VUES SUR LA PLANIFICATION DE LA MAIN-D'ŒUVRE EN UNION SOVIÉTIQUE
En France, le souci du plein emploi est une des raisons d'être principales de la planification économique. On peut dire que la construction d'un plan s'articule autour de cet impératif : ajuster les besoins futurs de l'économie en main-d'œuvre aux effectifs de population active déterminés par l'évolution démographique, les habitudes de la population en matière d'activité, les mouvements migratoires ^.
A priori, en pays socialiste, où certains des mécanismes de l'économie libérale n'interviennent pas, les risques de chômage semblent inexistants. S'il y a surabondance de main-d'œuvre il y aura sous-emploi ou mauvais emploi des individus, plutôt que chômage déclaré : postes de travail en surnombre dans les secteurs industriel et tertiaire, pléthore de la population agricole.
Mais, quelle que soit la forme sous laquelle se manifeste l'excès de main- d'œuvre, il occasionne toujours la même perte pour l'économie nationale,
(!) Selon la terminologie française, par population active on entend la population qui occupe ou est à la recherche d'un emploi. Cette notion correspond donc assez bien à celle de ressource de main-d'œuvre dont il sera souvent question ici. Toutefois, on peut considérer que certaines personnes qui ne cherchent pas à s'employer sont des actifs potentiels dans la mesure où des circonstances nouvelles les inciteraient (voire même les obligeraient) à travailler. C'est pourquoi l'expression « ressource de main-d'œuvre » a un sens un peu plus large que « population active ». Cependant, dans la suite nous confondrons ces deux expressions.