Dunod de Charnage. — - Pierre Quarré évoque la physionomie d'un professeur de droit de l'Université de Dole- Besançon, Dunod de Charnage, qui sut, au xvine siècle, s'intéresser aux monuments du Moyen Age. Il décrivit dans l'Histoire de l'église, ville et diocèse de Besançon (1750) deux portails de Franche-Comté, disparus depuis lors : celui de Château-Chalon, dont il avait déjà, inséré une gravure, accompagnée d'un commentaire, en annexe du tome I de son Histoire des Séquanais (1735) et celui de la Madeleine de Besançon, autrement connu par un dessin appartenant à la Bibliothèque de cette ville, outre trois beaux bustes sauvés de la destruction.
En 1735, lorsqu'il publie la gravure du portail de l'abbaye de Château-Chalon, Dunod de Charnage partage sans réserve les illusions archéologiques de Mabillon et de Montfaucon. Les statues-colonnes sont de l'époque de la fondation de l'abbaye et elles représentent des personnages intimement liés à son histoire : les rois Clotaire II et Childéric II, le patrice Norbert, le fondateur, et la reine Bathilde, régente du royaume sous Clotaire III. L'auteur veut bien admettre que l'église elle-même a été refaite — ■ il la date du xie siècle — ■ mais il pense que le portail, d'époque mérovingienne, a été préservé.
Quinze ans plus tard, lorsqu'il décrit le portail de la collégiale de la Madeleine de Besançon — il passe alors rapidement sur celui de Château-Chalon — Dunod de Charnage reconnaît sans peine dans les sept statues de droite des personnages de l'ancienne loi, avec la Synagogue parmi eux, et dans les sept personnages de gauche, des apôtres encadrant l'Église. Cependant, prisonnier des idées reçues, il veut se persuader que quelques-unes des statues