La Gazette des archives, n° 222 / année 2011-2 Avant-propos
Laurence PERRY Il y a vingt-six ans, les 18 et 19 mai 1983, s’est tenu à Grenoble le premier congrès national des archivistes communaux intitulé «L’archiviste dans la cité » . Organisé par la Direction des archives de France, il prenait acte de l’apparition de nouveaux services municipaux sous l’impulsion des Archives de France et la loi du 3 janvier 1979, de la création de la première formation archivistique universitaire à Mulhouse et des apports possibles de l’informatique. À la lecture des actes1, que de chemin a été parcouru depuis ! Le paysage institutionnel a été bouleversé par la décentralisation puis le développement de l’intercommunalité, dont nous ne voyons encore que les prémices. La décentralisation a favorisé la création de services d’archives communaux et intercommunaux, ainsi que la construction de nombreux bâtiments d’archives fonctionnels, qui ont changé le regard sur notre métier. Avec la loi du 15 juillet 2008 et la réforme territoriale en cours, les perspectives qui s’ouvrent devant nous sont encore plus vastes. Le statut des archivistes a été profondément modifié par la fonction publique territoriale, la mise en place (dans la douleur, je m’en souviens) de la filière culturelle. Cela a fait disparaître certains problèmes de carrière déplorés en 1983 (scission des archives en première et deuxième catégorie par exemple) sans parvenir toutefois à un traitement équitable par comparaison avec les carrières des filières techniques et administratives. Les formations d’archivistes se sont multipliées et spécialisées : on en dénombre une quinzaine actuellement. Cette amélioration de la qualification professionnelle des archivistes communaux et intercommunaux n’est évidemment pas sans conséquence sur leurs pratiques professionnelles, leur vision du métier ou leurs exigences. La technicité de notre métier s’est affirmée. Outre les classiques
1 Paris, Archives nationales, 1984.