UN CHATEAU SAMOURAI
Posté par jj19410 le 10 décembre 2008
Une de mes premières armées fut les samourai de chez Dixon. les perry n’existaient pas à l’époque, je précise. Un bonheur fou à peindre ces japonais multicolores.
Des recherches énormes pour retrouver les Môn (héraldique) des seigneurs de l’époque.
Quoi de plus normal que de créer un décor à la hauteur ? Un gros projet avec un chateau cosntruit dans mon appartement de 32m2 (merci Hèlene) Celui a effectué sa première sortie à la coupe d’europe, salle de la roquette, organisée par les Grandes cies de l’est parisien.
D’ailleurs, je profite de cette occasion pour saluer Laurent Claussman, grand manitou du jeu d’histoire.
Le donjon est entièrement construit en carton et balsa. Chaque étage se soulève et l’on peut en examiner l’intérieur. Le RDC est reservé aux gardes tandis que le niveau supérieur comprend un salon individuel avec des parois peintes et on peut faire coulisser les portes. (puisque je vous le dis !) Attention toutefois , il n’y a pas d’ascenseur et il faudra emprunter les escaliers.
Mes figurines sont contrairement à la généralité inspirées non pas de nagashino ou de Sekigahara mais des clans qui ont combattu aux batailles de Kawanakajima. Ces affrontements opposaient les troupes du seigneur Takeda Shingen à Uesugi Kenshin. Beau et spectaculaire. La photo ci-dessous illustre une des ces batailles.
JUIN 2017
2017 , l’année de mon second voyage au japon et j’ai pu achever plusieurs visites de châteaux sur place sauf celui de Kumamoto qui a beaucoup souffert du dernier tremblement de terre.
Donc un gros travail de rénovation et de mise à jour du château.
Refonte totale du socle sur une base de 120 x80.
Rajout de plusieurs murs, tours et portes.
Tout cela découlant de mes observations sur le net et surtout sur place.
Une fois n’est pas coutume, je vais apporter ma petite pierre à l’édifice coté décor.
Après 2 voyages très instructifs au pays du soleil levant, j’ai décidé de remettre au goût du jour mon château japonais.
Celui-ci traine dans mes cartons depuis plusieurs années, sa création et sa première apparition remontant à bien longtemps avec une mémoire photographique dans le Vae victis numéro 1 de 1995.
Je dois avouer qu’à l’époque, même s’il était méritant d’avoir échafaudé un tel projet dans ma cuisine et mon appartement de 32m2, le résultat s’avérait fortement spectaculaire mais bien déficient sur plusieurs aspects des constructions nippones.
Depuis cette date, ma passion pour cette époque ne s’est pas tarie. J’ai pu goûter de la pratique du sabre, user et abuser de nourriture locale, porter le hakama, faire 2 voyages en 2013 et 2017 sur place pour admirer la réalisation de ces édifices dont certains ont eu la chance de passer au travers des bombardements américains dont chacun sait qu’ils ne sont pas subtils loin s’en faut.
En ressortant mon château des cartons, j’ai donc pu mesurer avec effroi les erreurs multiples commises au nom de la jouabilité mais aussi par manque du temps nécessaire à un peaufinage pourtant bien essentiel quand l’on connait le caractère des japonais et leur volonté à développer la perfection.
Je reste modeste, mais j’ai donc entrepris de rénover ce château, augmenter le nombre de bâtiments, créer les portes qui manquaient à la version 1995, recréer un cheminement propre à ce type de constructions.
Le défi de ce genre de travail est bien de coller le plus possible à la réalité mais en conservant une capacité ludique et surtout en restant dans des proportions exagérées qui rendent le projet intransportable.
Le premier compromis a été de renoncer à refaire strictement un château existant ce qui limite ensuite dans l’usage.
Le second impératif est de rentrer dans une dimension de 120×80 hors tout.
La dernière obligation était de réutiliser au moins les deux donjons principaux qui à eux seuls, avaient réclamé presque la moitié du temps du projet de 1995. (Ci-dessous photos de cette époque : élaboration et résultat final.)
J’ai donc décidé de me baser fortement sur le schéma du château actuel de Matsuyama qui présente un aspect couleur moitié bois, moitié plâtre blanc très joli et collant parfaitement avec mes donjons existants. De plus, ce château présente un dédale très caractéristique de l’époque. J’ai donc repris fortement la base de ce château que j’ai condensé et j’y ai rajouté le merveilleux et très original pont d’entrée du château de Hikone que ‘l’on voit dans la série « Shogun ».
D’ailleurs, pour ceux qui auront la chance d’aller sur place, je conseille fortement la visiter de ces deux châteaux en plus de ceux de Matsumoto et Himeji. Les musées de Hikone et Himeji valant aussi le détour. (Hikone pour ses armures, son appartement et son jardin magique, Himeji pour ses maquettes de château)
Coté réalisation, j’ai repris strictement la méthode de 1995 pour la réalisation des bâtiments à savoir un assemblage de carton fort recouvert de balsa et de bois.
J’ai laissé tomber la base de 1995 pour utiliser 2 plaques de polystyrène de 80×60. Il faut penser au transport donc tous les éléments bâtiments et murs sont escamotables. Coté jouabilité c’est pratique aussi.
Le précédent château occupait 60×80 en tout, c’est donc un doublement de la surface totale.
Il n’y avait que 4 bâtiments en 1995 alors qu’ici il y aura environ 12 bâtiments et 5 portes successives.
Voilà à quoi cela devrait ressembler à la fin du projet.
Les bâtiments sont tous démontables et accessibles dans leur intérieur par le toit pour manipuler des figurines le cas échéant. Les escaliers sont présents mais n’ont pas d’autre utilité qu’esthétique car il y a un vrai casus belli entre jouabilité et réalisme que je n’ai pas décidé de trancher totalement.
Côté ludique, il faut adapter les règles très spécifiquement pour proposer un défi ludique et intégrant une série de scénarii proposant des défis autres qu’un seul jet de dé aléatoire.
En tout cas, ce projet s’avère véritablement passionnant et je suis heureux d’avoir à nouveau l’occasion de travailler dessus.
Si tout va bien, j’espère être en mesure de proposer une table pour le trophée Alexandre de novembre 2017. Un retour aux sources en quelque sorte.
Ci-dessus, le plan final des murs et bâtiments. J’ai décalé le donjon en coin pour rentrer dans le dimensionnement prévu. Un donjon central était trop consommateur de place et il m’aurait fallu une table de 180×200.
JUILLET 2017 : le renketsushiki.
Le grand donjon (sotogata) aura un accès par un couloir en coin. Cette disposition est nommée Renketsushiki. (bâtiment C1)
Usuellement ce renketsushiki sert à relier le donjon à d’autres bâtiments plus petits appelés Yagura.
Ici, j’ai cherché à me rapprocher de celui du château de Matsuyama et j’ai rajouté deux petites tours supérieures. Ces tours auront un toit à 4 pentes (Irimoya) alors que le toit de l’étage inférieur sera à 2 pans (kirimuza).
On aperçoit l’entrée centrale à laquelle on accède par un escalier de côté. Ci-dessous, une maquette de Matsuyama avec son renketsushiki dans l’encadré.
Le mien accèdera au donjon en sa partie centrale puisque l’entrée existe déjà à cet endroit.
Ce couloir ne sera pas relié au donjon annexe (borogata ou tour de guet).
Comme on le voit sur les tourelles, je n’ai pas prévu de pignon ce qui constitue une erreur qu’il faut que je répare rapidement en décalant les fenêtres de part et d’autres.
Ce pignon sera totalement factice car faire autrement revenait à remettre en cause tout le système de construction pour coller à une réalité souvent rencontrée dans les châteaux japonais :
le niveau intérieur ne correspond pas forcément au niveau visible depuis l’extérieur. J’ai repoussé cette réalité, encore une fois essentiellement pour des raisons ludiques.
Le donjon du château de Himeji comporte même plus d’étages intérieurs que le nombre visible depuis l’extérieur. Un plan japonais n’est jamais simple, c’est bien connu.
Ici on aperçoit le mélange carton / bois avec un début de boiseries basses sur l’étage inférieur et la pose des poutrelles supportant le toit intermédiaire qui lie l’étage bas avec les tourelles.
Ces pans de toit sont fixes alors que les toits à 2 pans situés au-dessus des couloirs sont amovibles pour ménager un accès à l’intérieur.
Le toit de couloir qui relie au donjon principal aura une pente finale pour permettre de relier l’ensemble couloir à un édifice déjà construit et non modifiable. Un peu comme les constructeurs de l’époque je m’adapte puisque les constructions se succèdent au fil des années.
juillet 2017
Ci-dessus l’escalier interne qui permet d’accéder à la tourelle. En face de l’escalier, un mur plein qui s’impose compte tenu de l’échelle de la maquette. Compromis oblige. Il y a une petite difficulté dans la gestion des pentes de toit pour que tout s’aligne correctement.
les tours sont toujours réalisées d’abord en carton et assemblées. Une grande partie des surfaces est ensuite recouverte par du balsa.
L’aspect mixte bois et plâtre blanc est typique de celui que l’on retrouve à Matsuyama. Un des châteaux les plus intéressants du Japon avec celui d’Himeji et celui de Matsumoto.
Toutes les ouvertures sont renforcées par des tiges de balsa / bois. je prévois toujours un accès par le toit.
Sur cet élément précis qui sert couloir d’accès au donjon principal, il y a 2 petites tourelles qui compliquent le travail et il faut s’adapter au donjon actuel.
ci-dessus on voit bien l’escalier qui permet d’accéder à la tourelle et le début de travail des pentes du toit.
La difficulté réside aussi dans le fait qu’il n’y a pas de notion parallèle entre les deux tourelles.
De plus, il faut trouver un équilibre triple entre réalisme, capacité ludique et échelle rendue.
- réalisme pour coller à la réalité au maximum
- capacité ludique pour ménager des accès et des espaces suffisants pour les figurines.
- échelle gérable car un château comme Himeji prendrait une salle complète, donc il faut raison garder.
On commence à apercevoir quelques détails de finition avec la pose des boiseries extérieures.
Carton, colle à bois, bois, balsa, cutter et beaucoup de patience…
Là les deux tourelles sont placées. depuis cette photo, j’ai déjà modifié les murs des tourelles car elles ne tenaient pas compte des toits des couloirs et j’ai du supprimer quelques fenêtres…
voilà fin juillet l’avancement du projet
Le travail sur la toiture a bien avancé en ce mois d’août.
Voilà début septembre, tous les bâtiments sont terminés (8 bâtiments supplémentaires) et toutes les toitures sont bien avancées en phase 1.
J’ai utilisé des baguettes de brochettes en bois bambou que j’ai recoupés et collées une par une.
En tout cela devrait faire 200 baguettes de 30 cm recoupées.
Avant de passer à la phase 2 des toitures, je vais travailler sur les murs qui eux aussi auront leur petite bande de toiture.
Le travail sur les murs consiste à les tailler à bonne dimension – heureusement je vais pouvoir réutiliser tous les anciens murs -
après je devrai refaire tous les toits en phase 1.
Puis je pourrai passer à la phase 2 qui consiste à poser le polyfilla pour rendre homogènes les toitures.
voilà qui prend forme
ci-dessous le polyfilla est appliqué en grande partie
ci dessous la préparation des chevilles pour la fixation des murs. Ceux-ci doivent pouvoir se retirer et se reposer à volonté sans abimer le support.
j’ai opté pour des baguettes de bois.
je suis ensuite passé à la fabrication des portes. les portes s’ouvrent se ferment à volonté grâce aux petites charnières de 1.5 cm
(mr bricolage)
voilà la porte posée
Encore quelques barreaux aux fenêtres et volets et puis je pourrai passer au crépi.
Celui ci sera indispensable pour solidifier l’ensemble d’une part et rendre le support adhérent d’autre part.
Septembre 2017
Et me voilà à l’étape de la mise en couleur des nouveaux bâtiments.
je sais que je vais devoir reprendre quelques anciens éléments pour coordonner les couleurs.
Evidemment je n’ai pas retrouvé le bon vernis pour le bois donc couleur peinture en terre de sienne brulée.
c’est moins bien mais pas le choix
ça commence à avoir de l’allure.
Nous sommes début octobre 2017
la peinture des bâtiments a bien avancé et je me lance à recouvrir d’une couche de crépi le support. Le crépi blanc a été teinté avec de l’acrylique noir et marron pour foncer le revêtement.
j’en ai profité pour agrandir des montagnes existantes qui serviront à coté du château et donneront un aspect thématique à l’ensemble.
C’est le moment de travailler sur les remparts et là je travaille avec un cadre métal de pinceau que j’ai formé en rectangle. j’applique d’abord la terre puis je frappe légèrement pour imprimer la pierre. le résultat est plutôt sympa.
Là il y a beaucoup de surface… et plus qu’un mois de délai.
Et voilà arrivée la date de première sortie du château.
Tout n’est pas prêt : A commencer par les poissons porte bonheur sensés lutter contre les incendies et situés au sommet des donjons. Les fameux kinshachi.
J’ai apporté le décor complet en renonçant également aux plateaux de rizières, au temple et aux combats dans le village. Heureusement que la pièce principale est prête.
Le comble c’est que je n‘ai pas encore vu moi-même le château monté complet faute de place. Y aura-t-il un imprévu de dernière minute ?
Au moment du chargement effroi, il n’y a plus une once de place dans la voiture. Les décors sont imposants.
Arrivée vendredi soir chez Francis. Fast food indien et le lendemain matin nous voilà à pied d’œuvre vers 6h30. Départ et longue route vers Aulnay-sous-bois. Le déchargement est long et les joueurs sont là assez tôt. Mince, je ne suis pas prêt.
J’ai bâti un scénario opposant les Takeda aux Uesugi. Je suis resté sur cette période située en plein sengoku jidaï. A cette occasion, j’ai passé& plus de 10 jours à revoir les sashimono des opposants pour limiter les deux opposants à 4 clans chacun.
Ceci permettra de jouer les figurines en Swordpoint ou Hail Caesar alors qu’aujourd’hui c’est impossible.
Quelques hésitations sur la règle DBA et voilà le scénario en route. La petite règle sur l’assaut ninja surprend mais elle roule plutôt pas mal. Patrick est le défenseur et fait un départ catastrophe loupant d’innombrables occasions de tuer des ninjas. Cela va mal et je dois dépêcher des renforts de 3 figurines chez les défenseurs. Ca va mal. Je prends les choses en main et sur un tour je tue 3 ninjas d’un seul coup. La chance va-t-elle tourner ?
Que nenni, les ninjas se reprennent et finissent par tuer le seigneur dès leur arrivée au sommet du donjon.
Pendant ce temps, les secours n’ont pu forcer les attaquants et n’ont pu libérer le fils du seigneur Uesugi. La victoire des Takeda est totale.
Laurent et Francis jouaient les Takeda.
Même si la règle est bondée de rebondissements improbables, DBA a montré ses limites et je sais qu’il me faudra désormais trouver une autre règle pour animer la table.
Hail Caesar et Sworpoint tiennent la corde pour cela. J’ai passé 1 semaine à tout baser pour DBA et je vais devoir recommencer. Peu importe car j’ai retrouvé plus de 100 figurines Dixon dans mes cartons et je pourrais aligner plus de 600 figurines la prochaine fois.
J’ai pour idée de rajouter un maku (enclos de seigneur de guerre). Je n’en ai pas terminé avec cette période.
Coté armées, un gros travail de soclage et de rénovation, plus quelques figurines en plus.
Le clan de KOSAKA MASANOBU vassal de TAKEDA
Le clan de OBU TORAMASA vassal de TAKEDA
Les clans NAKAJO ET SAMPONJI vassaux de UESUGI
ajout des shachihoko sur les toits. Ca pète !
et les nouvelles plaques décor.
bon voilà la convention du kremlin bicêtre et l’occasion de tout mettre sur une table
En l’occurrence une table de 300 x 180
je suis plutôt satisfait du rendu des rizières
Bon restent à faire les maisons du village et un temple.
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