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Page:NRF 14.djvu/704

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que d’autre part seuls le retiennent les rapports de l’ordre le plus général, il s’ensuit que toutes les fois où il construit la figure de son propre esprit, Valéry opère comme s’il construisait la figure de l’esprit « en soi ». Il se trouve ainsi amené à abstraire, à détacher, à inscrire dans l’universel des qualités qui reçoivent le meilleur de leur sève de racines intérieures invisibles ou dédaignées. Valéry a beau réduire à l’épure la plus sévère son idée de l’homme de l’esprit, — il a beau se cerner de toutes parts, — toujours quelque chose de lui s’échappe qui nous atteint en plein centre. Ce quelque chose nous ne saurions prétendre à le définir avec exactitude, mais nous nous refuserions encore bien davantage à arguer de notre impuissance pour lui dénier une existence réelle. Qu’il me soit permis ici d’illustrer ma pensée par un exemple. Pendant longtemps un certain passage de Notes et Digressions m’a fasciné au point de me faire subir un véritable envoûtement intellectuel ;  ; le voici ; « Si je commençais de jeter les dés sur un papier, je n’amenais que les mots témoins de l’impuissance de la pensée : génie, mystère, profond…, attributs qui conviennent au néant, renseignent moins sur leur sujet que sur la personne qui parle. » Pourtant si l’on accomplit l’effort de réflexion nécessaire pour se déprendre de l’attrait de ce point de vue, ne reconnaîtra-t-on pas que sous son air si strict il est peut-être un peu spécieux ? Ces mots n’ont d’autre tort que d’essayer de traduire par leur caractère vague et approximatif l’incertitude même dans laquelle nous nous trouvons à l’égard de telles choses dont nous ne pouvons douter qu’elles soient, mais que nous n’avons nul moyen d’appréhender, de saisir, ni surtout de rendre