Furtado Celso. Economie development of Latin America. A Survey from Colonial Times to the Cuban Revolution Translated by S. Macedo. Cambridge, The University Press, 1970, 21,5 cm, 271 p., tabl., index, bibliogr. (Cambridge Latin American Studies)
Malgré leur extrême diversité, les pays latino-américains présentent des caractères communs. Leur indépendance politique n'entraîna pas de changements importants des structures sociales et ils ne sont pas encore dégagés d'une lourde inégalité, fondée, au début, sur la possession d'immenses propriétés terriennes par une minorité. L'industrialisation de ces pays, assez rapide vers 1950, s'est nettement ralentie. Le progrès n'a profité qu'aux classes moyennes et supérieures. Malgré l'augmentation du produit national brut par habitant, le prolétariat rural et urbain (c'est-à-dire au moins 40 % de la population) s'est appauvri depuis une vingtaine d'années. F. met en relief les contrastes entre des pays, tels que le Mexique et le Venezuela où la croissance de la production agricole dépasse largement celle de la population et ceux comme la Colombie et le Pérou où l'inverse se produit. Presque partout, l'augmentation de la production tient à de nouveaux défrichements, beaucoup plus qu'à une meilleure utilisation des sols. Dans son ensemble, l'Amérique latine reste donc un continent où la faible densité de peuplement est propice à une forte natalité. Le chapitre sur Cuba, d'un intérêt particulier, retrace les origines du Castrisme et montre la difficulté qu'éprouve un pays de monoculture à s'adapter rapidement à un nouveau système politique surtout si d'autres pays plus puissants y font obstacle. La conclusion envisage l'avenir de l'Amérique latine. On peut imaginer bien des possibilités, mais, de toutes façons, l'immobilisme social devient de plus en plus dangereux pour ceux qui en bénéficient actuellement. J. H.