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Jules-Eugène Lenepveu

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Jules-Eugène Lenepveu
Portrait de Jules-Eugène Lenepveu par Louis Lebiez (1813-1894), photographe à Angers (vers 1880).
Fonction
Directeur de l'Académie de France à Rome (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
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Formation
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Distinctions
Œuvres principales
Les Martyrs aux catacombes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jules-Eugène Lenepveu, né à Angers le et mort à Paris le , est un peintre français.

Jules-Eugène Lenepveu est né place du Lion-d'Or à Angers, à l'emplacement de la rue qui porte actuellement son nom, dans une famille de petits commerçants, son père étant coiffeur. Son frère aîné, Frédéric, devient violoniste à l'opéra d'Angers, son frère cadet, Prosper, sera médecin et sa sœur, Aimée, professeur de piano. Le peintre montre un profond attachement à sa famille tout au long de sa vie comme l'illustrent sa correspondance et les nombreux portraits de ses proches[1].

Il entre à l'école de dessin d'Angers en 1833 où il est élève de Jean-Michel Mercier. Il y côtoie le sculpteur Ferdinand Taluet. Il arrive à Paris en 1837 et entre aux Beaux-Arts où il est admis officiellement dans l'atelier de François-Édouard Picot en 1838. Il expose son œuvre L'Idylle au Salon de 1843 et, cette même année, il part pour un premier séjour en Italie. Il obtient le second prix de Rome en 1843 pour Cincinnatus recevant les députés du Sénat, puis le premier prix en 1847 avec La Mort de Vitellius[2].

Pensionnaire de la Villa Médicis à partir de 1848, il y est entouré par les peintres Alexandre Cabanel, Léon Benouville, Gustave Boulanger, Félix Barrias, Isidore Pils, William Bouguereau, Paul Baudry et surtout l'architecte Charles Garnier.

Ses compositions historiques et allégoriques le rendent célèbre :

Caricature de J.-E. Lenepveu par C. Garnier

Choisi par Charles Garnier avec qui il entretiendra toute sa vie une étroite complicité artistique et amicale, on lui doit le plafond de l'Opéra de Paris (1869-1871). Encensé en son temps, classé Monument Historique dès 1923, il est pourtant camouflé depuis 1964, à la demande du ministre des Affaires Culturelles André Malraux, par une œuvre amovible signée Marc Chagall réalisée par Roland Bierge et ses deux assistants. Le débat né à cette occasion n'est pas clos, entretenu ces dernières années par des personnalités telles que Alain Duault[3], Hugues Gall[4], Adrien Goetz[5],[6], Christophe Leribault[7], Henri Loyrette[8], Didier Rykner[9]. La réapparition du plafond originel, élément majeur de l’œuvre d'art totale qu'est l'opéra de Paris voulu par Charles Garnier[10], est en particulier d'actualité depuis 2023[11],[12],[13],[14].

Il peint le plafond du Grand Théâtre d'Angers (1871).

Il est élu à l'Académie des beaux-arts en 1869, puis nommé directeur de la villa Médicis (Académie de France à Rome) de 1873 à 1878[15], où sa nièce et élève Joséphine Berthault l'accompagne.

Entre 1883 et 1894, il participe à Paris aux décorations de l'escalier Daru du palais du Louvre[16], qui conduit à la Victoire de Samothrace[17].

On lui doit la fresque monumentale relatant la vie de Jeanne d'Arc au Panthéon de Paris entre 1886 et 1890.

Jules-Eugène Lenepveu est enterré à Angers au cimetière de l'Est. Sa tombe est surmontée d'une stèle ornée d'un buste de Injalbert, à l'origine en bronze et à présent imprimé en 3D d'après la sculpture dans les collections du musée des Beaux-Arts d'Angers.

Œuvres dans les collections publiques

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Décors d'églises

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Décors civils et privés

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  • Angers :
  • Grenoble, hôtel de préfecture de l'Isère, salon des Quatre Saisons : quatre cartouches, 1866.
  • Monaco, casino de Monte-Carlo, décors pour la salle de jeux (disparus lors des travaux de 1969).
  • Paris :
    • opéra Garnier : Les Muses et les Heures du jour et de la nuit, 1872. Œuvre masquée par une toile de Marc Chagall depuis 1964 (esquisse au musée d'Orsay[19]).
    • opéra Le Peletier : coupole, 1863, en collaboration avec Louis Boulanger. Œuvre détruite lors de l'incendie de 1873.
    • palais du Louvre : cartons pour le décor en mosaïque de l'escalier Daru (aujourd’hui dissimulé) de 1883 à 1894.
    • Panthéon : cycle de la vie de Jeanne d'Arc, 1886 à 1890 (Jeanne d'Arc entend des voix à Domrémy ; Jeanne d'Arc en armure devant Orléans ; Jeanne d'Arc sur le bûcher à Rouen ; Jeanne d'Arc à Reims lors du sacre du roi Charles VII).
    • Plafond de l'hôtel Hachette ( détruit par un incendie en 1996)
    • Décors de l'hôtel de Pontalba (actuelle résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis - décors remplacés ver 1890 par Edmond de Rotschild)
    • Plafond de l'hôtel de Viefville (détruit dans le cadre d'une opération de promotion en 1961)

Peinture de chevalet et dessins

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Récompenses et distinctions

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Oscar Roty, Jules Eugène Lenepveu (1881), médaille créée en son honneur.
Oscar Roty Exposition universelle Chicago 1893
Buste de Lenepveu par Injalbert

Notes et références

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  1. Esnault 2022, p. 14.
  2. Esnault 2022, p. 14-16.
  3. Alain Duault, L'Opéra de Paris, Sand, , p. 55
  4. Didier Rykner, « Interview d’Hugues Gall, ancien directeur de l’Opéra de Paris », La Tribune de l'Art,‎ (lire en ligne)
  5. Adrien Goetz, « Jules-Eugène Lenepveu, le vrai fantôme de l'Opéra », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès payant)
  6. Adrien Goetz, « A Orsay, la Grèce fait rêver », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès payant)
  7. Christophe Leribault, Au temps de Marcel Proust, Paris musées, , 191 p. (ISBN 2-87900-573-6), p. 173
  8. Henri Loyrette, L'art français: Tome 5, Le XIXe siècle 1819-1905, Flammarion, , 616 p. (ISBN 9782081228870), p. 18
  9. Didier Rykner, « Déchagallisons l’Opéra ! », La Tribune de l'Art,‎ (lire en ligne)
  10. Charles Garnier, Le nouvel Opéra, Paris, Editions du Linteua, , 447 p. (ISBN 2-910342-21-2), Le plafond de Lenepveu p.147 à 160
  11. Ariane Bavelier, « Opéra Garnier : Faut-il décrocher le plafond de Chagall ? », Le Figaro, no 24457,‎ , p. 1 (lire en ligne Accès payant)
  12. Sophie Cachon, « Le plafond de Chagall devra-t-il déménager de l'Opéra Garnier ? », Télérama,‎ (lire en ligne Accès payant)
  13. Alice Clavier, « 23 temps forts de l'année culturelle 2023 », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre)
  14. AAPA France, « The Paris Opera's General Director Alexandre Neef talks performances, budgets...and the Chagall ceiling », The Anglo-American Press Association of Paris (AAPA),‎ (lire en ligne)
  15. « Jules-Eugène Lenepveu », sur Villa Medici (consulté le ).
  16. Dont le décor sera masqué en 1934.
  17. Geneviève Bresc-Bautier, Le Louvre, une histoire de palais, Paris, Musée du Louvre Editions, , 192 p. (ISBN 9782350311760), pages 146-147.
  18. « Le Grand Théâtre - Visite guidée », sur Mairie d'Angers (angers.fr) (consulté le ).
  19. « Les muses et les Heures du jour et de la nuit », notice du musée d'Orsay.
  20. Collections en ligne du musée des Beaux-Arts d'Angers, taper « Lenepveu » dans la recherche.
  21. « Matyrs aux catacombes », sur Musée d'Orsay (consulté le ).
  22. « Oscar Roty, Eugène Lenepveu », notice du musée d'Orsay.
  23. « CURATOR.ORG | GEWERBE, HANDEL, INDUSTRIE WELTAUSSTELLUNGEN Chicago (1893) », sur curator.org (consulté le )
  24. « Monument à Jules Eugène Lenepveu – Angers », notice sur e-monumen.net.

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Bibliographie

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  • Anne Esnault (dir.), Jules-Eugène Lenepveu 1819-1898 : Peintre du monumental, InFine éditions d'art/Musées d'Angers, , 328 p. (ISBN 9782382030790)
    Catalogue de l'exposition retrospective au musée des beaux-arts d'Angers.

Liens externes

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