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L'église Sainte-Marie de Peyrepertuse

[article]

Année 1992 150-3 p. 279
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L'ÉGLISE S AINTE-M ARIE DE PeYREPERTUSE. — Peyreper- tuse est un site magique, un site ésotérique aussi, puisque l'on s'acharne à le désigner comme un des châteaux « cathares »... Henri-Paul Eydoux nous avait permis de le comprendre, et de le connaître ; depuis ses premières publications, la science a progressé, des fouilles ont eu lieu sous la direction de notre confrère Lucien Bayrou, Architecte des Bâtiments de France dans les Pyrénées-Orientales.

Voici le rapport des fouilles, remarquablement documenté, concernant l'église Sainte-Marie, celle du château bas. Cette église, aujourd'hui totalement intégrée au système de défense, est le seul élément clairement identifiable de l'occupation primitive du château. L'analyse architecturale scrupuleuse, accompagnée de nombreux relevés inédits, en révèle les principales phases. Dans la première, au XIIe siècle, l'église comprend une nef voûtée en berceau, prolongée par une abside en cul-de-four ; l'accès y est pratiqué dans le mur pignon ouest, disposition classique. Peu après, on agrandit le chœur vers l'est.

Mais c'est après le milieu du XIIF siècle que se produit la modification radicale de l'édifice : intégré au système défen- sif, il est également surélevé et pourvu d'archères, l'abside de l'église devenant tour flanquante. Dès lors, le bâtiment, dont une travée est entièrement reconstruite, est également flanqué par des contreforts. Mais la modification ne se limite pas à cela : en effet, les constructeurs, utilisant au mieux l'assiette, implantèrent dans l'angle nord-ouest une citerne, à l'intérieur même de l'église, en n'hésitant pas à restreindre son volume. Ceci entraîna la suppression de l'accès ouest, et son remplacement par une porte au sud.

Il va de soi que cette brève analyse ne rend compte que d'une très faible part de l'article consacré à l'église : celui-ci fournit, en effet, la description détaillée des inventions, à commencer par les tombes datant du XIP siècle, révélant des inhumations de tous âges, leur contenu, les monnaies, les restes faunistiques, etc.

Ainsi progresse la connaissance de ce site qui forme un jalon historique majeur : la fouille de l'église Sainte-Marie permet de s'abstraire de l'environnement plus folklorique que scientifique qui entoure aujourd'hui le château. — L. Bayrou et alii, L 'église Sainte-Marie de Peyrepertuse. Les fouilles archéologiques, dans Archéologie du Midi médiéval, t. VIII-IX, 1990-1991, p. 39-98.

Jean Mesqui.