la résistance", Presses de la Cité, 2001, p.248.
- Pierre Accoce, "Les gendarmes dans la résistance", Presses de la Cité, 2001, p.249.
- Guillaume Quesnée, « Sans titre », sur Fondation pour la Mémoire de la Déportation (consulté le )
- Steve Morse, « Fiche Francis Morand », sur Base de données du KL Dachau (consulté le )
- « LIVRE MEMORIAL », sur www.bddm.org (consulté le )
- (de) « Arolsen Archives - International Center on Nazi Persecution », sur Arolsen Archives (consulté le ).
- « Monument Mauthausen », sur Amicale des déportés, familles et amis de mauthausen (consulté le )
- Fiche Mémoire des hommes.
- https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/complementter.php?id=25357
- Pierre Accoce, "Les gendarmes dans la résistance", Presses de la Cité, 2001, p.252.
- Service Historique de la Défense (Vincennes GR 16 P 428830, Caen SHD/ AC 21 P 600616, Vincennes SHD/ GR 28 P 11 79 ; également Caen AC 21 P 90816)
- « Lodève : gendarmerie et MJC réhabilitent le capitaine Françis [sic] Morand », sur midilibre.fr (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative aux militaires :
- « Francis MORAND », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, Service historique de la Défense.