CHRONIQUE DE DROIT INTERNATIONAL ÉCONOMiQUB 591
de l'humanité » (3). Cette notion de pacte d'assistance est présente dans toute la Charte.
De même, une autre idée-force sous -tend la Charte de Manille, à savoir « la volonté d'autonomie collective » ( « self-reliance ■ ») des pays en voie de développement, qui doit se concrétiser par une solidarité accrue entre pays en voie de développement dans tous les domaines (4).
Animée par ces deux idées-force, la Charte de Manille se présente sous la forme d'un catalogue de demandes adressées aux pays développés, dont les plus importantes concernent les produits de base, les sociétés transnationales, le transfert de technologie, la dette des pays en voie de développement et la réforme du système monétaire international.
1) Les produits de base.
lia Charte de Manille demande l'application complète du « programme intégré », tel qu'il avait été préparé par le Secrétariat de la C.N.U.C.E.D. La Charte met notamment l'accent sur les points suivants (5) :
— la constitution d'un fonds commun en vue de financer les stocks internationaux de produits de base ;
— l'indexation effective des prix à l'exportation des produits de base des pays en voie de développement sur les prix à l'importation d'articles manufacturés en provenance des pays développés ;
— l'application du programme intégré à tous les produits de base présentant un intérêt pour les pays en voie de développement ;
— l'amélioration du système de financement compensatoire du F.M.I.
2) Les sociétés transnationales.
La Charte de Manille demande qu'un accord puisse être conclu entre pays développés et pays en voie de développement sur les points suivants (6) :
— les sociétés transnationales devraient procéder à des opérations d'ouvraison plus complètes dans les pays en voie de développement, notamment en y développant la transformation des matières premières à destination des marchés intérieurs comme à destination des marchés étrangers ;
— une réglementation devrait être adoptée en vue de contrôler les activités des sociétés transnationales et, d'une façon générale, les pratiques commerciales restrictives émanant de ces dernières.
3) Le transfert de technologie (7).
Dans les rapports entre pays développés et pays en voie de développement, la Charte de Manille demande que les pays développés accordent aux pays en voie de développement un accès sans restriction aux techniques existantes, quels que soient les propriétaires de ces techniques et qu'une conférence de plénipotentiaires soit chargée d'établir un code de conduite multilatéral et obligatoire, destiné à régir le transfert des techniques,
(3) « Manille et la nouvelle société mondiale », allocution prononcée par le Président de la République des Philippines, M. Ferdinand E. Marcos, à la cérémonie inaugurale de la troisième Réunion ministérielle du Groupe des 77, le 2 février 1976, TD/195/Add. 1, p. 3.
(4) V. TD/195, p.59 et s.; TD/195/Add. 1, p. 6 et s.
(5) V. TD/195, p. 8-13.
(6) V. TD/195, p. 16-17.
(7) V. la section V de la Déclaration de Manille, TD/195, p. 33-38.