PHILIPPE LAUER
Bien peu de mois après son camarade Eugène Déprez qu'il avait devancé à l'École des chartes, Philippe Lauer vient de s'éteindre à Paris, le 3 février 1953. Il évoquait encore Rome, le Palais Farnese, Mgr Duchesne, quelques jours avant sa mort. Et les « Romains » plus jeunes qu'il accueillit si souvent au Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque nationale se rappelleront, eux, avec émotion, la haute stature, l'aspect vigoureux, l'autorité bienveillante, du savant qui nous a quittés.
Il était de souche alsacienne : son père, magistrat à Saverne, avait en 1870 quitté tous les siens pour rester Français ; Philippe Lauer naquit ainsi à Thorigny le 2 décembre 1874. Après des études secondaires à Jeanson-de-Sailly, il se donna la plus forte formation scientifique. Licencié en droit, diplômé de l'École pratique des