LES ACTIVITÉS NON AGRICOLES

DANS LA MISE EN VALEUR DES RÉGIONS

INSUFFISAMMENT DÉVELOPPÉES

UN EXEMPLE D'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

DANS LE MORVAN

par M. W. PALANCHON»

Urbaniste en chef au Ministère de la Reconstruction et du Logement

Mettre en valeur une région sous-développée peut être défini, très brièvement, comme la recherche d'un point d'équilibre qui autorise des conditions d'existence décente pour la population.

Vers quels facteurs se tourner pour y parvenir ?

Lorsque la richesse du terroir est suffisante pour faire vivre la population dignement, c'est tout naturellement vers une refonte des structures agraires en vue de leur adaptation aux progrès techniques de la culture que l'on s'orientera pour déclencher un renouveau de leur économie; et là se posent, comme dans toutes les campagnes, les questions de remembrement, d'adduction d'eau, d'élec- trification, d'habitat rural, de vicînalité, de vulgarisation, et de coopération également, toutes questions qui n'appellent pas à proprement parler, de solutions d'exception.

Mais, dans d'autres régions, les inégalités naturelles, dans la fertilité des terres, le climat et les autres facteurs ■ qui conditionnent la production sont telles que la surface des terres cultivables avec profit est trop limitée. Le recours aux seules activités agricoles se révélera fondamentalement insuffisant pour parer à leur décadence et assurer le plein emploi d'une main-d'ceiuvre, dont la faible productivité engendre le bas niveau de vie et pousse à l'exode.

C'est ainsi que l'on est conduit à examiner de plus près la place que les activités non agricoles peuvent occuper en faveur de l'équilibre, économique et social de telles régions. •

Nécessaire pour éviter l'aggravation du sous- emploi, l'expansion agricole ne saurait être à elle seule suffisante pour assurer l'élévation du niveau de vie général et freiner l'émigration de manière décisive. Il est d'ailleurs sans exemple qu'un tel résultat ait été obtenu autrement que par une diversification des activités au profit des secteurs secondaires et tertiaires.

En dehors de l'action agricole proprement dite, un renouveau de l'économie d'une région sous-

développée peut être valablement recherché d'une façon générale :

— d'une part, en se tournant vers des activités industrielles, dans le cadre des mesures d'expansion ou de décentralisation, prises en considération par les pouvoirs publics et compte tenu que l'économie moderne n'est nullement exclusive du développement de la petite et moyenne entreprise dont relève plus particulier rement une telle région;

— d'autre part, lorsque les conditions naturelles s'y prêtent, en favorisant, par des / équipements bien compris et une publicité intelligente, l'extension du tourisme.

Le tourisme peut quelquefois devenir - un élément essentiel de prospéritç. C'est une ressource d'avenir et son orientation actuelle, découlant de l'application des congés payés, est doublement favorable aux régions pauvres puisqu'elle permet de recevoir des touristes, moins exigeants' et plus^ nombreux:, avec des aménagements relativement simples.

Plus délicates et plus nuancées seront les solu-* tions ayant trait à l'introduction ou au développement des activités industrielles. En particulier, leur choix et leur importance devront toujours être examinés avec - prudence car ces activités ' ne contribueront à assurer un équilibre social et économique véritablement sain, que jsi elles s'accompagnent et si elles sont soutenues par une action agricole conjointe, de façon à ce que les deux activités s'épaulent et se complètent.

Plutôt que de rester dans des généralités par là même un peu abstraites, il m'a , paru intéressant d'analyser le rôle que peuvent jouer de telles activités en m'appuyant sut le cas concret d'une région actuellement en difficulté, dont j'ai eu à suivre plus particulièrement les études d'aménagement : le Morvan.

Sollicités d'apporter leur aide^ à l'action entreprise par le Comité d'Etude et d'Aménagement du