Aquitania, XIV, 1996, p. 149-151
Quitterie Cazes 13, rue Bellegarde
3 1000 Toulouse
Les nécropoles et les églises funéraires de Toulouse à la fin de l'Antiquité
Toulouse connaît, pendant les IVe et Ve siècles, une réelle richesse qui se traduit, Ultra muros, par de nombreuses réfections de rues et d'égouts, par un développement de l'habitat dans des zones qui, semble-t-il, n'avaient jamais été occupées auparavant. Dans le même temps, la christianisation commence à se traduire dans les constructions, mais selon des modalités dont les détails ne sont pas encore réellement connus : la cathédrale se trouve probablement dès la fin du IVe siècle près de la porte orientale de la ville, bien qu'aucun texte antérieur à l'époque carolingienne ne la signale, et aucun vestige significatif n'en a encore été retrouvé ; l'église Sainte-Marie la Daurade située à l'opposé, en bordure de Garonne, est citée par Grégoire de Tours ; enfin, en 567, le poète Fortunat porte témoignage de la création d'une église sur le lieu du martyre de Saturnin, le premier évêque de la ville mort en 250, probablement à l'emplacement de l'église Saint-Pierre-Saint-Géraud.
Les nécropoles sud
* La communication au colloque et la brève présentation qui est faite ici sont le résultat du travail d’une équipe réunie pour réactualiser la thèse de Michel Labrousse (Tou¬ louse antique, des origines à l'établissement des Wisigoths, Paris, de Bocard, 1968) ; je donne donc ici, sous ma responsabilités, l'expression du travail de Jean-Charles Arramond, Georges Baccrabère, Jean-Luc Boudartchouk, Daniel Cazes, Raphaël De Filippo et Jean Guyon. Dans le volume de réactualisation à paraître, les informations seront bien sûr plus développées et argumentées.
1 . Le site est désigné pour la première fois en 1073 sous le nom de Ad Feretrale lors de sa donation par l'évêque Isam au chapitre de sa cathédrale ; une chapelle y fut cons¬ truite peu après par le chapitre.
2. ADHG 131 H 86, fol. 14 : Inventaire et estatdes Biens immeubles et rentes du couvent de la Trinité à Thoulouse. Nous devons cette mention inédite à Henri Molet.
Hors les murs, quatre secteurs de nécropoles sont repérés : au sud, celle de la route de Narbonne, à l'est celles de Saint-Aubin et de Saint-Sauveur, au nord celle de Saint-Sernin, au nord-ouest celle de Saint-Pierre-des-Cuisines.
Dans le très vaste champ funéraire du Haut Empire, des tombes des IVe et Ve siècles paraissent circonscrites dans les environs immédiats de la chapelle Saint-Roch, à un kilomètre de la porte Narbonnaise. On peut faire l'hypothèse que la chapelle du Xle siècle (Saint-Roch ad feretrale ■) a succédé à un premier édifice chrétien. A proximité immédiate du rempart, à l'ouest de la porte et en direction de la Garonne, un petit noyau de sépultures avait déjà été repéré en 1530 2 : en établissant des fondations, on avait découvert des “sépulcres de marbre, plomb et cuivre avec des ossements dedans,