Quand les jeunes sans formation abordent la vie active dans les régions

par Françoise Amat et Jean Biret

Bien que le système scolaire soit unifié et relativement centralisé sur le plan institutionnel, les jeunes qui en sortent sans formation ou presque sont plus ou moins nombreux et viennent de différentes filières scolaires selon les régions. Ceci incite à s'interroger sur les liens qui existent entre système de formation et marché du travail. Us apparaissent avec une certaine clarté. Ainsi, dans les grands centres développés comme l'Ile-de-France et la région lyonnaise, le petit nombre des sortants sans formation et la faiblesse de l'apprentissage sont à mettre en relation avec la forte proportion des emplois qualifiés existants. Autre exemple, la force de l'apprentissage dans les régions de l'Ouest et du Sud-Ouest s'explique par la place importante qu'occupent les structures artisanales dans ces régions. De façon générale, on peut proposer une typologie des différentes régions qui marie leurs caractéristiques socioéconomiques avec l'importance du flux de sortie des jeunes sans formation et leurs modes d'insertion dans la vie active.

ils ont tous en commun d'être en position d'échec par rapport à l'institution scolaire qu'ils ont quittée avant d'avoir accompli, dans l'enseignement du second degré, un cycle complet de formation générale (exception faite de ceux ayant achevé une 3e) ou un cycle de formation professionnelle court. Environ 200 000 jeunes étaient ainsi concernés à l'issue de l'année scolaire 1975-1976. Dans le cadre de l'Observatoire des entrées dans la vie active, un échantillon de ces jeunes a été interrogé en mai 1977.

D'une façon générale, l'insertion des jeunes est profondément influencée par le contexte scolaire (effectifs et profil des sortants) et le contexte économique (nombre et profil des emplois disponibles). Comme ces deux contextes présentent des différences importantes d'un endroit à l'autre, une analyse de l'insertion des jeunes sans formation à travers les régions paraît nécessaire pour mettre en évidence la diversité des situations pouvant exister dans l'espace national. Elle constitue une démarche d'autant plus conséquente que ces jeunes ayant reçu une formation incomplète

Les jeunes désignés ici comme « sans formation » sont ceux qui sortent de l'appareil scolaire aux niveaux VI et V bis, tels que ces derniers sont définis dans la nomenclature des niveaux de formation utilisée pour les travaux de planification. Originaires de classes diverses (encadré, p. 51)

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