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La police juive des ghettos ou service d’ordre juif.

Publié le 02/01/2025 à 19:33 par rol-benzaken Tags : sur prix center centre travail homme place france article enfant cadre création vie

La police juive des ghettos ou service d’ordre juif.

La police juive du ghetto (Jüdische Ghetto-Polizei en allemand) ou service d’ordre juif (Jüdischer Ordnungsdienst), communément appelée police juive par les Juifs, est une unité de police mise en place dans les ghettos juifs de l’Europe sous domination nazie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Les services d’ordre juifs sont créés dans les ghettos à la suite des Judenräte — les conseils juifs locaux — auxquels ils sont formellement rattachés ; ils sont dans les faits soumis aux forces allemandes, dont ils appliquent les ordres au sein des ghettos.

Police juive dans le ghetto de Varsovie, en mai 1941.

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Dans un premier temps chargés pour l’essentiel de tâches bénéficiant aux habitants des ghettos (gestion de la circulation, règlement des conflits, surveillance de l’hygiène publique, etc.), ils se voient progressivement confier la responsabilité de mettre en œuvre le travail forcé, de confisquer les biens des Juifs et de surveiller l’enceinte des ghettos, désormais séparés du reste de la ville. Dans ce cadre, corruption et extorsions sont omniprésentes, si bien que les polices juives sont rapidement perçues avec hostilité par la population.

L’année 1942, durant laquelle les déportations vers les centres d’extermination se multiplient dans le cadre de la Solution finale, marque un tournant pour les polices juives : sous les ordres des nazis, les agents du Jüdischer Ordnungsdienst participent aux rafles et aux déportations, souvent en échange de la promesse d’avoir, ainsi que leur famille, la vie sauve. Néanmoins, la liquidation des ghettos, jusqu’en 1944, est suivie de celle des polices juives : pour la plupart, leurs membres sont in fine exécutés sur place ou déportés, comme les autres Juifs.

Si les services d’ordre juifs ont très majoritairement participé aux exactions et aux déportations, quelques-uns ont collectivement refusé d’y participer, certains policiers ont démissionné, ont aidé leurs pairs juifs, voire ont rejoint la résistance, souvent au prix de leur vie.

À l’issue de la guerre, les services d’ordre juifs sont haïs par les survivants de la Shoah pour leur participation aux déportations. Certains de leurs membres — et dans une moindre mesure des conseillers juifs locaux — encore vivants sont convoqués devant des tribunaux d’honneur juifs organisés en Europe ou devant des tribunaux civils, notamment en Pologne et en Israël. Les polices juives sont dans un premier temps dépeintes comme coupables de collaboration avec les nazis. Le regard ultérieur des historiens, en particulier à partir des années 1990, est davantage nuancé ; ils s’attachent moins à les qualifier moralement (victimes, coupables ou dans une zone grise) qu’à comprendre et décrire leur réalité.

Le régime nazi et l’Union soviétique, liés par le Pacte germano-soviétique, envahissent la Pologne en 1939, provoquant l’entrée en guerre de la France et du Royaume-Uni et marquant le début de la Seconde Guerre mondiale. Troisième Reich et URSS se partagent le territoire polonais : certains territoires de l’Ouest sont annexés par l’Allemagne, la partie centrale de la Pologne devient le Gouvernement général de Pologne sous domination nazie, tandis que les territoires de l’Est sont annexés par l’URSS.

Dès la fin de l’année 1939, l’Allemagne nazie, de manière essentiellement décentralisée, confine les Juifs de Pologne dans des ghettos, de manière à séparer strictement les populations juives — en attendant leur expulsion — de celles dites « aryennes », et afin d’exploiter économiquement les premières, essentiellement via le travail forcé.

À partir de juin 1941, le Troisième Reich envahit l’URSS avec l’opération Barbarossa. Cette invasion conduit les nazis à occuper des territoires polonais de l’Est, qui sont dès lors regroupés au sein du Reichskommissariat Ostland au Nord (lequel inclut également la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie) et du Reichskommissariat Ukraine au Sud. Dans ces anciens territoires soviétiques désormais sous domination nazie, les Allemands créent également des ghettos juifs, cette fois avec pour but premier l’extermination des Juifs dans le cadre de la Solution finale : les ghettos visent à rassembler la population juive à titre temporaire, en attendant que soient possibles sa déportation et son élimination dans les centres d’extermination.

Des conseils juifs locaux, les Judenräte, sont créés dès 1939 par les nazis dans les différents ghettos juifs afin d’y servir d’intermédiaires auprès de la population, qu’ils sont chargés d’administrer selon les ordres allemands. Les conseillers juifs, souvent des notables locaux, sont théoriquement élus par la population et en pratique nommés avec l’accord des forces allemandes.

Mise en place
Des hommes se tiennent debout devant la vitrine d’une boutique et regardent dans la direction du photographe. Deux portent des brassards et des casquettes, et l’un d’entre eux brandit un bâton.
Policiers juifs dans le ghetto de Łódź en 1940.

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Les services d’ordre juifs (en allemand, Jüdischer Ordnungsdienste), appelés « polices juives » par les Juifs, sont instaurés dans les différents ghettos à partir de 1940 sur consigne des Allemands, bien qu’aucun ordre écrit en ce sens émanant des autorités centrales nazies n’ait été retrouvé. Les Jüdische Ordnungsdienste sont chargés de maintenir l’ordre dans le ghetto et d’y faire appliquer les décisions allemandes, notamment en matière d’exploitation économique — travail forcé, impôts, confiscation de biens, etc..

Un homme en veste de costume à rayures et cravate, coiffé d’un képi doté d’une étoile de David et portant un brassard sur lequel est lisible une partie du mot Ordnungsdienst pose face au photographe, dans l’embrasure d’une porte, entouré de trois hommes plus âgés et d’un enfant.
Membre du Jüdischer Ordnungsdienst du ghetto de Tomaszów Mazowiecki (Pologne), date inconnue.

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La mise en place des polices juives accompagne la constitution des ghettos. Ainsi, à Łódź, l’ordre de constituer un service d’ordre juif intervient une dizaine de jours après celui de création du ghetto et deux mois avant son isolement effectif du reste de la ville, en avril 1940 ; à Varsovie, cet ordre intervient en septembre 1940, deux semaines environ avant celui établissant le ghetto (la police est effectivement mise en place fin novembre, deux semaines après que le ghetto a été verrouillé) ; à Lwów, la création de la force de police est ordonnée en même temps que le ghetto est constitué, le 8 novembre 1941 ; à Radom, l’ordre d’instaurer un Jüdischer Ordnungsdienst précède d’une semaine l’établissement du ghetto, en avril 1941 ; à Częstochowa, il suit d’une dizaine de jours celui de création du ghetto, en avril 1941 ; à Kolomya, il suit de trois jours l’instauration du ghetto en mars 1942.

Insigne argentée pentagonale, avec en son centre une étoile de David, et sur son pourtour l’inscription allemande « Ordnungsdienst » et celle en polonais « Służba porządkowa ».
Insigne de la police juive du ghetto de Częstochowa.

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À propos du ghetto de Cracovie, l’historienne Alicja Jarkowska-Natkaniec écrit : « La création du Judenrat et d’une force responsable du maintien de l’ordre et de l’hygiène publique dans le quartier juif épargna aux Allemands la peine de créer leur propre système administratif ».

À l’inverse des Judenräte, imposés par les forces occupantes mais qui s’inscrivent dans la continuité d’organisations locales juives d’avant-guerre (notamment les kehillot), les services d’ordre juifs sont des organisations sans précédent dans les communautés juives locales, relève l’historien israélien Aharon Weiss. Dans certains cas néanmoins, les services d’ordre sont créés à partir de milices préexistantes, quoique postérieures au début de l’occupation. Ainsi, dans le ghetto de Varsovie en devenir, la mise en place du Jüdischer Ordnungsdienst en septembre 1940 s’appuie sur un « service de sécurité du bataillon du travail » constitué par le Judenrat en décembre 1939 pour répondre aux quotas de travailleurs forcés établis par les Allemands ; il surveille aussi la construction de l’enceinte du ghetto quelques mois plus tard. Des milices préexistent également à Częstochowa et à Kovno : respectivement la Inspekcja Ruchu Ulicznege (IRU), chargée de contrôler la circulation des Juifs dans les rues, et l’Ordnunsgruppe, qui protège l’équivalent local du Judenrat.

Les Allemands donnent pour consignes — diversement respectées — de recruter dans les Jüdischer Ordnungsdienste des jeunes qui soient sportifs, aient une expérience militaire et soient diplômés.

La création de ces services d’ordres, formellement placés sous la coupe des Judenräte, suscite des craintes au sein de ces derniers. Dans un certain nombre de cas, afin de s’assurer un contrôle effectif sur la police juive et de veiller à sa respectabilité, les conseils juifs locaux cherchent à maîtriser le recrutement des effectifs policiers, qui leur est généralement confié, bien que les Allemands (notamment la Gestapo) nomment également d’autorité certains policiers — à Thessalonique, en Grèce, le chef de la police juive est ainsi désigné par les Allemands et prend ses ordres auprès de la Gestapo. Dans plusieurs ghettos, le Judenrat place ses membres à la tête de la police juive ; c’est notamment le cas dans les ghettos de Lublin, Pabianice, Skierniewice, Żółkiew, Żarki ainsi que dans ceux de Sosnowiec et de l’Est de la Haute-Silésie, dont la direction des conseils locaux supervise aussi les polices juives.

La police juive est parfois le bras exécutif, obéissant, du Judenrat — c’est entre autres le cas dans les ghettos de Kovno, Łódź et, dans un second temps, Białystok —, tandis que dans d’autres ghettos, la police juive agit indépendamment de celui-ci (par exemple, à Vilnius) voire en prend à terme le contrôle : à Otwock par exemple, le commandant de la police, servile, est nommé à la tête du Judenrat par les Allemands lors de la liquidation du ghetto ; dans le ghetto de Nowy Sącz, c’est un criminel notoire qui dirige la police avec l’approbation des nazis et il obtient la direction du conseil juif local après la déportation du 23 août 1942. Les forces allemandes encouragent ces configurations lorsque les Judenräte se montrent peu enclins à exécuter les ordres reçus.

Officiellement rattachés au Judenrat, les services d’ordre juifs sont cependant également soumis à la supervision des autorités administratives allemandes, des Schutzstaffel (SS) et, dans les ghettos du Gouvernement général de Pologne, de la police bleue (policja granatowa en polonais ; surnom destiné à la distinguer de la police polonaise d’avant-guerre), par exemple à Częstochowa ou Cracovie. Ils sont parfois placés directement ou indirectement sous les ordres de l’Ordnungspolizei (Orpo) : la police du ghetto de Kielce répond ainsi à la Schutzpolizei (et à la Gestapo) et celle de Varsovie à la police bleue elle-même subordonnée à l’Orpo.

Brassard d’un policier juif du ghetto de Varsovie.

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Article complet à suivre: