The 2 Bears

En les regardant côte à côte, ce pseudo de The 2 Bears leur va évidemment à merveille. Deux gros nounours bosseurs du dancefloor britannique que ce nouveau tandem, lancé en 2009, rend encore plus hyperactif… Avec Be Strong, leur premier album qui parait en 2012, Joe Goddard (du groupe Hot Chip) et Raphael Rundel alias Raf Daddy (patron de club, promoteur et DJ au Ministry of Sound notamment) rappelle surtout leur passion pour la house d’outre-Atlantique, notamment de Chicago. Ils façonnent avec maestria un patchwork improbable où l'on croisera, en vrac, de la house, du reggae, du garage, de la pop, de l'electro funk, etc. Le disque de fiesta parfait ! Avec ses singles Be Strong, Church et Bear Hug, tubes en puissance, le duo crée d’entrée un album hybride assez délicieux. Un son qui rappellera quelques souvenirs aux aficionados de la scène… house de Chicago !




Après cet envoûtant Be Strong, les 2 Bears signent un deuxième album assez surprenant qui parait en octobre 2014. On ne savait pas trop si cette aventure était à la base une récréation ou un quelconque side-project. On comprend désormais que l’affaire est sérieuse. Mais plus que la surprise de ce deuxième épisode, c’est l’éclectisme encore plus affirmé de The Night Is Young qui surprend. On retrouve certes ici l’ADN house et toutes les vibrations 100% dancefloor qui collent aux deux producteurs mais aussi des musiques autres. Reggae, pop, disco, soul, la palette stylistique est assez large. Raf Daddy aime à citer les Specials et surtout leur (presque) suite, les Fun Boy Three, comme influence majeure à cet album. Même côté texte, les 2 Bears ne font pas exclusivement dans l’hédonisme à gogo, lançant ça-et-là quelques paroles politiquement engagées (comme sur le reggae Money Man). Enfin, histoire d’étendre encore davantage l’arc-en-ciel proposé par ce duo sans œillère, deux titres ont été enregistrés en Afrique du Sud avec des musiciens locaux… Une écoute simple, limite distraite, déroutera le touriste car The Night Is Young s’apprécie sur la longueur et dans la durée. Un disque attachant (cotonneux The Night Is Young) et souvent emballant (tubesques singles Angel (Touch Me) et Not This Time), à emporter sur le dancefloor ; mais pas que. Reste alors à savoir si jamais deux sans trois sera le prochain adage de Joe Goddard et Raf Daddy…




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