1. |
Elle
05:39
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Elle vint à moi, vêtue de clarté,
et son regard dissipa toute nuit
Les anges s’inclinèrent sur son passage,
et l’air tout entier devint louange
Je tombai à ses pieds, aveuglé,
et elle me releva d’un seul mot
Son souffle était l’éternité,
et sa voix, le repos
Je compris alors la fin du voyage :
que l’amour est l’escalier du monde,
et la lumière, le seul visage de Dieu
Je fus en elle comme en un psaume
Elle dit : « Tu m’as cherchée à travers le feu,
et c’est le feu qui t’a fait digne »
Je répondis : « Je ne suis que poussière,
mais ta lumière m’a rendu homme »
Elle sourit…
et le paradis eut un visage
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2. |
Sans voix
04:06
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« Mon âme est rassasiée de maux, et ma vie touche au séjour des morts »
Je marchais sous un ciel sans astres,
le vent hurlait dans mes os de pêcheur
et le sable, pareil à la cendre, couvrait ma bouche
Sans voix, nul ange, nul souvenir
Je me souviens du Nom que j’avais trahi,
et la poussière fit sa demeure en moi
Le silence pesait comme un tombeau,
et je dis en mon cœur : Où es-tu, Seigneur?
« Je crie à toi, Éternel ! que ma prière parvienne jusqu’à toi ! »
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3. |
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Je pénétrai un jardin sans ombre
où chaque feuille priait à voix basse
Les fleurs y respiraient un parfum d’absolution
et nul son ne troublait la lumière
Je marchai parmi les eaux tranquilles
et le vent portait un nom oublié
Un ange veillait, l’épée baissée,
gardien du seuil entre l’homme et Dieu
« Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui »
Je sentis en moi la mémoire du feu
et tout ce qui fut chair se fit rosée
Je parlais à la brise, et la brise répondait :
« Elle t’attend, au-delà du silence »
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4. |
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J’aperçus la lumière sur un mont lointain
et des figures d’anges, vêtues d’aurore
descendaient et montaient dans le feu
Leurs ailes brûlaient de silence
Je mis le pied sur la première marche
et le monde se tut derrière moi
Chaque pas était un psaume,
chaque effort un aveu
« Je suis le chemin, la vérité et la vie »
Je montai, la tête lourde de mystère
les mains ouvertes vers l’invisible
Des voix chantaient dans le vent :
« Avance, pèlerin des cendres, avance vers l’amour »
Mon cœur battait contre les cieux fermés
et l’air lui-même devint prière
Je vis au loin une clarté blanche
et dans cette clarté, son nom murmuré
« La Parole était la lumière des hommes »
Je gravis encore, tremblant d’espoir
jusqu’à ce que le vent me porte
et je crus sentir la main de ma femme
dans la flamme du verbe éternel
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5. |
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J’aperçus la lumière sur un mont lointain
et des figures d’anges, vêtues d’aurore
descendaient et montaient dans le feu
Leurs ailes brûlaient de silence
Je mis le pied sur la première marche
et le monde se tut derrière moi
Chaque pas était un psaume,
chaque effort un aveu
« Je suis le chemin, la vérité et la vie »
Je montai, la tête lourde de mystère
les mains ouvertes vers l’invisible
Des voix chantaient dans le vent :
« Avance, pèlerin des cendres, avance vers l’amour »
Mon cœur battait contre les cieux fermés
et l’air lui-même devint prière
Je vis au loin une clarté blanche
et dans cette clarté, son nom murmuré
« La Parole était la lumière des hommes »
Je gravis encore, tremblant d’espoir
jusqu’à ce que le vent me porte
et je crus sentir la main de ma femme
dans la flamme du verbe éternel
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6. |
La porte ardente
05:08
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Devant moi se dressait la porte ardente
faite de cuivre et de souffles
Le feu me parlait dans une langue d’orage
et chaque flamme pesait sur mes fautes
mon nom au seuil
et le feu s’ouvrit comme un cœur blessé
Les anges veillaient, torches à la main
leurs yeux d’un amour terrible
Je franchis le brasier
et mon corps se dissout en lumière
Je sentis le poids des siècles s’enfuir
comme le vent chasse la paille
Ma langue se fit prière
mon sang, encens devant le Trône
Et je vis s’éloigner la terre
tandis qu’un chant de séraphins me nommait frère
« Voici, je me tiens à la porte, et je frappe »
J’ouvris et la flamme devint aurore
Le monde entier s’agenouilla dans mes yeux
Au sommet du feu, Elle m’attendait
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