PRIS SUR LE NET
Thèmes

merci moi fond coeur femme dieu argent nuit femmes enfant bleu anges amour

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· BELLE IMAGE (1843)
· PAROLE - PENSEE - ET PROVERBE (1206)
· BELLE IMAGE MONTAGE HOMME FEMME (2160)
· TUBE FEMME (1205)
· BELLE IMAGE AVEC TEXTE ..DU NET (1184)
· A - CREA PERSO FEMME (1484)
· BELLES IMAGES D'ANIMATIONS (773)
· FETE DES MERES ,PERES ET GR . PA (354)
· BELLE IMAGE MONTAGE COUPLE (1068)
· BONJOUR (535)

Rechercher
Derniers commentaires Articles les plus lus

· FETE DES MERES LE POEME
· LES ETOILES DE NOEL
· UN CHEVAL AU GALOP
· FOND ECRAN
· PAYSAGE DE MONTAGNE FLEURIES

· BOUTEILLE DE CHAMPAGNE
· POUR MA FILLE
· LE BRIN DE MUGUET PORTE BONHEUR
· MON FILS
· LA BELLE ROSE ROUGE
· FOND ECRAN
· UN COEUR EN ROSE BLEU
· PROVERBE D'AMOUR
· FOND ECRAN DORE
· PAYSAGE FLEURI DE CAMPAGNE

Voir plus 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "cabschau" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 28.03.2009
Dernière mise à jour : 03.09.2023
60536 articles


Images

VISION

Publié le 20/09/2014 à 11:05 par cabschau Tags : moi fond coeur femme dieu argent nuit femmes enfant bleu anges

 

Vision

Je vis d'abord sur moi des fantômes étranges
Traîner de longs habits ;
Je ne sais si c'étaient des femmes ou des anges !
Leurs manteaux m'inondaient avec leurs belles franges
De nacre et de rubis.

Comme on brise une armure au tranchant d'une lame,
Comme un hardi marin
Brise le golfe bleu qui se fend sous sa rame,
Ainsi leurs robes d'or, en grands sillons de flamme,
Brisaient la nuit d'airain !

Ils volaient ! - Mon rideau, vieux spectre en sentinelle,
Les regardait passer.
Dans leurs yeux de velours éclatait leur prunelle ;
J'entendais chuchoter les plumes de leur aile,
Qui venaient me froisser.

Ils volaient ! - Mais la troupe, aux lambris suspendue,
Esprits capricieux,
Bondissait tout à coup, puis, tout à coup perdue,
S'enfuyait dans la nuit, comme une flèche ardue
Qui s'enfuit dans les cieux !

Ils volaient ! - Je voyais leur noire chevelure,
Où l'ébène en ruisseaux
Pleurait, me caresser de sa longue frôlure ;
Pendant que d'un baiser je sentais la brûlure
Jusqu'au fond de mes os.

Dieu tout-puissant ! j'ai vu les sylphides craintives
Qui meurent au soleil !
J'ai vu les beaux pieds nus des nymphes fugitives !
J'ai vu les seins ardents des dryades rétives,
Aux cuisses de vermeil !

Rien, non, rien ne valait ce baiser d'ambroisie,
Plus frais que le matin !
Plus pur que le regard d'un oeil d'Andalousie !
Plus doux que le parler d'une femme d'Asie,
Aux lèvres de satin !

Oh ! qui que vous soyez, sur ma tête abaissées,
Ombres aux corps flottants !
Laissez, oh ! laissez-moi vous tenir enlacées,
Boire dans vos baisers des amours insensées,
Goutte à goutte et longtemps !

Oh ! venez ! nous mettrons dans l'alcôve soyeuse
Une lampe d'argent.
Venez ! la nuit est triste et la lampe joyeuse !
Blonde ou noire, venez ; nonchalante ou rieuse,
Coeur naïf ou changeant !

Venez ! nous verserons des roses dans ma couche ;
Car les parfums sont doux !
Et la sultane, au soir, se parfume la bouche ;
Lorsqu'elle va quitter sa robe et sa babouche
Pour son lit de bambous !

Hélas ! de belles nuits le ciel nous est avare
Autant que de beaux jours !
Entendez-vous gémir la harpe de Ferrare,
Et sous des doigts divins palpiter la guitare ?
Venez, ô mes amours !

Mais rien ne reste plus que l'ombre froide et nue,
Où craquent les cloisons.
J'entends des chants hurler, comme un enfant qu'on tue ;
Et la lune en croissant découpe, dans la rue,
Les angles des maisons.

Alfred de MUSSET   (1810-1857)