« Merlin » : différence entre les versions
m →Étymologie : je ne connais que Marzin (trad.) Marzhin (mod.) en breton, cf. s:br:Marzin |
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| légende = Merlin, tel que représenté dans l'édition originale des ''Chroniques de Nuremberg'' d'[[Hartmann Schedel]], 1493. |
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{{Infobox/Ligne donnée|'''Pouvoirs'''|Métamorphose, enchantement, divination, commandement des animaux et des éléments}} |
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{{Infobox/Sous-titre|Apparitions}} |
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{{Infobox/Ligne donnée|'''Première apparition'''|Poèmes gallois}} |
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{{Infobox/Ligne donnée|'''Manuscrits'''|[[Geoffrey de Monmouth]], ''[[Vita Merlini]]''<br/>[[Robert de Boron]], ''Merlin'' en vers et en prose}} |
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'''Merlin''' est un personnage légendaire, prophète [[magie (surnaturel)|magicien]] doué de [[Métamorphe|métamorphose]], commandant |
'''Merlin''' ({{en langue|cy|Myrddin}}, {{en langue|kw|Merdhyn}}, {{en langue|br|Merzhin}}), communément appelé '''Merlin l'Enchanteur''', est un personnage légendaire, prophète [[magie (surnaturel)|magicien]] doué de [[Métamorphe|métamorphose]], commandant les éléments naturels et les animaux dans la [[littérature médiévale]]. Sa légende provient à l'origine de la [[mythologie celtique brittonique]], et s'inspire certainement d'un [[druide]] divin, mêlé à un ou plusieurs personnages historiques. Son image première est assez sombre. Les plus anciens textes concernant ''[[Myrddin Wyllt]]'', ''[[Lailoken]]'' et ''[[Buile Shuibhne|Suibhne]]'' le présentent en « homme des bois » torturé et atteint de [[folie]], mais doué d'un immense savoir, acquis au contact de la nature et par l'observation des astres. Après son introduction dans la [[légende arthurienne]] grâce à la ''Vie de Merlin'' de [[Geoffroy de Monmouth]], et au ''[[Merlin (roman)|Merlin]]'' de [[Robert de Boron]], Merlin devient l'un des personnages les plus importants dans l'imaginaire et la littérature du [[Moyen Âge]]. Depuis cette période, son personnage est mentionné très régulièrement dans la littérature, qui a construit son image par inspiration successive entre différents auteurs. |
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Dans le cycle arthurien, dont il est désormais indissociable, Merlin naît d'une mère humaine et d'un père diabolique. Bâtisseur de [[Stonehenge]], il |
Dans le cycle arthurien, dont il est désormais indissociable, Merlin naît d'une mère humaine et d'un père diabolique. Bâtisseur de [[Stonehenge]], il emploie ses sortilèges pour permettre la naissance du [[Roi Arthur]] et son accession au pouvoir, grâce à l'épreuve de l'épée [[Excalibur]] et à la formation de la [[Table ronde]]. Conseiller du roi et [[chevaliers de la Table ronde|de ses chevaliers]], il prédit le cours des batailles, influe sur leur déroulement et entraîne la quête du [[Graal]]. Homme sauvage proche du monde animal, Merlin se retire régulièrement en forêt pour y rencontrer son scribe et confident [[Blaise (légende arthurienne)|Blaise]]. Son histoire connaît différentes fins selon les auteurs, la plus connue étant celle où il tombe éperdument amoureux de la [[fée Viviane]], à laquelle il enseigne ses secrets de magicien. Elle finit par l'enfermer à jamais dans une grotte ou une prison d'air, en usant de l'un de ses propres sortilèges. |
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De façon contemporaine, son nom est fréquemment associé à la fonction d’« [[Magie (surnaturel)|enchanteur]] », notamment depuis que ce terme a servi de titre à la version française du dessin animé de [[Walt Disney]] en 1963, ''[[Merlin l'Enchanteur (film, 1963)|Merlin l'Enchanteur]]''. |
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Il reste une source d'inspiration pour de nombreux auteurs et artistes, comme [[Guillaume Apollinaire]] (''L'Enchanteur pourrissant''), [[René Barjavel]] (''L'Enchanteur''), [[Stephen R. Lawhead]] (''Cycle de Pendragon'') et [[T. A. Barron]] (''[[Merlin (livres)|Merlin]]''). Son mythe est enfin, de nos jours, le sujet de romans, de poèmes, d'opéras, de pièces de théâtre, de bandes dessinées, de films, de téléfilms, de séries télévisées et de jeux. |
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== Étymologie == |
== Étymologie == |
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Il existe de nombreuses théories concernant l'origine du nom de Merlin. Il est également connu sous la forme latine |
Il existe de nombreuses théories concernant l'origine du nom de Merlin. Il est également connu sous la forme latine ''{{langue|la|Merlinus}}'' ; [[gallois]]e ''{{langue|cy|Myrddin}}'', ''{{langue|cy|Merddin}}'' ou ''{{langue|cy|Myrdhin}}'' ; [[breton]]ne ''Marzhin'' « Martin », ''Murlu'', ''Merlu'', ''Aerlin'', ''Merlik''<ref name="Le Bihan">Hervé Le Bihan, « La figure du Merlin des Bretons des afallennau gallois aux contes bretons armoricains » dans {{Ouvrage|prénom1=Magali|nom1=Courmet|directeur1=oui|prénom2=Hélène|nom2=Tétrel|directeur2=oui|prénom3=Hélène|nom3=Bouget|prénom4=Jean-Christophe|nom4=Cassard|prénom5=Amaury|nom5=Chauou|titre=Histoires des Bretagnes|sous-titre=Les mythes fondateurs|tome=1|lieu=Brest|éditeur=Centre de recherche bretonne et celtique-UBO|année=2010|pages totales=266|isbn=}}</ref> ou [[cornique]] ''{{langue|kw|Marthin}}''. D'après l’''[[Oxford English Dictionary]]'', le nom le plus ancien est le gallois ''Myrddin'', via le barde [[Myrddin Wyllt]], l'un des personnages historiques qui auraient inspiré le Merlin légendaire. [[Geoffroy de Monmouth]] latinise ce nom en ''{{langue|la|Merlinus}}'' vers 1135. Le médiéviste [[Gaston Paris]] pense qu'il a choisi la forme ''Merlinus'' plutôt qu'une latinisation régulière en ''*Merdinus'' afin d'écarter toute [[homophonie]] avec un mot [[anglo-normand (langue)|anglo-normand]] d'origine scatologique dérivé du latin ''{{langue|la|merda}}''<ref name="OED">{{article|lang=en|année=2008|titre= Merlin|périodique=[[Oxford English Dictionary]]|url=http://dictionary.oed.com/cgi/entry/00306349?query_type=word&queryword=merlin&first=1&max_to_show=10&sort_type=alpha&result_place=2&search_id=0h1m-im2NWy-2375&hilite=00306349|consulté le=7 juin 2010}}</ref>{{,}}<ref group="S" name="Walter00-66">{{p.|66}}</ref>. [[Henri d'Arbois de Jubainville]] suppose le résultat de la « tendance du ''d'' à se changer en ''l'' dans les [[langues indo-européennes]] »<ref group="Va">{{p.|45}}</ref>. D'après [[Martin Aurell]], la forme latine ''{{langue|la|Merlinus}}'' est une [[euphonie]] de la forme celtique, pour rapprocher Merlin du [[merle blanc]] en lequel, avec ses pouvoirs chamaniques, il peut se métamorphoser<ref>[[Martin Aurell]], « Excalibur et les mystères de la table ronde » dans ''Au cœur de l'histoire'', [[Europe 1]], 6 avril 2011, 13:30 {{lire en ligne|url=http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Au-coeur-de-l-histoire/Sons/Excalibur-et-les-mysteres-de-la-table-ronde-488055/}}</ref>. |
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=== Mer === |
=== Mer === |
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[[Fichier:Amphitheatre Moridunum - geograph.org.uk - 777546.jpg|vignette|gauche|L' |
[[Fichier:Amphitheatre Moridunum - geograph.org.uk - 777546.jpg|vignette|gauche|L'amphithéâtre romain de [[Moridunum]], cité à laquelle Merlin devrait son nom.|alt=Ruines montrant deux murs de pierres.]] |
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La théorie la plus répandue concernant l'origine du nom gallois ''{{ |
La théorie la plus répandue concernant l'origine du nom gallois ''{{langue|cy|Myrddin}}'', selon [[Claude Sterckx]], est celle reposant sur l'étymologie de ''Caerfyrrdin''<ref name="Sterckx94-52" group="St"/>. Elle est proposée par le celtisant Alfred Owen Hughes Jarman, d'après qui ''{{langue|cy|Myrddin}}'' ({{API|mərðɪn}}) se retrouve dans le toponyme ''Caerfyrddin'', nom gallois de la ville désormais connue sous le nom de [[Carmarthen]]<ref name="Koch321">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John T.|nom1=Koch|titre=Celtic Culture|sous-titre=A Historical Encyclopedia|éditeur=[[ABC-CLIO]]|année=2006|passage=321|isbn=1-85109-440-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=f899xH_quaMC|consulté le=23 novembre 2009}}</ref>. Il se décompose en ''Caer-'' « fort, forteresse, rempart, ville fortifiée » (cf. breton ''kêr'' « village, ville ») + ''-fyrddin'', [[Mutation consonantique|forme mutée]] de ''Myrddin''. ''Myrddin'' semble contenu dans la forme en ancien brittonique latinisé du nom de ''[Caer]fyrddin'', à savoir : ''[castrum] [[Moridunum]]''. ''Moridunum'' a donné ''Myrddin'' et s'explique par le [[brittonique]] ''Mori-'' « mer » (> vieil irlandais ''muir'', gallois ''môr'', breton et cornique ''mor'' cf. gaulois ''more'' « mer ») et ''-dunum'' « citadelle, enceinte fortifiée, mont » (cf. gaulois ''dunon''. Vieil irlandais ''dún'' « fort, forteresse »; vieux gallois ''din'' « fort, forteresse, ville », gallois ''dinas'' « ville », vieux breton ''din'' « forteresse, château, citadelle »), d'où le sens global de « fort(eresse) de la mer »<ref name="Sterckx94-52" group="St"/>{{,}}<ref name="Koch321"/>{{,}}<ref name="OED"/>{{,}}<ref>[https://www.nordicnames.de/wiki/Myrddin ''Myrddin'' sur le site de ''Nordic Names'' (lire en anglais)]</ref>. |
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En 1965, Eric P. Hamp propose une étymologie assez proche, ''Morij:n'', soit « le maritime ». Il n'existe pas de lien évident entre Merlin et la mer dans les textes à son sujet<ref name="Sterckx94-52" group="St">{{p.|52}}</ref>, mais cette théorie s'expliquerait par la nature du père de Merlin dans les textes gallois, Morfryn<ref>{{ |
En 1965, Eric P. Hamp propose une étymologie assez proche, ''Morij:n'', soit « le maritime ». Il n'existe pas de lien évident entre Merlin et la mer dans les textes à son sujet<ref name="Sterckx94-52" group="St">{{p.|52}}</ref>, mais cette théorie s'expliquerait par la nature du père de Merlin dans les textes gallois, Morfryn<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claude|nom1=Sterckx|lien auteur1=Claude Sterckx|titre=Dieux d'eau|sous-titre=Apollons celtes et gaulois|lieu=Bruxelles|éditeur=Société belge d'études celtiques|année=1996|pages totales=186|passage=44|isbn=2-87285-050-3|isbn2=9782872850501}}</ref>. Il pourrait être un démon maritime, décrit plus tard comme le [[Diable]] ou un [[incube]]<ref group="WaD" name="Walter99-27"/>. |
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=== Oiseau === |
=== Oiseau === |
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[[Fichier:Blackbird (Turdus merula) (11).jpg|vignette|Un [[merle (oiseau)|merle]] mâle (''Turdus merula''), oiseau dont le nom a peut-être inspiré celui de Merlin en français.|alt=Petit oiseau noir au bec jaune-orangé, sur un buisson aux fleurs jaunes.]] |
[[Fichier:Blackbird (Turdus merula) (11).jpg|vignette|Un [[merle (oiseau)|merle]] mâle (''Turdus merula''), oiseau dont le nom a peut-être inspiré celui de Merlin en français.|alt=Petit oiseau noir au bec jaune-orangé, sur un buisson aux fleurs jaunes.]] |
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Dans nombre de récits à son sujet, Merlin peut prendre la forme d'un oiseau, c'est le cas notamment dans ''[[Buile Shuibhne|La Folie de Suibhne]]'' (''Buile Shuibhne''). De plus, en anglais, le [[Faucon émerillon]] (''Falco columbarius'') est surnommé « merlin »<ref group="WaD" name="Walter99-12" |
Dans nombre de récits à son sujet, Merlin peut prendre la forme d'un oiseau, c'est le cas notamment dans ''[[Buile Shuibhne|La Folie de Suibhne]]'' (''Buile Shuibhne''). De plus, en anglais, le [[Faucon émerillon]] (''Falco columbarius'') est surnommé « merlin »<ref group="WaD" name="Walter99-12"/> : de nombreux écrivains de fiction n'ont pas manqué de souligner cette analogie<ref group="K">{{p.|22}}</ref>. En [[langue française]], une association logique est de lier Merlin au [[Merle (oiseau)|merle]]<ref group="WaD" name="Walter99-12">{{p.|12}}</ref>. Ainsi, le folkloriste [[Jean Markale]] considère que la forme Merlin est d'origine française, et signifie « petit merle », allusion au caractère persifleur et provocateur qu'on lui prête dans les récits du Moyen Âge<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean Markale]]|titre=Guide spirituel de la forêt de Brocéliande|éditeur=[[Éditions du Rocher]]|année=1996|passage=137|isbn=}}.</ref>. |
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Cette théorie n'est pas universellement retenue, et présente le désavantage de ne s'appliquer qu'au [[ancien français|français médiéval]]. Elle explique cependant l'existence de l'« [[esplumoir Merlin]] » comme une sorte de nid où Merlin se métamorphose, en abandonnant son apparence d'oiseau<ref>{{en}} W. A. Nitze, « ''The esplumoir Merlin'' » dans ''Speculum'' {{n°|18}}, 1949, {{p.|69-79}}</ref>. Dans l'imaginaire celtique, le merle est un oiseau de l'[[Au-delà|Autre Monde]], en raison notamment de son chant mélodieux qui rappelle celui des [[barde (druidisme)|bardes]] et transporte celui qui écoute. En ce sens, la mythologie du merle est proche du personnage de Merlin<ref group="WaD" name="Walter99-13">{{p.|13}}</ref>. |
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''Le [[merle blanc]]'' est aussi le titre d'un conte populaire français (conte-type 550) dans lequel l'oiseau est l'équivalent d'un enchanteur, capable de rajeunir autrui à volonté, objet d'une quête confiée par un roi vieillissant. Par son pouvoir sur l'écoulement du temps et sa capacité à restaurer le pouvoir de la royauté, cet oiseau magique rappelle Merlin<ref group="WaD" name="Walter99-14">{{p.|14}}</ref>. Sa blancheur est une marque de sa nature féerique, un motif fréquent dans l'univers celtique. Les analogies entre Merlin et le merle s'apparentent davantage à un rapprochement postérieur qu'à une véritable [[étymologie]], puisque le nom français de Merlin est plus tardif que les autres formes<ref group="WaD" name="Walter99-15">{{p.|15}}</ref>. |
''Le [[merle blanc]]'' est aussi le titre d'un conte populaire français (conte-type 550) dans lequel l'oiseau est l'équivalent d'un enchanteur, capable de rajeunir autrui à volonté, objet d'une quête confiée par un roi vieillissant. Par son pouvoir sur l'écoulement du temps et sa capacité à restaurer le pouvoir de la royauté, cet oiseau magique rappelle Merlin<ref group="WaD" name="Walter99-14">{{p.|14}}</ref>. Sa blancheur est une marque de sa nature féerique, un motif fréquent dans l'univers celtique. Les analogies entre Merlin et le merle s'apparentent davantage à un rapprochement postérieur qu'à une véritable [[étymologie]], puisque le nom français de Merlin est plus tardif que les autres formes<ref group="WaD" name="Walter99-15">{{p.|15}}</ref>. |
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=== Martin === |
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Le gallois ''{{ |
Le gallois ''{{langue|cy|Myrddin}}'' est donné pour l'équivalent du français [[Martin (prénom)|Martin]], anthroponyme latin. La forme bretonne ''Marzhin'' « Martin » rappelle aussi les Marses, dont le nom est venu à désigner les sorciers et charmeurs de serpents, c'est une forme bretonne dans laquelle [t] / [d] a régulièrement donné [z] cf. vieux breton ''ard'', ''arth'' « ours » > breton ''arz''<ref name="Delamarre">Xavier Delamarre (préface [[Pierre-Yves Lambert]]), ''Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental'', éditions Errance, 2003, p. 56.</ref>. Ce rapprochement est en lien avec [[Martin de Tours|saint Martin]]<ref>{{harvsp|Berthet|1992|p=}}, cité par {{harvsp|Walter|1999|p=16}}</ref>, qui dispose de pouvoirs comparables à ceux de Merlin (bien que les siens proviennent de Dieu, et non de forces panthéistes)<ref group="WaD" name="Walter99-16">{{p.|16}}</ref>. Le personnage de Merlin l'a vraisemblablement inspiré<ref>{{harvsp|Berthet|1992|p=}}</ref>. |
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== Description == |
== Description == |
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[[Fichier:Merlin by Louis Rhead.jpg|vignette |
[[Fichier:Merlin by Louis Rhead.jpg|vignette|Merlin vu par [[Louis John Rhead]] dans ''King Arthur and His Knights'', 1923.|alt=Gravure d'un vieil homme barbu vu de dos, face à un corbeau.]] |
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Le Merlin connu actuellement à travers les contes et les dessins animés, enchanteur, [[prophète]], homme des bois, maître des animaux et des métamorphoses, [[sage]] et [[Magie (surnaturel)|magicien]] proche de la [[nature]], a connu une longue évolution. Merlin n'est pas une création des auteurs du [[cycle arthurien]], son origine est bien plus ancienne. Il est en |
Le Merlin connu actuellement à travers les contes et les dessins animés, enchanteur, [[prophète]], homme des bois, maître des animaux et des métamorphoses, [[sage]] et [[Magie (surnaturel)|magicien]] proche de la [[nature]], a connu une longue évolution. Merlin n'est pas une création des auteurs du [[cycle arthurien]], son origine est bien plus ancienne. Il est en quelques sortes redécouvert, christianisé et réinventé par différents auteurs pour y figurer<ref group="WaD" name="Walter99-5"/>. À l'origine, les textes gallois le voient comme un [[barde (druidisme)|barde]]<ref name="Vadé38" group="Va">{{p.|38}}</ref>. « Personnage capital du Moyen Âge »<ref group="WaD" name="Walter99-5">{{p.|5}}</ref>, Merlin devient un véritable mythe littéraire grâce à sa popularité<ref group="S" name="SavoirIntro">{{p.|Présentation éditeur}}</ref>. |
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=== Origines === |
=== Origines === |
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Bien avant d'être un personnage littéraire, Merlin appartient à une tradition orale<ref group="S" name="SavoirIntro" |
Bien avant d'être un personnage littéraire, Merlin appartient à une tradition orale<ref group="S" name="SavoirIntro"/> brittonique du Nord : ''Myrddin'' vit en [[Cumbria]]<ref name="Knight-1" group="K">{{p.|1}}</ref>. "Cette région fut une source de nombreueuses traditions brittones" (Y. Guehennec, ''La tradition celtique,'' Fouesnant, 2024). Un débat ancien oppose les partisans d'une origine historique à ceux d'une origine mythologique<ref group="WaD" name="Walter99-8"/>. Il est peu vraisemblable qu'il soit une création littéraire du [[Moyen Âge]]<ref group="WaD" name="Walter99-10">{{p.|10}}</ref>. Pour [[Claude Lecouteux]], il provient « de la littérarisation et de la christianisation d’un individu venu d’ailleurs, d’un lointain autrefois que même les auteurs du {{s|XII|e}} ne comprenaient sans doute plus »<ref>[[Claude Lecouteux]], « Merlin : éléments d’étude stratigraphique » dans ''Iris'' {{n°|21}}, 2001, {{p.|9}}</ref>. Par ses pouvoirs, Merlin s'apparente davantage à une créature de légende qu'à un être humain<ref group="WaD" name="Walter99-8">{{p.|8}}</ref>. La théorie la plus probable, soutenue par [[Philippe Walter]] ([[Docteur honoris causa|{{Dr}} h. c.]]) et différents universitaires, serait qu'il soit né d'une fusion entre un personnage légendaire celte et un personnage historique, un chef de clan supposé et nommé Myrddin, confondu avec l'[[Ambrosius Aurelianus|Ambrosius]] dont parle [[Gildas le Sage|saint Gildas]]<ref>[[Gildas le Sage|Saint Gildas]] (trad. C. Kerboul-Vilhon) ''De excidio britannia'' - ''Décadence de la Bretagne'', cité par {{harvsp|Walter|1999|p=9}}</ref>. |
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'''Devin inspiré''' |
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Les récits légendaires autour de Merlin prennent certainement leurs sources dans un fonds [[mythologie celtique|celtique]] ou pré-celtique antérieur aux influences chrétiennes<ref group="WaD" name="Walter99-5" />{{,}}<ref group="WaD" name="Walter99-6">{{p.|6}}</ref>. Quelques croyances « folkloriques", mais surtout un groupe solide de traditions poétiques et narratives ont survécu par l'oralité jusqu'au {{s|XII|e}}, quand les clercs couchent cette matière orale à l'écrit<ref group="WaD" name="Walter99-42">{{p.|42}}</ref>. Le Merlin primitif commet les « trois péchés du druide »<ref group="LRGu">{{p.|121-123}}</ref> et se retrouve déchu de ses anciennes fonctions, sous l'influence du [[christianisme]] qui diabolise la « magie druidique ». [[Myrddin Wyllt]], [[Lailoken]] et [[Buile Shuibhne|Suibhne]] se convertissent tous trois à la foi chrétienne à la fin de leurs récits respectifs<ref group="WaD" name="Walter99-47">{{p.|47}}</ref>. [[Philippe Walter]] voit dans la légende celtique originelle de Merlin celle d'un druide divin lié à des rituels saisonniers calendaires, d'où son image d'homme des bois, d'astrologue, de [[divination|devin]] et de magicien<ref group="WaD">{{p.|7-8}}</ref>. L'existence d'un mythe fondateur autour de Merlin dans la [[mythologie celtique]] est possible. Cette théorie ne peut toutefois pas être totalement écartée, les premiers auteurs des écrits mentionnant Merlin s'appuyant sur le [[folklore]] populaire oral, mais aussi sur des traditions aristocratiques des Brittons de leur époque<ref group="WaD" name="Walter99-9" />. Lors de sa christianisation, il perd certaines de ses anciennes caractéristiques comme sa maîtrise du temps, un attribut divin<ref group="WaD" name="Walter99-48" />. |
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==== Druide celte ==== |
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Les récits légendaires autour de Merlin prennent certainement leurs sources dans un fond [[mythologie celtique|celtique]] ou pré-celtique antérieur aux influences chrétiennes<ref group="WaD" name="Walter99-5" />{{,}}<ref group="WaD" name="Walter99-6">{{p.|6}}</ref>. Quelques croyances « folkloriques et édulcorées » autour des rituels druidiques ont pu survivre par l'oralité jusqu'au {{s|XII|e}}, quand les clercs couchent cette matière orale à l'écrit<ref group="WaD" name="Walter99-42">{{p.|42}}</ref>. Le Merlin primitif commet les « trois péchés du Druide »<ref group="LRGu">{{p.|121-123}}</ref> et se retrouve déchu de ses anciennes fonctions, sous l'influence du [[Christianisme]] qui diabolise la « magie druidique ». [[Myrddin Wyllt]], [[Lailoken]] et [[Buile Shuibhne|Suibhne]] se convertissent tous trois à la foi chrétienne à la fin de leurs récits respectifs<ref group="WaD" name="Walter99-47">{{p.|47}}</ref>. [[Philippe Walter]] voit dans la légende celtique originelle de Merlin celle d'un druide divin lié à des rituels saisonniers calendaires, d'où son image d'homme des bois, d'astrologue, de [[divination|devin]] et de magicien<ref group="WaD">{{p.|7-8}}</ref>. Merlin pourrait être un ancien druide divin ou un dieu-druide<ref>Expression empruntée à [[Françoise Le Roux]] par Philippe Walter dans {{harvsp|Walter|1999|p=10}}</ref>, mais l'absence de sources d'époque rend impossible tout lien certain vers un fond mythologique exclusivement celte<ref group="WaD" name="Walter99-10" />. L'existence d'un mythe fondateur autour de Merlin dans la [[mythologie celtique]] semble peu probable. Cette théorie ne peut toutefois pas être totalement écartée, les premiers auteurs des écrits mentionnant Merlin s'appuyant sur le [[folklore]] populaire oral de leur époque<ref group="WaD" name="Walter99-9" />. Lors de sa christianisation, il perd certaines de ses anciennes caractéristiques comme sa maîtrise du temps, un attribut divin<ref group="WaD" name="Walter99-48" />. |
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==== Fonds chamanique, divinité de la nature ==== |
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Les pratiques [[chamanisme|chamaniques]] montrent beaucoup de points communs avec les pouvoirs attribués à Merlin, laissant à penser qu'il trouverait son origine dans un chamanisme eurasiatique primitif : ensauvagement, prophétisme et transformation en oiseau<ref group="S" name="Walter00-80">{{p.|80}}</ref>{{,}}<ref name="Vadé132" group="Va">{{p.|132-134}}</ref>. A. Mac-Culloch trouve des analogies entre le chamanisme pratiqué dans l'[[Altaï]] et les pratiques des Celtes<ref>{{en}} A. Mac-Culloch, ''Celtic mythology''. ''The mythology of all races'', Boston, 1918, t.3, {{p.|111-112}}</ref>, mais le celtisant [[Christian-Joseph Guyonvarc'h]] réfute l'idée d'un « chamanisme celtique »<ref>[[Christian-Joseph Guyonvarc'h|Christian-J. Guyonvarc'h]], « L'erreur du chamanisme celtique » dans ''Magie, médecine et divination chez les Celtes'', Payot, 13 septembre 2007, {{ISBN|2228902365|978-2228902366}}, {{p.|219-220}}</ref>. Myrddin est bien antérieur aux "trois fonctions sociales", ce qui l’assimilerait aux dieux et entités « protéens » des Celtes et des Indo-européens, dont parle [[Claude Sterckx]]<ref group="St">Étude citée par {{harvsp|Walter|1999|p=11}}</ref>. Philippe Jouët écrit : "Myrddin est un personnage complexe dans lequel se rencontrent au moins cinq éléments hérités de périodes différentes de la tradition narrative et mythologique indo-européenne, puis celtique : le Feu de la parole (qui est au cœur du personnage) ; l’intermédiaire entre les mondes (et astronome) ; le conseiller des rois et devin ; le héros déchu soumis à des épreuves ; l’homme sauvage inspiré" (''Dictionnaire de la mythologie et de la religion celtiques'', Yoran éd, ''s.vv. Myrddin, Feu, Parole, Taliesin''). |
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[[Fichier:Gundestrup antlered figure.jpg|thumb|gauche|Le dieu celte [[Cernunnos]] (ici, sur le [[chaudron de Gundestrup]]) partage avec Merlin son rapport à la forêt et aux animaux qui y vivent, particulièrement le cerf<ref name="Walter99-36" group="WaD">{{p.|36}}</ref>|alt=Gravure sur métal montrant un homme assis avec des cornes sur la tête, entouré d'animaux, dont un cerf.]] |
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Les pratiques [[chamanisme|chamaniques]] montrent beaucoup de points communs avec les pouvoirs attribués à Merlin, laissant à penser qu'il trouverait son origine dans un chamanisme eurasiatique primitif : ensauvagement, prophétisme et transformation en oiseau<ref group="S" name="Walter00-80">{{p.|80}}</ref>{{,}}<ref name="Vadé132" group="Va">{{p.|132-134}}</ref>. A. Mac-Culloch trouve des analogies entre le chamanisme pratiqué dans l'[[Altaï]] et les pratiques des Celtes<ref>{{en}} A. Mac-Culloch, ''Celtic mythology''. ''The mythology of all races'', Boston, 1918, t.3, {{p.|111-112}}</ref>, mais le celtisant [[Christian-Joseph Guyonvarc'h]] réfute l'idée d'un « chamanisme celtique »<ref>[[Christian-Joseph Guyonvarc'h|Christian-J. Guyonvarc'h]], « L'erreur du chamanisme celtique » dans ''Magie, médecine et divination chez les Celtes'', Payot, 13 septembre 2007, {{ISBN|2228902365|978-2228902366}}, {{p.|219-220}}</ref>. Il est tout aussi délicat de lier Merlin à un personnage [[indo-européens|pré-indo-européen]], il ne représente clairement aucune des trois grandes fonctions des Indo-européens (guerre, fécondité et sacerdoce). Il a pu évoluer de roi guerrier vers une fonction plus spirituelle<ref group="WaD" name="Walter99-11">{{p.|11}}</ref>, ce qui l’inclurait aux dieux « Protéens » des Celtes et des Indo-européens, dont parle [[Claude Sterckx]]<ref group="St">Étude citée par {{harvsp|Walter|1999|p=11}}</ref>. |
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[[Nikolaï Tolstoï]] et [[Jean Markale]] ont suggéré qu'il |
[[Nikolaï Tolstoï]] et [[Jean Markale]] ont suggéré qu'il était un avatar de [[Cernunnos]], divinité celte de la nature<ref>{{en}} [[Nikolaï Tolstoï]], ''The Quest for Merlin'', Londres, Hamish Hamilton Press, 1985 et {{harvsp|Markale|2009|p=}}, cités par {{harvsp|Berthelot|1999|p=178}}</ref>. Il rappelle la tradition des divinités et créatures païennes de la nature et des forêts, comme le [[Sylvain (mythologie)|Sylvain]], [[Sylvanus (mythologie)|Sylvanus]], le [[Faune (mythologie)|Faune]] et l'[[Homme sauvage]]<ref group="WaD" name="Walter99-10"/>{{,}}<ref group="Va">{{p.|90-91}}</ref>. Cette filiation est d'autant plus probable que Merlin raconte lui-même la légende de [[Faunus]] et de [[Diane (mythologie)|Diane]] dans le cycle [[Post-Vulgate]]<ref group="Va">{{p.|93}}</ref>. Le Sylvain peut se présenter comme un vieillard et posséder la force d'un jeune homme, comme Merlin<ref group="S" name="Walter00-80"/>.[[Fichier:Gundestrupkedlen- 00054 (cropped).jpg|vignette|gauche|Le dieu celte [[Cernunnos]] (ici, sur le [[chaudron de Gundestrup]]) partage avec Merlin son rapport à la forêt et aux animaux qui y vivent, particulièrement le cerf<ref group="WaD" name="Walter99-36">{{p.|36}}</ref>.|alt=Gravure sur métal montrant un homme assis avec des cornes sur la tête, entouré d'animaux, dont un cerf.]] |
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==== Personnage historique ==== |
==== Personnage historique ==== |
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Dès 1868, [[Henri d'Arbois de Jubainville]] se pose la question de l'historicité de Merlin, et en conclut que sa légende a été fabriquée de toutes pièces pour expliquer le nom de [[Carmarthen]] (en gallois Caerfyrddin)<ref>{{harvsp|d'Arbois de Jubainville|1868|p=569}}, cité par {{harvsp|Walter|1999|p=8}}</ref>. Par la suite, certains chercheurs comme J. Douglas Bruce soutiennent que Merlin est une invention littéraire de clercs inspirés par les légendes celtiques<ref group="Z">{{en}} ''The Evolution of Arthurian Romance from the Beginnings Down to the Year 1300'', 1958, cité {{p.|5}}</ref> |
Dès 1868, [[Henri d'Arbois de Jubainville]] se pose la question de l'historicité de Merlin, et en conclut que sa légende a été fabriquée de toutes pièces pour expliquer le nom de [[Carmarthen]] (en gallois Caerfyrddin)<ref>{{harvsp|d'Arbois de Jubainville|1868|p=569}}, cité par {{harvsp|Walter|1999|p=8}}</ref>. Par la suite, certains chercheurs comme J. Douglas Bruce soutiennent que Merlin est une invention littéraire de clercs inspirés par les légendes celtiques<ref group="Z">{{en}} ''The Evolution of Arthurian Romance from the Beginnings Down to the Year 1300'', 1958, cité {{p.|5}}</ref>, ce qui est une réduction anachronique. |
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L'existence d'un ou de plusieurs « Merlins historiques » est toutefois défendue par de nombreuses personnes, dont la |
L'existence d'un ou de plusieurs « Merlins historiques » est toutefois défendue par de nombreuses personnes, dont la professeure émérite {{Dr}} [[Norma Lorre Goodrich]]<ref>{{harvsp|Goodrich|1989|p=}}</ref>. Ce Merlin historique hypothétique a pu inspirer différents auteurs depuis le {{s|VI|e}}, à travers des manuscrits disparus désormais. Deux personnages historiques gallois seraient à l'origine du Merlin littéraire : un chef de clan nommé [[Ambrosius Aurelianus]] (cité dans le sermon de [[Gildas le Sage|saint Gildas]] pour ses prophéties et sa bravoure au combat) et le barde gallois [[Myrddin Wyllt]]<ref name="A-Pré" group="R"/>. Pour Philippe Walter, même si Myrddin est présenté comme un personnage historique dans certaines sources d'époque, cela ne signifie pas qu'il ait réellement existé. Les chroniqueurs médiévaux utilisent beaucoup d'éléments légendaires dans leurs écrits<ref group="WaD" name="Walter99-9">{{p.|9}}</ref>. |
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Norma Lorre Goodrich et l'occultiste |
Norma Lorre Goodrich et l'occultiste Laurence Gardner défendent une théorie qui rejoint une certaine historicité. Pour Goodrich, « Merlin » est un titre porté originellement par l'[[évêque]] qui a couronné le roi Arthur historique<ref name="mammoth"/>. Pour Gardner, ''Myrddin'' était à l'origine le titre du devin du roi (''« Seer to the king »''), [[Taliesin]] étant le premier d'entre eux. Certaines personnes portant ces titres auraient inspiré la légende de Merlin<ref>{{en}} Nadine Wolf, ''The Arthurian Legends and Their Legacy'', GRIN Verlag, 2007, {{ISBN|363873305X|9783638733052}}, {{p.|31}}</ref>. |
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=== Filiation et naissance === |
=== Filiation et naissance === |
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{{article connexe|Incube|Cambion}} |
{{article connexe|Incube|Cambion}} |
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La naissance de Merlin n'est détaillée que par les auteurs chrétiens de la [[légende arthurienne]]. L’''[[Historia Brittonum]]'' mentionne simplement qu'il est un « enfant sans père »<ref>{{harvsp|Micha|2000|p=178}}</ref>. Le nom de sa mère n'est généralement pas précisé, mais elle s'appellerait Adhan selon une vieille version des ''Prose Brut chronicles''<ref>{{en}} Bulletin bibliographique de la [[Société |
La naissance de Merlin n'est détaillée que par les auteurs chrétiens de la [[légende arthurienne]]. L’''[[Historia Brittonum]]'' mentionne simplement qu'il est un « enfant sans père »<ref>{{harvsp|Micha|2000|p=178}}</ref>. Le nom de sa mère n'est généralement pas précisé, mais elle s'appellerait Adhan selon une vieille version des ''Prose Brut chronicles''<ref>{{en}} Bulletin bibliographique de la [[Société internationale arthurienne]], vol. LIX, 2007, {{p.|108}}, objet 302</ref>. L'identité de son père [[incube]] est assez floue. [[Philippe Walter]] postule qu'il était peut-être à l'origine un démon maritime ou un « vieux de la mer » (d'où l'étymologie de Mori:jn, « né de la mer », pour le nom de ''Myrddin''<ref group="WaD" name="Walter99-27">{{p.|27}}</ref>), voire un esprit du souffle ou du vent avant de devenir un incube dans la transposition chrétienne et courtoise de la légende<ref group="S">{{p.|67}}</ref>. Une stance des prophéties galloises le qualifie de ''{{langue|cy|Myrddin ap Morfryn}}'', soit « Merlin fils de Morfryn », sans autre indication<ref group="Go">{{p.|105}}</ref>. |
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Dans son ''[[Historia regum Britanniae]]'', |
Dans son ''[[Historia regum Britanniae]]'', Geoffroy de Monmouth écrit un commentaire dans lequel il suggère que Merlin est peut-être le fils d'un [[incube]] surnaturel, « de la nature des hommes et de celle des anges », qui aurait pris forme humaine pour approcher une femme [[virginité|vierge]]<ref>[[Historia regum Britanniae]], chap. 106-111, cité par {{harvsp|Walter|2000|p=42}}</ref>. Sans doute inspiré par ce commentaire, le trouvère belfortain [[Robert de Boron]] fait de Merlin un [[cambion]], né d'une mère humaine et d'un père démoniaque dont il a hérité ses pouvoirs<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Katharine Mary|nom1=Briggs|lien auteur1=Katharine Mary Briggs|titre=An Encyclopedia of Fairies, Hobgoblins, Brownies, Boogies, and Other Supernatural Creatures|lieu=New York|éditeur=[[Pantheon Books]]|année=1976|pages totales=481|passage=440|isbn=978-0-394-73467-5|isbn10=0-394-73467-X}}</ref>. |
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[[Fichier:Merlin - L'assemblée des démons.jpg|vignette|La conception de Merlin d'après un manuscrit français attribué à Robert de Boron, {{s-|XIII|e}}.|alt=Un démon cornu couché au-dessus d'une femme, dans un lit.]] |
[[Fichier:Merlin - L'assemblée des démons.jpg|vignette|La conception de Merlin d'après un manuscrit français attribué à Robert de Boron, {{s-|XIII|e}}.|alt=Un démon cornu couché au-dessus d'une femme, dans un lit.]] |
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Le démon qui engendre Merlin est nommé Aquipedes (ou {{ |
Le démon qui engendre Merlin est nommé Aquipedes (ou {{langue|la|''enquipedes''}}, {{langue|la|''equibedes''}}, {{langue|la|''engibedes''}}), soit « aux pieds de cheval », par référence au [[cauchemar]], dans les œuvres attribuées à Robert de Boron<ref group="S" name="Walter00-115">{{p.|115-116}}</ref> : |
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! width=50% scope=col |''Suite de Merlin'', att. à [[Robert de Boron]] |
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! width=50% scope=col |Traduction de Henri de Briel<ref>{{Ouvrage|auteur1=Henri de Briel|titre=Le Roman de Merlin l'Enchanteur|lieu=Paris|éditeur=[[Klincksieck]]|année=1971|passage=31|isbn=}}</ref> |
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| valign=top|{{langue|fro|Je voil que tu saiches et croies que je sui filz d’un ennemi qui engingna ma mere, et cele meniere d’enemi qui me conçut a non enquibedes et sont et repairent en l’air.}} |
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| valign=top|Sache que je [Merlin] suis le fils d'un démon qui a possédé ma mère par ruse. Les démons qui peuvent engendrer s'appellent Ekupedes et vivent dans les airs |
| valign=top|Sache que je [Merlin] suis le fils d'un démon qui a possédé ma mère par ruse. Les démons qui peuvent engendrer s'appellent Ekupedes et vivent dans les airs. |
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Sœur d'une prostituée, la mère de Merlin sait courir un grand danger et demande conseil à son confesseur Blaise, qui lui dit de ne jamais se mettre en colère et de garder une [[bougie]] allumée en permanence dans sa chambre, pour en éloigner le Diable. Mais un jour, elle se fâche contre sa sœur, se couche habillée et oublie la bougie. Le démon en profite pour concevoir Merlin qui est destiné, par sa naissance, à être un [[antéchrist]]<ref group="S" name="Walter00-53">{{p.|53}}</ref>{{,}}<ref group="Bo">{{p.|25-32}}</ref>. La mère se repent<ref group="Bo">{{p.|42}}</ref>. Merlin naît couvert de poils comme un animal, signe de sa filiation diabolique ou d'un rapport avec l'[[ours]]<ref>{{harvsp|Walter|1996|p=121}}</ref>. Son père maléfique lui donne la capacité de voir le passé, sa mère touchée par la grâce de Dieu celle de voir l'avenir<ref group="S" name="SavoirIntro" |
Sœur d'une prostituée, la mère de Merlin sait courir un grand danger et demande conseil à son confesseur Blaise, qui lui dit de ne jamais se mettre en colère et de garder une [[bougie]] allumée en permanence dans sa chambre, pour en éloigner le Diable. Mais un jour, elle se fâche contre sa sœur, se couche habillée et oublie la bougie. Le démon en profite pour concevoir Merlin qui est destiné, par sa naissance, à être un [[antéchrist]]<ref group="S" name="Walter00-53">{{p.|53}}</ref>{{,}}<ref group="Bo">{{p.|25-32}}</ref>. La mère se repent<ref group="Bo">{{p.|42}}</ref>. Merlin naît couvert de poils comme un animal, signe de sa filiation diabolique ou d'un rapport avec l'[[ours]]<ref>{{harvsp|Walter|1996|p=121}}</ref>. Son père maléfique lui donne la capacité de voir le passé, sa mère touchée par la grâce de Dieu celle de voir l'avenir<ref group="S" name="SavoirIntro"/>. |
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Dans le [[Lancelot-Graal]], le |
Dans le [[Lancelot-Graal]], le diable se présente à une femme vierge et fort pieuse sous l'apparence d'un bel homme étranger. La naissance de Merlin est très différente dans le cycle [[Post-Vulgate]], où un [[homme sauvage]] viole une femme endormie dans la forêt. Les écrivains modernes, comme [[Stephen R. Lawhead]] (1950-), auteur du ''[[Cycle de Pendragon]]'', laissent eux aussi courir leur imagination sur la naissance de Merlin. Ce dernier le lie à la légende de l'[[Atlantide]]. [[Charis (Cycle de Pendragon)|Charis]], fille du roi Avallach d'Atlantide, sa mère, en serait native. Son père [[Taliesin]] est un Breton, fils d'[[Elffin ap Gwyddno|Elffin]], le roi de Caer Dyvi<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Stephen|nom1=Lawhead|lien auteur1=Stephen Lawhead|titre=Merlin|sous-titre=roman|tome=II du cycle de Pendragon|lieu=Paris|éditeur=[[Buchet/Chastel|Buchet-Chastel]]|année=1997|pages totales=465|isbn=2-283-01716-5|isbn2=9782283017166}}</ref>. [[Michel Rio (écrivain)|Michel Rio]] fait de Merlin le fruit d'un viol incestueux entre son grand-père (surnommé « le Diable ») et sa mère dans sa trilogie ''[[Merlin, le faiseur de rois]]''<ref>{{article|prénom1=Fabienne|nom1=Pomel|titre=La naissance de Merlin chez Michel Rio ou la réécriture palimpestueuse et spéculaire|périodique=Cahiers de recherches médiévales et humanistes|numéro=19|année=2010|consulté le=28 octobre 2013|lire en ligne=http://crm.revues.org/12006}}</ref>. |
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Dans tous les textes médiévaux, Merlin naît porteur d'une grande sagesse et montre une exceptionnelle précocité intellectuelle<ref>{{harvsp|Walter|1996|p=119}}</ref>, comme en témoigne l'épisode où, enfant, il défie les mages de [[Vortigern]] qui souhaitent le sacrifier<ref name="Walter96-124">{{harvsp|Walter|1996|p=124}}</ref>. Dès sa naissance, il est capable de parler et de prophétiser<ref group="Bo">{{p.|43}}</ref>. Les auteurs de l'époque [[Romantisme|romantique]], entre autres [[Edgar Quinet]], ne manquent pas de souligner ce savoir exceptionnel et inné : |
Dans tous les textes médiévaux, Merlin naît porteur d'une grande sagesse et montre une exceptionnelle précocité intellectuelle<ref>{{harvsp|Walter|1996|p=119}}</ref>, comme en témoigne l'épisode où, enfant, il défie les mages de [[Vortigern]] qui souhaitent le sacrifier<ref name="Walter96-124">{{harvsp|Walter|1996|p=124}}</ref>. Dès sa naissance, il est capable de parler et de prophétiser<ref group="Bo">{{p.|43}}</ref>. Les auteurs de l'époque [[Romantisme|romantique]], entre autres [[Edgar Quinet]], ne manquent pas de souligner ce savoir exceptionnel et inné : |
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{{citation bloc|L'enfant vint au monde, sans bruit, sans gémissements, obscurément, dans un coin du cloître ; mais quel ne fut pas l'étonnement de sa mère, qui n'osait pas même lui présenter le sein, lorsqu'elle entendit l'enfant lui dire d'une voix d'homme : « Mère, ne pleurez pas, je vous consolerai ! » Son étonnement redoubla lorsqu'elle le vit, échappé de ses langes, marcher à grands pas un livre à la main : « Qui t'a appris à lire, Merlin ? |
{{citation bloc|L'enfant vint au monde, sans bruit, sans gémissements, obscurément, dans un coin du cloître ; mais quel ne fut pas l'étonnement de sa mère, qui n'osait pas même lui présenter le sein, lorsqu'elle entendit l'enfant lui dire d'une voix d'homme : « Mère, ne pleurez pas, je vous consolerai ! » Son étonnement redoubla lorsqu'elle le vit, échappé de ses langes, marcher à grands pas un livre à la main : « Qui t'a appris à lire, Merlin ? {{incise|Je le savais avant de naître|stop}}.|[[Edgar Quinet]]|[[Merlin l'Enchanteur (Quinet)|Merlin l'Enchanteur]]<ref>''Revue des deux mondes'', vol. 5 ; 29 ; 136, Bureau de la Revue des deux Mondes, 1860, p. 184. [[s:Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 29.djvu/188|Lire sur Wikisource]]</ref>}} |
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== Capacités == |
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=== Personnalité et capacités === |
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[[Fichier:Cerf-Merlin-César.jpg|vignette|gauche|Merlin, changé en cerf au pied blanc, rencontre |
[[Fichier:Cerf-Merlin-César.jpg|vignette|gauche|Merlin, changé en cerf au pied blanc, rencontre [[Jules César]]. Manuscrit anonyme du cycle [[Lancelot-Graal]], 1286.|alt=Miniature montrant un cerf marron avec cinq cornes et un pied blanc face à un personnage couronné assis sur un trône.]] |
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L'une des caractéristiques les plus évidentes chez Merlin, comme l'évoque bien son surnom d'« |
L'une des caractéristiques les plus évidentes chez Merlin, comme l'évoque bien son surnom d'« Enchanteur », est sa capacité à pratiquer la magie, à [[prophétie|prophétiser]], se métamorphoser et transformer l'apparence d'autrui. Il est aussi un bâtisseur fabuleux<ref group="S" name="SavoirIntro"/> grâce à sa connaissance des secrets des pierres, doté d'une science et d'un savoir sans limites<ref name="Zum33" group="Z">{{p.|33}}</ref>. Insoumis aux lois du temps, Merlin peut se présenter alternativement comme un enfant ou un vieillard. Ses traits de personnalité rappellent autant l'enfant « par son goût du jeu, du déguisement et du canular », que le vieillard par « son détachement, sa sagesse et son expérience »<ref name="Walter96-124"/>. Pour prédire les événements, Merlin voyage à volonté dans le passé ou le futur<ref group="WaD" name="Walter99-48"/>{{,}}<ref group="Note">Il rappelle les enfants de [[Cronos]], qui parlent aux animaux et possèdent une sagesse supérieure tout comme lui, voir {{harvsp|Walter|2000|p=79}}</ref>. Par son talent, il est aussi un maître ou une divinité de la [[parole]] qui représente la « véritable essence de son être »<ref group="S" name="Walter00-169">{{p.|169}}</ref>{{,}}<ref group="WaD" name="Walter99-34">{{p.|34}}</ref>. Comme dans la tradition druidique où elle est langue sacrée des dieux, magie, prophéties et [[poésie]] découlent de ses paroles<ref group="S" name="Walter00-170">{{p.|170}}</ref>. Bien qu'il possède d'immenses pouvoirs et sache tout du passé comme de l'avenir, Merlin est rempli de contradictions. Dans les romans français, il est trahi par ses élèves en magie, [[fée Viviane|Viviane]] et [[fée Morgane|Morgane]]. Dans les récits britanniques, il connaît des périodes de folie et d'immense tristesse dans la forêt<ref name="A-Pré" group="R"/>. |
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Robert de Boron insiste sur sa position « au cœur de la lutte entre le bien et le mal », par sa naissance (il est le fils du Diable) et la rédemption de sa mère. |
Robert de Boron insiste sur sa position « au cœur de la lutte entre le bien et le mal », par sa naissance (il est le fils du Diable) et la rédemption de sa mère. |
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Merlin utilise ses pouvoirs pour servir les desseins divins (aider l'avènement d'Arthur, la création de la Table |
Merlin utilise ses pouvoirs pour servir les desseins divins (aider à l'avènement d'Arthur, la création de la Table ronde et la quête du [[Graal]], notamment par Perceval) ou des objectifs plus troubles<ref name="A-Pré" group="R"/>{{,}}<ref group="Z">{{p.|131}}</ref>. Au service des rois, il lutte contre les envahisseurs de la [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]] mais son apparence effrayante et ses métamorphoses suscitent peur et méfiance<ref name="A-Pré" group="R"/>. |
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=== Métamorphoses === |
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Merlin peut revêtir beaucoup de formes : enfant, vieillard, bûcheron, [[homme sauvage]], génie sylvestre<ref name="A-Pré" group="R">Chap. « Présentation »</ref>… Dans le ''Roman de Merlin''<ref group="Note">Manuscrit de Huth.</ref>, il apparaît au [[roi Arthur]] sous la forme d'un enfant de quatre ans pour lui reprocher d'avoir péché en |
Merlin peut revêtir beaucoup de formes : enfant, vieillard, bûcheron, [[homme sauvage]], génie sylvestre<ref name="A-Pré" group="R">Chap. « Présentation »</ref>… Dans le ''Roman de Merlin''<ref group="Note">Manuscrit de Huth.</ref>, il apparaît au [[roi Arthur]] sous la forme d'un enfant de quatre ans pour lui reprocher d'avoir péché en s'accouplant [[fée Morgane|avec sa sœur Morgane]], puis sous celle d'un vieillard où il annonce qu'un chevalier à naître ([[Mordred]]) causera la perte du royaume<ref>{{harvsp|Walter|1996|p=127}}</ref>. |
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Merlin peut aussi se changer en animaux. Les pouvoirs du [[Buile Shuibhne|Suibhne]] irlandais s'apparentent à ceux d'un [[chaman]] tels que les décrit [[Mircea Eliade]], par sa capacité à voler et à se métamorphoser, notamment en oiseau<ref group="WaD" name="Walter99-15" |
Merlin peut aussi se changer en animaux. Les pouvoirs du [[Buile Shuibhne|Suibhne]] irlandais s'apparentent à ceux d'un [[chaman]] tels que les décrit [[Mircea Eliade]], par sa capacité à voler et à se métamorphoser, notamment en oiseau<ref group="WaD" name="Walter99-15"/>{{,}}<ref group="Note">Chez les chamanes, la transformation en oiseau permet d'acquérir le pouvoir des esprits et d'accompagner les âmes des morts vers l'[[Au-delà|Autre Monde]], voir {{harvsp|Walter|1999|p=15}} citant Mircea Eliade.</ref>. Une autre métamorphose habituelle chez Merlin est celle du [[cerf élaphe|cerf]], notamment dans les romans en prose<ref group="S" name="Walter00-182">{{p.|182}}</ref> : |
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cers li plus grans et li plus merveillous que nus eüst onques veü, et il ot un des |
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piés devant blanc et .V. branches en son chief, les greignoures c’onques fuissent |
piés devant blanc et .V. branches en son chief, les greignoures c’onques fuissent |
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l'une de ses pattes avant était blanche et il portait des bois à cinq branches, les |
l'une de ses pattes avant était blanche et il portait des bois à cinq branches, les |
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plus imposants qu'un cerf ait jamais portés. |
plus imposants qu'un cerf ait jamais portés. |
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Sous sa forme animale, Merlin conserve ses pouvoirs et la capacité de parler<ref name="Cerf" |
Sous sa forme animale, Merlin conserve ses pouvoirs et la capacité de parler<ref name="Cerf"/>. Il est également capable de transformer l'apparence d'autrui, [[Uther Pendragon]] prenant l'aspect de [[Gorlois]] afin de concevoir Arthur sous l'effet de son sortilège<ref name="Knight53" group="K">{{p.|53}}</ref>. |
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=== Bâtisseur === |
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[[Fichier:BLEgerton3028Fol30rStonehengeCropped.jpg|vignette|Merlin construisant [[Stonehenge]], d'après un manuscrit de la ''British Library'' contenant une version abrégée du [[roman de Brut]].]] |
[[Fichier:BLEgerton3028Fol30rStonehengeCropped.jpg|vignette|Merlin construisant [[Stonehenge]], d'après un manuscrit de la ''British Library'' contenant une version abrégée du [[roman de Brut]].]] |
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Ses talents de bâtisseur sont réputés et grâce à sa maîtrise de la [[roche|pierre]], Merlin peut construire des [[mégalithe]]s. L'un de ses hauts faits serait d'avoir construit [[Stonehenge]]<ref group="Note">Cette légende, racontée par [[ |
Ses talents de bâtisseur sont réputés et grâce à sa maîtrise de la [[roche|pierre]], Merlin peut construire des [[mégalithe]]s. L'un de ses hauts faits serait d'avoir construit [[Stonehenge]]<ref group="Note">Cette légende, racontée par [[Geoffroy de Monmouth]], est la plus ancienne connue revendiquant la construction de Stonehenge</ref>. [[Gerbert de Montreuil]], continuateur de Chrétien de Troyes, raconte aussi qu'il érige un pilier magique enchanté sur le Mont Douloureux, sous le règne d'[[Uther Pendragon]]. La présence de ce pilier rend fous les mauvais chevaliers<ref group="S">{{p.|90-91}}</ref>. Ce talent de bâtisseur s'associe avec sa connaissance des choses cachées, notamment dans le fameux épisode de la tour du roi [[Vortigern]] / Vertigier : |
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{{citation bloc|Voulez-vous savoir, dit Merlin à Vertigier, pourquoi l’ouvrage s’écroule et qui l’abat ? Je vous l’expliquerai clairement. Savez-vous ce qu’il y a sous cette terre ? Une grande nappe d’eau dormante et sous cette eau deux [[dragon (mythologie)|dragons]] aveugles. |
{{citation bloc|Voulez-vous savoir, dit Merlin à Vertigier, pourquoi l’ouvrage s’écroule et qui l’abat ? Je vous l’expliquerai clairement. Savez-vous ce qu’il y a sous cette terre ? Une grande nappe d’eau dormante et sous cette eau deux [[dragon (mythologie)|dragons]] aveugles. L’[[Dragon gallois|un est roux]] et l’autre blanc ; ils sont sous deux rochers, ils sont énormes et connaissent chacun l’existence de l’autre. Quand ils sentent le poids de l’eau sur eux, ils se retournent avec un tel fracas de l’eau que tout ce qui est au-dessus chavire : ce sont eux qui font s’écrouler la tour.|[[Robert de Boron]]|Merlin<ref group="Bo">{{p.|74}}</ref>}} |
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== Personnalité == |
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==== Quête du savoir, astrologie et prophéties ==== |
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Merlin détient un savoir inaccessible au commun des mortels, notamment en [[astronomie]]<ref group="WaD" name="Walter99-36" />. Ses connaissances sont acquises en marge de la société, par l'observation<ref name="Walter99-37" group="WaD">{{p.|37}}</ref>{{,}}<ref group="BaA">{{p.|87|}}</ref>. Il pratique également l'[[astrologie]]. Dans la ''[[Vita Merlini]]'', il apprend le remariage de sa femme et l'existence de son amant par les astres<ref name="Walter99-37" group="WaD"/>. La discussion entre Merlin et [[Taliesin]] s'y apparente à une conférence théologique et druidique<ref name="Walter99-41" group="WaD"/> entre savants : avec Maeldin, ils forment par ailleurs une triade druidique<ref group="WaD" name="Walter99-42" />. [[Philippe Walter]] suppose que Merlin acquière ses connaissances dans un observatoire en pierres, semblable à certains monuments mégalithiques comme Stonehenge<ref name="Walter99-37" group="WaD"/>. Ces particularités le rapprochent nettement des druides celtes de l'Antiquité, qui discutent de la nature du monde et des astres puis transmettent leurs observations aux jeunes, selon [[Jules César]]<ref name="Walter99-41" group="WaD"/>. |
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=== Quête du savoir, astrologie et prophéties === |
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Merlin est prophète grâce à son savoir, et si la plupart de ses révélations concernent des événements tragiques, il prédit aussi des règnes à venir, notamment celui d'[[Uther Pendragon]]<ref group="BaA">{{p.|92-93}}</ref>. En ce sens, il est un astrologue au service exclusif des [[rois de Bretagne]]<ref group="BaA">{{p.|93}}</ref>. Cet aspect est absent des romans français, qui le présentent comme un « enchanteur » sans préciser la nature de son savoir. L'astrologie étant une pratique condamnée par l'Église, [[Robert de Boron]] et ses continuateurs taisent cet aspect. Parmi les auteurs modernes, seule [[Marion Zimmer Bradley]], dans ''[[Les Dames du Lac]]'', attribue à Merlin un rôle d'astrologue<ref group="BaA">{{p.|96}}</ref> |
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Merlin détient un savoir inaccessible au commun des mortels, notamment en [[astronomie]]<ref group="WaD" name="Walter99-36"/>. Ses connaissances sont acquises en marge de la société, par l'observation<ref name="Walter99-37" group="WaD">{{p.|37}}</ref>{{,}}<ref group="BaA">{{p.|87|}}</ref>. Il pratique également l'[[astrologie]]. Dans la ''[[Vita Merlini]]'', il apprend le remariage de sa femme et l'existence de son amant par les astres<ref name="Walter99-37" group="WaD"/>. La discussion entre Merlin et [[Taliesin]] s'y apparente à une conférence théologique et druidique<ref name="Walter99-41" group="WaD"/> entre savants : avec Maeldin, ils forment par ailleurs une triade druidique<ref group="WaD" name="Walter99-42"/>. [[Philippe Walter]] suppose que Merlin acquiert ses connaissances dans un observatoire en pierres, semblable à certains monuments mégalithiques comme Stonehenge<ref name="Walter99-37" group="WaD"/>. Ces particularités le rapprochent nettement des druides de l'Antiquité, qui discutent de la nature du monde et des astres puis transmettent leurs observations aux jeunes, selon [[Jules César]]<ref name="Walter99-41" group="WaD"/>. |
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Merlin est prophète grâce à son savoir, et si la plupart de ses révélations concernent des événements tragiques, il prédit aussi des règnes à venir, notamment celui d'[[Uther Pendragon]]<ref group="BaA">{{p.|92-93}}</ref>. En ce sens, il est un astrologue au service exclusif des [[rois de Bretagne]]<ref group="BaA">{{p.|93}}</ref>. Cet aspect est absent des romans français, qui le présentent comme un « enchanteur » sans préciser la nature de son savoir. L'astrologie étant une pratique condamnée par l'Église, [[Robert de Boron]] et ses continuateurs taisent cet aspect. Parmi les auteurs modernes, seule [[Marion Zimmer Bradley]], dans ''[[Les Dames du Lac]]'', attribue à Merlin un rôle d'astrologue<ref group="BaA">{{p.|96}}</ref>. |
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=== Folie et rire === |
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[[Fichier:Merlin by Aubreybeardsley 1893.jpg|vignette|gauche|Merlin vu par Aubrey Beardsley, 1893.]] |
[[Fichier:Merlin by Aubreybeardsley 1893.jpg|vignette|gauche|Merlin vu par Aubrey Beardsley, 1893.]] |
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| fond = #FFF8F8 |
| fond = #FFF8F8 |
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|titre=Extrait de ''Merlin, faiseur de rois'', 2006 |
|titre=Extrait de ''Merlin, faiseur de rois'', 2006 |
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|contenu=Seul Merlin a compris que la sagesse, pour être sage, doit se teinter d'un peu de folie, sous peine d'être folle<ref group="Rio">{{p.|264}}</ref>.<br/> <center>— [[Michel Rio]]</center>}} |
|contenu=Seul Merlin a compris que la sagesse, pour être sage, doit se teinter d'un peu de folie, sous peine d'être folle<ref group="Rio">{{p.|264}}</ref>.<br/> <center>— [[Michel Rio (écrivain)|Michel Rio]]</center>}} |
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Les sources médiévales présentent souvent Merlin comme un « fou »<ref group="S" name="Walter00-172" |
Les sources médiévales présentent souvent Merlin comme un « fou »<ref group="S" name="Walter00-172"/>. Cette folie suit une défaite guerrière dans la ''Vita Merlini'' et la ''Vie de Saint Kentigern'' ([[Lailoken]] devient fou après une vision, et se cache en forêt). Dans ''[[Buile Shuibhne|La Folie de Suibhne]]'', l'état est consécutif à la bataille de Magh Rath. Merlin est toujours transformé physiquement et mentalement pendant ses périodes de folie<ref name="Walter99-20" group="WaD"/>. [[Philippe Walter]] l'analyse comme une rage ou [[mélancolie]] « canine » provoquée par un déterminisme astral, une conjonction de planètes ou l'influence [[lune|lunaire]]<ref name="Walter99-22" group="WaD"/>, résultat d'une possession<ref group="S" name="Walter00-172">{{p.|172}}</ref>. Merlin devient un sauvage, un homme-bête dont le comportement s'approche de celui des divinités sylvestres et des [[lycanthrope]]s<ref group="WaD" name="Walter99-23">{{p.|23}}</ref>. Cette folie ne se déclencherait qu'à une date précise du [[calendrier celtique]]<ref name="Walter99-22" group="WaD">{{p.|22}}</ref>. Dans la ''Vita Merlini'', ce serait aux trois jours des [[Rogations]] de mai, pendant la [[Lune rousse (agriculture)|lune rousse]]. Dans la ''[[Vie de Saint Kentigern]]'', c'est à l'[[Beltaine|arrivée de la saison claire]] pendant la fête de [[Carnaval]]<ref name="Walter99-23" group="WaD"/>. Sa folie mélancolique s'apparente bien plus au délire scientifique et à un état second permettant de révéler des vérités qu'à une pathologie mentale<ref name="Walter99-44" group="WaD">{{p.|44}}</ref>. |
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Guy D'Amours voit dans la folie de Merlin une expression d'[[éveil spirituel]], en se basant sur la [[psychologie analytique]] de [[Carl Gustav Jung]]<ref name="Folied'Amours">{{lien web|auteur=Guy D'Amours|titre=La figure de Merlin : folie ou éveil spirituel ?|site=Le site de Merlin|url=http://www.decourberon.com/merlin/folie.htm|consulté le=16 septembre 2013}}</ref>. Dans la plupart des textes médiévaux (et certaines adaptations modernes<ref group="Note">C'est le cas dans le [[Cycle de Pendragon]].</ref>), ces périodes de folie aboutissent à une conversion au christianisme, par probable analogie avec la [[passion du Christ]]<ref group="S" name="Walter00-27"/>. [[René Barjavel]] traite longuement de la folie dans son roman ''[[L'Enchanteur (Barjavel)|L'Enchanteur]]'' (1984), à travers un combat dans l'esprit même de Merlin. Il en guérit en faisant corps avec la forêt, pour se fondre en elle<ref group="Ba">{{p.|69}}</ref>. L'association avec la forêt, lieu où Merlin vit ses périodes de folie, est elle aussi une constante dans les textes de toutes les époques<ref name="Folied'Amours"/>. |
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[[Robert de Boron]] n'accorde pas une grande place à la folie de Merlin, mais chez lui, le rire affiche l'altérité de son esprit<ref>Danielle Quéruel, [[Christine Ferlampin-Acher]] et Catherine Blons-Pierre, ''Merlin: roman du {{s-|XIII|e}}, Robert de Boron'', |
[[Robert de Boron]] n'accorde pas une grande place à la folie de Merlin, mais chez lui, le rire affiche l'altérité de son esprit<ref>Danielle Quéruel, [[Christine Ferlampin-Acher]] et Catherine Blons-Pierre, ''Merlin : roman du {{s-|XIII|e}}, Robert de Boron'', CAPES/Agrégation : Lettres, Ellipses Marketing, 2000, {{ISBN|2729802851|9782729802851}}, {{p.|70}}</ref>. Merlin est fréquemment hilare, ce rire peut être l'expression de sa folie<ref group="S" name="Walter00-172"/> mais serait plutôt à rapprocher de celui de l'[[Homme sauvage]]. Avec sa connaissance du temps et de l'[[Au-delà|Autre Monde]], Merlin (comme [[Démocrite]]) rit de l'inconséquence des hommes avant de prophétiser des tragédies. Il a l'intuition de toutes les vérités et des événements à venir, il peut parcourir le temps à l'envers. Son rire de devin renvoie à sa très haute sagesse et sa connaissance sans limites<ref name="Walter00-156" group="S">{{p.|156}}</ref>, suivant une longue tradition d'hommes sauvages et de devins rieurs<ref name="Walter99-33" group="WaD">{{p.|33}}</ref>. C'est « le signe d'une connaissance surnaturelle qui permet à Merlin de percevoir les choses cachées »<ref>Gabriela Tanase, ''Jeux de masques, jeux de ruses dans la littérature française médiévale ({{sp-|XII|-|XV}}s)'', vol. 101 de Nouvelle bibliothèque du Moyen Âge, Honoré Champion, 2010, {{ISBN|2745320777|9782745320773}}, {{p.|130}}</ref>, notamment les trésors souterrains<ref name="Walter99-38" group="WaD">{{p.|38}}</ref>. Dans la ''Vita Merlini'', il rit d'un mendiant assis devant une porte parce qu'il devine qu'un trésor est enterré en dessous, puis d'un passant achetant des chaussures et de quoi réparer ses semelles alors qu'il sait que le malheureux va se noyer<ref group="BaR">{{p.|207}}</ref>. |
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=== Rapport au monde === |
=== Rapport au monde === |
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[[Fichier:Anthony Abbot by Zurbaran.jpeg|vignette| |
[[Fichier:Anthony Abbot by Zurbaran.jpeg|vignette|redresse|Par sa vie d'ermite proche de la nature et son association au monde animal, [[Antoine le Grand]] est comparable à Merlin<ref name="Walter00-27" group="S"/>|alt=Tableau d'un vieil homme barbu et courbé, tenant à la main un bâton.]] |
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{{article connexe|Homme sauvage}} |
{{article connexe|Homme sauvage}} |
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Merlin entretient des rapports étroits avec les forces de la nature, notamment la forêt, le pommier et le [[dragon (mythologie)|dragon]]. Sa sagesse provient de son contact avec la nature<ref group="BaA">{{p.|89}}</ref>. C'est aussi un personnage nettement marginalisé. [[Anne Berthelot]] le voit comme le reflet d'une humanité déformée, à la limite de la bestialité en raison de son rapport avec les mascarades |
Merlin entretient des rapports étroits avec les forces de la nature, notamment la forêt, le pommier et le [[dragon (mythologie)|dragon]]. Sa sagesse provient de son contact avec la nature<ref group="BaA">{{p.|89}}</ref>. C'est aussi un personnage nettement marginalisé. [[Anne Berthelot]] le voit comme le reflet d'une humanité déformée, à la limite de la bestialité en raison de son rapport avec les mascarades<ref name="Knight53" group="K"/>. [[Stephen Thomas Knight]] suppose que cette marginalisation résulte de l'immensité de son savoir<ref name="Knight53" group="K"/>. La sauvagerie de Merlin en fait « l'homme des bois le plus célèbre du Moyen Âge »<ref name="Walter99-24" group="WaD"/>. L'ensemble des forces sylvestres, aussi bien la forêt elle-même que les animaux qui la peuplent, est entièrement acquis à sa cause<ref name="Walter99-31" group="WaD"/>. La frontière entre Merlin et le monde sylvestre est elle-même floue<ref name="Walter99-31" group="WaD"/>. Il est sensible au rythme des [[saison]]s avec ses périodes de déclin (folie) et de renouveau<ref name="Walter99-31" group="WaD"/>. Il est capable de prendre l'apparence d'animaux et se compare lui-même à certains arbres<ref name="Walter99-31" group="WaD">{{p.|31}}</ref> : c'est le maître du temps et l'esprit du végétal<ref name="Walter99-32" group="WaD">{{p.|32}}</ref>. Le saint chrétien ermite [[Antoine le Grand]] est assez proche de lui : victime de possessions démoniaques, associé au [[sanglier]], fuyant les hommes pour se rapprocher du divin<ref group="S" name="Walter00-27">{{p.|27}}</ref>. |
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==== Les arbres et la forêt ==== |
==== Les arbres et la forêt ==== |
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La [[forêt]] forme l'environnement naturel et favori de Merlin<ref name="Walter99-24" group="WaD">{{p.|24}}</ref> |
La [[forêt]] forme l'environnement naturel et favori de Merlin<ref name="Walter99-24" group="WaD">{{p.|24}}</ref>. Les romans français évoquent ses disparitions de la [[Camelot|cour d'Arthur]] pour s'y réfugier, en compagnie de son confident [[Blaise (légende arthurienne)|Blaise]] en [[Northumbrie|Northumberland]]. Si la forêt de Merlin est située au Nord de la [[Bretagne (province romaine)|Britannia]] dans les plus anciens textes, elle est décrite comme étant la forêt de [[Brocéliande]] au fil du temps<ref name="Knight75" group="K">{{p.|75}}</ref>. Dans les sources plus anciennes, comme la ''[[Vita Merlini]]'', son rapport avec la forêt est différent puisqu'il se réfugie [[Forêts de conifères calédoniennes|en Calédonie]] par réaction à une [[malédiction]]<ref name="Walter99-24" group="WaD"/>. Ce lien le rapproche des divinités celtiques<ref name="Walter99-24" group="WaD"/> dont la forêt est le domaine habituel<ref group="LRGu">{{p.|228-231}}</ref>, et des personnages d'inspiration chamanique, comme l'esprit des forêts [[toungouses]]<ref name="Walter99-24" group="WaD"/> décrit par [[Uno Holmberg-Harva|Uno Harva]], qui monte les bêtes sylvestres et se métamorphose lui-même<ref>[[Uno Holmberg-Harva|Uno Harva]], ''Les Représentations religieuses des peuples altaïques'', Paris, Gallimard, 1959, {{p.|270-273}}</ref>. Le mythe de l'[[homme sauvage]] compte les [[faune (mythologie)|faunes romains]] et inclut la légende de Merlin<ref group="WaD" name="Walter99-27"/>. Dans la mythologie celtique, la forêt est un passage vers l'[[Au-delà|Autre Monde]], un monde habité par les forces divines<ref name="Walter99-28" group="WaD"/>. Pour Merlin, elle est aussi un lieu de science où la présence de la nature préserve les forces magiques : selon la ''Vita Merlini'', c'est dans la forêt que Merlin choisit d'établir sa demeure à soixante-dix portes et soixante-dix fenêtres, où il étudie l'astronomie et l'[[astrologie]]<ref name="Walter99-3637" group="WaD">{{p.|36-37}}</ref>. |
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Le [[pommier]] est l'arbre favori de Merlin<ref name="Walter99-28" group="WaD"/>. Il en pousse abondamment sur l'[[Avalon|île d'Avalon]]<ref>M.-Th. Chotzen, « Emain Ablach, Ynis Awallach, Insula Avallonis, Isle d'Avallon » dans ''Études celtiques'', {{n°|4}}, 1948, {{p.|255-274}}</ref>. Cet arbre symbolise la connaissance, l'initiation et l'immortalité<ref name="Walter99-29" group="WaD">{{p.|29}}</ref>. Le poème « Les pommiers de Merlin », dans le [[ |
Le [[pommier]] est l'arbre favori de Merlin<ref name="Walter99-28" group="WaD"/>. Il en pousse abondamment sur l'[[Avalon|île d'Avalon]]<ref>M.-Th. Chotzen, « Emain Ablach, Ynis Awallach, Insula Avallonis, Isle d'Avallon » dans ''Études celtiques'', {{n°|4}}, 1948, {{p.|255-274}}</ref>. Cet arbre symbolise la connaissance, l'initiation et l'immortalité<ref name="Walter99-29" group="WaD">{{p.|29}}</ref>. Le poème « Les pommiers de Merlin », dans le ''[[Livre noir de Carmarthen]]'' (v. 1250)<ref>C. Lord-Morgan, « Chêne, pommier, noisetier : trois aspects de l'arbre dans la tradition galloise » dans PRIS-MA, {{n°|5}}, 1889, {{p.|57-62}}</ref> en montre l'importance, tout comme le début de la ''Vita Merlini''<ref>Trad. de L. Fleuriot dans ''Récit et poèmes celtiques. Domaine brittonique {{VIe}}-{{s-|XV|e}}'', Paris, Stock, 1981, {{p.|218-219}}</ref> où il se réfugie dans un pommier qui le rend invisible, pour échapper aux troupes ennemies de son seigneur [[Gwenddolau]]<ref name="Walter99-29" group="WaD"/>. Philippe Walter pense que le pommier, arbre magique auquel Merlin peut s'adresser dans ses périodes de folie, est aussi son arbre protecteur et providentiel, un dispensateur du savoir sacré lié à la divination et à la parole<ref name="Walter99-30" group="WaD">{{p.|30}}</ref>. Les arbres sont, de manière générale, des dispensateurs de pouvoirs divinatoires et de science pour tous les druides<ref group="WaD">{{p.|30-31}}</ref>{{,}}<ref group="LRGu">{{p.|152-157}}</ref>. Merlin se compare occasionnellement à un « chêne pourrissant »<ref group="Note">Voir sur ce thème l'œuvre de [[Guillaume Apollinaire]], ''[[L'Enchanteur pourrissant]]''.</ref>, arbre des druides, dans la ''Vita Merlini''<ref name="Walter99-31" group="WaD"/>. |
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==== Les animaux et le dragon ==== |
==== Les animaux et le dragon ==== |
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[[Fichier:Red deer 2009.jpg|vignette|Un [[cerf élaphe|cerf]], animal lié à Merlin.|alt=Tête d'un cerf aux longues cornes en train de bramer, la gueule ouverte.]] |
[[Fichier:Red deer 2009.jpg|vignette|Un [[cerf élaphe|cerf]], animal lié à Merlin.|alt=Tête d'un cerf aux longues cornes en train de bramer, la gueule ouverte.]] |
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Merlin entretient un rapport privilégié avec les animaux forestiers, notamment le cerf qu'il chevauche (selon [[ |
Merlin entretient un rapport privilégié avec les animaux forestiers, notamment le cerf qu'il chevauche (selon [[Geoffroy de Monmouth]]), un animal omniprésent dans les cultes celtiques et préceltiques<ref group="WaD">{{p.|35-36}}</ref>. Le [[loup gris]] (''Canis lupus'') l'accompagne durant l'hiver<ref name="Walter99-24" group="WaD"/> (le nom de son maître, Blaise, est en rapport étroit avec celui du loup, ''{{langue|br|Bleizh}}'' en vieux breton<ref name="Walter99-25" group="WaD"/>), le [[sanglier]]<ref group="S" name="Walter00-27"/> et/ou le [[porc]] (ses disciples sont surnommés « petits cochons » dans les poèmes gallois<ref>{{harvsp|Berthelot|1999|p=}}</ref>), et enfin l'[[ours]] (il naît poilu comme un ours<ref name="Walter99-37" group="WaD"/>) font également partie de ses compagnons. Il comprend les animaux et se fait comprendre d'eux<ref group="WaD" name="Walter99-25">{{p.|25}}</ref>. Ces caractéristiques renvoient au [[chamanisme]]<ref name="Walter99-24" group="WaD"/>. |
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Son rapport avec le [[dragon (mythologie)|dragon]] est particulier. Au contraire des [[chevaliers de la Table |
Son rapport avec le [[dragon (mythologie)|dragon]] est particulier. Au contraire des [[chevaliers de la Table ronde]] qui combattent les reptiles, Merlin n'est pas un [[wikt:sauroctone|sauroctone]]. Il apprivoise les dragons, prenant sur eux un ascendant de nature druidique et magique. Le roi [[Vortigern]] (Vertigier selon [[Robert de Boron]]) trouve un « enfant sans père », Merlin, qui lui apprend qu'un [[Dragon gallois|dragon rouge]] et un dragon blanc se battent sous les fondations de son château<ref group="Note">D'après [[Philippe Walter]], le combat entre deux dragons lors des calendes de mai est un thème celtique récurrent, notamment dans ''[[Lludd a Llefelys]]''. Il serait lié à trois jours de pénitence au mois de mai pour lutter contre les forces maléfiques. Voir N. Stalmans, « Les affrontements des calendes d'été dans les légendes celtiques », et {{harvsp|Walter|1999|p=22-23}}</ref>). Dans le roman de Robert de Boron, il vient en aide à la famille Pendragon, notamment [[Uther Pendragon|Uther]] à qui il permet de coucher avec la femme de ses rêves pour concevoir Arthur. Plus tard, Merlin interprète favorablement l'apparition d'un reptile dans le ciel pendant une bataille. Pour aider Arthur, il utilise une enseigne en forme de dragon vivant<ref group="S" name="Walter00-130">{{p.|130-131}}</ref> qui « jette feu et flammes par la gueule »<ref group="S" name="Walter00-141">{{p.|141}}</ref>. Le dragon revêt pour lui un côté protecteur et totémique<ref group="S" name="Walter00-142">{{p.|142}}</ref>, Merlin est par ailleurs représenté sous forme de dragon lui-même dans une chronique de Jean de Würburg concernant [[Guillaume François d'Autriche]]<ref>{{harvsp|Schiprowski|1933|p=30}}</ref>. |
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=== Entourage === |
=== Entourage === |
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[[Fichier:Cotton Claudius B VII f.224 Merlin Vortigern.jpg|vignette|Merlin prophétisant devant le roi [[Vortigern]]. Manuscrit anonyme des ''[[Prophetiae Merlini]]'' de |
[[Fichier:Cotton Claudius B VII f.224 Merlin Vortigern.jpg|vignette|Merlin prophétisant devant le roi [[Vortigern]]. Manuscrit anonyme des ''[[Prophetiae Merlini]]'' de Geoffroy de Monmouth, British Library, v. 1250-1270.]] |
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Merlin est entouré d'autres personnages littéraires provenant d'un |
Merlin est entouré d'autres personnages littéraires provenant d'un fonds mythologique celtique ou de la légende arthurienne. Les plus connus sont le scribe [[Blaise (légende arthurienne)|Blaise]], qui consigne son histoire, le [[roi Arthur]] qu'il veille et protège, et la [[fée Viviane]] qu'il aime. [[fée Morgane|Morgane]] et Viviane sont ses élèves. Malgré tout son savoir, Merlin est piégé par les ruses de ces deux femmes<ref name="A-Pré" group="R"/>. |
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==== Taliesin ==== |
==== Taliesin ==== |
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{{article connexe|Taliesin}} |
{{article connexe|Taliesin}} |
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Le personnage mythique de [[Taliesin]], dont l'histoire provient du même |
Le personnage mythique de [[Taliesin]], dont l'histoire provient du même fonds de [[mythologie celtique brittonique]] que les plus anciens textes concernant Merlin, est très proche de lui. Sa naissance est chamanique, puisque son père [[Gwion Bach]] se change en grain de [[blé]] puis se fait avaler par la sorcière [[Ceridwen]] sous forme de poule. Neuf mois plus tard, le premier mai, elle donne naissance à Taliesin (qui peut être vu comme Gwion Bach lui-même) et l'abandonne sur un bateau<ref>P.-Y. Lambert, ''Les Quatre Branches du Mabinogi'', Paris, Gallimard, 1993, {{p.|331-351}}.</ref>. Taliesin, comme Merlin, est en quelque sorte un enfant sans père<ref name="Walter00-39" group="S">{{p.|39}}</ref>. Il est prédestiné, ses actions et les grandes dates de sa légende sont en relation étroite avec le [[calendrier celtique]]<ref name="Walter00-40" group="S">{{p.|40}}</ref>. Les [[Triades galloises]] citent Merlin et Taliesin côte à côte. Ils sont peut-être issus d'un même druide divin celtique<ref name="Walter99-28" group="WaD">{{p.|28}}</ref>. |
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==== Blaise ==== |
==== Blaise ==== |
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{{article connexe|Blaise (légende arthurienne){{!}}Blaise}} |
{{article connexe|Blaise (légende arthurienne){{!}}Blaise}} |
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[[Fichier:Merlin (illustration from middle ages).jpg|vignette|gauche|Merlin dictant un poème à l’historien [[Blaise (légende arthurienne)|Blaise]]<ref>''{{langue|en|He learnt his craft from a master, Bleise, portrayed here as an historian recording the deeds of Arthur's reign, as reported by Merlin. (Manuscript illustration, c.1300.)}}'', dans {{en}} Arthur Cotterell, ''The Encyclopedia of Mythology'', Lorenz Books/Anness Publishing Limited, 1996-1999, {{p.|114}} {{ISBN|1-85967-164-0}}.</ref><br />(Enluminure d’un manuscrit français du {{s-|XIII|e}}).]] |
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[[Blaise (légende arthurienne)|Maître Blaise]] est, dans les romans français (depuis [[Robert de Boron]]) le scribe et confident personnel de Merlin. Confesseur de la mère de Merlin, son rôle est par la suite d'écrire tout ce que lui raconte l'enchanteur, y compris ses prédictions<ref name="Walter99-25" group="WaD"/>. En cela, il répartit les rôles : Merlin est un conteur oral mais pas un [[écrivain]], fonction entièrement dévolue à Blaise<ref group="S" name="Walter00-168">{{p.|168}}</ref>. L'apparition de Blaise dans les récits renvoie concrètement à la création littéraire médiévale, l'écrivain n'étant le plus souvent que celui qui adapte un récit de tradition orale<ref group="S" name="Walter00-169" />. |
[[Blaise (légende arthurienne)|Maître Blaise]] est, dans les romans français (depuis [[Robert de Boron]]) le scribe et confident personnel de Merlin. Confesseur de la mère de Merlin, son rôle est par la suite d'écrire tout ce que lui raconte l'enchanteur, y compris ses prédictions<ref name="Walter99-25" group="WaD"/>. En cela, il répartit les rôles : Merlin est un conteur oral mais pas un [[écrivain]], fonction entièrement dévolue à Blaise<ref group="S" name="Walter00-168">{{p.|168}}</ref>. L'apparition de Blaise dans les récits renvoie concrètement à la création littéraire médiévale, l'écrivain n'étant le plus souvent que celui qui adapte un récit de tradition orale<ref group="S" name="Walter00-169" />. |
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Pour Philippe Walter, Blaise est à l'origine un homme-loup (d'où le rapprochement en [[breton|vieux breton]] avec [[Bleiz|le nom de l'animal]]), dont la fonction est d'être le [[double (dualité)|double]] de Merlin<ref name="Walter99-25" group="WaD"/>. Cette association expliquerait l'apparence animale de Merlin à la naissance et le nom de [[Lailoken]], « le jumeau ». Elle ferait de Merlin et Blaise des [[jumeaux divins]]<ref group="WaD" name="Walter99-26">{{p.|26}}</ref>{{,}}<ref group="S" name="Walter00-64">{{p.|64}}</ref>. |
Pour Philippe Walter, Blaise est à l'origine un homme-loup (d'où le rapprochement en [[breton|vieux breton]] avec [[Bleiz|le nom de l'animal]]), dont la fonction est d'être le [[double (dualité)|double]] de Merlin<ref name="Walter99-25" group="WaD"/>. Cette association expliquerait l'apparence animale de Merlin à la naissance et le nom de [[Lailoken]], « le jumeau ». Elle ferait de Merlin et Blaise des [[jumeaux divins]]<ref group="WaD" name="Walter99-26">{{p.|26}}</ref>{{,}}<ref group="S" name="Walter00-64">{{p.|64}}</ref>. |
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==== Uther, Arthur et les chevaliers de la Table |
==== Uther, Arthur et les chevaliers de la Table ronde ==== |
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[[Fichier:Idylls of the King 1.jpg|vignette|droite|Merlin conseillant Arthur, illustration de [[Gustave Doré]] pour ''Idylles du roi'' de Lord [[Alfred Tennyson]], [[1868]].|alt=Gravure en noir et blanc montrant, au fond d'un paysage de ruines de châteaux, un roi et un vieil homme barbu les bras écartés, côte à côte.]] |
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{{article connexe|Roi Arthur|Chevaliers de la Table |
{{article connexe|Roi Arthur|Chevaliers de la Table ronde}} |
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La plupart des ouvrages qui parlent de Merlin évoquent aussi [[Roi Arthur|Arthur]] et les [[chevaliers de la Table ronde]]. Ces textes datent pour la plupart du {{s-|XIII|e}} au {{s-|XV|e}}. Son rôle dans la [[légende arthurienne]] est d'aider à l'accomplissement du destin du royaume de Bretagne (ou [[royaume de Logres]], la [[Loegrie]])<ref group="Note">Le |
La plupart des ouvrages qui parlent de Merlin évoquent aussi [[Roi Arthur|Arthur]] et les [[chevaliers de la Table ronde]]. Ces textes datent pour la plupart du {{s-|XIII|e}} au {{s-|XV|e}}. Son rôle dans la [[légende arthurienne]] est d'aider à l'accomplissement du destin du royaume de Bretagne (ou [[royaume de Logres]], la [[Loegrie]])<ref group="Note">Le Français Robert de Boron parle du royaume de Bretagne, tandis que l'Anglais Geoffroy de Monmouth évoque plutôt le royaume de Logres.</ref>. Grâce à sa sagesse, il devient l'ami et le conseiller du roi [[Uther Pendragon]]. À la mort de celui-ci, il organise le défi de l'épée [[Excalibur]] qui permet à [[Roi Arthur|Arthur]], fils illégitime d'[[Uther Pendragon|Uther]], de succéder à son père. Puis il incite Arthur à instituer la [[Table ronde]] afin que les chevaliers qui la constituent puissent se lancer dans des missions, notamment la fameuse quête du [[Graal]]. Malgré toutes ses connaissances, Merlin ne peut rien contre la destinée du royaume ni la fin tragique du roi Arthur<ref name="Trach82"/>. |
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==== Vie amoureuse ==== |
==== Vie amoureuse ==== |
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{{article connexe|Fée Viviane}} |
{{article connexe|Fée Viviane}} |
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[[Fichier:Beguiling of Merlin.jpg|vignette|gauche| |
[[Fichier:Beguiling of Merlin.jpg|vignette|gauche|redresse|''[[L'Enchantement de Merlin]]'', toile d'[[Edward Burne-Jones]], 1874. Conservée à la [[Lady Lever Art Gallery]], [[Port Sunlight]].|alt=Dans une forêt fleurie, un homme âgé aux cheveux gris allongé regarde la jeune femme qui se tient debout devant lui en tenant un livre.]] |
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La vie amoureuse de Merlin est généralement marquée par son attirance pour de très belles jeunes femmes<ref name="A-Pré" group="R"/>. Dans la ''Vita Merlini'', il a pour épouse Gwendoline ( |
La vie amoureuse de Merlin est généralement marquée par son attirance pour de très belles jeunes femmes<ref name="A-Pré" group="R"/>. Dans la ''Vita Merlini'', il a pour épouse Gwendoline ([[Guendoloena]]), mais nourrit une passion pour sa sœur Ganieda (Gwendydd). Il apprend l'infidélité de sa femme, enfourche un cerf, et se rend au palais en compagnie d'animaux forestiers. Celle-ci l'aperçoit depuis une fenêtre avec son amant, et éclate de rire. Merlin arrache les cornes de son cerf, et les jette à la tête de l'homme, qui périt sur le coup. D'après [[Claude Gaignebet]], cette scène provient d'un ancien rite [[carnaval]]esque, dans lequel le [[Cocuage|cocufié]] est en relation avec le cerf<ref>[[Claude Gaignebet]], ''Le Carnaval'', {{p.|135-136}}, cité par {{harvsp|Walter|1999|p=35}}</ref>. |
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[[Robert de Boron]] supprime de ses textes la relation incestueuse de Merlin et Ganieda pour la remplacer par la [[fée Viviane]], tradition suivie par de nombreux continuateurs. Inspirée de Ganieda<ref group="WaD" name="Walter99-43">{{p.|43}}</ref>, Viviane a pour avatars la [[Dame du Lac]] et l'enchanteresse [[Nimue]]. La séduction de Merlin est toujours racontée de la même façon par les auteurs médiévaux : la jeune femme séduit le sage Merlin qui succombe à ses charmes, et lui livre ses secrets de magicien qu'elle finit par retourner contre lui pour l'emprisonner<ref group="Z">{{p.|266}}</ref>. Le couple est inspiré de celui de [[Diane (mythologie)|Diane]] et [[Faunus]] dans la mythologie romaine<ref group="S" name="Walter00-182" |
[[Robert de Boron]] supprime de ses textes la relation incestueuse de Merlin et Ganieda pour la remplacer par la [[fée Viviane]], tradition suivie par de nombreux continuateurs. Inspirée de Ganieda<ref group="WaD" name="Walter99-43">{{p.|43}}</ref>, Viviane a pour avatars la [[Dame du Lac]] et l'enchanteresse [[Nimue]]. La séduction de Merlin est toujours racontée de la même façon par les auteurs médiévaux : la jeune femme séduit le sage Merlin qui succombe à ses charmes, et lui livre ses secrets de magicien qu'elle finit par retourner contre lui pour l'emprisonner<ref group="Z">{{p.|266}}</ref>. Le couple est inspiré de celui de [[Diane (mythologie)|Diane]] et [[Faunus]] dans la mythologie romaine<ref group="S" name="Walter00-182"/>, d'où la crainte de Viviane de perdre sa [[virginité]], en écho à la légende de Diane. Dans le [[Lancelot-Graal]], Merlin apparaît comme un être lubrique et la sage Viviane (âgée de douze ans<ref name="Kobe12"/>) souhaite se protéger de ses ardeurs<ref group="S" name="Walter00-183">{{p.|183}}</ref>. Une tradition récente du [[château de Comper]], en Bretagne, veut que pour plaire à Viviane, Merlin lui ait érigé un château visible d'elle seule au fond des eaux du lac de Comper<ref>{{Ouvrage|prénom1=François|nom1=Le Divenah|prénom2=Thierry|nom2=Jigourel|lien auteur2=Thierry Jigourel|titre=Bretagne, terre d'enchantement|lieu=Paris|éditeur=[[Petit Futé]]|année=2010|pages totales=123|passage=91|isbn=978-2-84768-209-0|oclc=650437667|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7jUoOoVxICQC&pg=PA91}}</ref>. |
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La [[fée Morgane]] n'a pas de relation amoureuse avec Merlin<ref group="Note">Sauf dans deux poèmes romantiques, dont ''La Tour d'ivoire'' de [[Victor de Laprade]]. Voir {{harvsp|Koberich|2008|p=387}}</ref>, mais apprend elle aussi ses secrets de magicien, et les emploie pour contrarier les desseins du roi Arthur et de [[Lancelot]] (dans les textes plus tardifs)<ref name="A-Pré" group="R"/>. |
La [[fée Morgane]] n'a pas de relation amoureuse avec Merlin<ref group="Note">Sauf dans deux poèmes romantiques, dont ''La Tour d'ivoire'' de [[Victor de Laprade]]. Voir {{harvsp|Koberich|2008|p=387}}</ref>, mais apprend elle aussi ses secrets de magicien, et les emploie pour contrarier les desseins du roi Arthur et de [[Lancelot]] (dans les textes plus tardifs)<ref name="A-Pré" group="R"/>. |
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{{article connexe|Esplumoir Merlin}} |
{{article connexe|Esplumoir Merlin}} |
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[[Fichier:Edward Burne-Jones Witches Tree (Flower Book).png|vignette|''Witches' Tree'', gouache sur papier d'[[Edward Burne-Jones]] dans ''The Flower Book'' (1905).]] |
[[Fichier:Edward Burne-Jones Witches Tree (Flower Book).png|vignette|''Witches' Tree'', gouache sur papier d'[[Edward Burne-Jones]] dans ''The Flower Book'' (1905).]] |
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La fin de Merlin est évoquée de différentes façons selon les auteurs. Il ne connaît généralement pas de [[mort]] véritable, mais il est « retiré du monde »<ref name="Kobe138">{{harvsp|Koberich|2008|p=138}}</ref> et repose « au cœur d'une inaccessible prison forestière, ni mort ni vivant »<ref>{{ |
La fin de Merlin est évoquée de différentes façons selon les auteurs. Il ne connaît généralement pas de [[mort]] véritable, mais il est « retiré du monde »<ref name="Kobe138">{{harvsp|Koberich|2008|p=138}}</ref> et repose « au cœur d'une inaccessible prison forestière, ni mort ni vivant »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Arnaud De La Croix|titre=Arthur, Merlin Et Le Graal|lieu=Monaco/Paris|éditeur=Éd. du Rocher|année=2001|pages totales=184|passage=121|isbn=2-268-03837-8|isbn2=9782268038377}}</ref>. Dans les textes gallois, il reste pour toujours dans la forêt. Dans la ''[[Vita Merlini]]'', il passe son temps à observer les astres depuis sa demeure aux soixante-dix fenêtres, avec sa sœur<ref group="BaA">{{p.|86}}</ref>. Une autre version évoque une tour de cristal<ref name="Kobe138"/>. Il peut aussi faire retraite pour toujours avec son confesseur [[Blaise (légende arthurienne)|Blaise]]. Dans le ''[[Perceval en prose]]'', Merlin se retire jusqu'à la fin du monde dans son [[esplumoir Merlin|esplumoir]]<ref name="Trach82"/>. |
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La version la plus connue est toutefois celle de « l'enserrement », à partir du ''[[Lancelot-Graal]]''<ref name="Trach82">Richard Trachsler, ''Clôtures du cycle arthurien |
La version la plus connue est toutefois celle de « l'enserrement », à partir du ''[[Lancelot-Graal]]''<ref name="Trach82">Richard Trachsler, ''Clôtures du cycle arthurien, étude et textes'', Volume 215 de Publications romanes et françaises, Librairie Droz, 1996, {{ISBN|2600001549|9782600001540}}, {{p.|82}}</ref>. La fée Viviane trahit Merlin, qui lui a raconté au préalable la légende de Diane emprisonnant Faunus, montrant ainsi sa connaissance de son propre destin. Or, il ne peut s'empêcher de révéler à Viviane la manière d'emprisonner un homme à jamais, sortilège qu'elle retourne contre lui. Merlin est enfermé pour l'éternité dans son esplumoir, dans une chambre ou une prison d'air (selon la plupart des romans français), sous un rocher (selon ''[[Le Morte d'Arthur]]'' de Thomas Malory), ou encore dans une grotte. Pour Francis Dubost, cet échec de Merlin est dû à son statut d'être fantastique, et donc d'« humain incomplet », qui ne peut réellement connaître l'amour<ref>{{harvsp|Dubost|1991|p=740}}</ref>. D'autres spécialistes supposent la jalousie de Viviane envers Morgane à qui Merlin enseigne aussi, ou bien le désir de la fée de protéger sa virginité<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alain Montandon|titre=Figures mythiques médiévales aux {{s2-|XIX|XX|}}|volume=11 de Cahiers de recherches médiévales|éditeur=Honore Champion|année=2004|passage=188|isbn=}}</ref>. Quoi qu'il en soit, la mort du [[roi Arthur]] est consécutive à l'impossibilité qu'a Merlin de veiller sur le destin du royaume<ref name="Trach82"/>. |
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* fin {{s-|X|e}} : {{mul|cy|la}} ''[[Annales Cambriae]]'' |
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* 1130-1135 : {{la}} [[Geoffroy de Monmouth]], ''[[Prophetiae Merlini]]'' (''Prophéties de Merlin'') et ''[[Historia Regum Britanniae]]'' (''Histoire des Rois de Bretagne'') |
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* 1150 : {{la}} Geoffroy de Monmouth, ''[[Vita Merlini]]'' (''Vie de Merlin'') |
* 1150 : {{la}} Geoffroy de Monmouth, ''[[Vita Merlini]]'' (''Vie de Merlin'') |
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* vers 1185, puis fin {{s-|XV|e}} : {{la}} ''Lailoken et Kentigern'' dans la ''Vita S. Kentigerni'' (''[[Vie de Saint Kentigern]]'') |
* vers 1185, puis fin {{s-|XV|e}} : {{la}} ''Lailoken et Kentigern'' dans la ''Vita S. Kentigerni'' (''[[Vie de Saint Kentigern]]'') |
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* 1190-1199 : {{fr}} [[Robert de Boron]], ''Merlin'' en vers |
* 1190-1199 : {{fr}} [[Robert de Boron]], ''[[Merlin (roman)|Merlin]]'' en vers |
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* 1205-1210 : {{fr}} att. à Robert de Boron, ''Merlin'' en prose |
* 1205-1210 : {{fr}} att. à Robert de Boron, ''Merlin'' en prose |
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* début {{s-|XIII|e}} : {{fr}} ''[[Perceval en prose]]'' |
* début {{s-|XIII|e}} : {{fr}} ''[[Perceval en prose]]'' |
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* 1220 : {{fr}} [[Lancelot en prose]] |
* 1220 : {{fr}} [[Lancelot en prose]] |
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* vers 1250 : {{fr}} Merlin-Huth dans le cycle [[Post-Vulgate]] |
* vers 1250 : {{fr}} Merlin-Huth dans le cycle [[Post-Vulgate]] |
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* vers 1250 : {{cy}} [[Livre noir de Carmarthen]] contenant « Les Pommiers », « Le Dialogue entre Merlin et Taliesin » et « Le Dialogue entre Merlin et sa sœur Gwendydd » |
* vers 1250 : {{cy}} ''[[Livre noir de Carmarthen]]'' contenant « Les Pommiers », « Le Dialogue entre Merlin et Taliesin » et « Le Dialogue entre Merlin et sa sœur Gwendydd » |
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* 1276 : {{fr}} ''[[Prophéties de Merlin]]'' |
* 1276 : {{fr}} ''[[Prophéties de Merlin]]'' |
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* vers 1280 : {{gl}} Une légende concernant Merlin dans les ''[[Cantigas de Santa Maria]]'' (cantiga n°108). |
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* probablement du XIII{{e}} au XV{{e}} (manuscrits datés de 1671-1674) : {{ga}} ''[[Buile Shuibhne]]'' (La Folie de Suibhne) |
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* probablement du {{sp-|XIII|au|XV|}} (manuscrits datés de 1671-1674) : {{ga}} ''[[Buile Shuibhne]]'' (La Folie de Suibhne) |
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* vers 1475 : {{de}} [[Ulrich Füterer]], ''Morlin'' |
* vers 1475 : {{de}} [[Ulrich Füterer]], ''Morlin'' |
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* 1485 : {{en}} [[Thomas Malory]], ''[[Le Morte d'Arthur]]'' |
* 1485 : {{en}} [[Thomas Malory]], ''[[Le Morte d'Arthur]]'' |
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Les références à Merlin sont rattachées à la [[mythologie celtique galloise]] et à la [[littérature irlandaise]] autant qu'à celle de l'Angleterre et de la France du Moyen Âge, ce qui montre le peu de cloisonnement de la [[littérature médiévale]]<ref group="WaD" name="Walter99-5" |
Les références à Merlin sont rattachées à la [[mythologie celtique galloise]] et à la [[littérature irlandaise]] autant qu'à celle de l'Angleterre et de la France du Moyen Âge, ce qui montre le peu de cloisonnement de la [[littérature médiévale]]<ref group="WaD" name="Walter99-5"/>{{,}}<ref group="WaD" name="Walter99-6"/>. À l'époque de la rédaction des plus anciens textes, l'Angleterre et une partie de la France sont réunies par le [[baronnage anglo-normand]]<ref name="Walter00-13" group="S">{{p.|13}}</ref>. Il n'existe pas de récit fondateur, le personnage de Merlin étant le résultat d'une longue évolution littéraire. Chaque auteur s'appuie plus ou moins sur ses prédécesseurs<ref name="Walter00-15" group="S"/>. D'après [[Philippe Walter]] : |
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{{citation bloc|L'histoire romanesque de Merlin s'est construite par étapes grâce à la fusion progressive de traditions orales d'origine galloise, parfois étrangères les unes aux autres, mais aussi grâce à l'édulcoration proprement littéraire permise par les réécritures successives de la légende.|Philippe Walter|Merlin ou le savoir du monde<ref name="Walter00-15" group="S"/>}} |
{{citation bloc|L'histoire romanesque de Merlin s'est construite par étapes grâce à la fusion progressive de traditions orales d'origine galloise, parfois étrangères les unes aux autres, mais aussi grâce à l'édulcoration proprement littéraire permise par les réécritures successives de la légende.|Philippe Walter|Merlin ou le savoir du monde<ref name="Walter00-15" group="S"/>}} |
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Pour autant, ces différents auteurs ne reprennent pas tous les éléments plus anciens concernant Merlin : |
Pour autant, ces différents auteurs ne reprennent pas tous les éléments plus anciens concernant Merlin : |
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{{citation bloc|Le mythe littéraire de Merlin se présente comme une sorte de grande décharge dans laquelle des débris, des morceaux de mythes sont éparpillés. Les auteurs contemporains viennent y puiser leurs idées et recyclent ces débris de mythe pour recréer un Merlin toujours nouveau, en mouvement |
{{citation bloc|Le mythe littéraire de Merlin se présente comme une sorte de grande décharge dans laquelle des débris, des morceaux de mythes sont éparpillés. Les auteurs contemporains viennent y puiser leurs idées et recyclent ces débris de mythe pour recréer un Merlin toujours nouveau, en mouvement<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=1}}</ref>|Gaëlle Zussa|Merlin. Rémanences contemporaines d’un personnage littéraire médiéval dans la production culturelle francophone}} |
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Merlin est réinterprété et réinventé par confrontation avec le [[ |
Merlin est réinterprété et réinventé par confrontation avec le [[christianisme]]<ref name="Walter99-7" group="WaD">{{p.|7}}</ref>. Son obsession pour les [[prophétie]]s et le [[messianisme]] témoigne de cette influence religieuse. Le Merlin littéraire mêle finalement l'origine celtique à la culture chrétienne<ref group="WaD" name="Walter99-10"/>. Il suscite la méfiance de l'Église, qui cherche à marginaliser ce « prophète païen ». Le ''Liber exemplorum'' (1275) présente un démon qui affirme « connaître parfaitement Merlin »<ref name="Walter00-28" group="S">{{p.|28}}</ref>. D'autre part, il est écrit dans le ''[[Lancelot-Graal]]'' que Merlin n'a jamais été baptisé ni n'a rien fait de bon dans sa vie, sinon des œuvres démoniaques<ref name="Kobe13">{{harvsp|Koberich|2008|p=13}}</ref>. |
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Sa popularité se développe après 1066, l'installation des barons normands en Angleterre favorisant une culture commune et de nombreux échanges entre les [[îles Britanniques]] et l'actuel territoire français. [[Aliénor d'Aquitaine]], férue de poésie et de roman, promeut la [[légende arthurienne]] qui rencontre un grand succès aux {{s-|XII|e}} et {{s|XIII|e}}<ref group="S" name="Walter00-13" |
Sa popularité se développe après 1066, l'installation des barons normands en Angleterre favorisant une culture commune et de nombreux échanges entre les [[îles Britanniques]] et l'actuel territoire français. [[Aliénor d'Aquitaine]], férue de poésie et de roman, promeut la [[légende arthurienne]] qui rencontre un grand succès aux {{s-|XII|e}} et {{s|XIII|e}}<ref group="S" name="Walter00-13"/>. Merlin connaît alors une nette évolution. [[Buile Shuibhne|Suibhne]], [[Myrddin Wyllt|Myrrdin]], [[Lailoken]] et le Merlinus de la ''Vita Merlini'' sont des rois divins et vaincus, exilés dans la forêt où ils se muent en devins et connaissent la folie. Ils constituent trois variations autour d'un même thème mythique<ref name="Walter99-46" group="WaD"/>. Originellement savant et devin, Merlin devient le conseiller du roi Arthur et l'amant malheureux de la [[fée Viviane]] dans les récits français<ref name="Walter99-46" group="WaD"/>. |
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|[[Robert de Boron]], ''Merlin'' en vers et ''Merlin'' en prose<ref group="S" name="Walter00-52"/> |
|[[Robert de Boron]], ''Merlin'' en vers et ''Merlin'' en prose<ref group="S" name="Walter00-52"/> |
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|[[Vortigern]] cherche un « |
|[[Vortigern]] cherche un « enfant sans père » sur les conseils de ses savants, pour le sacrifier afin que son sang consolide la tour de son château |
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|Merlin choisit les [[chevaliers de la Table ronde]] |
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|''Merlin'' en prose, att. à Robert de Boron<ref name="Goo292" group="Go"/> |
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|Merlin pousse les chevaliers de la Table |
|Merlin pousse les chevaliers de la Table ronde à partir en quête du [[Graal]] |
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|''[[Perceval en prose]]''<ref name="Kobe12"/> |
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|Enserrement par la [[fée Viviane]] |
|Enserrement par la [[fée Viviane]] |
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|''Lancelot-Graal''<ref name="Kobe12"/>, ''[[Le Morte d'Arthur]]''<ref name="K93-94" group="K"/> |
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=== Sources britanniques et irlandaises === |
=== Sources britanniques et irlandaises === |
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{{article connexe|Ambrosius Aurelianus}} |
{{article connexe|Ambrosius Aurelianus}} |
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Les plus anciennes références possibles à Merlin figurent dans ''[[De Excidio et Conquestu Britanniae]]'', et sont attribuées à [[Gildas le Sage]] qui mentionne [[Ambrosius Aurelianus]], chef romain combattant avec les Bretons contre les Pictes au {{s|VI|e}}. [[Bède le Vénérable]] reprend ce récit<ref name="Zum9-11" group="Z"/>. Bien que le nom de Merlin n'y apparaisse toujours pas, l'''[[Historia Brittonum]]'', composée jusqu'à la fin du {{s|IX|e}}, forme le premier texte qui puisse véritablement lui être lié<ref name="Kobe11" |
Les plus anciennes références possibles à Merlin figurent dans ''[[De Excidio et Conquestu Britanniae]]'', et sont attribuées à [[Gildas le Sage]] qui mentionne [[Ambrosius Aurelianus]], chef romain combattant avec les Bretons contre les Pictes au {{s|VI|e}}. [[Bède le Vénérable]] reprend ce récit<ref name="Zum9-11" group="Z"/>. Bien que le nom de Merlin n'y apparaisse toujours pas, l'''[[Historia Brittonum]]'', composée jusqu'à la fin du {{s|IX|e}}, forme le premier texte qui puisse véritablement lui être lié<ref name="Kobe11"/>. Il introduit l'usurpateur Vurtigern et un certain Arthur aux côtés d'Ambrosius<ref name="Zum9-11" group="Z">{{p.|9-11}}</ref>, enfant sans père qui prédit la victoire des Bretons sur les Saxons après avoir révélé la présence d'un [[Dragon gallois|dragon rouge]] et d'un dragon blanc sous la tour du château de Vurtigern<ref>''[[Historia Brittonum]]'', chap. 42</ref>. Il y a probablement eu volonté de créer un seul personnage avec Ambrosius Aurelianus et un « enfant sans père » légendaire, rattaché au souvenir de [[Dinas Emrys]]<ref group="Z">{{p.|14}}</ref>, voire à un chef de clan gallois nommé Myrrdin<ref group="Z">{{p.|25}}</ref>. Différents auteurs attestent aussi d'une confusion entre Merlin Ambrosius et le Myrddin des légendes galloises. [[Giraud de Barri]] distingue ainsi Ambrosius, prophète de l'époque du roi Vortigern, du Merlin sauvage de la forêt calédonienne dans son ''Itinerarium Cambriae''<ref name="Picard"/>. |
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==== Myrddin ==== |
==== Myrddin ==== |
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[[Fichier:Llyfr Du Caerfyrddin t1.jpg|vignette|Première page de l'édition 1907 du [[ |
[[Fichier:Llyfr Du Caerfyrddin t1.jpg|vignette|Première page de l'édition 1907 du ''[[Livre noir de Carmarthen]]'' par les éditions J. G. Evans, présentant l’''Ymddiddan'' (le dialogue) entre Myrddin (Merlin) et [[Taliesin]].]] |
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{{article détaillé|Myrddin Wyllt}} |
{{article détaillé|Myrddin Wyllt}} |
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Myrddin Wyllt, tout comme Ambrosius, apparaît avant la période arthurienne. Les poèmes gallois<ref>{{en}} « The Welsh |
Myrddin Wyllt, tout comme Ambrosius, apparaît avant la période arthurienne. Les poèmes gallois<ref>{{en}} « The Welsh Myrddin Poems » dans R. S. Loomis ed., ''Arthurian Literature in the Middle Ages'', Oxford, Clarendon Press, 1959, {{p.|21-30}}</ref> parlant de lui, plus authentiques que les sources françaises<ref name="Walter00-15" group="S"/>, proviennent d'un fonds légendaire oral<ref group="WaD" name="Walter99-10"/>. Qu'il soit inspiré d'un personnage réel ou légendaire, Myrddin a acquis une certaine célébrité avant l'écriture de ces textes<ref name="Vadé38" group="Va"/>. Ce « Merlin primitif »<ref name="Walter00-15" group="S"/> est présenté sous un jour assez sombre<ref group="WaD" name="Walter99-5"/>. Myrddin est un fou vivant une existence misérable dans la forêt [[Écosse#Antiquité|calédonienne]], ruminant sur sa triste existence et la sanglante bataille qui l'a précipité si bas. Il acquiert le don de prophétie<ref name="Picard">{{article|auteur=Jean-Michel Picard|titre=Merlin, Suibhne et Lailoken. À propos d'un livre récent|périodique=Revue belge de philologie et d'histoire|volume=80|numéro=4|année=2002|pages=1495-1503}}</ref>. Les allusions de ces poèmes parlent des événements de la [[bataille d'Arfderydd]]. Pour Philippe Walter, Myrddin est un roi à l'origine, dépossédé de sa souveraineté guerrière pour être cantonné à la seule souveraineté magique<ref name="Walter99-21" group="WaD">{{p.|21}}</ref>. |
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Les ''[[Triades galloises]]'' citent [[Taliesin]] et Myrddin Wyllt parmi les [[Barde (druidisme)|bardes]]. Le [[ |
Les ''[[Triades galloises]]'' citent [[Taliesin]] et Myrddin Wyllt parmi les [[Barde (druidisme)|bardes]]. Le ''[[Livre rouge de Hergest]]'' contient quelques poèmes de Merlin<ref group="Z">{{p.|56}}</ref>. Les ''[[Annales Cambriae]]'' mentionnent : « Année 129 (v. 573) : La [[bataille d'Arfderydd]] entre les fils d'Elifer, et Guendoleu fils de Keidau ; durant laquelle bataille Guendoleu tomba ; et Merlin (Merlinus) devint fou<ref group="Note">Version originale en latin : ''{{langue|la|Bellum armterid inter filios Elifer et Guendoleu filium Keidiau ; in quo bello Guendoleu cecidit : Merlinus insanus effectus est}}''. Voir {{harvsp|Goodrich|Lacy|2003|p=124}}</ref> ». Elles sont souvent citées pour justifier l'existence d'un Merlin historique au {{s|VI|e}}<ref name="Knight2" group="K"/>. [[Rhydderch Hael]], roi de [[Royaume de Strathclyde|Strathclyde]], aurait massacré les forces de Gwenddolau, tandis que Myrddin serait devenu fou en regardant la défaite. Le ''[[Livre noir de Carmarthen]]'' compte trois poèmes autour de Merlin : « Les Pommiers », « Le Dialogue entre Merlin et Taliesin » où Merlin et Taliesin parlent de sept batailles qui rempliront sept rivières de sang, et « Le Dialogue entre Merlin et sa sœur Gwendydd ». Les deux derniers sont formés de considérations sur l'histoire passée du pays. Gwendydd surnomme son frère le Juge du Nord, le Prophète, le Loin-Renommé, le Maître du Chant, le Mélancolique, le Sage et Le Combattant d'Arfderydd<ref group="Z">{{p.|58}}</ref>. Dans « Les Pommiers », (''{{langue|cy|Afallen}}''), Merlin (''Myrddin'') s'adresse à un arbre en déplorant la mort de son seigneur [[Gwenddolau]], au service duquel il était [[Barde (druidisme)|barde]]<ref group="K">{{p.|1-2}}</ref>. Il n'est plus au service de seigneurs, et vit à l'état sauvage<ref name="Knight2" group="K">{{p.|2}}</ref>. |
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==== Lailoken ==== |
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{{article détaillé|Lailoken}} |
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[[Fichier:Merlin and St Kentigern, Stobo Kirk.JPG|vignette|gauche|[[Kentigern de Glasgow|Saint Kentigern]] convertit Merlin (''Myrddin'') à la foi chrétienne, d'après un [[vitrail]] à [[Stobo Kirk]] en [[Écosse]].|alt=Vitrail montrant un homme d'église en soutane qui lève une main pendant qu'un autre homme, barbu, est agenouillé à sa droite et lui présente ses mains.]] |
[[Fichier:Merlin and St Kentigern, Stobo Kirk.JPG|vignette|gauche|[[Kentigern de Glasgow|Saint Kentigern]] convertit Merlin (''Myrddin'') à la foi chrétienne, d'après un [[vitrail]] à [[Stobo Kirk]] en [[Écosse]].|alt=Vitrail montrant un homme d'église en soutane qui lève une main pendant qu'un autre homme, barbu, est agenouillé à sa droite et lui présente ses mains.]] |
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La légende de Lailoken est préservée dans deux manuscrits écossais rédigés en latin au {{s|XII|e}}, autour de ''[[Kentigern de Glasgow| |
La légende de Lailoken est préservée dans deux manuscrits écossais rédigés en latin au {{s|XII|e}}, autour de ''[[Kentigern de Glasgow|saint Kentigern]]''<ref name="A-SKL" group="R">Chap. « Saint Kentigern et Lailoken »</ref>. Dans ''Lailoken et Kentigern'', Lailoken est un poète et prophète qui perd l'esprit durant la [[bataille d'Arfderydd]]<ref name="MBa"/>, à la suite du passage d'une troupe de démons aériens<ref name="Walter99-21" group="WaD"/>. Il combat pour le Roi [[Gwenddolau ap Ceidiaw]] contre [[Rhydderch Hael]], avant de s'enfuir vers l'Écosse<ref name="MBa">{{Ouvrage|langue=de|prénom1=Bernhard|nom1=Maier|lien auteur1=Bernhard Maier|titre=Lexikon der keltischen Religion und Kultur|lieu=Stuttgart|éditeur=[[Alfred Kröner Verlag|Kröner-Verlag]]|année=1994|pages totales=392|isbn=3-520-46601-5}}</ref>. Saint [[Kentigern de Glasgow]] rencontre en un lieu désert ce fou nu et échevelé nommé Lailoken, que d'aucuns appellent ''Merlynum'' ou Merlin, et qui déclare être condamné à errer en compagnie des bêtes sauvages à cause de ses péchés. Il ajoute avoir été la cause de la mort des personnes tuées durant la bataille « en la plaine entre Liddel et Carwannok ». Après avoir raconté son histoire, le fou s'éloigne et fuit la présence du saint pour retourner à son état sauvage. Il demande finalement les derniers [[sacrement]]s, prophétisant être sur le point de mourir d'une « triple mort »<ref group="Note">Le motif de la triple mort se retrouve aussi dans la ''[[Vita Merlini]]'', ce qui a permis de rapprocher Lailoken du personnage de Merlinus.</ref>. Le saint exauce le [[souhait]] du fou ; alors les bergers du roi Meldred le capturent, le frappent à coups de bâton, le jettent dans la rivière [[Tweed (fleuve)|Tweed]] où son corps est percé par un pieu, sa prophétie se trouvant ainsi accomplie<ref name="A-SKL" group="R"/>. |
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Dans ''Le roi Meldred et Lailoken'', l'homme sauvage est emprisonné trois jours pour refus de répondre aux questions du roi, et a une crise d'hilarité en voyant une feuille accrochée aux cheveux de l'épouse royale<ref name="A-SKL" group="R"/>. |
Dans ''Le roi Meldred et Lailoken'', l'homme sauvage est emprisonné trois jours pour refus de répondre aux questions du roi, et a une crise d'hilarité en voyant une feuille accrochée aux cheveux de l'épouse royale<ref name="A-SKL" group="R"/>. |
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==== Suibhne ==== |
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{{article détaillé|Buile Shuibhne}} |
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''La Folie de Suibhne'', texte irlandais anonyme et peu connu du monde francophone, raconte des faits |
''La Folie de Suibhne'', texte irlandais anonyme et peu connu du monde francophone, raconte des faits censés se dérouler historiquement au {{s|V|e}}. Il symbolise bien le versement du fonds oral celtique vers la littérature chrétienne<ref group="WaD" name="Walter99-6"/>. Suibhne est un « fou des bois » comparable à [[Lailoken]]<ref>{{en}} K. H. Jackson, ''Studies in Early Celtic Narure Poetry'' et {{en}} J. Carney, ''Studies in Irish Literature and History'', cités par [[Philippe Walter]] dans {{harvsp|Walter|1999|p=7}}</ref>. Il rappelle les anciens dieux de la forêt<ref>{{en}} P. Ó. Riain, « A study of the Irish legend of the wild man » dans ''Éigse'' 14/3, Samhradh, 1972, {{p.|179–206}}</ref>. Il est frappé de folie après une défaite en bataille, sous l'effet d'une malédiction lancée par [[saint Ronan]] dont il a jeté les livres à l'eau et tué l'un des clercs. Il vit dans les bois au creux d'un [[if (genre)|if]]<ref group="LRGu">{{p.|147-148}}</ref>. Sa femme le quitte pour rejoindre un autre roi. Dans ses moments de folie, il peut s'envoler sous la forme d'un oiseau. Dans les bois, il acquiert une connaissance parfaite des secrets de la nature. Un mari jaloux finit par l'assassiner<ref group="WaD" name="Walter99-12"/>. Ce personnage, en partie à l'origine de Merlin, présente de flagrantes analogies avec le monde du chamanisme<ref name="Picard"/>. |
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Les sources latines donnent véritablement « ses lettres de noblesse » au personnage de Merlin, et jouent un rôle décisif dans son statut de « héros breton »<ref group="S" name="Walter00-12">{{p.|12}}</ref>. Dans la première moitié du {{s-|XII|e}}, [[ |
Les sources latines donnent véritablement « ses lettres de noblesse » au personnage de Merlin, et jouent un rôle décisif dans son statut de « héros breton »<ref group="S" name="Walter00-12">{{p.|12}}</ref>. Dans la première moitié du {{s-|XII|e}}, [[Geoffroy de Monmouth]] introduit Merlin dans la [[légende arthurienne]] en s'inspirant du fonds oral de la mythologie celtique<ref group="WaD" name="Walter99-6"/>. Son récit rencontre rapidement le succès, particulièrement au [[Pays de Galles]]<ref>{{article|lang=en|nom1=Lloyd-Morgan|prénom1=Ceridwen|titre=Narratives and Non-Narratives: Aspects of Welsh Arthurian Tradition|périodique=Arthurian Literature|numéro=21|année=2004|pages=115–136}}</ref>. En tant que moine, Monmouth s'est certainement inspiré de la Bible dans ses récits<ref group="Z">{{p.|26}}</ref>. Il est le premier à décrire Merlin comme un magicien, en même temps qu'un prophète<ref name="Zum33" group="Z"/>. |
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Merlin est un personnage central dans ses trois livres, ''[[Prophetiae Merlini]]'' (Prophéties de Merlin), ''[[Historia regum Britanniae]]'' (Histoire des rois de Bretagne), et la ''[[Vita Merlini]]'' (Vie de Merlin). Les prophéties consistent en une longue suite de prédictions concernant le règne des Saxons et l'indépendance de la Bretagne<ref group="Z">{{p.|21}}</ref>. Le second conte rapporte comment Merlin crée [[Stonehenge]], ayant pour fonction d'être la [[Tombe|sépulture]] d'Aurelius Ambrosius. Le troisième conte narre comment Merlin transforme l'apparence d'[[Uther Pendragon]], lui permettant ainsi d'entrer dans le château de [[Tintagel]] pour y engendrer son fils Arthur. |
Merlin est un personnage central dans ses trois livres, ''[[Prophetiae Merlini]]'' (Prophéties de Merlin), ''[[Historia regum Britanniae]]'' (Histoire des rois de Bretagne), et la ''[[Vita Merlini]]'' (Vie de Merlin). Les prophéties consistent en une longue suite de prédictions concernant le règne des Saxons et l'indépendance de la Bretagne<ref group="Z">{{p.|21}}</ref>. Le second conte rapporte comment Merlin crée [[Stonehenge]], ayant pour fonction d'être la [[Tombe|sépulture]] d'Aurelius Ambrosius. Le troisième conte narre comment Merlin transforme l'apparence d'[[Uther Pendragon]], lui permettant ainsi d'entrer dans le château de [[Tintagel]] pour y engendrer son fils Arthur. |
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===== ''Historia Regum Britanniae'' ===== |
===== ''Historia Regum Britanniae'' ===== |
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[[Fichier:Vortigern-Dragons.jpg|vignette|Manuscrit de l’''[[Historia Regum Britanniae]]'' montrant le combat des deux dragons révélé par Merlin au roi [[Vortigern]], {{s|XV|e}}.|alt=Un groupe de personnes dans un château, dont un roi, regarde un dragon rouge et un dragon blanc se battre.]] |
[[Fichier:Vortigern-Dragons.jpg|vignette|Manuscrit de l’''[[Historia Regum Britanniae]]'' montrant le combat des deux dragons révélé par Merlin au roi [[Vortigern]], {{s|XV|e}}.|alt=Un groupe de personnes dans un château, dont un roi, regarde un [[Dragon gallois|dragon rouge]] et un dragon blanc se battre.]] |
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{{article connexe|Historia Regum Britanniae}} |
{{article connexe|Historia Regum Britanniae}} |
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Vers 1135, |
Vers 1135, Geoffroy de Monmouth synthétise dans son ''[[Historia Regum Britanniae|Histoire des rois de Bretagne]]'' (''Historia Regum Britanniae'') des récits disparates<ref group="WaD" name="Walter99-52">{{p.|52}}</ref>. Première attestation du nom de Merlin dans la littérature, ce texte définit les principales caractéristiques du personnage dans la légende arthurienne. Il le présente comme un orphelin de père. Les mages de [[Vortigern]] souhaitent le sacrifier pour consolider la tour de son château qui ne cesse de s'effondrer, mais Merlin devine la présence des deux dragons souterrains qui perturbent les travaux<ref name="MGK">{{de}} ''Meyers Großes Konversations-Lexikon''. Directmedia Publ., Berlin 2004, DVD-ROM-Ausgabe, 6. Auflage 1905 - 1909, {{ISBN|3-89853-500-2}}, t. 13, {{p.|640}}.</ref>{{,}}<ref name="MLA-HRB" group="R"/>. Le récit de l'''[[Historia Brittonum]]'' est ainsi repris presque sans changement<ref group="Z">{{p.|19}}</ref>. |
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L’''Histoire des rois de Bretagne'' présente aussi des prophéties de Merlin sur l'avenir de l'île britannique, la construction de [[Stonehenge]] pour [[Ambrosius Aurelianus]] à partir de pierres qu'il fait venir du [[mont Killaraus]] en Irlande, et sa ruse en faveur d'[[Uther Pendragon]] pour qu'il puisse concevoir Arthur avec [[Ygraine]], dont il est amoureux<ref name="MLA-HRB" group="R">Chap. « Histoire des rois de Bretagne »</ref>{{,}}<ref group="Z">{{p.|32}}</ref>. [[Wace]] adapte l’''Historia Regum Britanniae'' de Monmouth dans le ''[[roman de Brut]]'' (1155), où Merlin joue un rôle secondaire de conseiller pour [[Uther Pendragon]], afin de concevoir Arthur. Il y est très effacé, ce qui d'après P. Walter témoigne de son introduction récente dans la légende arthurienne<ref name="Walter00-29" group="S"/>. Wace ajoute à son récit la construction de la [[Table |
L’''Histoire des rois de Bretagne'' présente aussi des prophéties de Merlin sur l'avenir de l'île britannique, la construction de [[Stonehenge]] pour [[Ambrosius Aurelianus]] à partir de pierres qu'il fait venir du [[mont Killaraus]] en Irlande, et sa ruse en faveur d'[[Uther Pendragon]] pour qu'il puisse concevoir Arthur avec [[Ygraine]], dont il est amoureux<ref name="MLA-HRB" group="R">Chap. « Histoire des rois de Bretagne »</ref>{{,}}<ref group="Z">{{p.|32}}</ref>. [[Wace]] adapte l’''Historia Regum Britanniae'' de Monmouth dans le ''[[roman de Brut]]'' (1155), où Merlin joue un rôle secondaire de conseiller pour [[Uther Pendragon]], afin de concevoir Arthur. Il y est très effacé, ce qui d'après P. Walter témoigne de son introduction récente dans la légende arthurienne<ref name="Walter00-29" group="S"/>. Wace ajoute à son récit la construction de la [[Table ronde]]<ref name="Kobe12"/>. |
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===== ''Vita Merlini'' ===== |
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{{article détaillé|Vita Merlini}} |
{{article détaillé|Vita Merlini}} |
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La ''Vie de Merlin'' (''[[Vita Merlini]]''), rédigée v. 1150<ref group="WaD" name="Walter99-52" |
La ''Vie de Merlin'' (''[[Vita Merlini]]''), rédigée v. 1150<ref group="WaD" name="Walter99-52"/>, est le texte médiéval le plus centré sur Merlin lui-même<ref group="WaD" name="Walter99-6"/> et s'ancre dans le fonds légendaire breton<ref name="Kobe12">{{harvsp|Koberich|2008|p=12}}</ref>. Synthèse des récits gallois autour de [[Myrddin Wyllt]]<ref name="Walter99-52" group="WaD"/> (notamment de poèmes<ref name="Knight-34" group="K">{{p.|34}}</ref>), Merlin y est présenté comme un roi, devin et prophète maudit<ref group="WaD" name="Walter99-6"/>, mais ses aspects les plus sombres sont gommés<ref name="Knight-35" group="K">{{p.|35}}</ref>. Il perd une bataille avec son armée, et entre dans la forêt où il connaît une période de folie (''rabies'', proche d'une rage animale<ref name="Walter99-21" group="WaD"/>). Il est capturé et amené à la cour où il fait différentes prédictions, dont celle de la triple mort du fils de la reine après une crise d'[[rire|hilarité]]. De retour dans la forêt pour plusieurs années, il voit le présage d'un remariage pour sa femme, enfourche un cerf et encorne son rival, ce qui lui vaut d'être une seconde fois capturé. Après deux autres prédictions justes, il retourne en forêt pour mieux connaître les secrets du monde<ref group="WaD" name="Walter99-19">{{p.|19}}</ref>. Une fontaine apparue au printemps le guérit de sa folie. Il rencontre [[Taliesin]] et un troisième devin, Maeldin. Ganieda, sa sœur, rejoint la triade et se met à prophétiser avec eux<ref group="WaD" name="Walter99-20">{{p.|20}}</ref>{{,}}<ref name="Knight-33" group="K">{{p.|33}}</ref>. La recherche spirituelle de Merlin le rapproche du christianisme, le texte se conclut sur sa [[rédemption]]<ref group="S" name="Walter00-26">{{p.|26}}</ref>. |
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Ce texte s'appuie sur un mythe légèrement restauré plutôt que sur des sources historiques<ref group="WaD" name="Walter99-16" |
Ce texte s'appuie sur un mythe légèrement restauré plutôt que sur des sources historiques<ref group="WaD" name="Walter99-16"/>. D'après [[Philippe Walter]], l'œuvre est à lire comme un [[palimpseste]] : elle comporte beaucoup d'éléments légendaires (la majorité purement celtiques) intégrés à un récit biographique en latin<ref group="WaD" name="Walter99-17">{{p.|17}}</ref>, dans le but probable de présenter Merlin en exemple pour les [[évangélisation|évangélisateurs chrétiens]]<ref name="Walter00-28" group="S"/>{{,}}<ref group="WaD" name="Walter99-41">{{p.|41}}</ref>. Geoffroy de Monmouth adapte son récit à son époque, mais semble avoir respecté ses sources<ref group="WaD" name="Walter99-18">{{p.|18}}</ref>. Merlin est un savant et un devin, « initié et initiateur »<ref group="WaD" name="Walter99-46">{{p.|46}}</ref>. |
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=== Sources françaises === |
=== Sources françaises === |
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Les sources françaises coïncident avec un rayonnement exceptionnel de la légende de Merlin<ref name="Walter00-15" group="S">{{p.|14-15}}</ref>. Elles redistribuent son rôle et celui d'Arthur. Alors que Merlin était vu à l'origine comme un [[roi]] à la fois guerrier et magicien, il devient le dépositaire du seul savoir magique. Arthur représente au contraire la souveraineté guerrière<ref name="Walter99-21" group="WaD"/>. Robert de Boron consacre une grande partie de son œuvre à Merlin. |
Les sources françaises coïncident avec un rayonnement exceptionnel de la légende de Merlin<ref name="Walter00-15" group="S">{{p.|14-15}}</ref>. Elles redistribuent son rôle et celui d'Arthur. Alors que Merlin était vu à l'origine comme un [[roi]] à la fois guerrier et magicien, il devient le dépositaire du seul savoir magique. Arthur représente au contraire la souveraineté guerrière<ref name="Walter99-21" group="WaD"/>. Robert de Boron consacre une grande partie de son œuvre à Merlin. |
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==== Robert de Boron ==== |
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{{article connexe|Robert de Boron}} |
{{article connexe|Robert de Boron}} |
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Composés à la fin du {{s-|XII|e}} et au début du {{s|XIII|e}}, le poème de [[Robert de Boron]] et le roman qui en est issu<ref group="Note">Il n'y a aucune certitude en ce qui concerne la paternité du ''Merlin'' en prose attribuée à Robert de Boron. Toutefois, le Merlin en vers en est bien la source.</ref> constituent les sources les plus connues des médiévistes au sujet de Merlin<ref group="WaD" name="Walter99-5" |
Composés à la fin du {{s-|XII|e}} et au début du {{s|XIII|e}}, le [[Merlin (roman)|poème]] de [[Robert de Boron]] et le roman qui en est issu<ref group="Note">Il n'y a aucune certitude en ce qui concerne la paternité du ''Merlin'' en prose attribuée à Robert de Boron. Toutefois, le Merlin en vers en est bien la source.</ref> constituent les sources les plus connues des médiévistes au sujet de Merlin<ref group="WaD" name="Walter99-5"/>. C'est véritablement lui qui donne toute son importance au personnage dans le cycle arthurien<ref group="S" name="Walter00-29">{{p.|29}}</ref> et qui lie les deux traditions britanniques, celle de l'enfant prophète sans père et celle de l'homme sauvage<ref name="Kobe12"/>. Il consacre l'essentiel de son œuvre à Merlin, non sans l'entourer d'autres personnages importants de la légende arthurienne comme Blaise, Vortigern, la famille Pendragon, [[Ygerne]] (Ygraine) et le [[duc de Cornouailles]]<ref name="Goo289" group="Go">{{p.|289}}</ref>. Il s'inspire de différentes sources plus anciennes, sans pour autant réadapter directement Wace et Monmouth<ref>Claude Letellier et Denis Hüe, ''Le Roman de Brut, entre mythe et histoire'', vol. 47 de Medievalia, Paradigme, 2003, {{ISBN|2868782396|9782868782397}}, {{p.|83}}</ref>, et développe le personnage<ref name="Goo289" group="Go"/>. Seules quelques lignes de son poème sont parvenues. La version en prose devient populaire et s'incorpore dans le Petit cycle du Graal (''Joseph d'Arimathie, Merlin, Perceval'') et dans le ''[[Lancelot-Graal]]'' (''Estoire del Saint Graal, Merlin, Lancelot, Queste del Saint Graal, Mort du roi Arthur'')<ref>{{harvsp|Micha|2000|p=215}}</ref>. |
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Si le fond de l'œuvre de Robert de Boron reste attaché à ses origines celtiques, sa christianisation sous l'influence des [[clergé|clercs]] est nettement palpable, notamment dans l'épisode de la naissance de Merlin. Robert de Boron conte dans son ''Merlin'' en vers (v. 1190) la tentative ratée du Diable pour faire naître un [[antéchrist]] dans le sein d'une vierge, en s'inspirant de la tradition chrétienne de son époque. Cet épisode qui fait de Merlin le fils du Diable et d'une vierge rachetée par Dieu devient indissociable de la légende du personnage<ref name="Kobe12" |
Si le fond de l'œuvre de Robert de Boron reste attaché à ses origines celtiques, sa christianisation sous l'influence des [[clergé|clercs]] est nettement palpable, notamment dans l'épisode de la naissance de Merlin. Robert de Boron conte dans son ''Merlin'' en vers (v. 1190) la tentative ratée du Diable pour faire naître un [[antéchrist]] dans le sein d'une vierge, en s'inspirant de la tradition chrétienne de son époque. Cet épisode qui fait de Merlin le fils du Diable et d'une vierge rachetée par Dieu devient indissociable de la légende du personnage<ref name="Kobe12"/>. Il a probablement remplacé le dieu païen d'une tradition plus ancienne par le Diable chrétien<ref>{{harvsp|Koberich|2008|p=354}}</ref>. Philippe Walter pense que cette version de la naissance de Merlin est une invention de Boron, inspirée par l'[[évangile de Nicodème]] et la mention d'[[incube]]s dans l'œuvre de Monmouth<ref group="S" name="Walter00-52">{{p.|52}}</ref>. Boron explique le pouvoir de Merlin à deviner passé et futur par son ascendance à la fois diabolique et divine<ref name="Goo289" group="Go"/>. Il le présente, durant son enfance, comme un être à la fois dérangeant et prodigieux, d'une incroyable précocité<ref name="Goo290" group="Go">{{p.|290}}</ref>, et ne manque pas d'évoquer les efforts de Merlin pour échapper à l'influence de son ascendance diabolique<ref name="Goo291" group="Go">{{p.|291}}</ref>. Il développe beaucoup de scènes où Merlin rit (notamment lorsqu'il pratique la magie), certainement en écho à ses origines<ref name="Goo293" group="Go">{{p.|293}}</ref>. |
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Il conserve aussi le lien du personnage avec la forêt (inspiré par la ''Vita Merlini''), Merlin partant régulièrement se réfugier en Northumberland pour y rencontrer [[Blaise (légende arthurienne)|Blaise]]<ref name="Goo292" group="Go">{{p.|292}}</ref>. Le texte de Boron introduit en effet Blaise, maître de Merlin, dépeint comme transcrivant la [[Chanson de geste|geste]] que l'enchanteur lui dicte lui-même, et expliquant comment cette geste devra être connue et préservée<ref name="Micha190">{{harvsp|Micha|2000|p=190}}</ref>. Merlin devient, sous sa plume, celui qui choisit les chevaliers de la Table |
Il conserve aussi le lien du personnage avec la forêt (inspiré par la ''Vita Merlini''), Merlin partant régulièrement se réfugier en Northumberland pour y rencontrer [[Blaise (légende arthurienne)|Blaise]]<ref name="Goo292" group="Go">{{p.|292}}</ref>. Le texte de Boron introduit en effet Blaise, maître de Merlin, dépeint comme transcrivant la [[Chanson de geste|geste]] que l'enchanteur lui dicte lui-même, et expliquant comment cette geste devra être connue et préservée<ref name="Micha190">{{harvsp|Micha|2000|p=190}}</ref>. Merlin devient, sous sa plume, celui qui choisit les chevaliers de la Table ronde<ref name="Goo292" group="Go"/> et le conseiller militaire d'Uther. Il garde le récit de la ruse pour concevoir Arthur, Merlin se présentant successivement comme un vieil homme pour enlever le nouveau-né, puis comme un « prudhomme » pour le remettre à Antor<ref name="Goo295" group="Go">{{p.|295}}</ref>. Uther accepte tous les plans et toutes les ruses que Merlin lui propose<ref name="Goo296" group="Go">{{p.|296}}</ref>. |
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==== Perceval en prose et Lancelot-Graal ==== |
==== Perceval en prose et Lancelot-Graal ==== |
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[[Fichier:Merlin Lancelot-Graal Bonn.jpg|vignette|Merlin dans le Lancelot-Graal, manuscrit de Bonn.]] |
[[Fichier:Merlin Lancelot-Graal Bonn.jpg|vignette|Merlin dans le Lancelot-Graal, manuscrit de Bonn.]] |
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Le ''[[Lancelot-Graal]]'' (ou cycle de la Vulgate, v. 1220), contrairement à l’''Estoire de Merlin'' attribuée à Robert de Boron, le présente comme un être diabolique et repoussant<ref name="Kobe13" |
Le ''[[Lancelot-Graal]]'' (ou cycle de la Vulgate, v. 1220), contrairement à l’''Estoire de Merlin'' attribuée à Robert de Boron, le présente comme un être diabolique et repoussant<ref name="Kobe13"/> par opposition à Viviane<ref name="Trach83">Richard Trachsler, ''Clôtures du cycle arthurien: étude et textes'', Volume 215 de Publications romanes et françaises, Librairie Droz, 1996, {{ISBN|2600001549|9782600001540}}, {{p.|83}}</ref>. Il introduit ainsi la chute de Merlin, causée par l'amour qu'il porte à la [[Dame du Lac]] (présentée comme étant la [[fée Viviane]] ou encore Nimue dans des récits plus tardifs). Elle lui extorque ses secrets magiques en les retournant contre lui pour l'emprisonner à jamais. Ce thème de « l'enserrement » de Merlin devient l'un des plus populaires de sa légende<ref name="Kobe12"/>. Il a probablement été inventé pour faire disparaître Merlin des récits, et ainsi expliquer l'échec de la [[bataille de Camlann]] où Arthur est mortellement blessé. Avec ses pouvoirs, Merlin aurait pu en inverser le cours. Son acceptation d'un destin qu'il connaît (l'enserrement) est expliquée par sa volonté de ne pas aller à l'encontre de [[Dieu]]<ref name="Trach82"/>. |
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Le [[Perceval en prose]] fait quant à lui de Merlin l'initiateur de la quête du Graal<ref name="Kobe12" |
Le [[Perceval en prose]] fait quant à lui de Merlin l'initiateur de la quête du Graal<ref name="Kobe12"/>. Le ''Lancelot-Graal'' compte le récit d'une rencontre entre Merlin et l'empereur [[Jules César]]. La femme de l'empereur romain est suivie d'une douzaine de demoiselles, en fait des hommes déguisés. Merlin rencontre une princesse d'[[Allemagne]] déguisée en écuyer, Grisendole. Un soir, César s'effraie après le rêve d'une truie couronnée caressée par douze louveteaux. L'empereur reste silencieux pendant tout le banquet. Merlin se transforme en cerf, court au palais et s'agenouille devant César en lui disant : {{Citation|Cesse de ruminer ton rêve. Attends l'homme sauvage}}<ref name="LPaton"/>. |
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L'empereur confie à Grisendole la mission de trouver cet homme sauvage. Elle rencontre le cerf qui lui dit de préparer un pâté de porc, et s'exécute, ce qui fait apparaître l'homme sauvage noir et hirsute. Il dévore le pâté et s'endort. Grisendole le ligote et le ramène à César. L'homme sauvage interprète le rêve : la truie est l'impératrice et les douze louveteaux, ses demoiselles. César les fait déshabiller er révèle qu'elles sont en fait des hommes. L'impératrice et ses douze jeunes gens sont immédiatement brûlés sur un [[bûcher]]. L'homme sauvage demande que Grisendole soit mise à |
L'empereur confie à Grisendole la mission de trouver cet homme sauvage. Elle rencontre le cerf qui lui dit de préparer un pâté de porc, et s'exécute, ce qui fait apparaître l'homme sauvage noir et hirsute. Il dévore le pâté et s'endort. Grisendole le ligote et le ramène à César. L'homme sauvage interprète le rêve : la truie est l'impératrice et les douze louveteaux, ses demoiselles. César les fait déshabiller er révèle qu'elles sont en fait des hommes. L'impératrice et ses douze jeunes gens sont immédiatement brûlés sur un [[bûcher]]. L'homme sauvage demande que Grisendole soit mise à nu et, face à la découverte de sa féminité, César se signe. Il demande conseil à l'homme sauvage qui lui propose de l'épouser. César voulant savoir qui est le cerf, l'homme sauvage trace des caractères hébreux qui brûlent une porte, puis s'en va. César épouse Grisendole, puis un messager finit par déchiffrer ces lettres en hébreu : le cerf et l'homme sauvage ne font qu'un<ref name="LPaton">{{article|lang=en|prénom1=Lucy Allen|nom1=Paton|url=https://www.jstor.org/pss/456828|titre=The story of Grisandole: A Study in the Legend of Merlin (L'histoire de Grisandole : étude d'une légende de Merlin)|périodique=PMLA|éditeur=Modern Language Association|année=1907|volume=22|numéro=2|pages=234-276}}</ref>. |
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L'entrée de |
L'entrée de Merlin à Rome sous la forme d'un cerf gigantesque donne naissance à une abondante iconographie de [[miniature (enluminure)|miniatures médiévales]], témoignant du succès de ce récit |
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<ref name="Cerf">{{lien web|url=http://www.revue-textimage.com/05_varia_2/fabry.pdf|titre=Comment Merlin se mua en guise de cerf » : écrire et représenter la métamorphose animale dans les manuscrits enluminés de la Suite Vulgate|auteur=Irène Fabry-Tehranchi|éditeur=Textimage|consulté le=26 septembre 2013}}</ref>. |
<ref name="Cerf">{{lien web|url=http://www.revue-textimage.com/05_varia_2/fabry.pdf|titre=Comment Merlin se mua en guise de cerf » : écrire et représenter la métamorphose animale dans les manuscrits enluminés de la Suite Vulgate|auteur=Irène Fabry-Tehranchi|éditeur=Textimage|consulté le=26 septembre 2013}}</ref>. |
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==== Post-Vulgate ==== |
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{{article connexe|Post-Vulgate}} |
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Merlin devient, dans le cycle [[Post-Vulgate]] (Merlin-Huth, v. 1250), celui qui avertit Arthur de ses malheurs à venir, en particulier la naissance de [[Mordred]]<ref group="Note">Inquiété par cette prédiction, le [[roi Arthur]] fait enfermer tous les nouveau-nés sur un navire qui fait naufrage, mais Mordred est précisément le seul survivant.</ref>. Il joue un rôle d'observateur et de commentateur, et n'est plus guère l'initiateur de la quête du Graal<ref name="K74" group="K">{{p.|74-75}}</ref>. |
Merlin devient, dans le cycle [[Post-Vulgate]] (Merlin-Huth, v. 1250), celui qui avertit Arthur de ses malheurs à venir, en particulier la naissance de [[Mordred]]<ref group="Note">Inquiété par cette prédiction, le [[roi Arthur]] fait enfermer tous les nouveau-nés sur un navire qui fait naufrage, mais Mordred est précisément le seul survivant.</ref>. Il joue un rôle d'observateur et de commentateur, et n'est plus guère l'initiateur de la quête du Graal<ref name="K74" group="K">{{p.|74-75}}</ref>. En revanche, il prédit avec justesse que [[Girflet]] sera le dernier chevalier à voir Arthur vivant<ref name="Knight75" group="K"/>. Ce roman rend un aspect plus merveilleux au personnage et présente Viviane de manière négative<ref name="Kobe13"/>, bien que Merlin y soit toujours le fruit de l'union d'une femme vertueuse et d'un [[incube]]<ref group="Go">{{p.|301}}</ref>. L'ouvrage contient une suite de prophéties confiées par Merlin à Blaise, et présente le [[Graal]] comme le point central de toutes ses prophéties<ref group="Go">{{p.|307}}</ref>. |
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=== Sources bretonnes === |
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Merlin apparaît très tôt dans les documents écrits en Bretagne, notamment le [[cartulaire de Redon]] et un toponyme d’[[Augan]] au {{s|IX|e}}, puis deux textes prophétiques des {{s|XII|e}} et {{s|XIII|e}}<ref name="Marquand"/>. Dans le ''{{langue|br|Dialog etre Arzur Roe d’an Bretounet ha Guinglaff}}'' en [[moyen breton]], Merlin est présenté comme un archétype d'être sauvage, sous le nom de « Guinglaff »<ref name="Le Bihan"/>. [[Gwenc'hlan]] pourrait aussi y avoir pris la place de Merlin<ref name="Marquand"/>. [[Théodore Hersart de La Villemarqué|La Villemarqué]] publie le chant ''Merlin-barde'', longtemps considéré comme un faux, mais qui semble bien provenir d’un cycle médiéval<ref>Emmanuel Philipot, « Contes bretons relatifs à la légende de Merlin » dans ''Mélanges bretons et celtiques offerts à M. J. Loth, Annales de Bretagne'', Rennes/Paris, 1927, {{p.|349-363}}</ref>, Hervé Le Bihan répertorie sept contes et récits datés du {{s|XIX|e}}, qui sans constituer des textes en filiation directe avec la matière arthurienne médiévale, en sont des survivances<ref name="Le Bihan" />. L'enchanteur y possède le pouvoir de divination<ref name="Marquand"/>{{,}}<ref name="Le Bihan"/>. [[François-Marie Luzel|Luzel]] recueille une tradition selon laquelle Merlin a fini sa vie au sommet du [[Menez Bré]]<ref name="Marquand">{{harvsp|Marquand|2006|p=}}.</ref>. |
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=== Littérature prophétique === |
=== Littérature prophétique === |
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{{article détaillé|Prophéties de Merlin}} |
{{article détaillé|Prophéties de Merlin}} |
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Une abondante littérature prophétique est attribuée à Merlin<ref group="Z" name="Zumthor5">{{p.|5}}</ref> et se divise en deux grands courants, les prophéties des |
Une abondante littérature prophétique est attribuée à Merlin<ref group="Z" name="Zumthor5">{{p.|5}}</ref> et se divise en deux grands courants, les prophéties des Îles Britanniques et celles du continent européen, différentes par leur objet et leur inspiration<ref group="Z">{{p.|107}}</ref>. La [[littérature galloise]] comporte nombre d'exemples prédisant la victoire militaire des peuples [[celtes]] de [[Grande-Bretagne]], qui se rassembleraient pour rejeter les Anglo-Saxons {{incise|et par la suite les Normands}} à la mer. Certaines de ces œuvres ont été interprétées comme des « prophéties de Myrddin ». [[Henri VIII d'Angleterre|Henri VIII]] utilise ce thème pour présenter son père, le roi gallois [[Henri VII d'Angleterre|Henri VII]], comme le sanglier annoncé par Merlin, qui partit de la péninsule armoricaine de [[Bretagne]] et soutenu par des guerriers bretons, aurait accompli la prophétie de Merlin de la revanche des [[Celtes]] sur les Saxons<ref>[[Georges Minois]], ''Henri VIII'', éd. Fayard, 1989, {{ISBN|2213023158|978-2213023151}}, {{p.|306}}.</ref>{{,}}<ref group="Note">[[Henri VII d'Angleterre|Henri VII]] eut pour enseigne le [[Dragon gallois|dragon rouge des Gallois]] qu'il introduisit dans les armes du [[royaume d'Angleterre]], et nomma symboliquement son fils Arthur, la famille Tudor prétendant se rattacher à la lignée de [[Brutus de Bretagne]] et du roi Arthur.</ref>. La récupération de ces prophéties par les Anglais ne remonte qu'au {{s|XIV|e}}, l'immense majorité des textes attribués à Merlin dans les Îles Britanniques étant en faveur des peuples celtes<ref group="Z">{{p.|70}}</ref>. |
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De tous temps, l'attribution de prophéties à Merlin permet de faire passer des idées politiques. [[Joachim de Flore]] écrit ainsi le ''Verba Merlini'', hostile à l'empereur [[Frédéric II du Saint-Empire|Frédéric II]]<ref group="Z">{{p.|100}}</ref>. Les ''[[Prophéties de Merlin]]'' rédigées en langue française en 1276 prennent la forme de prophéties politiques intercalées entre des récits romanesques de la légende arthurienne<ref>{{lien web|url=http://data.bnf.fr/15535076/propheties_de_merlin/|titre=Prophéties de Merlin|éditeur=BnFc|consulté le=14 octobre 2013}}</ref>, et sont attribuées à maître Richard d'Irlande bien que l'auteur original soit un vénitien<ref group="Z">{{p.|101}}</ref>. Présentées sous la forme d'un dialogue entre Merlin et un scribe, elles font de Merlin un prophète chrétien d'essence divine. Il y choisit délibérément d'être enfermé par Viviane<ref name="Kobe13" |
De tous temps, l'attribution de prophéties à Merlin permet de faire passer des idées politiques. [[Joachim de Flore]] écrit ainsi le ''Verba Merlini'', hostile à l'empereur [[Frédéric II du Saint-Empire|Frédéric II]]<ref group="Z">{{p.|100}}</ref>. Les ''[[Prophéties de Merlin]]'' rédigées en langue française en 1276 prennent la forme de prophéties politiques intercalées entre des récits romanesques de la légende arthurienne<ref>{{lien web|url=http://data.bnf.fr/15535076/propheties_de_merlin/|titre=Prophéties de Merlin|éditeur=BnFc|consulté le=14 octobre 2013}}</ref>, et sont attribuées à maître Richard d'Irlande bien que l'auteur original soit un vénitien<ref group="Z">{{p.|101}}</ref>. Présentées sous la forme d'un dialogue entre Merlin et un scribe, elles font de Merlin un prophète chrétien d'essence divine. Il y choisit délibérément d'être enfermé par Viviane<ref name="Kobe13"/>. La plupart de ces prophéties sont relatives à des événements politiques de l'Italie du {{S-|XIII}}, tandis que d'autres sont révélées par le fantôme de Merlin après sa mort. |
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=== Textes postérieurs, traductions et études === |
=== Textes postérieurs, traductions et études === |
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==== Morte d'Arthur ==== |
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{{article connexe|Thomas Malory|Le Morte d'Arthur}} |
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[[Fichier:Le morte d-arthur-201.gif|vignette|Merlin dans ''Le Morte d'Arthur'', illustré par |
[[Fichier:Le morte d-arthur-201.gif|vignette|Merlin dans ''Le Morte d'Arthur'', illustré par [[Aubrey Beardsley]].]] |
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Après une longue absence de nouvelles créations littéraires autour de Merlin en France, ''[[le Morte d'Arthur]]'' est rédigé en Angleterre vers 1485, reprenant quelques éléments des récits français<ref name="Kobe13" |
Après une longue absence de nouvelles créations littéraires autour de Merlin en France, ''[[le Morte d'Arthur]]'' est rédigé en Angleterre vers 1485, reprenant quelques éléments des récits français<ref name="Kobe13"/>. L'œuvre commence par la naissance de Merlin<ref name="Goo324" group="Go"/>. Il y interprète les rêves du roi Arthur mais la nature magique de ses pouvoirs est minimisée<ref name="K93-94" group="K"/>, [[Thomas Malory]] réduit l'aspect merveilleux du personnage dans son œuvre. Merlin y devient assez indéfinissable, empruntant à l'humain, au dieu et au démon<ref name="Goo324" group="Go"/>. Malory conserve l'épisode de sa séduction par Viviane / Nimue<ref name="K93-94" group="K">{{p.|93-94}}</ref>{{,}}<ref name="Goo324" group="Go">{{p.|324}}</ref>, qui devient la principale source d'inspiration des auteurs romantiques au {{s|XIX|e}}<ref name="Kobe13"/>. |
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==== Traductions ==== |
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==== De la Renaissance à l'époque Romantique ==== |
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[[Fichier:Wenceslas Hollar - Merlin.jpg|vignette|gauche|Merlin sous les traits d'un moine, vu par [[Wenceslas Hollar]] dans ''The life of Merlin, sur-named Ambrosius'' en 1641.]] |
[[Fichier:Wenceslas Hollar - Merlin.jpg|vignette|gauche|Merlin sous les traits d'un moine, vu par [[Wenceslas Hollar]] dans ''The life of Merlin, sur-named Ambrosius'' en 1641.]] |
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De la [[ |
De la [[Renaissance]] au {{s|XVIII|e}}, en France, le personnage connaît une éclipse, comme toute la littérature arthurienne<ref group="BaA" name="BaA94">{{p.|94}}</ref>{{,}}<ref name="Kobe14"/>. Il reste néanmoins populaire dans la littérature de colportage et la tradition orale<ref name="Kobe14"/> puisqu'il reste possible au {{s-|XIX|e}} de recueillir en Bretagne Armoricaine des chansons et des contes sur Merlin. [[Théodore Hersart de La Villemarqué|La Villemarqué]] (''Myrdhin'') et [[François-Marie Luzel|Luzel]], d'abord sceptiques à ce sujet, en publient plusieurs. Cette matière date dans sa grande majorité du {{s-|XIII|e}}<ref>Goulven Peron, « Mutation d'une légende bretonne : La Santirine » dans ''Revue du C.G.H.P.'', {{numéro}}24 de Kaier ar Poher, 2009.</ref>. En Angleterre, le ''Morte d'Arthur'' de Thomas Malory reste une source d'inspiration constante<ref name="Kobe14"/>. ''The life of Merlin, sur-named Ambrosius'', paraît en 1641<ref>{{en}} Richard Pennington, ''A Descriptive Catalogue of the Etched Work of Wenceslaus Hollar 1607-1677'', Cambridge University Press, 2002, {{ISBN|0521529484|9780521529488}}, {{p.|314}}</ref>. |
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==== Études ==== |
==== Études ==== |
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Dans ''[[Myrdhinn ou l' |
Dans ''[[Myrdhinn ou l'Enchanteur Merlin]]'' (1868), [[Théodore Hersart de la Villemarqué]] tente de synthétiser les informations connues autour de Merlin, qu'il présente à la fois comme historique et mythologique. [[Théophile Briant]] s'en inspire plus d'un siècle plus tard dans son œuvre pseudo-historique et occultiste ''Le Testament de Merlin'' (1975)<ref>{{Ouvrage|prénom1=Théophile|nom1=Briant|lien auteur1=Théophile Briant|préface=Fernand Guériff|titre=Le Testament de Merlin|lieu=Paris|éditeur=éditions Champion-Slatkine|année=1985|isbn=}}</ref>, qui présente Merlin en architecte et poète, comme « le Druide blanc de Brocéliande »<ref name="Boul"/>. |
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La |
La professeure américaine [[Norma Lorre Goodrich]] défend l'idée d'un Merlin historique et redonne ses lettres de noblesse à Geoffroy de Monmouth. Le Merlin historique serait de trente ans plus âgé que le roi Arthur historique, né au Pays de Galles et mort en Écosse. Elle postule aussi que « Merlin » est un titre, celui d'un [[évêque]] nommé Dubricius, qui a couronné Arthur<ref name="mammoth">{{en}} ''The Mammoth Encyclopedia of the Unsolved'', Constable & Robinson Ltd, 2001, {{ISBN|1780337051|9781780337050}}, chap. King Arthur and Merlin</ref>. [[Nikolaï Tolstoï]], au contraire, pense que Monmouth a volontairement fusionné le Myrddin des poèmes gallois avec un autre personnage pour n'en faire qu'un seul, et que le Merlin originel représente « le dernier des druides »<ref name="mammoth"/>. [[Philippe Walter]] étudie Merlin à travers des articles et deux ouvrages, mettant en lumière la nature calendaire et chamanique du personnage primitif<ref name="Picard"/>, ainsi que son aspect et son psychisme d'enfant-vieillard<ref group="S" name="SavoirIntro"/>. |
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Si les écrits de [[Jean Markale]] ont été beaucoup diffusés et même traduits en anglais, permettant de faire découvrir la légende arthurienne à de nombreuses personnes, ses ouvrages (dont ''Merlin l' |
Si les écrits de [[Jean Markale]] ont été beaucoup diffusés et même traduits en anglais, permettant de faire découvrir la légende arthurienne à de nombreuses personnes, ses ouvrages (dont ''Merlin l'Enchanteur''<ref>« Jean Markale donne aussi un ''Merlin l'Enchanteur''. Faut-il l'évoquer ici ? Ce n'est pas sûr. […] À Jean Markale on reproche de trop vulgariser dans des domaines trop larges » dans ''Bien dire et bien aprandre: bulletin du Centre d'études médiévales et dialectales de l'Université Lille III.'', Numéro 13, 1994, {{p.|163}}</ref> publié en 1981<ref>{{harvsp|Markale|2009|p=}}</ref>, en anglais : ''Merlin : Priest of Nature''<ref>Jean Markale, ''Merlin: Priest of Nature'', Inner Traditions/Bear, 1995, {{ISBN|0892815175|9780892815173}}, 240 p.</ref>) ne sont pas reconnus comme fiables par la communauté scientifique<ref>Voir la critique de [[Christian-Joseph Guyonvarc'h]] dans ''Textes Mythologiques Irlandais'', [[Rennes]], Ogam-Celticum, {{n°|11}}/1 & 2, 1978, {{p.}}39, et celle de [[Michel Meslin]] dans « Compte rendu de J. Markale, Les Celtes et la civilisation celtique. Mythe et histoire », ''Archives des sciences sociales des religions'', 1970, 30, {{p.}}223-224, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0003-9659_1970_num_30_1_1857_t1_0223_0000_6 lire en ligne]</ref>. |
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[[Fichier:DinasEmrys1.JPG|vignette|''[[Dinas Emrys]]'', où la légende situe la tentative de construction de la tour de [[Vortigern]].]] |
[[Fichier:DinasEmrys1.JPG|vignette|''[[Dinas Emrys]]'', où la légende situe la tentative de construction de la tour de [[Vortigern]].]] |
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{{article détaillé|Dinas Emrys{{!}}''Dinas Emrys''}} |
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''[[Dinas Emrys]]'' (en gallois : « forteresse d'Ambrosius ») est une colline boisée située non loin de [[Beddgelert]] dans le [[Gwynedd]], au Pays de Galles. Le site est naturellement lié à [[Myrddin Emrys]] et [[Ambrosius Aurelianus]]<ref group="Z">{{p.|13}}</ref>{{,}}<ref group="Go">{{p.|116}}</ref>. Les |
''[[Dinas Emrys]]'' (en gallois : « forteresse d'Ambrosius ») est une colline boisée située non loin de [[Beddgelert]] dans le [[Gwynedd]], au Pays de Galles. Le site est naturellement lié à [[Myrddin Emrys]] et [[Ambrosius Aurelianus]]<ref group="Z">{{p.|13}}</ref>{{,}}<ref group="Go">{{p.|116}}</ref>. Les Gallois l'appellent localement Eryri. La tradition y situe la tentative de construction du château de Vortigern, et la fameuse tour qui ne cesse de s'écrouler jusqu'au moment où Merlin révèle la présence de deux dragons<ref>{{en}} Gareth Knight, ''Merlin and the Grail Tradition'', Skylight Press, 2011, {{ISBN|1908011335|9781908011336}}, {{p.|10}}</ref>. Ainsi, ''Dinas Emrys'' est le lieu où Merlin révèle pour la première fois l'étendue de son pouvoir<ref>{{en}} W. Jenkyn Thomas, ''The Welsh Fairy Book'', Abela Publishing Ltd, 2010, {{ISBN|1907256687|9781907256684}}, {{p.|69}}</ref>. Le fabuleux trésor de l'enchanteur est réputé pour y être enterré au plus profond, sous la colline. Les recherches archéologiques montrent des traces d'occupation du site depuis le {{s|V|e}}<ref>{{en}} Christopher W. Bruce, ''The Arthurian Name Dictionary'', Routledge, 2013, {{ISBN|1136755373|9781136755378}}, art. Dinas Emrys (livre numérique)</ref>. |
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=== Avenue de l’Enchanteur Merlin === |
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Cette [[avenue]] de [[Caen]] porte son nom<ref>{{Lien web |auteur=Nicolas Claich |titre=À Caen, ils dévoilent l'histoire des rues de leur quartier |url=https://actu.fr/normandie/caen_14118/a-caen-ils-devoilent-l-histoire-des-rues-de-leur-quartier_37388695.html |site=actu.fr |date=11 novembre 2020 |consulté le=6 décembre 2022}}.</ref>. |
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=== ''Merlin's Cave'' === |
=== ''Merlin's Cave'' === |
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[[Fichier:Merlin's Cave, Tintagel - geograph.org.uk - 29326.jpg|vignette|gauche|''[[Merlin's Cave]]'' près du [[château de Tintagel]], en Cornouailles.|alt=Vue aérienne de falaises côtières dans lesquelles se distingue l'entrée d'une grotte.]] |
[[Fichier:Merlin's Cave, Tintagel - geograph.org.uk - 29326.jpg|vignette|gauche|''[[Merlin's Cave]]'' près du [[château de Tintagel]], en Cornouailles.|alt=Vue aérienne de falaises côtières dans lesquelles se distingue l'entrée d'une grotte.]] |
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{{article détaillé|Merlin's Cave{{!}}''Merlin's Cave''}} |
{{article détaillé|Merlin's Cave{{!}}''Merlin's Cave''}} |
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''{{ |
''{{langue|en|Merlin's Cave}}'' (en anglais : « grotte de Merlin ») est le surnom d'une grotte située en dessous du [[château de Tintagel]], à {{unité|5|km}} au sud-ouest de [[Boscastle]], en [[Cornouailles]] (Angleterre). Elle s'étend sur {{unité|100|mètres}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Eric|nom1=Bird|titre=Coastal Geomorphology|sous-titre=An Introduction|lieu=Chichester|éditeur=John Wiley & Sons. n.p.|année=2008|pages totales=411|isbn=978-0-470-51729-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=raVksgTZQSAC&pg=PT111}}</ref> en passant à travers ''Tintagel Island'', vers ''Tintagel Haven''<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gilbert|nom1=Wilson|titre=Introduction to Coastline Development|lieu=Cambridge, MA|éditeur=Steers - MIT Press|année=1971|passage=152|isbn=0-262-19089-3|titre chapitre=The Influence of Rock Structures on Coastline and Cliff Development Around Tintagel, North Cornwall}}</ref>. Cette grotte est devenue un site rituel [[néopaganisme|néopaganiste]], réputé être « un point focal pour la révélation » et « un endroit pour se connecter avec les énergies féminines essentielles »<ref>{{en}} Dave Evans, ''Journal for the Academic Study of Magic 2'', Mandrake, 2004, {{ISBN|1869928725|9781869928728}}, {{p.|219}}</ref>, en relation avec une déesse de la Terre<ref>{{en}} Gary R. Varner, ''Menhirs, Dolmen, and Circles of Stone: The Folklore and Magic of Sacred Stone'', Algora Publishing, 2004, {{ISBN|0875863515|9780875863511}}, {{p.|134}}</ref>. |
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=== Tombeau et siège de Merlin === |
=== Tombeau et siège de Merlin === |
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{{article détaillé|Tombeau de Merlin}} |
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[[Fichier:Tombeau Merlin Brocéliande195.JPG|vignette|Le [[tombeau de Merlin]] dans la [[forêt de Paimpont]], dite de [[Brocéliande]].|alt=Deux grandes pierres et un houx au centre d'un cercle délimité par de petites pierres, dans une forêt.]] |
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Au centre de la [[Bretagne]], la [[forêt de Paimpont]] est réputée être la [[forêt de Brocéliande]]. De nombreux lieux y sont associés à la légende arthurienne, mais la revendication du tombeau de Merlin ne remonte pas au-delà du {{s|XIX|e}}. Brocéliande reste une forêt légendaire sans localisation précise jusqu'au début du siècle. Le poète [[Auguste Creuzé de Lesser]] écrit en 1811 que Merlin y serait enseveli<ref name="Calvez" |
Au centre de la [[Bretagne]], la [[forêt de Paimpont]] est réputée être la [[forêt de Brocéliande]]. De nombreux lieux y sont associés à la légende arthurienne, mais la revendication du tombeau de Merlin ne remonte pas au-delà du {{s|XIX|e}}. Brocéliande reste une forêt légendaire sans localisation précise jusqu'au début du siècle. Le poète [[Auguste Creuzé de Lesser]] écrit en 1811 que Merlin y serait enseveli<ref name="Calvez"/>. En 1825, [[François-Gabriel-Ursin Blanchard de La Musse|Blanchard de la Musse]] associe une allée couverte du nord de la forêt de Paimpont au [[tombeau de Merlin]]. [[Théodore Hersart de la Villemarqué]] localise lui aussi le tombeau de Merlin dans ces lieux<ref>[[Théodore Hersart de la Villemarqué]], « Visite au tombeau de Merlin » dans Revue de Paris, deuxième série, 1837, XLI, {{p.|45-62}}</ref>. Dans le [[Val sans retour]], près de [[Tréhorenteuc]], quelques rochers se font connaître sous le nom de « siège de Merlin » à la suite du déplacement du toponyme légendaire en 1850. La topographie actuelle de la forêt de Paimpont est définie par [[Félix Bellamy]] à la fin du {{s|XIX|e}}. La valorisation touristique de Paimpont-Brocéliande commence à la même époque, mais les habitants locaux montrent une certaine réticence<ref name="Calvez"/>, bien que le [[folklore]] populaire oral associe bien Merlin à ce lieu<ref>{{harvsp|Foulon Ménard|1878|p=3-21}}</ref>. |
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La localisation du tombeau du {{s|XIX|e}} est revue à la suite de l'enterrement du [[Alphonse Guérin|docteur Guérin]]. Dans les années 1970, [[Yann Brekilien]] s'oppose à la construction des routes d'accès et à la perte du caractère légendaire de Paimpont-Brocéliande. Il faut attendre les années 1990 pour qu'une politique de valorisation se mette en place grâce au maire de [[Ploërmel]] et au [[Centre de l' |
La localisation du tombeau du {{s|XIX|e}} est revue à la suite de l'enterrement du [[Alphonse Guérin|docteur Guérin]]. Dans les années 1970, [[Yann Brekilien]] s'oppose à la construction des routes d'accès et à la perte du caractère légendaire de Paimpont-Brocéliande. Il faut attendre les années 1990 pour qu'une politique de valorisation se mette en place grâce au maire de [[Ploërmel]] et au [[Centre de l'imaginaire arthurien]], permettant des visites guidées et la mise en place d'un périmètre de protection autour du tombeau de Merlin<ref name="Calvez">{{harvsp|Calvez|2010|p=}}</ref>. Les visiteurs y laissent de petits papiers où ils écrivent les vœux qu'ils souhaitent voir exaucés par Merlin<ref name="RFI">Ludovic Dunod et Alice Milot, ''Si loin si proche : La Forêt de Brocéliande ou l’imaginaire au pouvoir'' sur [[Radio France internationale|RFI]], août 2011, [http://voyage.blogs.rfi.fr/article/2011/08/18/la-foret-de-broceliande-ou-l-imaginaire-au-pouvoir rediffusion partielle].</ref>. |
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== Symbolique == |
== Symbolique == |
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[[Fichier:Arthur-Pyle The Enchanter Merlin.JPG|vignette|Merlin l' |
[[Fichier:Arthur-Pyle The Enchanter Merlin.JPG|vignette|Merlin l'Enchanteur vu par [[Howard Pyle]], dans l'édition 1903 de ''The Story of King Arthur and His Knights''.|alt=Gravure d'un vieil homme barbu assis devant un gros livre.]] |
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Dans ses plus anciennes expressions, selon [[Philippe Walter]], Merlin incarne une souveraineté magique et une royauté [[chamanisme|chamanique]], assez éloignée des fonctions guerrières et sacerdotales. Son pouvoir est essentiellement spirituel<ref group="WaD" name="Walter99-10" |
Dans ses plus anciennes expressions, selon [[Philippe Walter]], Merlin incarne une souveraineté magique et une royauté [[chamanisme|chamanique]], assez éloignée des fonctions guerrières et sacerdotales. Son pouvoir est essentiellement spirituel<ref group="WaD" name="Walter99-10"/>. De manière plus générale, il représente la connaissance et le « savoir du monde »<ref group="S" name="SavoirIntro"/>, une quintessence de l'esprit druidique<ref group="WaD" name="Walter99-48">{{p.|48}}</ref> qui peut prendre toutes les formes : Merlin guide, aide, sauve, prédit et juge grâce à son savoir<ref name="KnightXII" group="K"/>. L'une de ses particularités est d'échapper à toute tentative de classification rationnelle. Il ne se présente jamais comme celui que l'on attend<ref>{{harvsp|Walter|1996|p=117-133}}</ref>. En ce sens, il incarne l'Autre<ref>{{harvsp|Dubost|1991|p=}}</ref>. Certaines interprétations ont pu faire de lui un ''[[Fripon|Trickster]]'' en raison de son côté rieur et comique, mais il n'en possède pas toutes les caractéristiques, notamment la transgression et le côté subversif. Par ses actions, Merlin participe à l'ordre du monde plutôt qu'à son désordre<ref group="S" name="Walter00-15 7">{{p.|157}}</ref>. |
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Il est lié à l'[[alchimie]], par la similitude entre son nom et celui de [[Mercure (mythologie)|Mercure]], la présence d'une source qui guérit de la folie (rappelant celle des alchimistes) dans la ''Vita Merlini'', ou encore le motif des deux dragons (rouge et blanc) qui se battent. Deux textes tardifs le présentent en adepte de la science hermétique<ref>{{harvsp|Koberich|2008|p=237}}</ref>, ce qui lui permet d'acquérir une certaine notoriété dans le monde des alchimistes<ref>{{harvsp|Daniel|2006|p=401}}</ref>. La figure de Merlin resurgit dans le [[tarot de Marseille]], la lame de [[L'Ermite]] (IX) y étant peut-être liée<ref>{{ |
Il est lié à l'[[alchimie]], par la similitude entre son nom et celui de [[Mercure (mythologie)|Mercure]], la présence d'une source qui guérit de la folie (rappelant celle des alchimistes) dans la ''Vita Merlini'', ou encore le motif des deux dragons (rouge et blanc) qui se battent. Deux textes tardifs le présentent en adepte de la science hermétique<ref>{{harvsp|Koberich|2008|p=237}}</ref>, ce qui lui permet d'acquérir une certaine notoriété dans le monde des alchimistes<ref>{{harvsp|Daniel|2006|p=401}}</ref>. La figure de Merlin resurgit dans le [[tarot de Marseille]], la lame de [[L'Ermite]] (IX) y étant peut-être liée<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Morris|titre=Le tarot|sous-titre=Miroir d'éternité|lieu=Paris|éditeur=L'Originel|collection=Sciences hermétiques|année=1995|pages totales=266|passage=94|isbn=2-910677-12-5|isbn2=9782910677121|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=AMosXZgamoMC&printsec=frontcover}}</ref>. Le psychanalyste [[Heinrich Zimmer]], proche de [[Carl Gustav Jung]], voit en Merlin l'incarnation du vieux sage, un être d'une sagesse si grande qu'elle en est presque inaccessible. Il a pour fonction de guider la personnalité consciente représentée par le roi Arthur et ses chevaliers<ref>{{en}} Ira Progoff, ''Jung's psychology and it's social meaning'', Routledge, 1953 |
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{{ISBN|0415191327|9780415191326}}, {{p.|236}}</ref>. |
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Les œuvres témoignent d'une dégradation progressive des pouvoirs qui lui sont attribués et d'une dé-sanctification de son rôle de savant, en le laissant être abusé par Viviane ou affublé d'un chapeau pointu comique<ref group="K" name="KnightXII">{{p.|xii}}</ref>. Il est souvent vu désormais comme le plus fameux des sorciers ou magiciens<ref>{{harvsp|Torregrossa|2004|p=168}}</ref>. D'après [[Stephen Thomas Knight]], il incarne un conflit entre connaissance et pouvoir : symbole de sagesse dans les premiers récits gallois, il devient conseiller des rois au Moyen Âge, symbole d'intelligence dans la littérature anglaise, puis instructeur et éducateur dans les productions du monde entier depuis le {{s|XIX|e}}<ref group="K">Présentation éditeur</ref>. |
Les œuvres témoignent d'une dégradation progressive des pouvoirs qui lui sont attribués et d'une dé-sanctification de son rôle de savant, en le laissant être abusé par Viviane ou affublé d'un chapeau pointu comique<ref group="K" name="KnightXII">{{p.|xii}}</ref>. Il est souvent vu désormais comme le plus fameux des sorciers ou magiciens<ref>{{harvsp|Torregrossa|2004|p=168}}</ref>. D'après [[Stephen Thomas Knight]], il incarne un conflit entre connaissance et pouvoir : symbole de sagesse dans les premiers récits gallois, il devient conseiller des rois au Moyen Âge, symbole d'intelligence dans la littérature anglaise, puis instructeur et éducateur dans les productions du monde entier depuis le {{s|XIX|e}}<ref group="K">Présentation éditeur</ref>. |
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{{article connexe|Liste d'œuvres concernant le cycle arthurien}} |
{{article connexe|Liste d'œuvres concernant le cycle arthurien}} |
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[[Fichier:Claudine Glot - Merlin 03.ogg|vignette|[[Claudine Glot]] explique les points communs et différences entre Merlin et [[Gandalf]].]] |
[[Fichier:Claudine Glot - Merlin 03.ogg|vignette|[[Claudine Glot]] explique les points communs et différences entre Merlin et [[Gandalf]].]] |
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Jusqu'au {{s| |
Jusqu'au {{s|XIX|e}}, Merlin est surtout conté dans les pays anglo-saxons et celtiques, mais aussi dans la poésie<ref>{{harvsp|Schiprowski|1933|p=}}</ref> et la [[littérature allemande]] et française<ref>{{harvsp|Dean|1992|p=}}</ref>. Les auteurs [[romantisme|romantiques]] sont les premiers à redonner ses lettres de noblesse au personnage après le Moyen Âge<ref name="Kobe11">{{harvsp|Koberich|2008|p=11}}</ref>. Depuis le {{s|XX|e}}, Merlin est un personnage important des films et programmes télévisés. Son rôle y est surtout celui d'un mentor ou d'un enseignant<ref group="K">Chapitre 4</ref>, fonction qu'il partage avec des personnages proches de lui, comme [[Gandalf]]<ref>{{harvsp|Torregrossa|1999|p=54–65}}</ref>{{,}}<ref group="Note">Selon [[Claudine Glot]], Gandalf est toutefois davantage inspiré par la culture germanique, et plus christianisé que Merlin, voir : Mafiou 44 et Amélie Tsaag Valren, Interview de [[Claudine Glot]], 12 février 2011, [[:commons:File:Claudine Glot - Merlin 03.ogg|Vidéo]] disponible sur Wikimedia Commons</ref>. Merlin est source d'inspiration d'une longue tradition de personnages sorciers dans la culture populaire, incluant ceux de [[J. R. R. Tolkien]] (Gandalf, [[Saroumane]]…) et de la saga [[Harry Potter]] ([[Albus Dumbledore]])<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Matthews|titre=Wizards : The Quest for the Wizard from Merlin and Gandalf to Harry Potter|éditeur=Godsfields press|collection=Mind, Body, Spirit Series|année=2005|pages totales=144|isbn=1-84181-264-1|isbn2=9781841812649}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Torregrossa|2004|passage=Voir l'ensemble de l'article}}</ref>. |
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Si son image populaire est souvent devenue celle d'un vieux mentor barbu, portant un chapeau pointu et une [[baguette magique]], à l'inverse, les mouvements [[New Age]] voient en Merlin un druide qui accède à tous les mystères du monde<ref name="Knight-xiii" group="K"/>. Les productions artistiques francophones tendent depuis la fin du {{s|XX|e}} à éluder les aspects chrétiens du personnage au profit des aspects païens et de la « tradition sylvestre »<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=10}}</ref>. Le mythe de Merlin est en quelque sorte « déchristianisé »<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=11}}</ref> pour le présenter en porte-parole du retour à la nature<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=13}}</ref>. |
Si son image populaire est souvent devenue celle d'un vieux mentor barbu, portant un chapeau pointu et une [[baguette magique]], à l'inverse, les mouvements [[New Age]] voient en Merlin un druide qui accède à tous les mystères du monde<ref name="Knight-xiii" group="K"/>. Les productions artistiques francophones tendent depuis la fin du {{s|XX|e}} à éluder les aspects chrétiens du personnage au profit des aspects païens et de la « tradition sylvestre »<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=10}}</ref>. Le mythe de Merlin est en quelque sorte « déchristianisé »<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=11}}</ref> pour le présenter en porte-parole du retour à la nature<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=13}}</ref>. |
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=== Barbe blanche, robe bleue, chapeau pointu et baguette magique === |
=== Barbe blanche, robe bleue, chapeau pointu et baguette magique === |
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[[Fichier: |
[[Fichier:Vivien and Merlin by Julia Margaret Cameron.jpg|vignette|''Merlin et Viviane'', photographie de [[Julia Margaret Cameron]], 1874.|alt=Une jeune femme en robe, à gauche, tend un doigt vers le front d'un vieil homme barbu, à droite.]] |
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{{article connexe|L'Épée dans la pierre}} |
{{article connexe|L'Épée dans la pierre}} |
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Depuis l'époque |
Depuis l'époque romantique, Merlin figure sur des représentations graphiques et notamment [[préraphaélites]]. [[Gustave Doré]] et [[Howard Pyle]] l'ont abondamment illustré. La plupart des artistes le dépeignent comme un vieil homme barbu, à quelques exceptions notables. [[Edward Burne-Jones]] imagine Merlin assez jeune et imberbe dans ses deux toiles représentant la séduction par Viviane/Nimue<ref name="Torre170">{{harvsp|Torregrossa|2004|p=170}}</ref>. Toutefois, au début du {{s|XX|e}}, la représentation du Merlin âgé est presque devenue la norme. La publication du roman à succès de [[Terence Hanbury White]] intitulé ''[[L'Épée dans la pierre]]'' (1938) fixe son apparence dans l'imaginaire populaire comme celle d'un vieux mentor sorcier à longue barbe et moustaches blanches, chapeau pointu et [[baguette magique]], dont la robe est décorée des signes du zodiaque<ref name="Torre170"/>{{,}}<ref group="K" name="KnightXI">{{p.|xi}}</ref>. Les [[Walt Disney Pictures|studios Disney]] reprennent cette apparence dans leur film d'animation ''[[Merlin l'Enchanteur (film, 1963)|Merlin l'Enchanteur]]'' avec la robe de sorcier bleue, ce qui ne manque pas d'accroître le phénomène<ref>{{harvsp|Torregrossa|2004|p=170-171}}</ref>. Au début du {{s-|XXI}}, si la robe bleue et la baguette magique peuvent être dissociées du personnage, la barbe et la moustache sont devenus de véritables archétypes. [[J.K. Rowling]] emploie d'ailleurs « barbe de Merlin » comme expression du monde des sorciers de la [[Harry Potter|saga Harry Potter]], dans le [[Harry Potter et la Coupe de feu|quatrième tome]]<ref>{{harvsp|Torregrossa|2004|p=172}}</ref>. |
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=== Littérature === |
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*1899 : [[Mark Twain]], ''[[Un Yankee à la cour du roi Arthur]], {{États-Unis}} |
* 1899 : [[Mark Twain]], ''[[Un Yankee à la cour du roi Arthur]]'', {{États-Unis}} |
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*1909 : [[Guillaume Apollinaire]], ''[[L' |
* 1909 : [[Guillaume Apollinaire]], ''[[L'Enchanteur pourrissant]]'', {{France}} |
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*1938 : [[Terence Hanbury White]], ''[[L'Épée dans la pierre]]'' {{États-Unis}} |
* 1938 : [[Terence Hanbury White]], ''[[L'Épée dans la pierre]]'' {{États-Unis}} |
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*1970-1979 : [[Mary Stewart]], ''Cycle de Merlin'', {{Angleterre}} |
* 1970-1979 : [[Mary Stewart]], ''Cycle de Merlin'', {{Angleterre}} |
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*1975 : [[Andre Norton]], ''Le Miroir de Merlin'', {{États-Unis}} |
* 1975 : [[Andre Norton]], ''Le Miroir de Merlin'', {{États-Unis}} |
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*1978 : [[Jacques Roubaud]], ''Graal fiction'', {{France}} |
* 1978 : [[Jacques Roubaud]], ''Graal fiction'', {{France}} |
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*1984 : [[René Barjavel]], [[L'Enchanteur (Barjavel)| |
* 1984 : [[René Barjavel]], ''[[L'Enchanteur (Barjavel)|L'Enchanteur]]'', {{France}} |
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*1985-1991 : [[Roger Zelazny]], [[Les Neuf Princes d'Ambre |
* 1985-1991 : [[Roger Zelazny]], ''[[Les Neuf Princes d'Ambre]]'' (Cycle de Merlin), {{États-Unis}} |
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*1988-1997 : [[Stephen Lawhead]], ''Merlin'' - ''[[Cycle de Pendragon]]'', {{États-Unis}} |
* 1988-1997 : [[Stephen Lawhead]], ''Merlin'' - ''[[Cycle de Pendragon]]'', {{États-Unis}} |
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*1989 : [[Michel Rio]], ''Merlin'', {{France}} |
* 1989 : [[Michel Rio (écrivain)|Michel Rio]], ''Merlin'', {{France}} |
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*1995 : [[Deepak Chopra]], ''Le Retour de Merlin'', {{en}} |
* 1995 : [[Deepak Chopra]], ''Le Retour de Merlin'', {{en}} |
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*2001-2007 : [[Robert Holdstock]], ''Le Codex Merlin'', {{Angleterre}} |
* 2001-2007 : [[Robert Holdstock]], ''Le Codex Merlin'', {{Angleterre}} |
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*2002-2004 : [[Jean-Louis Fetjaine]], ''[[Le Pas de Merlin]]'', {{France}} |
* 2002-2004 : [[Jean-Louis Fetjaine]], ''[[Le Pas de Merlin]]'', {{France}} |
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*2003 : [[Catherine Dufour]], ''Merlin l'Ange Chanteur'', {{France}} |
* 2003 : [[Catherine Dufour]], ''Merlin l'Ange Chanteur'', {{France}} |
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*2003 : [[Christian de Montella]], [[Graal (série de livres)| |
* 2003 : [[Christian de Montella]], ''[[Graal (série de livres)|Graal]]'', {{France}} |
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*2005 : [[Jacques Roubaud]], ''Graal théâtre'', {{France}} |
* 2005 : [[Jacques Roubaud]], ''Graal théâtre'', {{France}} |
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* 2007 : [[Irene Radford]], ''Les Descendants de Merlin'', {{États-Unis}} |
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*2007 : |
* 2007 : Guy D'Amours, ''Les mémoires de Merlin'', {{Québec}} |
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*2007-2010 : Valérie Guinot, ''Azilis'', {{France}} |
* 2007-2010 : Valérie Guinot, ''Azilis'', {{France}} |
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*2009 |
* 2009 : [[Anne-Marie Cadot-Colin]], ''Merlin'', {{France}} |
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* 2009-2012 : Laurence Carrière, ''[[Merlin (série de romans)|Merlin]]'', {{Québec}} |
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* 2010-2013 : [[Fabien Clavel]], ''[[L'Apprentie de Merlin]]'' {{France}} |
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|légende=Chronologie littéraire de Merlin}} |
|légende=Chronologie littéraire de Merlin}} |
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==== Poèmes et œuvres du Romantisme ==== |
==== Poèmes et œuvres du Romantisme ==== |
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{{article détaillé|L'Enchanteur pourrissant{{!}}''L'Enchanteur pourrissant''|Merlin (Robinson){{!}}''Merlin'' d'Edwin Arlington Robinson|Merlin l'Enchanteur (Quinet){{!}}''Merlin l'Enchanteur'' d'Edgard Quinet}} |
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Les poètes [[romantisme|romantiques]] anglais du {{s|XIX|e}} comme [[Robert Southey]], [[Matthew Arnold]] et [[Alfred Tennyson]] accordent une large place à Merlin dans leurs textes, tout comme [[Goethe]], [[Heinrich Heine]], Edgar Quinet, [[Jean Lorrain]], [[Walter Scott]], [[William Wordsworth]] et [[Mark Twain]]<ref>{{harvsp|Koberich|2008|p=4° de couverture}}</ref>. Son image y est souvent celle d'un vieil érudit un peu naïf, qui succombe aux charmes d'une [[femme fatale]]<ref name="Knight-xiii" group="K"/>. Les versions où Merlin |
Les poètes [[romantisme|romantiques]] anglais du {{s|XIX|e}} comme [[Robert Southey]], [[Matthew Arnold]] et [[Alfred Tennyson]] accordent une large place à Merlin dans leurs textes, tout comme [[Goethe]], [[Heinrich Heine]], Edgar Quinet, [[Jean Lorrain]], [[Walter Scott]], [[William Wordsworth]] et [[Mark Twain]]<ref>{{harvsp|Koberich|2008|p=4° de couverture}}</ref>. Son image y est souvent celle d'un vieil érudit un peu naïf, qui succombe aux charmes d'une [[femme fatale]]<ref name="Knight-xiii" group="K"/>. Les versions où Merlin acquiert la plénitude du savoir grâce à Viviane sont toutefois plus nombreuses que celles où cette relation tourne en sa défaveur<ref name="Kobe104" />, mais l'enserrement de Merlin par Viviane le place dans l'impossibilité de sauver le royaume de Bretagne<ref name="Kobe106">{{harvsp|Koberich|2008|p=106}}</ref>. Il est davantage présenté comme vivant en symbiose avec la nature que dans les romans médiévaux<ref name="Kobe107">{{harvsp|Koberich|2008|p=107}}</ref>. Un autre thème central du Romantisme est celui de la confrontation entre Merlin et d'autres enchanteurs ou sorciers qu'il parvient à vaincre<ref name="Kobe105">{{harvsp|Koberich|2008|p=105}}</ref>. |
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[[Ralph Waldo Emerson]] et [[Edwin Arlington Robinson]] (''[[Merlin (Robinson)|Merlin]]'') font ressortir en lui « l'esprit noble du [[barde (druidisme)|barde]] »<ref group="K" name="Knight-xiii">{{p.|xiii}}</ref>. L' |
[[Ralph Waldo Emerson]] et [[Edwin Arlington Robinson]] (''[[Merlin (Robinson)|Merlin]]'') font ressortir en lui « l'esprit noble du [[barde (druidisme)|barde]] »<ref group="K" name="Knight-xiii">{{p.|xiii}}</ref>. L'Allemand [[Karl Leberecht Immermann]] (''Merlin : eine Mythe'')<ref>{{de}} [[Karl Leberecht Immermann]], ''Merlin: eine Mythe'', P. Reclam (rééd. Dietmar Klotz, 2000), 103 p.</ref> met l'accent sur la quête spirituelle que représente la conquête du Graal, tout comme Friedrich Werner von Oesteren avec ''Merlin, ein Epos''<ref>{{harvsp|Koberich|2008|p=49}}</ref>. [[Edgar Quinet]] construit dans son ''Merlin l'Enchanteur'', en 1860, un mythe littéraire autour du personnage, inspiré de multiples traditions et d'écrits plus anciens. Il fait de Merlin un prophète, poète, enchanteur puissant mais néanmoins enseveli vivant par la femme qu'il aime<ref>{{harvsp|Griffiths|1999|p=Présentation thèse}}</ref>. Les poèmes romantiques mettent également en avant la dualité du personnage issu d'un père démoniaque, grâce à des dialogues entre Merlin et le Diable<ref>{{harvsp|Koberich|2008|p=103-104}}</ref>. D'autres en font un personnage obsédé par la quête de la connaissance, via l'astrologie et l'alchimie<ref name="Kobe104">{{harvsp|Koberich|2008|p=104}}</ref>. En 1909, le poète français [[Guillaume Apollinaire]], âgé de vingt-huit ans, écrit sa première œuvre publiée, ''[[L'Enchanteur pourrissant]]''. Mélange de théâtre, de poème et de roman, cet ensemble très désenchanté constitue le creuset de la poésie d'Apollinaire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Burgos|titre=Apollinaire et L'Enchanteur pourrissant|sous-titre=genèse d'une poétique|lieu=Clamart|éditeur=éditions Calliopées|année=2009|pages totales=239|passage=Résumé du livre|isbn=978-2-916608-17-4|isbn2=2-916608-17-6}}</ref>. |
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==== Adaptations romancées ==== |
==== Adaptations romancées ==== |
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{{article détaillé|Myrdhinn ou l' |
{{article détaillé|Myrdhinn ou l'Enchanteur Merlin|Cycle de Merlin|Merlin, le faiseur de rois}} |
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[[Jean Cocteau]] écrit en 1937 la pièce ''[[Les Chevaliers de la Table |
[[Jean Cocteau]] écrit en 1937 la pièce ''[[Les Chevaliers de la Table ronde (pièce de théâtre)|Les Chevaliers de la Table ronde]]'', dans laquelle il fait ressortir beaucoup d'aspects négatifs chez Merlin, un « vieil enchanteur génial et cruel […] logé comme une araignée au centre de sa toile ». Cette image est liée aux « enchantements de la drogue », l'[[opium]] que Cocteau consomme alors en abondance<ref name="Boul"/>. |
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Le ''[[Cycle de Merlin]]'' de [[Mary Stewart]] (1970-1979) reprend la matière médiévale. Il compte cinq tomes : ''La |
Le ''[[Cycle de Merlin]]'' de [[Mary Stewart]] (1970-1979) reprend la matière médiévale. Il compte cinq tomes : ''La Grotte de cristal'', ''Les Collines aux mille grottes'', ''Le Dernier Enchantement'' (tous trois parus chez Calmann-Lévy en 2006) ainsi que deux romans jamais traduits en français, ''The Wicked Day'', et ''The Prince and the Pilgrim''. [[Michel Rio (écrivain)|Michel Rio]] a écrit ''Merlin'' en 1989, roman d'une trilogie regroupée en un seul tome en 2006 sous le titre de ''[[Merlin, le faiseur de rois]]''<ref group="Rio">Refonte en un seul volume de la trilogie Merlin (1989), Morgane (1999) et Arthur (2001)</ref>. Le personnage y naît d'un inceste entre son grand-père et sa mère<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=5}}</ref>, il est désabusé, plus philosophe et homme d'État qu'enchanteur. Les thèmes de la mort et de la guerre sont récurrents<ref name="Boul"/>. [[Jean Markale]], auteur d'une adaptation des romans du Graal, a imaginé un épilogue original dans son roman ''La Fille de Merlin''. Elle rencontre le barde Taliesin à la recherche de l'épée [[Excalibur]], dérobée par les Saxons au roi Arthur après sa mort<ref>[[Jean Markale]], ''La Fille de Merlin : roman'', Pygmalion éditions, 2000, {{ISBN|2857046456|9782857046455}}, 315 p.</ref>. |
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[[Graal (série de livres)| |
''[[Graal (série de livres)|Graal]]'' (2003) et ''[[Graal Noir]]'' (2010) forment une série de [[Christian de Montella]], dans laquelle Merlin est le fils du diable. Avec ses pouvoirs, il aide les chevaliers de la Table ronde à accomplir leur destin. ''Les mémoires de Merlin'' de Guy D'Amours présentent un « Merlin historique » au début du Moyen Âge, après la [[Déclin de l'Empire romain d'Occident|chute de l’Empire romain]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Guy|nom1=D'Amours|lien auteur1=Guy D'Amours|titre=Les mémoires de Merlin|éditeur=[[éditions De Courberon]]|année=2007|mois=décembre|pages totales=312|isbn=978-2-922930-08-5}}</ref>. |
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|titre=Extrait de [[L'Enchanteur (Barjavel)| |
|titre=Extrait de ''[[L'Enchanteur (Barjavel)|L'Enchanteur]]'', 1984 |
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|contenu=Il y a plus de mille ans vivait en Bretagne un enchanteur qui se nommait Merlin. Il était jeune et beau, il avait l’œil vif, malicieux, un sourire un peu moqueur, des mains fines, la grâce d'un danseur, la nonchalance d'un chat, la vivacité d'une hirondelle. Le temps passait sur lui sans le toucher. Il avait la jeunesse éternelle des forêts<ref group="Ba">{{p.|9}}</ref>.<br/> <center>— [[René Barjavel]]</center>}} |
|contenu=Il y a plus de mille ans vivait en Bretagne un enchanteur qui se nommait Merlin. Il était jeune et beau, il avait l’œil vif, malicieux, un sourire un peu moqueur, des mains fines, la grâce d'un danseur, la nonchalance d'un chat, la vivacité d'une hirondelle. Le temps passait sur lui sans le toucher. Il avait la jeunesse éternelle des forêts<ref group="Ba">{{p.|9}}</ref>.<br/> <center>— [[René Barjavel]]</center>}} |
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Plus connu pour ses œuvres de [[science-fiction]], [[René Barjavel]] parle longuement de Merlin dans [[L'Enchanteur (Barjavel)| |
Plus connu pour ses œuvres de [[science-fiction]], [[René Barjavel]] parle longuement de Merlin dans ''[[L'Enchanteur (Barjavel)|L'Enchanteur]]''<ref name="Busch"/>. Ce roman dans le registre du [[conte]] est nettement optimiste, féerique et merveilleux<ref name="Boul"/>. Comme la plupart des œuvres de Barjavel, il est centré sur l'amour, célébrant tout entier l'union impossible de Merlin et [[fée Viviane|Viviane]]<ref name="Busch">Valérie Thivent, « L'Enchanteur de René Barjavel et la matière arthurienne » dans ''Réception du Moyen Âge dans la culture moderne'' (dir. Danielle Buschinger), Presses du Centre d'études médiévales, université de Picardie-Jules Verne, 2002, {{p.|193-199}}</ref> : Merlin ne doit pas se laisser aller à aimer Viviane sous peine de perdre ses pouvoirs, qui dépendent de sa [[virginité]]. L'Enchanteur se présente comme un magicien capable de se métamorphoser en cerf et en oiseau (notamment en corbeau blanc), un « maître du monde végétal »<ref name="Pieszczyk"/> et des forces du vent<ref group="Ba">{{p.|19}}, cité par {{harvsp|Bouloumié|2004|p=181-193}}</ref>. Entièrement vêtu de vert, les paysans le prennent pour un ancien dieu forestier<ref name="Boul"/>. Il naît « couvert de poils comme un enfant [[sanglier]] »<ref name="Pieszczyk">Laurence Delord-Pieszczyk, ''L'Œuvre de René Barjavel : de la science-fiction au Moyen Âge, ou l'itinéraire d'une symbolique'', Presses universitaires du Septentrion, 1998, {{p.|118-119}}</ref>, sa première apparition se fait sous l'apparence du cerf blanc<ref group="Ba">{{p.|8}}</ref>, en écho à l'histoire de Grisandole<ref name="Boul"/>. Il aide à l'établissement de la Table ronde et lance les chevaliers sur la quête du Graal<ref group="Ba">{{p.|119-120}}</ref>, le roman s'achève par l'union éternelle de Merlin et Viviane, dans une « chambre d'air » invisible, une « chambre d'amour que le temps promène »<ref>Alain Montandon, ''Figures mythiques médiévales aux {{s2-|XIX|XX|}}'', volume 11 de ''Cahiers de recherches médiévales'', Honoré Champion, 2004, {{p.|186}}</ref>. |
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===== ''Cycle de Pendragon'' ===== |
===== ''Cycle de Pendragon'' ===== |
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Le ''[[Cycle de Pendragon]]'', écrit par [[Stephen Lawhead]] entre 1987 et 1999, présente Merlin comme étant à lui seul différents personnages cités dans les sources historiques. Il fait remonter les origines de la légende arthurienne, et donc de Merlin, à la chute de l'[[Atlantide]]. Ce cycle est parfois qualifié de semi-historique (dans la mesure où le cadre historique est davantage mis en avant que l'aspect magique), et parfois de fantasy. Merlin est le narrateur du second tome du cycle et du quatrième, ''Pendragon''. Il aide l'avènement du roi Arthur, destiné à sauver la Bretagne sur les plans spirituels et politiques<ref name="Besson07">{{ |
Le ''[[Cycle de Pendragon]]'', écrit par [[Stephen Lawhead]] entre 1987 et 1999, présente Merlin comme étant à lui seul différents personnages cités dans les sources historiques. Il fait remonter les origines de la légende arthurienne, et donc de Merlin, à la chute de l'[[Atlantide]]. Ce cycle est parfois qualifié de semi-historique (dans la mesure où le cadre historique est davantage mis en avant que l'aspect magique), et parfois de fantasy. Merlin est le narrateur du second tome du cycle et du quatrième, ''Pendragon''. Il aide l'avènement du roi Arthur, destiné à sauver la Bretagne sur les plans spirituels et politiques<ref name="Besson07">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Anne|nom1=Besson|prénom2=Isabelle|nom2=Cani|titre=Le roi Arthur, au miroir du temps : la légende dans l'histoire et ses réécritures contemporaines|lieu=Rennes|éditeur=Terre De Brume|collection=essais|année=2007|pages totales=239|passage=153|isbn=978-2-84362-363-9|isbn2=2-84362-363-4}}</ref>. Ces romans rencontrent un grand succès dans de nombreux pays<ref>{{lien web|url=http://www.elbakin.net/fantasy/roman/cycle/le-cycle-de-pendragon-153|titre=Le Cycle de Pendragon|éditeur=Elbakin.net|date=|consulté le=20 octobre 2013}}</ref>. [[Stephen Lawhead]] s'est appuyé sur les [[Mabinogion]] et les écrits de [[Geoffroy de Monmouth]]<ref>{{en}} Frances Sinclair, ''Fantasy Fiction'', School Library Association, 2008, {{ISBN|1903446465|9781903446461}}, {{p.|61}}</ref>, ses textes sont également nettement influencés par la culture chrétienne<ref name="Besson07"/>. |
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==== Fantasy ==== |
==== Fantasy ==== |
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[[Fichier:Robert Holdstock 15 mai 2004 1.png|vignette| |
[[Fichier:Robert Holdstock 15 mai 2004 1.png|vignette|redresse|[[Robert Holdstock]], auteur du ''Codex Merlin'' et de sa suite ''Le Bois de Merlin'', aux [[Les Imaginales|Imaginales]] 2004.|alt=Photo d'un homme en chemise bleu-gris, à la barbe courte et grisonnante, portant des lunettes.]] |
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{{article connexe|Fantasy arthurienne}} |
{{article connexe|Fantasy arthurienne}} |
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{{article détaillé|Merlin d'Ambre|Le Codex Merlin|Le Pas de Merlin}} |
{{article détaillé|Merlin d'Ambre|Le Codex Merlin|Le Pas de Merlin}} |
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Les œuvres littéraires modernes autour de Merlin appartiennent majoritairement au genre [[fantasy]], la [[fantasy arthurienne]] étant un sous-genre à elle seule<ref name="BessonFantasy">Anne Besson (dir. Isabelle Durand-Le Guern), « Le mythe culturel en fiction : deux relectures de la préhistoire arthurienne par la fantasy contemporaine » dans ''Images du Moyen Âge'', PU de Rennes « Interférences », 2006, {{p.|175-184}}. {{lire en ligne|url=http://www.modernitesmedievales.org/articles/BessonFantasy.htm}}</ref>. |
Les œuvres littéraires modernes autour de Merlin appartiennent majoritairement au genre [[fantasy]], la [[fantasy arthurienne]] étant un sous-genre à elle seule<ref name="BessonFantasy">Anne Besson (dir. Isabelle Durand-Le Guern), « Le mythe culturel en fiction : deux relectures de la préhistoire arthurienne par la fantasy contemporaine » dans ''Images du Moyen Âge'', PU de Rennes « Interférences », 2006, {{p.|175-184}}. {{lire en ligne|url=http://www.modernitesmedievales.org/articles/BessonFantasy.htm}}</ref>. |
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L'Américaine [[Andre Norton]] écrit en 1975 ''Le miroir de Merlin'' (''Merlin's mirror''), où Myrddin est engendré par des extraterrestres et s'oppose à Nimue, la Dame du Lac, pour permettre l'avènement du roi Arthur en Angleterre après la chute de l'Empire romain<ref>[[Andre Norton]] (Trad. François Truchaud, ill. Jean-Mihel Nicollet), ''Le miroir de Merlin'', NéO, juillet 1983, {{ISBN|2-7304-0213-6}}, 204 p.</ref>. Dans son [[roman initiatique]] ''Le retour de Merlin'', [[Deepak Chopra]] imagine la résurrection de Merlin et [[Mordred]] dans une petite ville anglaise à l'époque moderne<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Deepak|nom1=Chopra|lien auteur1=Deepak Chopra|titre=Le retour de Merlin|lieu=Paris|éditeur=[[J'ai lu|J'ai Lu]]|collection=L'Aventure secrète|année=1998|mois=novembre|jour=12|pages totales=539|passage=Quatrième de couverture|isbn=2-290-05013-X|isbn2=978-2290050132}}</ref>. [[Jean-Louis Fetjaine]] écrit la série ''[[Le Pas de Merlin]]'' de 2002 à 2004, œuvre qui présente Merlin en barde du {{s|VI|e}}, assez éloigné du personnage médiéval de la légende arthurienne, sur une île de Bretagne menacée par les invasions des [[Pictes]] et des [[Gaëls]]<ref>{{lien web|titre=Le Pas de Merlin|éditeur=[[Elbakin.net]]|auteur=Sylvadoc|jour=23|mois=mai|année=2004|consulté le=22 septembre 2013|url=http://www.elbakin.net/fantasy/roman/le-pas-de-merlin-741}}</ref>. D'après [[Anne Besson]], son univers est une fusion entre la légende médiévale habituelle et la fantasy définie par [[Tolkien]], puisque Merlin y est de nature merveilleuse, mi-homme et mi-[[elfe]]<ref name="BessonFantasy"/>. La suite, ''Brocéliande'', raconte la quête des origines de Merlin en [[forêt de Brocéliande]]<ref>{{lien web|url=http://www.elbakin.net/fantasy/roman/broceliande-742|titre=Brocéliande|éditeur=[[Elbakin.net]]|auteur=Gillossen|jour=23|mois=mai|année=2004|consulté le=22 septembre 2013}}</ref>. [[Robert Holdstock]], dans ''[[Le Codex Merlin]]'' (trois tomes : ''Celtika'', ''Le Graal de Fer'' et ''Les royaumes brisés'', publiés chez [[Pocket]] et [[Éditions Le Pré aux clercs|Le Pré aux clercs]]), présente Merlin comme un être immortel et éternellement jeune, en quête de savoir. Il rencontre le Grec [[Jason]] dans la quête de la [[Toison d’or]]<ref>{{lien web|url=http://www.elbakin.net/fantasy/roman/cycle/le-codex-merlin-125|titre=Le Codex Merlin|éditeur=Elbakin.net|consulté le=22 septembre 2013}}</ref>. Son roman ''Le Bois de Merlin'' se déroule en forêt de Brocéliande après la mort du magicien<ref>{{lien web|url=http://www.elbakin.net/fantasy/roman/le-bois-de-merlin-418|titre=Le Bois de Merlin|auteur=Gillossen|date=25 juin 2005|éditeur=Elbakin.net|consulté le=22 septembre 2013}}</ref>. |
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[[Merlin d'Ambre]] est le personnage central de la seconde partie de la saga [[Les Neuf Princes d'Ambre| |
[[Merlin d'Ambre]] est le personnage central de la seconde partie de la saga des ''[[Les Neuf Princes d'Ambre|Neuf Princes d'Ambre]]'' (ou Cycle de Merlin) par [[Roger Zelazny]]. Fils de [[Corwin d'Ambre|Corwin]] et de Dara, il est féru d'informatique et très doué dans la pratique de la magie. D'autres cycles de fantasy mentionnent Merlin sans en faire un personnage central. Ainsi, la saga de ''[[Harry Potter]]'', écrite par {{nobr|[[J. K. Rowling]]}}, présente Merlin comme le plus grand et célèbre sorcier de tous les temps<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Anne-Christin|nom1=Hirsch|titre=Names and Their Underlying Mythology in J.K. Rowling's Harry Potter-Novels|éditeur=GRIN Verlag|année=2008|pages totales=56|passage=8|isbn=978-3-640-16412-7|isbn2=3-640-16412-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=VUBIjqA9KsUC&printsec=frontcover}}</ref>. ''[[La Quête d'Ewilan]]'', trilogie écrite par [[Pierre Bottero]], raconte que Merlin serait Alavirien, un dessinateur hors pair. Il s'appellerait en réalité Merwyn Ril'Avalon. Dans sa saga ''[[Les Dames du lac]]'', [[Marion Zimmer Bradley]] fait de Merlin un [[druide]] sage et mortel, évacuant de son œuvre toute référence à la magie<ref name="BessonFantasy" />. |
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==== Ouvrages jeunesse ==== |
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{{article détaillé|L'Apprentie de Merlin|Merlin (série de romans)}} |
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Certaines œuvres sont dédiées au jeune public, comme l'adaptation illustrée de [[Claudine Glot]] ''La Légende de Merlin''<ref>{{ |
Certaines œuvres sont dédiées au jeune public, comme l'adaptation illustrée de [[Claudine Glot]] ''La Légende de Merlin''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claudine|nom1=Glot|lien auteur1=Claudine Glot|illustrateur=Jean-Noël Rochut|titre=La Légende de Merlin|lieu=Rennes|éditeur=Ouest-France|collection=L'Histoire illustrée|année=2003|mois=mai|jour=19|pages totales=64|isbn=2-7373-3051-3|isbn2=978-2737330513}}</ref>. Dans la série ''Azilis'' de Valérie Guinot (''L'Épée de la liberté'', ''La Nuit de l'enchanteur'' et ''Le Sortilège du vent''), qui se déroule au {{s|V|e}}, l'héroïne homonyme devient l'élève de Myrddin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Valérie|nom1=Guinot|titre=Azilis|sous-titre=L'épée de la liberté|tome=1|lieu=Paris|éditeur=[[Rageot]]|année=2007|pages totales=426|isbn=978-2-7002-3277-6|isbn2=2-7002-3277-1}}</ref> et tombe amoureuse de lui<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Valérie|nom1=Guinot|titre=Azilis|sous-titre=Le sortilège du vent|tome=3|lieu=Paris|éditeur=[[Rageot]]|année=2010|mois=octobre|jour=20|pages totales=408|isbn=978-2-7002-3751-1|isbn2=2-7002-3751-X}}</ref>. Dans la série ''[[L'Apprentie de Merlin]]'', par [[Fabien Clavel]], l'héroïne Ana apprend aussi les secrets magiques de Merlin. ''Les Descendants de Merlin'' d'[[Irene Radford]], paru en 2007 chez Points, a pour protagoniste Wren, la fille de Merlin et d'une grande prêtresse de Dana. La série de romans ''[[Merlin (série de romans)|Merlin]]'', écrite par Laurence Carrière depuis 2009, raconte l'enfance et l'adolescence du jeune Merlin en mêlant données historiques et éléments de fantasy. Elle compte six tomes : ''L'École des druides'', ''L'Épée des rois'', ''Le Monde des ombres'', ''Les Portes de glace'', ''L'Étrange Pays des fées'' et ''La Colère des géants''. |
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Certaines œuvres sont imprégnées d'humour, c'est le cas du roman de [[Mark Twain]], ''[[Un Yankee à la cour du roi Arthur]]'' (en anglais : ''{{ |
Certaines œuvres sont imprégnées d'humour, c'est le cas du roman de [[Mark Twain]], ''[[Un Yankee à la cour du roi Arthur]]'' (en anglais : ''{{langue|en|A Connecticut Yankee in King Arthur's Court}}''), écrit en 1889. Et de ''Merlin l'Ange Chanteur'', troisième tome du cycle ''Quand les dieux buvaient'' de [[Catherine Dufour]], dans lequel Merlin est un Archange griffu se nourrissant de foi et de souffrance humaine. L'oulipien [[Jacques Roubaud]] a beaucoup travaillé sur la légende arthurienne, avec ses deux œuvres ''Graal fiction'' (1978)<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jacques|nom1=Roubaud|lien auteur1=Jacques Roubaud|titre=Graal fiction|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1978|pages totales=226|isbn=}}</ref> et ''Graal théâtre'' (chez [[Gallimard]]). Dans la première, sur un ton humoristique, il relit et réécrit certains passages de la légende arthurienne pour en expliquer les mystères<ref name="Boul"/>. |
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*1887 - Opéra : [[Károly Goldmark]], ''[[Merlin (Goldmark)|Merlin]]'' {{Autriche-Hongrie}} |
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* 1909 - Opéra : [[Paul Ladmirault]], ''Myrdhin'', {{France}} |
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* 1953-1957 - Théâtre : [[Boris Vian]], ''Le Chevalier de Neige'', {{France}} |
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*1960 - Comédie musicale : [[Alan Jay Lerner]] et [[Frederick Loewe]], ''[[Camelot (comédie musicale)|Camelot]]'', {{États-Unis}} |
* 1960 - Comédie musicale : [[Alan Jay Lerner]] et [[Frederick Loewe]], ''[[Camelot (comédie musicale)|Camelot]]'', {{États-Unis}} |
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*1963 - Cinéma : ''[[Merlin l' |
* 1963 - Cinéma : ''[[Merlin l'Enchanteur (film, 1963)|Merlin l'Enchanteur]]'', {{États-Unis}} |
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* 1975 - Musique : Rick Wakeman, ''[[The Myths and Legends of King Arthur and the Knights of the Round Table]]'', ''Merlin the Magician'', {{Royaume-Uni}} |
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* 1981 - Théâtre : ''[[Merlin ou la Terre dévastée]]'' (''{{langue|de|Merlin oder das wüste Land}}''), {{Allemagne}} |
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*1981 - Cinéma : [[Nicol Williamson]] dans ''[[Excalibur (film)|Excalibur]]'', {{Royaume-Uni}} |
* 1981 - Cinéma : [[Nicol Williamson]] dans ''[[Excalibur (film)|Excalibur]]'', {{Royaume-Uni}} |
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*1981 - Musique : [[Kayak (groupe)|Kayak]], ''[[Merlin (album)|Merlin]]'', {{Pays-Bas}} |
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* 1981-1982 - Télévision : [[Barnard Hughes]] dans ''[[Monsieur Merlin]]'', {{États-Unis}} |
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* 1996 - Cinéma : ''[[Les Nouvelles Aventures de Merlin l'Enchanteur]]'', {{États-Unis}} |
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*1998 - Télévision : [[Sam Neill]] dans ''[[Merlin (téléfilm, 1998)|Merlin]]'', {{États-Unis}} |
* 1998 - Télévision : [[Sam Neill]] dans ''[[Merlin (téléfilm, 1998)|Merlin]]'', {{États-Unis}} |
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*1998 - Jeu : [[Reinhard Staupe]], ''Merlin'', {{Allemagne}} |
* 1998 - Jeu : [[Reinhard Staupe]], ''Merlin'', {{Allemagne}} |
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*1999-2003 - BD : [[Joann Sfar]], ''[[Merlin (bande dessinée, Sfar)|Merlin]]'', {{France}} |
* 1999-2003 - BD : [[Joann Sfar]], ''[[Merlin (bande dessinée, Sfar)|Merlin]]'', {{France}} |
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*2000-2009 - BD : [[Jean-Luc Istin]], |
* 2000-2009 - BD : [[Jean-Luc Istin]], ''[[Merlin (bande dessinée, Istin)|Merlin]]'', {{France}} |
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*2005-2009 |
* 2005-2009 - Télévision : [[Jacques Chambon (acteur)|Jacques Chambon]] dans ''[[Kaamelott]]'', {{France}} |
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* 2006 - Télévision : [[Sam Neill]] dans ''[[L'Apprenti de Merlin]]'', {{États-Unis}} |
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*2008-2012 - Télévision : [[Colin Morgan]] dans ''[[Merlin (série télévisée)|Merlin]]'', {{Royaume-Uni}} |
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*Depuis 2009 - BD : [[Jean-Luc Istin]], [[Merlin, la quête de l'épée |
* Depuis 2009 - BD : [[Jean-Luc Istin]], ''[[Merlin, la quête de l'épée]]'', {{France}} |
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*2011 - Télévision : [[Joseph Fiennes]] dans ''[[Camelot (série télévisée)|Camelot]]'', {{États-Unis}} |
* 2011 - Télévision : [[Joseph Fiennes]] dans ''[[Camelot (série télévisée)|Camelot]]'', {{États-Unis}} |
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*2012 - Jeu vidéo : ''Merlin: A Servant of Two Masters'' |
* 2012 - Jeu vidéo : ''Merlin: A Servant of Two Masters'' |
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*2020 - Télévision : [[Gustaf Skarsgård]] dans ''[[Cursed : La Rebelle]]'', {{États-Unis}} |
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* 2021 - Cinéma : [[Jacques Chambon (acteur)|Jacques Chambon]] dans ''[[Kaamelott : Premier Volet]]'', {{France}} |
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|légende=Chronologie culturelle de Merlin hors littérature}} |
|légende=Chronologie culturelle de Merlin hors littérature}} |
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==== Opéra, théâtre et musique==== |
==== Opéra, théâtre et musique ==== |
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{{article détaillé|Merlin (Goldmark)|Merlin ou la |
{{article détaillé|Merlin (Goldmark)|Camelot (comédie musicale)|Merlin ou la Terre dévastée|Myrdhin|Merlin (album)}} |
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En 1887, [[Károly Goldmark]] créé son second opéra, ''[[Merlin (Goldmark)|Merlin]]''. |
Au début des années 1880, [[Georges Marty (compositeur)|Georges Marty]] compose le poème symphonique ''Merlin enchanté''<ref>{{en}} Jann Pasler, ''Writing through Music: Essays on Music, Culture, and Politics'', Oxford University Press, 2007, {{p.|111}}</ref>. En 1887, [[Károly Goldmark]] créé son second opéra, ''[[Merlin (Goldmark)|Merlin]]''. ''Myrdhin'' est le second opéra du [[Liste de compositeurs bretons|compositeur breton]] [[Paul Ladmirault]], composé en [[1909 en musique classique|1909]]. Merlin apparaît également dans l'opéra d'[[Ernest Chausson]], ''[[Le Roi Arthus]]'', créé le {{date|30|novembre|1903|en musique classique}}, quatre ans après la mort du compositeur. Il est le personnage principal de l'opéra {{Lien|langue=en|trad=Merlin (opera)|fr=Merlin (opéra)|texte=Merlin}} d'[[Isaac Albéniz]]. |
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[[Boris Vian]], dans la pièce et l'opéra ''Le Chevalier de |
[[Boris Vian]], dans la pièce et l'opéra ''[[Le Chevalier de neige]]'' (respectivement en 1953 et 1957), présente Merlin comme « l'Homme Vert », incarnation du bien par opposition à la [[Fée Morgane]]<ref name="BaA95" group="BaA"/>. [[Laurence Naismith]] interprète le personnage de Merlyn dans la version filmée de la comédie musicale ''[[Camelot (comédie musicale)|Camelot]]'' (basée sur l'œuvre de [[Terence Hanbury White|T. H. White]])<ref name="Morton"/>. ''[[Merlin ou la Terre dévastée]]'' (''{{langue|de|Merlin oder das wüste Land}}''), pièce de théâtre allemande assez complexe jouée pour la première fois en [[1981]], prend la forme d’un spectacle-fleuve où Merlin est à la fois scénariste et spectateur du mythe arthurien<ref name="Zussa6"/>. Le groupe de rock néerlandais [[Kayak (groupe)|Kayak]] a intitulé son huitième album ''[[Merlin (album)|Merlin]]''. ''[[The Myths and Legends of King Arthur and the Knights of the Round Table]]'', album conceptuel de [[Rick Wakeman]] sorti en 1975, compte une chanson consacrée à Merlin (''Merlin the Magician''), et constitue l'une des plus intéressantes adaptations de la légende arthurienne sur support musical<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Barbara Tepa Lupack|titre=Adapting the Arthurian Legends for Children|sous-titre=Essays on Arthurian Juvenilia|éditeur=[[Palgrave Macmillan]]|année=2004|pages totales=320|passage=233|isbn=1-4039-8248-1|isbn2=9781403982483|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=FTfIAAAAQBAJ&printsec=frontcover}}</ref>. En Bretagne, le harpiste celtique Rémi Chauvet a pris pour pseudonyme le nom de « [[Myrdhin]] », en référence à Merlin<ref>Erwan Delon, ''Jeunes Bretons ou l'identité enchanteresse ?'', éditions L'Harmattan, 2007, {{ISBN|229618152X|9782296181526}}, {{p.|235}}</ref> et un groupe de rock formé en 1996 à [[Landerneau]] se nomme [[Merzhin]]. Le compositeur nantais [[Alan Simon]] a élaboré entre 1998 et 2013 une trilogie appelée ''[[Excalibur (musique)|Excalibur]]'', comportant trois [[albums-concepts]] et plusieurs spectacles narrés par Merlin, dont le rôle est tenu par divers artistes ([[Dan Ar Braz]], [[Jean Reno]], Michael Mendl)<ref>[http://www.letelegramme.fr/ig/loisirs/musique/musique-alan-simon-revient-avec-excalibur-iii-the-origins-16-02-2012-1603929.php « Alan Simon revient avec Excalibur III - The Origins »], ''Le Télégramme'', 16 février 2012</ref>. Deux romans poursuivent l'aventure. |
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==== Cinéma ==== |
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[[Fichier:Merlin01 0002.ogg|vignette|Claudine Glot explique les différences entre le Merlin de [[John Boorman]] et celui des légendes médiévales.]] |
[[Fichier:Merlin01 0002.ogg|vignette|Claudine Glot explique les différences entre le Merlin de [[John Boorman]] et celui des légendes médiévales.]] |
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{{article détaillé|Merlin l' |
{{article détaillé|Merlin l'Enchanteur (film, 1963){{!}}Merlin l'Enchanteur|Excalibur (film){{!}}Excalibur|La Dernière Légion}} |
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À partir des années 1960, le cinéma succède au théâtre pour mettre en scène Merlin. L'une de ses représentations les plus connues au cinéma est celle du film d'animation ''[[Merlin l' |
À partir des années 1960, le cinéma succède au théâtre pour mettre en scène Merlin. L'une de ses représentations les plus connues au cinéma est celle du film d'animation ''[[Merlin l'Enchanteur (film, 1963)|Merlin l'Enchanteur]]'' en [[1963 au cinéma|1963]], inspiré du roman ''[[L'Épée dans la pierre]]''<ref name="Morton" />. Ce film d'animation des [[Walt Disney Pictures|Studios Disney]] réalisé par [[Wolfgang Reitherman]] montre une image puérile du personnage, dont les pouvoirs se limitent à la métamorphose<ref group="BaR">{{p.|50}}</ref>. Jouant sur l'humour, il est destiné à un jeune public<ref name="Zussa6">{{harvsp|Zussa|2009|p=6}}</ref>. Le film ''[[Excalibur (film)|Excalibur]]'' de [[John Boorman]], réalisé en [[1981 au cinéma|1981]] avec [[Nicol Williamson]] dans le rôle de Merlin<ref name="Morton" />, offre un propos bien différent. Boorman a toujours considéré Merlin comme « le personnage le plus intéressant des légendes ». Il présente l'enchanteur comme « un mythe dont la Bretagne (''{{langue|en|Britain}}'') a besoin ». Le Merlin de Boorman réunit une combinaison d'[[archétype (psychologie analytique)|archétypes]] [[Carl Gustav Jung#La psychologie analytique|jungiens]] : vieil homme sage, métamorphe et ''[[Fripon|Trickster]]'', doué de prescience, d'une affinité avec le monde animal (il parle aux chevaux) et avec le dragon, il est chargé de l'éducation d'Arthur, tout en formant un élément humoristique du film<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Brian|nom1=Hoyle|titre=The Cinema of John Boorman|éditeur=Rowman & Littlefield|année=2012|pages totales=273|passage=129|isbn=978-0-8108-8395-6|isbn2=0-8108-8395-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=m1fnIk1_j3MC&printsec=frontcover}}</ref>. En [[1996 au cinéma|1996]] sort ''[[Les Nouvelles Aventures de Merlin l'Enchanteur]]'' (en VO : ''Merlin's Shop of Mystical Wonders''), film d'horreur américain. |
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Dans le film d'animation de [[Chris Miller]] ''[[Shrek le troisième]]'', sorti en [[2007 au cinéma|2007]], on rencontre un Merlin à la retraite et incapable de faire correctement de la magie. Le personnage est présent aussi dans le film ''[[La Dernière Légion]]'' où l'on suit la destinée d'un certain druide Ambrosinus (en réalité Merlin) qui devient tuteur du dernier empereur de Rome et de son fils Arthur<ref>{{lien web|url=http://www.premiere.fr/film/La-Derniere-Legion-272799/(affichage)/press|titre=La Dernière Légion : critiques|éditeur=Première|consulté le=20 octobre 2013}}</ref>. Dans ''[[L'Apprenti sorcier (film, 2010)|L'Apprenti sorcier]]'', le personnage principal apprend qu'il est le dernier descendant de Merlin et qu'il doit combattre la fée Morgane. |
Dans le film d'animation de [[Chris Miller (1968-)|Chris Miller]] ''[[Shrek le troisième]]'', sorti en [[2007 au cinéma|2007]], on rencontre un Merlin à la retraite et incapable de faire correctement de la magie. Le personnage est présent aussi dans le film ''[[La Dernière Légion]]'' où l'on suit la destinée d'un certain druide Ambrosinus (en réalité Merlin) qui devient tuteur du dernier empereur de Rome et de son fils Arthur<ref>{{lien web|url=http://www.premiere.fr/film/La-Derniere-Legion-272799/(affichage)/press|titre=La Dernière Légion : critiques|éditeur=Première|consulté le=20 octobre 2013}}</ref>. Dans ''[[L'Apprenti sorcier (film, 2010)|L'Apprenti sorcier]]'', sorti en [[2010 au cinéma|2010]], le personnage principal apprend qu'il est le dernier descendant de Merlin et qu'il doit combattre la fée Morgane. |
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==== Télévision ==== |
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[[Fichier:Merlin Wax Figure in Warwick Castle.jpg|vignette|Le personnage de [[Merlin (série télévisée)|la série télévisée Merlin]] au château de Warwick.|alt=Un jeune homme brun qui sort d'un mur]] |
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{{article détaillé|Monsieur Merlin|Merlin (téléfilm, 1998){{!}}Merlin (Steve Barron)|L'Apprenti de Merlin|Merlin contre les esprits d'Halloween|Merlin (série télévisée){{!}}Merlin (BBC)|Camelot (série télévisée){{!}}Camelot|Merlin (téléfilm, 2012){{!}}Merlin (TF1)}} |
{{article détaillé|Monsieur Merlin|Merlin (téléfilm, 1998){{!}}Merlin (Steve Barron)|L'Apprenti de Merlin|Merlin contre les esprits d'Halloween|Merlin (série télévisée){{!}}Merlin (BBC)|Camelot (série télévisée){{!}}Camelot|Merlin (téléfilm, 2012){{!}}Merlin (TF1)}} |
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Tout comme le cinéma, la télévision ne manque pas de consacrer régulièrement des productions au personnage de Merlin. On rencontre un Merlin retiré du monde et vivant de nos jours dans la série ''[[Monsieur Merlin]]'' diffusé sur [[Columbia Broadcasting System|CBS]] (1981-1982). Dans le téléfilm de 1998 ''[[Merlin (téléfilm, 1998)|Merlin]]'', réalisé par [[Steve Barron]], le protagoniste (joué par l'acteur [[Sam Neill]]) combat la déesse païenne Mab<ref name="Morton">{{harvsp|Morton|2008|p=}}</ref>. |
Tout comme le cinéma, la télévision ne manque pas de consacrer régulièrement des productions au personnage de Merlin. On rencontre un Merlin retiré du monde et vivant de nos jours dans la série ''[[Monsieur Merlin]]'' diffusé sur [[Columbia Broadcasting System|CBS]] (1981-1982). Dans le téléfilm de 1998 ''[[Merlin (téléfilm, 1998)|Merlin]]'', réalisé par [[Steve Barron]], le protagoniste (joué par l'acteur [[Sam Neill]]) combat la déesse païenne Mab<ref name="Morton">{{harvsp|Morton|2008|p=}}</ref>. Puis en [[2006 à la télévision|2006]], une suite intitulée ''[[L'Apprenti de Merlin]]'' a été tournée<ref group="BaR">{{p.|356}}</ref>. Le téléfilm ''Le Retour de Merlin'', réalisé en 2000<ref group="BaR">{{p.|372}}</ref>, reçoit un mauvais accueil critique<ref>{{lien web|url=http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=67167.html|titre=Le Retour de Merlin|éditeur=Allociné|consulté le=20 octobre 2013}}</ref>. |
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''[[Merlin contre les esprits d'Halloween]]'', un téléfilm d'animation créé en 2006, est inspiré de la bande-dessinée de [[Joann Sfar]]. Toujours en France, la série humoristique ''[[Kaamelott]]'' (2005-2009), réalisée par [[Alexandre Astier]], voit [[Jacques Chambon (acteur)|Jacques Chambon]] jouer un Merlin incompétent<ref group="BaR">{{p.|357}}</ref>. La [[BBC One]] diffuse de 2008 à 2012 la série ''[[Merlin (série télévisée)|Merlin]]'', avec [[Colin Morgan]] dans le rôle du protagoniste dont la jeunesse est racontée. Le personnage apparaît aussi au centre de la série ''[[Camelot (série télévisée)|Camelot]]'' où [[Joseph Fiennes]] interprète un Merlin manipulateur et torturé par son usage de la magie. Le téléfilm français en deux parties ''[[Merlin (téléfilm, 2012)|Merlin]]'', réalisé par [[Stéphane Kappes]] avec [[Gérard Jugnot]] dans le rôle de Merlin, a été diffusé à la télévision en France et en Belgique fin 2012. Il a reçu un mauvais accueil critique en raison notamment de ses effets spéciaux<ref>{{lien web|url=http://www.programme-tv.net/news/buzz/36123-merlin-tf1-effets-speciaux-cheap-magiques-video/|titre=Merlin sur TF1 : Des effets spéciaux cheap ou magiques ? (VIDEO)|éditeur=Télé Loisir|consulté le=16 octobre 2013}}</ref>. |
''[[Merlin contre les esprits d'Halloween]]'', un téléfilm d'animation créé en 2006, est inspiré de la bande-dessinée de [[Joann Sfar]]. Toujours en France, la série humoristique ''[[Kaamelott]]'' (2005-2009), réalisée par [[Alexandre Astier]], voit [[Jacques Chambon (acteur)|Jacques Chambon]] jouer un Merlin incompétent<ref group="BaR">{{p.|357}}</ref>. La [[BBC One]] diffuse de 2008 à 2012 la série ''[[Merlin (série télévisée)|Merlin]]'', avec [[Colin Morgan]] dans le rôle du protagoniste dont la jeunesse est racontée. Le personnage apparaît aussi au centre de la série ''[[Camelot (série télévisée)|Camelot]]'' où [[Joseph Fiennes]] interprète un Merlin manipulateur et torturé par son usage de la magie. Le téléfilm français en deux parties ''[[Merlin (téléfilm, 2012)|Merlin]]'', réalisé par [[Stéphane Kappes]] avec [[Gérard Jugnot]] dans le rôle de Merlin, a été diffusé à la télévision en France et en Belgique fin 2012. Il a reçu un mauvais accueil critique en raison notamment de ses effets spéciaux<ref>{{lien web|url=http://www.programme-tv.net/news/buzz/36123-merlin-tf1-effets-speciaux-cheap-magiques-video/|titre=Merlin sur TF1 : Des effets spéciaux cheap ou magiques ? (VIDEO)|éditeur=Télé Loisir|consulté le=16 octobre 2013}}</ref>. |
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Certaines séries télévisées consacrent un épisode particulier à Merlin ou en font un personnage secondaire, ainsi dans ''[[Au cœur du temps]]'' (''The Time Tunnel'') en 1967, Christopher Cary incarne ''Merlin, the Magician'' dans l'épisode homonyme<ref name="Morton" |
Certaines séries télévisées consacrent un épisode particulier à Merlin ou en font un personnage secondaire, ainsi dans ''[[Au cœur du temps]]'' (''The Time Tunnel'') en 1967, Christopher Cary incarne ''Merlin, the Magician'' dans l'épisode homonyme<ref name="Morton"/>. Dans ''[[Stargate SG-1]]'' (de [[Brad Wright]] et [[Jonathan Glassner]], 1997-2002), Matthew Walker joue le rôle de Merlin. Le téléfilm réalisé par [[Roger Young (réalisateur)|Roger Young]] en 1998, ''[[Le Chevalier hors du temps]]'', voit [[Ian Richardson]] incarner le magicien<ref group="BaR">{{p.|355}}</ref>. |
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==== Bande dessinée et livres d'illustration ==== |
==== Bande dessinée et livres d'illustration ==== |
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{{article détaillé|Merlin (bande dessinée, Sfar){{!}}Merlin (Sfar)|Merlin (bande dessinée, Istin){{!}}Merlin (Istin)|Merlin, la quête de l'épée}} |
{{article détaillé|Merlin (bande dessinée, Sfar){{!}}Merlin (Sfar)|Merlin (bande dessinée, Istin){{!}}Merlin (Istin)|Merlin, la quête de l'épée}} |
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[[:en:Merlin (DC Comics)|Merlin]] apparaît dans l'univers de [[DC Comics]], dans lequel toute la mythologie autour du personnage est reprise, avec notamment la [[:en:Morgaine le Fey (DC Comics)|fée Morgane]] et [[:en:Madame Xanadu|Nimue]]. De même, ''[[Thor (Marvel Comics)|Thor]] ''(1962-), série de [[Comics]] de [[Marvel Comics|Marvel]], présente un [[ |
[[:en:Merlin (DC Comics)|Merlin]] apparaît dans l'univers de [[DC Comics]], dans lequel toute la mythologie autour du personnage est reprise, avec notamment la [[:en:Morgaine le Fey (DC Comics)|fée Morgane]] et [[:en:Madame Xanadu|Nimue]]. De même, ''[[Thor (Marvel Comics)|Thor]] ''(1962-), série de [[Comics]] de [[Marvel Comics|Marvel]], présente un [[super-vilain]] nommé Merlin. [[Philippe Le Guillou]] campe un Merlin contemplatif dans l'ouvrage ''Immortels : Merlin et Viviane'', avec Paul Dauce<ref group="BaA" name="BaA95">{{p.|95}}</ref>. [[Brucero]] a abondamment illustré Merlin sur les textes de Catherine Quenot dans ''Le Livre secret de Merlin''<ref>Catherine Quenot et Brucero, ''Le Livre secret de Merlin'', Glénat, 30 octobre 2007, {{ISBN|2723462161|978-2723462167}}, 104 p.</ref>. |
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''[[Merlin (bande dessinée, Sfar)|Merlin]] ''(1999-2003) est une série de [[bande dessinée humoristique]] retraçant l'enfance de Merlin, dont le scénario est signé [[Joann Sfar|Sfar]]. Les deux séries ''[[Merlin (bande dessinée, Istin)|Merlin]]'' (2000-2009, BD [[Dessin réaliste dans la bande dessinée|réaliste]] retraçant la jeunesse de Merlin) et [[Merlin, la quête de l'épée |
''[[Merlin (bande dessinée, Sfar)|Merlin]] ''(1999-2003) est une série de [[bande dessinée humoristique]] retraçant l'enfance de Merlin, dont le scénario est signé [[Joann Sfar|Sfar]]. Les deux séries ''[[Merlin (bande dessinée, Istin)|Merlin]]'' (2000-2009, BD [[Dessin réaliste dans la bande dessinée|réaliste]] retraçant la jeunesse de Merlin) et ''[[Merlin, la quête de l'épée]]'' (2009-), scénarisées par [[Jean-Luc Istin]], appartiennent au genre fantasy et présentent un personnage d'origine païenne. Elles connaissent un grand succès<ref>{{harvsp|Zussa|2009|p=8}}</ref>. Merlin apparaît également dans la série ''[[Le Chant d'Excalibur|Le Chant d’Excalibur]]'' d'Arleston Scotch et Éric Hübsch. Réveillé en plein Moyen Âge par la destruction de son dolmen-prison, il part en quête au côté la jeune Gwyned, une descendante de Galaad, pour raviver le peuple magique. Celui-ci est en effet menacé de disparaître faute de croyants en ces temps de christianisation galopante. L’enchanteur y est dépeint comme crasseux, ivrogne et libidineux. |
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Dans le manga [[Seven Deadly Sins]], Merlin, une femme, est l'un des personnages principaux de l'œuvre. Lors de sa première apparition, elle est mage garde du corps d'Arthur Pendragon, roi de Caamelot. |
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==== Jeux ==== |
==== Jeux ==== |
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L'univers des jeux fait lui aussi régulièrement appel à Merlin. Dans la série de livres-jeux ''[[Quête du Graal]]'' (1984-1987), il est le mentor du héros, Pip. En 1998, le [[jeu de société]] ''Merlin'', destiné aux jeunes, est créé par [[Reinhard Staupe]]. Il est réédité en 2003<ref>{{lien web|url=http://www.trictrac.net/jeu-de-societe/merlin-0/infos|titre=Merlin|éditeur=TricTrac|consulté le=19 septembre 2013}}</ref>. Dans la [[série de jeux vidéo]] [[Paper Mario| |
L'univers des jeux fait lui aussi régulièrement appel à Merlin. Dans la série de livres-jeux ''[[Quête du Graal]]'' (1984-1987), il est le mentor du héros, Pip. En 1998, le [[jeu de société]] ''Merlin'', destiné aux jeunes, est créé par [[Reinhard Staupe]]. Il est réédité en 2003<ref>{{lien web|url=http://www.trictrac.net/jeu-de-societe/merlin-0/infos|titre=Merlin|éditeur=TricTrac|consulté le=19 septembre 2013}}</ref>. Dans la [[série de jeux vidéo]] ''[[Paper Mario (jeu vidéo)|Paper Mario]]'' (2000-), le personnage de [[Merlon (Nintendo)|Merlon]] est présenté comme le cousin de Merlin<ref>Voir le livret du jeu</ref>. D'autres jeux sont inspirés de licences cinéma ou télévisées, c'est le cas de ''Merlin: A Servant of Two Masters'' sur [[Nintendo DS]], sorti en [[2012 en jeu vidéo|2012]] et inspiré par [[Merlin (série télévisée)|la série télévisée de la BBC]]<ref>{{YouTube|983FvfJ_0Ac|Présentation du jeu}}</ref>, ainsi que pour la série de jeux vidéo ''[[Kingdom Hearts]]'', où la version Disney du personnage de Merlin apparaît dans quelques épisodes de la série (''[[Kingdom Hearts (jeu vidéo)|Kingdom Hearts]]'', ''[[Kingdom Hearts 2]]'' et ''[[Kingdom Hearts: Birth by Sleep]]''). Dans le jeu [[Hogwarts Legacy : L'Héritage de Poudlard|Hogwarts Legacy]], il existe des énigmes liées à Merlin, connues sous le nom d’Épreuves de Merlin. Ces énigmes sont dispersées dans le monde ouvert autour de Poudlard<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Épreuves de Merlin Hogwarts Legacy : Comment réussir toutes les énigmes et les défis sur toute la carte ? |url=https://www.jeuxvideo.com/news/1712356/epreuves-de-merlin-hogwarts-legacy-comment-reussir-toutes-les-enigmes.htm |site=Jeuxvideo.com |date=2023-11-17 |consulté le=2024-01-17}}</ref>. |
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== Hommage == |
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L'[[astéroïde]] [[(2598) Merlin]], découvert en 1980, est nommé en son honneur<ref>{{Chapitre|langue=en|titre chapitre=(2598) Merlin|titre ouvrage=[[Dictionary of Minor Planet Names]]|éditeur=Springer|date=2007|isbn=978-3-540-29925-7|doi=10.1007/978-3-540-29925-7_2599|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/978-3-540-29925-7_2599|consulté le=2022-05-23|passage=212}}</ref>. |
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== Notes et références == |
== Notes et références == |
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=== Références === |
=== Références === |
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{{Références|colonnes=2}} |
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*{{fr}} {{ |
* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Robert|nom1=Baudry|titre=Le mythe de Merlin|lieu=Rennes|éditeur=[[Éditions Terre de Brume|Terre de Brume]]|collection=Essais|année=2007|pages totales=399|isbn=978-2-84362-356-1|isbn2=2-84362-356-1}} |
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* {{fr}} {{chapitre|titre=Merlin astrologue : d'hier à aujourd'hui|prénom1=Robert|nom1=Baudry|titre ouvrage=L'Astrologie: hier et aujourd'hui |
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|éditeur=Presses universitaires Rouen Havre|année=2008|isbn=2877756041|isbn2=9782877756044|passage=85-103|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Td8hVUflMJkC&pg=PA95}} |
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*{{fr}} {{chapitre|titre=Merlin astrologue : d'hier à aujourd'hui|prénom1=Robert|nom1=Baudry|titre ouvrage=L'Astrologie: hier et aujourd'hui |
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|éditeur=Presses universitaires Rouen Havre|année=2008|isbn=2877756041|isbn2=9782877756044|passage=85-103|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=Td8hVUflMJkC&pg=PA95}} |
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter|nom1=Goodrich|prénom2=Norris J.|nom2=Lacy|titre=Merlin|sous-titre=A Casebook|volume=7 de Arthurian Characters and Themes Series|éditeur=Garland Science|année=2003|pages totales=400|isbn=0-203-50306-6|isbn2=9780203503065}} |
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stephen Thomas|nom1=Knight|lien auteur1=Stephen Thomas Knight|titre=Merlin|sous-titre=Knowledge and Power Through the Ages|lieu=Ithaca (N.Y.)|éditeur=[[Cornell University Press]]|année=2009|pages totales=275|isbn=978-0-8014-4365-7|isbn2=0-8014-4365-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=w2Ayg7hw-cgC&printsec=frontcover}} |
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*{{ouvrage|lang=en|titre=Merlin: Knowledge and Power Through the Ages|prénom1=Stephen Thomas|nom1=Knight|lien auteur1=Stephen Thomas Knight|éditeur=Cornell University Press|année=2009|isbn=0801443652|isbn2=9780801443657|pages totales=275}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Françoise|nom1=Le Roux|lien auteur1=Françoise Le Roux|prénom2=Christian|nom2=Guyonvarc'h|lien auteur2=Christian-Joseph Guyonvarc'h|titre=Les Druides|lieu=Rennes|éditeur=[[éditions Ouest-France]]|collection=De Mémoire d'homme|année=1986|pages totales=448|isbn=2-85882-920-9|isbn2=978-2858829200}} |
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*{{fr}} {{ouvrage|prénom1=Françoise|nom1=Le Roux|lien auteur1=Françoise Le Roux|prénom2=Christian|nom2=Guyonvarc'h|lien auteur2=Christian-Joseph Guyonvarc'h|titre=Les Druides|éditeur=[[éditions Ouest-France]]| collection=De Mémoire d'homme|lieu=Rennes|année=1986|isbn=2858829209|isbn2=978-2858829200}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|prénom1=Danièle|nom1=James-Raoul|directeur1=oui|titre=Merlin l'Enchanteur|éditeur=Le Livre de poche|année=2011|pages totales=125|isbn=978-2-253-15876-9|isbn2=2-253-15876-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=azUI_toriGgC&printsec=frontcover}}{{Commentaire biblio|Livre numérique. Compilation de sources médiévales commentées}} |
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*{{fr}} {{ouvrage|prénom1=Danièle|nom1=James-Raoul|directeur1=oui|titre=Merlin l'Enchanteur|éditeur=Le Livre de Poche|année=2011|isbn=2253158763|isbn2=9782253158769|pages totales=125|commentaire=Livre numérique. Compilation de sources médiévales commentées}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claude|nom1=Sterckx|lien auteur1=Claude Sterckx|titre=Les dieux protéens des celtes et des indo-européens|lieu=Bruxelles|éditeur=Société belge d’études celtiques|collection=Mémoires de la Société belge d'études celtiques|année=1994|pages totales=201|isbn=2-87285-048-1|isbn2=9782872850488}} |
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*{{fr}} {{ouvrage|prénom1=Claude|nom1=Sterckx|lien auteur1=Claude Sterckx|lieu=Bruxelles|éditeur=Société belge d’études celtiques|isbn=2872850481|isbn2=9782872850488|pages totales=201|année=1994|collection=Mémoires de la Société belge d'études celtiques|titre=Les dieux protéens des celtes et des indo-européens}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves|nom1=Vadé|titre=Pour un tombeau de Merlin|sous-titre=Du barde celte à la poésie moderne|lieu=Paris|éditeur=José Corti Editions|collection=Les Essais|année=2008|pages totales=304|isbn=978-2-7143-0966-2|isbn2=2-7143-0966-6}} |
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*{{fr}} {{ouvrage|titre=Pour un tombeau de Merlin: Du barde celte à la poésie moderne|collection=Les Essais|prénom1=Yves|nom1=Vadé|éditeur=José Corti Editions|année=2008|isbn=2714309666|isbn2=9782714309662|pages totales=304}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Walter|lien auteur1=Philippe Walter|directeur1=oui|traducteur=Jean-Charles Berthet|titre=Le devin maudit : Merlin, Lailoken, Suibhne : textes et étude|lieu=Grenoble|éditeur=ELLUG|collection=Histoire, Cultures et Sociétés Moyen Age européen|année=1999|pages totales=252|isbn=2-84310-018-6|isbn2=9782843100185|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=n36g6eU7KpEC}} |
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* {{fr}} {{ouvrage|titre=Le devin maudit: Merlin, Lailoken, Suibhne : textes et étude|collection=Histoire, Cultures et Sociétés Moyen Age européen|prénom1=Philippe|nom1=Walter|lien auteur1=Philippe Walter|directeur1=oui|traducteur=Jean-Charles Berthet|éditeur=ELLUG|année=1999|isbn=2843100186|isbn2=9782843100185|pages totales=252|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=n36g6eU7KpEC}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Walter|lien auteur1=Philippe Walter|titre=Merlin ou le savoir du monde|lieu=Paris|éditeur=Imago|année=2000|pages totales=198|isbn=2-911416-40-6|isbn2=978-2911416408}} |
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*{{fr}} {{ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Walter|lien auteur1=Philippe Walter|titre=Merlin ou le savoir du monde|éditeur=Imago|année=2000|isbn=2911416406|isbn2=978-2911416408|pages totales=198}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Paul|nom1=Zumthor|titre=Merlin le prophète|sous-titre=un thème de la littérature polémique de l'historiographie et des romans|lieu=Genève|éditeur=[[Éditions Slatkine|Slatkine]]|année=2000|année première édition=1943|pages totales=302|isbn=2-05-101817-0|isbn2=9782051018173|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=JNDOggHR23cC}} |
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*{{fr}} {{ouvrage|titre=Merlin le prophète: un thème de la littérature polémique de l'historiographie et des romans|prénom1=Paul|nom1=Zumthor|éditeur=Slatkine|année=2000|isbn=2051018170|isbn2=9782051018173|pages totales=302|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=JNDOggHR23cC|année première édition=1943}} |
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=== Citations d’œuvres === |
=== Citations d’œuvres === |
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*{{fr}} {{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Barjavel|lien auteur1=René Barjavel |
* {{fr}} {{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Barjavel|lien auteur1=René Barjavel|titre=[[L'Enchanteur (Barjavel)|L'Enchanteur]]|éditeur=[[Éditions Denoël|Denoël]]|année=1984|pages totales=349|isbn=2-207-22974-2|isbn2=9782207229743}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Robert|nom1=de Boron|lien auteur1=Robert de Boron|traducteur=Alexandre Micha|titre=Merlin|sous-titre=Roman du {{S-|XIII}}|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1994|pages totales=231|isbn=2-08-070829-5|isbn2=9782080708298}} |
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*{{fr}} {{ouvrage|prénom1=Robert|nom1=de Boron|lien auteur1=Robert de Boron|titre=Merlin|sous-titre=Roman du XIII{{ème}} siècle|traducteur=Alexandre Micha|éditeur=Flammarion|année=1994|isbn=2080708295|isbn2=9782080708298|pages totales=231}} |
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{{Références|colonnes=4|groupe=Bo}} |
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* {{fr}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Rio|lien auteur1=Michel Rio (écrivain)|titre=Merlin, le faiseur de rois|sous-titre=roman|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2006|mois=mars|jour=15|pages totales=460|isbn=2-213-62876-9|isbn2=978-2213628769}} |
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*{{fr}} {{ouvrage|prénom1=Michel|nom1=Rio|lien auteur1=Michel Rio|titre=Merlin, le faiseur de rois|éditeur=Fayard|année=2006|pages totales=460|jour=15|mois=mars|isbn=2213628769|isbn2=978-2213628769}} |
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== Annexes == |
== Annexes == |
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{{Autres projets|commons=Category:Merlin (legendary figure)|commons titre=Merlin}} |
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=== Articles connexes === |
=== Articles connexes === |
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* [[Matière de Bretagne]] |
* [[Matière de Bretagne]] |
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* [[Roi Arthur]] |
* [[Roi Arthur]] |
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* [[Homme sauvage]] |
* [[Homme sauvage]] | [[Front-de-cuivre]] |
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* [[Tombeau de Merlin]] |
* [[Tombeau de Merlin]] |
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* [[Fée Viviane|Viviane]] |
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=== Sources primaires === |
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*[[Jacques Boulenger]], ''L'Histoire de Merlin l'enchanteur,'' Paris, Librairie Plon, 1922, 282 p. Lire en ligne https://archive.org/details/lesromansdelatab01bouluoft/page/n9/mode/2up |
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{{Autres projets|commons=Category:Merlin|commons titre=Merlin}} |
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*{{lien web|url=http://expositions.bnf.fr/arthur/livres/merlin/index.htm|titre=Manuscrit de ''Merlin'' BNF fr. 95|éditeur=[[Bibliothèque nationale de France|BnF]]|consulté le=26 septembre 2013}} |
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*{{lien web|auteur=Danielle Quéruel|url=http://expositions.bnf.fr/arthur/arret/02_2.htm|titre=Merlin l'enchanteur|éditeur=[[Bibliothèque nationale de France|BnF]]|consulté le=26 septembre 2013}} |
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*{{lien web|url=http://www.decourberon.com/merlin/|titre=Le site de Merlin|auteur=[[Guy D'Amours]]}} |
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*{{lien web|url=http://www.revue-textimage.com/05_varia_2/fabry.pdf|titre=Comment Merlin se mua en guise de cerf » : écrire et représenter la métamorphose animale dans les manuscrits enluminés de la Suite Vulgate|auteur=Irène Fabry-Tehranchi|éditeur=Textimage|consulté le=26 septembre 2013}} |
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=== Bibliographie complémentaire === |
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==== Sources médiévales ==== |
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*{{ouvrage|titre=Le livre du Graal|prénom1=Daniel|nom1=Poirion|directeur1=oui|prénom2=Philippe|nom2=Walter|lien auteur2=Philippe Walter|directeur2=oui|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|collection=La Pléiade|jour=16|mois=mai|année=2001|pages totales=1918|isbn=2070113426|isbn2=978-2070113422|tome=1|sous-titre=Joseph d'Arimathie - Merlin - Les Premiers Faits du roi Arthur|commentaire=Contient le texte original en ancien français et la traduction.}} |
*{{ouvrage|titre=Le livre du Graal|prénom1=Daniel|nom1=Poirion|directeur1=oui|prénom2=Philippe|nom2=Walter|lien auteur2=Philippe Walter|directeur2=oui|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|collection=La Pléiade|jour=16|mois=mai|année=2001|pages totales=1918|isbn=2070113426|isbn2=978-2070113422|tome=1|sous-titre=Joseph d'Arimathie - Merlin - Les Premiers Faits du roi Arthur|commentaire=Contient le texte original en ancien français et la traduction.}} |
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*{{ |
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=la|prénom1=Geoffroy|nom1=de Monmouth|lien auteur1=Geoffroy de Monmouth|traducteur=Isabelle Jourdan|titre=La Vie de Merlin|lieu=Castelnau-le-Lez|éditeur=Climats|collection=Micro-climats|année=1996|pages totales=90|isbn=2-84158-035-0|isbn2=978-2841580354}}{{Commentaire biblio|Traduction de la ''Vita Merlini'' de 1148.}} |
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=== Bibliographie === |
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==== Ouvrages ==== |
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*{{ouvrage|prénom1=Jean-Charles|nom1=Berthet|année=1992|titre=Merlin et saint Martin ou les chemins qui ne mènent pas à Rome|lieu=Grenoble|éditeur=Mémoire de maîtrise de littérature du Moyen Âge sous la direction de [[Philippe Walter]], Université Stendhal, Bibliothèque de Lettres}} |
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{{div col||30em}} |
|||
*{{ouvrage|titre=La problématique du père dans la légende de Merlin|prénom1=Guy|nom1=D'Amours|lien auteur1=Guy D'Amours|éditeur=Université Laval|année=1996|pages totales=178|commentaire=Mémoire. Étude psychanalytique du personnage.}} |
|||
*{{ouvrage|prénom1= |
* {{ouvrage|langue=en |prénom1=Peter C.|nom1=Bartrum |lien auteur1=Peter Bartrum |titre=A Welsh classical dictionary |sous-titre=people in history and legend up to about A.D. 1000 |lieu = Aberystwyth |éditeur= National Library of Wales|année= 1993|isbn=9780907158738|passage =562-572 MYRDDIN (MERLIN).}} |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Robert|nom1=Baudry|titre=Le mythe de Merlin|lieu=Rennes|éditeur=[[Éditions Terre de Brume|Terre de Brume]]|collection=Essais|année=2007|pages totales=399|isbn=978-2-84362-356-1|isbn2=2-84362-356-1 |présentation en ligne=https://books.openedition.org/pur/12123?lang=fr}}. |
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*{{ouvrage|lang=en|nom1=Dean|prénom1=Christopher|titre=A study of Merlin in English Literature from the Middle Ages to the Present Day|année=1992|éditeur=E. Mellen Press|isbn=0773495320|isbn2=9780773495326|pages totales=371}} |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Simone|nom1=Bernard-Griffiths|titre=Le mythe romantique de Merlin dans l'œuvre d'Edgard Quinet|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|collection=Romantisme et modernités|numéro dans collection=2|année=1999|pages totales=682|isbn=2-7453-0050-4 |présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_2000_num_30_108_988}}. |
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*{{chapitre|prénom1=Francis|nom1=Dubost|titre=Le fils du Diable, le fils de l'homme sauvage, L'enchanteur enchanté|titre ouvrage=Aspects fantastiques de la littérature narrative médiévale|année=1991|lieu=Paris|éditeur=Champion}} |
|||
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Charles|nom1=Berthet|titre=Merlin et saint Martin ou les chemins qui ne mènent pas à Rome|lieu=Grenoble|éditeur=Mémoire de maîtrise de littérature du Moyen Âge sous la direction de [[Philippe Walter]], Université Stendhal, Bibliothèque de Lettres|année=1992|isbn=}} |
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*{{ouvrage|lang=en|titre=Merlin|prénom1=Norma L.|nom1=Goodrich|lien auteur1=Norma Lorre Goodrich|éditeur=[[HarperCollins]]|année=1989|isbn=0060971835|isbn2=9780060971830|pages totales=400|commentaire=Professeur émérite à Claremont Colleges, Norma L. Goodrich postule dans cet ouvrage l'existence d'un Merlin historique.}} |
|||
* Laura Chuhan Campbell, [https://books.google.co.uk/books?id=Cd3lAQAACAAJ&dq=medieval+merlin+tradition&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiqwPr9v_fXAhUM7BQKHWnOAGoQ6AEIKTAA ''The Medieval Merlin Tradition in France and Italy : Prophecy, Paradox, and'' Translatio] (Cambridge: D. S. Brewer, 2017) |
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*{{ouvrage|prénom1=Simone Bernard|nom1=Griffiths|titre=Le mythe romantique de Merlin dans l’œuvre d’Edgard Quinet|éditeur=Honoré Champion|année=1999|lieu=Paris|pages totales=682}} |
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* {{Ouvrage|prénom1=Guy|nom1=D'Amours|titre=La problématique du père dans la légende de Merlin|éditeur=Université Laval|année=1996|pages totales=178|isbn=}}{{Commentaire biblio|Mémoire. Étude psychanalytique du personnage.}} |
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*{{ouvrage|titre=Merlin, l'enchanteur romantique|collection=Littératures comparées|prénom1=Nicolas|nom1=Koberich|éditeur=L'Harmattan|année=2008|isbn=229606762X|isbn2=9782296067622|pages totales=472}} |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Catherine|nom1=Daniel|titre=Les prophéties de Merlin et la culture politique, {{sp-|XII|-|XVI|}}|lieu=Turnhout|éditeur=[[Brepols]]|année=2006|pages totales=566|isbn=2-503-52313-7|isbn2=9782503523132 |présentation en ligne=https://muse.jhu.edu/article/411723/summary}}. |
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*{{ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Markale|lien auteur1=Jean Markale|titre=Merlin l'Enchanteur|éditeur=Albin Michel|lien éditeur=éditions Albin Michel|mois=mars|année=2009|pages totales=272|commentaire=Ouvrage considéré comme non-fiable par la communauté universitaire}} |
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Christopher|nom1=Dean|titre=A study of Merlin in English Literature from the Middle Ages to the Present Day|sous-titre=the devil's son|lieu=Lewiston (N.Y.)/Queenston (Ont.)/Lampeter (GB)|éditeur=E. Mellen Press|année=1992|pages totales=371|isbn=0-7734-9532-0|isbn2=9780773495326}}. |
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*{{ouvrage|titre=Étude sur le Merlin de Robert de Boron: roman du XIIIe siècle|volume=151 de Publications romanes et françaises|issn=0079-7812|prénom1=Alexandre|nom1=Micha|éditeur=Librairie Droz|année=2000|isbn=2600004475|isbn2=9782600004473|pages totales=239}} |
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* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Francis|nom1=Dubost|titre=Aspects fantastiques de la littérature narrative médiévale ({{sp-|XII|e|-|XIII|e}}s)|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|collection=Nouvelle Bibliothèque du Moyen Âge|numéro dans collection=15|année=1991|pages totales=1057|isbn=2-85203-202-3|chapitre=Le fils du Diable, le fils de l'homme sauvage, L'enchanteur enchanté|passage=|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1991_num_25_1_1574_t1_0207_0000_1}}. |
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*{{ouvrage|lang=de|prénom1=Erwin Alex|nom1=Schiprowski|titre=Merlin in der deutschen Dichtung [Merlin dans la poésie allemande]|éditeur=Antonius-Verlag|année=1933|pages totales=128}} |
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Norma L.|nom1=Goodrich|lien auteur1=Norma Lorre Goodrich|titre=Merlin|éditeur=[[HarperCollins]]|année=1989|pages totales=400|isbn=0-06-097183-5|isbn2=9780060971830}}{{Commentaire biblio|Professeur émérite à [[Claremont Colleges]], Norma L. Goodrich postule dans cet ouvrage l'existence d'un Merlin historique.}} |
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*{{chapitre|prénom1=Philippe|nom1=Walter|lien auteur1=Philippe Walter|titre=Merlin, L'Enfant-Vieillard|titre ouvrage=L'imaginaire des âges de la vie|éditeur=D. Chauvin, Ellug|lieu=Grenoble|année=1996|pages=117-133}} |
|||
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter|nom1=Goodrich|prénom2=Norris J.|nom2=Lacy|titre=Merlin|sous-titre=A Casebook|volume=7 de Arthurian Characters and Themes Series|éditeur=Garland Science|année=2003|pages totales=400|isbn=0-203-50306-6|isbn2=9780203503065}}. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Danièle|nom1=James-Raoul|directeur1=oui|titre=Merlin l'Enchanteur|éditeur=Le Livre de poche|année=2011|pages totales=125|isbn=978-2-253-15876-9|isbn2=2-253-15876-3}}. |
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stephen Thomas|nom1=Knight|lien auteur1=Stephen Thomas Knight|titre=Merlin|sous-titre=Knowledge and Power Through the Ages|lieu=Ithaca (N.Y.)|éditeur=[[Cornell University Press]]|année=2009|pages totales=275|isbn=978-0-8014-4365-7|isbn2=0-8014-4365-2}}. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nicolas|nom1=Koberich|titre=Merlin, l'enchanteur romantique|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|collection=Littératures comparées|année=2008|pages totales=472|isbn=978-2-296-06762-2|isbn2=2-296-06762-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=dGZPnVz9hbsC&printsec=frontcover}} |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Françoise|nom1=Le Roux|lien auteur1=Françoise Le Roux|prénom2=Christian|nom2=Guyonvarc'h|lien auteur2=Christian-Joseph Guyonvarc'h|titre=Les Druides|lieu=Rennes|éditeur=[[éditions Ouest-France]]|collection=De Mémoire d'homme|année=1986|pages totales=448|isbn=2-85882-920-9|isbn2=978-2858829200 |présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1988_num_205_2_1922}}. |
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* {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Markale|lien auteur1=Jean Markale|titre=Merlin l'Enchanteur|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=2009|mois=mars|pages totales=272|isbn=}}{{Commentaire biblio|Ouvrage considéré comme non fiable par la communauté universitaire}} |
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* {{Ouvrage|prénom1=Alexandre|nom1=Micha|titre=Étude sur le Merlin de Robert de Boron|sous-titre=roman du {{S-|XIII}}|volume=151 de Publications romanes et françaises|éditeur=[[Librairie Droz]]|année=2000|pages totales=239|isbn=2-600-00447-5|isbn2=9782600004473|issn=0079-7812|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=gh_DU9HWCj0C&printsec=frontcover}} |
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* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Erwin Alex|nom1=Schiprowski|titre=Merlin in der deutschen Dichtung [Merlin dans la poésie allemande]|éditeur=Antonius-Verlag|année=1933|pages totales=128}} |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claude|nom1=Sterckx|lien auteur1=Claude Sterckx|titre=Les dieux protéens des celtes et des indo-européens|lieu=Bruxelles|éditeur=Société belge d’études celtiques|collection=Mémoires de la Société belge d'études celtiques|année=1994|pages totales=201|isbn=2-87285-048-1|isbn2=9782872850488}}. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves|nom1=Vadé|titre=Pour un tombeau de Merlin|sous-titre=du barde celte à la poésie moderne|lieu=Paris|éditeur=José Corti|collection=Les Essais|année=2008|pages totales=304|isbn=978-2-7143-0966-2|isbn2=2-7143-0966-6 |présentation en ligne=https://journals.openedition.org/studifrancesi/3968}}. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Walter|lien auteur1=Philippe Walter|directeur1=oui|traducteur= Jean-Charles Berthet, Nathalie Stalmans, Philippe Walter et Christine Bord |titre=Le devin maudit |sous-titre=Merlin, Lailoken, Suibhne. Textes et étude|lieu=Grenoble|éditeur=ELLUG|collection=Histoire, Cultures et Sociétés Moyen Âge européen|année=1999|pages totales=252|isbn=2-84310-018-6|isbn2=9782843100185|lire en ligne=https://books.openedition.org/ugaeditions/16222?lang=fr}}. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Walter|lien auteur1=Philippe Walter|titre=Merlin ou le savoir du monde|lieu=Paris|éditeur=Imago|année=2000|pages totales=198|isbn=2-911416-40-6|isbn2=978-2911416408}}. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Paul|nom1=Zumthor|titre=Merlin le prophète|sous-titre=un thème de la littérature polémique de l'historiographie et des romans|lieu=Genève|éditeur=[[Éditions Slatkine|Slatkine]]|année=2000|année première édition=1943|pages totales=302|isbn=2-05-101817-0|isbn2=9782051018173 |présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1948_num_70_277_3655_t1_0109_0000_2}}. |
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{{div col end}} |
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==== Articles ==== |
==== Articles, communications, contributions à des ouvrages collectifs ==== |
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{{div col||30em}} |
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*{{article|titre=Le mythe de Merlin dans la littérature française du XX{{e}} siècle (Jean Cocteau, René Barjavel, Jacques Roubaud, Théophile Briant, Michel Rio)|prénom1=Arlette|nom1=Bouloumié|pages=181-193|périodique=Cahier de recherches médiévales et humanistes|numéro=11|année=2004|lire en ligne=http://crm.revues.org/1833|mis en ligne le=mis en ligne le 10 octobre 2007|consulté le=23 septembre 2013|lien doi=10.4000/crm.1833}} |
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*{{ |
* {{article|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=d'Arbois de Jubainville|lien auteur1=Henri d'Arbois de Jubainville|titre=Merlin est-il un personnage réel ? ou les origines de la légende de Merlin|périodique=[[Revue des questions historiques]]|tome=5|année=1868|pages=559-569 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k16923r/f559.item}}. |
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* {{chapitre|langue=fr|prénom1=Robert|nom1=Baudry|titre chapitre=Merlin astrologue|sous-titre chapitre=d'hier à aujourd'hui|auteurs ouvrage=Jean-Marc Pastré et Charles Ridoux (dir.)|titre ouvrage=L'Astrologie|sous-titre ouvrage=hier et aujourd'hui |lieu=Mont-Saint-Aignan |éditeur=Publications des Universités de Rouen et du Havre |année=2008 |pages totales=323 |isbn=978-2-87775-415-6 |passage=85-103}}. |
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*{{article|prénom1=Marcel|nom1=Calvez|titre=Druides, fées et chevaliers dans la forêt de Brocéliande : de l'invention de la topographie légendaire de la forêt de Paimpont à ses recompositions contemporaines|périodique=Festival international de géographie. Programme scientifique|lieu=Saint-Dié-des-Vosges|année=2010|lire en ligne=http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/52/54/61/PDF/ForA_tde_BrocA_liandeFIGCalvezsansillustrations.pdf}} |
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*{{article|prénom1= |
* {{article|langue=fr|prénom1=Emmanuèle|nom1=Baumgartner |lien auteur1=Emmanuèle Baumgartner|titre=Les Métamorphoses de l'enchanteur Merlin|périodique=[[L'Histoire]]|numéro=263|mois=mars |année=2002|pages=58-63}}. |
||
* {{Article|langue=en|prénom1=Kimberly |nom1=Bell |titre=Merlin as Historian in ''Historia Regum Britannie'' |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=10 |numéro=1 |titre numéro=Essays on Merlin |date=printemps 2000 |pages=14-26 |jstor=27869518}}. |
|||
*{{article|prénom1=Patrice|nom1=Marquand|titre=Merlin, de la tradition brittonique médiévale à la littérature orale de Basse-Bretagne|périodique=Session de formation de la Société de Mythologie Française|lieu=Landeleau|année=2006|lire en ligne=http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/61/29/51/PDF/Merlin_de_la_tradition_brittonique_mA_diA_vale_A_la_littA_raa_.pdf}} |
|||
* {{chapitre|langue=fr|prénom1=Anne|nom1=Berthelot|lien auteur1=Anne Berthelot|titre=Merlin et les petits cochons|titre ouvrage=Mythologies du porc|lieu=Grenoble|éditeur=Éditions Jérôme Millon|année=1999|passage=177-190|isbn=2841308634|isbn2=9782841308637|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=1mz5_DaK-aoC&pg=PA177}}. |
|||
*{{article|prénom1=Dr J.|nom1=Foulon Ménard|titre=La tradition de Merlin dans la forêt de Brocéliande|périodique=Mélanges historiques, littéraires, bibliographiques. Publiés par la société des bibliophiles bretons|Tome=1|année=1878|pages=3-21|lire en ligne=http://archive.org/stream/mlangeshistoriq01nantgoog#page/n15/mode/2up}} |
|||
* {{chapitre|langue=fr|prénom1=Anne|nom1=Berthelot|lien auteur1=Anne Berthelot|titre=Merlin magicien ?|titre ouvrage=Magie et illusion au Moyen Âge|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=Presses universitaires de Provence|année=1999|passage=51-64|isbn=9782901104438|lire en ligne=http://books.openedition.org/pup/3362}}. |
|||
*{{article|lang=en|prénom1=Jennie M.|nom1=Morton|titre=Of Magicians and Masculinity: Merlin and the Manifestation of the New Man|périodique=Culture and the Medieval King, ed. Christine Havens, Keith Russo et Richard Utz, numéro spécial. UNIversitas: The University of Northern Iowa Journal of Research, Scholarship, and Creative Activity|numéro=4.1|mois=Printemps|année=2008}} |
|||
* {{chapitre|langue=fr|prénom1=Anne|nom1=Berthelot|lien auteur1=Anne Berthelot|titre chapitre=Merlin, ou l'homme sauvage chez les chevaliers |titre ouvrage=Le nu et le vêtu au Moyen Âge ({{sp-|XII|e|-|XIII|e}}s) |sous-titre ouvrage=actes du {{nobr|{{25e}} Colloque}} du CUERMA, 2-3-{{date-|4 mars 2000}} |lieu=Aix-en-Provence |éditeur=Publications de l'Université de Provence |collection=Sénéfiance |numéro dans collection=47 |année=2001 |pages totales=397 |isbn=2-85399-474-0 |passage=17-28 |lire en ligne=https://books.openedition.org/pup/2521}}. |
|||
*{{article|lang=en|nom1=Torregrossa|prénom1=Michael|titre=Merlin Goes to the Movies: The Changing Role of Merlin in Cinema Arthuriana|périodique=Film & History: An Interdisciplinary Journal of Film and Television Studies|numéro=29.3–4|année=1999|pages=54–65}} |
|||
* {{Article|langue=en|prénom1=Anne |nom1=Berthelot |lien auteur1=Anne Berthelot |titre=Merlin and the Ladies of the Lake |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=10 |numéro=1 |titre numéro=Essays on Merlin |date=printemps 2000 |pages=55-81 |jstor=27869521 |id=Merlin and the Ladies of the Lake}}. |
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*{{chapitre|lang=en|nom1=Torregrossa|prénom1=Michael|titre=The Way of the Wizard: Reflections of Merlin on Film|titre ouvrage=The Medieval Hero on Screen: Representations from Beowulf to Buffy|éditeur=Martha W. Driver et Sid Ray|lieu=Jefferson, NC: McFarland|année=2004|pages=167–191}} |
|||
*{{article|prénom1= |
* {{article|langue=fr|prénom1=Arlette|nom1=Bouloumié|titre=Le Mythe de Merlin dans la littérature française du {{S-|XX}} (Jean Cocteau, René Barjavel, Jacques Roubaud, Théophile Briant, Michel Rio)|pages=181-193|périodique=[[Cahiers de recherches médiévales et humanistes]]|numéro=11|titre numéro=Figures mythiques médiévales aux {{S2|XIX|XX|}}|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|année=2004|lire en ligne=https://journals.openedition.org/crm/1833|doi=10.4000/crm.1833| issn=1272-9752}}. |
||
* {{article|langue=fr|prénom1=Marcel|nom1=Calvez|titre=Druides, fées et chevaliers dans la forêt de Brocéliande : de l'invention de la topographie légendaire de la forêt de Paimpont à ses recompositions contemporaines|périodique=Festival international de géographie. Programme scientifique|lieu=Saint-Dié-des-Vosges|année=2010|lire en ligne=http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/52/54/61/PDF/ForA_tde_BrocA_liandeFIGCalvezsansillustrations.pdf}}. |
|||
* {{Article|langue=en|prénom1=Peter |nom1=Goodrich |titre=The New Age Mage|sous-titre= Merlin as Contemporary Occult Icon|périodique= Journal of the Fantastic in the Arts|éditeur= International Association for the Fantastic in the Arts|volume=5|numéro= 1 (17)|année= 1992|pages=42-73 |jstor=43308138}}. |
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* {{article|langue=fr|prénom1=Joseph|nom1=Foulon-Ménard|titre=La tradition de Merlin dans la forêt de Brocéliande|périodique=Mélanges historiques, littéraires, bibliographiques. Publiés par la société des bibliophiles bretons|tome=1|année=1878|pages=3-21|lire en ligne=https://archive.org/stream/mlangeshistoriq01nantgoog#page/n15/mode/2up}}. |
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* {{Article|langue=en|prénom1=Peter H. |nom1=Goodrich |titre=The Erotic Merlin |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=10 |numéro=1 |titre numéro=Essays on Merlin |date=printemps 2000 |pages=94-115 |jstor=27869523}}. |
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* {{Article|langue=en|prénom1=Miranda |nom1=Griffin |titre=The Space of Transformation |sous-titre= Merlin between Two Deaths |périodique= Medium Ævum |éditeur= Society for the Study of Medieval Languages and Literature|volume=80 |numéro= 1|année= 2011|pages=85-103 |jstor=43632466 |doi=10.2307/43632466}}. |
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* {{Article|langue=fr|prénom1=Rosalba |nom1=Lendo |titre=La fin de Merlin dans la ''Suite du Roman de Merlin'', son adaptation espagnole, le ''Baladro del sabio Merlín'', et trois romans de chevalerie espagnols |périodique= Arthuriana |éditeur= Scriptorium Press |volume=23 |numéro= 2|date= été 2013|pages=20-34 |jstor=43855442}}. |
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* {{Article|langue=en|prénom1=Françoise H. M. |nom1=Le Saux |titre=Exorcising Exclusion |sous-titre=The Figure of Merlin in Hersart de la Villemarqué's ''Barzaz Breiz'' |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=10 |numéro=1 |titre numéro=Essays on Merlin |date=printemps 2000 |pages=43-54 |jstor=27869520}}. |
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* {{Article|langue=en|prénom1=C Scott|nom1=Littleton |prénom2=Linda A. |nom2=Malcor |titre=Some Notes on Merlin |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=5 |numéro=3 |titre numéro=The Historical Arthur |date=automne 1995 |pages=87-95 |jstor=27869125}}. |
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* {{Article|langue=en|prénom1=Linda A. |nom1=Malcor |titre=Merlin and the Pendragon |sous-titre=King Arthur's ''Draconarius'' |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=10 |numéro=1 |titre numéro=Essays on Merlin |date=printemps 2000 |pages=3-13 |jstor=27869517}}. |
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* {{article|langue=fr|prénom1=Patrice|nom1=Marquand|titre=Merlin, de la tradition brittonique médiévale à la littérature orale de Basse-Bretagne|périodique=Session de formation de la Société de mythologie française|lieu=Landeleau|année=2006|lire en ligne=http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/61/29/51/PDF/Merlin_de_la_tradition_brittonique_mA_diA_vale_A_la_littA_raa_.pdf}}. |
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* {{Article|langue=en|prénom1=Barbara D. |nom1=Miller |titre=The Spanish “Viviens” of ''El baladro del sabio Merlín'' and Benjamín Jarnés's ''Viviana y Merlín'' |sous-titre=From Femme Fatale to Femme Vitale |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=10 |numéro=1 |titre numéro=Essays on Merlin |date=printemps 2000 |pages=82-93 |jstor=27869522}}. |
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* {{article|langue=en|prénom1=Jennie M.|nom1=Morton|titre=Of Magicians and Masculinity|sous-titre=Merlin and the Manifestation of the New Man|périodique=Culture and the Medieval King, ed. Christine Havens, Keith Russo et Richard Utz, numéro spécial. UNIversitas : The University of Northern Iowa Journal of Research, Scholarship, and Creative Activity|volume=4|numéro=1|date=printemps 2008}}. |
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* {{article|langue=fr|prénom1=Fabienne |nom1=Pomel |titre=La naissance de Merlin chez Michel Rio ou la réécriture palimpestueuse et spéculaire |périodique=Cahiers de recherches médiévales et humanistes|numéro=19|titre numéro=Les îles britanniques : espaces et identités|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|année=2010|pages=207-222|lire en ligne=https://crm.revues.org/12006}}. |
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* {{Article|langue=en|prénom1=Neil |nom1=Thomas |titre=The Celtic Wild Man Tradition and Geoffrey of Monmouth's ''{{langue|lat|Vita Merlini}}'' |sous-titre=Madness or ''{{langue|lat|Contemptus Mundi}}'' ? |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=10 |numéro=1 |titre numéro=Essays on Merlin |date=printemps 2000 |pages=27-42 |jstor=27869519}}. |
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* {{Article|langue=en|prénom1=Raymond H. |nom1=Thompson |titre=Rationalizing the Irrational |sous-titre=Merlin and His Prophecies in the Modern Historical Novel |périodique=Arthuriana |éditeur=Scriptorium Press |volume=10 |numéro=1 |titre numéro=Essays on Merlin |date=printemps 2000 |pages=116-126 |jstor=27869524}}. |
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* {{article|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Torregrossa|titre=Merlin Goes to the Movies|sous-titre=The Changing Role of Merlin in Cinema Arthuriana|périodique=Film & History : An Interdisciplinary Journal of Film and Television Studies|volume=29|numéro=3-4 |titre numéro=Special Focus : Medieval Period in Film, Part 2|année=1999|issn=0360-3695 |pages=54–65}}. |
|||
* {{chapitre|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Torregrossa|titre chapitre=The Way of the Wizard|sous-titre chapitre=Reflections of Merlin on Film|auteurs ouvrage=Martha W. Driver et Sid Ray (dir.)|titre ouvrage=The Medieval Hero on Screen|sous-titre ouvrage=Representations from Beowulf to Buffy|lieu=Jefferson (Caroline du Nord)|éditeur=[[McFarland & Company]]|année=2004|isbn=0-7864-1926-1|pages=167-191}}. |
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* {{chapitre|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Walter|lien auteur1=Philippe Walter|titre chapitre=Merlin, l'enfant-vieillard|auteurs ouvrage=Danièle Chauvin (dir.)|titre ouvrage=L'imaginaire des âges de la vie|lieu=Grenoble|éditeur=ELLUG|année=1996|pages totales=322|isbn=2-902709-95-1|passage=117-133}}. |
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* {{article|langue=fr|prénom1=Gaëlle|nom1=Zussa|titre=Merlin. Rémanences contemporaines d'un personnage littéraire médiéval dans la production culturelle francophone (fin {{S-|XX}} et début {{S-|XX}}) |sous-titre= origines et pouvoirs|périodique=Perspectives médiévales|numéro=33|année=2009|lire en ligne=http://peme.revues.org/2803}}. |
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=== Liens externes === |
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* {{lien web|url=http://expositions.bnf.fr/arthur/livres/merlin/index.htm|titre=Manuscrit de ''Merlin'' BNF fr. 95|éditeur=[[Bibliothèque nationale de France|BnF]]|consulté le=26 septembre 2013}} |
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* {{lien web|auteur=Danielle Quéruel|url=http://expositions.bnf.fr/arthur/arret/02_2.htm|titre=Merlin l'Enchanteur|éditeur=[[Bibliothèque nationale de France|BnF]]|consulté le=26 septembre 2013}} |
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* {{lien web|url=http://www.decourberon.com/merlin/|titre=Le site de Merlin|auteur=Guy D'Amours}} |
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* {{lien web|url=http://www.revue-textimage.com/05_varia_2/fabry.pdf|titre=Comment Merlin se mua en guise de cerf » : écrire et représenter la métamorphose animale dans les manuscrits enluminés de la Suite Vulgate|auteur=Irène Fabry-Tehranchi|éditeur=Textimage|consulté le=26 septembre 2013}} |
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Dernière version du 19 novembre 2024 à 01:00
Merlin | |
Personnage de fiction apparaissant dans la Légende arthurienne. |
|
Merlin, tel que représenté dans l'édition originale des Chroniques de Nuremberg d'Hartmann Schedel, 1493. | |
Nom original | Myrddin |
---|---|
Alias | Merlinus, Marzhin, Merzhin |
Origine | Mythologie celtique et/ou personnage historique |
Sexe | Masculin |
Pouvoirs spéciaux | Métamorphose, enchantement, divination, commandement des animaux et des éléments |
Entourage | Blaise, le roi Arthur, la fée Viviane |
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Merlin (en gallois : Myrddin, en cornique : Merdhyn, en breton : Merzhin), communément appelé Merlin l'Enchanteur, est un personnage légendaire, prophète magicien doué de métamorphose, commandant les éléments naturels et les animaux dans la littérature médiévale. Sa légende provient à l'origine de la mythologie celtique brittonique, et s'inspire certainement d'un druide divin, mêlé à un ou plusieurs personnages historiques. Son image première est assez sombre. Les plus anciens textes concernant Myrddin Wyllt, Lailoken et Suibhne le présentent en « homme des bois » torturé et atteint de folie, mais doué d'un immense savoir, acquis au contact de la nature et par l'observation des astres. Après son introduction dans la légende arthurienne grâce à la Vie de Merlin de Geoffroy de Monmouth, et au Merlin de Robert de Boron, Merlin devient l'un des personnages les plus importants dans l'imaginaire et la littérature du Moyen Âge. Depuis cette période, son personnage est mentionné très régulièrement dans la littérature, qui a construit son image par inspiration successive entre différents auteurs.
Dans le cycle arthurien, dont il est désormais indissociable, Merlin naît d'une mère humaine et d'un père diabolique. Bâtisseur de Stonehenge, il emploie ses sortilèges pour permettre la naissance du Roi Arthur et son accession au pouvoir, grâce à l'épreuve de l'épée Excalibur et à la formation de la Table ronde. Conseiller du roi et de ses chevaliers, il prédit le cours des batailles, influe sur leur déroulement et entraîne la quête du Graal. Homme sauvage proche du monde animal, Merlin se retire régulièrement en forêt pour y rencontrer son scribe et confident Blaise. Son histoire connaît différentes fins selon les auteurs, la plus connue étant celle où il tombe éperdument amoureux de la fée Viviane, à laquelle il enseigne ses secrets de magicien. Elle finit par l'enfermer à jamais dans une grotte ou une prison d'air, en usant de l'un de ses propres sortilèges.
De façon contemporaine, son nom est fréquemment associé à la fonction d’« enchanteur », notamment depuis que ce terme a servi de titre à la version française du dessin animé de Walt Disney en 1963, Merlin l'Enchanteur.
Il reste une source d'inspiration pour de nombreux auteurs et artistes, comme Guillaume Apollinaire (L'Enchanteur pourrissant), René Barjavel (L'Enchanteur), Stephen R. Lawhead (Cycle de Pendragon) et T. A. Barron (Merlin). Son mythe est enfin, de nos jours, le sujet de romans, de poèmes, d'opéras, de pièces de théâtre, de bandes dessinées, de films, de téléfilms, de séries télévisées et de jeux.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Il existe de nombreuses théories concernant l'origine du nom de Merlin. Il est également connu sous la forme latine Merlinus ; galloise Myrddin, Merddin ou Myrdhin ; bretonne Marzhin « Martin », Murlu, Merlu, Aerlin, Merlik[1] ou cornique Marthin. D'après l’Oxford English Dictionary, le nom le plus ancien est le gallois Myrddin, via le barde Myrddin Wyllt, l'un des personnages historiques qui auraient inspiré le Merlin légendaire. Geoffroy de Monmouth latinise ce nom en Merlinus vers 1135. Le médiéviste Gaston Paris pense qu'il a choisi la forme Merlinus plutôt qu'une latinisation régulière en *Merdinus afin d'écarter toute homophonie avec un mot anglo-normand d'origine scatologique dérivé du latin merda[2],[S 1]. Henri d'Arbois de Jubainville suppose le résultat de la « tendance du d à se changer en l dans les langues indo-européennes »[Va 1]. D'après Martin Aurell, la forme latine Merlinus est une euphonie de la forme celtique, pour rapprocher Merlin du merle blanc en lequel, avec ses pouvoirs chamaniques, il peut se métamorphoser[3].
Mer
[modifier | modifier le code]La théorie la plus répandue concernant l'origine du nom gallois Myrddin, selon Claude Sterckx, est celle reposant sur l'étymologie de Caerfyrrdin[St 1]. Elle est proposée par le celtisant Alfred Owen Hughes Jarman, d'après qui Myrddin (mərðɪn) se retrouve dans le toponyme Caerfyrddin, nom gallois de la ville désormais connue sous le nom de Carmarthen[4]. Il se décompose en Caer- « fort, forteresse, rempart, ville fortifiée » (cf. breton kêr « village, ville ») + -fyrddin, forme mutée de Myrddin. Myrddin semble contenu dans la forme en ancien brittonique latinisé du nom de [Caer]fyrddin, à savoir : [castrum] Moridunum. Moridunum a donné Myrddin et s'explique par le brittonique Mori- « mer » (> vieil irlandais muir, gallois môr, breton et cornique mor cf. gaulois more « mer ») et -dunum « citadelle, enceinte fortifiée, mont » (cf. gaulois dunon. Vieil irlandais dún « fort, forteresse »; vieux gallois din « fort, forteresse, ville », gallois dinas « ville », vieux breton din « forteresse, château, citadelle »), d'où le sens global de « fort(eresse) de la mer »[St 1],[4],[2],[5].
En 1965, Eric P. Hamp propose une étymologie assez proche, Morij:n, soit « le maritime ». Il n'existe pas de lien évident entre Merlin et la mer dans les textes à son sujet[St 1], mais cette théorie s'expliquerait par la nature du père de Merlin dans les textes gallois, Morfryn[6]. Il pourrait être un démon maritime, décrit plus tard comme le Diable ou un incube[WaD 1].
Oiseau
[modifier | modifier le code]Dans nombre de récits à son sujet, Merlin peut prendre la forme d'un oiseau, c'est le cas notamment dans La Folie de Suibhne (Buile Shuibhne). De plus, en anglais, le Faucon émerillon (Falco columbarius) est surnommé « merlin »[WaD 2] : de nombreux écrivains de fiction n'ont pas manqué de souligner cette analogie[K 1]. En langue française, une association logique est de lier Merlin au merle[WaD 2]. Ainsi, le folkloriste Jean Markale considère que la forme Merlin est d'origine française, et signifie « petit merle », allusion au caractère persifleur et provocateur qu'on lui prête dans les récits du Moyen Âge[7].
Cette théorie n'est pas universellement retenue, et présente le désavantage de ne s'appliquer qu'au français médiéval. Elle explique cependant l'existence de l'« esplumoir Merlin » comme une sorte de nid où Merlin se métamorphose, en abandonnant son apparence d'oiseau[8]. Dans l'imaginaire celtique, le merle est un oiseau de l'Autre Monde, en raison notamment de son chant mélodieux qui rappelle celui des bardes et transporte celui qui écoute. En ce sens, la mythologie du merle est proche du personnage de Merlin[WaD 3].
Le merle blanc est aussi le titre d'un conte populaire français (conte-type 550) dans lequel l'oiseau est l'équivalent d'un enchanteur, capable de rajeunir autrui à volonté, objet d'une quête confiée par un roi vieillissant. Par son pouvoir sur l'écoulement du temps et sa capacité à restaurer le pouvoir de la royauté, cet oiseau magique rappelle Merlin[WaD 4]. Sa blancheur est une marque de sa nature féerique, un motif fréquent dans l'univers celtique. Les analogies entre Merlin et le merle s'apparentent davantage à un rapprochement postérieur qu'à une véritable étymologie, puisque le nom français de Merlin est plus tardif que les autres formes[WaD 5].
Martin
[modifier | modifier le code]Le gallois Myrddin est donné pour l'équivalent du français Martin, anthroponyme latin. La forme bretonne Marzhin « Martin » rappelle aussi les Marses, dont le nom est venu à désigner les sorciers et charmeurs de serpents, c'est une forme bretonne dans laquelle [t] / [d] a régulièrement donné [z] cf. vieux breton ard, arth « ours » > breton arz[9]. Ce rapprochement est en lien avec saint Martin[10], qui dispose de pouvoirs comparables à ceux de Merlin (bien que les siens proviennent de Dieu, et non de forces panthéistes)[WaD 6]. Le personnage de Merlin l'a vraisemblablement inspiré[11].
Description
[modifier | modifier le code]Le Merlin connu actuellement à travers les contes et les dessins animés, enchanteur, prophète, homme des bois, maître des animaux et des métamorphoses, sage et magicien proche de la nature, a connu une longue évolution. Merlin n'est pas une création des auteurs du cycle arthurien, son origine est bien plus ancienne. Il est en quelques sortes redécouvert, christianisé et réinventé par différents auteurs pour y figurer[WaD 7]. À l'origine, les textes gallois le voient comme un barde[Va 2]. « Personnage capital du Moyen Âge »[WaD 7], Merlin devient un véritable mythe littéraire grâce à sa popularité[S 2].
Origines
[modifier | modifier le code]Bien avant d'être un personnage littéraire, Merlin appartient à une tradition orale[S 2] brittonique du Nord : Myrddin vit en Cumbria[K 2]. "Cette région fut une source de nombreueuses traditions brittones" (Y. Guehennec, La tradition celtique, Fouesnant, 2024). Un débat ancien oppose les partisans d'une origine historique à ceux d'une origine mythologique[WaD 8]. Il est peu vraisemblable qu'il soit une création littéraire du Moyen Âge[WaD 9]. Pour Claude Lecouteux, il provient « de la littérarisation et de la christianisation d’un individu venu d’ailleurs, d’un lointain autrefois que même les auteurs du XIIe siècle ne comprenaient sans doute plus »[12]. Par ses pouvoirs, Merlin s'apparente davantage à une créature de légende qu'à un être humain[WaD 8]. La théorie la plus probable, soutenue par Philippe Walter (Dr h. c.) et différents universitaires, serait qu'il soit né d'une fusion entre un personnage légendaire celte et un personnage historique, un chef de clan supposé et nommé Myrddin, confondu avec l'Ambrosius dont parle saint Gildas[13].
Devin inspiré
Les récits légendaires autour de Merlin prennent certainement leurs sources dans un fonds celtique ou pré-celtique antérieur aux influences chrétiennes[WaD 7],[WaD 10]. Quelques croyances « folkloriques", mais surtout un groupe solide de traditions poétiques et narratives ont survécu par l'oralité jusqu'au XIIe siècle, quand les clercs couchent cette matière orale à l'écrit[WaD 11]. Le Merlin primitif commet les « trois péchés du druide »[LRGu 1] et se retrouve déchu de ses anciennes fonctions, sous l'influence du christianisme qui diabolise la « magie druidique ». Myrddin Wyllt, Lailoken et Suibhne se convertissent tous trois à la foi chrétienne à la fin de leurs récits respectifs[WaD 12]. Philippe Walter voit dans la légende celtique originelle de Merlin celle d'un druide divin lié à des rituels saisonniers calendaires, d'où son image d'homme des bois, d'astrologue, de devin et de magicien[WaD 13]. L'existence d'un mythe fondateur autour de Merlin dans la mythologie celtique est possible. Cette théorie ne peut toutefois pas être totalement écartée, les premiers auteurs des écrits mentionnant Merlin s'appuyant sur le folklore populaire oral, mais aussi sur des traditions aristocratiques des Brittons de leur époque[WaD 14]. Lors de sa christianisation, il perd certaines de ses anciennes caractéristiques comme sa maîtrise du temps, un attribut divin[WaD 15].
Fonds chamanique, divinité de la nature
[modifier | modifier le code]Les pratiques chamaniques montrent beaucoup de points communs avec les pouvoirs attribués à Merlin, laissant à penser qu'il trouverait son origine dans un chamanisme eurasiatique primitif : ensauvagement, prophétisme et transformation en oiseau[S 3],[Va 3]. A. Mac-Culloch trouve des analogies entre le chamanisme pratiqué dans l'Altaï et les pratiques des Celtes[14], mais le celtisant Christian-Joseph Guyonvarc'h réfute l'idée d'un « chamanisme celtique »[15]. Myrddin est bien antérieur aux "trois fonctions sociales", ce qui l’assimilerait aux dieux et entités « protéens » des Celtes et des Indo-européens, dont parle Claude Sterckx[St 2]. Philippe Jouët écrit : "Myrddin est un personnage complexe dans lequel se rencontrent au moins cinq éléments hérités de périodes différentes de la tradition narrative et mythologique indo-européenne, puis celtique : le Feu de la parole (qui est au cœur du personnage) ; l’intermédiaire entre les mondes (et astronome) ; le conseiller des rois et devin ; le héros déchu soumis à des épreuves ; l’homme sauvage inspiré" (Dictionnaire de la mythologie et de la religion celtiques, Yoran éd, s.vv. Myrddin, Feu, Parole, Taliesin).
Nikolaï Tolstoï et Jean Markale ont suggéré qu'il était un avatar de Cernunnos, divinité celte de la nature[16]. Il rappelle la tradition des divinités et créatures païennes de la nature et des forêts, comme le Sylvain, Sylvanus, le Faune et l'Homme sauvage[WaD 9],[Va 4]. Cette filiation est d'autant plus probable que Merlin raconte lui-même la légende de Faunus et de Diane dans le cycle Post-Vulgate[Va 5]. Le Sylvain peut se présenter comme un vieillard et posséder la force d'un jeune homme, comme Merlin[S 3].
Personnage historique
[modifier | modifier le code]Dès 1868, Henri d'Arbois de Jubainville se pose la question de l'historicité de Merlin, et en conclut que sa légende a été fabriquée de toutes pièces pour expliquer le nom de Carmarthen (en gallois Caerfyrddin)[17]. Par la suite, certains chercheurs comme J. Douglas Bruce soutiennent que Merlin est une invention littéraire de clercs inspirés par les légendes celtiques[Z 1], ce qui est une réduction anachronique.
L'existence d'un ou de plusieurs « Merlins historiques » est toutefois défendue par de nombreuses personnes, dont la professeure émérite Dr Norma Lorre Goodrich[18]. Ce Merlin historique hypothétique a pu inspirer différents auteurs depuis le VIe siècle, à travers des manuscrits disparus désormais. Deux personnages historiques gallois seraient à l'origine du Merlin littéraire : un chef de clan nommé Ambrosius Aurelianus (cité dans le sermon de saint Gildas pour ses prophéties et sa bravoure au combat) et le barde gallois Myrddin Wyllt[R 1]. Pour Philippe Walter, même si Myrddin est présenté comme un personnage historique dans certaines sources d'époque, cela ne signifie pas qu'il ait réellement existé. Les chroniqueurs médiévaux utilisent beaucoup d'éléments légendaires dans leurs écrits[WaD 14].
Norma Lorre Goodrich et l'occultiste Laurence Gardner défendent une théorie qui rejoint une certaine historicité. Pour Goodrich, « Merlin » est un titre porté originellement par l'évêque qui a couronné le roi Arthur historique[19]. Pour Gardner, Myrddin était à l'origine le titre du devin du roi (« Seer to the king »), Taliesin étant le premier d'entre eux. Certaines personnes portant ces titres auraient inspiré la légende de Merlin[20].
Filiation et naissance
[modifier | modifier le code]La naissance de Merlin n'est détaillée que par les auteurs chrétiens de la légende arthurienne. L’Historia Brittonum mentionne simplement qu'il est un « enfant sans père »[21]. Le nom de sa mère n'est généralement pas précisé, mais elle s'appellerait Adhan selon une vieille version des Prose Brut chronicles[22]. L'identité de son père incube est assez floue. Philippe Walter postule qu'il était peut-être à l'origine un démon maritime ou un « vieux de la mer » (d'où l'étymologie de Mori:jn, « né de la mer », pour le nom de Myrddin[WaD 1]), voire un esprit du souffle ou du vent avant de devenir un incube dans la transposition chrétienne et courtoise de la légende[S 4]. Une stance des prophéties galloises le qualifie de Myrddin ap Morfryn, soit « Merlin fils de Morfryn », sans autre indication[Go 1].
Dans son Historia regum Britanniae, Geoffroy de Monmouth écrit un commentaire dans lequel il suggère que Merlin est peut-être le fils d'un incube surnaturel, « de la nature des hommes et de celle des anges », qui aurait pris forme humaine pour approcher une femme vierge[23]. Sans doute inspiré par ce commentaire, le trouvère belfortain Robert de Boron fait de Merlin un cambion, né d'une mère humaine et d'un père démoniaque dont il a hérité ses pouvoirs[24].
Le démon qui engendre Merlin est nommé Aquipedes (ou enquipedes, equibedes, engibedes), soit « aux pieds de cheval », par référence au cauchemar, dans les œuvres attribuées à Robert de Boron[S 5] :
Suite de Merlin, att. à Robert de Boron | Traduction de Henri de Briel[25] |
---|---|
Je voil que tu saiches et croies que je sui filz d’un ennemi qui engingna ma mere, et cele meniere d’enemi qui me conçut a non enquibedes et sont et repairent en l’air. | Sache que je [Merlin] suis le fils d'un démon qui a possédé ma mère par ruse. Les démons qui peuvent engendrer s'appellent Ekupedes et vivent dans les airs. |
Sœur d'une prostituée, la mère de Merlin sait courir un grand danger et demande conseil à son confesseur Blaise, qui lui dit de ne jamais se mettre en colère et de garder une bougie allumée en permanence dans sa chambre, pour en éloigner le Diable. Mais un jour, elle se fâche contre sa sœur, se couche habillée et oublie la bougie. Le démon en profite pour concevoir Merlin qui est destiné, par sa naissance, à être un antéchrist[S 6],[Bo 1]. La mère se repent[Bo 2]. Merlin naît couvert de poils comme un animal, signe de sa filiation diabolique ou d'un rapport avec l'ours[26]. Son père maléfique lui donne la capacité de voir le passé, sa mère touchée par la grâce de Dieu celle de voir l'avenir[S 2].
Dans le Lancelot-Graal, le diable se présente à une femme vierge et fort pieuse sous l'apparence d'un bel homme étranger. La naissance de Merlin est très différente dans le cycle Post-Vulgate, où un homme sauvage viole une femme endormie dans la forêt. Les écrivains modernes, comme Stephen R. Lawhead (1950-), auteur du Cycle de Pendragon, laissent eux aussi courir leur imagination sur la naissance de Merlin. Ce dernier le lie à la légende de l'Atlantide. Charis, fille du roi Avallach d'Atlantide, sa mère, en serait native. Son père Taliesin est un Breton, fils d'Elffin, le roi de Caer Dyvi[27]. Michel Rio fait de Merlin le fruit d'un viol incestueux entre son grand-père (surnommé « le Diable ») et sa mère dans sa trilogie Merlin, le faiseur de rois[28].
Dans tous les textes médiévaux, Merlin naît porteur d'une grande sagesse et montre une exceptionnelle précocité intellectuelle[29], comme en témoigne l'épisode où, enfant, il défie les mages de Vortigern qui souhaitent le sacrifier[30]. Dès sa naissance, il est capable de parler et de prophétiser[Bo 3]. Les auteurs de l'époque romantique, entre autres Edgar Quinet, ne manquent pas de souligner ce savoir exceptionnel et inné :
« L'enfant vint au monde, sans bruit, sans gémissements, obscurément, dans un coin du cloître ; mais quel ne fut pas l'étonnement de sa mère, qui n'osait pas même lui présenter le sein, lorsqu'elle entendit l'enfant lui dire d'une voix d'homme : « Mère, ne pleurez pas, je vous consolerai ! » Son étonnement redoubla lorsqu'elle le vit, échappé de ses langes, marcher à grands pas un livre à la main : « Qui t'a appris à lire, Merlin ? — Je le savais avant de naître. »
— Edgar Quinet, Merlin l'Enchanteur[31]
Capacités
[modifier | modifier le code]L'une des caractéristiques les plus évidentes chez Merlin, comme l'évoque bien son surnom d'« Enchanteur », est sa capacité à pratiquer la magie, à prophétiser, se métamorphoser et transformer l'apparence d'autrui. Il est aussi un bâtisseur fabuleux[S 2] grâce à sa connaissance des secrets des pierres, doté d'une science et d'un savoir sans limites[Z 2]. Insoumis aux lois du temps, Merlin peut se présenter alternativement comme un enfant ou un vieillard. Ses traits de personnalité rappellent autant l'enfant « par son goût du jeu, du déguisement et du canular », que le vieillard par « son détachement, sa sagesse et son expérience »[30]. Pour prédire les événements, Merlin voyage à volonté dans le passé ou le futur[WaD 15],[Note 1]. Par son talent, il est aussi un maître ou une divinité de la parole qui représente la « véritable essence de son être »[S 7],[WaD 17]. Comme dans la tradition druidique où elle est langue sacrée des dieux, magie, prophéties et poésie découlent de ses paroles[S 8]. Bien qu'il possède d'immenses pouvoirs et sache tout du passé comme de l'avenir, Merlin est rempli de contradictions. Dans les romans français, il est trahi par ses élèves en magie, Viviane et Morgane. Dans les récits britanniques, il connaît des périodes de folie et d'immense tristesse dans la forêt[R 1].
Robert de Boron insiste sur sa position « au cœur de la lutte entre le bien et le mal », par sa naissance (il est le fils du Diable) et la rédemption de sa mère. Merlin utilise ses pouvoirs pour servir les desseins divins (aider à l'avènement d'Arthur, la création de la Table ronde et la quête du Graal, notamment par Perceval) ou des objectifs plus troubles[R 1],[Z 3]. Au service des rois, il lutte contre les envahisseurs de la Bretagne mais son apparence effrayante et ses métamorphoses suscitent peur et méfiance[R 1].
Métamorphoses
[modifier | modifier le code]Merlin peut revêtir beaucoup de formes : enfant, vieillard, bûcheron, homme sauvage, génie sylvestre[R 1]… Dans le Roman de Merlin[Note 2], il apparaît au roi Arthur sous la forme d'un enfant de quatre ans pour lui reprocher d'avoir péché en s'accouplant avec sa sœur Morgane, puis sous celle d'un vieillard où il annonce qu'un chevalier à naître (Mordred) causera la perte du royaume[32].
Merlin peut aussi se changer en animaux. Les pouvoirs du Suibhne irlandais s'apparentent à ceux d'un chaman tels que les décrit Mircea Eliade, par sa capacité à voler et à se métamorphoser, notamment en oiseau[WaD 5],[Note 3]. Une autre métamorphose habituelle chez Merlin est celle du cerf, notamment dans les romans en prose[S 9] :
Lancelot-Graal, manuscrit BnF fr. 91, pl. 1229. | Traduction[33] | ||
---|---|---|---|
Lors jeta son enchantement et se mua en merveillouse figure. Car il devint uns cers li plus grans et li plus merveillous que nus eüst onques veü, et il ot un des piés devant blanc et .V. branches en son chief, les greignoures c’onques fuissent veües sur cerf. |
Il jeta alors son enchantement et prit un aspect merveilleux. En effet, il se transforma en un cerf, le plus grand et le plus extraordinaire qu'on ait jamais vu : l'une de ses pattes avant était blanche et il portait des bois à cinq branches, les plus imposants qu'un cerf ait jamais portés. |
Sous sa forme animale, Merlin conserve ses pouvoirs et la capacité de parler[33]. Il est également capable de transformer l'apparence d'autrui, Uther Pendragon prenant l'aspect de Gorlois afin de concevoir Arthur sous l'effet de son sortilège[K 3].
Bâtisseur
[modifier | modifier le code]Ses talents de bâtisseur sont réputés et grâce à sa maîtrise de la pierre, Merlin peut construire des mégalithes. L'un de ses hauts faits serait d'avoir construit Stonehenge[Note 4]. Gerbert de Montreuil, continuateur de Chrétien de Troyes, raconte aussi qu'il érige un pilier magique enchanté sur le Mont Douloureux, sous le règne d'Uther Pendragon. La présence de ce pilier rend fous les mauvais chevaliers[S 10]. Ce talent de bâtisseur s'associe avec sa connaissance des choses cachées, notamment dans le fameux épisode de la tour du roi Vortigern / Vertigier :
« Voulez-vous savoir, dit Merlin à Vertigier, pourquoi l’ouvrage s’écroule et qui l’abat ? Je vous l’expliquerai clairement. Savez-vous ce qu’il y a sous cette terre ? Une grande nappe d’eau dormante et sous cette eau deux dragons aveugles. L’un est roux et l’autre blanc ; ils sont sous deux rochers, ils sont énormes et connaissent chacun l’existence de l’autre. Quand ils sentent le poids de l’eau sur eux, ils se retournent avec un tel fracas de l’eau que tout ce qui est au-dessus chavire : ce sont eux qui font s’écrouler la tour. »
— Robert de Boron, Merlin[Bo 4]
Personnalité
[modifier | modifier le code]Quête du savoir, astrologie et prophéties
[modifier | modifier le code]Merlin détient un savoir inaccessible au commun des mortels, notamment en astronomie[WaD 16]. Ses connaissances sont acquises en marge de la société, par l'observation[WaD 18],[BaA 1]. Il pratique également l'astrologie. Dans la Vita Merlini, il apprend le remariage de sa femme et l'existence de son amant par les astres[WaD 18]. La discussion entre Merlin et Taliesin s'y apparente à une conférence théologique et druidique[WaD 19] entre savants : avec Maeldin, ils forment par ailleurs une triade druidique[WaD 11]. Philippe Walter suppose que Merlin acquiert ses connaissances dans un observatoire en pierres, semblable à certains monuments mégalithiques comme Stonehenge[WaD 18]. Ces particularités le rapprochent nettement des druides de l'Antiquité, qui discutent de la nature du monde et des astres puis transmettent leurs observations aux jeunes, selon Jules César[WaD 19].
Merlin est prophète grâce à son savoir, et si la plupart de ses révélations concernent des événements tragiques, il prédit aussi des règnes à venir, notamment celui d'Uther Pendragon[BaA 2]. En ce sens, il est un astrologue au service exclusif des rois de Bretagne[BaA 3]. Cet aspect est absent des romans français, qui le présentent comme un « enchanteur » sans préciser la nature de son savoir. L'astrologie étant une pratique condamnée par l'Église, Robert de Boron et ses continuateurs taisent cet aspect. Parmi les auteurs modernes, seule Marion Zimmer Bradley, dans Les Dames du Lac, attribue à Merlin un rôle d'astrologue[BaA 4].
Folie et rire
[modifier | modifier le code]Extrait de Merlin, faiseur de rois, 2006 | |
Seul Merlin a compris que la sagesse, pour être sage, doit se teinter d'un peu de folie, sous peine d'être folle[Rio 1]. |
Les sources médiévales présentent souvent Merlin comme un « fou »[S 11]. Cette folie suit une défaite guerrière dans la Vita Merlini et la Vie de Saint Kentigern (Lailoken devient fou après une vision, et se cache en forêt). Dans La Folie de Suibhne, l'état est consécutif à la bataille de Magh Rath. Merlin est toujours transformé physiquement et mentalement pendant ses périodes de folie[WaD 20]. Philippe Walter l'analyse comme une rage ou mélancolie « canine » provoquée par un déterminisme astral, une conjonction de planètes ou l'influence lunaire[WaD 21], résultat d'une possession[S 11]. Merlin devient un sauvage, un homme-bête dont le comportement s'approche de celui des divinités sylvestres et des lycanthropes[WaD 22]. Cette folie ne se déclencherait qu'à une date précise du calendrier celtique[WaD 21]. Dans la Vita Merlini, ce serait aux trois jours des Rogations de mai, pendant la lune rousse. Dans la Vie de Saint Kentigern, c'est à l'arrivée de la saison claire pendant la fête de Carnaval[WaD 22]. Sa folie mélancolique s'apparente bien plus au délire scientifique et à un état second permettant de révéler des vérités qu'à une pathologie mentale[WaD 23].
Guy D'Amours voit dans la folie de Merlin une expression d'éveil spirituel, en se basant sur la psychologie analytique de Carl Gustav Jung[34]. Dans la plupart des textes médiévaux (et certaines adaptations modernes[Note 5]), ces périodes de folie aboutissent à une conversion au christianisme, par probable analogie avec la passion du Christ[S 12]. René Barjavel traite longuement de la folie dans son roman L'Enchanteur (1984), à travers un combat dans l'esprit même de Merlin. Il en guérit en faisant corps avec la forêt, pour se fondre en elle[Ba 1]. L'association avec la forêt, lieu où Merlin vit ses périodes de folie, est elle aussi une constante dans les textes de toutes les époques[34].
Robert de Boron n'accorde pas une grande place à la folie de Merlin, mais chez lui, le rire affiche l'altérité de son esprit[35]. Merlin est fréquemment hilare, ce rire peut être l'expression de sa folie[S 11] mais serait plutôt à rapprocher de celui de l'Homme sauvage. Avec sa connaissance du temps et de l'Autre Monde, Merlin (comme Démocrite) rit de l'inconséquence des hommes avant de prophétiser des tragédies. Il a l'intuition de toutes les vérités et des événements à venir, il peut parcourir le temps à l'envers. Son rire de devin renvoie à sa très haute sagesse et sa connaissance sans limites[S 13], suivant une longue tradition d'hommes sauvages et de devins rieurs[WaD 24]. C'est « le signe d'une connaissance surnaturelle qui permet à Merlin de percevoir les choses cachées »[36], notamment les trésors souterrains[WaD 25]. Dans la Vita Merlini, il rit d'un mendiant assis devant une porte parce qu'il devine qu'un trésor est enterré en dessous, puis d'un passant achetant des chaussures et de quoi réparer ses semelles alors qu'il sait que le malheureux va se noyer[BaR 1].
Rapport au monde
[modifier | modifier le code]Merlin entretient des rapports étroits avec les forces de la nature, notamment la forêt, le pommier et le dragon. Sa sagesse provient de son contact avec la nature[BaA 5]. C'est aussi un personnage nettement marginalisé. Anne Berthelot le voit comme le reflet d'une humanité déformée, à la limite de la bestialité en raison de son rapport avec les mascarades[K 3]. Stephen Thomas Knight suppose que cette marginalisation résulte de l'immensité de son savoir[K 3]. La sauvagerie de Merlin en fait « l'homme des bois le plus célèbre du Moyen Âge »[WaD 26]. L'ensemble des forces sylvestres, aussi bien la forêt elle-même que les animaux qui la peuplent, est entièrement acquis à sa cause[WaD 27]. La frontière entre Merlin et le monde sylvestre est elle-même floue[WaD 27]. Il est sensible au rythme des saisons avec ses périodes de déclin (folie) et de renouveau[WaD 27]. Il est capable de prendre l'apparence d'animaux et se compare lui-même à certains arbres[WaD 27] : c'est le maître du temps et l'esprit du végétal[WaD 28]. Le saint chrétien ermite Antoine le Grand est assez proche de lui : victime de possessions démoniaques, associé au sanglier, fuyant les hommes pour se rapprocher du divin[S 12].
Les arbres et la forêt
[modifier | modifier le code]La forêt forme l'environnement naturel et favori de Merlin[WaD 26]. Les romans français évoquent ses disparitions de la cour d'Arthur pour s'y réfugier, en compagnie de son confident Blaise en Northumberland. Si la forêt de Merlin est située au Nord de la Britannia dans les plus anciens textes, elle est décrite comme étant la forêt de Brocéliande au fil du temps[K 4]. Dans les sources plus anciennes, comme la Vita Merlini, son rapport avec la forêt est différent puisqu'il se réfugie en Calédonie par réaction à une malédiction[WaD 26]. Ce lien le rapproche des divinités celtiques[WaD 26] dont la forêt est le domaine habituel[LRGu 2], et des personnages d'inspiration chamanique, comme l'esprit des forêts toungouses[WaD 26] décrit par Uno Harva, qui monte les bêtes sylvestres et se métamorphose lui-même[37]. Le mythe de l'homme sauvage compte les faunes romains et inclut la légende de Merlin[WaD 1]. Dans la mythologie celtique, la forêt est un passage vers l'Autre Monde, un monde habité par les forces divines[WaD 29]. Pour Merlin, elle est aussi un lieu de science où la présence de la nature préserve les forces magiques : selon la Vita Merlini, c'est dans la forêt que Merlin choisit d'établir sa demeure à soixante-dix portes et soixante-dix fenêtres, où il étudie l'astronomie et l'astrologie[WaD 30].
Le pommier est l'arbre favori de Merlin[WaD 29]. Il en pousse abondamment sur l'île d'Avalon[38]. Cet arbre symbolise la connaissance, l'initiation et l'immortalité[WaD 31]. Le poème « Les pommiers de Merlin », dans le Livre noir de Carmarthen (v. 1250)[39] en montre l'importance, tout comme le début de la Vita Merlini[40] où il se réfugie dans un pommier qui le rend invisible, pour échapper aux troupes ennemies de son seigneur Gwenddolau[WaD 31]. Philippe Walter pense que le pommier, arbre magique auquel Merlin peut s'adresser dans ses périodes de folie, est aussi son arbre protecteur et providentiel, un dispensateur du savoir sacré lié à la divination et à la parole[WaD 32]. Les arbres sont, de manière générale, des dispensateurs de pouvoirs divinatoires et de science pour tous les druides[WaD 33],[LRGu 3]. Merlin se compare occasionnellement à un « chêne pourrissant »[Note 6], arbre des druides, dans la Vita Merlini[WaD 27].
Les animaux et le dragon
[modifier | modifier le code]Merlin entretient un rapport privilégié avec les animaux forestiers, notamment le cerf qu'il chevauche (selon Geoffroy de Monmouth), un animal omniprésent dans les cultes celtiques et préceltiques[WaD 34]. Le loup gris (Canis lupus) l'accompagne durant l'hiver[WaD 26] (le nom de son maître, Blaise, est en rapport étroit avec celui du loup, Bleizh en vieux breton[WaD 35]), le sanglier[S 12] et/ou le porc (ses disciples sont surnommés « petits cochons » dans les poèmes gallois[41]), et enfin l'ours (il naît poilu comme un ours[WaD 18]) font également partie de ses compagnons. Il comprend les animaux et se fait comprendre d'eux[WaD 35]. Ces caractéristiques renvoient au chamanisme[WaD 26].
Son rapport avec le dragon est particulier. Au contraire des chevaliers de la Table ronde qui combattent les reptiles, Merlin n'est pas un sauroctone. Il apprivoise les dragons, prenant sur eux un ascendant de nature druidique et magique. Le roi Vortigern (Vertigier selon Robert de Boron) trouve un « enfant sans père », Merlin, qui lui apprend qu'un dragon rouge et un dragon blanc se battent sous les fondations de son château[Note 7]). Dans le roman de Robert de Boron, il vient en aide à la famille Pendragon, notamment Uther à qui il permet de coucher avec la femme de ses rêves pour concevoir Arthur. Plus tard, Merlin interprète favorablement l'apparition d'un reptile dans le ciel pendant une bataille. Pour aider Arthur, il utilise une enseigne en forme de dragon vivant[S 14] qui « jette feu et flammes par la gueule »[S 15]. Le dragon revêt pour lui un côté protecteur et totémique[S 16], Merlin est par ailleurs représenté sous forme de dragon lui-même dans une chronique de Jean de Würburg concernant Guillaume François d'Autriche[42].
Entourage
[modifier | modifier le code]Merlin est entouré d'autres personnages littéraires provenant d'un fonds mythologique celtique ou de la légende arthurienne. Les plus connus sont le scribe Blaise, qui consigne son histoire, le roi Arthur qu'il veille et protège, et la fée Viviane qu'il aime. Morgane et Viviane sont ses élèves. Malgré tout son savoir, Merlin est piégé par les ruses de ces deux femmes[R 1].
Taliesin
[modifier | modifier le code]Le personnage mythique de Taliesin, dont l'histoire provient du même fonds de mythologie celtique brittonique que les plus anciens textes concernant Merlin, est très proche de lui. Sa naissance est chamanique, puisque son père Gwion Bach se change en grain de blé puis se fait avaler par la sorcière Ceridwen sous forme de poule. Neuf mois plus tard, le premier mai, elle donne naissance à Taliesin (qui peut être vu comme Gwion Bach lui-même) et l'abandonne sur un bateau[43]. Taliesin, comme Merlin, est en quelque sorte un enfant sans père[S 17]. Il est prédestiné, ses actions et les grandes dates de sa légende sont en relation étroite avec le calendrier celtique[S 18]. Les Triades galloises citent Merlin et Taliesin côte à côte. Ils sont peut-être issus d'un même druide divin celtique[WaD 29].
Blaise
[modifier | modifier le code]Maître Blaise est, dans les romans français (depuis Robert de Boron) le scribe et confident personnel de Merlin. Confesseur de la mère de Merlin, son rôle est par la suite d'écrire tout ce que lui raconte l'enchanteur, y compris ses prédictions[WaD 35]. En cela, il répartit les rôles : Merlin est un conteur oral mais pas un écrivain, fonction entièrement dévolue à Blaise[S 19]. L'apparition de Blaise dans les récits renvoie concrètement à la création littéraire médiévale, l'écrivain n'étant le plus souvent que celui qui adapte un récit de tradition orale[S 7].
Pour Philippe Walter, Blaise est à l'origine un homme-loup (d'où le rapprochement en vieux breton avec le nom de l'animal), dont la fonction est d'être le double de Merlin[WaD 35]. Cette association expliquerait l'apparence animale de Merlin à la naissance et le nom de Lailoken, « le jumeau ». Elle ferait de Merlin et Blaise des jumeaux divins[WaD 36],[S 20].
Uther, Arthur et les chevaliers de la Table ronde
[modifier | modifier le code]La plupart des ouvrages qui parlent de Merlin évoquent aussi Arthur et les chevaliers de la Table ronde. Ces textes datent pour la plupart du XIIIe siècle au XVe siècle. Son rôle dans la légende arthurienne est d'aider à l'accomplissement du destin du royaume de Bretagne (ou royaume de Logres, la Loegrie)[Note 8]. Grâce à sa sagesse, il devient l'ami et le conseiller du roi Uther Pendragon. À la mort de celui-ci, il organise le défi de l'épée Excalibur qui permet à Arthur, fils illégitime d'Uther, de succéder à son père. Puis il incite Arthur à instituer la Table ronde afin que les chevaliers qui la constituent puissent se lancer dans des missions, notamment la fameuse quête du Graal. Malgré toutes ses connaissances, Merlin ne peut rien contre la destinée du royaume ni la fin tragique du roi Arthur[45].
Vie amoureuse
[modifier | modifier le code]La vie amoureuse de Merlin est généralement marquée par son attirance pour de très belles jeunes femmes[R 1]. Dans la Vita Merlini, il a pour épouse Gwendoline (Guendoloena), mais nourrit une passion pour sa sœur Ganieda (Gwendydd). Il apprend l'infidélité de sa femme, enfourche un cerf, et se rend au palais en compagnie d'animaux forestiers. Celle-ci l'aperçoit depuis une fenêtre avec son amant, et éclate de rire. Merlin arrache les cornes de son cerf, et les jette à la tête de l'homme, qui périt sur le coup. D'après Claude Gaignebet, cette scène provient d'un ancien rite carnavalesque, dans lequel le cocufié est en relation avec le cerf[46].
Robert de Boron supprime de ses textes la relation incestueuse de Merlin et Ganieda pour la remplacer par la fée Viviane, tradition suivie par de nombreux continuateurs. Inspirée de Ganieda[WaD 37], Viviane a pour avatars la Dame du Lac et l'enchanteresse Nimue. La séduction de Merlin est toujours racontée de la même façon par les auteurs médiévaux : la jeune femme séduit le sage Merlin qui succombe à ses charmes, et lui livre ses secrets de magicien qu'elle finit par retourner contre lui pour l'emprisonner[Z 4]. Le couple est inspiré de celui de Diane et Faunus dans la mythologie romaine[S 9], d'où la crainte de Viviane de perdre sa virginité, en écho à la légende de Diane. Dans le Lancelot-Graal, Merlin apparaît comme un être lubrique et la sage Viviane (âgée de douze ans[47]) souhaite se protéger de ses ardeurs[S 21]. Une tradition récente du château de Comper, en Bretagne, veut que pour plaire à Viviane, Merlin lui ait érigé un château visible d'elle seule au fond des eaux du lac de Comper[48].
La fée Morgane n'a pas de relation amoureuse avec Merlin[Note 9], mais apprend elle aussi ses secrets de magicien, et les emploie pour contrarier les desseins du roi Arthur et de Lancelot (dans les textes plus tardifs)[R 1].
Disparition
[modifier | modifier le code]La fin de Merlin est évoquée de différentes façons selon les auteurs. Il ne connaît généralement pas de mort véritable, mais il est « retiré du monde »[49] et repose « au cœur d'une inaccessible prison forestière, ni mort ni vivant »[50]. Dans les textes gallois, il reste pour toujours dans la forêt. Dans la Vita Merlini, il passe son temps à observer les astres depuis sa demeure aux soixante-dix fenêtres, avec sa sœur[BaA 6]. Une autre version évoque une tour de cristal[49]. Il peut aussi faire retraite pour toujours avec son confesseur Blaise. Dans le Perceval en prose, Merlin se retire jusqu'à la fin du monde dans son esplumoir[45].
La version la plus connue est toutefois celle de « l'enserrement », à partir du Lancelot-Graal[45]. La fée Viviane trahit Merlin, qui lui a raconté au préalable la légende de Diane emprisonnant Faunus, montrant ainsi sa connaissance de son propre destin. Or, il ne peut s'empêcher de révéler à Viviane la manière d'emprisonner un homme à jamais, sortilège qu'elle retourne contre lui. Merlin est enfermé pour l'éternité dans son esplumoir, dans une chambre ou une prison d'air (selon la plupart des romans français), sous un rocher (selon Le Morte d'Arthur de Thomas Malory), ou encore dans une grotte. Pour Francis Dubost, cet échec de Merlin est dû à son statut d'être fantastique, et donc d'« humain incomplet », qui ne peut réellement connaître l'amour[51]. D'autres spécialistes supposent la jalousie de Viviane envers Morgane à qui Merlin enseigne aussi, ou bien le désir de la fée de protéger sa virginité[52]. Quoi qu'il en soit, la mort du roi Arthur est consécutive à l'impossibilité qu'a Merlin de veiller sur le destin du royaume[45].
Histoire littéraire
[modifier | modifier le code]Les références à Merlin sont rattachées à la mythologie celtique galloise et à la littérature irlandaise autant qu'à celle de l'Angleterre et de la France du Moyen Âge, ce qui montre le peu de cloisonnement de la littérature médiévale[WaD 7],[WaD 10]. À l'époque de la rédaction des plus anciens textes, l'Angleterre et une partie de la France sont réunies par le baronnage anglo-normand[S 22]. Il n'existe pas de récit fondateur, le personnage de Merlin étant le résultat d'une longue évolution littéraire. Chaque auteur s'appuie plus ou moins sur ses prédécesseurs[S 23]. D'après Philippe Walter :
« L'histoire romanesque de Merlin s'est construite par étapes grâce à la fusion progressive de traditions orales d'origine galloise, parfois étrangères les unes aux autres, mais aussi grâce à l'édulcoration proprement littéraire permise par les réécritures successives de la légende. »
— Philippe Walter, Merlin ou le savoir du monde[S 23]
Pour autant, ces différents auteurs ne reprennent pas tous les éléments plus anciens concernant Merlin :
« Le mythe littéraire de Merlin se présente comme une sorte de grande décharge dans laquelle des débris, des morceaux de mythes sont éparpillés. Les auteurs contemporains viennent y puiser leurs idées et recyclent ces débris de mythe pour recréer un Merlin toujours nouveau, en mouvement[53] »
— Gaëlle Zussa, Merlin. Rémanences contemporaines d’un personnage littéraire médiéval dans la production culturelle francophone
Merlin est réinterprété et réinventé par confrontation avec le christianisme[WaD 38]. Son obsession pour les prophéties et le messianisme témoigne de cette influence religieuse. Le Merlin littéraire mêle finalement l'origine celtique à la culture chrétienne[WaD 9]. Il suscite la méfiance de l'Église, qui cherche à marginaliser ce « prophète païen ». Le Liber exemplorum (1275) présente un démon qui affirme « connaître parfaitement Merlin »[S 24]. D'autre part, il est écrit dans le Lancelot-Graal que Merlin n'a jamais été baptisé ni n'a rien fait de bon dans sa vie, sinon des œuvres démoniaques[54].
Sa popularité se développe après 1066, l'installation des barons normands en Angleterre favorisant une culture commune et de nombreux échanges entre les îles Britanniques et l'actuel territoire français. Aliénor d'Aquitaine, férue de poésie et de roman, promeut la légende arthurienne qui rencontre un grand succès aux XIIe siècle et XIIIe siècle[S 22]. Merlin connaît alors une nette évolution. Suibhne, Myrrdin, Lailoken et le Merlinus de la Vita Merlini sont des rois divins et vaincus, exilés dans la forêt où ils se muent en devins et connaissent la folie. Ils constituent trois variations autour d'un même thème mythique[WaD 39]. Originellement savant et devin, Merlin devient le conseiller du roi Arthur et l'amant malheureux de la fée Viviane dans les récits français[WaD 39].
Épisode de la légende de Merlin | Sources notables |
---|---|
Naissance, par une mère vierge et un démon | Robert de Boron, Merlin en vers et Merlin en prose[S 25] |
Vortigern cherche un « enfant sans père » sur les conseils de ses savants, pour le sacrifier afin que son sang consolide la tour de son château | Historia Brittonum, Historia Regum Britanniae[R 2] |
Construction de Stonehenge | Historia Regum Britanniae[R 2] |
Blaise consigne l'histoire de Merlin | Merlin en prose, att. à Robert de Boron[55] |
Folie à la suite de la bataille d'Arfderydd (v. 573) | Annales Cambriae[56], Livre noir de Carmarthen[K 5] |
Uther Pendragon prend l'apparence du duc de Cornouailles grâce à un sortilège de Merlin, et conçoit Arthur avec Ygerne, dont il est amoureux. | Historia Regum Britanniae[R 2] |
Merlin se change en cerf au pied blanc pour rencontrer Jules César | Lancelot-Graal[57] |
Merlin choisit les chevaliers de la Table ronde | Merlin en prose, att. à Robert de Boron[Go 2] |
Arthur est prévenu de la naissance de Mordred et de la chute prochaine de son royaume | Post-Vulgate[K 6] |
Merlin pousse les chevaliers de la Table ronde à partir en quête du Graal | Perceval en prose[47] |
Enserrement par la fée Viviane | Lancelot-Graal[47], Le Morte d'Arthur[K 7] |
Sources britanniques et irlandaises
[modifier | modifier le code]Les plus anciennes références possibles à Merlin figurent dans De Excidio et Conquestu Britanniae, et sont attribuées à Gildas le Sage qui mentionne Ambrosius Aurelianus, chef romain combattant avec les Bretons contre les Pictes au VIe siècle. Bède le Vénérable reprend ce récit[Z 5]. Bien que le nom de Merlin n'y apparaisse toujours pas, l'Historia Brittonum, composée jusqu'à la fin du IXe siècle, forme le premier texte qui puisse véritablement lui être lié[58]. Il introduit l'usurpateur Vurtigern et un certain Arthur aux côtés d'Ambrosius[Z 5], enfant sans père qui prédit la victoire des Bretons sur les Saxons après avoir révélé la présence d'un dragon rouge et d'un dragon blanc sous la tour du château de Vurtigern[59]. Il y a probablement eu volonté de créer un seul personnage avec Ambrosius Aurelianus et un « enfant sans père » légendaire, rattaché au souvenir de Dinas Emrys[Z 6], voire à un chef de clan gallois nommé Myrrdin[Z 7]. Différents auteurs attestent aussi d'une confusion entre Merlin Ambrosius et le Myrddin des légendes galloises. Giraud de Barri distingue ainsi Ambrosius, prophète de l'époque du roi Vortigern, du Merlin sauvage de la forêt calédonienne dans son Itinerarium Cambriae[60].
Myrddin
[modifier | modifier le code]Myrddin Wyllt, tout comme Ambrosius, apparaît avant la période arthurienne. Les poèmes gallois[61] parlant de lui, plus authentiques que les sources françaises[S 23], proviennent d'un fonds légendaire oral[WaD 9]. Qu'il soit inspiré d'un personnage réel ou légendaire, Myrddin a acquis une certaine célébrité avant l'écriture de ces textes[Va 2]. Ce « Merlin primitif »[S 23] est présenté sous un jour assez sombre[WaD 7]. Myrddin est un fou vivant une existence misérable dans la forêt calédonienne, ruminant sur sa triste existence et la sanglante bataille qui l'a précipité si bas. Il acquiert le don de prophétie[60]. Les allusions de ces poèmes parlent des événements de la bataille d'Arfderydd. Pour Philippe Walter, Myrddin est un roi à l'origine, dépossédé de sa souveraineté guerrière pour être cantonné à la seule souveraineté magique[WaD 40].
Les Triades galloises citent Taliesin et Myrddin Wyllt parmi les bardes. Le Livre rouge de Hergest contient quelques poèmes de Merlin[Z 8]. Les Annales Cambriae mentionnent : « Année 129 (v. 573) : La bataille d'Arfderydd entre les fils d'Elifer, et Guendoleu fils de Keidau ; durant laquelle bataille Guendoleu tomba ; et Merlin (Merlinus) devint fou[Note 10] ». Elles sont souvent citées pour justifier l'existence d'un Merlin historique au VIe siècle[K 5]. Rhydderch Hael, roi de Strathclyde, aurait massacré les forces de Gwenddolau, tandis que Myrddin serait devenu fou en regardant la défaite. Le Livre noir de Carmarthen compte trois poèmes autour de Merlin : « Les Pommiers », « Le Dialogue entre Merlin et Taliesin » où Merlin et Taliesin parlent de sept batailles qui rempliront sept rivières de sang, et « Le Dialogue entre Merlin et sa sœur Gwendydd ». Les deux derniers sont formés de considérations sur l'histoire passée du pays. Gwendydd surnomme son frère le Juge du Nord, le Prophète, le Loin-Renommé, le Maître du Chant, le Mélancolique, le Sage et Le Combattant d'Arfderydd[Z 9]. Dans « Les Pommiers », (Afallen), Merlin (Myrddin) s'adresse à un arbre en déplorant la mort de son seigneur Gwenddolau, au service duquel il était barde[K 8]. Il n'est plus au service de seigneurs, et vit à l'état sauvage[K 5].
Lailoken
[modifier | modifier le code]La légende de Lailoken est préservée dans deux manuscrits écossais rédigés en latin au XIIe siècle, autour de saint Kentigern[R 3]. Dans Lailoken et Kentigern, Lailoken est un poète et prophète qui perd l'esprit durant la bataille d'Arfderydd[62], à la suite du passage d'une troupe de démons aériens[WaD 40]. Il combat pour le Roi Gwenddolau ap Ceidiaw contre Rhydderch Hael, avant de s'enfuir vers l'Écosse[62]. Saint Kentigern de Glasgow rencontre en un lieu désert ce fou nu et échevelé nommé Lailoken, que d'aucuns appellent Merlynum ou Merlin, et qui déclare être condamné à errer en compagnie des bêtes sauvages à cause de ses péchés. Il ajoute avoir été la cause de la mort des personnes tuées durant la bataille « en la plaine entre Liddel et Carwannok ». Après avoir raconté son histoire, le fou s'éloigne et fuit la présence du saint pour retourner à son état sauvage. Il demande finalement les derniers sacrements, prophétisant être sur le point de mourir d'une « triple mort »[Note 11]. Le saint exauce le souhait du fou ; alors les bergers du roi Meldred le capturent, le frappent à coups de bâton, le jettent dans la rivière Tweed où son corps est percé par un pieu, sa prophétie se trouvant ainsi accomplie[R 3].
Dans Le roi Meldred et Lailoken, l'homme sauvage est emprisonné trois jours pour refus de répondre aux questions du roi, et a une crise d'hilarité en voyant une feuille accrochée aux cheveux de l'épouse royale[R 3].
Suibhne
[modifier | modifier le code]La Folie de Suibhne, texte irlandais anonyme et peu connu du monde francophone, raconte des faits censés se dérouler historiquement au Ve siècle. Il symbolise bien le versement du fonds oral celtique vers la littérature chrétienne[WaD 10]. Suibhne est un « fou des bois » comparable à Lailoken[63]. Il rappelle les anciens dieux de la forêt[64]. Il est frappé de folie après une défaite en bataille, sous l'effet d'une malédiction lancée par saint Ronan dont il a jeté les livres à l'eau et tué l'un des clercs. Il vit dans les bois au creux d'un if[LRGu 4]. Sa femme le quitte pour rejoindre un autre roi. Dans ses moments de folie, il peut s'envoler sous la forme d'un oiseau. Dans les bois, il acquiert une connaissance parfaite des secrets de la nature. Un mari jaloux finit par l'assassiner[WaD 2]. Ce personnage, en partie à l'origine de Merlin, présente de flagrantes analogies avec le monde du chamanisme[60].
Geoffroy de Monmouth
[modifier | modifier le code]Les sources latines donnent véritablement « ses lettres de noblesse » au personnage de Merlin, et jouent un rôle décisif dans son statut de « héros breton »[S 26]. Dans la première moitié du XIIe siècle, Geoffroy de Monmouth introduit Merlin dans la légende arthurienne en s'inspirant du fonds oral de la mythologie celtique[WaD 10]. Son récit rencontre rapidement le succès, particulièrement au Pays de Galles[65]. En tant que moine, Monmouth s'est certainement inspiré de la Bible dans ses récits[Z 10]. Il est le premier à décrire Merlin comme un magicien, en même temps qu'un prophète[Z 2].
Merlin est un personnage central dans ses trois livres, Prophetiae Merlini (Prophéties de Merlin), Historia regum Britanniae (Histoire des rois de Bretagne), et la Vita Merlini (Vie de Merlin). Les prophéties consistent en une longue suite de prédictions concernant le règne des Saxons et l'indépendance de la Bretagne[Z 11]. Le second conte rapporte comment Merlin crée Stonehenge, ayant pour fonction d'être la sépulture d'Aurelius Ambrosius. Le troisième conte narre comment Merlin transforme l'apparence d'Uther Pendragon, lui permettant ainsi d'entrer dans le château de Tintagel pour y engendrer son fils Arthur.
Historia Regum Britanniae
[modifier | modifier le code]Vers 1135, Geoffroy de Monmouth synthétise dans son Histoire des rois de Bretagne (Historia Regum Britanniae) des récits disparates[WaD 41]. Première attestation du nom de Merlin dans la littérature, ce texte définit les principales caractéristiques du personnage dans la légende arthurienne. Il le présente comme un orphelin de père. Les mages de Vortigern souhaitent le sacrifier pour consolider la tour de son château qui ne cesse de s'effondrer, mais Merlin devine la présence des deux dragons souterrains qui perturbent les travaux[66],[R 2]. Le récit de l'Historia Brittonum est ainsi repris presque sans changement[Z 12].
L’Histoire des rois de Bretagne présente aussi des prophéties de Merlin sur l'avenir de l'île britannique, la construction de Stonehenge pour Ambrosius Aurelianus à partir de pierres qu'il fait venir du mont Killaraus en Irlande, et sa ruse en faveur d'Uther Pendragon pour qu'il puisse concevoir Arthur avec Ygraine, dont il est amoureux[R 2],[Z 13]. Wace adapte l’Historia Regum Britanniae de Monmouth dans le roman de Brut (1155), où Merlin joue un rôle secondaire de conseiller pour Uther Pendragon, afin de concevoir Arthur. Il y est très effacé, ce qui d'après P. Walter témoigne de son introduction récente dans la légende arthurienne[S 27]. Wace ajoute à son récit la construction de la Table ronde[47].
Vita Merlini
[modifier | modifier le code]La Vie de Merlin (Vita Merlini), rédigée v. 1150[WaD 41], est le texte médiéval le plus centré sur Merlin lui-même[WaD 10] et s'ancre dans le fonds légendaire breton[47]. Synthèse des récits gallois autour de Myrddin Wyllt[WaD 41] (notamment de poèmes[K 9]), Merlin y est présenté comme un roi, devin et prophète maudit[WaD 10], mais ses aspects les plus sombres sont gommés[K 10]. Il perd une bataille avec son armée, et entre dans la forêt où il connaît une période de folie (rabies, proche d'une rage animale[WaD 40]). Il est capturé et amené à la cour où il fait différentes prédictions, dont celle de la triple mort du fils de la reine après une crise d'hilarité. De retour dans la forêt pour plusieurs années, il voit le présage d'un remariage pour sa femme, enfourche un cerf et encorne son rival, ce qui lui vaut d'être une seconde fois capturé. Après deux autres prédictions justes, il retourne en forêt pour mieux connaître les secrets du monde[WaD 42]. Une fontaine apparue au printemps le guérit de sa folie. Il rencontre Taliesin et un troisième devin, Maeldin. Ganieda, sa sœur, rejoint la triade et se met à prophétiser avec eux[WaD 20],[K 11]. La recherche spirituelle de Merlin le rapproche du christianisme, le texte se conclut sur sa rédemption[S 28].
Ce texte s'appuie sur un mythe légèrement restauré plutôt que sur des sources historiques[WaD 6]. D'après Philippe Walter, l'œuvre est à lire comme un palimpseste : elle comporte beaucoup d'éléments légendaires (la majorité purement celtiques) intégrés à un récit biographique en latin[WaD 43], dans le but probable de présenter Merlin en exemple pour les évangélisateurs chrétiens[S 24],[WaD 19]. Geoffroy de Monmouth adapte son récit à son époque, mais semble avoir respecté ses sources[WaD 44]. Merlin est un savant et un devin, « initié et initiateur »[WaD 39].
Sources françaises
[modifier | modifier le code]Les sources françaises coïncident avec un rayonnement exceptionnel de la légende de Merlin[S 23]. Elles redistribuent son rôle et celui d'Arthur. Alors que Merlin était vu à l'origine comme un roi à la fois guerrier et magicien, il devient le dépositaire du seul savoir magique. Arthur représente au contraire la souveraineté guerrière[WaD 40]. Robert de Boron consacre une grande partie de son œuvre à Merlin.
Robert de Boron
[modifier | modifier le code]Composés à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle, le poème de Robert de Boron et le roman qui en est issu[Note 12] constituent les sources les plus connues des médiévistes au sujet de Merlin[WaD 7]. C'est véritablement lui qui donne toute son importance au personnage dans le cycle arthurien[S 27] et qui lie les deux traditions britanniques, celle de l'enfant prophète sans père et celle de l'homme sauvage[47]. Il consacre l'essentiel de son œuvre à Merlin, non sans l'entourer d'autres personnages importants de la légende arthurienne comme Blaise, Vortigern, la famille Pendragon, Ygerne (Ygraine) et le duc de Cornouailles[Go 3]. Il s'inspire de différentes sources plus anciennes, sans pour autant réadapter directement Wace et Monmouth[67], et développe le personnage[Go 3]. Seules quelques lignes de son poème sont parvenues. La version en prose devient populaire et s'incorpore dans le Petit cycle du Graal (Joseph d'Arimathie, Merlin, Perceval) et dans le Lancelot-Graal (Estoire del Saint Graal, Merlin, Lancelot, Queste del Saint Graal, Mort du roi Arthur)[68].
Si le fond de l'œuvre de Robert de Boron reste attaché à ses origines celtiques, sa christianisation sous l'influence des clercs est nettement palpable, notamment dans l'épisode de la naissance de Merlin. Robert de Boron conte dans son Merlin en vers (v. 1190) la tentative ratée du Diable pour faire naître un antéchrist dans le sein d'une vierge, en s'inspirant de la tradition chrétienne de son époque. Cet épisode qui fait de Merlin le fils du Diable et d'une vierge rachetée par Dieu devient indissociable de la légende du personnage[47]. Il a probablement remplacé le dieu païen d'une tradition plus ancienne par le Diable chrétien[69]. Philippe Walter pense que cette version de la naissance de Merlin est une invention de Boron, inspirée par l'évangile de Nicodème et la mention d'incubes dans l'œuvre de Monmouth[S 25]. Boron explique le pouvoir de Merlin à deviner passé et futur par son ascendance à la fois diabolique et divine[Go 3]. Il le présente, durant son enfance, comme un être à la fois dérangeant et prodigieux, d'une incroyable précocité[Go 4], et ne manque pas d'évoquer les efforts de Merlin pour échapper à l'influence de son ascendance diabolique[Go 5]. Il développe beaucoup de scènes où Merlin rit (notamment lorsqu'il pratique la magie), certainement en écho à ses origines[Go 6].
Il conserve aussi le lien du personnage avec la forêt (inspiré par la Vita Merlini), Merlin partant régulièrement se réfugier en Northumberland pour y rencontrer Blaise[Go 2]. Le texte de Boron introduit en effet Blaise, maître de Merlin, dépeint comme transcrivant la geste que l'enchanteur lui dicte lui-même, et expliquant comment cette geste devra être connue et préservée[55]. Merlin devient, sous sa plume, celui qui choisit les chevaliers de la Table ronde[Go 2] et le conseiller militaire d'Uther. Il garde le récit de la ruse pour concevoir Arthur, Merlin se présentant successivement comme un vieil homme pour enlever le nouveau-né, puis comme un « prudhomme » pour le remettre à Antor[Go 7]. Uther accepte tous les plans et toutes les ruses que Merlin lui propose[Go 8].
Perceval en prose et Lancelot-Graal
[modifier | modifier le code]Le Lancelot-Graal (ou cycle de la Vulgate, v. 1220), contrairement à l’Estoire de Merlin attribuée à Robert de Boron, le présente comme un être diabolique et repoussant[54] par opposition à Viviane[70]. Il introduit ainsi la chute de Merlin, causée par l'amour qu'il porte à la Dame du Lac (présentée comme étant la fée Viviane ou encore Nimue dans des récits plus tardifs). Elle lui extorque ses secrets magiques en les retournant contre lui pour l'emprisonner à jamais. Ce thème de « l'enserrement » de Merlin devient l'un des plus populaires de sa légende[47]. Il a probablement été inventé pour faire disparaître Merlin des récits, et ainsi expliquer l'échec de la bataille de Camlann où Arthur est mortellement blessé. Avec ses pouvoirs, Merlin aurait pu en inverser le cours. Son acceptation d'un destin qu'il connaît (l'enserrement) est expliquée par sa volonté de ne pas aller à l'encontre de Dieu[45].
Le Perceval en prose fait quant à lui de Merlin l'initiateur de la quête du Graal[47]. Le Lancelot-Graal compte le récit d'une rencontre entre Merlin et l'empereur Jules César. La femme de l'empereur romain est suivie d'une douzaine de demoiselles, en fait des hommes déguisés. Merlin rencontre une princesse d'Allemagne déguisée en écuyer, Grisendole. Un soir, César s'effraie après le rêve d'une truie couronnée caressée par douze louveteaux. L'empereur reste silencieux pendant tout le banquet. Merlin se transforme en cerf, court au palais et s'agenouille devant César en lui disant : « Cesse de ruminer ton rêve. Attends l'homme sauvage »[57].
L'empereur confie à Grisendole la mission de trouver cet homme sauvage. Elle rencontre le cerf qui lui dit de préparer un pâté de porc, et s'exécute, ce qui fait apparaître l'homme sauvage noir et hirsute. Il dévore le pâté et s'endort. Grisendole le ligote et le ramène à César. L'homme sauvage interprète le rêve : la truie est l'impératrice et les douze louveteaux, ses demoiselles. César les fait déshabiller er révèle qu'elles sont en fait des hommes. L'impératrice et ses douze jeunes gens sont immédiatement brûlés sur un bûcher. L'homme sauvage demande que Grisendole soit mise à nu et, face à la découverte de sa féminité, César se signe. Il demande conseil à l'homme sauvage qui lui propose de l'épouser. César voulant savoir qui est le cerf, l'homme sauvage trace des caractères hébreux qui brûlent une porte, puis s'en va. César épouse Grisendole, puis un messager finit par déchiffrer ces lettres en hébreu : le cerf et l'homme sauvage ne font qu'un[57].
L'entrée de Merlin à Rome sous la forme d'un cerf gigantesque donne naissance à une abondante iconographie de miniatures médiévales, témoignant du succès de ce récit [33].
Post-Vulgate
[modifier | modifier le code]Merlin devient, dans le cycle Post-Vulgate (Merlin-Huth, v. 1250), celui qui avertit Arthur de ses malheurs à venir, en particulier la naissance de Mordred[Note 13]. Il joue un rôle d'observateur et de commentateur, et n'est plus guère l'initiateur de la quête du Graal[K 6]. En revanche, il prédit avec justesse que Girflet sera le dernier chevalier à voir Arthur vivant[K 4]. Ce roman rend un aspect plus merveilleux au personnage et présente Viviane de manière négative[54], bien que Merlin y soit toujours le fruit de l'union d'une femme vertueuse et d'un incube[Go 9]. L'ouvrage contient une suite de prophéties confiées par Merlin à Blaise, et présente le Graal comme le point central de toutes ses prophéties[Go 10].
Sources bretonnes
[modifier | modifier le code]Merlin apparaît très tôt dans les documents écrits en Bretagne, notamment le cartulaire de Redon et un toponyme d’Augan au IXe siècle, puis deux textes prophétiques des XIIe siècle et XIIIe siècle[71]. Dans le Dialog etre Arzur Roe d’an Bretounet ha Guinglaff en moyen breton, Merlin est présenté comme un archétype d'être sauvage, sous le nom de « Guinglaff »[1]. Gwenc'hlan pourrait aussi y avoir pris la place de Merlin[71]. La Villemarqué publie le chant Merlin-barde, longtemps considéré comme un faux, mais qui semble bien provenir d’un cycle médiéval[72], Hervé Le Bihan répertorie sept contes et récits datés du XIXe siècle, qui sans constituer des textes en filiation directe avec la matière arthurienne médiévale, en sont des survivances[1]. L'enchanteur y possède le pouvoir de divination[71],[1]. Luzel recueille une tradition selon laquelle Merlin a fini sa vie au sommet du Menez Bré[71].
Littérature prophétique
[modifier | modifier le code]Une abondante littérature prophétique est attribuée à Merlin[Z 14] et se divise en deux grands courants, les prophéties des Îles Britanniques et celles du continent européen, différentes par leur objet et leur inspiration[Z 15]. La littérature galloise comporte nombre d'exemples prédisant la victoire militaire des peuples celtes de Grande-Bretagne, qui se rassembleraient pour rejeter les Anglo-Saxons — et par la suite les Normands — à la mer. Certaines de ces œuvres ont été interprétées comme des « prophéties de Myrddin ». Henri VIII utilise ce thème pour présenter son père, le roi gallois Henri VII, comme le sanglier annoncé par Merlin, qui partit de la péninsule armoricaine de Bretagne et soutenu par des guerriers bretons, aurait accompli la prophétie de Merlin de la revanche des Celtes sur les Saxons[73],[Note 14]. La récupération de ces prophéties par les Anglais ne remonte qu'au XIVe siècle, l'immense majorité des textes attribués à Merlin dans les Îles Britanniques étant en faveur des peuples celtes[Z 16].
De tous temps, l'attribution de prophéties à Merlin permet de faire passer des idées politiques. Joachim de Flore écrit ainsi le Verba Merlini, hostile à l'empereur Frédéric II[Z 17]. Les Prophéties de Merlin rédigées en langue française en 1276 prennent la forme de prophéties politiques intercalées entre des récits romanesques de la légende arthurienne[74], et sont attribuées à maître Richard d'Irlande bien que l'auteur original soit un vénitien[Z 18]. Présentées sous la forme d'un dialogue entre Merlin et un scribe, elles font de Merlin un prophète chrétien d'essence divine. Il y choisit délibérément d'être enfermé par Viviane[54]. La plupart de ces prophéties sont relatives à des événements politiques de l'Italie du XIIIe siècle, tandis que d'autres sont révélées par le fantôme de Merlin après sa mort.
Textes postérieurs, traductions et études
[modifier | modifier le code]Le Morte d'Arthur
[modifier | modifier le code]Après une longue absence de nouvelles créations littéraires autour de Merlin en France, le Morte d'Arthur est rédigé en Angleterre vers 1485, reprenant quelques éléments des récits français[54]. L'œuvre commence par la naissance de Merlin[Go 11]. Il y interprète les rêves du roi Arthur mais la nature magique de ses pouvoirs est minimisée[K 7], Thomas Malory réduit l'aspect merveilleux du personnage dans son œuvre. Merlin y devient assez indéfinissable, empruntant à l'humain, au dieu et au démon[Go 11]. Malory conserve l'épisode de sa séduction par Viviane / Nimue[K 7],[Go 11], qui devient la principale source d'inspiration des auteurs romantiques au XIXe siècle[54].
Traductions
[modifier | modifier le code]En dehors de la France et des îles Britanniques, la légende médiévale de Merlin connaît un succès moindre. Les œuvres en langue allemande sont essentiellement des traductions tardives (la plus ancienne est le Dialogus Miraculorum, en 1220). Wilhelm von Österreich (1324) dresse de Merlin un portrait d'élément de la nature plutôt négatif, et le Morlin d'Ulrich Füterer (v. 1475) en fait le grand-père d'Arthur[75].
De la Renaissance à l'époque Romantique
[modifier | modifier le code]De la Renaissance au XVIIIe siècle, en France, le personnage connaît une éclipse, comme toute la littérature arthurienne[BaA 7],[75]. Il reste néanmoins populaire dans la littérature de colportage et la tradition orale[75] puisqu'il reste possible au XIXe siècle de recueillir en Bretagne Armoricaine des chansons et des contes sur Merlin. La Villemarqué (Myrdhin) et Luzel, d'abord sceptiques à ce sujet, en publient plusieurs. Cette matière date dans sa grande majorité du XIIIe siècle[76]. En Angleterre, le Morte d'Arthur de Thomas Malory reste une source d'inspiration constante[75]. The life of Merlin, sur-named Ambrosius, paraît en 1641[77].
Études
[modifier | modifier le code]Dans Myrdhinn ou l'Enchanteur Merlin (1868), Théodore Hersart de la Villemarqué tente de synthétiser les informations connues autour de Merlin, qu'il présente à la fois comme historique et mythologique. Théophile Briant s'en inspire plus d'un siècle plus tard dans son œuvre pseudo-historique et occultiste Le Testament de Merlin (1975)[78], qui présente Merlin en architecte et poète, comme « le Druide blanc de Brocéliande »[79].
La professeure américaine Norma Lorre Goodrich défend l'idée d'un Merlin historique et redonne ses lettres de noblesse à Geoffroy de Monmouth. Le Merlin historique serait de trente ans plus âgé que le roi Arthur historique, né au Pays de Galles et mort en Écosse. Elle postule aussi que « Merlin » est un titre, celui d'un évêque nommé Dubricius, qui a couronné Arthur[19]. Nikolaï Tolstoï, au contraire, pense que Monmouth a volontairement fusionné le Myrddin des poèmes gallois avec un autre personnage pour n'en faire qu'un seul, et que le Merlin originel représente « le dernier des druides »[19]. Philippe Walter étudie Merlin à travers des articles et deux ouvrages, mettant en lumière la nature calendaire et chamanique du personnage primitif[60], ainsi que son aspect et son psychisme d'enfant-vieillard[S 2].
Si les écrits de Jean Markale ont été beaucoup diffusés et même traduits en anglais, permettant de faire découvrir la légende arthurienne à de nombreuses personnes, ses ouvrages (dont Merlin l'Enchanteur[80] publié en 1981[81], en anglais : Merlin : Priest of Nature[82]) ne sont pas reconnus comme fiables par la communauté scientifique[83].
Toponymes
[modifier | modifier le code]Les toponymes associés à Merlin se trouvent essentiellement en Grande-Bretagne (Dinas Emrys, Merlin's Cave, Carmarthen et l'île de Bardsey) et en Bretagne, dans la forêt de Paimpont-Brocéliande (siège et tombeau de Merlin). Un grand nombre d'entre eux sont situés au Pays de Galles, les plus anciennes sources littéraires associent Merlin à ces lieux. Carmarthen est réputée être la ville de naissance d'une des personnes historiques qui ont inspiré le Merlin légendaire[Go 12]. Une tradition locale à l'île de Bardsey (île des Bardes) rapporte qu'il s'y est retiré dans une maison de verre[84].
Dinas Emrys
[modifier | modifier le code]Dinas Emrys (en gallois : « forteresse d'Ambrosius ») est une colline boisée située non loin de Beddgelert dans le Gwynedd, au Pays de Galles. Le site est naturellement lié à Myrddin Emrys et Ambrosius Aurelianus[Z 19],[Go 13]. Les Gallois l'appellent localement Eryri. La tradition y situe la tentative de construction du château de Vortigern, et la fameuse tour qui ne cesse de s'écrouler jusqu'au moment où Merlin révèle la présence de deux dragons[85]. Ainsi, Dinas Emrys est le lieu où Merlin révèle pour la première fois l'étendue de son pouvoir[86]. Le fabuleux trésor de l'enchanteur est réputé pour y être enterré au plus profond, sous la colline. Les recherches archéologiques montrent des traces d'occupation du site depuis le Ve siècle[87].
Avenue de l’Enchanteur Merlin
[modifier | modifier le code]Cette avenue de Caen porte son nom[88].
Merlin's Cave
[modifier | modifier le code]Merlin's Cave (en anglais : « grotte de Merlin ») est le surnom d'une grotte située en dessous du château de Tintagel, à 5 km au sud-ouest de Boscastle, en Cornouailles (Angleterre). Elle s'étend sur 100 mètres[89] en passant à travers Tintagel Island, vers Tintagel Haven[90]. Cette grotte est devenue un site rituel néopaganiste, réputé être « un point focal pour la révélation » et « un endroit pour se connecter avec les énergies féminines essentielles »[91], en relation avec une déesse de la Terre[92].
Tombeau et siège de Merlin
[modifier | modifier le code]Au centre de la Bretagne, la forêt de Paimpont est réputée être la forêt de Brocéliande. De nombreux lieux y sont associés à la légende arthurienne, mais la revendication du tombeau de Merlin ne remonte pas au-delà du XIXe siècle. Brocéliande reste une forêt légendaire sans localisation précise jusqu'au début du siècle. Le poète Auguste Creuzé de Lesser écrit en 1811 que Merlin y serait enseveli[93]. En 1825, Blanchard de la Musse associe une allée couverte du nord de la forêt de Paimpont au tombeau de Merlin. Théodore Hersart de la Villemarqué localise lui aussi le tombeau de Merlin dans ces lieux[94]. Dans le Val sans retour, près de Tréhorenteuc, quelques rochers se font connaître sous le nom de « siège de Merlin » à la suite du déplacement du toponyme légendaire en 1850. La topographie actuelle de la forêt de Paimpont est définie par Félix Bellamy à la fin du XIXe siècle. La valorisation touristique de Paimpont-Brocéliande commence à la même époque, mais les habitants locaux montrent une certaine réticence[93], bien que le folklore populaire oral associe bien Merlin à ce lieu[95].
La localisation du tombeau du XIXe siècle est revue à la suite de l'enterrement du docteur Guérin. Dans les années 1970, Yann Brekilien s'oppose à la construction des routes d'accès et à la perte du caractère légendaire de Paimpont-Brocéliande. Il faut attendre les années 1990 pour qu'une politique de valorisation se mette en place grâce au maire de Ploërmel et au Centre de l'imaginaire arthurien, permettant des visites guidées et la mise en place d'un périmètre de protection autour du tombeau de Merlin[93]. Les visiteurs y laissent de petits papiers où ils écrivent les vœux qu'ils souhaitent voir exaucés par Merlin[96].
Symbolique
[modifier | modifier le code]Dans ses plus anciennes expressions, selon Philippe Walter, Merlin incarne une souveraineté magique et une royauté chamanique, assez éloignée des fonctions guerrières et sacerdotales. Son pouvoir est essentiellement spirituel[WaD 9]. De manière plus générale, il représente la connaissance et le « savoir du monde »[S 2], une quintessence de l'esprit druidique[WaD 15] qui peut prendre toutes les formes : Merlin guide, aide, sauve, prédit et juge grâce à son savoir[K 12]. L'une de ses particularités est d'échapper à toute tentative de classification rationnelle. Il ne se présente jamais comme celui que l'on attend[97]. En ce sens, il incarne l'Autre[98]. Certaines interprétations ont pu faire de lui un Trickster en raison de son côté rieur et comique, mais il n'en possède pas toutes les caractéristiques, notamment la transgression et le côté subversif. Par ses actions, Merlin participe à l'ordre du monde plutôt qu'à son désordre[S 29].
Il est lié à l'alchimie, par la similitude entre son nom et celui de Mercure, la présence d'une source qui guérit de la folie (rappelant celle des alchimistes) dans la Vita Merlini, ou encore le motif des deux dragons (rouge et blanc) qui se battent. Deux textes tardifs le présentent en adepte de la science hermétique[99], ce qui lui permet d'acquérir une certaine notoriété dans le monde des alchimistes[100]. La figure de Merlin resurgit dans le tarot de Marseille, la lame de L'Ermite (IX) y étant peut-être liée[101]. Le psychanalyste Heinrich Zimmer, proche de Carl Gustav Jung, voit en Merlin l'incarnation du vieux sage, un être d'une sagesse si grande qu'elle en est presque inaccessible. Il a pour fonction de guider la personnalité consciente représentée par le roi Arthur et ses chevaliers[102].
Les œuvres témoignent d'une dégradation progressive des pouvoirs qui lui sont attribués et d'une dé-sanctification de son rôle de savant, en le laissant être abusé par Viviane ou affublé d'un chapeau pointu comique[K 12]. Il est souvent vu désormais comme le plus fameux des sorciers ou magiciens[103]. D'après Stephen Thomas Knight, il incarne un conflit entre connaissance et pouvoir : symbole de sagesse dans les premiers récits gallois, il devient conseiller des rois au Moyen Âge, symbole d'intelligence dans la littérature anglaise, puis instructeur et éducateur dans les productions du monde entier depuis le XIXe siècle[K 13].
Merlin dans l'Art et la culture populaire moderne
[modifier | modifier le code]Jusqu'au XIXe siècle, Merlin est surtout conté dans les pays anglo-saxons et celtiques, mais aussi dans la poésie[104] et la littérature allemande et française[105]. Les auteurs romantiques sont les premiers à redonner ses lettres de noblesse au personnage après le Moyen Âge[58]. Depuis le XXe siècle, Merlin est un personnage important des films et programmes télévisés. Son rôle y est surtout celui d'un mentor ou d'un enseignant[K 14], fonction qu'il partage avec des personnages proches de lui, comme Gandalf[106],[Note 15]. Merlin est source d'inspiration d'une longue tradition de personnages sorciers dans la culture populaire, incluant ceux de J. R. R. Tolkien (Gandalf, Saroumane…) et de la saga Harry Potter (Albus Dumbledore)[107],[108].
Si son image populaire est souvent devenue celle d'un vieux mentor barbu, portant un chapeau pointu et une baguette magique, à l'inverse, les mouvements New Age voient en Merlin un druide qui accède à tous les mystères du monde[K 15]. Les productions artistiques francophones tendent depuis la fin du XXe siècle à éluder les aspects chrétiens du personnage au profit des aspects païens et de la « tradition sylvestre »[109]. Le mythe de Merlin est en quelque sorte « déchristianisé »[110] pour le présenter en porte-parole du retour à la nature[111].
Barbe blanche, robe bleue, chapeau pointu et baguette magique
[modifier | modifier le code]Depuis l'époque romantique, Merlin figure sur des représentations graphiques et notamment préraphaélites. Gustave Doré et Howard Pyle l'ont abondamment illustré. La plupart des artistes le dépeignent comme un vieil homme barbu, à quelques exceptions notables. Edward Burne-Jones imagine Merlin assez jeune et imberbe dans ses deux toiles représentant la séduction par Viviane/Nimue[112]. Toutefois, au début du XXe siècle, la représentation du Merlin âgé est presque devenue la norme. La publication du roman à succès de Terence Hanbury White intitulé L'Épée dans la pierre (1938) fixe son apparence dans l'imaginaire populaire comme celle d'un vieux mentor sorcier à longue barbe et moustaches blanches, chapeau pointu et baguette magique, dont la robe est décorée des signes du zodiaque[112],[K 16]. Les studios Disney reprennent cette apparence dans leur film d'animation Merlin l'Enchanteur avec la robe de sorcier bleue, ce qui ne manque pas d'accroître le phénomène[113]. Au début du XXIe siècle, si la robe bleue et la baguette magique peuvent être dissociées du personnage, la barbe et la moustache sont devenus de véritables archétypes. J.K. Rowling emploie d'ailleurs « barbe de Merlin » comme expression du monde des sorciers de la saga Harry Potter, dans le quatrième tome[114].
Littérature
[modifier | modifier le code]Les œuvres de fiction littéraires sont nombreuses à faire de Merlin un personnage central. Au début du XXe siècle, son image littéraire se dégrade[115]. Dans les années 1980, en France, le rythme des publications autour de Merlin s'accélère, témoignant d'un intérêt renouvelé pour le mythe[79].
Poèmes et œuvres du Romantisme
[modifier | modifier le code]Les poètes romantiques anglais du XIXe siècle comme Robert Southey, Matthew Arnold et Alfred Tennyson accordent une large place à Merlin dans leurs textes, tout comme Goethe, Heinrich Heine, Edgar Quinet, Jean Lorrain, Walter Scott, William Wordsworth et Mark Twain[116]. Son image y est souvent celle d'un vieil érudit un peu naïf, qui succombe aux charmes d'une femme fatale[K 15]. Les versions où Merlin acquiert la plénitude du savoir grâce à Viviane sont toutefois plus nombreuses que celles où cette relation tourne en sa défaveur[117], mais l'enserrement de Merlin par Viviane le place dans l'impossibilité de sauver le royaume de Bretagne[118]. Il est davantage présenté comme vivant en symbiose avec la nature que dans les romans médiévaux[119]. Un autre thème central du Romantisme est celui de la confrontation entre Merlin et d'autres enchanteurs ou sorciers qu'il parvient à vaincre[120].
Ralph Waldo Emerson et Edwin Arlington Robinson (Merlin) font ressortir en lui « l'esprit noble du barde »[K 15]. L'Allemand Karl Leberecht Immermann (Merlin : eine Mythe)[121] met l'accent sur la quête spirituelle que représente la conquête du Graal, tout comme Friedrich Werner von Oesteren avec Merlin, ein Epos[122]. Edgar Quinet construit dans son Merlin l'Enchanteur, en 1860, un mythe littéraire autour du personnage, inspiré de multiples traditions et d'écrits plus anciens. Il fait de Merlin un prophète, poète, enchanteur puissant mais néanmoins enseveli vivant par la femme qu'il aime[123]. Les poèmes romantiques mettent également en avant la dualité du personnage issu d'un père démoniaque, grâce à des dialogues entre Merlin et le Diable[124]. D'autres en font un personnage obsédé par la quête de la connaissance, via l'astrologie et l'alchimie[117]. En 1909, le poète français Guillaume Apollinaire, âgé de vingt-huit ans, écrit sa première œuvre publiée, L'Enchanteur pourrissant. Mélange de théâtre, de poème et de roman, cet ensemble très désenchanté constitue le creuset de la poésie d'Apollinaire[125].
Adaptations romancées
[modifier | modifier le code]Jean Cocteau écrit en 1937 la pièce Les Chevaliers de la Table ronde, dans laquelle il fait ressortir beaucoup d'aspects négatifs chez Merlin, un « vieil enchanteur génial et cruel […] logé comme une araignée au centre de sa toile ». Cette image est liée aux « enchantements de la drogue », l'opium que Cocteau consomme alors en abondance[79]. Le Cycle de Merlin de Mary Stewart (1970-1979) reprend la matière médiévale. Il compte cinq tomes : La Grotte de cristal, Les Collines aux mille grottes, Le Dernier Enchantement (tous trois parus chez Calmann-Lévy en 2006) ainsi que deux romans jamais traduits en français, The Wicked Day, et The Prince and the Pilgrim. Michel Rio a écrit Merlin en 1989, roman d'une trilogie regroupée en un seul tome en 2006 sous le titre de Merlin, le faiseur de rois[Rio 2]. Le personnage y naît d'un inceste entre son grand-père et sa mère[126], il est désabusé, plus philosophe et homme d'État qu'enchanteur. Les thèmes de la mort et de la guerre sont récurrents[79]. Jean Markale, auteur d'une adaptation des romans du Graal, a imaginé un épilogue original dans son roman La Fille de Merlin. Elle rencontre le barde Taliesin à la recherche de l'épée Excalibur, dérobée par les Saxons au roi Arthur après sa mort[127].
Graal (2003) et Graal Noir (2010) forment une série de Christian de Montella, dans laquelle Merlin est le fils du diable. Avec ses pouvoirs, il aide les chevaliers de la Table ronde à accomplir leur destin. Les mémoires de Merlin de Guy D'Amours présentent un « Merlin historique » au début du Moyen Âge, après la chute de l’Empire romain[128].
L'Enchanteur
[modifier | modifier le code]Extrait de L'Enchanteur, 1984 | |
Il y a plus de mille ans vivait en Bretagne un enchanteur qui se nommait Merlin. Il était jeune et beau, il avait l’œil vif, malicieux, un sourire un peu moqueur, des mains fines, la grâce d'un danseur, la nonchalance d'un chat, la vivacité d'une hirondelle. Le temps passait sur lui sans le toucher. Il avait la jeunesse éternelle des forêts[Ba 2]. |
Plus connu pour ses œuvres de science-fiction, René Barjavel parle longuement de Merlin dans L'Enchanteur[129]. Ce roman dans le registre du conte est nettement optimiste, féerique et merveilleux[79]. Comme la plupart des œuvres de Barjavel, il est centré sur l'amour, célébrant tout entier l'union impossible de Merlin et Viviane[129] : Merlin ne doit pas se laisser aller à aimer Viviane sous peine de perdre ses pouvoirs, qui dépendent de sa virginité. L'Enchanteur se présente comme un magicien capable de se métamorphoser en cerf et en oiseau (notamment en corbeau blanc), un « maître du monde végétal »[130] et des forces du vent[Ba 3]. Entièrement vêtu de vert, les paysans le prennent pour un ancien dieu forestier[79]. Il naît « couvert de poils comme un enfant sanglier »[130], sa première apparition se fait sous l'apparence du cerf blanc[Ba 4], en écho à l'histoire de Grisandole[79]. Il aide à l'établissement de la Table ronde et lance les chevaliers sur la quête du Graal[Ba 5], le roman s'achève par l'union éternelle de Merlin et Viviane, dans une « chambre d'air » invisible, une « chambre d'amour que le temps promène »[131].
Cycle de Pendragon
[modifier | modifier le code]Le Cycle de Pendragon, écrit par Stephen Lawhead entre 1987 et 1999, présente Merlin comme étant à lui seul différents personnages cités dans les sources historiques. Il fait remonter les origines de la légende arthurienne, et donc de Merlin, à la chute de l'Atlantide. Ce cycle est parfois qualifié de semi-historique (dans la mesure où le cadre historique est davantage mis en avant que l'aspect magique), et parfois de fantasy. Merlin est le narrateur du second tome du cycle et du quatrième, Pendragon. Il aide l'avènement du roi Arthur, destiné à sauver la Bretagne sur les plans spirituels et politiques[132]. Ces romans rencontrent un grand succès dans de nombreux pays[133]. Stephen Lawhead s'est appuyé sur les Mabinogion et les écrits de Geoffroy de Monmouth[134], ses textes sont également nettement influencés par la culture chrétienne[132].
Fantasy
[modifier | modifier le code]Les œuvres littéraires modernes autour de Merlin appartiennent majoritairement au genre fantasy, la fantasy arthurienne étant un sous-genre à elle seule[135].
L'Américaine Andre Norton écrit en 1975 Le miroir de Merlin (Merlin's mirror), où Myrddin est engendré par des extraterrestres et s'oppose à Nimue, la Dame du Lac, pour permettre l'avènement du roi Arthur en Angleterre après la chute de l'Empire romain[136]. Dans son roman initiatique Le retour de Merlin, Deepak Chopra imagine la résurrection de Merlin et Mordred dans une petite ville anglaise à l'époque moderne[137]. Jean-Louis Fetjaine écrit la série Le Pas de Merlin de 2002 à 2004, œuvre qui présente Merlin en barde du VIe siècle, assez éloigné du personnage médiéval de la légende arthurienne, sur une île de Bretagne menacée par les invasions des Pictes et des Gaëls[138]. D'après Anne Besson, son univers est une fusion entre la légende médiévale habituelle et la fantasy définie par Tolkien, puisque Merlin y est de nature merveilleuse, mi-homme et mi-elfe[135]. La suite, Brocéliande, raconte la quête des origines de Merlin en forêt de Brocéliande[139]. Robert Holdstock, dans Le Codex Merlin (trois tomes : Celtika, Le Graal de Fer et Les royaumes brisés, publiés chez Pocket et Le Pré aux clercs), présente Merlin comme un être immortel et éternellement jeune, en quête de savoir. Il rencontre le Grec Jason dans la quête de la Toison d’or[140]. Son roman Le Bois de Merlin se déroule en forêt de Brocéliande après la mort du magicien[141].
Merlin d'Ambre est le personnage central de la seconde partie de la saga des Neuf Princes d'Ambre (ou Cycle de Merlin) par Roger Zelazny. Fils de Corwin et de Dara, il est féru d'informatique et très doué dans la pratique de la magie. D'autres cycles de fantasy mentionnent Merlin sans en faire un personnage central. Ainsi, la saga de Harry Potter, écrite par J. K. Rowling, présente Merlin comme le plus grand et célèbre sorcier de tous les temps[142]. La Quête d'Ewilan, trilogie écrite par Pierre Bottero, raconte que Merlin serait Alavirien, un dessinateur hors pair. Il s'appellerait en réalité Merwyn Ril'Avalon. Dans sa saga Les Dames du lac, Marion Zimmer Bradley fait de Merlin un druide sage et mortel, évacuant de son œuvre toute référence à la magie[135].
Ouvrages jeunesse
[modifier | modifier le code]Certaines œuvres sont dédiées au jeune public, comme l'adaptation illustrée de Claudine Glot La Légende de Merlin[143]. Dans la série Azilis de Valérie Guinot (L'Épée de la liberté, La Nuit de l'enchanteur et Le Sortilège du vent), qui se déroule au Ve siècle, l'héroïne homonyme devient l'élève de Myrddin[144] et tombe amoureuse de lui[145]. Dans la série L'Apprentie de Merlin, par Fabien Clavel, l'héroïne Ana apprend aussi les secrets magiques de Merlin. Les Descendants de Merlin d'Irene Radford, paru en 2007 chez Points, a pour protagoniste Wren, la fille de Merlin et d'une grande prêtresse de Dana. La série de romans Merlin, écrite par Laurence Carrière depuis 2009, raconte l'enfance et l'adolescence du jeune Merlin en mêlant données historiques et éléments de fantasy. Elle compte six tomes : L'École des druides, L'Épée des rois, Le Monde des ombres, Les Portes de glace, L'Étrange Pays des fées et La Colère des géants.
Humour
[modifier | modifier le code]Certaines œuvres sont imprégnées d'humour, c'est le cas du roman de Mark Twain, Un Yankee à la cour du roi Arthur (en anglais : A Connecticut Yankee in King Arthur's Court), écrit en 1889. Et de Merlin l'Ange Chanteur, troisième tome du cycle Quand les dieux buvaient de Catherine Dufour, dans lequel Merlin est un Archange griffu se nourrissant de foi et de souffrance humaine. L'oulipien Jacques Roubaud a beaucoup travaillé sur la légende arthurienne, avec ses deux œuvres Graal fiction (1978)[146] et Graal théâtre (chez Gallimard). Dans la première, sur un ton humoristique, il relit et réécrit certains passages de la légende arthurienne pour en expliquer les mystères[79].
Autres productions culturelles
[modifier | modifier le code]Opéra, théâtre et musique
[modifier | modifier le code]Au début des années 1880, Georges Marty compose le poème symphonique Merlin enchanté[147]. En 1887, Károly Goldmark créé son second opéra, Merlin. Myrdhin est le second opéra du compositeur breton Paul Ladmirault, composé en 1909. Merlin apparaît également dans l'opéra d'Ernest Chausson, Le Roi Arthus, créé le , quatre ans après la mort du compositeur. Il est le personnage principal de l'opéra Merlin (en) d'Isaac Albéniz.
Boris Vian, dans la pièce et l'opéra Le Chevalier de neige (respectivement en 1953 et 1957), présente Merlin comme « l'Homme Vert », incarnation du bien par opposition à la Fée Morgane[BaA 8]. Laurence Naismith interprète le personnage de Merlyn dans la version filmée de la comédie musicale Camelot (basée sur l'œuvre de T. H. White)[148]. Merlin ou la Terre dévastée (Merlin oder das wüste Land), pièce de théâtre allemande assez complexe jouée pour la première fois en 1981, prend la forme d’un spectacle-fleuve où Merlin est à la fois scénariste et spectateur du mythe arthurien[149]. Le groupe de rock néerlandais Kayak a intitulé son huitième album Merlin. The Myths and Legends of King Arthur and the Knights of the Round Table, album conceptuel de Rick Wakeman sorti en 1975, compte une chanson consacrée à Merlin (Merlin the Magician), et constitue l'une des plus intéressantes adaptations de la légende arthurienne sur support musical[150]. En Bretagne, le harpiste celtique Rémi Chauvet a pris pour pseudonyme le nom de « Myrdhin », en référence à Merlin[151] et un groupe de rock formé en 1996 à Landerneau se nomme Merzhin. Le compositeur nantais Alan Simon a élaboré entre 1998 et 2013 une trilogie appelée Excalibur, comportant trois albums-concepts et plusieurs spectacles narrés par Merlin, dont le rôle est tenu par divers artistes (Dan Ar Braz, Jean Reno, Michael Mendl)[152]. Deux romans poursuivent l'aventure.
Cinéma
[modifier | modifier le code]À partir des années 1960, le cinéma succède au théâtre pour mettre en scène Merlin. L'une de ses représentations les plus connues au cinéma est celle du film d'animation Merlin l'Enchanteur en 1963, inspiré du roman L'Épée dans la pierre[148]. Ce film d'animation des Studios Disney réalisé par Wolfgang Reitherman montre une image puérile du personnage, dont les pouvoirs se limitent à la métamorphose[BaR 2]. Jouant sur l'humour, il est destiné à un jeune public[149]. Le film Excalibur de John Boorman, réalisé en 1981 avec Nicol Williamson dans le rôle de Merlin[148], offre un propos bien différent. Boorman a toujours considéré Merlin comme « le personnage le plus intéressant des légendes ». Il présente l'enchanteur comme « un mythe dont la Bretagne (Britain) a besoin ». Le Merlin de Boorman réunit une combinaison d'archétypes jungiens : vieil homme sage, métamorphe et Trickster, doué de prescience, d'une affinité avec le monde animal (il parle aux chevaux) et avec le dragon, il est chargé de l'éducation d'Arthur, tout en formant un élément humoristique du film[153]. En 1996 sort Les Nouvelles Aventures de Merlin l'Enchanteur (en VO : Merlin's Shop of Mystical Wonders), film d'horreur américain.
Dans le film d'animation de Chris Miller Shrek le troisième, sorti en 2007, on rencontre un Merlin à la retraite et incapable de faire correctement de la magie. Le personnage est présent aussi dans le film La Dernière Légion où l'on suit la destinée d'un certain druide Ambrosinus (en réalité Merlin) qui devient tuteur du dernier empereur de Rome et de son fils Arthur[154]. Dans L'Apprenti sorcier, sorti en 2010, le personnage principal apprend qu'il est le dernier descendant de Merlin et qu'il doit combattre la fée Morgane.
Télévision
[modifier | modifier le code]Tout comme le cinéma, la télévision ne manque pas de consacrer régulièrement des productions au personnage de Merlin. On rencontre un Merlin retiré du monde et vivant de nos jours dans la série Monsieur Merlin diffusé sur CBS (1981-1982). Dans le téléfilm de 1998 Merlin, réalisé par Steve Barron, le protagoniste (joué par l'acteur Sam Neill) combat la déesse païenne Mab[148]. Puis en 2006, une suite intitulée L'Apprenti de Merlin a été tournée[BaR 3]. Le téléfilm Le Retour de Merlin, réalisé en 2000[BaR 4], reçoit un mauvais accueil critique[155].
Merlin contre les esprits d'Halloween, un téléfilm d'animation créé en 2006, est inspiré de la bande-dessinée de Joann Sfar. Toujours en France, la série humoristique Kaamelott (2005-2009), réalisée par Alexandre Astier, voit Jacques Chambon jouer un Merlin incompétent[BaR 5]. La BBC One diffuse de 2008 à 2012 la série Merlin, avec Colin Morgan dans le rôle du protagoniste dont la jeunesse est racontée. Le personnage apparaît aussi au centre de la série Camelot où Joseph Fiennes interprète un Merlin manipulateur et torturé par son usage de la magie. Le téléfilm français en deux parties Merlin, réalisé par Stéphane Kappes avec Gérard Jugnot dans le rôle de Merlin, a été diffusé à la télévision en France et en Belgique fin 2012. Il a reçu un mauvais accueil critique en raison notamment de ses effets spéciaux[156].
Certaines séries télévisées consacrent un épisode particulier à Merlin ou en font un personnage secondaire, ainsi dans Au cœur du temps (The Time Tunnel) en 1967, Christopher Cary incarne Merlin, the Magician dans l'épisode homonyme[148]. Dans Stargate SG-1 (de Brad Wright et Jonathan Glassner, 1997-2002), Matthew Walker joue le rôle de Merlin. Le téléfilm réalisé par Roger Young en 1998, Le Chevalier hors du temps, voit Ian Richardson incarner le magicien[BaR 6].
Bande dessinée et livres d'illustration
[modifier | modifier le code]Merlin apparaît dans l'univers de DC Comics, dans lequel toute la mythologie autour du personnage est reprise, avec notamment la fée Morgane et Nimue. De même, Thor (1962-), série de Comics de Marvel, présente un super-vilain nommé Merlin. Philippe Le Guillou campe un Merlin contemplatif dans l'ouvrage Immortels : Merlin et Viviane, avec Paul Dauce[BaA 8]. Brucero a abondamment illustré Merlin sur les textes de Catherine Quenot dans Le Livre secret de Merlin[157].
Merlin (1999-2003) est une série de bande dessinée humoristique retraçant l'enfance de Merlin, dont le scénario est signé Sfar. Les deux séries Merlin (2000-2009, BD réaliste retraçant la jeunesse de Merlin) et Merlin, la quête de l'épée (2009-), scénarisées par Jean-Luc Istin, appartiennent au genre fantasy et présentent un personnage d'origine païenne. Elles connaissent un grand succès[158]. Merlin apparaît également dans la série Le Chant d’Excalibur d'Arleston Scotch et Éric Hübsch. Réveillé en plein Moyen Âge par la destruction de son dolmen-prison, il part en quête au côté la jeune Gwyned, une descendante de Galaad, pour raviver le peuple magique. Celui-ci est en effet menacé de disparaître faute de croyants en ces temps de christianisation galopante. L’enchanteur y est dépeint comme crasseux, ivrogne et libidineux.
Dans le manga Seven Deadly Sins, Merlin, une femme, est l'un des personnages principaux de l'œuvre. Lors de sa première apparition, elle est mage garde du corps d'Arthur Pendragon, roi de Caamelot.
Jeux
[modifier | modifier le code]L'univers des jeux fait lui aussi régulièrement appel à Merlin. Dans la série de livres-jeux Quête du Graal (1984-1987), il est le mentor du héros, Pip. En 1998, le jeu de société Merlin, destiné aux jeunes, est créé par Reinhard Staupe. Il est réédité en 2003[159]. Dans la série de jeux vidéo Paper Mario (2000-), le personnage de Merlon est présenté comme le cousin de Merlin[160]. D'autres jeux sont inspirés de licences cinéma ou télévisées, c'est le cas de Merlin: A Servant of Two Masters sur Nintendo DS, sorti en 2012 et inspiré par la série télévisée de la BBC[161], ainsi que pour la série de jeux vidéo Kingdom Hearts, où la version Disney du personnage de Merlin apparaît dans quelques épisodes de la série (Kingdom Hearts, Kingdom Hearts 2 et Kingdom Hearts: Birth by Sleep). Dans le jeu Hogwarts Legacy, il existe des énigmes liées à Merlin, connues sous le nom d’Épreuves de Merlin. Ces énigmes sont dispersées dans le monde ouvert autour de Poudlard[162].
Hommage
[modifier | modifier le code]L'astéroïde (2598) Merlin, découvert en 1980, est nommé en son honneur[163].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Il rappelle les enfants de Cronos, qui parlent aux animaux et possèdent une sagesse supérieure tout comme lui, voir Walter 2000, p. 79
- Manuscrit de Huth.
- Chez les chamanes, la transformation en oiseau permet d'acquérir le pouvoir des esprits et d'accompagner les âmes des morts vers l'Autre Monde, voir Walter 1999, p. 15 citant Mircea Eliade.
- Cette légende, racontée par Geoffroy de Monmouth, est la plus ancienne connue revendiquant la construction de Stonehenge
- C'est le cas dans le Cycle de Pendragon.
- Voir sur ce thème l'œuvre de Guillaume Apollinaire, L'Enchanteur pourrissant.
- D'après Philippe Walter, le combat entre deux dragons lors des calendes de mai est un thème celtique récurrent, notamment dans Lludd a Llefelys. Il serait lié à trois jours de pénitence au mois de mai pour lutter contre les forces maléfiques. Voir N. Stalmans, « Les affrontements des calendes d'été dans les légendes celtiques », et Walter 1999, p. 22-23
- Le Français Robert de Boron parle du royaume de Bretagne, tandis que l'Anglais Geoffroy de Monmouth évoque plutôt le royaume de Logres.
- Sauf dans deux poèmes romantiques, dont La Tour d'ivoire de Victor de Laprade. Voir Koberich 2008, p. 387
- Version originale en latin : Bellum armterid inter filios Elifer et Guendoleu filium Keidiau ; in quo bello Guendoleu cecidit : Merlinus insanus effectus est. Voir Goodrich et Lacy 2003, p. 124
- Le motif de la triple mort se retrouve aussi dans la Vita Merlini, ce qui a permis de rapprocher Lailoken du personnage de Merlinus.
- Il n'y a aucune certitude en ce qui concerne la paternité du Merlin en prose attribuée à Robert de Boron. Toutefois, le Merlin en vers en est bien la source.
- Inquiété par cette prédiction, le roi Arthur fait enfermer tous les nouveau-nés sur un navire qui fait naufrage, mais Mordred est précisément le seul survivant.
- Henri VII eut pour enseigne le dragon rouge des Gallois qu'il introduisit dans les armes du royaume d'Angleterre, et nomma symboliquement son fils Arthur, la famille Tudor prétendant se rattacher à la lignée de Brutus de Bretagne et du roi Arthur.
- Selon Claudine Glot, Gandalf est toutefois davantage inspiré par la culture germanique, et plus christianisé que Merlin, voir : Mafiou 44 et Amélie Tsaag Valren, Interview de Claudine Glot, 12 février 2011, Vidéo disponible sur Wikimedia Commons
Références
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Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
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Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Manuscrit de Merlin BNF fr. 95 », BnF (consulté le )
- Danielle Quéruel, « Merlin l'Enchanteur », BnF (consulté le )
- Guy D'Amours, « Le site de Merlin »
- Irène Fabry-Tehranchi, « Comment Merlin se mua en guise de cerf » : écrire et représenter la métamorphose animale dans les manuscrits enluminés de la Suite Vulgate », Textimage (consulté le )