Bat Ye'or
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Gisèle Orebi |
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Bat Ye'or, Yahudiya Masriya |
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David Littman (de à ) |
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Bat Ye'or (hébreu : בַּת יֵאור (fille du Fleuve, du Nil)), nom de plume de Gisèle Littman-Orebi, est une essayiste britannique d'origine égyptienne née au Caire en 1933[2],[3], écrivant en français et en anglais.
Elle s'est spécialisée dans des études sur la notion de dhimmi[2], introduisant notamment dans ses ouvrages le néologisme controversé de « dhimmitude », associé par elle à un sens politique, historique et sociétal très particulier[3], inventé spécialement pour exprimer le concept de dhimma.
Bat Ye'or explique en quoi le statut de dhimmis revient pour celui qui le subit, à se retrouver dans « une situation sociale unique découlant du djihad et un état de peur et d'insécurité » des « infidèles » qui sont tenus « d'accepter un état d'humiliation ». Dans son œuvre, elle explique en quoi, « la situation des dhimmis est inséparablement liée au djihad », et elle étudie le lien entre les principes théologiques de l'islam et la souffrance des chrétiens et des juifs, qui, à différentes périodes de l'histoire et dans différentes régions géographiques, ont vécu sous une majorité musulmane. Elle montre en quoi le principe du jihad a été promu vers le VIIIe siècle par les théologiens musulmans après la mort de Mahomet, conduisant à la conquête de grandes parties de trois continents dans un long processus historique[4].
Ses thèses académiques connaissent un certain écho aujourd'hui auprès du public soucieux de comprendre les ressorts de la doctrine de l'islam politique et des différents enjeux liés à l'islam, l'islamisme, l'Occident, Israël, les pays de l'Orient, et leurs interactions. Dans son livre Eurabia (voir ci-dessous) Bat Ye'or dénonce les accords passés entre l'OCI et les pays d'Europe. Son analyse et ses conclusions ont été critiqués par ses détracteurs, et notamment à gauche, comme étant une « théorie du complot », ou comme « ouvrage d'extrême droite ».
Biographie
Bat Ye'or, qui signifie « fille du Nil » en hébreu[2], est le nom de plume de Gisèle Littman-Orebi. Elle a également publié sous le pseudonyme arabe Yahudiya Masriya (يهودية مصرية, « Juive égyptienne »).
Gisèle Orebi naît en 1933 en Égypte, dans une famille juive. En 1956, dans le contexte de départ massif des juifs d'Égypte, vers Israël,[5] lors de la crise du canal de Suez, elle et sa famille sont déchues de leur nationalité égyptienne. Ils émigrent au Royaume-Uni en 1957. De 1958 à 1960, elle étudie à l'Institut d'archéologie de l'université de Londres. C'est là qu'elle rencontre David Littman qu'elle épouse en septembre 1959[6]. En 1960, elle part s'installer avec son mari en Suisse. En 1961 et 1962, elle étudie les sciences sociales à l'université de Genève.
Ce parcours de vie s'inscrit dans le cadre d'un flux migratoire plus large, lequel concerne environ 800 000 à 1 million de juifs des pays arabes, et plus largement, la plupart des populations de souche européenne et/ou chrétienne autochtones et anciennes majorités locales, implantées sur la rive sud de la méditerranée et au Proche et Moyen Orient à l'époque de la décolonisation de ces pays par la France et la Grande-Bretagne. Voir notamment la littérature à ce sujet[7]
En 1961, son mari David Littman organise au Maroc l'Opération Mural, montée par l'Agence juive avec le concours du Mossad, pour exfiltrer clandestinement vers Israël via la Suisse plus de 500 enfants juifs, auxquels le gouvernement marocain refusait de délivrer des passeports[8]. Cette exfiltration se fera en deux temps. La première tentative se soldera pas un naufrage causant la mort de vingt enfants… En juin 2008, David Litmann sera reçu par le président israélien Shimon Peres lors d'une commémoration organisée en leur honneur[9].
Bat Ye'or commence l'écriture dans les années 1970 avec son premier ouvrage Les Juifs en Égypte. Aperçu sur 3 000 ans d'histoire, dédié « Aux communautés juives des pays arabes dont les épreuves demeurent encore méconnues ». Une version en hébreu est publiée en 1974 à l'initiative du ministère israélien de la Culture et de l'Organisation sioniste mondiale[10].
Thèses
Bat Ye'or a publié plusieurs ouvrages traitant spécifiquement des relations entre l'Europe et le monde arabe et de la situation des minorités juives et chrétiennes dans le monde islamique. Elle a élaboré dans ceux-ci deux thèses principales au travers des néologismes « dhimmitude » et « Eurabia ».
Dhimmitude
La « dhimmitude » désigne la condition des dhimmis, c'est-à-dire les populations indigènes des pays conquis par le djihad, qui se trouvent contraintes d'adopter une position de « servage »[11], après l'application des lois discriminatoires de la charia[12]. Dans Les Chrétientés d'Orient : Entre jihad et dhimmitude VIIe-XXes, Bat Ye'or chronique les persécutions dont les minorités juives et chrétiennes (anciennement majoritaires) ont été victimes à différentes échelles et leur soumission à la charia et décrit l'adoption du djihad et plus tard du terrorisme par l'islam militant[13]. Elle y défend la thèse que les « Églises dhimmis palestiniennes » puis de manière plus large les « Églises chrétiennes orientales » sont devenues antisémites puis antisionistes par soumission et par peur, préférant nier la légitimité d'Israël plutôt que de dénoncer l'oppresseur islamique. Elle dénonce l'influence qu'elles ont exercée sur le monde chrétien en ce sens[14]. Elle y dénonce l'arabisation de Jésus et la dé-judaïsation de la Bible et appelle juifs et chrétiens à résoudre leurs différends[14]. Elle s'inquiète du risque d'autodestruction du monde occidental entretenu par l'influence de la haine provenant du monde de la dhimmitude[14].
Bat Ye'or a été soutenue dans les années 1980 par l'historien, sociologue et théologien protestant Jacques Ellul[3] qui dénonce une incompatibilité entre le judéo-christianisme et l'islam et le danger que constituerait ce dernier pour l'Occident[15]. Elle se spécialise dès lors dans l’histoire de la réduction à l'état de minorités des cultures originaires en terre d’islam : les dhimmis. Ellul préfacera son livre Les Chrétientés d'Orient entre jihâd et dhimmitude, paru en 1991[12] et avant cela l'édition en anglais de son livre sur Le Dhimmi[12].
Bat Ye'or a été également un précurseur, pour donner aux ressortissants des différentes populations non musulmanes ayant dû quitter les pays de l'Orient et du Maghreb, entre 1947 et 1973, une vue historique à la fois globale et documentée de leur parcours historique et social, ainsi que les mots et les outils intellectuels d'une réflexion, d'une introspection, et d'une parole libre[16].
Eurabia
Dans sa thèse sur « Eurabia », développée dans son ouvrage Eurabia : l'axe euro-arabe publiée par l'université Fairleigh-Dickinson[17], Bat Ye'or met au jour et analyse les accords conclus entre les puissances européennes et l'OCI (voir le document http://incarnation.blogspirit.com/files/Strat%C3%A9gieExtVFLR1.pdf qui rend compte en 2009 du Sommet n°9 de Doha de 2000, émanant de l’ISESCO, homologue pour l'OCI[18] de l'UNESCO pour l'ONU. L'ISESCO est l'organisme dédié à la culture et à l'éducation pour l'OCI).
La thèse du livre est qu'à partir de la fin de la guerre de Kippour et le début de la crise pétrolière de 1973 qui s'en était suivie, et jusqu'à la période des années 2000, les accord passés entre certaines instances dirigeantes européennes, à l'instigation de la France, sous couvert du « dialogue euro-arabe »[3] ont eu pour objectifs clés de créer un ensemble méditerranéen euro-arabe visant à contrebalancer l'influence géopolitique des États-Unis[19]. Dans cette perspective, les dirigeants européens sembleraient avoir négocié ce que Bat Ye'or nomme une « reddition politique et culturelle », en vue d'obtenir des garanties dans leur approvisionnement en pétrole et dans la lutte contre le terrorisme tout en favorisant l'immigration musulmane, son implantation dans les pays d'accueil, tout en veillant à ce qu'elle ne s'assimile pas à la culture locale[20], et se seraient engagés à adopter une ligne diplomatique et médiatique hostile à Israël, ainsi qu'un narratif concernant Israël aligné sur celui des pays de l'OCI[19],[3],[21],[22]. Si la motivation et le but ultime des pays d'Europe dans cette démarche peut faire l'objet d'un débat, ce qui a valu à l'ouvrage d'être qualifié de « théorie du complot » par ses détracteurs, les rapports de l'OCI et de l'ISESCO en revanche, et notamment le rapport du Sommet n°9 précité, sont très clairs concernant les objectifs à atteindre à long terme, de leur point de vue.
Réception et critiques
Des intellectuels et commentateurs tels que Ivan Jablonka[3], Caroline Fourest[23], David Aaronovitch[24], The London Review of Books[25] et de nombreux autres[26] soulignent le caractère « conspirationniste » de sa thèse « Eurabia ». Par exemple, André Sapir (en) écrit que « l'idée même d'Eurabia [est] basée sur une théorie du complot extrémiste, selon laquelle l'Europe et les États arabes joindraient leurs forces pour rendre la vie impossible à Israël et islamiser le vieux continent […] »[22].
Le politologue Jean-Yves Camus, qui n'a « dans le passé, pas ménagé Bat Ye’or », s'oppose toujours à l'aspect conspirationniste d'Eurabia mais reconnait en 2018 qu'« il faut faire le commentaire et la critique scientifique, donc raisonnée, des faits et interprétations que Bat Ye’or propose ». Pour lui c'est dans le « passé lointain et non dans les années 70 qu’il faut, prioritairement, chercher notre retard à saisir la nature du danger islamiste ». Il conclut « Peut-être suis-je naïf, mais je n’ai rencontré ni une porteuse de haine, ni une illuminée. Dont acte »[27].
Certains vont jusqu'à la comparer aux Protocoles des Sages de Sion[19] comme Mohamed Sifaoui qui écrit qu'elle reproduit « un schéma de pensée dont elle a elle-même été victime ainsi que des millions de ses coreligionnaires » et qu'elle « marche sur les pas de ces écrivains racistes dont l'objectif n'était pas autre chose que de stigmatiser, de manière très négative, un groupe ethnique ou religieux »[28]. Robert Wistrich répond à cette comparaison en soulignant qu'au contraire des Protocoles, qui sont un faux, les écrits de Bat Ye'or sont documentés et argumentés même s'ils peuvent être discutés[21].
Robert Brenton Betts voit dans ces thèses une tentative de diaboliser la prétendue menace islamique envers la civilisation occidentale avec un résultat généralement peu édifiant et souvent irritant[29] tandis que pour Alain Gresh, Bat Ye'or fait partie des purs idéologues dont les travaux relèvent uniquement d’une volonté d’engager le monde dans une guerre de civilisation[30].
Les idées de Bat Ye'or sont citées par Pierre-André Taguieff dans Judéophobie des Modernes : Des Lumières au Jihad mondial où il fait référence à son ouvrage sur Eurabia comme étant une « critique sévère et argumentée de la démission des Européens face aux offensives convergentes des islams politiques, ainsi que de leur glissement politique opportuniste vers les positions « antisionistes » radicales »[31].
Les travaux et la bibliographie de Bat Ye'or sont également partiellement repris et cités comme sources dans les travaux de Georges Bensoussan (voir le livre Les origines du conflit israélo arabe 1870-1950), Shmuel Trigano (voir les livres L'exclusion des Juifs des pays arabes, aux sources du conflit israélo palestinien et La fin du judaïsme en terre d'islam, Moïse Rahmani (voir le livre L'exode oublié), notamment du fait de la précision et de la profondeur du travail de synthèse et de bibliographie dans les ouvrages The Dhimmi et Les Chrétientés d'Orient entre jihâd et dhimmitude (ISBN 978 2 86553 197 4).
Le déroulé des massacres et des prises d'otages perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 dans les kibboutzim du Sud d'Israël, puis les techniques de guerre adoptées depuis cette date par les différents mouvements islamistes contre Israël, les Israéliens, ou les individus reconnus comme appartenant ou supposés appartenir au peuple Juif depuis cette date (cf. les événements d'Amsterdam début novembre 2024), donnent aux écrits de Bat Ye'or dans son ouvrage Chrétientés d'Orient entre Jihad et Dhimmitude, paru le 7 octobre 1991, puis réédité en 2007, une résonance toute particulière. En effet, elle écrit, à propos du jihad contre l'Occident (cf.p.256, édition 2007, ISBN 978 2 86553 197 4) : « La prise d'otages est une technique classique du jihâd. Au sens théologico-juridique, elle est légale et morale. (...) Le harbî (Américain, Européen, etc...) devient un objet déshumanisé, privé des droits inaliénables attachés à la personne humaine. Cette déshumanisation est un aspect fondamental attaché au concept du harbî. C'est l'opportunité du moment qui peut transformer n'importe quel harbî en otage. (...) Le terrorisme moderne s'apparente à la razzia (ghazwa en arabe) frontalière. (...) Semblables aux ghazi du Moyen-Âge, guerroyant (...) sur les limes chrétiens et soutenus par l'ensemble de l'Umma, les Palestiniens, héros modernes du jihâd, soulevèrent l'admiration populaire par leurs attaques terroristes contre des civils [et] ravivèrent les traditions guerrières anti-occidentales. (...) Le terrorisme arabo palestinien modernisa idéologiquement et tactiquement la ghazwa (razzia) millénaire anti-chrétienne »[32].
Monde académique
Bat Ye'or a présenté ses travaux lors de conférences universitaires à Georgetown, Brown, Yale, Brandeis et Columbia[33]. Les spécialistes du sujet, tels qu'Hames Constant[34], Sindre Bangstad[35], Ivan Jablonka[3], Anver Emon[36] jugent cependant qu'ils ne répondent pas aux standards scientifiques ou universitaires ; à l'exception notable de Martin Gilbert qui la loue[37],[38].
Pour Hames Constant, le « travail de Bat Ye'or sur les dhimmis doit] être pris avec des pincettes non pas parce qu'il est partisan […] mais parce que les assises historiques générales et locales, les analyses sociologiques spécifiques sont quasiment absentes et que le plaidoyer court à travers les siècles, les lieux, les textes, de façon tout à fait cavalière et sans situer le contexte »[34]. Il estime cependant, qu'on soit d'accord ou non avec la thèse et malgré son mauvais traitement, que le sujet, rarement abordé, mérite réflexion[34]. Michael Sells (en) a également critiqué les travaux de Bat Ye'or notamment pour ses constructions de comparaisons inexactes entre les minorités non chrétiennes en Europe et les minorités non musulmanes dans le monde islamique[39],[40].
Esther Benbassa critique « l'emploi de son néologisme « dhimmitude », utilisé par elle à la place de « dhimmité » : « dhimmitude » évoque une proximité phonétique voulue avec le mot « servitude » (qui existe en français et en anglais, et que l'on retrouve dans ses ouvrages dans ces deux langues)[11].
Un philosophe comme Rémi Brague, spécialiste de la pensée arabe médiévale, continue à tenir l’étude de la Britannique pour importante, déclarant : « Je ne dirais pas qu’il faut prendre tout ce qu’elle avance au pied de la lettre, mais son travail est documenté et ne doit pas être négligé »[41].
Influence sur les extrêmes droites occidentales
Selon Raphaël Liogier, bien qu'initialement confinée à quelques groupes extrémistes, la thèse d’Eurabia s’est diffusée en Europe pour devenir un des arguments majeurs des extrêmes droites comme en France, en Suisse, en Norvège, en Autriche ou au Royaume-Uni[42]. Le sujet d'une Europe envahie par l'Islam a fait depuis la une de nombreux journaux[42]. Des intellectuels en font la promotion comme la journaliste Oriana Fallaci, l'économiste Thilo Sarrazin ou l'écrivain Renaud Camus[42]. La thèse est également reprise par des chercheurs tels que l’historien Egon Flaig (de) en Allemagne ou la démographe Michèle Tribalat qui a rédigé une préface au livre de Christopher Caldwell prédisant l’effondrement d’une Europe vaincue par l’islam[42].
Au travers de leur soutien dans les milieux néo-conservateurs, les travaux de Bat Ye'or ont servi de support à des débats publics aux États-Unis sur le droit à critiquer l'Islam ainsi que ses dérives et son intolérance supposées. En 2010, ils ont été utilisés dans le cadre d'une campagne nationale visant à faire interdire la charia[36].
Les thèses de Bat Ye'or semblent avoir influencé Anders Behring Breivik, l'auteur des attentats de 2011 en Norvège, qui se réfère plusieurs dizaines de fois à ses théories dans le « manifeste » qu'il a rédigé[43]. Breivik affirme également dans son manifeste que Bat Ye'or lui aurait écrit, ce qui n'a pas été prouvé et qu'elle dément formellement[19]. Elle dit être choquée par cette récupération et que Breivik est un fou qui a agi comme un djihadiste[19]. Selon elle, « on essaie de m’imputer la responsabilité des massacres d’Oslo parce que je suis citée dans le manifeste, mais il s’agit d’une campagne d’incitation à la haine contre ma personne. On cherche à discréditer, voire à supprimer mes travaux »[19]. Elle estime être « victime d'une chasse aux sorcières bien organisée par des plumitifs ignares recourant uniquement à la diffamation d’une œuvre qu’ils n’ont pas même lue »[44].
Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate et ancien député français, publie en 2018 un livre analysant la stratégie de conquête culturelle de l'Occident, adoptée expressément par l'Organisation de la conférence islamique[45] ; dans son ouvrage, il fait référence à plusieurs reprises à des livres de Bat Ye'or[46].
Bat Ye'or est également reconnue par Michel Houellebecq comme une de ses sources dans son best-seller international Soumission, paru en France le jour même de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015 : « Dans un sens la vieille Bat Ye’or n’a pas tort, avec son fantasme de complot Eurabia », observe un personnage[47].
Publications
Livres
- Yahudiya Masriya, Les Juifs en Égypte. Aperçu sur 3 000 ans d'histoire, Genève, Éditions de l'Avenir, , 74 p.
- Bat Ye'or, Le Dhimmi. : Profil de l'opprimé en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquête arabe, Paris, Éditions Anthropos, , 335 p. (ISBN 2-7157-0352-X). Réédition (sans les documents) Les Provinciales, 2017, 160 p. (ISBN 978-2-912833-50-1).
- Juifs et chrétiens sous l'islam. Les dhimmis face au défi intégriste. Réédition revue et augmentée. Berg international, collection « Pensée politique et sciences sociales », Paris, 1994. 420 p. (ISBN 2-900269-91-1) (sudoc).
- Réédition sous le précédent titre et avec les mêmes format et pagination. Berg international, collection « Pensée politique et sciences sociales », Paris, 2004. 420 p. (ISBN 2-911289-70-6)
- Les Chrétientés d'Orient entre jihâd et dhimmitude : viie – xxe siècle (préf. Jacques Ellul), Paris, Éditions du Cerf, coll. « L'histoire à vif », , 529 p.
- (en) Islam and Dhimmitude : Where Civilizations Collide, Madison (New Jersey), Fairleigh Dickinson University Press, .
- Eurabia : L'axe Euro-Arabe, Paris, Éditions Jean-Cyrille Godefroy, (ISBN 2-86553-189-9).
- L'Europe et le spectre du califat, Lyon, Éditions Les Provinciales, , 215 p. (ISBN 978-2-912833-22-8).
- Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia, Les Provinciales, , 352 p.
- Le dernier khamsin des Juifs d’Égypte, Les Provinciales, .
Notes et références
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.« The first thing that strikes the reader of Bat Ye'or's study is that it is not only about Eastern Christianity under Islam but also about Judaism in equal if not greater measure. Thus the title is misleading, and the basic premise of her text is flawed since the two communities had virtually no contact with each other in traditional Islamic society (both dealt directly with their Muslim rulers) and, while both were regarded as dhimmis or protected citizens, they tended to be treated quite differently. […] The general tone of the book is strident and anti-Muslim. This is coupled with selective scholarship designed to pick out the worst examples of anti-Christian behavior by Muslim governments, usually in time of war and threats to their own destruction (as in the case of the deplorable Armenian genocide of 1915). Add to this the attempt to demonize the so-called Islamic threat to Western civilization and the end-product is generally unedifying and frequently irritating. »
- « Bat Ye'or, Eurabia et l'axe euro-arabe », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
- Pierre-André Taguieff, Judéophobie des Modernes : Des Lumières au Jihad mondial, Odile Jacob, 2008, p. 674.
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- (en) Sindre Bangstad, « Eurabia Comes to Norway », Islam and Christian–Muslim Relations, vol. 24, no 3, , p. 369–391 (ISSN 0959-6410, DOI 10.1080/09596410.2013.783969, lire en ligne, consulté le ) :
« It would be an understatement to assert that the work of Gisèle Littman/Bat Ye’or is regarded among most qualified historians of Islam and the Middle East as failing to meet basic standards of academic research, yet the pseudo-scientific appearance of her work, replete with academic paraphernalia such as extensive footnotes and references, is central to its ability to convince readers. »
- (en) Anver M. Emon, Religious Pluralism and Islamic Law: Dhimmis and Others in the Empire of Law, Oxford University Press, 2012, p. 39-40.
- (en) Martin Gilbert, A History of the Twentieth Century, vol. III : 1952–1999, p. 127 :
« Most of those who went elsewhere did so as 'stateless refugees, among them Gisele Orebi (later Gisele Litrman), who was to become the acknowledged expert on the plight of Jews and Christians in Muslim lands, and their vigorous champion: her book The Dhimmi. Jews and Christians under Islam, written under the pen name Bat Ye'or, brought the issue of continuing discrimination to a wide public. »
- (en) « In The House Of Ishmael: A history Of The Jews In Muslim Land, By », sur The Independent, (consulté le )
- (en) Omer Bartov et Phyllis Mack, In God's name : genocide and religion in the twentieth century, Berghahn Books, (ISBN 978-1-78238-165-5 et 1-78238-165-1, OCLC 881417179, lire en ligne), p. 194
- (en) Emran Qureshi et Michael Anthony Sells, The new crusades : constructing the Muslim enemy, (ISBN 978-0-231-50156-9 et 0-231-50156-0, OCLC 213305904, lire en ligne), p. 364 :
« by obscuring the existence of pre-Christian and other old, non-Christian communities in Europe as well as the reason for their disappearance in other areas of Europe, Bat Ye'or constructs an invidious comparison between the allegedly humane Europe of Christian and Enlightenment values and the ever present persecution within Islam. Whenever the possibility is raised of actually comparing circumstances of non-Christians in Europe to non-Muslims under Islamic governance in a careful, thoughtful manner, Bat Ye'or forecloses such comparison. »
- Jean Birnbaum, « Bat Ye’or, l’égérie des nouveaux croisés », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Raphaël Liogier, « Le mythe de l'invasion arabo-musulmane », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
- Toby Archer, « Breivik's Swamp », (consulté le )
- Bat Ye'or, « Les vrais conspirateurs d'Eurabia », dhimmitude.org, 17 février 2012.
- ISESCO, Stratégie de l’action islamique culturelle à l’extérieur du monde islamique, , 109 p. (lire en ligne).
- Poisson, Jean-Frédéric (1963-…)., L'Islam à la conquête de l'Occident : la stratégie dévoilée, Monaco/Paris, Éditions du Rocher, , 284 p. (ISBN 978-2-268-10064-7 et 2268100642, OCLC 1076574285).
- « Bat Ye'Or, l'égérie des nouveaux croisés anti-islam », sur France Culture, (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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