RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET SCIENCES HUMAINES
1. De l'importance accrue, et plus que jamais vitale, de la recherche scientifique pour l'avenir de la France comme pour celui de tous les pays; de la nécessité d'accorder à la science française des moyens comparables à ceux que l'on constate ailleurs; de l'impossibilité de négliger les sciences humaines au seul profit de sciences dites exactes et par une discrimination dont ces dernières finiraient elles-mêmes par pâtir; de ces sujets, souvent traités, nous ne disserterons pas, tant les propositions qu'ils énumèrent sont évidentes, n'ont aucun besoin d'être démontrées, s'affaiblissent même et deviendraient aisément suspectes à force de redites.
Si l'on considère qu'un effort supplémentaire doit être fait au profit de la science et — plus précisément encore — si l'on choisit de concentrer cet effort sur les disciplines qui présentent le plus grand intérêt scientifique et national, il est peu de domaines des sciences humaines françaises qui ne puissent prétendre à l'honneur et au bénéfice de cette entreprise, au même titre que les sciences dites exactes et conformément aux mêmes exigences scientifiques et politiques. Les disciplines les plus traditionnelles elles-mêmes — et peut-être surtout elles — s'accommodent aisément des critères forgés par d'autres et pour d'autres : l'archéologie française, instrument privilégié de notre présence dans le monde sous-développé, la linguistique française, le droit français — pour ne prendre que ces exemples — ont tous les titres souhaitables à retenir l'attention.
2. On peut cependant penser que la création d'un fonds de la recherche scientifique et technique et l'affectation de crédits nouveaux aux sciences dites exactes, permettront aux crédits anciens — et en supposant qu'ils ne soient pas eux-mêmes augmentés — de s'étaler plus largement et que, dans les sciences humaines, les disciplines les plus classiques elles-mêmes en profiteront. Aussi
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