TROISIEME CONGRES ANNUEL DE L'ASSOCIATION MONDIALE POUR L'ETUDE DE L'OPINION PUBLIQUE Congrès de la Commission européenne pour l'étude de l'opinion publique et des marchés.
U Association mondiale pour l'étude de l'opinion publique a tenu à Paris, à la Sorbonně, son troisième congrès annuel les 7, 8 et 9 septembre 1949. M. Albert Chatklet, doyen de la Faculté des sciences, a ouvert les travaux, au nom de l'Université de Paris. Des représentants de treize nations attestaient par leur présence l'intérêt croissant que soulève dans le monde l'étude scientifique de l'opinion publique, en même temps que le développement des recherches en ce domaine, où les difficultés de nature très diverse sont loin d'être toutes surmontées. Les séances de travail ont porté sur quatre points principaux : — • Les problèmes des enquêtes sous le double aspect de l'organisation et de la psychologie, et des techniques statistiques. La méthode des sondages préside en général aux recherches : une large discussion a permis de mettre en lumière les avantages respectifs des procédés d'échantillonnage les plus souvent employés : au hasard (random sampling) ou encore aréolaire (area sampling) et stratifié (quota sampling). L'appareil mathématique a d'ailleurs une grande avance sur l'instrumentation psychologique. Or, celle-ci a une importance qui ne peut-être surestimée : possibilités d'accès au milieu étudié, récolte des documents, rédaction des questionnaires, validité des réponses, psychologie de l'enquêteur. — L'étude de l'opinion en France : à côté des recherches d'ordre politique entreprises par des organismes privés, les enquêtes par sondage ont une place maintenant reconnue parmi les travaux d'organismes publics : Institut national de la statistique et des études économiques, Institut national d'études démographiques . Ces deux organismes ont eu l'occasion d'exposer la nature de leurs recherches et les résultats obtenus, qui portent à la fois sur la connaissance de faits, impossibles à déceler par voie de recensement, et d'opinions ou d'attitudes. En outre, la S.N.C.F. et la R.A.T.P. ont montré comment les techniciens des transports en commun étudient le comportement et les goûts des usagers et comment ils en tiennent compte. Un vaste domaine s'ouvre, en effet, à l'investigation scientifique : celui des relations publiques provoquées par les conditions de vie et la technique modernes. Leur connaissance méthodique peut laisser entrevoir un jour où certains conflits inconscients et latents pourraient, dans une certaine mesure, trouver des solutions. — Au fur et à mesure que se développent les pays de civilisation moins avancée, et qu'ils parviennent à un certain degré de maturité^ politique, en particulier au sein de l'Union française, un effort ne doit-il pas être tenté pour étudier l'opinion indigène ? On devine aisément l'ampleur et