Aller au contenu

Via, la voie du peuple

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Via, la voie du peuple
Image illustrative de l’article Via, la voie du peuple
Logotype officiel.
Présentation
Président Jean-Frédéric Poisson
Fondation (FRS)
(PCD)
(Via)
Scission de UDF
Siège 40 bis avenue Foch
78120 Rambouillet[1]
Fondatrice et présidente d'honneur Christine Boutin
Délégué général Charles-Henri Jamin
Porte-parole Patrick Mignon
Secrétaire générale Blandine Krysmann
Trésorier Olivier Pirra
Positionnement Actuel :
Droite à extrême droite[2],[3],[4]

Historique :
Centre droit à droite

Idéologie Droite chrétienne
Démocratie chrétienne
Conservatisme social
Conservatisme paternaliste
Affiliation européenne Mouvement politique chrétien européen
Adhérents 15 000 (revendiqués en 2017)[5]
Couleurs Bleu et jaune
Site web via-lavoiedupeuple.fr
Représentation
Conseillers régionaux
2  /  1758

Via, la voie du peuple[a] (abrégé en Via) est un parti politique français conservateur et d'inspiration démocrate chrétienne. Il est aujourd'hui plus proche de l'extrême droite que de la droite traditionnelle.

Fondé par Christine Boutin en sous la dénomination Forum des républicains sociaux (FRS), il est rebaptisé Parti chrétien-démocrate (PCD) en 2009 avant de prendre son nom actuel en 2020.

Partis démocrates-chrétiens précédents

[modifier | modifier le code]

La France connait plusieurs partis démocrates-chrétiens au XXe siècle.

Le premier est le Parti démocrate populaire, durant l'entre-deux-guerres.

Celui-ci est remplacé après la Seconde Guerre mondiale par le Mouvement républicain populaire (MRP), créé en 1944 et mis en sommeil en 1967. Le MRP se présente comme un mouvement démocrate-chrétien et centriste, europhile et partisan d'une vision non-conservatrice et sociale du catholicisme politique. Il se veut le parti des résistants démocrates-chrétiens qui souhaitent dépasser le clivage droite-gauche et le parti de la « fidélité » au général de Gaulle.

Le MRP fusionne en 1966 avec d'autres partis pour devenir le Centre démocrate, dont le dirigeant est Jean Lecanuet, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 1965.

Lancement et débuts du FRS

[modifier | modifier le code]

Le Forum des républicains sociaux (FRS) est déclaré au Journal officiel le [7]. Sa présidente est Christine Boutin, qui est également membre de l'UDF.

Christine Boutin annonce en sa candidature à l'élection présidentielle de 2002. Pour cette raison, elle est suspendue de l'UDF, qui soutient la candidature de François Bayrou[7]. Elle obtient 1,19 % des suffrages exprimés (339 112 voix)[8].

Après l'élection, il est l'un des partis fondateurs de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), et a ensuite été considéré comme un parti associé.

Lors de sa convention nationale du , le Forum des républicains sociaux a décidé de rejeter le Traité établissant une constitution pour l'Europe à une majorité de 75,88 % des voix. Christine Boutin invoque notamment trois raisons pour expliquer sa position :

  • l'absence de reconnaissance des racines judéo-chrétiennes de l'Europe ;
  • le caractère selon elle « excessivement libéral » du traité, qui ne prendrait pas « en compte la personne humaine, une erreur qui a amené en France la fracture sociale » ;
  • le fait que le traité permette le clonage thérapeutique et « ouvre la porte aux mariages homosexuels et à la possibilité pour ceux-ci d'adopter des enfants ».

Entre 2007 et 2009, dans les gouvernements Fillon I et Fillon II, Christine Boutin est ministre du Logement et de la Ville.

Dénomination « Parti chrétien-démocrate »

[modifier | modifier le code]

Lors de sa convention nationale du , le parti a changé d'appellation pour devenir le FRS - La démocratie chrétienne sociale[9].

Le , les adhérents du FRS ont adopté un nouveau nom, « Parti chrétien-démocrate », proposé par Christine Boutin[10], qui déclare : « Il nous permet d'avoir une identité plus forte et plus explicite. Il sera proposé aux adhérents le lors de notre conseil national. À droite, beaucoup ont abandonné les valeurs chrétiennes. (...) [Pour] intégrer cet électorat au sein de la majorité présidentielle, il faut porter haut et fort ces valeurs chrétiennes. Il ne suffit pas de préempter un électorat pour en représenter les valeurs ! »[11].

Le parti est membre du Comité de liaison de la majorité présidentielle.

Succession de Christine Boutin

[modifier | modifier le code]

Le , Christine Boutin annonce qu'elle présente sa démission de la présidence[12]. Celle-ci est acceptée à l'unanimité. Charles-Henri Jamin assure alors l'intérim à la tête du parti jusqu'à l'élection de Jean-Frédéric Poisson lors de Convention nationale du .

Lors de sa convention nationale du , le parti proclame les résultats du vote, qui a eu lieu du au pour élire un nouveau président. Deux candidats étaient en lice : Frédéric Delaitre et Jean-Frédéric Poisson, député et vice-président du parti. C'est ce dernier qui est élu, avec 73,3 % des voix exprimées[13].

Primaire de la droite et élections de 2017

[modifier | modifier le code]

En tant que président du PCD, Jean-Frédéric Poisson se présente à la primaire de la droite de 2016, organisée pour désigner un candidat à la présidentielle de 2017. Terminant sixième à l'issue du premier tour où il obtient 1,5  % des voix, il soutient François Fillon pour le second tour[14]. Après l'élimination de ce dernier au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Frédéric Poisson et Christine Boutin refusent pour le second tour d'appeler au « front républicain » contre Marine Le Pen en soutenant Emmanuel Macron[15],[16]. Christine Boutin déclare voter pour Marine Le Pen mais la position du parti demeure le « ni-ni »[17].

Le parti investit 120 candidats pour les élections législatives françaises de 2017[18]. Il n'a plus aucun élu au terme du scrutin.

Alliances avec la droite puis l’extrême droite et nouveau nom

[modifier | modifier le code]

En vue des élections européennes de 2019, le Parti chrétien-démocrate rejoint Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan et le CNIP de Bruno North au sein d’une alliance baptisée « Les Amoureux de la France ». Mais après avoir été annoncés en position éligible sur cette liste commune, Jean-Frédéric Poisson et la députée sortante Joëlle Bergeron — qui a rejoint le parti peu avant la fin de son mandat — sont écartés et ne prennent pas part au scrutin. Le président du PCD dénonce alors l’absence d’« horizon politique » et une attitude solitaire de Dupont-Aignan[19].

Pour les municipales de 2020, le Parti chrétien-démocrate rejoint plusieurs listes d'union de la droite et s'allie avec le Rassemblement national dans certaines villes[20] (dont Lyon[21] et Le Mans[22]). Néanmoins, certains de ses candidats sur des listes LR sont écartés dans l'entre-deux tours lors de fusions avec LREM, comme à Bondy. Le PCD conduit également quelques listes, comme à Montfermeil — où la liste de Xavier Lemoine l’emporte dès le premier tour, ce qui lui permet d’être réélu — ou Saint-Germain-en-Laye, où le parti obtient deux élus, dont Christophe Bentz, son délégué général.

En , Jean-Frédéric Poisson annonce son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2022 pour porter un projet « conservateur »[23],[24]. Un changement de nom du parti à la rentrée est alors évoqué avant d'être officialisé en  : le parti s'appelle dès lors « Via, la voie du peuple »[1],[25]. En , Poisson rejoint la campagne présidentielle d'Éric Zemmour[26].

Lors des élections européennes de 2024, Via soutient la liste « L'Europe ça suffit - Les Patriotes » de Florian Philippot[27].

Positions politiques

[modifier | modifier le code]

Ce parti se rattache au courant démocrate-chrétien, et met un accent important sur le conservatisme social et sociétal. Christine Boutin s'était opposée à l'établissement du PACS en 1999. En 2013, le parti a pris position contre le projet de loi visant à ouvrir le mariage et l'adoption aux couples de personnes de même sexe. Le PCD revendique environ 10 000 adhérents et 60 000 sympathisants au début de l'année 2013[28], et plus de 20 000 adhérents fin 2013.

Lorsqu'il était allié aux Républicains (LR) à l'Assemblée nationale, Jean-Frédéric Poisson se disait plus proche des idées de la députée FN Marion Maréchal que de sa collègue de groupe parlementaire Nathalie Kosciusko-Morizet[29].

Pendant la pandémie de Covid-19 en France, le parti s’oppose aux mesures prises par le gouvernement qu'il qualifie de liberticides.[réf. nécessaire]

Organisation

[modifier | modifier le code]

Présidents

[modifier | modifier le code]

Relations avec les autres partis de droite

[modifier | modifier le code]

Le FRS/PCD est longtemps associé à l'UMP, tout en restant indépendant. Les Jeunes du PCD étaient également indépendants des Jeunes populaires[30].

En 2018-2019, le PCD est membre du mouvement des Amoureux de la France, en collaboration avec le parti Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan[31]. Mais Nicolas Dupont-Aignan, juste avant le dépôt des listes aux élections européennes de 2019, décide de ne pas intégrer Jean-Frédéric Poisson, contrairement à ses promesses, ce qui met fin au mouvement.

Jeunes chrétiens-démocrates

[modifier | modifier le code]

Les Jeunes chrétiens-démocrates sont la branche jeune du Parti chrétien-démocrate[32]. Ils ont une vision de la politique où « le respect de la vie tient une place prédominante et où on réaffirme les valeurs de chaque homme »[32].

Les responsables du mouvement sont :

  • 2006 -  : Jacques Lefort[33]
  • -  : Maxence Poumaere[33], cadre dans l'industrie
  • -  : Vivien Richard[34], conservateur du patrimoine (promotion 2010[35])
  • à partir d’ (jusqu'à une date indéterminée) : Jean Roucher
  • de à août 2019 : Jean Servin

Résultats électoraux

[modifier | modifier le code]

Le Parti chrétien-démocrate comptait en 2017 cinq conseillers régionaux, cinq conseillers départementaux et environ 250 élus locaux (maires et conseillers municipaux).

Parlementaires

[modifier | modifier le code]

Lors de la mandature 2007-2012, quatre députés sont membres du parti : Christine Boutin, Jean-Frédéric Poisson, Jean-François Chossy et Dino Cinieri[7]. Jean-Frédéric Poisson est battu lors d'une législative partielle dans la 10e circonscription des Yvelines, le . En , Jean-François Chossy cède son siège à son suppléant Paul Salen, non membre du PCD.

Lors des élections législatives de 2012, Dino Cinieri est réélu et Jean-Frédéric Poisson retrouve son siège de député. Dino Cinieri prenant ses distances avec le PCD, Jean-Frédéric Poisson est le seul représentant de ce parti au Parlement durant la mandature 2012-2017. Il n'est pas réélu en 2017.

En , peu avant la fin de son mandat, la députée européenne (ex-FN) Joëlle Bergeron rejoint le parti[36]. En , Paul-Marie Coûteaux (ancien député européen) devient chargé des publications[réf. souhaitée].

Aucun sénateur ne s'est jamais revendiqué du PCD.

Maires et conseillers municipaux

[modifier | modifier le code]

Élections présidentielles

[modifier | modifier le code]
Année Candidat Premier tour
Voix % Rang
2002 Christine Boutin 339 112 1,19 15e
2007 soutien à Nicolas Sarkozy (UMP)
2012 soutien à Nicolas Sarkozy (UMP)
2017 soutien à François Fillon (LR)
2022 soutien à Éric Zemmour (Reconquête)

Élections législatives

[modifier | modifier le code]
Année Premier tour Second tour Sièges
Voix % Voix %
2002
2007
4  /  577
2012
1  /  577
2017 10 375 0,05 14 250 0,08
0  /  577
2022a  66 624 0,29
0  /  577

a Au sein d'une alliance autour de Reconquête.

Élections européennes

[modifier | modifier le code]
Année Voix % Sièges Rang Tête de liste
2004
2009
2014 138 708 0,74 %
0  /  74
12e
2024* 229 187 0,93 %
0  /  81
13 Florian Philippot
  • *en alliance avec Les Patriotes et Reprenons le Contrôle sur le liste "L'Europe ça suffit"

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Stylisé en « VIA | la voie du peuple »[6].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Annonce no  975 - VIA LA VOIE DU PEUPLE », sur journal-officiel.gouv.fr, (consulté le ).
  2. « Le Parti chrétien-démocrate a-t-il un avenir ? », sur La Vie, (consulté le )
  3. Philippe Abline, « Le parti Via-La voie du peuple veut présenter un candidat en Centre-Val de Loire », La République du Centre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Arthur Berdah, « Présidentielle 2022 : Jean-Frédéric Poisson retire sa candidature et rejoint la campagne d'Éric Zemmour », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  5. « » Chiffres clés », sur lepcd.fr (consulté le ).
  6. « VIA la voie du peuple », sur lepcd.fr (consulté le ).
  7. a b et c « Forum des Républicains Sociaux FRS », sur www.france-politique.fr (consulté le ).
  8. « Décision n° 2002-109 PDR du 24 avril 2002 », sur Conseil constitutionnel (consulté le ).
  9. Dépêche AFP du .
  10. « Boutin crée le parti chrétien-démocrate », sur Le Figaro, .
  11. « Site officiel du FRS »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), reprise d'un article paru dans Le Figaro. Site consulté le .
  12. « Parti Chrétien démocrate. Christine Boutin démissionne de la présidence », Ouest-France, (ISSN 0999-2138, consulté le ).
  13. Le Monde, AFP, « Jean-Frédéric Poisson succède à Christine Boutin à la tête du Parti chrétien-démocrate », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  14. Anne-Aël Durand, Pierre Breteau, Enora Ollivier et Alexandre Pouchard, « Second tour de la primaire : les parlementaires de droite penchent pour François Fillon », lemonde.fr, 21 novembre 2016.
  15. Victor Dhollande-Monnier, « Nadine Morano refuse le front républicain pour le second tour de l’élection présidentielle », sur lelab.europe1.fr, .
  16. Paul Chaulet, « Guaino, Ciotti, Sens Commun... cette droite qui n'appelle pas à voter Macron », lexpress.fr, 24 avril 2017.
  17. Emmanuel Berretta, « Poisson : "Il n'y a plus de consensus chez Les Républicains" », sur lepoint?fr, (consulté le ).
  18. « Élections législatives de 2017 », sur lepcd.fr.
  19. « Européennes : Poisson à couteaux tirés contre Dupont-Aignan », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  20. « Municipales: le PCD vise une quarantaine de listes d'"union" des droites », Le Point, 21 novembre 2019
  21. « Rassemblés pour porter les couleurs d’Agnès Marion (RN) dans les arrondissements », Le Progrès, 9 janvier 2020
  22. « Le Mans. Le PCD soutient la liste RN aux municipales », Ouest France, 7 novembre 2019
  23. Loris Boichot, « Présidentielle 2022 : Jean-Frédéric Poisson se déclare candidat «conservateur» », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. 20 Minutes avec AFP, « Présidentielle 2022 : Le président du PCD Jean-Frédéric Poisson est candidat », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. Laurent de Boissieu, « Le Parti démocrate-chrétien devient la « voie du peuple » », sur la-croix.com, (consulté le ).
  26. Arthur Berdah, « Présidentielle 2022 : Jean-Frédéric Poisson retire sa candidature et rejoint la campagne d'Éric Zemmour » Accès libre, sur Le Figaro, .
  27. Maxime Macé et Pierre Plottu, « D’extrême droite, complotistes, ou les deux : ces petites listes en lice aux européennes » Accès payant, sur Libération, (consulté le )
  28. Christine Boutin, « La Manif pour tous : Le PCD appelle à une large mobilisation dimanche », sur Le PCD.fr, (consulté le ).
  29. Clémence Barral, « Candidat à la primaire de la droite, Jean-Frédéric Poisson se sent plus proche de Marion Le Pen que de NKM », (consulté le ).
  30. Vivien Richard, « La nouvelle campagne de Christine Boutin et du PCD », sur plus.lefigaro.fr, (consulté le ).
  31. « «Les amoureux de la France», la plateforme anti-Macron qui rêve d'une «union des droites» hors partis », sur www.20minutes.fr, (consulté le ).
  32. a et b « Perpignan Les jeunes du PCD 66 avec Christine Boutin », sur L'Indépendant, (consulté le ).
  33. a et b « Maxence Poumaere à la présidence du PCD », sur Europe 1, (consulté le ).
  34. « Vivien Richard élu président des Jeunes du PCD », sur jeunespcd.fr, (version du sur Internet Archive).
  35. « Les conservateurs du patrimoine de la promotion 2010 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur inp.fr, (consulté le ).
  36. « Une ancienne dissidente du FN rejoint le parti conservateur PCD », sur lefigaro.fr (consulté le ).

Liens externes

[modifier | modifier le code]