Sabotages sur le réseau ferroviaire français en 2024
Sabotages sur le réseau ferroviaire français en 2024 | |
Carte des lignes touchées par les sabotages. | |
Première attaque | |
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Localisation | Arrou |
Cible | LGV Atlantique |
Coordonnées | 48° 04′ 49″ nord, 1° 08′ 20″ est |
Deuxième attaque | |
Localisation | Lamorville et Pagny-sur-Moselle |
Cible | LGV Est européenne |
Coordonnées | 48° 59′ 02″ nord, 6° 01′ 19″ est |
Troisième attaque | |
Localisation | Croisilles |
Cible | LGV Nord |
Coordonnées | 50° 17′ 23″ nord, 2° 46′ 51″ est |
Date | |
Type | Sabotage ferroviaire par incendie volontaire |
Morts | Aucun |
Blessés | Aucun |
Auteurs | inconnus |
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Dans la nuit du au en France, des sabotages sur le réseau ferroviaire affectent de manière coordonnée trois lignes à grande vitesse de la société de chemins de fer nationale (SNCF). Un sabotage visant une quatrième ligne est déjoué. L'entreprise Eurostar est également touchée par les perturbations induites[1].
Contexte
[modifier | modifier le code]Des sabotages similaires avaient eu lieu en Allemagne en 2023 et en France sur la LGV Est en [2].
Une tentative d'attentat avait également eu lieu le en France, lors de l'arrivée de la flamme olympique à Marseille[3]. Quatre engins incendiaires avaient été retrouvés sur la LGV Méditerranée entre Aix-en-Provence et Marseille[4].
Les sabotages surviennent dans la nuit qui précède la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été à Paris.
Sabotages
[modifier | modifier le code]Selon la SNCF, « des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager nos installations »[4],[5] :
- LGV Atlantique, « acte de malveillance » à Arrou (commmune voisine de Courtalain) ;
- LGV Est européenne, deux « actes de malveillance », entre la gare de Meuse TGV et Lamorville ainsi que dans les environs de Pagny-sur-Moselle ;
- LGV Nord, « acte de malveillance » à Croisilles (dans le secteur d'Arras).
- LGV Sud-Est , « acte de malveillance » à Vergigny déjoué par des cheminots qui ont mis en fuite « plusieurs individus »[5],[6]. La gendarmerie a retrouvé des engins incendiaires et plusieurs camionnettes abandonnées sur place[6].
Les cinq dégradations des installations ont lieu le vendredi entre 1 heure et 5 h 30[7],[8].
Selon la SNCF, les incendies volontaires ont eu lieu « dans les postes de signalisation des lignes LGV impactées »[8],[9] et/ou « dans des canalisations où passent beaucoup de câbles qui servent à la signalisation dans les postes », à proximité de bifurcations des lignes à grande vitesse[4]. Pour rétablir la situation, « les câbles de chaque armoire électrique sont remplacés et testés un par un »[8].
Conséquences
[modifier | modifier le code]Trois lignes à grande vitesse sont touchées[5] :
- LGV Atlantique : les deux-tiers des trains ne circulent pas ;
- LGV Est européenne : retards d'environ une heure trente, mais tous les trains circulent (reprise normale de la circulation prévue le samedi 27 juillet) ;
- LGV Nord : retards d'environ une heure et quelques trains supprimés (reprise normale de la circulation prévue le lundi 29 juillet).
L'entreprise Eurostar est contrainte d'annuler le quart de ses trains du au [8]. Les autres sont détournés par la ligne classique et circulent à vitesse réduite, ce qui prolonge le trajet d'environ une heure et demie[5].
Plus de 800 000 voyageurs sont concernés par ces perturbations au cours du week-end[10], dont 250 000 le vendredi [5].
Enquête
[modifier | modifier le code]Le principal service de renseignement intérieur français, la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), annonce enquêter pour trouver les coupables.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs[2].
Au lendemain des sabotages, plusieurs médias français et étrangers reçoivent un courriel qui les justifie, critique les Jeux olympiques et laisse entendre que les auteurs seraient d'extrême-gauche. Néanmoins, l'authenticité de cette revendication ne peut être prouvée[11],[12]. Les enquêteurs français demandent de l'aide au FBI pour identifier la source de ce courriel, envoyé depuis un service basé à Seattle[13].
Le 28 juillet, un militant d’ultragauche est arrêté sur un site ferroviaire à Oissel en Seine-Maritime. Les gendarmes découvrent dans son véhicule des pinces coupantes, un jeu de clés universelles et des clés d’accès à des locaux techniques de la SNCF[14].
Réactions
[modifier | modifier le code]À Paris, le chancellier allemand Olaf Scholz a déclaré à la presse que ces sabotages étaient « absolument condamnables » et qu'en ce qui concerne les Jeux olympiques, « perturber une telle fête de la paix par des actes de violence ne peut jamais être accepté et exige le rejet le plus ferme »[15].
Plusieurs syndicats de cheminots français ont également condamné les sabotages, parlant de « coup porté au service public SNCF »[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Attaque contre le réseau TGV: Eurostar annule 25% de ses trains », sur BFM BUSINESS, (consulté le ).
- « L'enquête se poursuit en France après une attaque « bien préparée » contre le réseau TGV, toujours perturbé », sur RTS info, (consulté le ).
- « INFO BFMTV. « Sabotage » SNCF : un engin incendiaire déjà retrouvé sur la LGV Sud-Est lors du passage de la flamme à Marseille », sur BFMTV, (consulté le ).
- « « Attaque massive » sur le réseau SNCF : un acte malveillant déjoué sur l'axe Sud-Est », sur France 3, (consulté le ).
- « Le trafic de TGV en France commence à reprendre après des perturbations liées à des « actes de malveillance » », sur RTS info, (consulté le ).
- « Attaques contre le réseau SNCF : fuyards, camionnettes, engins incendiaires… Que sait-on de l’acte de sabotage déjoué à Vergigny ? », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
- Coralie Becq, « Attaque massive sur le réseau SNCF : un acte malveillant déjoué sur l'axe Sud-Est », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « EN DIRECT - Actes de sabotage sur le réseau : reprise du trafic TGV sur l’axe Atlantique, deux tiers des trains supprimés », sur liberation.fr, (consulté le ).
- « Attaques contre le réseau SNCF : les lieux visés par les sabotages n’ont pas été choisis au hasard », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
- « DIRECT. « Attaque massive » contre la SNCF : 800 000 voyageurs concernés, « sabotage », réseau « paralysé » ce week-end... suivez la situation », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- « Sabotage du réseau TGV : un étrange mail de revendication envoyé après l'incendie d'installations de la SNCF », sur laprovence.com, (consulté le )
- « Un message de soutien aux sabotages sur le réseau SNCF envoyé à la presse », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Par Manon Aublanc Le 9 août 2024 à 17h51, « Sabotage sur le réseau SNCF : Paris demande l’aide du FBI pour identifier les auteurs du courriel de revendication », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Attaques contre le réseau SNCF : un militant d’ultragauche arrêté sur un site ferroviaire en Normandie », sur ladepeche.fr, (consulté le )
- « « Attaque massive » contre la SNCF : ce qu’il faut retenir », sur lemonde.fr, (consulté le )