Pierre Székely
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Pierre Székely, né à Budapest le et mort à Paris le , est un sculpteur et peintre hongrois, installé en France après la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
[modifier | modifier le code]En Hongrie
[modifier | modifier le code]À partir de 1941, Péter Székely fait son apprentissage dans l'atelier de Hanna Dallos[2] à Budapest. Dessinatrice, graphiste, graveur sur bois, celle qu'il considère comme son « maître au sens asiatique du mot[3] », fut assassinée par les nazis en 1945[4],[5]. Il est envoyé en camp de travail fin 1944. Székely s’y initie à la taille de la pierre. Puis il se retrouve au départ d’un convoi de déportés vers l’Allemagne. Il s’échappe et erre dans Budapest jusqu’à la libération de la ville en . Il réalise des dessins et des affiches, commence à être connu. Il est fiancé à Vera Harsányi.
En France
[modifier | modifier le code]En 1946, il entreprend un voyage d’études à Paris, où il s'installera définitivement, francisant son prénom en Pierre. En 1950, il emménage avec sa femme, Vera Székely — une artiste connue pour ses céramiques — dans un pavillon à Bures-sur-Yvette dans la vallée de Chevreuse. Il y réalise des œuvres influencées par le surréalisme, ainsi que ses premières sculptures en pierre à caractère abstrait.
Avec son épouse Vera Székely et le peintre André Borderie, Il est l'auteur, en 1953, de la maison le Bateau ivre, située à Saint-Marcellin dans le département de l'Isère. L'intérieur et l'extérieur de la maison, le garage et le jardin font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [6]. Depuis 2003, l'édifice est labellisé « Patrimoine du XXe siècle » de l'Isère.
En 1955, Pierre Székely s’installe à Marcoussis. Il y demeure jusqu’en 1976. Il réalise des dessins, des objets en pierre, en céramique, en bois, en métal, des objets de culte.
En 1957, il construit un ensemble de sculptures jeux à Clamart ; cette réalisation sera suivie de nombreuses autres à L'Haÿ-les-Roses, Palaiseau, Amiens, Cambrai, Brest, Grenoble, etc.
À partir de 1959, il réalise de nombreuses sculptures, œuvres monumentales et aménagements. En collaboration avec des architectes, il mène à bien plusieurs projets importants : le village de loisirs de Beg Meil avec Henri Mouette, l’église du Carmel de Saint-Saulve[7] avec Claude Guislain, une sculpture escalade à Évry (La Dame du Lac)[8].
En 1966, il met au point sa technique de taille du granit à la flamme. En 1968, année des jeux olympiques de Mexico, il édifie Soleil bipède sur la Route de l’amitié internationale.
En , à l’occasion de la création du secteur piétonnier du boulevard Maréchal-Leclerc dans le centre-ville de Caen, est installée une fontaine réalisée par Pierre Székely. Cette sculpture, financée par la municipalité caennaise, a été réalisée en granit rose extrait d’une carrière du canton de Perros-Guirec dans les Côtes-d'Armor.
En 1981, une rétrospective est organisée à l'hôtel de la Monnaie à Paris. En 1984, le président François Mitterrand lui rend visite dans son atelier et lui commande plusieurs sculptures, dont une pour un cadeau à Menahem Begin. Il a produit aussi des estampes, des dessins et de la peinture à la cire. Il a également réalisé quelques centaines de petites sculptures. Il considère que ses œuvres ne sont ni abstraites, ni figuratives, mais « expressives ». Ses œuvres se veulent en harmonie avec l'univers et avec la nature humaine.
Il meurt à Paris le , à l'âge de 77 ans[9].
Entourage et famille
[modifier | modifier le code]Il a été membre du groupe Espace fondé par André Bloc en 1951 et du Groupe international d'architecture prospective (GIAP) fondé par Michel Ragon en 1965[10].
Il est le père d'Anne-Maria Székely-Conchard (née en 1949), du designer Martin Szekely (né en 1954) et de Gabriel Székely (né en 1987).
Œuvres dans les collections publiques
[modifier | modifier le code]Deux musées en plein air sont entièrement consacrés à son œuvre : l'un ouvert en 1991 à Pécs (Hongrie), l'autre en 1993 à Sekigahara (Japon).
D'autres musées conservent ses œuvres :
- le musée du château de Vascœuil (Eure) expose des sculptures dans le parc ;
- le musée des Ursulines de Mâcon (Saône-et-Loire) conserve de nombreux dessins de Székely ;
- le FRAC Centre-Val de Loire à Orléans conserve une dizaine d'œuvres dans son département arts et architecture[11].
Ouvrages
[modifier | modifier le code]Tiltott istenek. A kőszobrász életfilozófiája. Párizs, 1983–1993 (Dieux interdits. Philosophie de vie d'un sculpteur sur pierre), Palatinus, Budapest, 1997
Récompenses et distinctions
[modifier | modifier le code]- 1978 : docteur honoris causa de l'Académie royale des beaux-arts de La Haye[10].
- 1978 : grand prix de la Biennale internationale des arts de la rue, en reconnaissance de ses nombreuses sculptures installées dans des cités, des lycées et des collèges français[12].
- 1990 : ordre national du Mérite[12].
- 1998 : chevalier de la Légion d’honneur[12].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Sylvie Gaillaguet, Székely, l'œuvre, Éd.Palatinus Könivek, 1998, 254 pages (ISBN 978-9639127265).
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Ilona Bayer, Pierre Dragon, 1998.
- Fabienne Issartel, Le ciel est sous nos pieds, 2002[13].
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Catalogue raisonné des œuvres de Pierre Székely sur pierreszekely.fr.
- Collection du Frac Centre-Val de Loire sur frac-centre.fr.
- « Pierre Székely » sur l’Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain.
- (en) Notice biographique et quelques œuvres de Pierre Székely.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Capture d'écran d'une vidéo de l’Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain.
- Biographie d'Hanna Dallos.
- Témoignage vidéo de Pierre Székely enregistré par l'USC Shoah Foundation sous le numéro 40522, disponible au Mémorial de la Shoah à Paris
- Dialogues avec l'ange.
- Eva Langley-Dános, Le Dernier convoi, Albin Michel, Paris, 2012 (ISBN 978-2-226-23863-4).
- « Maison dite « le Bateau Ivre » », notice no PA38000027, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Présentation brève de la chapelle », sur www.carmeldesaintsaulve.fr (consulté le )
- Olivier Perrin, Evry Daily Photo - La dame du lac de Szekely - Le Parc du Lac - Courcouronnes 15, (lire en ligne)
- « Disparition du sculpteur Pierre Székely l'homme de granit », sur Le Telegramme, (consulté le )
- Pierre Székely.
- FRAC Centre : catalogue des œuvres de Pierre Székely.
- Biographie de Pierre Székely.
- Blog de Fabienne Issartel.