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jeudi 16 octobre 2025

OM - BBC Radio 1 (2019)

Blasphème ou Révélation ?
Théophanie ou marchands du temple ?
Quand il était petit, le groupe OM produisait une sorte de doom metal hypnotique, fruste et masturbatoire, qu'ils eurent la bonne idée, un jour qu'ils revenaient bredouilles de la cueillette des champignons, de pimenter aux chants liturgiques. 
Une guitare basse furibonde et placide qui ferait peur à Lemmy Kilminster, un bûcheron bien membré à bord d'une moissonneuse-batteuse qui a coûté un bras en leasing au Crédit Agricole, et ce nappage de chants religieux issus des trois monothéismes de l'Occident. Et un peu de sitar et de tablas, voire du violoncelle (qui inspire la même terreur sacrée que le mellotron dans les vieux King Crimson) et éventuellement des voix féminines quand le budget le permet, parce que ça fait vendre. Oh dis donc mais c'est que ça commence à faire du monde en studio, je ne sais pas si la production va payer le déjeuner de tous ces gens à la cantine ce midi. Et puis, nous vomissons l'Islam politique, mais apprécions les extraits du Coran psalmodiés par un muezzin en goguette, à partir du moment où c'est remixé par des Occidentaux, comme David Byrne et Brian Eno dans My life in the bush of ghosts, nous n'y voyons nulle hypocrisie, on s'en fout de ce qu'il psalmodie, parce que ça fait joli et que nous n'en sommes plus à une contradiction près.

Nos joyeux lurons sont doués pour
enchaîner d'entrainantes gigues
Lors de la dernière pandémie, comme ils tapaient comme des sourds et déclamaient des textes hermétiques d'un air arrogant,  j'ai trouvé OM très sain(t), et pour contrer les effets délétères de la prochaine, je suis en quête d'un nouveau substitut sonique, dans la même gamme de coloris, et c'est pas facile. Car OM n'a enregistré que 3 albums studio entre 2007 et 2012, ceux qu'on trouve sur l'étagère du haut de cette page de Pitchfork, et qui creusent le macro-sillon de la pollinisation croisée entre la spiritualité fastueuse de Dead can Dance et les rototos acidulés du Pink Floyd période Set the secrets for the heart of the sun, période qui n'a duré que le temps de ce morceau, le tout finement entrelardé d'un hachis de doom / stoner, en tout cas ce sont les étiquettes qu'on leur colle le plus souvent.

Est-ce que ça fâcherait Dieu d'être immortalisé 
sur une pochette de disque de rock ? 
c'est mon album préféré, 
et c'était déjà la fin.
Il existe aussi une quantité d'EPs sur scène, d'une thrashitude lassante car un peu morne. Le doom, au départ on se dit que c'est sympa pour les groupes qui ne savent pas jouer, ils participent à la sarabande metal, un peu au ralenti, en léger différé, comme des personnes en situation de handicap et sous lithium, alors les piles durent trois fois plus longtemps. 
La légende de Saint Wiki, auquel il est judicieux de faire l'offrande d'une dizaine de sesterces en ce moment, raconte qu'ils auraient donné des concerts qui duraient 5 heures à Jérusalem, tellement ils jouaient lentement, et BHL y a trouvé matière à les accuser d'antisémitisme, alors que c'était peut-être juste de l'antisionisme. 
Va savoir. 

En tout cas, sans pouvoir deviner si la démarche mixant doom et religiosité de façade était putassière, émanant de prétentieux qui se la pètent, ou au contraire relevait d'une élévation spirituelle et artistique à faire pâlir bien des candidats à la crucifixion, ils étaient bien partis pour monter en puissance avec leurs arrangements de plus en plus chiadés, sous la houlette de Steve Albini, et puis l'aventure tourna court. 
Snif. 

Méfions-nous, car le groupe peut rester en sommeil pendant des décennies, tel Cthulhu lové sur lui-même, quand on est plein de tentacules c'est fastoche, dans les profondeurs englouties de R'lyeh-la-vieille, au fond de l'océan Pacifique où meurent les récifs coralliens sous les coups du GIEC, attendant le moment où les étoiles seront alignées pour se réveiller et reconquérir le monde, et d'un seul coup  il y a ce live de 2019, enregistré dans les studios de la BBC, que même ChatGPT a été incapable de me trouver une explication, à part d'aller repomper les données sur discogs.com, et il est pas mal, ce live, à part qu'il n'est plus disponible sur bandcamp, dont acte. 
Il donne une bonne idée du potentiel de OM, et puis maintenant que les otages israéliens survivants sont libérés et que les dead can dance, ça vaudrait le coup de refaire un concert à Jerusalem, un peu moins bourrin que la dernière fois. Ou alors à Gaza. Unplugged dans les gravats, s'il le faut. 
Ca serait pas pire.

les liens qui libèrent pas :

https://www.sputnikmusic.com/review/51084/Om-Advaitic-Songs/

https://theobelisk.net/obelisk/2019/10/23/om-bbc-radio-1-review/

dimanche 21 janvier 2018

The Thing With Five Eyes - Noirabesque (2018)

Alors voilà.
Pour lire du Stephen King dans le noir (ou à défaut du Alan Moore, mais c'est pas la même exigence littérale) en se touchant le Rémi, je n'ai rien trouvé de mieux que 'Noirabesque' (Svart Lava 003), le dernier The Thing With Five Eyes.
D'ailleurs, on me signale en régie que The Thing With Five Eyes est le phénix de Jason Kohnen issu de ses précédents projets «darkjazz» démontés : le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble et le Mount Fuji Doomjazz Corporation.
Vous voici préviendus.
Faudra pas venir me pleurnicher dans les basques après parce que ça fait trop peur.