Joachim du Bellay naît à Anjou en 1522, dans une famille noble qui compte des nobles et des diplomates. Orphelin de père et de mère très jeune, il est élevé par son frère aîné. Il abandonne rapidement l'idée de faire une carrière militaire et part étudier le droit à Poitiers où il va fréquenter les humanistes, Jacques Peletier du Mans, lettré et médecin, et surtout Ronsard. Il abandonne vite l'idée de devenir ecclésiastique pour se consacrer à la poésie. En 1547, du Bellay, il entre au collège de Coqueret à Paris avec Ronsard où il apprend l'italien, le grec et le latin. Il suit entre autre les cours du grand helléniste Dorat et parfait sa connaissance des Anciens et des auteurs italiens comme Boccace[/people_restrictif=Jean Boccace], [people_restrictif]Pétrarque et l' Arioste. En 1549, il écrit les sonnets de L'Olive et participe à l'écriture de la Défense et Illustration de la langue Française. Ce dernier ouvrage expose les idéaux de la Brigade (qui deviendra la Pléiade en 1553) dont Du Bellay sera un membre actif. L'ouvrage est un véritable pamphlet contre la vieille génération poétique représentée par Mellin de Saint-Gelais.Surmené, en proie à des démêlés judiciaires et financiers, du Bellay tombe gravement malade l'année suivante. Devenu sourd, il entreprend néanmoins de suivre son oncle, le cardinal Jean du Bellay, à Rome en 1553. Il va y rester 4 ans, en qualité de secrétaire. S'il est émerveillé par la ville et le mythe de la Rome antique, il réprouve les moeurs contemporaines de ses habitants, très éloignées des valeurs anciennes. À son retour en 1558, il publie Les Antiquités de Rome et les sonnets des Regrets (dont le célèbre : "Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage" est issu). Il rédige également les Divers jeux rustiques, les Antiquités de Rome et les Poemata, ainsi que des textes lyriques, une satire (Le Poète courtisan), et ses Discours au roi. De plus en plus malade, du Bellay décède à Paris le 1er janvier 1560, âgé de 37 ans. Un idéal poétiqueFidèle au programme élaboré dans Défense et Illustration de la langue Française, l'écriture de du Bellay est guidée par la quête du style et la volonté d'imitation des Anciens. Le poète prône l'enrichissement de la langue française et l'invention d'un vocabulaire nouveau pointu, ainsi que de tournures calquées sur le modèle grec et romain (on songe encore au célèbre vers « Heureux qui comme Ulysse », qui vient directement de la forme latine Felix que...). "Si notre langue n'est si copieuse et riche que la grecque ou latine" c'est parce que "ceux qui l'ont eue en garde, ne l'ont cultivée à suffisance...", écrit-il. Pour du Bellay et ses amis (Ronsard, Pontus de Tyard, etc.), il s'agit de "cultiver" le style. Aussi, du Bellay préfère l'usage du français au latin, dans le but de faire évoluer la langue vers le haut. Il préconise aussi l'abandon des formes poétiques médiévales. Du Bellay leur préfère le modèle du sonnet, jusqu'ici réservé à la thématique amoureuse, qu'il va ouvrir à d'autres thèmes comme celui de la nostalgie et de la satire. Sa fascination pour la ville de Rome et le thème de l'exil, tous deux liés au souvenir malheureux de son voyage en Italie, confèrent à sa poésie un aspect plus personnel. La quête d'un bonheur perdu et le thème du mal-être y sont récurrents, tout comme la dénonciation des vices de la cour et la corruption des hommes en général.
Genre | Homme |
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