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moutard

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(1827) Origine incertaine. Peut-être dérivé[1] du franco-provençal et franc-comtois mottet (« petit garçon, jeune homme ») attesté depuis 1633, de mote ou moutte, « chèvre sans cornes » (apparenté à motte), avec substitution de suffixe -ard.
Émile Littré[2] cite deux autres hypothèses :
  1. Ampère dit qu'il y a dans le Tyrol un mot mut qui signifie « gamin ». Citons aussi l'espagnol muchacho que nos soldats pourraient avoir rapporté en le corrompant.
  2. « En 1826 ou 1827, les gamins du faubourg Saint-Jacques, où j'habitais, étaient en guerre avec ceux du quartier Mouffetard.... Les gamins du quartier Mouffetard appelaient leurs adversaires les Jacques.... et ceux-ci appelaient les autres les Mouffetards : Ohé ! méchants Mouffetards ! c'était avec ces cris que la bataille s'engageait. De là, par corruption, le nom de moutard passa dans la langue populaire de Paris, puis de toute la France. Je ne crois pas qu'on en puisse trouver un exemple antérieur à la date que j'assigne. » — (DESCHANEL, le National, 22 mars 1873, 3e page, 3e col.)
Singulier Pluriel
moutard moutards
\mu.taʁ\

moutard \mu.taʁ\ masculin

  1. (Populaire) Enfant ou petit garçon.
    • Où mange-t-on ici ? demandons nous à un moutard du pays fort occupé à taquiner le goujon ou peut-être bien une autre espèce. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
    • Il avait marié les vieux, baptisé les jeunes, enterré les aïeuls, catéchisé des générations de moutards. — (Louis Pergaud, « Le Sermon difficile », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Et on s’engueule dans le tramway déjà un bon coup pour se faire la bouche. Les femmes sont plus râleuses encore que les moutards. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
    • Sa phrase fut coupée par un nouveau et plus puissant éternuement. Et aussitôt toute la classe d’éclater de rire. M. l’inspecteur se redressa, surpris et peiné. C’était la première fois, en vingt-cinq ans de carrière, que des moutards de douze ans osaient ne pas le prendre au sérieux. — (Jean L’Hôte, La Communale, Seuil, 1957, réédition J’ai Lu, page 108)
    • Avec cinq moutards dans les jambes, Rousseau ne nous eût pas donné de traité d’éducation, il se serait tué à copier de la musique pour élever ses gosses… — (Richard Jorif, Le Burelain, éditions François Bourin, 1989, page 75)
    • « Boniface, quelle est cette connerie de larme-du-Seigneur dans le naze de mon moutard ? »
      La prière s’interrompit instantanément. Tout le monde regardait papa.
      — (Emmanuel Boundzéki Dongala, Les petits garçons naissent aussi des étoiles, Serpent à plumes, 1998, page 76)

Prononciation

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Références

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Du français moutarde.

moutard \Prononciation ?\

  1. Moutarde.