JEAN CH. BALTY
LA STATUE DE BRONZE
DE T. QUINCTIUS FLAMININUS
AD APOLLINIS IN CIRCO
Φι,λο-αμότατος δε και φιλοδοξότατος (Plutarque, Titus, 1, 3, p. 369 b).
De toutes les statues sinon de toutes les œuvres du Musée des Thermes, celle de « souverain hellénistique » est assurément une de celles qui ont fait couler le plus d'encre1. Il s'en faut cependant de beaucoup que les principaux problèmes qu'elle soulève ne soient résolus et ne rencontrent un accord unanime. Deux de ceux-ci, intimement liés d'ailleurs, continuent d'être l'objet d'options divergentes: celui, tout d'abord, de l'identification du personnage représenté et, partant, celui de la date de la statue. La chose est pourtant loin d'être négligeable puisque, d'un assez large consensus, l'œuvre est le plus généralement considérée comme un original.
On y a vu tantôt un Grec et tantôt un Romain2, une création du IIe siècle comme un création du Ier et cette datation, faut-il le dire, s'appuie en grande partie sur l'identification retenue. Devant la complexité des problèmes que
1 Pour la principale bibliographie à ce jour, cf. B. M. Felletti Maj, / ritratti [Museo nazionale romano], Rome, 1953, n° 35 p. 29. et Helbig4, III, 1969, n° 2273 p. 188 (H. von Heintze).
2 Avec une très large majorité cependant en faveur de l'identité grecque. J. Six, Ikonographische Studien. XIII, dans Rom. Mitt., 13, 1898, p. 77-78 suggérait le nom d'Agrippa. R. Carpenter, The «Hellenistic Ruler» of the Terme Museum, dans Amer. Journ. Arch., 31, 1927, p. 160-168 (surtout p. 164-168); Observations on familiar Statuary in Rome, dans Mem. Amer. Acad. Rome, 18, 1941, p. 81-84, 92-93 et The Identity of the Ruler, dans Amer. Journ. Arch., 49, 1945, p. 353-357 hésitait entre Sylla et Lucullus, en raison des similitudes de style qu'il établissait avec le pugiliste assis, où il croyait lire la signature d'Apollonios fils de Nestor. E. Buschor, Das hellenistische Bildnis, 2e éd., Munich, 1971, p. 33 et fig. 38 se refusait à abandonner entièrement l'idée qu'il pût s'agir d'un souverain hellénistique, tout tenté qu'il était cependant d'y voir un Romain («römischer Machthaber», «römischer Feldherr?»). Plus récemment, P. Zanker, Studien zu den Augustus-? or träts, I. Der Actium-Typus, Göttingen, 1973, p. 37, 40 et n. 98 optait plus résolument pour cette dernière solution.