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La reconstruction du château de Serrant dans les années 1540 : un témoignage précoce du classicisme

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Année 1997 155-4 pp. 289-299
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LA RECONSTRUCTION DU CHÂTEAU DE SERRANT DANS LES ANNÉES 1540 : UN TÉMOIGNAGE PRÉCOCE DU CLASSICISME

par Olivier BIGUET et Dominique LETELLIER

La place du château de Serrant dans l'histoire de la Renaissance française doit être révisée à la lumière d'un document inédit, un contrat de charpenterie passé en 1539 pour le corps principal situé au sud-est de la cour, long bâtiment de plus de soixante mètres qui doit se composer «dudit corps de maison, de deux grosses tours aux deux coings dud. logeys et d'un escalier couvert en pavillon estant au mellieu dud. logeys » (1). Ce marché apporte du nouveau sur la datation — le logis est alors «encommancé à bastir », mais aussi sur son attribution — un architecte de grande notoriété locale, et enfin sur l'architecture elle-même — en particulier sur la conception des parties hautes qui, nous le verrons, a évolué en cours de chantier.

Aucun document ne permettait jusqu'ici de dater la reconstruction du château, commencé par les Brie, l'une des plus grandes familles d'Anjou (2). La date de 1546 traditionnellement avancée pour le début des travaux ne reposait sur aucune source précise et celle de 1575 pour la fin du chantier s'appuyait sur une lecture inexacte des armoiries des plafonds de l'escalier (3). Le marché de 1539 prouve que le commanditaire n'est pas, comme on le pensait jusqu'alors, Magdelon de Brie ou son demi-frère cadet Charles (4), mais leur père Péan (représenté dans l'acte par son frère Félix de Brie) qui a déjà fait engager les travaux de maçonnerie. Péan décède peu après, en 1542 ou 1543 (5). Le nouveau château est suffisamment avancé en 1544 pour que soit appelé sur les lieux le peintre Robert Delisle, abandonnant son ouvrage à la collégiale Saint-Pierre de Saumur (6). Magdelon a pris alors la relève comme l'attestent les plafonds de l'escalier, timbrés des armoiries familiales et de celles des familles alliées sur quatre générations. Renée Auvé, unique épouse de Magdelon (7), y occupe une position privilégiée, au pre¬ mier repos (8). En revanche, aucune des épouses de Charles ne figure dans ce tableau généalogique. Les travaux, jusqu'à leur abandon, furent donc conduits par Magdelon, jusqu'à son décès en 1548 ou 1549 (9), peut-être quelques années après par Charles avant son premier mariage vers 1555 (10). A cette date en tous cas, le chantier est encore ouvert pour des travaux de charpente, mais on ne saurait préciser en quelle partie du château, logis ou communs, plancher ou comble (1 1) ? Les difficultés financières amènent ensuite Charles à délaisser Serrant, comme le laissent supposer plusieurs ventes de terre à réméré dont certaines à son propre architecte (12) et son installation dans le quartier de la cité d'Angers en 1562 comme locataire à l'hôtel de la Haute-Mule (13). Le château est finalement vendu par adjudication en 1597, peu après sa mort.

Le marché livre aussi indirectement, aux côtés du charpentier André Cousin, le nom d'un maître d'oeuvre, Jean Delespine, présent ici en tant que témoin (14). Ce maître maçon est surtout connu pour son intervention à l'hôtel Pincé, un somptueux logis de la première Renaissance construit pour un maire d'Angers entre 1523 et 1535. Mais il fut aussi l'instigateur du classicisme angevin dès les années 1540 (15). «Commissaire des œuvres et réparations de la ville d'Angers » entre 1535 et 1571, il est alors l'architecte attitré du milieu ecclésiastique et des grandes familles. Lorsqu'il est appelé par Péan de Brie, à l'âge de trente-quatre ans, il est au sommet de sa carrière et conçoit au même moment, à La Flèche, le château neuf de Françoise d'Alençon (16). Il est aussi très

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