Statistiques

Date de création : 28.02.2014
Dernière mise à jour : 24.02.2025
18897 articles


Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· JUIFS DU MONDE. HISTOIRE. PERSONNAGES. (2570)
· ROIS.PRINCES.LA COUR ROYALE DU MAROC (260)
· CÉLÉBRITÉS. COMÉDIENS. ARTISTES. (28)
· JUIFS. CAMPS DE LA MORT. NAZIS. SHOAH. (2251)
· 1-RÉCIT D'UNE ENFANCE A RABAT. (220)
· 9-TOUR DU MAROC EN 365 JOURS ET +.2013. (399)
· MELLAHS, ARTISANS ET VIE JUIVE AU MAROC. (252)
· CIMETIÈRES ET SAINTS JUIFS DU MAROC. (306)
· ANNÉES 60. ANNÉES YEYE. (303)
· RABAT. SOUVENIRS DE NOTRE VILLE. (315)

Derniers commentaires Articles les plus lus

· NABILLA BENATTIA.
· PRINCESSES ET PRINCES DU MAROC.
· LISTES DES PRÉNOMS HÉBRAÏQUES.
· PIERRES SUR LES TOMBES JUIVES ?
· LA CHANSON D'AUTREFOIS: TRABADJA LA MOUKERE.

· JEU DE NOTRE ENFANCE LA CARTE MAROCAINE: RONDA.
· ZAHIA DEHAR.
· PRINCESSE LALLA LATIFA HAMMOU DU MAROC.
· C’ÉTAIT LES DISCOTHÈQUES DE NOTRE JEUNESSE A PARIS.
· LISTE DES JUIFS CONNUS FRANCAIS.
· LA MAHIA EAU DE VIE MAROCAINE.
· LES FRERES ZEMMOUR. CRIMINELS JUIFS FRANCAIS.
· LE MARIAGE TRADITIONNEL AU MAROC.
· FEMMES INDIGÈNES POSANT NUES AU MAROC.
· LES EPOUSES DU ROI HASSAN II DU MAROC.

Voir plus 

Rechercher
Thèmes

chez coeur paris image sur vie center saint chez belle société centre nature bleu belle

MIDELT. HABITANTS JUIFS D'AUTREFOIS.

Publié le 08/03/2021 à 20:34 par rol-benzaken Tags : coeur paris image sur vie center saint chez belle société centre nature bleu

Au cœur du Maroc, dressée entre le Moyen et le Haut-Atlas, au pied de la montagne majestueuse Jbel El Ayachi, Midelt est une belle petite ville, qui a connu son apogée de la cité multiculturelle historique.

Outre, la beauté et le charme de la région, sa nature montagnarde et ses habitants d’un naturel chaleureux et accueillant, font d’elle un site touristique d’une beauté extraordinaire à l’état pur.

C’est toute la beauté et la magie du Moyen Atlas que l’on retrouve dans ses localités, accueillantes et charmeuses.

image

Midelt aujourd’hui

Outat autrefois

L’Outat (l’actuelle Midelt) offrait, au XIXè siècle, une image différente de celle des autres agglomérations amazighes du Haut et Moyen Atlas.
Ethniquement, la population était composite : Les Aït Izdeg étaient les plus dominants. Ils formaient un groupe tribal détaché de la tribu mère restée, elle, au sud de Jbel El Ayachi.


Les Aït Ouafella constituaient le deuxième groupe important de la vallée d’Outat. Ces deux grands groupes humains comportaient, en plus, en leur sein, plusieurs catégories d’éléments allogènes : les Igrwanes, les Aït Hdidou, les Aït Sgherouchens, les Chorfas, les Filalas et les Juifs berbères. Les Aït Merghad ne sont arrivés dans la région qu’au début du XXe siècle, avec l’entrée française. Les juifs d’Outat étaient des campagnards et menaient la même vie rudimentaire que les prolétaires Aït Izdeg et Aït Ouafella.


Créée pour servir les intérêts des Français.
Créée en 1917, par le protectorat pour en faire un centre administratif de la région, trois colonnes militaires françaises investissaient la zone de Midelt actuelle et créaient une garnison militaire à Tachiouine. La découverte minière, dès 1907, dans la région d’Outat Aït Izdeg, devait permettre la réhabilitation de cette partie de la haute Moulouya orientale négligée au profit du «Maroc Utile», celui des plaines agricoles plus riches. En 1926, la société des mines d’Ahouli fut fondée par la compagnie de l’Afrique du Nord.


En 1928, la société des mines d’Ahouli avait construit à Ksar Flilou, en aval des sources intarissables de Tatiouine, l’une des premières centrales électriques du Maroc. Elle alimentait aussi bien, la petite ville naissante que les deux mines. Ainsi, Midelt a été l’une des premières villes à être électrifiée. Seulement deux années après, elle pouvait se targuer d’être l’une des premières villes marocaines à avoir une voie ferrée la reliant à Guercif, sur une longueur de 130 Kilomètres.
A cette période, les mines employaient plus de 1500 ouvriers encadrés exclusivement par des Français. Les sociétés exploitantes réalisaient des bénéfices très élevés.

Une ville, des perspectives

Midelt, de la fin des années 40- début 50 s’enorgueillissait, à juste raison, d’avoir toute l’infrastructure nécessaire à l’épanouissement d’une ville. Électrifiée depuis 1928, la ville était en cette période, assainie, raccordée à l’eau potable, les routes étaient asphaltées, propres et bordées d’arbres: ormes champêtres et mûris. Les bâtiments publics représentant tous les ministères de l’État étaient construits dans un style européen. La ville avait sa banque, ses cafés-restaurants, sa salle de cinéma, sa librairie, ses écoles, son hôpital construit en 1952, son dancing et ses hôtels.


Tout ceci était fait dans un style français, la ville dans son ordonnancement frappait l’admiration des visiteurs.


Le « Guide Bleu » de 1949 avait fait écho de l’aspect coquet et élégant de Midelt en annonçant : «…population de 4356 habitants, dont 667 européens et 832 juifs. En se promenant dans les anciens quartiers, on retrouve de nombreuses maisons individuelles construites dans le plus pure style français de l’époque, avec leurs toits en tuiles rouges. Dans une ancienne casbah des environs, ouvroir des sœurs franciscaines de Marie pour la fabrication des tapis. »
En cette période, on se plaisait à appeler Midelt « le Petit Paris ». La population de la nouvelle petite ville était composite, multi-ethnique et multiconfessionnelle. 

 

L’étude historique de la population juive d’Outat se heurte aux problèmes de sources. Les juifs autochtones, que nous avons pu questionner, ne savent pas dans quelles conditions leurs ancêtres étaient arrivés dans les ksour d’Athmane Ou Moussa, Bouzmella et Ait Ouafella ; tout ce qu’ils savent c’est que ces kasbahs étaient habitées par des juifs et des musulmans, et que les juifs n’étaient pas isolés dans des mellahs comme dans les grandes villes. 

Les juifs ne se sont installés dans l’Outat qu’après l’arrivée des Ait Izdeg, c’était au cours du XIX siècle. Les indications des stèles du cimetière juif se trouvant à Tizi N’Oudayne près de Guerouane sont en faveur de cette hypothèse. 

Un grand nombre de familles étaient originaires du Tafilalt (Gourrama, Rich, Ksar Souk …) ou de Debdou. 

D’autres revendiquent une origine d’Essaouira via Ait Itzhak) c’est le cas de la famille Pintou, dont le père était Caïd à Athman Ou Moussa. 
Les juifs d’Outat étaient des campagnards qui menaient la même vie rudimentaire que les Ait Izdeg et Ait Ouafella . 

Le marquis de Segonzac, rapporté par Amina Ihray, notait à la fin du XIX siècle : " les juifs ont une situation exceptionnelle chez les Ait Izdeg et les Ait Ouafella ". En effet, les témoignages oraux des anciens Outatiens nous rapportent qu’ils vivaient en bon voisinage. 

Les mêmes sources nous disent que les juifs d’Outat, et surtout ceux des Ait Ouafella étaient fellahs. Ils possédaient des terrains qu’ils exploitaient ou faisaient exploiter par des khemmesses (ouvriers qui bénéficient du cinquième du rendement agricole.) 

D’autres étaient forgerons, fabricants de bas et de tamis, potiers, et surtout marchants ambulants qui sillonnaient le Haut Atlas Oriental à dos d’âne. Ces colporteurs vendaient leurs marchandises à crédit aux Zedguis qui ne pouvaient pas régler comptant. 

Amina Ihray nous rapporte un témoignage concernant ce sujet : « nous avons eu connaissance à travers des papiers familiaux, que l’on nous a confiés du cas d’un Zedgui qui a dû racheter tout son patrimoine que son père avait hypothéqué auprès des juifs colporteurs ». 

Les cultes populaires des juifs d’Outat présentaient d’évidentes analogies avec les cultes maraboutiques des Ait Izdeg et des Ait Ouafella. 

A Taâkite existait, jusqu’à des temps récents, une sépulture d’un Saint juif connu sous le nom de Moul El Kaf. 

Plusieurs rabbins de la région (Outat, Gourrama, Rich) étaient considérés comme maîtres dans l’art d’écrire des talismans. Ils avaient acquis la réputation de produire l’effet attendu et Ils étaient consultés par une grande population surtout féminine, aussi bien juive que musulmane. 

Habitants juifs du sud marocain vers les années 50.

Les juifs de midelt.
 
Cliquez sur ce lien pour voir une vidéo sur Youtube.
Des familles israéliennes, anciennement marocaines en visite dans la synagogue de Midelt où sont enterrés leurs aïeuls 50 années après leurs départs définitifs du Maroc.