Couverture fascicule

Dunod de Charnage

[compte-rendu]

Année 1973 131-1 pp. 63-64
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CHRONIQUE

« représentent au naturel des personnes vivantes au temps que l'église fut bâtie ou qui étaient mortes depuis peu, ce qui était assez ordinaire dans les portails des anciennes églises ». Il affirme que l'archevêque Hugues Ier de Besançon, fondateur du chapitre de la Madeleine (1031-1066) avait donné ses traits à Melchisédech, cependant que la Synagogue et l'Église avaient pris l'aspect d' Hermengarde, épouse du roi de Bourgogne Rodolphe III, et de l'impératrice Adélaïde, sa tante. Quant au roi David, qui tenait une couronne d'épines à la main, il aurait été à la ressemblance de Rodolphe « dont le règne a été si traversé qu'on pouvait dire de lui avec fondement qu'il avait porté une couronne d'épines ».

A cette date, Dom Plancher avait lancé de vives attaques contre les théories de Mabillon et de Montfaucon. Dans son Histoire de Bourgogne (1739), il démontre que les portails à, statues-colonnes ne peuvent être antérieurs au xie siècle, mais il continue à, admettre que ces grandes statues « représentent d'ordinaire les fondateurs, les patrons et les bienfaiteurs des églises, les rois et les reines du temps de leur fondation ou réparation et rétablissement ». Dunod de Charnage ne voit pas les choses différemment.

Il restait à dénoncer le caractère fantaisiste de cette opinion. C'est ce que fit l'abbé Lebeuf dans une séance de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, le 30 avril 1751. Il réussit à établir que les statues-colonnes ne représentaient pas des rois de France, mais des personnages de l'Ancien Testament annonçant l'Église nouvelle.

Au total, l'article de Pierre Quarré constitue une pièce à verser au dossier des controverses archéologiques du xvme siècle, dont l'histoire a été retracée avec beaucoup de science par Jacques Vanuxem, tant dans son étude des théories de Mabillon et de Montfaucon publiée dans le Journal of the Warburg and Courtauld Institutes (1957) que dans son opuscule sur L'abbé Lebeuf et l'étude méthodique des monuments du Moyen Age (1963). — ■ Pierre Quarré, Dunod de Charnage. Son portrait. Ses interprétations de l'iconographie médiévale, dans Mémoires de l'Académie de Dijon, CXIX, 1972, p. 45-51.

Toutes les nouvelles archéologiques concernant la Chronique doivent être adressées à M. Alain Erlande-Brandenburg, directeur du Bulletin monumental, Musée de Cluny, 6, place Paul-Painlevé, 75005 Paris.